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samedi, 8 novembre 2025
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Arrestation de Fethi Gharès : une répression judiciaire au lendemain d’une critique du chef de l’État

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Fethi Ghares avec le collectif d'avocats et des militants à sa sortie du tribunal.
Fethi Ghares avec le collectif d'avocats et des militants à sa sortie du tribunal.

Arrêté lundi à Alger par des policiers en civil, le militant politique et coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a été placé en détention préventive à l’issue d’une perquisition menée à son domicile.

Moins de vingt-quatre heures plus tard, le procureur de la République près le tribunal de Hussein Dey (cour d’Alger) a ordonné son jugement en comparution immédiate. A l’issue de sa comparution, Fethi Gharès a été placé sous contrôle judiciaire en attendant son procès prévu le 7 octobre.

Le militant est poursuivi pour deux chefs d’inculpation : outrage à corps constitué et propagation parmi le public de fausses informations susceptibles de porter atteinte à l’ordre public et à la sécurité publique. Deux incriminations aux contours extensibles, régulièrement dénoncées par les défenseurs des droits humains comme autant d’outils destinés à restreindre la liberté d’expression.

Cette arrestation survient au lendemain de son passage sur la chaîne privée Al Maghrebia, qui émet depuis Londres et est considérée comme proche de l’opposition islamiste. Lors de cette intervention, Ghares avait livré une analyse critique de l’entrevue télévisée avec des journalistes de la veille de Abdelmadjid Tebboune. Cette chronologie donne à son interpellation une dimension hautement politique, laissant planer le soupçon d’un lien direct entre son expression médiatique et son incarcération.

Le MDS, dont Fethi Ghares est coordinateur national, fait déjà l’objet d’une mesure judiciaire de suspension. Héritier du Parti communiste algérien et ancré de longue date dans le camp de l’opposition démocratique et laïque, le parti se retrouve ainsi marginalisé davantage encore par l’arrestation de son premier responsable.

Le recours à la procédure de comparution immédiate – qui réduit drastiquement les délais de préparation de la défense – traduit une volonté manifeste de rapidité répressive, au détriment du droit à un procès équitable. Cette pratique interroge sur le respect des garanties constitutionnelles censées protéger les libertés fondamentales.

Au-delà du cas personnel de Fethi Ghares, cette affaire s’inscrit dans une séquence plus large marquée par la multiplication des poursuites visant militants, journalistes et opposants. La criminalisation des opinions critiques, en particulier lorsqu’elles mettent en cause les plus hautes autorités de l’État, accentue un climat d’étouffement du débat public et fragilise le pluralisme politique en Algérie.

Il faut rappeler enfin qu’il y a plus de 200 détenus d’opinion en Algérie.

La rédaction

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Paris : l’ambassadeur d’Afrique du Sud retrouvé mort au pied d’un hôtel

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l’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Emmanuel Mthethwa,
L’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Emmanuel Mthethwa,

Paris est secouée par la mort tragique de l’ambassadeur d’Afrique du Sud en France, Emmanuel Mthethwa, retrouvé ce mardi 30 septembre au pied de l’hôtel Hyatt, à Porte Maillot.

Selon le parquet de Paris, qui a confirmé l’information initialement relayée par Le Parisien, le diplomate avait réservé une chambre au 22e étage de l’établissement. Une des fenêtres sécurisées de sa chambre avait été forcée, laissant planer de nombreuses interrogations sur les circonstances exactes de sa mort.

La veille, lundi 29 septembre, son épouse avait signalé sa disparition après avoir reçu un message inquiétant de sa part, déclenchant une alerte immédiate. Les autorités françaises ont ouvert une enquête et confié les investigations à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Celle-ci est désormais chargée de déterminer si ce décès résulte d’un accident, d’un acte criminel ou d’un suicide.

Emmanuel Mthethwa, en poste à Paris depuis plusieurs années, jouait un rôle central dans le renforcement des liens diplomatiques, économiques et culturels entre l’Afrique du Sud et la France. Connu pour son engagement et sa diplomatie discrète mais efficace, sa disparition a immédiatement suscité une vive émotion au sein du ministère sud-africain des Affaires étrangères et dans la communauté diplomatique parisienne.

