15.9 C
Alger
samedi, 8 novembre 2025
Accueil Blog Page 49

Le MSP désavoue son député ayant participé à une session onusienne en présence d’un représentant israélien

2
Abdelwaheb Yagoubi,
Abdelwaheb Yagoubi, député MSP

 La direction nationale du Mouvement de la société pour la paix (MSP). a pris ses distances avec l’un de ses élus, Abdelwaheb Yagoubi, député de la communauté nationale résidant a l’étranger, après sa participation à une rencontre internationale à New York où un représentant israélien était présent.

Dans un communiqué publié samedi, le parti islamiste a déclaré suivre « avec attention » la participation de son député, Abdelwahab Yaagoubi à une session parallèle organisée en marge de la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies (23-29 septembre). L’événement était coorganisé avec la direction exécutive du Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité et portait sur l’intelligence artificielle, un domaine pour lequel M. Yaakoubi est rapporteur au sein du Parlement méditerranéen.

Le MSP juge « inacceptable » qu’un de ses membres ait pris part à une réunion où figurait un « représentant du régime sioniste », qualifiant l’acte de « comportement rejeté, quelles qu’en soient les raisons ou les formes ». Le parti souligne que cette participation « ne reflète pas la position de la formation ni celle de l’État algérien », qui maintient une ligne ferme de soutien à la cause palestinienne et de refus de toute normalisation avec Israël.

Le communiqué rappelle que M. Yaagoubi avait déjà démissionné en avril dernier du bureau du Parlement méditerranéen pour des motifs similaires, après concertation avec la direction du MSP et la présidence de l’Assemblée populaire nationale. Le mouvement indique suivre « toutes les démarches liées à cet incident », en attendant les explications complètes de l’élu concerné.

Cette mise au point illustre la sensibilité persistante de la question israélienne en Algérie, où les partis politiques s’alignent  sur la position officielle de non-reconnaissance de l’État hébreu et de soutien indéfectible à la Palestine. Une question qui constitue une cause centrale dans le programme du  parti frériste fondé par le défunt  Mahfoud Nahnah.

La rédaction

- Publicité -

Alger sous l’oeil d’un Seahawk

4
Itinéraire de l'hélicoptère américain. TheObjective media

Totalement absorbé par la tiraillerie médiatique sur le cas d’Abdelkader Haddad, l’ex-général-major du contre-espionnage algérien, et ce, depuis le mois de mai dernier, l’opinion publique ne semble pas être intéresser par ce qui se passe réellement autour et au-dessus des barques des harragas de toutes catégories. La Méditerranée a été de tout temps un réel champ de bataille inter-impérialismes.

Peut-être une récente petite tomographie des lieux, mettra les esprits au beau fixe sur une réalité, celle-là bien plus dangereuse encore. C’est ainsi que nous apprenons sur TheObjectivemédia.com basé à Madrid et de la plume de Jorge Mestre (1) en date du 23/9/2025, que dans la nuit du 17 septembre, un « hélicoptère militaire américain a décollé du destroyer USS-Rosevelt (DDG-80) qui avait quitté la base navale de Rota (Espagne) la veille, et a survolé pendant plus de trois heures la Méditerranée occidentale et à très basse altitude face à la côte espagnole et à 150 km des côtes d’Alger». 

L’hélicoptère en question, un Sikorsky MH-60R Seahawk a tracé un itinéraire étrange qui pourrait être lié « à la mystérieuse évasion il y a près d’une semaine du général algérien Abdelkader Haddad, ex-chef du renseignement intérieur (DGSI)». Le même hélico US volant très bas à 60 m de hauteur, et à une vitesse relativement lente, s’est approché des côtes de la région de Chlef à environ 40 km au large. Ne restant jamais complètement immobile à un seul point, note The Objective média.com, ses mouvements répétitifs «ont dessiné un circuit ovale – ce que l’armée appelle une piste de course – qui est souvent utilisé dans les missions de recherche ou de surveillance».

Au milieu de cette «mission», rappelle le même journal, le schéma de cet hélico de surveillance « a changé et a commencé à se déplacer vers l’est. Le dernier point enregistré est encore en pleine mer, après 10 heures et demi du soir». Il a ensuite disparu du radar, précise Jorge Mestre, l’auteur de l’article. Le type de vol de cet hélicoptère, s’inscrivait selon les experts consultés par le journal espagnol, dans ce qui est appelé « l’overwatch, c’est-à-dire la couverture aérienne de ce qui se passe en mer, soit en surveillant un couloir, en guidant de plus petits bateaux, soit en servant de répéteur de communications», tout en précisant que les données disponibles « ne nous permettent pas de confirmer de manière concluante qu’il s’agissait bien d’une opération d’évasion». 

Est-ce un exercice de patrouille de routine ? Un porte-parole de la 6e Flotte américaine, contacté par The Objective, a catégoriquement nié que le destroyer ait été impliqué dans « une quelconque extraction en mer et que l’hélicoptère n’ait rempli qu’une mission de routine». Cette dernière, coïnciderait-elle avec la visite au port d’Alger du sous-marin russe Novorossiyesk et de son remorqueur Jakob Grebelskii ?

Le sort de cet ancien officier algérien de la lutte anti-terroriste est un peu moins intéressant face aux enjeux géostratégiques qui menacent nos côtes, tout comme en 1827. C’est toute une région qui s’agite sous notre aveuglement ou notre laisser-aller. Peut-être, mais la défection d’un ex-responsable du contre-espionnage algérien rappelle bien une certaine époque de la pseudo-guerre «froide». 

Mohamed-Karim Assouane, universitaire

(1)- Jorge Mestre

Jorge Mestre (Valence, 1973) est professeur d’université, analyste international et consultant en négociation. Il est titulaire d’un diplôme en journalisme et d’un diplôme en relations internationales de la London School of Economics, ainsi que d’une maîtrise en diplomatie mondiale de l’Université SOAS. Il a travaillé au Conseil de l’Europe dans les domaines de la diplomatie parlementaire et des droits de l’homme, et en tant que journaliste et correspondant politique pour OK Diario et THE OBJECTIVE. Dans le domaine universitaire, il enseigne les relations internationales et dirige un master conjoint avec l’ONU, formant des professionnels d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie en leadership, négociation et prévention des conflits.

- Publicité -

Tirigou , Oran en claritas distantiae

0
Oran
Oran, centre-ville.

Comme toujours, si je fais référence à cette ville c’est que je connais mieux les lieux et les anecdotes qui sont les vecteurs d’un sens perçu en toute ville et village d’Algérie. Chaque lecteur né dans ce pays, pourrait s’y retrouver.

Tirigou, prononcé ainsi pour désigner le nom du quartier Victor Hugo était devenu un usage de longue date des personnes qui n’ont pas eu la chance de l’instruction ou si peu. C’est-à-dire toutes nos générations précédentes de grands-parents. L’usage s’était étendu à tous et demeure encore de nos jours.

De loin on voit mieux, c’est plus clair, mais à première vue (jeu de mots involontaire) c’est contre-intuitif. Demandez à ceux qui portent des lunettes, en commençant par moi-même, si le lointain est plus net. Demandez aux astronomes si l’image de la lune au télescope est plus floue que celle de la galaxie de l’Œil de la Méduse (là, c’est recherché). 

Dans cette chronique il faut regarder du loin des décennies qui sont passées, on verra effectivement plus clair sur les mauvais usages et accents du français dont celui de Tirigou, le plus célèbre. C’est ce qu’on appelle claritas distentiae en latin. On emploie souvent cette phrase en latin en cours d’histoire.

