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samedi, 8 novembre 2025
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L’Algérie et le vote du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental : le naufrage diplomatique de Tebboune

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Tebboune

Dernier épisode d’une longue série de revers diplomatiques, le vote du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental a mis à nu l’isolement d’une Algérie qui persiste à croire que la défiance peut tenir lieu de stratégie. Pour le faire oublier, le pouvoir et ses relais multiplient les célébrations folkloriques du 1er novembre 1954, un événement dont la portée est trahie depuis 1962.

On est en plus à un échec près avec Abdelmadjid Tebboune. Malgré une mobilisation de dernière minute pour rallier Pékin, Moscou et Islamabad à sa cause, Alger a vu ses alliés s’abstenir, laissant passer le texte américain favorable au plan d’autonomie marocain. La diplomatie de la taghenant montre ses limites. Et prouve si besoin que ces supposés alliés ne le sont pas réellement. En vrai : que peut offrir l’Algérie en contrepartie à ces pays ?

Le verdict du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental, adopté le 1ᵉʳ novembre, a résonné comme un coup d’assomoire à Alger. En renouvelant le mandat de la MINURSO et en réaffirmant la “primauté” de la proposition marocaine d’autonomie, le texte américain a infligé un nouveau camouflet à la diplomatie algérienne. Celle-ci, fidèle à sa ligne de défiance — cette fameuse taghenant érigée en doctrine —, s’est retrouvée une fois de plus isolée, impuissante à infléchir le cours des choses.

Jusqu’aux dernières heures ayant précédé le vote, Alger a pourtant tout tenté pour mobiliser des soutiens autour du principe de la “décolonisation” du Sahara occidental. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a multiplié les entretiens téléphoniques avec ses homologues chinois, russe et pakistanais, espérant un front de refus. En vain. Les représentants de ces trois pays au Conseil de sécurité ont préféré s’abstenir, laissant la voie libre au texte américain. Une abstention lourde de sens, qui en dit long sur l’isolement diplomatique de l’Algérie jusque dans les rangs de ses partenaires dits “stratégiques”.

Une diplomatie à bout de souffle

Ce revers n’est pas un accident. Il s’inscrit dans une série noire de déconvenues qui traduisent l’essoufflement d’une diplomatie désormais plus démonstrative que stratégique. Depuis l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune au pouvoir, les faux pas s’accumulent : échec retentissant de la candidature au club des BRICS, détérioration des rapports avec les voisins du Sahel, bras de fer perdus avec l’Espagne et la France, tensions avec les Émirats arabes unis, et impasse totale dans le projet d’un “Maghreb sans Maroc”.

L’Algérie a voulu jouer seule et contre tous. Résultat : elle se retrouve seule, tout court. Même au sein de la Ligue arabe, son influence s’érode. Le “sommet du retour” organisé à Alger en 2022 s’est soldé par un fiasco diplomatique. Exclue du dossier syrien, marginalisée dans le dossier palestinien, la diplomatie algérienne n’est plus la voix audible qu’elle fut dans les décennies précédentes.

Le prix du réflexe de défiance

Ce déclin ne tient pas seulement à des erreurs d’appréciation conjoncturelles. Il découle d’une culture politique et diplomatique figée, fondée sur la posture, la suspicion et  le réflexe de confrontation. La “taghenant” — cette raideur érigée en vertu nationale — a fini par se retourner contre ceux qui l’invoquent à tout propos et qui oublient que le pragmatisme est une vertue cardinale en diplomatie. 

Face à l’évolution rapide des rapports de force régionaux, Alger persiste à croire que la fermeté suffit à tenir lieu de stratégie. Or, la diplomatie moderne récompense la flexibilité, la capacité à bâtir des alliances et à composer avec la réalité. Ce n’est pas le cas de l’Algérie actuelle, qui préfère camper sur ses certitudes et se draper dans un discours souverainiste déconnecté des équilibres du monde.

Le désenchantement d’une puissance déclassée

Le naufrage diplomatique observé au Conseil de sécurité illustre ce désenchantement. Les capitales qui, hier encore, faisaient bloc derrière Alger, regardent désormais ailleurs. Même Moscou et Pékin, longtemps perçus comme des soutiens indéfectibles, ont choisi la neutralité. L’Algérie ne pèse plus, ni en Afrique, ni au sein des BRICS, ni dans le monde arabe.

En s’enfermant dans une logique de fierté blessée, le pouvoir algérien a transformé la diplomatie en vitrine de politique intérieure : tonner contre le monde pour mieux galvaniser l’opinion, brandir la “souveraineté nationale” pour masquer l’isolement. Mais la réalité internationale ne se plie pas aux discours.

Le vote du 31 octobre n’est pas seulement un revers dans le dossier du Sahara occidental. Il consacre la faillite d’une méthode : celle d’un pays qui confond dignité et raideur, et qui, à force de vouloir défier tous les autres, a fini par se défier lui-même.

La Rédaction 

*La posture de taghenant qui  signifierait : raideur, défiance, confrontation, fermeté exagérée et inopportune 

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«L’émail de mes maux » de Leïla Elmahi : l’alchimie des maux en lumière

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« L’émail de mes maux » de Leïla Elmahi

Dans L’émail de mes maux, Leïla Elmahi nous livre un recueil d’une rare intensité, où chaque mot semble poli à la douleur comme à la lumière. À travers une poésie à la fois mystique et engagée, l’autrice explore les plis de l’âme humaine, les blessures de l’exil, la beauté des différences et la résistance par la culture.

Portée par une langue sensuelle et spirituelle, son écriture fait dialoguer la mémoire et le présent, la foi et la révolte, le silence et l’amour. Ce livre, à la frontière du poème et de la prière, s’impose comme un cri apaisé : celui d’une femme qui transforme ses maux en émail, c’est-à-dire en éclat d’humanité.