Les premiers éléments de l’enquête laissent envisager plusieurs pistes. La présence d’une fenêtre forcée intrigue particulièrement les enquêteurs. L’hôtel Hyatt, situé dans l’un des quartiers les plus fréquentés et sécurisés de la capitale, dispose de dispositifs de sécurité renforcés, rendant cette constatation encore plus inquiétante. Les autorités travaillent désormais à reconstituer les dernières heures de l’ambassadeur pour comprendre les événements qui ont conduit à sa chute.

Au-delà de la tragédie personnelle et diplomatique, cet événement relance la question de la sécurité des diplomates à Paris, ville qui accueille de nombreuses missions étrangères et des représentants internationaux. Les autorités françaises, conscientes de l’impact symbolique et politique de ce type d’incident, assurent leur coopération totale avec les enquêteurs sud-africains afin d’élucider rapidement les circonstances de ce drame.

Emmanuel Mthethwa laisse derrière lui une carrière marquée par le renforcement des relations bilatérales, la promotion de la coopération économique et culturelle et un engagement constant pour la communauté sud-africaine résidant en France. Sa disparition intervient dans un contexte déjà tendu pour la diplomatie internationale, rappelant combien la protection des représentants officiels reste une priorité pour les États.

Alors que l’enquête suit son cours, la communauté internationale observe de près les avancées, en attendant que les autorités françaises et sud-africaines apportent des réponses claires. Entre inquiétude et émotion, Paris se retrouve confrontée à un drame qui dépasse la sphère diplomatique, interrogeant sur les conditions de sécurité et les circonstances exactes de ce décès brutal.

Djamal Guettala

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Explosion au restaurant Casabea à Lyon : trois blessés, dont deux graves

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Explosion dans un restaurant à Lyon
Explosion dans un restaurant à Lyon

Ce mardi 30 septembre 2025, une violente explosion a secoué le cœur du 2e arrondissement de Lyon, rue de la Monnaie, au sein du restaurant Casabea. L’incident s’est produit vers 11h30, provoquant une détonation entendue à plusieurs centaines de mètres à la ronde.

Trois personnes ont été blessées, dont deux grièvement, souffrant principalement de brûlures au visage et aux bras. Les victimes ont été rapidement prises en charge par les secours et transportées à l’hôpital. La préfecture a précisé que l’explosion n’a pas fragilisé les structures de l’immeuble, ce qui n’a pas nécessité l’évacuation du bâtiment.

Les secours ont déployé d’importants moyens : une quarantaine de pompiers, 18 engins, des policiers, le Samu et des équipes de GRDF sont intervenus sur place. Un périmètre de sécurité a été mis en place pour permettre des vérifications. La préfète a demandé d' »éviter le secteur » pour des raisons de sécurité.

Selon les premières informations, l’explosion pourrait être liée à un incident de gaz survenu dans la cuisine du restaurant. Les autorités locales conseillent d’éviter le secteur pour des raisons de sécurité, tandis que les secours poursuivent leurs vérifications sur place.

L’origine exacte de l’explosion reste à confirmer, et une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises de l’incident.

Le restaurant Casabea, situé rue de la Monnaie, est un établissement réputé pour sa cuisine méditerranéenne. Il dispose d’une terrasse et est ouvert tous les jours de 12h à 1h.

Les autorités appellent à la prudence et recommandent d’éviter la zone touchée par l’explosion.

Djamal Guettala

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Maroc 2025 : la grenouille qui veut devenir éléphant

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Manifestations au Maroc
Arrestations massives au Maroc

Le 27 septembre 2025, le Maroc a craqué. À Agadir, l’hôpital Hassan-II a viré au cauchemar : plusieurs femmes mortes en quelques jours, dans des conditions indignes, révélant un service public à bout de souffle.