La question posée, après des décennies de réflexion, peut-on considérer que l’instruction massive des années qui ont suivi n’entraîne plus des rigolades comme celle de Tirigou ? Pas du tout, on pourrait peut-être dire que c’est pire mais je m’en tiendrai à la constatation que c’est pareil.

Pourquoi ? Parce que le niveau d’instruction est toujours une donnée relative. La définition de l’illettrisme évolue avec le temps car le nombre d’illettrés au sens premier est une statistique extrêmement faible de nos jours.

On ne peut donc plus parler d’illettrisme mais de manque d’instruction qui, à notre époque, fait correspondance avec eux. Sont-ils plus futés lorsqu’ils ne savent même pas conceptualiser un pourcentage et, pire, le calculer ? J’en ai vu pourtant des centaines dans ce cas.

Dans le monde si rapide de l’évolution des sciences et de la communication, ne sont-ils pas les nouveaux illettrés du monde moderne ? Sont-ils plus en avance que notre si tendre Tirigou.

Au moins, nos braves grands-parents savaient localiser le quartier et ce qu’on peut y rechercher. Le sens pratique leur permettait de trouver en ce mot de Tirigou une utilité et une référence.

De très nombreux jeunes ne peuvent même pas vous dire ce qu’est une chose ou un concept, ni ce qu’ils signifient ni comment les retrouver. Eux, ce n’est pas Tirigou mais un gouffre de réponses aussi comiques, même à en pleurer de désespoir. Pour eux c’est plus grave car ils sont éjectés aux rangs inférieurs d’une société de plus en plus exigeante en niveau cognitif et de compétences.

Nos grands-parents n’avaient pas le challenge de rêver à ce niveau de haute compétition. Ce n’était pas eux qui étaient confrontés à l’ambition d’accéder aux postes les plus élevés. Ces derniers étaient réservés aux représentants de la puissance coloniale.

Que Tirigou soit le nom de Victor Hugo ou de n’importe qui ou quoi, cela importait peu à nos grands-parents car leur intelligence propre était adaptée au monde dans lequel ils vivaient.

Et si nous en restions à Victor Hugo, nous serions encore plus surpris qu’à notre époque nous trouverions encore des gens qui nous fascineraient de leur ignorance. Et même si nous prenions des lycéens instruits, en Algérie comme ailleurs, combien pourraient aller au-delà de « heuu, ce n’est pas un écrivain ou j’sais pas qui, non ? ». 

Allons plus loin, vers ceux qui sont capables de dire son nom, de qualifier son origine et qu’il était de plus un poète, combien iront-ils plus loin pour raconter l’histoire à son époque, ses œuvres, son combat dans sa fonction de député, son exil ou le titre et le sens de deux ou trois romans des plus connus qu’ils ont lus ? Encore trop peu  au regard de l’effort considérable de l’éducation nationale et des divers canaux de connaissances.

Et je ne vais pas vous épouvanter par la réponse de trop nombreux autres lorsqu’on leur demande qui était Napoléon et son époque ? Pourquoi les objets tombent à terre si on les lâche ou ce que signifie une plaque tectonique ?

Et pourtant, je vous l’ai déjà dit, l’enseignant en rencontre des centaines dans sa vie professionnelle, élèves comme étudiants. C’est grâce à son habitude et sa grande expérience avec le temps qui lui évitent une crise cardiaque.

Bien entendu il faut relativiser mon propos qui est extrême. Beaucoup sont largement au très haut niveau mais la proportion est la même qu’à l’époque de Tirigou car, je l’ai déjà dit, les exigences ont changé.  (Tiens, encore les inévitables pourcentages !).

Notre Tirigou ne disait pas des monstruosités car il n’avait pas l’intention de passer son doctorat. Il vous saluait de son beau sourire lorsque vous le visitiez et vous le lui rendiez par votre bonheur d’y être.

Tirigou, ce n’était pas de l’illettrisme, c’était la vie de notre merveilleuse jeunesse. 

Boumediene Sid Lakhdar

- Publicité -

Marine Le Pen tergiverse sur la censure : les ambiguïtés du RN face à Sébastien Lecornu

2
Marine Le Pen
Marine Le Pen

Alors que La France insoumise (LFI) entend déposer une motion de censure dès l’ouverture de la session parlementaire, prévue le 1er octobre, le Rassemblement national (RN), fidèle à sa stratégie de normalisation, refuse pour l’instant de se joindre à cette démarche.

Marine Le Pen a annoncé jeudi soir sur LCI que son parti ne censurerait pas le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu avant d’avoir entendu son discours de politique générale.

Un positionnement qui étonne, voire déroute, tant il tranche avec les déclarations passées du RN sur la nécessité d’un « changement radical » à Matignon. « Déposer une motion de censure avant même d’avoir entendu le Premier ministre, ça n’est pas raisonnable », a ainsi justifié Marine Le Pen, préférant suspendre son jugement… tout en exprimant un profond scepticisme à l’égard de Lecornu.

Mais derrière cette posture soi-disant mesurée, c’est surtout l’ambiguïté stratégique du RN qui saute aux yeux. D’un côté, Marine Le Pen affirme que le Premier ministre devra « être en rupture totale avec la politique menée depuis 2017 » pour espérer éviter une censure. De l’autre, elle refuse de s’associer aux initiatives concrètes de l’opposition pour le contraindre politiquement dès maintenant. Une posture d’attente qui ressemble surtout à une esquive.

« Moi, je ne censure pas un Premier ministre avant son discours », a martelé la cheffe du RN, feignant de découvrir les règles du jeu parlementaire. Pourtant, une motion de censure n’est pas un caprice, mais un outil démocratique destiné à contester une orientation politique globale — orientation dont Lecornu est un acteur central depuis des années, et non un novice surgissant de nulle part.

Le Pen le reconnaît d’ailleurs à demi-mot : elle ne se fait « aucune illusion » sur les chances de rupture de Lecornu, à qui Emmanuel Macron aurait confié une mission « vouée à l’échec ». Pourquoi alors refuser de s’associer dès maintenant à une censure parlementaire ? Pourquoi cette frilosité à assumer une ligne claire contre la majorité présidentielle ?

Ce double discours illustre une nouvelle fois la stratégie de flou du RN, coincé entre son image « respectable » à construire pour 2027 et sa rhétorique d’opposant intransigeant. Marine Le Pen va même jusqu’à reprendre l’un de ses anciens refrains : la critique du « blocage institutionnel » provoqué par le chef de l’État, sans jamais appeler explicitement à sa démission — un entre-deux habile, mais peu cohérent.

Quant à l’idée d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, elle est relancée sans réelle conviction, comme un mantra désormais récurrent. Marine Le Pen dit souhaiter une cohabitation, mais sans assumer les risques politiques d’une telle perspective.

Enfin, en matière d’alliances, la patronne du RN souffle à nouveau le chaud et le froid : ouverte à des accords pour gouverner, elle se garde bien de parler « d’union des droites », préférant se « positionner au-dessus de ça ». Une manière d’ouvrir la porte à des tractations tout en gardant un vernis d’indépendance. « Je ne suis pas là pour sauver la droite, mais pour sauver la France », a-t-elle conclu, dans un slogan qui sonne davantage comme un calcul électoral que comme une ligne politique ferme.