L’émail de mes maux de Leïla Elmahi, publié aux éditions Nombre7, est un recueil d’une intensité rare, à la croisée de la poésie spirituelle, de la méditation existentielle et du cri social. L’ouvrage se déploie comme un long souffle intérieur, un voyage de l’âme qui se cherche, s’éprouve et s’élève à travers les mots. Le titre, subtil jeu entre « émail » et « maux », évoque d’emblée cette idée de la douleur façonnée, polie par la parole, jusqu’à devenir éclat de lumière. C’est un livre qui guérit en même temps qu’il saigne.

Leïla Elmahi, autrice déjà remarquée pour L’envol du papillon et Mon “Je” de réflexion, s’affirme ici comme une voix singulière dans la poésie francophone contemporaine. D’origine maghrébine, elle tisse dans son écriture les fils multiples de ses héritages : la spiritualité soufie, la mémoire de l’exil, la culture arabe et la langue française. Son écriture, à la fois charnelle et métaphysique, se nourrit de cette double appartenance qu’elle ne cesse de transformer en puissance poétique. Chez elle, le poème n’est jamais simple ornement, mais acte de résistance, prière et manifeste à la fois.

Le recueil s’ouvre sur une quête : celle d’une conscience qui s’interroge sur le mystère de l’existence, sur la présence de l’âme dans le monde et sur la manière dont le temps modèle notre rapport à la vérité. Dès les premières pages, Leïla Elmahi pose les fondations d’une écriture de la traversée, traversée du moi, du monde, et de la mémoire collective. Sa poésie, oscillant entre vers libres et prose lyrique, épouse le mouvement même de la pensée : souple, fluide, parfois incantatoire, toujours habitée par la tension entre l’éveil intérieur et l’élan vers l’autre. Elle fait du poème un espace de réconciliation, une passerelle entre la blessure et la lumière.

Dans À ceux qui passent, à ceux qui restent, l’autrice rend un hommage vibrant à la lignée des penseurs et des créateurs qui ont façonné la conscience humaine. Le poème convoque Jeanne d’Arc, Montaigne, Rûmî, Marie Curie, Hugo ou encore Ibn al-Haytham, autant de figures qui deviennent des phares dans la nuit du présent. À travers eux, Leïla Elmahi tisse un chant de gratitude et d’espérance, rappelant que l’humanité se construit sur la mémoire des luttes et des rêves partagés. C’est une poésie de filiation, mais aussi d’héritage : l’écho des voix du passé y nourrit la promesse d’un futur plus juste.

Dans J’ai choisi la culture, l’écriture se fait manifeste. Ce texte puissant, à la fois poétique et politique, proclame le savoir, la création et la diversité comme remparts contre la haine et l’obscurantisme. Elmahi y affirme que la culture n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale, une arme douce pour rassembler les peuples et préserver l’humanité dans un monde fragmenté. La plume y est militante, mais jamais sèche : elle respire l’amour et la foi dans la beauté comme force transformatrice.

Vient ensuite Les Larmes de l’exil, poème d’une sincérité poignante où la nostalgie se mêle à la douleur. Ici, l’autrice dit le déracinement, la perte, mais aussi la résilience de ceux qui ont dû partir sans cesser d’aimer leur terre. Le texte déploie la mémoire d’une enfance, d’une langue et d’une appartenance meurtrie, tout en rappelant que l’exil, loin de n’être qu’un arrachement, peut devenir un lieu de création et de résistance intérieure.

Mais au cœur de cette œuvre collective et universelle, s’entend aussi une voix profondément intime. Dans Ma fille, ma lumière, Leïla Elmahi se dévoile en mère, transmettant à l’enfant la force d’être libre, d’assumer sa singularité, de refuser les carcans. C’est une déclaration d’amour et un acte de foi en la transmission : la poésie y devient lien de génération, héritage d’âme plus que de sang.

Enfin, Les ombres du silence explore une dimension plus charnelle, plus secrète : celle du désir féminin, du corps contraint et de la liberté qu’il revendique. Ce poème, empreint d’une sensualité douloureuse, met à nu la lutte d’une femme contre les interdits et les injonctions sociales. La voix y tremble, mais ne cède pas : elle s’affirme comme un chant d’émancipation, un appel à vivre pleinement malgré les chaînes visibles ou invisibles.

Ainsi, tout au long du recueil, Leïla Elmahi tisse une tapisserie d’émotions et de réflexions où l’intime rejoint l’universel. Sa poésie oscille entre la ferveur mystique et la lucidité politique, entre la mémoire personnelle et la mémoire collective. Chaque poème devient une prière adressée à l’humanité, un appel à la lumière au cœur des ténèbres — un émail qui protège, éclaire et transfigure les maux du monde.

Ce livre a la force rare de ces voix qui refusent de renoncer à l’humain, qui persistent à croire que la parole peut encore sauver, relier, apaiser. Dans un monde saturé de bruit et de violence, Leïla Elmahi choisit la douceur des mots comme un acte de résistance. Sa poésie n’est pas fuite, mais engagement profond, engagement envers la beauté, envers la justice, envers l’amour. Elle écrit avec la conviction que la poésie peut encore redonner un sens au monde, qu’elle peut être cet espace de vérité où la blessure devient lumière.

Dans ses pages, Rûmî et Hugo, Darwich et Baudelaire se côtoient comme des compagnons d’âme. Le premier apporte la ferveur mystique et la foi en la transcendance de l’amour ; le second, l’élan humaniste et la défense des opprimés ; le troisième, la mémoire des peuples et la douleur des exils ; le dernier, la profondeur du désenchantement et la beauté du verbe. Elmahi ne les imite pas : elle les convoque, les mêle, les fait dialoguer dans un souffle poétique qui transcende les époques et les frontières. Sa poésie devient ainsi une agora de l’esprit, un lieu où se rencontrent les grands héritages de la littérature et de la pensée, réinterprétés à travers la sensibilité d’une femme d’aujourd’hui.