Ce drame a mis le feu aux poudres. La colère n’est pas restée confinée à la région : elle a gagné Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger. Des milliers de citoyens ont envahi les rues en scandant : « Pas de stades, des soins ! »« Pas de Coupe du monde, des écoles ! »

La réponse du régime fut brutale : dispersions, charges policières, arrestations massives. Comme si l’ordre public pouvait remplacer le droit de vivre dignement. On fuit dans des barques, on se tait quand on crie justice. Le coût de la vie explose – nourriture, logement, santé – tandis que la liberté est muselée : réseaux sociaux surveillés, discours censurés, indignations punies. Et dans ce désespoir, la solidarité avec la Palestine – si chère aux Marocains – est piétinée. On brandit le drapeau d’ennemi d’hier, tout en étouffant les voix locales.

Le royaume, qui a voulu voir plus grand que ses capacités, est devenu la grenouille de La Fontaine. Il gonfle, il gonfle, persuadé qu’il deviendra éléphant. Il rêve d’impressionner la FIFA et ses partenaires ibériques avec la Coupe du monde 2030. Mais ses enfants meurent faute de soins, ses écoles croulent, ses diplômés végètent. La grenouille croit grandir, mais c’est la rue qui explose.

Le contraste est indécent. Des milliards pour une pelouse hybride, pas un dirham pour soutenir le pouvoir d’achat. Des tribunes flambant neuves, mais des enfants condamnés à traverser champs et oueds pour rejoindre une école qu’aucun bus ne dessert. Le Maroc sait planifier un Mondial, mais pas sauver un malade dans un hôpital. Le Premier ministre espagnol l’a dit sans détour : à quoi bon bâtir des stades à coups de milliards quand on ne retient pas ses propres enfants, les harragas, qui préfèrent affronter la mer que l’avenir ?

Et la misère continue. Les victimes du séisme survivent encore dans des abris précaires, alors que les millions collectés pour leur secours ont été dilapidés dans les caisses royales. Les inondations ravagent chaque année des quartiers entiers, faute de digues.

Des familles sont expulsées par des propriétaires rapatriés, brandissant des titres fonciers d’un autre âge. Chaque jour apporte son lot : sans-logis, chômage, inflation, désespoir.

Et que dire de la diplomatie ? Elle se veut ambitieuse, mais elle vacille. Alliances contre nature, normalisation avec un gouvernement génocidaire honni par la majorité des Marocains, occupation illégale du Sahara occidental, contrats étrangers qui pillent les ressources. Ajoutez Pegasus, les tensions avec les voisins, l’isolement régional : frontières verrouillées, espace aérien bloqué, coopération étouffée. Une diplomatie qui se rêve en puissance mais qui, dans les faits, enferme le royaume dans son propre piège.

Reste le palais. Derrière les tribunes et les pelouses, les clans s’épient, la succession se prépare. Le roi malade, absent, laisse planer l’ombre de l’incertitude. Un jeune prince est déjà présenté comme futur roi. Un frère, plus discret, avance ses pions. Et au-dessus de cette partie d’échecs locale, les puissances étrangères se placent : Washington souffle sur l’un, Paris chuchote pour l’autre. Résultat : un trône fragilisé, sous parrainage avant même la bataille. Une vulnérabilité mise à nu.

Confier le royaume à un inexpérimenté ou à un prétendant soutenu de l’extérieur, c’est ouvrir la voie à un Maroc morcelé, fracturé par ses inégalités, ses colères sociales, ses révoltes régionales – du Rif aux périphéries oubliées. Déjà étranglé par la dette, le pays risque de basculer dans une mise sous tutelle déguisée.

L’histoire avait déjà donné un avertissement : la Grèce de 2004, ivre de Jeux olympiques, a fini ruinée, ses stades désertés, sa jeunesse broyée par la dette. Le Maroc s’avance sur la même pente, mais avec moins de marges et plus de fractures.

Alors non, la question n’est pas de savoir si la grenouille brillera à la Coupe du monde. La seule question est de savoir quand elle éclatera : avant, ou après la Coupe du monde.

Zaim Gharnati

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Gaza : une enquête de Reuters dément la version d’Israël concernant les frappes sur l’hôpital Nasser

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Les journalistes assassinés par l'armée israélienne à l'hôpital Nasser.