En refusant de prendre clairement position face à un gouvernement qu’elle juge pourtant illégitime dans ses actes, le RN confirme son art de la demi-mesure et des positions à géométrie variable, bien loin de l’image de parti « de rupture » qu’il prétend incarner.

La rédaction avec AFP

- Publicité -

Quand le discours du chef de l’Etat Tebboune devient spectacle

5
Tebboune
Tebboune fait du Tebboune

La parole d’un chef de l’Etat n’est pas un simple flot de mots, elle engage la crédibilité du pays tout entier. Pourtant, Abdelmadjid Tebboune semble avoir fait de l’exagération, de la faute et du mensonge factuel une véritable habitude.

Les discours d’Abdelmadjid Tebboune se suivent et se ressemblent : approximations historiques, chiffres irréalistes, proclamations économiques fantaisistes… La répétition de ces imprécisions systématiques n’est plus une maladresse, c’est une lubie dangereuse qui résonne à l’international et sème la confusion à l’intérieur du pays.

Les erreurs historiques et l’ignorance affichée

En octobre 2021, Tebboune déclarait que George Washington avait offert deux pistolets à l’Émir Abdelkader. Cette affirmation est impossible, Washington est mort avant la naissance de l’Émir. Le véritable donateur fut Abraham Lincoln. L’erreur n’est pas un simple lapsus, elle montre une ignorance significative sur l’histoire de son propre pays, ce qui est particulièrement préoccupant pour un président qui parle sur la scène internationale.

En juin 2023, à Moscou, le chef de l’Etat affirmait que le Tsar Nicolas II avait offert à l’Émir Abdelkader l’insigne de l’aigle blanc. Là encore, aucune preuve historique ne soutient cette déclaration. Plus loin, il ajoutait : « Grâce à la Russie, l’Algérie a obtenu un siège de membre non-permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU ». Cette déclaration n’est pas vraie : l’Algérie a obtenu ce siège par le processus normal de l’ONU. Il s’agit d’une approximation délibérée, destinée à flatter l’ego russe.

Les exagérations économiques et diplomatiques

En septembre 2023, devant la 78ᵉ Assemblée générale de l’ONU, Tebboune annonçait que l’Algérie produirait 1,3 milliard de mètres cubes d’eau dessalée par jour d’ici 2024. Une absurdité technique et scientifique. En septembre 2024, en direct à la télévision nationale, il proclamait que l’Algérie était la troisième économie mondiale. Et hier encore, il déclarait que l’Algérie est devenue membre du G20. Des affirmations invraisemblables, irréalistes et déconnectées de la réalité. Chaque déclaration est une bombe à retardement pour la crédibilité du pays.

Le revers de la lubie présidentielle

Ces déclarations répétées ne sont pas de simples lapsus. Elles provoquent confusion, scepticisme et perte de confiance. La parole présidentielle, censée être la voix de la nation, devient une source de doute. Les citoyens se demandent : peut-on encore croire ce qui est dit ? Les partenaires internationaux s’interrogent sur le sérieux et la rigueur de l’Algérie.

Quand la parole devient spectacle

Ces erreurs montrent que la parole de Tebboune oscille dangereusement entre mise en scène, ignorance et approximations destinées à flatter. Les succès de l’Algérie ne nécessitent pas d’être embellis par des chiffres irréalistes ou des références historiques fausses. Chaque inexactitude, chaque exagération, chaque anachronisme laisse des traces, elles affaiblissent le respect de l’institution présidentielle et ébranlent la stature du pays.

Conclusion : la vérité comme seule défense

L’Algérie n’a pas besoin de mensonges ou d’erreurs pour exister sur la scène internationale. Sa force est réelle, ses accomplissements sont tangibles, son histoire est glorieuse. La seule voie pour préserver l’autorité présidentielle et la réputation du pays est la rigueur, la véracité et la précision.

Tant que la parole présidentielle sera ponctuée de mensonges factuels, d’ignorance historique et de chiffres fantaisistes, le pays continuera de perdre en crédibilité. Le spectacle doit cesser. La vérité doit revenir. Sinon, la lubie des mensonges factuels, des approximations et de l’ignorance continuera de résonner… et c’est l’Algérie toute entière qui en paiera le prix.

Hassina Rebiane

- Publicité -

Saisie record de cocaïne à Béchar

0
Cocaïne


​La brigade mobile relevant de l’inspection divisionnaire des Douanes de Béchar, agissant en coordination avec la Gendarmerie nationale, a réussi à déjouer une tentative de trafic d’une importante quantité de drogue dure. L’opération a permis la saisie de 69 kilogrammes et 850 grammes de cocaïne.

Selon les informations communiquées ce dimanche par la Direction générale des Douanes, cette intervention a également abouti à la confiscation des moyens logistiques utilisés par les trafiquants. Il s’agit d’un tracteur routier avec une remorque ainsi que d’un véhicule de tourisme.

Trois individus suspects ont été appréhendés dans le cadre de cette opération. Ils ont été remis aux autorités judiciaires compétentes pour les suites légales. Cette saisie marque un coup significatif porté aux réseaux de trafic de stupéfiants dans cette région du sud-ouest algérien.

La rédaction

- Publicité -

«Ce pays d’où tu viens & Les galets de l’oubli » de Salah Oudahar

0
Salah Oudahar
Salah Oudahar

Avec Ce pays d’où tu viens & Les galets de l’oubli, publié en 2025 aux Éditions d’en bas dans la collection À plus d’un titre, Salah Oudahar nous livre une œuvre à la croisée de la poésie et de la photographie, un livre qui se situe dans l’espace fragile où l’intime rejoint le collectif, où la mémoire individuelle croise l’histoire d’un pays marqué par la guerre, la violence et l’exil. 

Né en Algérie et installé en France, Oudahar n’écrit pas seulement avec des mots mais aussi avec des images. Ses photographies dialoguent avec ses poèmes, non pas comme de simples illustrations, mais comme une langue parallèle qui prolonge et bouscule le texte. À travers ce dispositif, il cherche à restituer une mémoire blessée, celle de son enfance, des lieux disparus ou transformés, des absents qui continuent de hanter le présent.

Ce recueil réunit deux cycles qui dialoguent l’un avec l’autre, comme deux versants d’une même mémoire. Dans Ce pays d’où tu viens, la voix poétique remonte vers l’enfance, cet âge premier où tout semble encore promesse de lumière, mais où déjà l’ombre des drames collectifs s’inscrit dans les corps et les paysages. L’enfant face à la mer, ivre de soleil et de vent, est aussi l’enfant menacé, happé par la violence, arraché à sa mère et jeté dans le gouffre de la guerre. Ce contraste entre la splendeur des paysages méditerranéens et les blessures infligées par l’histoire donne à la poésie une densité tragique. Le pays natal, avec ses plages, ses villages et ses odeurs d’été, devient un lieu hanté : à la beauté de la nature se superpose le deuil des disparus. Le poète convoque des visages d’enfants, des villages brûlés, des arbres calcinés, des voix réduites au silence, et c’est dans cette coexistence de l’éblouissant et du funèbre que son lyrisme prend toute sa force. Chaque vers porte en lui la tension entre l’élan vital et la mémoire meurtrie, entre la promesse d’une aube nouvelle et la douleur des crépuscules interrompus.

