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jeudi 3 juillet 2025
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B-2 «Spirit», le bombardier furtif américain nimbé de mystère

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B2 Spirit

Le raid aérien américain « Midnight hammer », les 21 et 22 juin dernier a frappé trois sites nucléaires en Iran, Natanz, Ispahan et Fordo. Si l’étendue des dégâts n’a pas été encore complétement établie, la manœuvre a mis en exergue la puissance aérienne des États-Unis, dont le bras armé fut les bombardiers B-2 Spirit. Des bombardiers furtifs encore nimbés de mystère. 

21 juin, 6h01 du matin, sept bombardiers B-2 Spirit quittent la base de Whiteman dans le Missouri, pour un vol transatlantique. Signe qu’ils décollent à pleine charge, ils ravitaillent aussitôt. L’escadrille de Northrop Spirit se dilue dans les hautes altitudes à environ 15 000 mètres, et survole le Maghreb, sans qu’aucun pays ne décèle leur présence.

23 heures, après 17 heures de vol ils font la jonction avec le Centcom de la base américaine d’Al-Udeid au Qatar. Minuit les bombardiers entrent dans l’espace aérien iranien, prêts à lâcher les GBU-57, des bombes de plus de 13 tonnes. 

« C’est pour ces différentes raisons que c’est cet appareil qui a été utilisé pour pouvoir frapper dans la profondeur iranienne sans se faire détecter et larguer ces bombes qui sont uniques au monde, qui sont absolument gigantesques parce que tout simplement aucun autre appareil n’aurait été capable de les délivrer et d’arriver si loin dans la profondeur iranienne sans être détectée. Même si aujourd’hui il faut être clair, Israël avait quand même préparé le terrain en détruisant notamment tous les radars utilisés par l’Iran », explique Xavier Tytelman expert aéronautique 

Vingt minutes de frappes avant un repli à 1h du matin dimanche 22 juin, vers les États-Unis. 37 heures de vol sans jamais avoir été détecté.  

Un appareil furtif pour les missions incroyablement longues

Aucun autre appareil au monde n’est capable d’une telle endurance, souligne Xavier Tytelman : « L’avion est entouré d’énormément de secrets, on sait qu’il y a deux personnes à bord avec beaucoup d’automatismes, des appareils qui sont capables d’être pilotés finalement avec une seule personne à la fois et donc quand ils font des vols qui vont dépasser les quarante heures, ils ont des médicaments qui leur permettent de rester éveillés.

Ils ont a priori des lunettes qui éclairent la rétine avec un certain angle, avec une certaine fréquence ce qui évite la sécrétion des hormones de la fatigue. Et donc à l’intérieur de l’avion, il y a quand même une petite cuisine, il y a de quoi dormir, donc c’est organisé pour faire des missions qui sont incroyablement longues.

Etant donné la sensibilité de l’appareil, il n’y a qu’une poignée de bases dans le monde qui peuvent l’accueillir. Et donc il va décoller soit des États-Unis, soit de Diego Garcia, base américaine de l’océan Indien. Et à partir de ces bases, les B-2 vont être capables de toucher quasiment l’intégralité de la terre avec les ravitaillements en vol ».

Les B-2 ont révélé leurs capacités en Afghanistan pour frapper les grottes, les tunnels, les repaires enterrés du réseau al-Qaïda. Mais à l’origine ils ont été conçus pour porter le fer et le feu contre l’Union soviétique. Avec 54 mètres d’envergure et dépourvus de dérive, les toujours très modernes B-2 sont le fruit de la Guerre froide, dit Xavier Tytelman « À la fin des années 80, les États-Unis avaient pour objectif d’avoir un avion furtif parce qu’ils avaient des moyens technologiques très supérieurs aux Soviétiques.

Les Américains avaient des composants que les Soviétiques n’étaient pas capables de détecter. Ils ont donc développé le B-2 qui devait sortir juste au moment de la fin de l’URSS. Or justement, avec l’effondrement du bloc soviétique, l’US Air Force a renoncé à avoir une flotte pléthorique. Plus d’une centaine d’avions étaient commandés et ils ont réduit la commande à seulement une vingtaine d’appareils. C’est pour ça que le coût unitaire des avions est autour de trois milliards de dollars aujourd’hui avec l’inflation. Mais, cet appareil, est en train d’évoluer, il aura un successeur qui va s’appeler le B-21 Raider »

Midnight Hammer, raid aérien contre les installations nucléaires iraniennes, est aussi un signalement stratégique. Un message envoyé à la Chine. « Anytime, Anywhere », avec les B-2, les États-Unis peuvent frapper partout, en passant sous les radars.

RFI

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« Gaza : contre le silence, la voix des peuples » – Une soirée à Paris pour faire entendre ce que l’histoire n’effacera pas

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Gaza
55000 morts, dont la majorité sont des enfants et des femmes dans les frappes israéliennes.