Les frappes sur l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, avaient fait 22 morts, dont cinq journalistes. L’armée israélienne avait alors annoncé avoir frappé l’établissement après avoir repéré une « caméra du Hamas » pouvant servir à surveiller le mouvement des troupes israéliennes. Un mois plus tard, les éléments mettant à mal cette version se multiplient. Reuters – dont un collaborateur a été tué ce jour-là – a enquêté sur ces frappes.

Il s’agit de l’un des jours les plus sanglants pour la presse à Gaza, et une attaque qui a beaucoup choqué. Le 25 août dernier, cinq journalistes ont été tués dans une même attaque israélienne.

Une première frappe vise une cage d’escalier de l’hôpital Nasser de Khan Younès. Plusieurs journalistes avaient pris l’habitude de travailler dans ce lieu qui leur semblait l’un des moins dangereux de Gaza et disposant d’une connexion convenable, explique la correspondante de Rfi à Ramallah.

Alors que des secours et des reporters affluent, de nouvelles frappes interviennent et ne leur laissent aucune chance. Le procédé dit « de la double frappe » vise, selon +972, un média israélo-palestinien, à faire le plus de victimes possible. Celui-ci met à mal la thèse de l’erreur défendue alors par le Premier ministre, Benyamin Netanyahu. 

Une caméra d’un journaliste de Reuters visée

Un mois plus tard, l’agence Reuters a pu se procurer des images d’un drone israélien qui avait survolé le complexe hospitalier à plusieurs reprises. La présence d’une caméra –qualifié par l’armée israélienne comme appartenant au Hamas – dans l’enceinte de l’hôpital est bien visible. L’enquête de Reuters confirme qu’il s’agissait de celle de son journaliste Hussam al-Masri, tué sur le coup ce jour-là.

https://twitter.com/SpectateursFr/status/1972663437374144552

L’armée israélienne a réagi à l’article, affirmant désormais que les troupes sur place ont agi sans l’aval du commandant en charge des opérations à Gaza. Reuters ajoute que l’agence Associated Press – dont l’une des journalistes, Mariam Abbu Dagga, a également été tuée ce jour-là – a aussi mené une enquête prouvant que la fameuse caméra visée par les forces israéliennes appartenait à un reporter de Reuters.

L’armée israélienne a initialement justifié la frappe en mentionnant que la caméra en question était recouverte d’une « serviette », ce qui a éveillé ses soupçons, puisqu’elle affirme qu’elles peuvent être utilisées par le Hamas pour échapper aux capteurs thermiques des drones. En réalité, Reuters révèle qu’il s’agissait du tapis de prière vert et blanc de Hussam al-Masri. L’agence de presse a notamment retrouvé une photo prise le 13 août par Mariam Abbu Dagga, sur laquelle on peut voir le journaliste à côté de sa caméra recouverte du tissu, dans la cage d’escalier de l’hôpital Nasser. Des collègues du reporter ajoutent qu’il drapait son matériel afin de le protéger de la chaleur. Un porte-parole de Reuters précise que l’armée israélienne ne lui a jamais demandé de ne pas couvrir sa caméra avec une serviette ou un autre tissu.

https://twitter.com/voixentendues/status/1962209002399363160

À plusieurs reprises, l’armée israélienne a présenté des journalistes palestiniens comme membres ou proches du Hamas pour justifier de les avoir tués. À ce jour, ce sont 250 reporters qui ont été tués à Gaza, selon le décompte du syndicat des journalistes palestiniens.

RFI

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Ligue des Champions : la JS Kabylie écrase les Ghanéens de Gold Stars (5-0)

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JSK

La JS Kabylie n’a pas fait dans le détail, dimanche soir dans le stade «Hocine Ait Ahmed» à Tizi Ouzou, devant un public nombreux et passionné, en dominant largement les Ghanéens de Bibiani Gold Stars (5-0), mi-temps 2-0, validant ainsi une qualification sans appel pour le 2e tour préliminaire de la Ligue des champions africaine (score cumulé : 7-0).

Face à un adversaire largement dépassé par les événements, les hommes de Peter Zeidler ont livré une prestation aboutie, alliant efficacité, maîtrise technique et rigueur tactique.

