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dimanche, 9 novembre 2025
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Kaylia Nemour en tête des ventes avant même la sortie de son livre

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Kaylia Nemour en tête des ventes avant même la sortie de son livre

Après avoir décroché la médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris 2024 et triomphé à la coupe internationale de France en septembre 2025, Kaylia Nemour poursuit sa série de succès, cette fois en dehors des tapis de gymnastique.

La jeune championne de 18 ans a annoncé la sortie prochaine de son premier livre, Kaylia Nemour, l’ombre de l’or, déjà en tête des ventes sur Amazon avant même sa sortie officielle.

Prévu pour le 4 décembre 2025 et disponible en précommande sur Amazon et Fnac, ce livre promet une plongée dans l’univers de la gymnaste, loin des projecteurs. « Dans ce livre, je partagerai mon parcours, des moments dont je n’ai jamais parlé : des périodes difficiles, des instants de doute, et de grandes espérances », confie Kaylia Nemour à ses fans sur les réseaux sociaux.

Le récit retrace les moments clés de sa carrière : des victoires éclatantes aux périodes d’arrêt prolongé dues à une blessure au genou, en passant par le choix symbolique de représenter l’Algérie, pays de son père. Il aborde aussi les controverses et la pression qui accompagnent les athlètes à l’international, révélant la force mentale nécessaire pour surmonter ces épreuves.

Née en 2006, Kaylia Nemour est déjà une figure emblématique de sa génération : médaillée d’argent aux championnats du monde de gymnastique artistique en 2023, d’or aux Jeux Olympiques de Paris 2024, et suivie par plus d’un million de fans sur les réseaux sociaux. Son livre, en tête des précommandes sur Amazon, confirme que son histoire touche bien au-delà des terrains de gymnastique.

Sa famille, fière de ce succès, n’a pas caché son émotion. Sa mère, Stéphanie Nemour, a écrit sur Facebook : « La plus belle récompense est de voir ton sourire et de te savoir entourée de personnes bienveillantes. » Kaylia Nemour a également tenu à remercier son entraîneure franco-algérienne Nadia Massi, le coach national Saâd Eddine Hamici, l’Union algérienne de gymnastique, le Comité olympique algérien et son nouveau club, l’Alliance Dijon Gym.

Regardant déjà vers l’avenir, sa mère conclut : « L’aventure n’est pas terminée, cap sur les Jeux de Los Angeles 2028 ! »

Kaylia Nemour, l’ombre de l’or se lit comme une leçon de persévérance et d’inspiration, celle d’une adolescente devenue championne, et d’une jeune femme qui transforme ses victoires et ses épreuves en récit universel.

Djamal Guettala

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Égypte : le maréchal-président Sissi gracie le militant Alaa Abdel Fattah

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Alaa Abdel Fattah
Alaa Abdel Fattah

Le militant et opposant égyptien Alaa Abdel Fattah, 43 ans, figure emblématique du soulèvement de 2011 qui a évincé Hosni Moubarak du pouvoir, a été gracié ce lundi 22 septembre par le maréchal-président Abdel Fattah al-Sissi. Abdel Fattah a passé les dix dernières années en prison malgré les protestations nationales et internationales.

Alaa Abdel Fattah a connu les prisons de Hosni Moubarak, des Frères musulmans et surtout d’Abdel Fattah al-Sissi. Il figurait parmi un groupe de sept détenus pour lesquels le Conseil égyptien des droits de l’Homme avait récemment soumis une pétition de clémence. Sa mère l’activiste et universitaire Laila Soueif, a récemment mis fin à une grève de la faim de 10 mois menée pour réclamer sa libération.

Cette dernière a passé des semaines à camper devant le ministère britannique des affaires étrangères et le bureau du Premier ministre à Downing Street pour faire connaître le cas de son fils.

Icône de la révolution égyptienne de 2011, Abdel Fattah est rapidement entré en collision avec le président Sissi dès son élection en 2014.

Au centre du conflit, il y a des protestations contre une loi rendant les manifestations non gouvernementales quasi impossibles. Quinze ans de prison qui sont commuées à cinq.