Le 9 juillet à La Bellevilloise, Mediapart organise une soirée publique pour briser le silence complice entourant les crimes en cours à Gaza.

Alors que l’horreur continue à Gaza sous le regard complice des grandes puissances, Mediapart invite à une soirée exceptionnelle intitulée « Gaza : contre le silence, la voix des peuples », le mercredi 9 juillet 2025 à 19h, à La Bellevilloise (Paris 20ᵉ). L’événement, ouvert au public sur inscription, se veut un acte citoyen face à l’inaction des États et à l’effacement des voix palestiniennes.

« Sans mobilisation collective, nous resterons cette génération qui a laissé, sans réagir, massacrer les civil·es de Gaza », peut-on lire dans l’appel de Mediapart.

Un programme riche, au croisement du témoignage, de la culture et du droit

La soirée débutera par une introduction de Carine Fouteau, présidente de Mediapart, suivie d’interventions en vidéo de la journaliste et poétesse Nour Elassy, et de Ibrahim Badra, défenseur des droits humains.

À 19h, une première séquence intitulée « Paroles de Gazaoui·es », animée par Rachida El Azzouzi, réunira plusieurs personnes récemment évacuées de Gaza :

Fadel Afana, psychiatre, Ayeb Ayoub, chercheur à Centrale Lille,

Yiad Alasstal, réalisateur du film Pour l’honneur de Gaza, ainsi que d’autres invité·es directement concerné·es.

Un intermède poétique viendra ensuite porter la langue et la mémoire, avec des lectures de Nada Yafi, traductrice et autrice du Plaidoyer pour la langue arabe (éditions Libertalia), et de Doha Al Kahlout, poétesse palestinienne.

Face à l’impunité, le droit, l’art et la résistance

La deuxième séquence, à 20h45, s’intitulera « La guerre génocidaire : les faits, l’impunité et le silence ». Elle sera animée par Mathieu Magnaudeix et réunira :

Nadav Lapid, cinéaste israélien, dont le film Oui sortira en septembre, Insaf Rezagui, docteure en droit international et membre du comité de rédaction de Yaani.fr,

Samir Abdallah, réalisateur du documentaire Gaza-strophe, Palestine, ainsi que d’autres voix engagées dans le champ juridique, culturel et militant.

La soirée s’achèvera par un hommage à Fatma Hassona, figure féminine de Gaza, en présence de la réalisatrice Sepideh Farsi.

Un acte de solidarité concrète

Cet événement s’inscrit dans une volonté claire : ne pas détourner le regard, refuser le silence, et rassembler autour de la dignité humaine, de la justice et de la mémoire des peuples.

Djamal Guettala  

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IAM embrase le stade Vélodrome : un concert historique à Marseille

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Concert de IAM à Marseille
Concert de IAM au stade Vélodrome de Marseille

Marseille s’en souviendra longtemps. Samedi 28 juin, plus de 55 000 cœurs battants à l’unisson ont vibré au rythme du mythique groupe IAM, qui s’est produit pour la première fois dans le mythique Stade Vélodrome, symbole fort de la ville.

55 000 cœurs. Un seul battement. Voilà la phrase qui résume cette soirée mémorable dont le public marseillais se souviendra très longtemps.

IAM vous a mis le feu ce soir 

Une page de l’histoire du rap français vient d’être écrite à Marseille 

Bien plus qu’un concert, c’était un hommage vibrant à la cité phocéenne, à ses quartiers, ses luttes et ses rêves. Dès les premières notes de L’empire du côté obscur, la foule a scandé chaque mot, chaque refrain, des classiques intemporels tels que Petit frère, Demain c’est loin ou Je danse le Mia.

Le groupe, fidèle à sa tradition, a accueilli plusieurs invités prestigieux : Akhenaton, Shurik’n, Oxmo Puccino, Keny Arkana et Alonzo, entre autres, donnant à la soirée un souffle de fraternité et de transmission.

La scénographie a sublimé l’événement, mêlant jeux de lumière, projections d’archives et messages engagés. Ce concert a confirmé Marseille comme une capitale incontournable du rap francophone, où passé et présent se rencontrent dans une même énergie.

Akhenaton a conclu avec émotion : « Vous nous avez donné plus que ce qu’on espérait. Merci Marseille. Ce soir, c’est pour ceux qui ne sont plus là. »

IAM n’a pas seulement rempli le Vélodrome, il l’a transcendé.

Djamal Guettala  

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Tabumbet aṭumik n Lezzayer, tella neɣ ulac ?

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Centrale nucléaire

Yura-yi-d yiwen ɣef uḍris-nni aneggaru di Le Matin d’Algérie, « Tabumbet tineslemt… » (1), inna-yi-d zun yezgel mi ur illi wawal ɣef « tbumbet n Lezzayer, ma tella neɣ d awal kan ».

D tamara ad ifru wawal, ur nettaǧǧa ugzir.