Dans Les galets de l’oubli, l’écriture prend une autre tonalité, plus méditative, presque minérale. Après le cri et la brûlure de la première partie, vient le temps du retour, de l’interrogation et de la résistance silencieuse. Les galets, accumulés dans le lit asséché de l’oued, apparaissent comme les témoins muets de ce qui a été vécu. Ils ne parlent pas, mais leur présence obstinée incarne une mémoire qui refuse de se dissoudre. Par leur immuabilité, ils contredisent l’oubli : chaque galet porte en lui le poids des siècles, le passage des eaux, les empreintes des vies disparues. La pierre devient archive, elle se substitue à la voix quand les mots manquent, elle prend le relais des corps et des récits effacés. Ainsi, le poète interroge la possibilité même de transmettre, de se souvenir, d’habiter encore une histoire que d’autres tentent d’effacer.

Ces deux cycles se complètent et se répondent comme les deux battements d’un même cœur, tantôt ardent, tantôt assourdi, mais toujours animé par une volonté de dire. Le premier, Ce pays d’où tu viens, expose la douleur à vif : il ouvre un espace où la vie s’élance, éclatante, avant d’être brutalement traversée par les lames de l’histoire. La poésie y est souffle, cri, éclat de lumière qui affronte l’ombre. C’est l’enfance confrontée trop tôt à la guerre, le corps encore offert au vent marin déjà meurtri par la mitraille. Dans ces vers, le temps apparaît comme un ravisseur, celui qui arrache à l’innocence et précipite vers la perte.

Le second cycle, Les galets de l’oubli, ne vient pas effacer ce cri, mais le prolonger dans une autre tonalité : celle de la méditation, du murmure, du dépôt. Là où la première partie saisissait l’instant de la violence, la seconde recueille ce qui subsiste, ce qui résiste à l’usure. Le temps n’y est plus seulement force de destruction, il devient aussi gardien : gardien des pierres, gardien des traces, gardien d’une mémoire qui se dépose, sédiment après sédiment, sur les rives des oueds asséchés. Ces galets, par leur silence et leur permanence, rappellent que rien ne disparaît tout à fait, que l’histoire, même mutilée, même confisquée, continue de vibrer dans les choses les plus simples et les plus humbles.

Ainsi, le recueil tout entier s’organise autour d’un double mouvement : la déchirure et la persistance, la perte et la survivance, l’effacement et la résurgence. Ce mouvement donne au livre une intensité singulière, car chaque poème se situe sur cette ligne fragile où l’oubli menace mais où la parole poétique se redresse. Écrire devient alors un acte de sauvegarde, un geste de résistance contre la disparition, une tentative d’arracher aux sables du temps des fragments de vie et de mémoire. La poésie ne se contente pas de commémorer : elle ranime, elle redonne souffle à ce qui aurait pu sombrer.

En cela, l’œuvre de Salah Oudahar ne se réduit pas à une simple élégie du passé ; elle se dresse comme un appel à la permanence, une affirmation de vie par-delà les ruines. Chaque vers, chaque image, chaque galet posé dans la langue témoigne de ce désir d’inscrire l’éphémère dans une durée plus vaste. C’est peut-être là la véritable puissance du recueil : faire du temps, cet ennemi qui détruit, un allié qui conserve, et transformer la mémoire en une matière vivante, toujours disponible pour les recommencements.

L’apport de ce livre tient à cette manière singulière de faire dialoguer la parole et l’image, en refusant toute hiérarchie entre les deux. Salah Oudahar ne juxtapose pas simplement des poèmes et des photographies : il invente un espace de rencontre où les mots deviennent images et où les images, à leur tour, portent la densité muette des mots. Ce dispositif crée une continuité sensible à partir du fragment et de la brisure, comme si de l’épars, du discontinu, pouvait naître une forme nouvelle d’unité. Chaque éclat, chaque silence, chaque reprise est un battement, une tentative de maintenir vivant ce qui a été fracturé par la violence de l’histoire et du temps.

L’écriture se construit ainsi dans une esthétique de la discontinuité. Les vers courts, les ruptures, les blancs de la page disent autant que les mots eux-mêmes : ils traduisent les interruptions, les béances, mais aussi la persistance d’une voix qui refuse de se taire. C’est une langue trouée, mais obstinée, qui avance malgré ses blessures, comme une respiration haletante mais tenace face aux désastres. Cette dimension confère à la poésie d’Oudahar une intensité particulière : elle n’est pas simple ornement du réel mais bien une lutte, un combat contre l’effacement. Chaque poème est un acte de mémoire, un refus de céder à l’oubli.

Ce geste poétique s’inscrit dans une lignée : celle des grandes voix algériennes qui ont, avant lui, tenté de dire l’histoire et ses violences, de Kateb Yacine à Tahar Djaout en passant par Mouloud Mammeri. Comme eux, Oudahar mêle la poésie à l’exigence de vérité, l’art au devoir de mémoire. Mais son œuvre dépasse le cadre national. En parlant de l’exil, de la dépossession, de la quête de justice, il touche à des expériences universelles : celles des peuples marqués par la guerre, des individus arrachés à leurs terres, des mémoires que l’on tente d’effacer. En ce sens, son livre n’est pas seulement une œuvre de mémoire algérienne, mais un chant adressé au monde, une voix qui rejoint d’autres voix, d’autres luttes, d’autres errances.

La véritable force de ce recueil réside sans doute dans cette tension entre le particulier et l’universel : en partant de ses lieux, de ses souvenirs, de son histoire, Salah Oudahar parvient à toucher à ce qui concerne chacun : la fragilité du souvenir, le besoin de se réconcilier avec les ruines, et le désir obstiné de faire surgir, malgré tout, un horizon de justice et de liberté.

L’impact de ce livre dépasse ainsi largement le cadre d’un simple témoignage personnel. En choisissant de donner forme à ce qui, sans lui, risquerait de sombrer dans l’oubli, Salah Oudahar accomplit une œuvre de mémoire qui est aussi une œuvre de transmission. Ses poèmes font

Ses poèmes font surgir des visages, des voix, des paysages qui appartiennent autant à son expérience intime qu’à l’histoire collective d’un pays meurtri. Les lieux abandonnés reprennent une consistance, une épaisseur : ils sont nommés, décrits, chargés d’émotions et de souvenirs, de sorte qu’ils cessent d’être de simples ruines pour redevenir des lieux habités par la parole. À travers ses mots et ses images, Oudahar réinsuffle une vie aux absents, il leur restitue une présence, il empêche que leur mémoire soit effacée par le silence des vainqueurs.

Mais cette mémoire n’est pas figée. Elle ne se limite pas à la nostalgie ou au regret d’un passé perdu. Elle agit comme une force active, capable d’éclairer le présent et de préparer l’avenir. En croisant les décombres de l’histoire et les rêves d’espérance, le poète construit un espace où le passé ne condamne pas à la répétition, mais ouvre au contraire à des recommencements. La poésie devient alors le lieu d’une réconciliation possible : avec la douleur, avec les absents, mais aussi avec soi-même et avec le monde.

Cette puissance tient à la double portée de l’écriture d’Oudahar. Elle est profondément intime, nourrie des blessures personnelles, des souvenirs d’enfance, des voix familiales. Mais elle est aussi collective, car ces blessures ne sont pas singulières : elles résonnent avec celles de tout un peuple, et au-delà, avec celles de tous ceux qui ont connu l’exil, la dépossession, l’effacement. Sa poésie touche ainsi à l’universel : en partant d’un pays, d’un lieu, d’une mémoire particulière, elle rejoint l’expérience humaine partagée de la perte et du désir de justice.