En 2019, à peine libéré, Alaa Abdel Fattah est à nouveau arrêté et condamné pour cinq ans de prison pour « publication d’informations mensongères ». Abdel Fattah a observé de multiples grèves de la faim et a reçu le soutien du gouvernement britannique qui l’a naturalisé lui, sa mère et sa sœur.

Les Nations unies ont aussi estimé l’incarcération arbitraire. La libération d’Alaa Abdel Fattah et de six autres militants fait partie d’une ouverture du pouvoir vers la gauche pour mieux continuer à combattre les Frères musulmans.

Amr Magdi, chercheur senior auprès de la division Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Human Rights Watch, a commenté ainsi cette décision :

« La grâce accordée par le président Sissi à l’activiste égyptien Alaa Abdel Fattah est une bonne nouvelle, quoique tardive. Tout en célébrant l’annonce de cette grâce, nous devons aussi penser aux milliers d’autres personnes qui croupissent encore en prison en Égypte, simplement pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression comme l’avait fait Aala. Espérons que sa libération marque un véritable tournant, et que le gouvernement d’Abdel Fattah al-Sissi mettra aussi fin à la détention arbitraire de ces milliers d’autre personnes ayant pacifiquement exprimé des critiques. »

Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, Abdel Fattah al-Sissi est accusé par des organisations de défense des droits humains d’avoir progressivement muselé la population.

L’Égypte du maréchal-président al Sissi compte plus de 60 000 prisonniers d’opinion, dont « des militants pacifiques, des défenseurs des droits humains, des avocats, des universitaires et des journalistes détenus uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association », selon l’ONG Amnesty International.

La rédaction avec agences

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OM-PSG (1-0) : les Olympiens brillent et remportent un classique électrique au Vélodrome

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OM PSG

Dans un Vélodrome incandescent, l’Olympique de Marseille a signé ce lundi soir une victoire précieuse face au Paris Saint-Germain, s’imposant 1-0 dans un Classique attendu avec impatience par les supporters. Dès la cinquième minute, Nayef Aguerd a inscrit l’unique but de la rencontre, propulsant les Marseillais en tête dans une rencontre qui restera longtemps dans les mémoires.

Le match, initialement reporté à cause des intempéries qui ont frappé Marseille et une grande partie des Bouches-du-Rhône, a offert un spectacle intense dès le coup d’envoi. Les Olympiens, galvanisés par l’ambiance du stade et par l’enjeu de ce rendez-vous face à leur grand rival, ont imposé un rythme soutenu. La défense marseillaise, solide et parfaitement organisée, a rapidement neutralisé les tentatives parisiennes, tandis que le milieu de terrain orchestré avec intelligence a su exploiter les moindres espaces laissés par des visiteurs diminués.

Le but de Nayef Aguerd, sur une tête précise après un corner parfaitement tiré, a fait exploser le Vélodrome. Les supporters marseillais ont alors soutenu leur équipe avec ferveur, scandant des chants qui résonnaient dans tout le stade. Dès ce moment, l’OM a géré son avance avec sérieux, tout en restant dangereux sur chaque contre.

Privé de plusieurs joueurs clés, le PSG a eu du mal à trouver son rythme et à créer des occasions franches. Les Parisiens ont tenté de réagir, multipliant les phases offensives, mais se sont heurtés à une défense marseillaise intraitable. Hugo Lloris, dans les cages, n’a rien pu faire sur l’action initiale, mais il a par la suite limité les dégâts grâce à quelques interventions déterminantes. Dans le camp olympien, la discipline tactique et la cohésion collective ont été des facteurs déterminants pour contenir les assauts adverses.

Cette victoire marque un moment fort pour Marseille, qui retrouve le goût du succès face à Paris au Vélodrome, un accomplissement que les supporters attendaient depuis de longues années. L’ambiance, électrique tout au long de la rencontre, a souligné l’importance symbolique de ce succès, tant pour les joueurs que pour le public.