Tuttra s wazal-is, acku ayen iḍran, mazal iḍerru gar Israël akked Iran, d ugur ameqqran i tmura akk n umaḍal, mačči i temnaṭ-nni kan n Wagmuḍ anemmas.

Ahil nukliyar n Iran ur illi deg ubrid ilhan, acku iswi-s inna-t udabu n Khameneï, « akken ad ihudd tamurt n Israël ». Ur illi wayen iffren.

Tamurt n Lezzayer ur telli deg ubrid n bennu n umrig/arme nukliyar. 

Di tazwara n 1980, lliɣ deg udus n tagmit/organisme de recherche n CEN (Commissariat aux Energies Nouvelles) di Lezzayer.

Ahil i yellan imir-nni yebna i tagmit taɣarimt/recherche civile, akken ad nissin ayen issefken deg unnar n nukliyar. Ulac ahil i tbumbet.

Di tazwara, tamurt n Lezzayer tga-d assaɣ ameqqran akked tuddsa n AIEA (Association Internationale pour l’Energie Atomique), akken ur ittili wayen iffren (2).

ɣas akken, iqqim-d ccek, acku di tallit-nni llant tmura nniḍen i ikecmen deg unnar-nni s wahil iffren, akken ad d-snulfun tabumbet (am Irak n Saddam Hussein) (1), am Iran, am Korea n Ugafa.

Yir tamsirt/leçon n Iran i tmura n umaḍal

Tamurt n Lezzayer ur issefk ad tekcem azekka deg yir abrid n bennu n umrig nukliyar, ɣas tella tussna deg unnar-nni. Di tazwara Lezzayer tezmel aɣan/traité n TNP, tefka awal-is i ugraw n ONU, tis snat ur illi wayen ilhan ara d-tawi tsertit nniḍen.

Tamurt n Marikan tewwet s tbumbet tamurt n Japan (Hiroshima akked Nagazaki di 1945), akken ad teḥbes ṭṭrad ameqqran n umaḍal. 200 000 yemdanen-nni yemmuten din, ruḥen zun d asfel akken ad idiren imelyunen nniḍen.

Ass-a, ala tamurt n Russia akked tmurt n Iran i yeẓeggin akken ad wten s tbumbet nukliyar. Yiwen (Poutine) tella tbumbet gar ifassen-is, wayeḍ (Khamenei) issaram ad tt-id-isnulfu akken ad issenger Israël.

Di tmurt n Lezzayer illa unezgum deg-s sin wudamen, d win izemren ad aɣ-issekcem deg unnar n ccwal n nukliyar akked ṭṭrad n nnger ur nferru : 

1. Ma ṭṭfen adabu azekka yifesyanen, « tarwa n Saddam Hussein », akken ad seddun tasertit n ‘’nationalisme arabe’’, ‘’ad d-rren iseɣ i taɣlant taârabt’’ am akken illa yettberriḥ iḍelli kan Saddam Hussein, armi yessenger tamurt-is, teqqim d ixerban.

2. Ma kecmen adabu azekka yixuniyen inselmen (icban Ali Belhadj, Mokri, Djabellah, Bengrina…) akken ‘’ad smeɣren iseɣ n tmurt n Lezzayer tineslemt’’, ad ddun d ixuniyen neɣ d imenzan/mercenaires n tmura n igelliden n pétrole (Emirates, Qatar, Saâudya…).

D win i d amihi/danger ameqqran, acku ɣur-sen tudert n umdan ur tli azal.

Agadir izemren ad yerr akkin amihi d-iteddun, d bennu n ugraw ameqqran n tmura n Tamazɣa s yal tamurt illan ass-a (Merruk, Lezzayer, Tunes, Libya, …), d asebded n tfidiralit n talwit, akken ad tbedd teddukel sdat Urupa idduklen s nnig 100 imelyan n yemdanen, akken diɣ ad teg afrag i tsertit taârabt s tuffɣa si liga aârabiya akked tixurdas n Emirates, Qatar, Saâudya, Israël.

Issefk diɣ ad kksen igelliden, am tgelda tayaâlawit di Merruk, ad kksen ixuniyen inselmen, ad rren aḍar yifesyanen ittargun ass-a s tlalit tis snat n Saddam, deg ubrid n yal ṭṭrad s tiɣri n « Eẓdem ya Saddam, eẓdem ya ẓeddam !» (3).

Abrid-is ad izwir s tsertit n izerfan, s bennu n Lezzayer tazzayrit, s tuffɣa n imeḥbas ittwarzen ɣef tikta-nsen, « ur nɣin ur ukiren ».

Aumer U Lamara (Aomer Oulamara, dans l’orthographe coloniale)

Docteur d’Etat ès Sciences, Physicien.

Ex-chercheur associé au Commissariat aux Energies Nouvelles (CEN), Alger.

Ex-responsable du programme de recherches process industriels du Groupe PSA – Stellantis, Paris.

Timerna / Notes :

1. « Tabumbet (lbumba) aṭumik tineslemt !» : ddin i uhuddu, mačči i bennu ?