Sa langue, d’une fluidité organique, respire la vie. Elle éclate dans les poèmes de colère, pleure dans ceux de l’absence, embrasse dans les textes d’amour et de transmission. C’est une langue en mouvement, à la fois charnelle et spirituelle, qui ne cherche pas l’effet mais la justesse. Elmahi ose la simplicité là où d’autres se réfugient dans l’abstraction, et c’est dans cette clarté qu’elle touche au sublime. Elle abolit les frontières : entre les peuples, en revendiquant la fraternité des différences ; entre les genres, en donnant voix à une féminité libre et pensante ; entre les blessures, en les unissant dans une même humanité partagée.

L’apport de ce livre est immense : il rappelle que la poésie n’est pas un art élitiste ou décoratif, mais un lieu de réparation et de réconciliation. Leïla Elmahi y réunit le spirituel et le social, le mystique et le concret, le cri et la prière. Elle réconcilie la transcendance avec la réalité du monde, offrant un espace où les âmes dispersées peuvent se reconnaître et se rassembler. Dans ses vers, l’amour devient acte politique, la mémoire devient avenir, et la douleur devient un tremplin vers la lumière.

L’émail de mes maux est donc bien plus qu’un recueil : c’est un acte de foi en l’humain, un manifeste de tendresse et de résistance, un chant de guérison qui rappelle que, malgré tout, la beauté demeure possible, et que la parole, lorsqu’elle est juste, peut encore nous sauver.

L’impact de L’émail de mes maux se mesure avant tout dans la résonance intime qu’il provoque : ce n’est pas un livre que l’on lit, mais un souffle que l’on reçoit, une vibration qui se prolonge bien au-delà des mots. Chaque poème agit comme une onde, réveillant ce qu’il y a de plus enfoui en nous, la mémoire, la compassion, la conscience d’appartenir à un tout plus vaste. En redonnant à la poésie sa fonction première, celle de relier les êtres et d’éveiller les consciences, Leïla Elmahi s’inscrit dans la lignée des voix qui refusent la résignation. Sa parole se dresse, non pour accuser, mais pour réunir ; non pour blesser, mais pour réparer. Elle réhabilite l’idée que la poésie, loin d’être un refuge solitaire, peut être un acte social, une forme de résistance douce, un geste d’amour adressé au monde.

Dans un temps où les fractures identitaires, culturelles et spirituelles s’approfondissent, Elmahi rappelle que la culture n’est pas un divertissement, mais un souffle vital. Elle la conçoit comme un acte d’amour, un engagement envers la beauté du vivant et la dignité de l’humain. Sa poésie se fait alors arme pacifique, forgée dans la tendresse et la vérité. Par la force tranquille de ses vers, elle oppose à la brutalité de l’époque la délicatesse du verbe, à l’oubli la mémoire, à la haine la lumière du dialogue. C’est une forme de révolte, mais une révolte apaisée, portée par la certitude que la douceur peut être plus subversive que la colère.

En refermant L’émail de mes maux, le lecteur a le sentiment d’avoir traversé un espace sacré, un sanctuaire intérieur où l’âme, après avoir affronté ses ombres, retrouve sa clarté. Chaque poème devient un rite de passage : on y entre blessé, on en sort réconcilié, allégé, comme après une prière silencieuse. L’autrice nous guide dans ce territoire de l’être avec une main à la fois ferme et bienveillante, nous invitant à accepter nos fêlures comme les preuves mêmes de notre humanité.

L’émail de mes maux n’est pas un simple recueil : c’est une offrande, une expérience de l’intime partagé. En transformant la douleur en éclat, Leïla Elmahi nous tend un miroir où chacun peut contempler sa propre fragilité, ses luttes, ses espoirs. Et dans ce reflet, au creux du silence et de la lumière mêlés, on perçoit une promesse : celle que, malgré les blessures, quelque chose en nous demeure pur, vivant, inaltérable. Ce livre nous rappelle que l’art, quand il est sincère, n’a pas pour but de fuir le réel, mais de le transfigurer, et qu’au cœur du chaos, la poésie reste l’un des derniers refuges de la beauté humaine.

Brahim Saci

L’émail de mes maux, éditions Nombre7

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France-Algérie : Laurent Nuñez, ministre de l’Intérieur, prône l’apaisement

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Drapeaux franco-algériens

​Le nouveau ministre français de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a marqué une rupture nette avec la ligne de son prédécesseur, Bruno Retailleau, en plaidant pour une reprise du dialogue avec l’Algérie, jugeant inefficace la « politique du bras de fer ».

Dans un entretien accordé au quotidien Le Parisien, hier,  samedi, il a mis en garde contre l’illusion que la confrontation et la « méthode brutale » puissent résoudre les tensions bilatérales, un style qui, selon lui, « ne réussit dans aucun domaine ».
​Le diagnostic posé par M. Nuñez est sans appel : les relations bilatérales sont au plus bas. Il a souligné que le canal de communication avec Alger est « complètement coupé », entraînant un arrêt total de la coopération sécuritaire et des échanges entre services de renseignement.

Finis donc les coups de menton à la Retailleau et ses déclarations comminatoires sans lendemains ?

La conséquence la plus visible de cette impasse est le blocage des procédures de reconduite à la frontière. Le ministre déplore que, depuis le printemps dernier, l’Algérie « n’accepte plus le retour de ses ressortissants en situation irrégulière », ne délivrant plus les laissez-passer consulaires nécessaires. Cette situation a conduit à une saturation des centres de rétention administrative (CRA), où les ressortissants algériens occupent environ 40 % des places, parmi lesquels se trouvent souvent des individus au lourd passé judiciaire que la France est dans l’incapacité d’expulser. Pour le ministre de l’Intérieur, cette rupture des échanges sécuritaires et migratoires constitue « un problème, un gros problème ».

Un appel au dialogue et des signaux positifs

​Malgré ce constat alarmant, Laurent Nuñez a exprimé un optimisme prudent, révélant une ouverture du côté algérien. « Le ministre de l’Intérieur algérien m’a récemment écrit pour m’inviter, ce qui est en soi un indicateur encourageant pour un retour à des relations apaisées », a-t-il affirmé.