Dès les premières secondes, la JSK a imposé son rythme et une pression constante sur la défense adverse. Il n’aura fallu que 7 minutes pour voir Lahlou Akhrib ouvrir le score, lançant idéalement les siens sur orbite. A la 28e minute, le capitaine Ryad Boudebouz transformait un penalty avec sang-froid, portant le score à 2-0 à la pause, et scellant déjà le sort de la rencontre.

Au retour des vestiaires, les «Jaune et Vert» ont poursuivi leur domination. Mehdi Merghem, déjà buteur à l’aller, récidivait à la 63e minute, avant que son coéquipier, Akhrib, en feu, inscrivait un doublé quatre minutes plus tard (67e).

Enfin, Oualid Malki venait conclure le festival offensif à la 90e minute, pour porter la marque à 5-0.

La JSK aurait pu alourdir davantage la note sans un certain relâchement dans le dernier geste, mais l’essentiel était déjà largement assuré.

 Après la victoire 2-0 lors du match aller au Ghana (buts de Merghem et Sarr), cette large victoire au retour vient confirmer la supériorité nette de la JSK sur son adversaire.

Au 2e tour préliminaire, la JS Kabylie croisera le fer avec l’US Monastir (Tunisie), qui a éliminé les East End Lions (Sierra Leone) sur le score cumulé de 7-1 (4-0 à l’aller, 3-1 au retour).

Le match aller se jouera en Tunisie entre le 17 et le 19 octobre, tandis que le retour est prévu à Tizi Ouzou entre le 24 et le 26 octobre.

APS

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Faire échec aux guerres de l’OTAN : un appel à l’unité des peuples contre l’hégémonie impérialiste

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L'intellectuel panafricain Diagne Fodé Roland
L’intellectuel panafricain Diagne Fodé Roland

Dans une analyse dense et militante, l’intellectuel panafricain Diagne Fodé Roland propose une lecture radicale des conflits contemporains. Selon lui, derrière l’apparente diversité des guerres actuelles – en Ukraine, en Palestine, en République Démocratique du Congo, au Sahel, mais aussi dans les tensions autour de Taïwan, du Venezuela ou contre Cuba – se cache une même matrice : la stratégie guerrière de l’OTAN pour maintenir l’hégémonie des États-Unis et de leurs alliés occidentaux.

La fabrique du consentement

Pour Roland, l’une des clés de cette domination réside dans la manière dont les guerres sont racontées. Chaque conflit est présenté isolément : la Russie comme agresseur en Ukraine, Israël comme État se défendant contre le terrorisme, les juntes sahéliennes décrites comme oppressives envers leurs peuples, le Venezuela comme un narco-État. Ces récits dominants, martelés par les grands médias occidentaux, constitueraient une « fabrique du consentement » destinée à légitimer l’ingérence, les interventions militaires et les sanctions économiques.

Or, insiste-t-il, ces narratifs masquent une réalité plus globale : les États-Unis, affaiblis par leur désindustrialisation et leur dépendance au capital financier, chercheraient à préserver leur position dominante en attisant ou en instrumentalisant des conflits sur plusieurs continents.

Un regard historique

Cette stratégie n’est pas nouvelle. L’auteur replace les guerres actuelles dans une longue continuité historique. L’hégémonie britannique puis française au XIXe siècle, contestée par l’Allemagne nazie au XXe siècle, a laissé place, après 1945, à la domination des États-Unis. La chute de l’URSS aurait ouvert une phase d’unilatéralisme américain, marquée par des interventions en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan ou en Libye.

Pour illustrer la manipulation de l’opinion, Roland rappelle les « mensonges de guerre » : les faux charniers de Timisoara en Roumanie, la fiole brandie par Colin Powell pour justifier l’invasion de l’Irak, ou encore l’image de l’infirmière en larmes évoquant des couveuses arrachées au Koweït. Autant d’exemples, selon lui, d’une propagande systématique.