En définitive, l’impact de ce livre réside dans cette capacité à transformer la mémoire en horizon, à faire du passé non pas un fardeau mais un levier, une source de dignité et de liberté. La poésie de Salah Oudahar agit comme une invitation : se souvenir, non pour se refermer sur les blessures, mais pour rouvrir le champ des possibles. Elle nous rappelle que, même dans les contextes les plus sombres, la mémoire peut devenir une énergie vitale, une promesse de renaissance et de fraternité.

En refusant l’amnésie, Oudahar inscrit son œuvre dans une continuité historique et humaine : il rappelle que les morts ne sont jamais tout à fait morts, qu’ils continuent de vivre dans nos voix et nos gestes, qu’ils nous accompagnent et nous interpellent. 

Sa poésie est ainsi traversée par la conviction que l’art peut créer un lien entre les générations, entre ceux qui furent réduits au silence et ceux qui ont encore la possibilité de dire. C’est une écriture qui ne sépare pas le poétique du politique, qui voit dans la beauté du langage une force de résistance et dans la mémoire une source de réconciliation.

Par ses mots-images et ses images-mots, l’auteur invente un langage hybride et profondément incarné, où chaque fragment de phrase, chaque éclat de photographie devient une trace vivante. Ces fragments, loin d’être des ruines muettes, composent une mosaïque en mouvement, une fresque où la douleur et l’espérance s’entrelacent. Le lecteur est ainsi entraîné dans un voyage qui n’est pas seulement celui d’un homme vers son enfance perdue, mais celui, plus universel, de l’humanité cherchant à se reconstruire à partir de ses blessures.

De ce voyage intérieur naît une leçon fondamentale : la poésie peut être à la fois mémoire vive et promesse d’avenir. Elle garde ouvertes les cicatrices, non pour s’y enfermer, mais pour les transformer en semences. Elle fait de l’expérience de l’absence une énergie de présence, de l’expérience de la perte une possibilité de renaissance. C’est en cela que le livre de Salah Oudahar dépasse l’œuvre individuelle pour devenir une voix collective, un chant de résistance et d’espérance qui nous invite, nous lecteurs, à habiter autrement notre rapport au temps, à l’histoire et à la dignité humaine.

Brahim Saci

- Publicité -

Qui sont les traîtres Monsieur Tebboune ?

6
Tebboune
Tebboune

Dans sa dernière « conférence de presse » bricolée, âamhoum Tebboune met en garde le peuple algérien contre les ennemis de l’intérieur ! Tiens, pour une fois, nous sommes épargnés ! Mais qui sont ces traîtres, constamment pointés du doigt pour détourner le regard de la catastrophe politique qui sévit au pays ?

Si l’on se tient à la définition du mot traître « personne qui se rend coupable de trahison (action de trahir son pays, sa patrie, une cause) », force est d’admettre que dans telle extension nous pourrions insérer les 45 millions d’Algériens vivants. Nul besoin de convoquer les morts, vu l’étendue aux contours imprécis du positionnement et des référentiels auxquels chacun peut faire appel pour délimiter la cause des uns et la patrie des autres, bien souvent virtuelle pour beaucoup si elle n’est pas tout simplement chimérique.

Pour étayer ce méli-mélo d’héroïsme et de trahisons, pléthore d’exemples nous rappellent qu’il est impossible d’affranchir de toute subjectivité l’enveloppe de la plupart des épisodes de notre Histoire récente :

– Au commencement des articles de la Constitution fût décrété « Islam religion d’Etat », cette loi qui porta le croyant au firmament de l’héroïsme et relégué l’insoumis à celui de traître impie ayant osé renier l’une des principales, voire l’unique, constante nationale qui charrie inexorablement la république Algérienne à contre-courant de toute modernité. N’est-ce pas au nom de tel reniement à la cause d’Allah que les islamistes de tous bords, ceux du pouvoir en premier, qualifient les non-croyants de minorité de déracinés et de traîtres à une nation que l’on s’acharne à transformer en une composante absolue d’une certaine « oumma », « kheiratine » de surcroît ?

– Quand les combats faisaient rage contre les hordes intégristes, lesquelles s’étaient attelés à transformer la république en califat, Zeroual n’avait-il haussé le ton et usé de sentences impérieuses mais justes pour qualifier les compagnons de Ali Belhadj, Madani Mezrag et Hassan Hattab de traîtres et de fléau qu’il fallait éradiquer au plus tôt ? Dès son arrivée au pouvoir, Bouteflika ne tint-il pas un discours diamétralement opposé en réhabilitant les combattants de Dieu par des « Monsieur Hattab » par-ci et des «si j’étais à leur place j’aurais fait la même chose» par-là, allant jusqu’à dérouler le tapis de tous les honneurs aux responsables d’innommables horreurs? Qui de Bouteflika ou de Zeroual avait raison, qui avait tort ? Qui sont Hattab, Mezrag et Belhadj, des géants ou des félons ? Les mosquées de Kouba et d’El-Mouradia ont leur réponse, nous avons la nôtre !

– Saïd Sadi, Ferhat Mehenni, Nourdine Aït Hamouda et 21 autres Kabyles n’avaient-ils pas été emprisonnés à Berrouaghia sous l’accusation d’atteinte à la sûreté de l’Etat, délit de haute trahison passible de la peine de mort, suite au printemps berbère ? Qui de ces 24 défenseurs de la cause Kabyle ou de leurs geôliers sont les héros, qui sont, à la patrie, déloyaux ? Bouteflika, en digne héritier de Boumediene, doit avoir sa réponse, nous avons la nôtre !

– Qui peut ignorer le fait que la plupart des arabophones, surtout les islamistes bornés, considèrent les berbérophones, surtout les Kabyles d’ailleurs, récalcitrants à une arabisation forcée comme des traîtres aux causes de l’arabité et de l’islamité prescrites à tout l’espace amazigh d’Afrique du Nord.

– Côté face du problème arabo-berbère, les berbérophones ne voient-ils pas les partisans d’une arabo-islamisation aveugle comme des traîtres ayant renié leurs racines pour défendre une cause venue d’ailleurs et qui est loin d’être la leur ?

– Quand des élections sont organisées, surtout les présidentielles, celui qui ne se rend pas aux urnes n’est-il pas considéré comme traître à la cause de la petite famille révolutionnaire, alors que celui qui s’y rend pour donner un quitus de gouvernance à ceux qui pillent le pays est glorifié et encensé en héros par ce pouvoir de petits « mafiosos » ?

– Et le clan Tebboune-Bouteflika alors, constitué de tous ceux qui ont souscris au viol de la constitution, confisqué la présidence pour une durée indéterminée, remis sur scelle l’islamisme et ses occultations, sont-ils des héros ou seront-ils jugés par l’Histoire comme les ultimes félons ?

– Construire une grande mosquée à des milliards de dollars pour aller se faire soigner au Val de Grâce, laissant le petit peuple se dépatouiller dans des structures hospitalières indignes, fait-il de ce même Bouteflika un homme vaillant ou un grand charlatan ?

– Se rendre en Suisse pour y guérir une petite addiction à la cigarette fait-il du Général Nezzar un brave ou un poltron ? Son fils, celui qui s’est permis de tabasser SAS pour une simple chronique journalistique, a sa réponse, nous avons la nôtre !