En termes de classement, ce succès permet à l’OM de grappiller des points précieux et d’aborder les prochaines rencontres avec confiance. Pour le PSG, cette défaite souligne les difficultés rencontrées lorsque l’équipe est privée de plusieurs éléments majeurs et met en lumière la nécessité de retrouver une continuité dans le jeu et la régularité des performances.

En somme, ce classico aura été un véritable révélateur de l’état d’esprit marseillais et du potentiel de l’équipe sous pression. Avec une performance collective solide, une défense vigilante et un but décisif dans les premières minutes, l’OM a su montrer sa force face au PSG et offrir à ses supporters un moment de liesse mérité.

Djamal Guettala

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Accord renforcé entre la DGSN et la cellule de traitement du renseignement financier

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DGSN

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) ont signé, lundi 22 septembre, une convention de coopération destinée à intensifier la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

La cérémonie s’est tenue au siège de la DGSN à Alger, en présence du directeur général, Ali Badaoui, et du président de la CTRF, Mohamed Saoudia, entourés de cadres des deux institutions.

Cet accord vise à fluidifier l’échange d’informations et de données sensibles entre les deux organismes, tout en ouvrant la voie à une utilisation plus efficace des mécanismes de coopération internationale. Il prévoit également des programmes de formation conjointe et un partage d’expertise pour améliorer les enquêtes financières complexes.

Ali Badaoui a souligné que ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation des moyens de la police algérienne face à la criminalité organisée. Il a rappelé la création d’une structure centrale dédiée à la lutte contre ce type de criminalité, appuyée par des antennes régionales à Oran, Constantine et Ouargla, chargées de coordonner les investigations et d’appliquer les mesures légales.

De son côté, Mohamed Saoudia a présenté l’accord comme une « étape supplémentaire » dans la politique nationale de prévention et de répression des infractions financières, affirmant qu’il s’agit d’un « outil essentiel » pour renforcer la résilience de l’État face aux flux financiers illicites.

Cette initiative confirme la volonté des autorités algériennes de consolider leur dispositif de surveillance et de contrôle financier. Elle intervient dans un contexte international où la coopération entre services spécialisés est devenue indispensable pour contrer des réseaux criminels de plus en plus transnationaux et sophistiqués. Elle coïncide également avec l’adoption par le Parlement algérien d’une loi relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Ce texte renforce les mesures de gel et de saisie des avoirs des entités terroristes, durcit les sanctions pénales et impose une coopération accrue avec les autorités étrangères. Ces nouvelles dispositions répondent aussi aux appels de plusieurs institutions internationales partenaires de l’Algérie, notamment le Gafi, qui avaient interpellé Alger sur la nécessité de mettre à jour son cadre législatif afin de l’aligner sur les standards internationaux de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, consolidant ainsi l’arsenal juridique national.

La rédaction

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 « Il y a quelque chose de pourri au royaume… » : quand le pouvoir algérien réinvente le drame shakespearien 

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"Hamlet" de William Shakespear

 « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark. » Cette célèbre réplique d’Hamlet de Shakespeare, prononcée par le personnage de Marcellus, résonne de manière troublante dans le contexte algérien.

Plus de quatre siècles après son écriture, elle sert de prisme pour analyser les maux qui rongent l’État algérien, où le spectre de la corruption et des intrigues de palais semble hanter le pouvoir. L’analogie est d’autant plus pertinente que le fantôme de l’ex-chef de la DGSI en fuite, tel celui du père d’Hamlet, symbolise un malaise profond et une crise de légitimité. 

Un pouvoir miné par les conflits internes

La pièce de Shakespeare met en scène une famille royale fracturée par un meurtre et une usurpation. Le royaume du Danemark est malade parce que son dirigeant, Claudius, est un imposteur dont le pouvoir repose sur un crime. De la même manière, l’appareil politico-sécuritaire algérien est perçu par beaucoup comme gangréné par des luttes de clans et des conflits d’influence, où les intérêts personnels l’emportent sur l’intérêt national. Les scandales de corruption, souvent révélés au grand jour, ne sont que la partie émergée de l’iceberg.