Le capitalisme en crise

L’analyse de Diagne Fodé Roland se nourrit d’une grille marxiste-léniniste. Citant Lénine, il décrit le capitalisme à son stade impérialiste comme un système en décomposition, miné par la recherche du profit maximum et la financiarisation. La mondialisation a transformé de nombreux pays du Sud en « ateliers du monde », tandis que l’Occident s’est mué en économie de rente. Cette contradiction entre production mondialisée et accaparement privé des richesses engendrerait, selon lui, un cycle inévitable de guerres et de crises.

L’Afrique en ligne de mire

Le texte met particulièrement en avant le cas du Sahel. Depuis le retrait progressif de l’armée française et la montée en puissance de l’Alliance des États du Sahel (AES), les attaques terroristes se sont multipliées au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Roland y voit une stratégie de déstabilisation visant à « étouffer économiquement » ces pays enclavés. Le terrorisme, soutient-il, fonctionnerait comme un relais des sanctions autrefois imposées par la CEDEAO.

Pour lui, l’AES illustre la volonté de certains États africains de rompre avec le néocolonialisme et de s’inscrire dans une dynamique multipolaire, aux côtés des BRICS et de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Mais cette orientation souverainiste les placerait dans la ligne de mire de l’OTAN.

Un appel à l’unité

Au-delà du constat, Diagne Fodé Roland lance un appel : « Il est temps que les luttes des forces souverainistes de chaque pays d’Afrique convergent pour former et forger l’unité irrésistible de la vague montante de l’actuelle seconde phase de libération africaine contre le néocolonialisme et l’impérialisme. »

Ce texte se veut donc autant une analyse qu’un manifeste. Il cherche à replacer chaque conflit local dans une architecture mondiale, à dénoncer les discours dominants et à mobiliser les peuples du Sud autour d’une lutte commune.

En filigrane, une idée traverse toute la contribution : loin d’être des foyers de tensions indépendants, les guerres actuelles seraient les symptômes d’un capitalisme impérialiste à bout de souffle. Et pour Roland, seule l’unité des peuples et des nations opprimées peut faire échec à cette logique destructrice.

Synthèse Djamal Guettala

Texte basé sur la contribution de Diagne Fodé Roland, 29 septembre 2025

Mini-biographie

Diagne Fodé Roland est un intellectuel et militant panafricain engagé sur les questions d’impérialisme, de néocolonialisme et de souveraineté des peuples africains. Ses contributions analysent les conflits mondiaux à travers une grille marxiste-léniniste, dénonçant la domination des puissances occidentales et appelant à l’unité des forces souverainistes pour construire une alternative globale.

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Manifestations et arrestations au Maroc

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Un homme arrêté avec son bébé
Un homme arrêté avec son bébé

Vent debout et colère dans plusieurs villes marocaines. À Rabat, Agadir, Tanger, Casablanca, les forces de l’ordre ont empêché des dizaines de jeunes de se rassembler pour réclamer la construction d’hôpitaux en lieu et place de stades pour la CAN et le mondial.

Pendant que le roi Mohammed VI et ses proches batifolent dans le luxe le plus insolant, construisent des terrains de football, des millions de Marocains tirent le diable par la queue, n’arrivent pas à se soigner ni à habiter décemment. Ce sont 8,2 millions de Marocains âgés de 15 à 29 ans. Cette jeunesse est frappée de plein fouet par le chômage (36,7 % chez les 15-24 ans), la précarité et l’absence de perspectives.

Au coeur de cette contestation populaire ? La Gen Z. Une nouvelle jeune génération de Marocains qui cherche à vivre dignement et qui entend ne pas se taire devant l’impensable, la gabegie de l’argent public au profit dune caste de privilégiés.

Résultat : depuis quelques jours, des milliers de Marocains sont sortis dans les rues de nombreuses villes pour réclamer de pouvoir se soigner dignement, d’étudier dans de meilleures conditions… La réponse du palais royal ? Des dizaines de jeunes ont été interpellées dimanche au Maroc pour le deuxième jour consécutif, lors de manifestations réclamant «une réforme du système éducatif et des services de santé publique», selon un journaliste de l’AFP et une association de défense des droits humains.