2. Le réacteur nucléaire d’Aïn Oussera également nommé Essalam/Talwit est un réacteur nucléaire de recherche algérien, destiné à la production de produits radiopharmaceutiques, à l’analyse par activation neutronique, à l’exploration de la matière et à la formation. Il peut délivrer une puissance de 15 mégawatts. Il fut construit en coopération avec la Chine dans la région de Aïn Oussera, à 200 km au sud d’Alger. Il est en service depuis 1993 […] Cependant depuis 1992, l’Algérie a soumis ses installations nucléaires au contrôle de l’AIEA, dont elle est membre du conseil des gouverneurs. L’Algérie a ratifié en 1995 le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant qu’état non doté d’armes nucléaires. Peu de temps après, l’Algérie est parmi les premiers pays à signer le traité de Pelindaba, qui fait du continent africain une zone exempte d’armes nucléaires. (wikipedia)

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_d%27A%C3%AFn_Oussara

3. Tazlit n Mazouni deg iseggasen n 1980.

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Saïda Abouba : « Boudiaf, un espoir brisé » 

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Boudiaf un espoir assassiné

Dans son premier roman, Boudiaf, un espoir brisé, Saïda Abouba revient avec une poignante émotion sur la figure emblématique de Mohamed Boudiaf, président de la République algérienne de janvier à juin 1992, tragiquement assassiné.

Loin d’un simple récit historique, l’écrivaine opte pour la forme romanesque afin de transmettre la douleur, la résilience et l’espoir d’un peuple marqué par cet événement et la période tragique qui s’ensuivit. Dans cet entretien exclusif, Saida Abouba nous a répondu avec spontanéité, nous offrant un éclairage intime sur son processus d’écriture, son lien profond avec la mémoire collective et sa vision de la jeunesse algérienne d’aujourd’hui.

Le Matin d’Algérie : Pourquoi avoir choisi la forme du roman pour raconter l’histoire de Mohamed Boudiaf, plutôt qu’un récit biographique ou historique ?

Saïda Abouba : La mort de ce grand moudjahid, figure emblématique et président de notre République, a ébranlé mon âme, me poussant irrésistiblement vers la forme romanesque. Loin des cadres rigides d’une biographie ou d’un récit historique, le roman m’a offert un espace libre pour tisser ma colère et mon désarroi, pour faire vibrer la douleur d’une nation à travers les mots.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous construit le personnage de Boudiaf pour qu’il touche émotionnellement les lecteurs ?

Saida Abouba : Dans un élan spontané, jailli des profondeurs de mon cœur, j’ai donné vie à ce personnage. Je voulais qu’il résonne avec l’âme des lecteurs, qu’il incarne non seulement l’histoire d’un président, mais aussi la douleur brûlante de mon pays. Cette souffrance, intense et viscérale, m’a guidée pour exprimer le cri d’un peuple révolté par l’injustice.

Le Matin d’Algérie : Le poème qui accompagne votre livre exprime une grande douleur. Était-ce une façon d’introduire le ton émotionnel du roman ?

Saida Abouba : Non, ce poème n’est pas une simple introduction, mais le cri d’une jeune étudiante foudroyée par la perte d’un symbole de la révolution, président de la République assassiné. L’acte inouï de tuer un homme aussi valeureux que Boudiaf dépasse l’entendement, un choc qui bouleverse l’âme. À une époque où l’Algérie bouillonnait d’effervescence, cet assassinat a brisé les cœurs, et mon poème porte ce deuil immense et collectif.

Le Matin d’Algérie : L’Aurès occupe une place importante dans votre récit. Pourquoi ce choix ?

Saida Abouba : Un écrivain puise dans les battements de son cœur, dans les échos de son entourage, dans ce qui le touche au plus profond. Les Aurès, berceau ardent de la révolution, sont intimement liés à l’histoire de ce grand révolutionnaire, pilier de la guerre de libération et président éphémère. J’écris sur ce qui me fait mal, ce qui me bouleverse, mais aussi sur ce que j’aime : cette terre, cette mémoire vive, ces racines qui chantent et pleurent à la fois.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous intégré des éléments fictifs pour explorer la vie intime de Boudiaf ?

Saida Abouba : Je n’ai pas tissé d’éléments fictifs, car je n’ai pas cherché à pénétrer la sphère intime du feu Boudiaf, président dont la brève tenure a marqué l’Algérie. Mon récit se concentre sur le séisme émotionnel qu’a provoqué son assassinat, un choc qui a ébranlé ma famille et moi-même. Cette perte, loin d’être ordinaire, reste gravée dans la mémoire collective, annonçant la décennie noire, une période qui a laissé des cicatrices indélébiles dans l’âme de notre peuple.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous trouvé l’équilibre entre liberté créative et respect des faits historiques ?