Ces affaires, impliquant des hauts responsables et des intermédiaires, mettent en lumière un système où l’opacité et le népotisme sont les règles du jeu. Le fantôme de l’ancien chef de la DGSI qui a échappé à la vigilance de ses anges gardiens alors qu’il était en résidence surveillée n’est pas qu’un fugitif ; il est la représentation plus que symbolique, tangible de cette « pourriture » qui est en train de ronger le pays jusqu’au trognon. Sa fuite est un aveu implicite des défaillances et des dérives du système sécuritaire lui-même, supposé être le gardien de l’État.

La légitimité en question

L’une des leçons les plus fortes d’Hamlet est que la santé d’un État est inextricablement liée à la légitimité morale de son leadership. Un pouvoir corrompu et sans base éthique ne peut engendrer qu’un État instable, où la confiance des citoyens s’érode.

En Algérie, les luttes de pouvoir ont des conséquences directes sur la gouvernance et la stabilité. Elles paralysent la prise de décision, entravent les réformes nécessaires et alimentent un climat de méfiance et de désillusion au sein de la population.

La « pourriture » du système n’est donc pas un simple dysfonctionnement ; c’est une menace existentielle pour l’avenir du pays. Tant que ces fantômes continueront de rôder dans les coulisses du pouvoir, la quête d’une gouvernance saine et d’un État prospère restera un objectif lointain, laissant planer le doute sur la capacité de l’Algérie à surmonter ses maux internes pour construire un avenir meilleur.

Samia Naït Iqbal

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Paula Anacaona : donner une voix aux silences du Brésil

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Paula Anacaona

En 2009, Paula Anacaona a fait un geste qui n’avait rien d’anodin : créer sa propre maison d’édition. Elle n’était pas une éditrice « installée », ni issue des cercles de pouvoir du livre.

Paula Anacaona était traductrice, lectrice insatiable, passionnée de littérature brésilienne. Mais surtout, elle était convaincue d’une chose : les histoires des marges méritent autant de lumière que celles qu’on glorifie dans les cénacles littéraires.

C’est ainsi qu’ont vu le jour les Éditions Anacaona – un nom qui porte déjà toute une histoire : celle d’une femme amérindienne, résistante et sacrifiée, effacée par la colonisation. Tout un programme.

Dès les débuts, Paula fait un choix radical : publier celles et ceux qu’on n’attend pas, qu’on ne lit jamais. Des auteur·es issu·es des favelas, des minorités, des oubliés de l’histoire officielle. Sa première collection, Urbana, porte un manifeste : « écrire est une arme ».

Puis vient Terra, plongée dans les racines rurales du Brésil, dans la mémoire de l’esclavage, mais aussi dans le destin de femmes que l’histoire a réduites au silence – Dandara, Solitude, Anacaona. Ces héroïnes invisibles reprennent vie sous la plume et dans les choix éditoriaux de Paula.

Avec Época, lancée en 2015, elle ouvre encore davantage le champ : romans poétiques, micro-nouvelles, expérimentations. Et en 2019, ce sont les essais féministes qui trouvent leur place naturelle chez Anacaona, comme un prolongement du combat. Enfin, avec Anacaona Junior, elle offre aux enfants une première rencontre avec la diversité du monde, loin des récits formatés.

Paula ne se limite pas à l’édition. Elle est également autrice et traductrice. Elle a traduit plus de cinquante ouvrages, du portugais et de l’anglais, et publié ses propres textes. Son premier roman, Tatou (2018), explore les thèmes de la race, du sexe et de la classe entre France et Brésil. Suivent 1492, Anacaona l’insurgée des Caraïbes (2019), une fresque historique illustrée par Claudia Amaral, et Solitude la flamboyante (2020), récit graphique sur une héroïne guadeloupéenne oubliée de l’Histoire. Avec Gaïa changera le monde (2019), elle sensibilise les enfants à l’écologie et à la diversité.

Mais Anacaona n’est pas seulement une maison d’édition : c’est un geste politique et esthétique. Chaque livre devient un objet de résistance, entre beauté et engagement : couvertures soignées, encres colorées, photographies, illustrations. Parce qu’un livre peut être à la fois arme et bijou.