Cette main tendue intervient dans un contexte de forte crispation, notamment après le vote à l’Assemblée nationale, le jeudi 30 octobre, d’une proposition de résolution portée par le Rassemblement National (extrême droite) et soutenue par Les Républicains et Horizons, visant à « dénoncer » l’accord franco-algérien de 1968 qui régit le statut des Algériens en France. Le texte a été adopté à une seule voix de majorité, illustrant la fragilité politique de la relation entre les deux capitales.

Face à cette série d’incidents, M. Nuñez insiste sur la nécessité de renouer avec le dialogue et la confiance pour éviter une « rupture durable entre les deux peuples » sur des dossiers cruciaux comme l’immigration et la sécurité. Il réaffirme que le dialogue est l’unique voie pour sortir de l’impasse.

Sofiane Ayache

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Belaïd At Ali : Jeddi (3/3) (Tazmamt N°5, asebter 184)

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Belait At Ali
Les cahiers de Belaid At Ali

Dagi ihi ilaq ad ak-d-aâiwdeɣ yiwet teḍra dagi di taddart-agi nneɣ. Lamaâna, ur k-ittɣiḍ ara lḥal, ma d win iṭṭfen ad ak-t-id-semmiɣ. Aâlaxaṭer ad t-taâqleḍ : d Aâmer at Qasi Waâli. 

Ma d win ifkan, i yi-tt-iḥkan, isgall-iyi ma mliɣ isem-is, atan wayen i yi-iḥka :

– Teẓriḍ, Aâmer at Qasi Waâli… aâddan tura aâcra snin ayagi ideg ruḥen warraw-is i sin ɣer Fransa. Zik niqal ttceggiɛen-as-d, ma si lgirra ɣer dagi, ǧǧan-t d lmaḍi. Wissen ma s wulac, Llah ɣaleb, neɣ ma stehzan, dacu kan, issaweḍ Aâmer at Qasi Waâli… ussan-agi yaâddan armi d lexsas ameqqran. Netta d temɣart deg uxxam weḥd-nsen, ulac win ikecmen lbaḍna-nsen, irna, ma terriḍ-asen-d s lexbar, am akken cwit… ‘’n yiman-nsen’’ kan, ur ḥemmlen ara win ara ten-ikecmen. Lketra, dɣa, seg wasmi akka tbeddel fell-asen, ɣer usqif i d-tettqabal medden Faṭima at Ḥemmu, i wakken ur ittwali ḥed lqella n uxxam-is. Yak d nekkni s Leqbayel i yas-iqqaren « mel-iyi dacu telsiḍ, ad ak-mleɣ dacu teččiḍ’’. Walakin… aṭas i ssneɣ lsan, lmakla… Rebbi yaâlem. Lḥasun, cwiṭ d nnif, cwiṭ d tanumi ur uɣen ara d imeṭṭawen…, ɣer medden, Aâmer akked tmeṭṭut-is, uɣen-tt kan ɣer daxel, susmen. Nek yid-s, ulamma iferq-aɣ udrum, d lǧiran n leḥwari. Iḍḥu-d dɣa, iḍher-ak lḥal, d nek i wuɣur yeṭṭef nnif aṭas. Walakin, s leqraba nemqarab, am akken… « sfuḥuyeɣ lkanun-nsen d asemmaḍ, tugi d tilemt. Ula d akken, cwiṭ sya, cwiṭ sya, ur ẓriɣ amek armi, azal n snat lgelbat n temẓin ittaf-itent, ittaǧew-itent-id mkul aggur. Teẓriḍ, nek ccɣel ur saâiɣ ara, tidet i Rebbi, rriɣ-as-d s lexbar ula d ddurt, anda ilaq ad d-yaǧew. Teẓriḍ, diɣen, s wigi akka ur nesɛi ara ccɣel, d tigi kan i nettaâssa. Lḥasun, yaweḍ-d dɣa lweqt n tiǧaw-is di ttlata-yagi yaâddan. Ikker-d ihi, a sidi, sbeḥ, yali ɣer ssuq. Iwwi yid-s taylut (mi tt-walaɣ, nniɣ-as deg ul-iw : ihi ur ɣliḍeɣ ara di leḥsab-iw). Tameddit mi d-yusa, yaâddi-d, dɣa yaf-iyi-d deg umkan-agi…

– Keččini a Jeddi ?

– Amek ?… Ala a wlidi, la k-qqareɣ d win i yi-d-iḥkan. Nniɣ-ak a sidi, dɣa dagi, Belaid yaâqel-it : ifassen d-ilmawen, aqadum-is d awraɣ. Iban d win ur nefḍir ara, irna ur nettkil ara ad yečč imensi, taylut tilemt tcuff-as-d aqelmun. Aâmer at Qasi Waâli, armi d tikkelt-nni ur d-iwwi yara tiǧǧaw n waggur. Irnu akka cwiṭ, ikker, yali s axxam…

– Anwa a Jeddi. Di laânaya-k ma ur yi-d-teḥkiḍ kan am sgellin, amzun… d keč.

– Saḥḥa. Akken iyi-ishel. Kkreɣ a sidi wenbab, aliɣ ɣer uxxam, ḥkuɣ-as akk i temɣart, sfehmeɣ-as akken yelzem, wessaɣ-tt ɣef akken aâzmeɣ ad xedmeɣ, am asmi iwessa jeḥḥa tameṭṭut-is. Akken di mi d lawan fi ttarran medden i yimensi, nniɣ-as i temɣart : « Ruḥ, err-aɣ-d s lexbar ». Truḥ, cwiṭ akka tuɣal-d. Tenna-k :

– D Faṭima at Ḥemmu i yi-d-ildin asqif. Ma d Dda Aâmer iṭṭes ɣef tdekkant, iɣum aqerruy-is ; ma d nettat, aâni… am tin ittrun, allen-is d tizeggaɣin.