Saida Abouba : Les thèmes de mon récit, entrelacés dans les heures sombres de l’Algérie, ont façonné mes personnages avec une vérité organique. Chaque coin de notre terre, chaque parcelle de notre histoire porte une tragédie qui demandait à être contée. Ces blessures invisibles, qui ne cicatrisent jamais, sont devenues la chair de mon récit, un équilibre naturel entre la liberté de l’écriture et le respect des ombres du passé.

Le Matin d’Algérie : L’espoir brisé et la lutte contre la corruption sont au cœur de votre livre. Comment se traduisent-ils dans vos personnages ?

Saida Abouba : Ces thèmes traversent la vie de mes personnages, entre résilience et combats quotidiens. L’espoir ne meurt jamais vraiment, même face aux obstacles comme la corruption.

Le Matin d’Algérie : Y a-t-il un personnage fictif qui vous a particulièrement marqué ?

Saida Abouba : Oncle Saïd, personnage façonné par la rigueur et la sagesse, est cet homme discret dont la parole rare porte un poids précieux. Attaché à sa terre et à ses traditions, il incarne à lui seul une mémoire vivante, un lien ténu mais puissant avec un passé tumultueux. Par son courage tranquille et sa fidélité sans faille, il évoque, sans jamais les nommer explicitement, les souffrances et les espoirs d’une Algérie marquée par la figure de Boudiaf, ce président martyr. Oncle Saïd est ce gardien silencieux des idéaux révolutionnaires, un souffle intime qui traverse les générations.

Le Matin d’Algérie : Comment espérez-vous que votre roman parle aux jeunes Algériens d’aujourd’hui ?

Saïda Abouba : Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connu cette détresse, mais leurs familles en portent encore les échos. Ils savent, je crois, que la perte d’un président comme Boudiaf est une leçon gravée dans notre histoire. Mon vœu est que ce roman tisse un pont entre les générations, que la jeunesse algérienne, cette « amana », c’est-à-dire une responsabilité sacrée, cette relève, saisisse le flambeau pour faire prospérer notre pays. Il s’agit d’un dépôt précieux que nous devons préserver. La révolution algérienne continue de vibrer dans leurs âmes, porteuse d’un avenir radieux.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous puisé dans votre propre vécu pour décrire le deuil et la résilience ?

Saïda Abouba : Non, ces émotions ne naissent pas de mon vécu personnel, mais d’une communion profonde avec l’assassinat de Boudiaf, président dont la mort a secoué la nation. Je le ressens, je le vis dans ma chair, et je l’exprime avec une sincérité brute. Cette douleur, telle une épée transperçant nos corps, nous plonge dans les ténèbres d’un deuil collectif. Incapables de taire nos blessures, nous écrivons pour crier notre souffrance, pour témoigner de l’ampleur de notre chagrin.

Le Matin d’Algérie : Quels choix narratifs avez-vous faits pour restituer cette intensité émotionnelle ?

Saïda Abouba : L’intensité des émotions de cette période tragique ne repose pas sur des artifices narratifs, mais sur l’expression pure des sensations qui m’ont bouleversée. Les cris des mères, des femmes, des enfants, résonnent encore dans ma mémoire, échos du deuil causé par la perte d’un président et d’une époque. Ces pertes humaines, ces blessures collectives, m’ont poussée à écrire. Le style, lui, naît spontanément, porté par la force brute de ces souvenirs.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle espérez-vous que ce roman joue dans la mémoire collective ?

Saïda Abouba : En tant que simple écrivaine, je rêve que ce roman ravive la mémoire de figures immortelles comme Boudiaf, président dont l’héritage résonne encore. Qu’il ranime nos souvenirs et rende hommage à ces géants de notre nation. En racontant l’histoire d’une figure du mouvement national, ce livre enrichit notre mémoire collective, un legs précieux pour ne jamais oublier.

Le Matin d’Algérie :En une phrase, quel message émotionnel voulez-vous transmettre avec Boudiaf, un espoir brisé ?

Saida Abouba :L’espoir, malgré les blessures, d’une Algérie prospère, portée par un développement durable et une ambition qui détient les clés de la réussite.

Le Matin d’Algérie : Travaillez-vous sur un nouveau projet littéraire ?

Saida Abouba : Oui, je tisse un nouveau roman, Tithrith, la fille de Manaa, une œuvre qui explore notre histoire sous un autre prisme, avec la même ferveur.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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Marine Le Pen évoque une potentielle dissolution de l’Assemblée

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Marine Le Pen

Marine Le Pen, cheffe de file des députés Rassemblement national, s’exprimait samedi dans le cadre d’une convention à l’Assemblée des parlementaires nationaux et européens de l’alliance RN-UDR. Une occasion pour agiter la menace d’une censure du gouvernement.

Peur sur le gouvernement Bayrou ! La cheffe du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a demandé samedi 28 juin les élus de son parti de se préparer aux prochaines batailles électorales, y compris à la possibilité d’une dissolution de l’Assemblée nationale en réponse « à l’affaissement parlementaire » du gouvernement.

« Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu’il n’y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l’Assemblée une « convention de l’Union nationale », réunissant des parlementaires nationaux et européens de l’alliance entre le RN et l’Union des droites pour la République (UDR), presque un an jour pour jour après le premier tour des dernières législatives.

Marine Le Pen a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central » réunissant les groupes de l’ancienne majorité (Renaissance-MoDem-Horizons) et Les Républicains, qui « ne semble plus obéir à aucune direction » selon elle. Eric Ciotti, patron de l’UDR, a pour sa part lancé un appel aux électeurs et militants de son ancien parti LR : « Rejoignez nous, l’espoir, il est là, le courage, il est là ».

Evoquant une « possibilité, pas une probabilité », à l’approche de la date du 8 juillet à laquelle Emmanuel Macron récupèrera son pouvoir de dissolution, Marine Le Pen a prévenu que « l’histoire ne repassera pas les plats : s’il y a une dissolution (…) nous devons l’emporter »« On est tous d’accord pour se dire que ce gouvernement ne vivra pas très longtemps (…) parce qu’il est frappé du sceau de l’impuissance », a ajouté le président du RN Jordan Bardella, avant l’ouverture de cette convention.

Oubliées donc ses casseroles judiciaires ? Peu sûr. Lestée d’une lourde condamnation, la cheffe du RN ne peut pour le moment se présenter à la présidentielle.

Avec AFP

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De quoi l’opposition algérienne est-elle morte ?

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Hocine Aït Ahmed.
L'ère de Hocine Aït Ahmed et de cette opposition populaire est révolue.

Pourquoi n’y a-t-il plus d’opposition en Algérie ? La répression systémique ne peut expliquer, à elle seule, cette lente agonie! Pendant la décennie noire, des partis politiques ont résisté, combattu et milité, dans un contexte effroyable de double menace islamo-militaire !

Des militants de la démocratie ont été au front et au charbon pour défendre et promouvoir leurs idées et idéologies! La presse libre avait contribué à faire vivre un écosystème bouillonnant et diversifié, mais s’est, peu à peu, laissée aspirer par les sombres marais de la peur ou de la compromission. Mais ça, c’est un autre débat !

Au temple d’une démocratie mort-né, reposent, défaits, les sarcophages de nombreuses momies politiques de l’époque. Pour les nouvelles générations analphabètes, le FFS, RCD, PAGS, MDRA ne sont plus que d’indéchiffrables hiéroglyphes ! Morts ou infestés par les parasites de l’arrivisme et de la médiocrité! De tristes épitaphes. Ceux-là mêmes qui ont fait trembler le pouvoir militaire des années 90 et ciblé par l’horreur islamiste, sont pour nos plus jeunes de parfaits soldats inconnus!

On ne parlera pas ici des islamistes, ils ne méritent pas le titre d’opposants. Ceux qui ont fait régner la terreur n’ont pas le droit de citer dans une arène de combat pacifique d’idées. Ce sont, au mieux, des associations mangeoires de malfaiteurs et d’opportunistes assoiffés de pouvoir et de sang. Ceux qui ont décrété la démocratie kofr et travaillé à faire glisser l’Algérie dans le bourbier du terrorisme ne devraient jamais faire partie de l’inventaire du pluralisme. C’était les cellules souches de Daech, mais ça, personne ne voulait le voir ! Et tous les bébés barbus qui ont le fanatisme assassin comme unique filiation, même sous couvert pacifique, sont des cellules dormantes de l’éternel projet de la Talibanisation de l’Algérie. Les islamistes ont l’instauration de la charia comme unique dessein pour annihiler, à terme, toute aspiration démocratique. La mitaq la doustour est plus qu’un slogan, c’est un projet de société, le reste n’est que taqia!

La disparition ou la retraite des grandes figures historiques des luttes démocratiques, telles qu’El Hachemi Cherif, Hocine Ait Ahmed, Saïd Sadi, Amirat Slimane ou Mohamed Boudiaf et l’impossibilité de trouver des remplaçants du même calibre a certainement joué dans l’effondrement du bloc démocratique, mais n’expliquent pas le no-mans-land actuel et l’indifférence populaire aux valeurs prônées par eux. 

En voulant combattre les formations démocratiques après la « concorde civile » Bouteflikienne, le pouvoir a cru bon de jouer aux pyromanes en dressant, face à elles, les déchets radioactifs du monstre du terrorisme religieux « repenti »! La rue phagocytée et islamisée s’est chargée peu à peu de diaboliser puis d’assiéger et de traquer les partis d’opposition et leurs idées dans les espaces publics et médiatiques! 

Le citoyen lambda ne s’est pas seulement coupé idéologiquement de l’opposition, mais aussi intellectuellement. Prôner des valeurs telles que l’égalité des sexes, droit de la femme ou pire, la laïcité, mettait instantanément fin à toutes tentatives d’approche. C’est comme essayer d’exorciser un djinn qui ne parle pas ta langue; au mieux, il t’ignore, au pire, il te frappe.