Paula Anacaona n’a pas créé une simple maison d’édition. Elle a fondé un lieu de mémoire, de lutte et de transmission, où le féminisme, le Brésil et la décolonialité se rencontrent. Une maison qui rappelle une vérité bouleversante : tant que les marges parleront, le monde ne sera pas tout à fait perdu.

Djamal Guettala

Les Éditions Anacaona
www.anacaona.fr

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Silence officiel et rumeurs autour de la mystérieuse cavale puis  l’arrestation de Nacer El Djinn

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Le Général Haddad
Le général Haddad, la boîte noire du système.

Où est passé le général Abdelkader Haddad, alias Nacer El Djinn ? Depuis cinq jours, l’ex-patron de la sécurité intérieure, censé être en résidence surveillée, occupe le centre des conversations en Algérie.

L’échappée présumée du général Haddad, alias Nacer El Djinn, sur fond d’ambiance de polar, a défrayé la chronique et continue de tenir en haleine l’opinion publique, réduite à conjecturer et à scruter les réseaux sociaux au moindre indice.

Les informations circulant en ligne se sont propagées comme une traînée de poudre, mais sans confirmation officielle. Le déploiement inhabituel, pendant deux jours، de forces de sécurité, tous corps confondus, même s’il a fini par être moins visible, a pourtant accrédité l’idée d’un incident grave. Entre hypothèses d’arrestation, de reddition ou de cavale prolongée, les récits restent contradictoires. Certains relais habituels de l’information officieuse continuent d’alimenter la chronique affirment qu’il aurait été interpellé. L’un d’eux  avance même le lieu de son arrestation, à Khemis El Khechna, à l’est d’Alger. D’autres assurent qu’il se serait livré de lui-même et qu’il aurait négocié sa reddition. Malgré ce bruissement et ces fuites d’informations savamment orchestrées, le suspense et le doute demeurent sur une cavale qui n’a pas encore livré tous ses secrets. 

Ce brouillard d’incertitudes est renforcé par le mutisme persistant des autorités, qui n’ont à ce jour fourni aucune annonce officielle. Ce silence alimente les spéculations et laisse entendre que l’affaire a pu provoquer des remous au sommet de l’État.

Ancien patron du renseignement intérieur, déjà connu pour une évasion vers l’Espagne, Nacer El Djinn aurait même, selon certaines sources, envisagé une nouvelle sortie clandestine du territoire national. Mais faute de preuves vérifiables, impossible de trancher entre rumeur et réalité. 

Ces nouvelles rumeurs sur la possible arrestation ou la reddition de l’ex responsable des services secrets, le général Abdelkader Haddad, prolongent un scénario toujours aussi palpitant, chargé d’incertitudes et de rebondissements. Elles ravivent les spéculations sur les retombées politiques et judiciaires de cet énième épisode, qui, au-delà du fait divers, met en lumière les tensions persistantes au sein de l’appareil sécuritaire algérien et interroge, une fois encore, l’efficacité des dispositifs de contrôle censés encadrer ses anciens hauts responsables.

Une chose est sûre : tant que le pouvoir ne rompra pas son silence, l’opinion restera captive d’un scénario digne d’un roman noir, révélateur des fragilités et rivalités qui agitent les plus hautes sphères de l’État.

Samia Naït Iqbal

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La Palestine, un État déjà reconnu par 52 des 54 pays du continent africain

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Palestine
Image par hosny salah de Pixabay

Alors que le Royaume-Uni, l’Australie et le Canada ont officiellement reconnu dimanche l’État de Palestine, et que d’autres pays occidentaux, dont la France, feront de même ce 22 septembre, 52 des 54 pays du continent africain ont déjà effectué cette déclaration symbolique, pour la plupart dès la proclamation officielle de cet État il y a 37 ans. Deux exceptions subsistent sur le continent : le Cameroun et l’Érythrée.

Le 15 novembre 1988, c’est à Alger que Yasser Arafat, le dirigeant de l’Organisation de libération de la Palestine, proclame l’indépendance de l’État palestinien dans une déclaration rédigée par le poète Mahmoud Darwich. À cette occasion, l’Algérie devient le premier pays du monde à reconnaître l’État.