Des pages et des pages de listings ne suffiraient pas à dresser un inventaire complet de la traîtrise des uns et de l’héroïsme des autres sans pour autant dégager quelconque objectivité à ces qualificatifs qui s’invitent dans le débat politique au sommet de l’état. De toute évidence, de quelque côté où l’on se positionne, on est toujours traître à la cause de quelqu’un d’autre si l’on n’y souscrit pas. Et ces notions ne portent pas la moindre empreinte d’un objectivisme infaillible, qui puisse les faire endosser aux uns tout en les retirant aux autres. Même en temps de guerre, abattre des hommes, fussent-ils ses pires ennemis, cela suffit-il à délimiter « onques » contours d’héroïsme ? Par la même, refuser de se battre pour occire son prochain représente-t-il un signe objectif de lâcheté synonyme de forfaiture ? Autant de questions philosophiques qui tortureront encore l’homme jusqu’à son extinction finale !

À défaut de réponses impartiales à ces questions, il serait peut-être bien plus utile d’arrêter de convoquer et de se réfugier derrière les morts, dans un but évident, celui d’éviter d’affronter les vivants, car de mon point de vue, si traîtres on doit désigner avec courage, ceux sont tous ces parasites qui gravitent autour du pouvoir FLiN-tox avec une servilité défiant toute philosophie, ceux-là même qui maintiennent l’attention du peuple perpétuellement rivée sur le rétroviseur de la religion et de l’Histoire pour l’empêcher d’entrevoir les voies de demain!

Ce charivari historique, plus de soixante ans après l’indépendance, ne fait que rajouter de la confusion à une situation déjà bien chaotique. 

Monsieur Tebboune serait mieux avisé de rendre les clefs d’El-Mouradia à un président élu par le peuple au lieu de se la jouer grand en tenant un langage de « tayabet el-hammam » indigeste et indigne de la fonction de président !

En osant écrire cela, fait-il de nous des héros ou des traîtres ? Les FLiN-tox ont leur réponse, vous avez la vôtre.

Kacem Madani

- Publicité -

Yves Pourcher : « Alfred Nakache, un champion brisé par la haine et la jalousie »

0
Yeve Pourcher

Icône du sport français et survivant de la déportation, Alfred Nakache a longtemps incarné une figure héroïque. Mais, comme le souligne l’historien Yves Pourcher dans cet entretien exclusif accordé à Le Matin d’Algérie, « derrière le champion, il y a un homme blessé par la haine et la jalousie ».

Son enquête, nourrie d’archives et de témoignages, dévoile les zones d’ombre d’une époque : les dénonciations anonymes, les rivalités sportives, les interrogatoires et les trahisons.

À travers ce travail minutieux, Yves Pourcher met en lumière la violence sourde de la société française sous l’Occupation, où l’antisémitisme et la lâcheté se mêlaient aux calculs personnels. Il rappelle aussi que la mémoire ne se résume jamais à des récits figés : elle vit dans les silences, les contradictions, les documents oubliés. C’est dans cet entrelacement entre la rigueur de l’histoire et l’émotion du récit qu’il redonne à Nakache toute son humanité, entre gloire et humiliation, entre courage et fragilité.

Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a poussé à enquêter spécifiquement sur l’arrestation d’Alfred Nakache, alors que sa vie a déjà été largement racontée ?

Yves Pourcher : Au cours de mes recherches pour un autre livre, Brasse Papillon (Gaussen, 2021), j’avais vu passer dans la presse de l’époque le nom de Roland Pallard, autre grand nageur qui, lui aussi, avait été accusé de dénonciation. J’avais donc cherché. Après des mois d’errance, je parvins à apprendre qu’un dossier le concernant existait au Blanc, dans le département de l’Indre, où sont conservées les archives de la justice militaire. Mais la présence d’amiante dans les bâtiments interdisait l’accès aux documents. Je dus donc attendre. Des mois, plus d’une année ! Puis tout s’ouvrit, et ce fut une révélation. Pour la première fois, Nakache racontait. Il parlait de son arrestation, de son interrogatoire, des accusations qui avaient été portées contre lui. Une autre mine était conservée au même endroit : les archives du procès de la Gestapo dans lesquelles défilaient tous les agents de cette police de terreur.

Le Matin d’Algérie : Dans vos recherches, quelles archives ou documents vous ont le plus surpris ou ému ?

Yves Pourcher : Ce sont justement celles où Nakache parle, au moment où, après la guerre, la justice lui demande de témoigner. Et puis il y a les autres récits livrés par d’autres nageurs, les dirigeants de clubs, des témoins. Nous sommes alors au mois d’août 1943, quand Nakache a été exclu des Critérium de France de natation. La tragédie est en marche.

Le Matin d’Algérie : Comment les témoignages inédits de Nakache lui-même ont-ils enrichi votre enquête ?

Yves Pourcher : En lisant ces sources, on apprend des choses totalement nouvelles. Et on rectifie le récit qui, jusqu’à présent, avait été donné. En août 1943, Nakache, alors menacé d’arrestation, quitte Toulouse avec sa femme et sa fille pour se réfugier en Corrèze, dans le centre-ouest de la France. Puis, sans qu’on en comprenne vraiment les raisons, il revient au mois d’octobre alors que la répression nazie ne connaît plus de limites. Nakache raconte qu’il n’a jamais tenté de passer en Espagne, même s’il en a eu l’intention. Son rôle dans la Résistance, ajoute-t-il, était peu important : quelques distributions de tracts, des informations sur des Collaborateurs, etc. La partie la plus passionnante de ses trois déclarations concerne l’interrogatoire proprement dit. Les policiers allemands l’accusent de trafic d’or, de diamant, de propagande. Tout ça n’est qu’une mise en scène pour organiser sa déportation. Ils ajoutent encore la réception de vingt-cinq lettres anonymes de dénonciation provenant de Français.

Le Matin d’Algérie : Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour identifier les personnes susceptibles de l’avoir dénoncé ?

Yves Pourcher : Dans une enquête de justice bien menée, il y a toujours une recherche. Celle du ou des coupables. Pour les trouver, les policiers et les magistrats interrogent. Ils amassent des informations. Les différentes dépositions et les témoignages sont ensuite confrontés. Tout cela participe au processus ordinaire de la justice qui a été défini depuis des siècles. Il faut rappeler que les actions de la police et de la justice relèvent d’une longue construction historique. Ceux qui agissent – policiers et magistrats – sont des professionnels. On les a formés pour cela. Mais tout, au départ, débute par des indices et des hypothèses. Il faut garder à l’esprit ce que Jean Giono écrit dans ses Notes sur l’affaire Dominici, un fait divers de l’année 1952 : « Dans cette affaire où l’honneur de plusieurs personnes, la vie d’un homme et peut-être la vie de plusieurs hommes sont en jeu, les hypothèses doivent être signalées comme des hypothèses. »

L’essentiel est rappelé. On n’accuse pas au hasard. Les hypothèses sont des hypothèses. Pas des preuves ! La justice, qu’elle soit civile ou militaire, s’attache à des individus. Mais jusqu’à son jugement, l’accusé est présumé innocent. Dans le cas de Nakache, les soupçons se sont attachés à plusieurs personnes. Il fallait suivre méticuleusement ces différentes pistes.

Le Matin d’Algérie : Le nom de Jacques Cartonnet, rival sportif et membre de la Milice, revient dans vos recherches. Quelle est votre analyse à ce sujet ?