– I lkanun ?

– Xsin i sin, am win n uxxam, am win n lḥara.

Nniɣ-as :

– Ruḥ. Lamaâna ɣur-m akken kem-wessaɣ, ha !

Tenna-k :

– Ur ttagad.

Ladɣa, ẓriɣ, tamɣart-iw ttekleɣ fell-as… d stut armi tfuk. Truḥ, tuɣal ɣur at Qasi Waâli… Ma d nek, kecmeɣ usu, ḍelqeɣ, ɣummeɣ iman-iw armi d aqerru, seɣliɣ-d lmut ɣef yiman-iw. Armi haten uzzlen-d, Aâmer, d tmeṭṭut-is d tmeṭṭut-iw. Dɣa tamɣart tamcumt, nniɣ-ak ttekleɣ fell-as : d stut ! Txebbec kan deg udem-is, tini-yas : « Annaɣ a Reppi ! Annaɣ a Dda Aâmer !… Annaɣ a Faṭima a weltma ! Wara sɛuɣ ?! Annaɣ ! Ad immet !…

Faṭima at Ḥemmu la tettebbir deg-s, ma d Aâmer… ur t-iffiɣ ara laâqel, ibda la yeččehid. Nek allen-iw di sqef, la selqafaɣ…

– Annaɣ a Fatima a weltma, yak aâbbuḍ amcum… irna sgellin kan dɣa, i d-imenna cwiṭ n seksu d uksum. Ad am-fkeɣ ad aɣ-d-tniwleḍ ɣur-wen… ma mačči d laâtab fell-am. Niqal, truḥ Faṭima, cwiṭ, am tin ikukran. Walakin, d llzem fell-as ad teqdec i tǧarett-is ittwaḥersen, ɣas ur as-ihwa ara. Taâddi temɣart, s usnexfet, tali ɣer tɣurfet, teddem-as-d, tefka-yas ayen ilaqen. Qqimeɣ-d nek d Aâmer, bdiɣ… la d-telliḍ yiwet tiṭ, teqqneɣ tayeḍ. Yuɣal-iyi-d rruḥ, irna d tidet ! Ad ternuḍ, welleh ar aâyiɣ, yewaâr umegget n yiman-is. Lḥasun, lawan n imensi, mi yaɣ-d-tessers Faṭima taqduḥt n seksu d uksum, yettaɣ-iyi lḥal qqimeɣ-d ɣef yiman-iw… qerrbeɣ-d yid-sen, ččiɣ, welleh ar s tawat ! Ma d Aâmer meskin, itečč kan, itthuzzu aqerruy-is, yini-yas : « Ziɣ mkullec ishel ɣef Rebbi ». Wissen ma ɣef ḥeggu i d-ḥyiɣ, neɣ… ɣef imensi.

– I sakin a Jeddi, amek tefra ?

– Sakin ? Mebla ma nniɣ-ak : « ki yecbeɛ lkerc, rras iɣenni ». Tfehmeḍ kan mi nečča, nerwa, nerna nesseggra-yas tiqit n lqahwa, tfehmeḍ kan ar d-naweḍ ɣer tmeẓyant d tmeqqrant, d tteqsir… armi d anecreḥ. Di syen, ad d-ttawiɣ Aâmer di lhedra, ar t-id-ttawiɣ, ar t-id-ttawiɣ armi d-newweḍ ɣer ddunit ittuḥersen, d lqella, d laẓ n yemdanen… tiǧǧaw isaâben ɣef medden. Leǧwahi n ttnasfa n yiḍ, mi kkren ad ruḥen, ittaɣ lḥal… sentḍeɣ-asen tlata lgelbat n temẓin, heggant di teylut. Ula d akken, ur tt-wwin armi ten…xellxeɣ, armi s tmucuha : « d lemzeyya ara xedmen… nek zadent fell-i, tabaɛ bdant xessrent cwiṭ…, ugadeɣ ad iyi-rkunt… ».

– ihi a Jeddi, ma yerra-yak-tent meqqar di syen ɣer da ?

– Mazal taswiɛt-agi… Amek ? A wlidi, nniɣ-ak ur ẓriɣ ara ?

– Ih, ih a Jeddi, fehmeɣ : mačči d keč.

Yiwen wass, ma ur yi-iskaddeb ara Rebbi, waqila lexrif-agi kan yaâddan, ittaɣ lḥal Jeddi aṭas ideg immut, uliɣ-d si tejmaât, tedduɣ-d s axxam. Awḍeɣ-d ɣer iseddaren-agi n lǧamaâ, afeɣ-d iqqim din, sdat usqif-is dɣa, Aâmer at Qasi Waâli… netta d Ureẓqi at Ɛali, la heddren. Yuɣ-iten lḥal nessfen awal. Dacu kan, mi d-aâddaɣ fell-asen, sawḍeɣ-d deg yimi n Ureẓqi  at Ɛali la s-iqqar : « … a tebra n tlata fi tlata a xuya ar d lewhayem. Win deg tella ṭbiɛa ur tt-itettu. Bac ad teẓreḍ a xuya i txeddem cceḥa : armi ula d timẓin timerka, yugad ad as-ruḥent baṭel, neɣ lxersun ad tent-iseddeq, issenteḍ-ak-tent-id Bessif ». Nek wteɣ aâddaɣ. Armi d ttqarib ad kecmeɣ asqif-agi nneɣ i d-mmektiɣ. Dɣa fehmeɣ win ɣef heddren.

Taneggarut akk ixdem Jeddi, ad as-yaâfu Rebbi, taneggarut akk ara yexdem, ixdem-as-tt i mmi-s. 