Preuve d’une solidarité forgée dès la partition de 1947, les pays du Maghreb en font de même : Maroc, Tunisie, Mauritanie font partie de ce premier groupe de quatorze, avec la RASD pour le Sahara occidental. 

Dans les semaines qui suivent, 75 pays reconnaissent à leur tour l’État palestinien. La majorité sont africains, comme le Soudan, l’Égypte, le Nigeria, le Burkina Faso, le Sénégal ou encore la Guinée. Ces pays récemment décolonisés identifient la lutte palestinienne à leur propre combat, ce qui n’empêche pas la plupart d’entre eux d’entretenir des relations diplomatiques avec Israël.

L’une des premières décisions de Mandela

Pour l’Afrique du Sud, il faut attendre la fin de l’apartheid et l’arrivée au pouvoir de Nelson Mandela pour que, le 15 février 1995, Pretoria rejoigne le mouvement.  C’était l’une des premières mesures du président sud-africain et 30 ans plus tard, le mois dernier à l’ONU, le ministre des Affaires étrangères sud-africain déclarait : « Tous les États doivent reconnaître de toute urgence l’État palestinien » et salue cette reconnaissance par la France. Pour Ronald Lamola, il s’agit d’une « étape importante vers la mise en place d’une solution à deux États », rapporte le correspondant de Rfi à Johannesburg.

Dans le corps militant ou universitaire sud-africain, le discours est parfois un peu plus critique. Un éditorialiste parle, par exemple, d’une « conscience européenne » qui se « réveille enfin ». L’année dernière, l’ancien responsable des médias gouvernementaux qualifiait les pays occidentaux de « complices du génocide » et mentionnait un nouvel ordre mondial, caractérisé par une plus grande solidarité entre pays du Sud.

Aujourd’hui, seuls deux pays du continent entretenant une étroite coopération sécuritaire avec Israël ne reconnaissent pas l’État palestinien : le Cameroun et l’Érythrée.

Rfi

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L’ONU, un clin d’œil par l’architecture (2)

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ONU
Image par Filip Filipović de Pixabay

Ils ne sont pas rares les édifices et monuments anciens ou plus récents que la connaissance commune inscrit dans la mémoire universelle. Leur image proposée dans les médias ou par le cinéma est immédiatement identifiée. Ils ont une origine et/ou une signification qui peut aller depuis l’antiquité jusqu’à notre période contemporaine.

La statue de la liberté, le temple du Taj Mahal, la Tour Effeil, la Sagrada Famlia, l’Opéra de Sydney ou le stade de football d’Oran (on peut rire affectueusement !), pas la peine de réfléchir plus d’une fraction de seconde pour leur  identification par la population mondiale. 

Très souvent, pour ce type d’édifice et de ses dépendances l’objectif est d’incarner sa fonction. Pour l’ONU, il était à priori évident que sous cet angle il ne pouvait y avoir d’autres intentions que celle de représenter l’universalité de tous les peuples du monde à travers les Etats. 

L’idée instinctive pour y arriver, nous l’aurions deviné bien avant son début, est de demander à plusieurs architectes d’origines différentes de concevoir un tout à partir des composantes significatives du projet. Nous verrons que les idées instinctives ne sont pas les plus efficaces. Ainsi, dix architectes ont été choisis, provenant de la Belgique, des Etats-Unis, de l’Uruguay, de l’Australie, du Royaume-Uni, du Brésil, de la Suède, de la Chine, De la France (en collaboration avec la Suisse, et du Canada.

Si l’Américain, Wallace Harrison avait supervisé l’ensemble (le lieu de l’ONU pouvait le légitimer), ce sont deux architectes parmi les dix qui ont été les plus emblématiques, par leur notoriété. Ils étaient très connus dans le monde et l’Algérie n’a pas été la dernière à adhérer à cette conclusion, le Brésilien Oscar Niemayer et le Français Le Corbusier. 