Yves Pourcher : Jacques Cartonnet est l’un des acteurs majeurs de cette histoire. Celui qui apparaît comme Le coupage. Un coupable idéal. Pourquoi ? Pour les différentes raisons que vous avez évoquées. Rival jaloux, antisémite, Milicien, homme corrompu. Le personnage accumule tous les défauts, et il tombe dans tous les travers. Mais il faut prendre en compte la chronologie. Quand Nakache arrive à Paris, en 1934, Cartonnet est un très grand champion. Nakache, lui, va le devenir. Les deux nageurs sont d’abord proches. Des copains ? Peut-être ? C’est ensuite que tout bascule. Mais à cette époque, la rivalité sportive participe au spectacle de natation. C’est un jeu, une belle affiche. Pour attirer le public, il faut une opposition. Deux hommes sont mis face à face. Qui va gagner ? Qui va perdre ? Qui va prendre sa revanche ? C’est la course, c’est le sport. Nakache le sait bien, et Cartonnet, qui est un commerçant, un homme qui cherche l’argent, joue à fond sur ce terrain. Il faut dire que la natation, comme tous les sports, a besoin de ressources et donc de publicité. La suite, dans les années d’Occupation, est plus sinistre. Cartonnet se perd. Dans la boisson, dans d’autres travers. Qui était-il vraiment ? Difficile de savoir car on ne possède pas de sources personnelles, intimes : des lettres, des récits, des témoignages de proches. Même chose pour Nakache d’ailleurs. Les notes de justice ou les légendes nous piègent en partie.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous reconstitué le contexte social et administratif de Toulouse pendant l’Occupation ?

Yves Pourcher : Ce qui est important dans cette histoire, c’est le point de rencontre, de contamination, entre le sport et la politique. Quand celui-ci devient une affaire de pouvoirs, d’idéologie et de mise au pas. Le nageur n’est plus seulement vu comme un nageur. Car le sport est devenu un outil de propagande et de pouvoir. Donc pour bien comprendre l’affaire Nakache, il faut, pas à pas, reconstituer l’histoire nationale. L’avant-guerre, la défaite française, l’instauration du régime de Vichy. Les Allemands entrent dans Toulouse au mois de novembre 1942 au moment de l’invasion de la zone dite « libre ». Même si Vichy était un régime honteux fait d’antisémitisme et de culte débile au grand chef qu’était le maréchal Pétain, l’État, ou ce qu’il en restait, respectait encore certains cadres et certaines limites. À partir de 1942, tout bascule. La Gestapo s’installe et organise ses services.

Il fallait donc décrire le cadre général, présenter les différents pouvoirs – préfectoraux, policiers – mais aussi les clubs de natation, les responsables sportifs. Toulouse, en raison de sa magnifique piscine et la présence du TOEC, ce grand club où s’entraînaient des champions, était devenue le centre de la natation nationale. En 1941, Nakache avait été utilisé pour la propagande coloniale du régime. L’Algérien illustrait la présence de la France dans cette partie du monde et la continuité de son histoire. Il avait participé aux grands moments sportifs organisés au moment des visites de Pétain et de Jean Borotra, le commissaire aux sports.

Le Matin d’Algérie : Votre livre mêle rigueur historique et narration vivante. Comment avez-vous trouvé cet équilibre entre enquête et récit ?

Yves Pourcher : Ma première intention était de coller aux archives. Sur Nakache, plusieurs livres existaient. Des biographies, des romans. Une pièce de théâtre avait été jouée, des films avaient été tournés. Moi, je voulais me cantonner au cadre étroit et rigoureux du document. Et puis, ce qui me passionnait, c’était l’enquête. Comment chercher ? Comment savoir ? Le fait de vivre en permanence à Toulouse me rappelait chaque jour cette histoire. Quand je passais devant le 38 rue de la Pomme où Cartonnet avait habité, quand j’allais rue Philippe Féral, où se trouvait le gymnase de Nakache. Ensuite je cherchais l’adresse d’Henri Krakowski, autre nageur réfugié à Toulouse, déporté et exterminé à Auschwitz. Chaque dimanche, je passais devant la synagogue de la rue Palaprat et dans la rue Fourtanier où se trouvait la Milice. Autour de la place Wilson où je vis, se trouvaient les nombreuses adresses des services allemands. J’empruntais divers itinéraires pour aller à la piscine. Je suivais des pas, je cherchais des ombres. Quand j’étais arrivé dans cette ville, il y a presque trente ans, j’avais pris l’habitude de boire un café à La Frégate sans savoir à ce moment-là que Cartonnet et ses amis miliciens avaient fréquenté ce bar. Mon écriture s’est formée dans cette superposition de découvertes et d’imprégnation permanente. Elle mêlait le passé et le présent.

Le Matin d’Algérie : Que révèle selon vous le parcours de Nakache sur la nature des dénonciations et des collaborations en France durant la Seconde Guerre mondiale ?

Yves Pourcher : Ce qu’il faut voir, et chercher à reconstituer, c’est la progression. Avec cette accélération terrible. Comment le racisme, l’antisémitisme s’abattent sur un pays, contaminent toute une société, deviennent implacables. Quand Nakache arrive en France, que lui reprochent certains ? D’être « un bicot », c’est-à-dire un étranger, un individu que l’on ne reconnaît pas, que l’on n’accepte pas. La juxtaposition des images est caricaturale. C’est Cartonnet contre Nakache. Le brun face au blond, le gars du Nord contre celui du Sud. La presse antisémite se servait de ça et, matin et soir, répétait son message de haine. Nakache, hurlait le journal Je suis partout, ne peut pas être un nageur français tout simplement parce qu’il est « de race juive ». Les statuts des juifs d’octobre 1940 et de juin 1941 édictés par Vichy offraient un cadre juridique et politique à l’antisémitisme devenu non seulement permis, mais reconnu et organisé à travers ses recensements et ses fichiers. La marque d’infamie s’inscrivait sur les cartes d’identité. On nettoyait les professions, on privait certains d’activité, on aryanisait des biens. Les dénonciations – anonymes ou non – étaient encouragées.

Le Matin d’Algérie : Comment pensez-vous que votre livre contribue au devoir de mémoire, en particulier vis-à-vis des jeunes générations ?

Yves Pourcher : Plus que le rappel de ce qu’on appelle le devoir de mémoire qui, parfois, peut être mal compris, il me semble important de travailler sur des faits précis, des hommes, des lieux. Ce qu’a fait la grande école italienne dans sa démarche de micro-histoire me semble particulièrement important. En réduisant l’échelle, en suivant un individu, en étudiant les faits, jour après jour, on comprend mieux l’énorme danger – du glissement. Comment, sans s’en rendre compte, sans mesurer exactement la part du bouleversement, on tombe dans l’horreur. Bien sûr, tout ce dont nous venons de parler est la conséquence directe d’une stupéfiante défaite militaire et de l’effondrement moral qui a suivi. Le pays était abattu, morcelé. Les forces de la division pouvaient s’en donner à cœur joie. Elles trouvaient une merveilleuse revanche. Les nazis avaient compris que tout leur était possible, qu’ils régnaient dans la décomposition.

Le Matin d’Algérie : Le livre montre une chronologie détaillée allant de 1943 à 1962. Pourquoi avoir choisi cette période si étendue ?

Yves Pourcher : C’est la période des enquêtes. Plusieurs instructions se sont suivies. En 1945, pour Cartonnet condamné à mort par contumace. Puis c’est l’affaire Pallard. D’autres nageurs ou miliciens sont aussi jugés. Vient enfin, en 1962, une décision du Conseil d’État qui porte, non sur des personnes, mais sur le mouvement de résistance Les Légions françaises anti-axe auquel Nakache avait appartenu. Et là, grâce à de nouveaux rapports – notamment ceux d’un service secret – on découvre une autre face de l’histoire.