Un slogan résonnait un peu partout : « Nous ne voulons de Coupe du Monde, nous voulons des soins. »

À Rabat, les forces de l’ordre ont empêché des groupes de jeunes de se rassembler en plusieurs points du centre-ville, où des dizaines de personnes ont été interpellées. Ces rassemblements, à l’appel d’un collectif appelé «GenZ 212» – dont les fondateurs sont inconnus -, avaient été déjà marqués samedi de dizaines d’interpellations.

Plus de 100 interpellations à Rabat

Hakim Sikouk, président de la section de Rabat de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a fait état dimanche de «plus de 100 interpellations à Rabat et de dizaines d’autres à Casablanca, Marrakech, Agadir et Souk Sebt». Selon Hakim Sikouk, les «plus de 70» jeunes arrêtés la veille à Rabat ont été «tous relâchés». Une fois leur identité vérifiée, ils sont libérés progressivement, avait-il précisé samedi. L’AFP n’a pas réussi à joindre la police et les autorités n’ont fait aucun commentaire.

Ces interpellations inhabituelles ont été condamnées par l’AMDH, par une autre organisation marocaine des droits humains ainsi que par deux formations de l’opposition, le Parti justice et développement (islamiste) et la Fédération de la gauche démocratique. Le groupe GenZ 212 avait lancé son appel sur la plateforme Discord il y a quelques jours se présentant comme «un espace de discussion» autour de «questions comme la santé, l’éducation et la lutte contre la corruption», clamant «son amour pour la patrie».

Au Maroc, les inégalités sociales restent un problème majeur qui touche principalement les jeunes et les femmes. Ces protestations interviennent dans un contexte tendu après le décès récent dans un hôpital public d’Agadir de huit femmes enceintes admises pour des césariennes, selon les médias. Le directeur de l’hôpital et plusieurs responsables locaux ont été limogés, une enquête interne a été diligentée et des investissements annoncés.

Le 14 septembre, des heurts ont opposé des policiers et des manifestants dénonçant des conditions précaires dans cet établissement (manque d’équipements et de médicaments), selon des vidéos sur les réseaux sociaux. Une semaine plus tard, deux «sit-in» à Tiznit, au sud d’Agadir, et Essaouira ont été interdits et une douzaine de personnes dont des membres de l’AMDH ont été interpellés puis relâchés.

Il faut rappeler que des militants du Rif qui étaient à la tête des manifestations en 2016 sont toujours en prison. Nasser Zefzafi, l’un des leaders est condamné à 20 ans de prison.

La rédaction avec AFP

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Hollande ou l’art de fuir devant ses propres chiffres

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Tebboune
Tebboune, l'art de travestir la réalité.

François Hollande avait survécu à tout : aux « Flanby », aux scooters de nuit, aux blagues de Trierweiler. On le croyait blindé. Mais non. Une simple équation a suffi à le faire exploser : 100 milliards dépensés pour 100 000 emplois créés. La journaliste de Complément d’enquête lui tend la formule comme un contrôle surprise, et l’ancien président panique comme un élève pris sans révision.

Réponse de Hollande : « Sans le CICE, ce serait pire. » La phrase a tout d’un parapluie percé : oui, il pleut moins qu’un déluge, mais on finit quand même trempé. Alors, vexé, il lâche : « On va arrêter. Ça n’a aucun intérêt pour moi. Je ne suis pas là pour répondre à un interrogatoire. » Et le voilà qui se lève, fuit, s’évapore.

Ce n’était pas un interrogatoire. C’était un miroir. Et devant son reflet, Hollande a préféré casser la glace plutôt que d’y plonger les yeux.

On aurait envie d’en rire. Hollande, le roi des petites blagues, abattu par un chiffre rond comme un zéro. L’homme qui se voulait « normal » révélant en direct son allergie à la normalité du bilan. Mais au fond, il n’y a rien de drôle. Car cet accès de mauvaise humeur dit une vérité plus large : nos présidents adorent parler de l’avenir, mais détestent qu’on leur rappelle le passé.

C’est une maladie politique chronique : l’illusion verbale. La République produit des magiciens du mot qui transforment les milliards en formules vagues et les échecs en « réussites différées ». Et dès qu’une journaliste ose compter les pièces, le décor s’effondre.