Comme à mon habitude et conformément à la définition d’une chronique, elle n’a pas pour but de présenter un historique mais de prendre un angle de vue particulier pour étayer une analyse critique. Et j’en ai une très personnelle, tranchée et sévère pour l’idée collective de la conception architecturale de l’ONU.

J’avais commencé par dire que dans l’histoire des bâtisseurs des grands monuments ou édifice, la cohérence avec leurs sens était presque toujours voulue. Aussi bien pour les pyramides dont le sommet indique le chemin de l’ascension du Pharaon vers l’éternité du ciel que pour la Tour Effeil pour la glorification de l’acier, source de la très grande évolution industrielle et de transport du 19ème siècle.

Dans le cas du bâtiment de l’ONU, j’ai crainte d’être obligé de conclure que cette volonté d’associer une variété d’architectes pour symboliser l’universalité du projet n’en soit arrivée qu’à un patchwork bien décevant.

Le bâtiment est tout ce qu’il y a de plus banal dans l’architecture moderne de cette époque. Les salles ne sont pas plus différentes des grandes salles de conférences dans le monde. On penserait même à un très grand amphithéâtre d’une université. La seule idée conforme au projet d’égalité et d’universalisme est un dôme qui surplombe une salle circulaire pour le conseil de sécurité afin de mettre les pays sur un même niveau de disposition.

L’idée de la forme circulaire ou de demi circulaire est aussi ancienne que l’architecture des amphithéâtres de la Grèce ancienne. Dans ce dernier cas l’égalité se concevait par la même écoute et vision des spectateurs.

On a voulu symboliser l’universalisme par l’association de plusieurs architectes alors qu’il suffisait de concevoir un lieu cohérent avec la fonction de l’édifice sans tohu-bohu qui a fini par une réalisation banale qui se confond avec la ville de New-York et ses buildings. 

Avec la forme rectiligne du bâtiment en son extérieur, les étudiants qualifiaient ce genre de structure de boîte à chaussure posée verticalement. L’immeuble paraissait impressionnant à l’époque mais surtout parce qu’il était censé représenter le vieux rêve de la paix dans le monde qu’avait voulu tenter la SDN (Société des nations) fondée après la première guerre mondiale. C’est donc la solennité du lieu qui prévaut sur le sens de l’architecture. 

Pour le siège de l’ONU, l’écrin se devait de représenter cette volonté par son architecture. Qui l’aurait conçu et comment, cela n’aurait eu aucune importance. On avait oublié que c’est le fond et la volonté qui comptent pour l’établissement de la paix et de la sécurité dans le monde. Ce n’est donc pas le contenant qui fait ce fond, l’humanité le sait depuis bien longtemps. 

Avec le bâtiment de l’ONU on avait voulu faire le contraire. Un seul architecte recruté par concours pour son projet aurait été certainement plus original et conforme à la fonction du lieu.

Cela aurait été peut-être identique au résultat des dix architectes mais au moins dix fois moins cher pour le coût.

Sid Lakhdar Boumediene

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Tebboune fixe cap et méthode à son gouvernement : entre exigences et profession de foi

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Tebboune

En installant son sixième gouvernement depuis fin 2019, Abdelmadjid Tebboune a, une nouvelle fois, exposé une feuille de route qui tient davantage de la profession de foi que d’un programme réellement nouveau. Réunis dimanche au Conseil des ministres, les membres de l’exécutif ont reçu les habituelles injonctions à l’« efficacité », au « travail de terrain » et à la « coordination », leitmotiv répété depuis le début du premier  quinquennat.

Le chef de l’État a insisté sur la « priorité absolue » du service au citoyen et la nécessité d’une « gestion intelligente » censée propulser l’Algérie au rang de pays émergents. Autant de formules déjà entendues lors des précédents remaniements, qui se sont succédé à un rythme moyen d’un gouvernement par an, sans qu’apparaissent les changements structurels promis.