Aâni iɛuhed Rebbi ar s teḍsa ara yemmet. Netta ɣur-s ala yiwet yell-is, dɣa terna-d ɣef Yidir. Tezweǧ dagi di taddart, yuɣ-itt Saɛid at Waâmara. Ulamma tewweḍ i dderya, teḍhu-d Zayna d tiɛiqqert ; aṭas ideg tezweǧ tuyes marwa. Di syen, iḍher-ak lḥal, a gar ṭṭul d lqerb, a Saɛid at Waâmara ar d-iɛiwed zwaǧ, neɣ lxersun ad d-irnu takna. Daɣ netta, Jeddi yeẓra ad d-terr tmara Zayna ɣer Dadda-s Yidir. Yidir iẓra-t Jeddi mačči d win… yeččuren d leḥnana ɣer weltma-s, mačči d win ara s-ixedmen lxir, lḥasun, mačči d win ɣef ara tt-ittkel. Di lǧiha nniḍen, tamurt d trika yakk ara d-yeǧǧ ad d-teqqim s lekmal deg ufus n Yidir. Sakin, ifka-yas i weltma-s neɣ iḥerrem-itt, akken i yas-ihwa.

Ihi, amek ara s-ixdem Jeddi, amek ur ixeddem ? 

Ass-nni, mi ttqarib ad immet, aggur kan neɣ d cehrayen, uqbel, iṭṭef yell-is d uḍeggal-is, s tuffra n medden akk, ladɣa Yidir, yawi-ten ɣer Tizi Wezzu. Dinna, sakin, xedmen-d laâqed ɣur nnutir : nnefs (neɣ qrib nnefs, ur skiddibeɣ ara, ur tebbetɣ ara ass-a) di kra n wayen yekseb, ifka-t i Zayna. Irna, i wakken ur tt-ittlaɛaj ḥed, ketben-d d lbiɛ i yas-izzenz.

Ttwaxedmen lecɣal, ḥed ur yaâlim, ḥed ur iẓri, ḥed ur isli. Armi d asmi yeɣli Jeddi. Ladɣa, nek, ulac-iyi dagi di tmurt, la k-qqaren, yumayen kan, neɣ telt yam, i yesmehlek, iwweḍ laâfu n Rebbi.

Ihi, ass-nni, iwweḍ lajel n Jeddi meskin, mazal kan cwiṭ-nni n nnefs aneggaru ad ikemmel. Lexbar iffeɣ, yaɣ-d akk taddart s laâqed i d-ixdem i yell-is. Sakin, i d-ḥekkun wid iḥeddren, yuɣal-ak Yidir di lḥara-nsen… am uzrem-nni iwumi yettwakkes uqerru : Ihbel, isleb… ikuffer ! La iɣeẓẓ kan deg ifassen-is. Lḥasun, nnan-ak a lukan mačči d wid-nni yakk iḥeddren, ad as-ikemmel d netta i baba-s ! Ma d Jeddi…

Ma Jeddi, iggul win i yi-iḥkan, yenna-k : ar armi d taswiɛt taneggarut, lǧehd deg-s ifuk, nnefs iruḥ yeqḍeɛ, illa kra n ubrid ara d-ikcem mmi-s ɣur-s, aâni yaâqel-it-id, neɣ amek, netta yettaḍsa, yettecmumuḥ akk wudem-is, am win ara s-yinin : ccah ! Yak xedmeɣ-ak-tt ! Iggul, inna-k, ar akken i iruḥ ittadsa armi yessuffeɣ rruḥ, allen ẓẓant di sqef, am tid ur nedderɣel ara.

Ihi tura ad yili win ara yinin : i teqsiṭ-nni i yak-d-ismektin Jeddi, taâzmeḍ ad tt-id-tawiḍ, anda tella ? A gma ṭṭalabeɣ smaḥ. Taqsiṭ n Jeddi teffeɣ aqerruy-iw, ttuɣ-tt. Tabaɛ, tura ula iwumi-tt, dayen. Irna, lxattima, akken iqqar dɣa netta, mi yas-nniɣ : A Jeddi awi-yaɣ-d tamacahut, yina-k « A wlidi, tigi yakk d timucuha ».

A wi yufan ur tettfak ara.      

Belaïd At Ali, 

07 / 1946

Timerna/notes :

1. ‘’Stayet’’ : stut (timɣarin issuguten awal, issemsaren, issuguten tiḥila, akked ikaruren…)

2. ‘’Tiqentyar i tbennu’’ : ayen akk i d-tesnulfuy, d assaɣ gar yemdanen, illa neɣ ur illi…

3. Debb-is : d winna kan i t-irnan, i yas-izemren (s wawal neɣ s tummeẓt…) (fr. dominateur, persécuteur)

4. ‘’Lferḥ yerra tiqit’’ : lferḥ ameqqran.

5. Timuzunin (tamuzunt) : idrimen n zik (ancienne pièces de deux sous en bronze).

6. Tabaɛ : d ayen illan, fr. naturellement, pourtant, bien évidemment.

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La diplomatie algérienne à l’arrêt : quand le silence devient doctrine

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Mohcine Belabbas
Mohcine Belabbas

Ce n’est pas la cause sahraouie qui s’épuise, c’est la diplomatie algérienne qui s’y dissout.

Le 31 octobre 2025, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution qui consacre le plan d’autonomie marocain comme « base la plus crédible » pour une solution politique au Sahara occidental. Un basculement majeur, un tournant silencieux : pour la première fois, le principe d’autodétermination passe derrière le réalisme politique. Et à Alger, rien. Pas une déclaration, pas une initiative, pas une réaction. Le silence comme réponse. Le silence comme politique.

Dans le monde d’aujourd’hui, le silence n’est plus prudence, c’est capitulation.

La diplomatie algérienne, autrefois fière de son verbe et de son rôle, s’est enfermée dans un triptyque figé — la Palestine, le Sahara occidental, le Sahel — devenu le dernier refuge d’un pouvoir sans vision. Elle répète, mécaniquement, les mêmes formules, comme on récite un texte qu’on ne comprend plus.

La fidélité est devenue prétexte, la constance une mise en scène.

On ne défend plus des causes, on entretient des mythes.