En quittant la scène, Hollande a signé malgré lui le constat d’échec : dans la démocratie du spectacle, l’ego prime sur la reddition des comptes.

Et le plus savoureux, c’est qu’il n’est pas seul sur ce terrain glissant. À Alger, Abdelmadjid Tebboune a poussé l’art de l’évitement jusqu’à la caricature. Hollande se lève pour fuir, Tebboune s’assoit pour noyer : trois quarts d’heure de phrases molles, des chiffres qui fondent comme neige au soleil, et, pour finir, une pirouette qui renvoie tout au peuple. Quand Hollande coupe court, Tebboune rallonge jusqu’à l’asphyxie. Deux méthodes, même résultat : pas de vérité, juste un brouillard.

Voilà donc nos présidents, l’un français, l’autre algérien, unis par une spécialité commune : transformer l’interview en sketch. À Paris, un ex qui claque la porte ; à Alger, un en exercice qui meuble jusqu’à la panne d’électricité. Entre le silence vexé de Hollande et le bavardage soporifique de Tebboune, les citoyens n’ont plus qu’une consolation : éteindre la télé, et se dire qu’au fond, la seule phrase honnête aurait été la plus courte : « Je n’ai pas de réponse. »

Zaim Gharnati

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Concours de résidanat : ouverture de 5 900 postes budgétaires  

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Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari,
Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a annoncé lundi, l’ouverture de 5 900 postes budgétaires dans le cadre du concours de résidanat, prévu fin octobre prochain.

Invité du Forum de la Chaîne I de la Radio nationale, M. Baddari a précisé que ce concours de résidanat prévu fin octobre prochain verra l’ouverture de 5 900 postes budgétaires, contre 3300 postes en 2022, soit une hausse de 34%, ce qui traduit, a-t-il dit, «les grands efforts de l’Etat pour améliorer la qualité de l’enseignement et de la formation».

S’agissant du recrutement des enseignants, le ministre a indiqué que l’opération «se poursuit jusqu’à atteindre 4112 postes avant la fin de l’année». Il a également annoncé l’octroi d’un soutien financier aux étudiants porteurs de prototypes finaux de projets innovants, compris entre 1 et 2 millions de DA afin de stimuler l’esprit entrepreneurial dans le milieu universitaire et d’accompagner la dynamique nationale vers une économie forte, intelligente et développée.

Dans ce contexte, M. Baddari a souligné les efforts de l’Université algérienne visant à répondre aux besoins de la société, à promouvoir l’économie nationale et à préserver la souveraineté nationale, notamment à travers «le recours à la numérisation et à l’intelligence artificielle, l’intégration entre sciences humaines et sociales et sciences technologiques et exactes, ainsi que la promotion de l’esprit d’entreprise et de l’entrepreneuriat», rappelant à cet égard la création d’un environnement entrepreneurial dans les différentes universités et institutions de recherche, et le soutien financier aux étudiants porteurs de prototypes finaux de projets innovants.

Le ministre a souligné « la création de 2 800 micro-entreprises, 1400 start-up et 480 spin-off, ainsi que la réalisation de 3400 brevets d’invention», citant le projet de fabrication de puces électroniques conçues localement à 100%, et le projet des véhicules électriques dont le premier prototype sera annoncé en mars 2026.

Par ailleurs, il a mis en avant le rôle important de l’Université dans la préservation de la souveraineté nationale à travers la réalisation de la sécurité alimentaire, hydrique, sanitaire, énergétique et cybernétique en transformant les résultats des recherches en produits et services créateurs de richesse et de valeur ajoutée pour l’économie nationale.

Au sujet des nouvelles spécialités introduites dans les programmes de l’enseignement supérieur, le ministre a précisé que 24 nouvelles spécialités ont été ouvertes aux bacheliers en lettres et sciences humaines, auxquelles s’ajoutent des matières telles que «la moralisation de l’IA», «les logiciels libres et outils de l’IA», et «le nationalisme et l’histoire de l’Algérie». De nouvelles formations dans le domaine de la prévention et de la lutte contre la corruption ont été également créées et verront la sortie de la première promotion en juin 2026.

APS

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