Cette nouvelle équipe arrive dans un contexte économique et social tendu, marqué par une inflation persistante et des attentes fortes en matière d’emploi et de pouvoir d’achat. Pourtant, le président n’a avancé aucun chiffrage ni calendrier précis, se contentant de demander des « plans sectoriels » pour les prochaines réunions, comme à chaque relance ministérielle. Le rappel au rôle central du Premier ministre comme « courroie de transmission » traduit la volonté de resserrer les rangs, mais souligne aussi la fragilité d’une gouvernance qui peine à stabiliser ses équipes et à démontrer des résultats tangibles. À force de remaniements et de discours de méthode, le risque est grand que la feuille de route présidentielle reste perçue comme un catalogue d’intentions plus qu’une stratégie opérationnelle.

Un sixième gouvernement pour une même profession de foi

Sur le plan économique, quelques indicateurs (*) paraissent encourageants mais restent fragiles. En 2023, l’Algérie a enregistré une croissance de 4,1 % du PIB. Au premier trimestre 2025, elle atteint 4,5 %, tirée notamment par le secteur hors hydrocarbures, en hausse de 5,7 % contre 4,3 % un an auparavant. Cependant, le taux de chômage demeure élevé : 12,7 % en octobre 2024 selon l’ONS, même si certaines enquêtes évoquent 9,7 %, un chiffre contesté. L’inflation, après avoir frôlé 9,3 % en 2022-2023, devrait se modérer, mais rester autour de 5,3 % en 2024 et 5,2 % en 2025, d’après le FMI.

Ces données illustrent un contraste : une croissance réelle mais inégalement ressentie par la population, et un marché du travail qui ne parvient pas à absorber durablement la demande, notamment celle des jeunes.

Promesses récurrentes, résultats incertains

Dans ce contexte, la feuille de route présidentielle paraît familière. Les mots-clés – « efficacité », « gestion intelligente », « priorité au citoyen » – reviennent à chaque formation gouvernementale. La continuité est évidente, mais les ruptures moins claires. Les remaniements successifs donnent l’impression non pas d’une adaptation maîtrisée, mais d’un enchaînement de corrections de trajectoire face à des urgences sectorielles ou à des critiques publiques.

Les performances macroéconomiques, bien que positives dans certains secteurs, restent à relativiser : la croissance ne se traduit pas toujours par une amélioration du pouvoir d’achat ni par une baisse durable du chômage ou des inégalités régionales. La promesse d’une « gestion intelligente » doit désormais être jugée sur les faits : quelles mesures concrètes pour réduire l’inflation, stabiliser l’emploi, diversifier l’économie au-delà des hydrocarbures ?

Le discours du président Tebboune fixe un cap séduisant – renforcer la crédibilité gouvernementale, mettre le citoyen au cœur de l’action, coordonner mieux l’exécutif. Mais dans un pays où l’on change de gouvernement presque tous les ans, ces professions de foi finissent par paraître comme des rituels attendus plutôt que des engagements inédits. La question demeure : ce sixième gouvernement parviendra-t-il à dépasser la rhétorique pour produire des résultats tangibles, ou bien s’agira-t-il encore d’un nouveau départ sans ligne d’arrivée clairement visible ?

La Rédaction 

(*) Les données proviennent de sources économiques reconnues

Croissance 2023 (4,1 % du PIB) – Ce chiffre a été publié par la Banque d’Algérie dans son rapport annuel 2024 (paru en juin 2025) et relayé par l’APS.

Croissance  2025 (4,5 %, hors hydrocarbures +5,7 %) – Estimation issue des communiqués récents du ministère des Finances et de la Banque d’Algérie, reprise par des médias économiques algériens. Ce sont des données de conjoncture, donc encore susceptibles de révision.

Chômage 12,7 % (octobre 2024) – Taux annoncé par l’Office national des statistiques (ONS) dans son enquête emploi.

Le chiffre de 9,7 % provient d’une enquête plus restreinte de l’ONS début 2025, qui a fait débat car la méthodologie (période et échantillon) diffère.

Inflation 2022-2025 (≈9,3 % puis 5,3 % et 5,2 %) – Projections du Fonds monétaire international (FMI) dans ses World Economic Outlook 2024-2025, reprises par le ministère algérien des Finances et par le site du Trésor français.

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