Les démocrates jouaient aux alpinistes en essayant d’escalader des falaises accidentées de croyances et d’ignorances. Ce qui a poussé certains d’entre eux à déclarer qu’ils s’étaient trompés de peuple! En réalité, le peuple avait simplement subi un séisme idéologique et le paysage politique a changé à une vitesse inouïe!

En dehors de la révolution islamique, aucun autre projet n’intéresse réellement un peuple majoritairement fanatique, labouré en profondeur par vingt années de semence islamistes et miné par autant d’années d’obscurantisme institutionnel de l’école. Et la parenthèse du Hirak a exprimé un malaise généralisé face au 5e mandat de Bouteflika plutôt qu’un désir réel de transition démocratique ! 

Les islamistes embusqués ont échoué à récupérer le mouvement du Hirak, parce qu’ils n’ont plus rien à proposer de plus que ce qu’est devenue l’Algérie: un pays complètement islamisé en autogestion où, même la police, alias Tawaghit, organise des concours de récitation de Coran et des prières collectives!

Enfin, l’image rétrograde du politique, voulue par le système, et incarnée par des guignols écervelés et maléfiques tels que Mokri, Bengrina et avant eux Tliba, Saadani, a joué comme un répulsif, minant au passage, la crédibilité et le sérieux de tous les autres opposants. La confiance était alors définitivement rompue. Un boulevard s’est ouvert devant le pouvoir en place pour incarner une fausse alternative, et donner l’illusion de se réinventer dans l’immobilisme en se débarrassant de tous les déchets dont ils n’avaient plus besoin dans la poubelle d’El Harrach.

K. H

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Trump souffle le chaud et le froid : détente avec la Chine et escalade avec le Canada

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Trump

Alors que les États-Unis et la Chine annoncent une détente majeure dans la réduction de leurs tensions commerciales, Donald Trump, fidèle à sa stratégie imprévisible, rouvre un nouveau front. Cette fois, c’est le Canada qui en fait les frais.

Vendredi, le président américain a brutalement interrompu les négociations commerciales avec Ottawa. En cause, l’instauration prochaine d’une taxe canadienne sur les services numériques (TSN), censée entrer en vigueur le 30 juin. Cette taxe de 3 % sur les revenus issus de la publicité en ligne, des plateformes numériques et des ventes de données personnelles, vise directement les géants américains de la tech — une décision que Trump a jugée « scandaleuse » sur son réseau Truth Social. Il a promis d’annoncer sous sept jours le niveau des droits de douane qui seront imposés au Canada en représailles.

Un revirement qui contraste avec l’ambiance plus conciliante observée dans les discussions avec la Chine. Depuis plusieurs mois, Washington et Pékin tentaient de désamorcer un conflit commercial aux conséquences mondiales. En mai, des négociations à Genève avaient abouti à un accord de principe : réduction mutuelle des droits de douane, suspension des mesures les plus agressives et engagement chinois à accélérer certaines procédures, notamment pour l’exportation de terres rares.

Les terres rares — des métaux indispensables à l’industrie high-tech et aux énergies renouvelables — étaient au cœur des préoccupations américaines. La Chine, premier producteur mondial, avait récemment ralenti leurs exportations, invoquant la nécessité de licences spéciales. Cette décision avait été interprétée comme une réponse indirecte aux taxes américaines.

Malgré des tensions persistantes, les discussions ont repris à Londres à la mi-juin, aboutissant à une relance officielle de l’accord de Genève. Donald Trump s’est félicité jeudi d’avoir « signé » ce nouvel engagement, tandis que Pékin confirmait l’information le lendemain.

L’optimisme semblait même s’étendre à d’autres partenaires commerciaux. Washington envisageait de repousser la date butoir des négociations tarifaires, initialement fixée au 9 juillet. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a évoqué une possible conclusion « d’ici Labor Day », le 1er septembre.

Mais là encore, Trump a brouillé les cartes. Lors d’un point de presse, il a balayé l’idée d’un calendrier fixe : « On pourrait prolonger, mais on pourrait aussi raccourcir », a-t-il lâché. Avant d’ajouter, avec une ironie provocante : « J’aimerais envoyer à tout le monde une lettre disant : félicitations, vous allez payer 25 % de droits de douane. »

Ce taux, bien plus élevé que les 10 % actuellement en vigueur pour la plupart des partenaires commerciaux (hors Chine), ferait l’effet d’un choc pour de nombreuses économies alliées. Une nouvelle démonstration de la diplomatie transactionnelle et souvent brusque du président américain.

Malgré cette rhétorique offensive, la Chine a maintenu une posture plus mesurée. Dans un communiqué, son ministère du Commerce a confirmé les engagements pris, notamment l’assouplissement du contrôle des exportations pour les terres rares. En retour, les États-Unis devraient lever certaines restrictions commerciales.