Pendant que le Maroc transforme le dossier sahraoui en levier d’influence mondiale — alliances africaines, partenariats technologiques, diplomatie économique —, Alger parle encore comme si Bandung avait eu lieu hier. Le monde s’est déplacé, mais la diplomatie algérienne reste immobile, prisonnière d’un lexique héroïque et d’une peur panique du réel.

À Alger, la diplomatie ne s’exerce plus, elle s’exécute.

Le ministère des Affaires étrangères est devenu une salle d’attente : les ambassadeurs attendent des consignes, les communiqués attendent d’être signés, la parole attend d’être autorisée. Parler devient suspect, penser devient dangereux.

Ce mutisme n’est pas un accident : c’est une méthode.

On préfère ne rien dire que de risquer de déplaire. On confond neutralité et docilité, loyauté et soumission.

Et pendant que le monde se parle, l’Algérie s’écoute se taire.

Cette centralisation du pouvoir diplomatique, confisquée par la présidence, a détruit le ressort vital de toute politique étrangère : l’initiative.

Une diplomatie sans débat interne ne peut pas avoir de vision externe. Un État qui ne parle pas à ses citoyens ne saura jamais parler au monde.

Le déficit de légitimité intérieure a produit une politique étrangère d’apparat : protocole sans influence, posture sans stratégie, slogans sans portée.

Le Sahara occidental n’est pas le problème ; c’est la manière dont le pouvoir s’en sert.

Ce dossier, conçu à l’origine comme un combat pour la décolonisation, est devenu un instrument de conservation du pouvoir.

Celui-ci se présente comme le gardien de la légitimité internationale, mais il en a vidé le sens : défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes tout en refusant à son propre peuple la parole politique.

Le Sahara Occidental est devenu un miroir : figé, répétitif, incapable de réforme — comme le pouvoir qui s’y reconnaît.

La résolution du 31 octobre a redistribué les cartes. Le Maroc a avancé, l’Algérie a attendu.

Le premier a offert un plan, le second un silence.

Résultat : le rapport de forces s’est inversé, non pas parce que Rabat a changé d’idées, mais parce qu’Alger a cessé d’en avoir.

L’État algérien ne défend plus un principe ; il défend une posture.

Il ne protège plus une cause ; il protège une inertie.

Refonder la diplomatie algérienne, c’est d’abord rompre avec la peur du verbe. Ce n’est pas renier la Palestine ni le Sahara, mais les arracher à l’incantation.

Le monde ne se structure plus autour des slogans, mais des interdépendances : énergie verte, corridors africains, souveraineté numérique, sécurité alimentaire.

Les grandes puissances s’y positionnent, les émergents y investissent. L’Algérie, elle, continue d’invoquer sa légitimité historique comme on récite une prière d’un autre siècle.

Il faut redonner à la diplomatie algérienne son autonomie intellectuelle, à ses diplomates leur liberté, et à la politique étrangère sa cohérence avec les aspirations du peuple.

Un pays qui bâillonne sa société ne peut pas parler fort à l’international.

Un État qui confond la prudence et la peur, la continuité et l’immobilisme, ne sera jamais écouté.

L’Algérie ne manque pas de principes, elle manque de courage politique.

Elle ne manque pas d’histoire, elle manque de stratégie.

Et tant qu’elle fera du silence une doctrine, elle ne construira pas une diplomatie souveraine, mais un théâtre d’immobilisme.

Le monde avance avec ceux qui osent dire. L’Algérie, elle, s’écoute se taire — comme si le silence pouvait encore masquer l’effacement.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

Tribune publiée par son auteur sur les réseaux sociaux

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Paris : « Auteurs en lumière », quand la littérature fait briller les voix des quartiers

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Auteurs en lumière

Un salon du livre pas comme les autres : à Paris, quatorze auteurs venus des périphéries et des mondes indépendants font résonner leurs mots dans un événement éphémère et solidaire.

Le 14 novembre 2025, un souffle nouveau traversera la scène littéraire parisienne. À l’initiative de Hamadi Guella et Souleymane Boël, en collaboration avec Calame Éditions et La Plume des Quartiers, naît un concept inédit : Auteurs en lumière, un salon du livre éphémère destiné à mettre en avant les voix souvent marginalisées du paysage littéraire français.

L’événement se tiendra de 18h30 à 21h30 au Baranoux, dans le 19e arrondissement de Paris. Trois heures d’un moment littéraire intense où se croiseront poésie, récits de vie, littérature jeunesse et chroniques sociales. L’objectif est clair : donner la parole à celles et ceux qui écrivent depuis les marges, les cités, les périphéries, loin des circuits habituels de la reconnaissance littéraire.

Cette première édition réunira quatorze auteurs venus d’horizons variés : Souleymane Boël, Hamadi Guella, Freddy Dzokanga, Zakaria Haroussi, Lönylia, Khamila Madi, Michel Rahal, Caesar Kinte, Jean-Marc Romuald, Salif Keita, Stéphanie Nzembeyo, Maroussia, Joel Franz Rosell, et Marilena Lica Masala, qui lira les poèmes du Palestinien Ziad Medoukh, poète de Gaza dont la parole résonne au-delà des frontières et des blessures.

Plus qu’un simple salon du livre, Auteurs en lumière se veut une scène littéraire vivante, un espace de rencontre où l’écrivain ne se contente pas d’exposer ses livres, mais partage ses convictions, sa mémoire et son rapport au monde. « Nous voulons donner à voir la richesse des parcours, la pluralité des expériences et la puissance des mots », explique Hamadi Guella, à l’origine du projet.

À travers cette initiative, Calame Éditions, maison d’édition à impact social basée à Rennes, confirme son engagement pour une édition écologique, inclusive et solidaire. Avec ses partenaires — La Plume des Quartiers, Bondy Fait Son Film et Arts TOP TV —, elle ambitionne d’installer dans la durée ce format éphémère : un salon itinérant, léger, ouvert à tous, où la littérature se vit comme un acte de partage et d’émancipation.