Le Matin d’Algérie : Dans vos recherches, avez-vous découvert des archives ou témoignages qui contredisent des versions précédentes de l’histoire de Nakache ?

Yves Pourcher : Oui. Et c’est Nakache lui-même qui rectifie. Sur sa tentative de fuir en Espagne, sur son rôle dans la Résistance. On découvre aussi la présence de ces vingt-cinq lettres anonymes de dénonciation dont personne, jusqu’à présent, n’avait parlé. Bien sûr, elles n’ont pas été retrouvées puisque, avant leur fuite, les Allemands avaient brûlé leurs archives. Mais – ultime et incroyable découverte, j’ai exhumé une pièce qui avait été ramassée dans les cendres de la Gestapo. C’est un petit carnet noir dont on ne connaît pas le propriétaire et sur lequel celui-ci avait écrit les noms de Cartonnet, de Nakache, d’autres nageurs. Un homme qui connaissait beaucoup de monde, à Paris, à Toulouse, qui faisait des affaires. Des adresses, des numéros de téléphone, des sommes sont alignés. Les pistes du double jeu et de la corruption se superposent. L’argent allemand corrompait et agissait dans une société malade.

Le Matin d’Algérie : Enfin, quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs à travers cette enquête sur Nakache et la mémoire de l’Occupation ?

Yeve Pourcher : L’idée de fragilité, de bonheur fugace qu’il soit individuel ou collectif. Celle aussi du danger. Quand je marche dans les rues de Paris, de Toulouse ou d’ailleurs, je n’ai pas peur d’être arrêté, déporté, exterminé. Nul ne m’interroge sur ma religion, sur mes idées. Je ne crains pas la dénonciation d’un voisin, d’un jaloux, d’un ennemi. Quand j’enseignais à l’université, j’étais libre dans mes propos. Je pouvais critiquer le pouvoir, le soumettre à l’analyse et au commentaire. Mais tout cela – je l’ai dit – reste très fragile. Trop souvent nous l’oublions. Les fondements de ce que nous appelons l’État de droit peuvent, très vite, s’effondrer. La loi peut devenir inique, les chefs injustes, méchants, fous. Que faire alors ? Et qui suis-je ? Moi que l’on peut, du jour au lendemain, menacer, exclure, enfermer.

L’autre chose sur laquelle je voudrais insister, c’est la difficulté à comprendre le passé. Car le plus souvent, nous ne voulons voir que des lignes droites et des oppositions : ce qui sépare le bien et le mal, le bon et le mauvais, le blanc et le noir. Le trouble, le gris, l’ambiguïté, le double jeu nous échappent. Alors pour apercevoir, tenter d’atteindre l’histoire, nous avons besoin de héros. Mais Nakache a toujours refusé d’être un héros. Il n’a pas voulu écrire de livre alors qu’il était enseignant et qu’il en avait tous les moyens. Il n’a jamais parlé devant une caméra. Il a voulu tout simplement faire son métier et rester un nageur. C’était cela son ambition et son message. Peut-être aussi, après coup, voulait-il qu’on lui fiche la paix. Alors nous devons respecter ce choix et suivre ce lumineux exemple d’humilité.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

- Publicité -

La juge qui a condamné Sarkozy menacée de mort : le parquet ouvre une enquête

1
Sarkozy

L’affaire de la condamnation à la prison de l’ancien président Nicolas Sarkozy continue de secouer la France bien au-delà des prétoires. Deux jours après la condamnation de l’ancien président de la République à cinq ans de prison ferme dans le dossier du financement libyen, la présidente du tribunal correctionnel de Paris, qui a prononcé le jugement, est visée par de graves menaces de mort diffusées sur les réseaux sociaux.

Le parquet de Paris a confirmé samedi l’ouverture de deux enquêtes judiciaires. Selon l’institution, « plusieurs messages menaçants et intimidants » ont été repérés en ligne, visant directement la magistrate. Certains internautes sont allés jusqu’à publier sa photo, exposant ainsi son identité et mettant en danger sa sécurité. Une situation que l’Union syndicale des magistrats (USM) qualifie d’« intolérable » et de « tentative de pression sur la justice ».

Des sanctions pénales lourdes

La loi française prévoit des peines sévères pour de tels actes. Les menaces de mort visant une personne exerçant une autorité publique sont passibles de cinq ans de prison. Le cyberharcèlement peut conduire à deux années d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Quant à la diffusion d’informations personnelles permettant d’identifier un magistrat ou un responsable public, elle est punie jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.

Le parquet a tenu à rappeler un principe fondamental : « La contestation d’un jugement s’effectue par les voies légales de l’appel, pas par des menaces ou des intimidations. » Un avertissement adressé à ceux qui instrumentalisent la liberté d’expression pour attaquer l’indépendance de la justice.

Une condamnation historique et des réactions politiques

Jeudi 25 septembre, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien président de la Ve République condamné à de la prison ferme sans aménagement de peine immédiat. Les juges l’ont reconnu coupable d’avoir laissé ses proches solliciter des financements occultes auprès du régime de Mouammar Kadhafi pour sa campagne victorieuse de 2007.

Le verdict a provoqué un séisme politique. Loin de s’amender, l’ancien chef de l’État a dénoncé un jugement dicté par la « haine » et s’est dit victime d’un « acharnement judiciaire ». Plusieurs de ses soutiens, notamment à droite, ont repris ces arguments, parlant d’« esprit de revanche » au sein de la magistrature.

La magistrature sous pression

Ces accusations ont suscité une réaction indignée des syndicats de magistrats. L’USM a dénoncé « une dérive grave » qui alimente la défiance vis-à-vis des institutions et encourage les menaces à l’encontre des juges. « Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la sécurité d’une magistrate, mais l’autorité même de la justice », a rappelé l’organisation.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a condamné « sans aucune réserve » les intimidations. Le premier président de la cour d’appel de Paris a également pris la parole pour défendre l’indépendance de la magistrature et rappeler que toute attaque contre les juges est une attaque contre l’État de droit.

Une justice fragilisée

Cette nouvelle affaire met en lumière la vulnérabilité des magistrats face aux violences numériques. Elle pose aussi la question plus large du respect dû aux décisions de justice dans un climat politique de plus en plus polarisé. Entre les accusations de « justice politisée » et les menaces directes, l’institution judiciaire française est confrontée à une crise de confiance inquiétante.

En attendant l’examen en appel du jugement Sarkozy, prévu dans les prochains mois, les regards se tournent désormais vers les autorités judiciaires et sécuritaires. La priorité immédiate : protéger la magistrate menacée et rappeler que dans une démocratie, l’intimidation ne saurait remplacer le droit.

Mourad Benyahia 

- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Anouar Benmalek

Anouar Benmalek : « Écrire, c’est penser malgré l’évidence… »

0
Avec Irina, un opéra russe, paru le 22 août 2025 aux Éditions Emmanuelle Collas, Anouar Benmalek signe une œuvre où la mémoire, la douleur...

LES PLUS LUS (48H)

Anouar Benmalek

Anouar Benmalek : « Écrire, c’est penser malgré l’évidence… »

0
Avec Irina, un opéra russe, paru le 22 août 2025 aux Éditions Emmanuelle Collas, Anouar Benmalek signe une œuvre où la mémoire, la douleur...