Mais derrière cette détente fragile, les marchés financiers restent nerveux. La volte-face de Trump vis-à-vis du Canada a fait chuter Wall Street, interrompant la dynamique record de deux de ses principaux indices.

Ce nouvel épisode illustre la ligne de conduite erratique de Donald Trump sur la scène commerciale : un jour conciliant, le lendemain menaçant. Une stratégie qui désarçonne ses partenaires, inquiète les investisseurs et témoigne d’une constance… dans l’imprévisibilité.

Avec AFP

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Mort de Souheil El Khalfaoui : les scellés égarés au tribunal de Marseille ont été retrouvés

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Mobilisation pour élucider la mort de Souheil El Khalfaoui

Nouveau rebondissement dans l’affaire de la mort de Souheil El Khalfaoui. Trois semaines après avoir informé la famille du jeune homme tué par un tir policier que neuf pièces à conviction étaient « introuvables », et trois jours après la médiatisation de cette disparition, la justice marseillaise a mystérieusement retrouvé les scellés manquants… dans le bureau du juge qui les cherchait.

L’affaire de la mort de Souheil El Khalfaoui, tué en août 2021 lors d’un contrôle de police à Marseille, a pris une tournure rocambolesque avec l’annonce de la disparition de plusieurs pièces essentielles du dossier. Parmi les scellés manquants figuraient la balle ayant tué le jeune homme, une vidéo de surveillance d’une agence bancaire voisine, ainsi que l’enregistrement de l’audition filmée du policier impliqué. Ces pièces avaient été retirées du service de stockage en début d’année 2022, mais n’ont jamais été restituées au greffe. Après plusieurs mois de recherches infructueuses, la famille de Souheil a déposé une plainte pour détournement de scellés, dénonçant une volonté délibérée d’entraver la manifestation de la vérité. 

 « Le parquet de Marseille vient d’informer l’avocat de la famille de Souheil El Khalfaoui que les scellés égarés ont été retrouvés dans le bureau du juge d’instruction initialement saisi. La juridiction marseillaise poursuivra ses investigations pour la manifestation de la vérité », a indiqué le parquet, avant que l’information ne soit également confirmée à l’AFP par le tribunal judiciaire de Marseille.

Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a réagi en annonçant la saisie de l’Inspection générale de la justice, chargée d’enquêter sur la disparition des preuves et d’identifier les responsabilités. La famille de Souheil, bien que soulagée par la mobilisation politique ayant permis la recherche des scellés, reste inquiète quant à l’intégrité de l’instruction, notamment en raison de la localisation des scellés retrouvés dans le bureau du juge d’instruction initialement saisi.  

Cette affaire vient une fois de plus mettre en lumière les tensions autour de l’instruction des dossiers impliquant des forces de l’ordre, dans un contexte où la confiance entre la population et les institutions judiciaires est déjà mise à rude épreuve. 

Djamal Guettala

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Khenchela : des restes présumés de combattants de la Révolution découverts à Bouhmama

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Des restes présumés de martyrs de la Révolution à Bouhmama
Des restes présumés de martyrs de la Révolution à Bouhmama

La région de Bouhmama, à l’ouest de la wilaya de Khenchela, a été le théâtre d’une découverte saisissante ce week-end. Lors des travaux de creusement liés à la construction du barrage de Oued El Azrak, des ouvriers ont mis au jour une fosse commune contenant des restes humains. Tout porte à croire qu’il s’agit de martyrs de la guerre de libération nationale, tombés lors des violents affrontements qui ont marqué cette région stratégique durant la colonisation française.

Bouhmama n’est pas un lieu anodin dans la géographie de la mémoire algérienne. Véritable maquis durant les années 1950, cette zone montagneuse des Aurès a été l’un des fiefs de la résistance, théâtre de combats acharnés entre les moudjahidine de la wilaya 1 et l’armée coloniale. C’est dans cette terre imprégnée de sacrifice que la mémoire vient de ressurgir, à même le sol, à travers les restes de celles et ceux qui y ont probablement été ensevelis à la hâte, loin des regards.

Une cérémonie officielle a été organisée dans la foulée par les autorités locales. Les dépouilles ont été transportées en cortège funèbre vers le cimetière musulman de la commune, où elles ont été inhumées dans le respect des rites religieux, sous les regards recueillis d’une foule composée d’élus, de citoyens et d’acteurs de la société civile. Des prières ont été récitées, des mains se sont levées vers le ciel, et les larmes ont coulé en silence.

Dans un communiqué, les services concernés ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour tenter d’identifier les restes exhumés et préciser les circonstances historiques de leur inhumation. Un appel a également été lancé aux historiens, chercheurs et associations d’anciens moudjahidine afin de documenter cet événement et de l’inscrire dans le patrimoine mémoriel national.

Cette découverte rappelle que le sol algérien est encore habité par les traces de sa propre histoire. À chaque fragment retrouvé, à chaque martyr exhumé, c’est un pan du passé qui se remet à parler — et un peuple qui se souvient.

Djamal Guettala

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