Le choix du lieu n’est pas anodin : le Baranoux, café culturel du nord-est parisien, symbolise cette volonté de proximité et de convivialité. Aucun protocole, aucune estrade : les auteurs et le public échangeront directement autour des livres, des mots, des émotions.

Dans un paysage culturel souvent dominé par les grandes maisons et les circuits médiatiques, Auteurs en lumière vient rappeler que la littérature ne se limite pas aux vitrines parisiennes, qu’elle peut surgir d’un quartier, d’une mémoire, d’un combat.

Ce rendez-vous annonce peut-être une nouvelle manière de penser la culture : accessible, engagée et ancrée dans le réel.

Djamal Guettala 

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Ligue 1 : Ilan Kebbal, le Fennec qui électrise le début de saison du Paris Football Club

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Ilan Kebbal
Ilan Kebbal

Auteur d’un but magnifique et d’une passe décisive face à Lyon lors de la 10e journée, Ilan Kebbal régale avec le PFC, promu cette saison. L’international algérien aura fort à faire samedi 1ᵉʳ novembre contre les Monégasques, qui pointent à la deuxième place du Championnat derrière le PSG.

Mercredi 28 octobre, le PFC a remonté trois buts à l’Olympique lyonnais pour arracher un nul (3-3) dans un stade Jean-Bouin en délire, à l’issue de la 10e journée du championnat de Ligue 1. Sous les yeux de Jürgen Klopp, le patron football de Red Bull, et de l’actionnaire majoritaire Antoine Arnault, le PFC tenait son match de référence depuis sa remontée dans l’élite.

En seconde période, Adama Camara a d’abord réduit le score à 3-1 d’une magnifique volée sur un ballon qui venait de derrière, le génial Ilan Kebbal a marqué d’une délicieuse frappe enroulée et Vincent Marchetti a égalisé d’une frappe contrée. « À 3-0, on aurait pu être sifflés dans certains stades, mais les supporters nous ont poussés. On est récompensés de notre seconde période, même si quand vous demanderez aux deux coachs, ils ne seront pas contents parce qu’il y a trois buts encaissés. Mais c’est une petite victoire aujourd’hui vu le 3-0, et la façon dont on est revenus », a souligné l’international algérien sur Ligue 1+. « Je me sens bien. Cette saison, j’ai eu une préparation complète, et quand j’enchaîne les matchs, je gagne en confiance », a-t-il aussi confié en zone mixte.

Un joueur atypique

« Je ne m’attendais pas à ce qu’il atteigne un tel niveau : pour moi, il est déjà parmi les 2-3 meilleurs joueurs de Ligue 1. Il a pris une nouvelle dimension. Je lui souhaite d’aller encore plus haut », estimait mi-octobre le milieu du Paris FC Maxime Lopez.

De l’ailier algérien du PFC, gaucher, dribbleur invétéré, on a surtout entendu des louanges depuis le début du championnat. « C’est un joueur atypique, qui ne plaît pas à tout le monde, mais il a un énorme talent, des qualités dont il n’a même pas conscience », s’était émerveillé l’entraîneur Stéphane Gilli après la performance de son joueur, auteur d’un doublé face à Metz pour le premier match de l’équipe au stade Jean-Bouin fin août. Il a aussi été désigné joueur du mois d’août de Ligue 1 avec trois buts inscrits et deux passes décisives. Ilan Kebbal pointe actuellement à la 6e place du classement des buteurs avec cinq réalisations en dix rencontres. Il compte aussi quatre passes décisives.

L’ancien joueur de Côte Bleue, entre Martigues et Marseille, 27 ans, a joué deux saisons complètes en L2 avec le Paris FC. Le milieu offensif s’est très rapidement imposé au sein club parisien. Avec cinq buts et sept passes décisives, Kebbal est l’un des principaux acteurs de la montée historique en Ligue 1 du Paris FC. « J’ai toujours eu un ballon dans les pieds, a confié le Marseillais. À 4 ou 5 ans, mon père m’a emmené en club et je n’ai jamais arrêté depuis ».

Passé par le centre de formation des Girondins de Bordeaux, Kebbal a également évolué en équipe nationale avec l’Algérie. Le 14 octobre dernier, il a joué son premier match avec les Fennecs en entrant en fin de rencontre lors des qualifications pour la Coupe du monde 2026 contre l’Ouganda.

RFI

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Arrestation et remise en liberté de Salima Melizi : une affaire qui interroge la justice

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Zineb Melizi
Zineb Melizi

L’arrestation puis la libération, moins de 24 heures plus tard, de l’écrivaine et éditrice Salima (Zineb) Melizi a provoqué un vif débat sur le fonctionnement de la justice.

Poursuivie à la suite d’une plainte déposée par Ibtissam Hamlaoui, présidente de l’Observatoire national de la société civile et du Croissant-Rouge algérien, pour un commentaire publié sur Facebook, la directrice des éditions Le XXIᵉ siècle a été brièvement placée en détention avant d’être relâchée. Une procédure qui interroge sur la place du droit et l’usage de la détention provisoire en Algérie.

Une procédure expéditive

Selon des juristes, Mme Melizi a été présentée dans le cadre d’une comparution immédiate, puis incarcérée avant toute audience, avant d’être remise en liberté le lendemain. Ce déroulement inhabituel a suscité des réactions dans le milieu juridique, certains y voyant le signe d’un recours abusif à la détention avant jugement.

« La présomption d’innocence n’a plus de sens »

Pour Me Abdellah Heboul, cette affaire révèle une dérive inquiétante. Il estime que l’article 44 de la Constitution, garantissant la présomption d’innocence, est vidé de son sens. « Le placement en détention est devenu la règle, non l’exception », déplore-t-il, avant d’appeler à l’ouverture d’une enquête pour comprendre comment une telle décision a pu être prise et annulée en si peu de temps.

« Les libertés ne sont pas un jeu »

De son côté, le juriste et ancien magistrat Habib Achi juge que « Mme Melizi n’avait pas sa place en prison ». Selon lui, un commentaire ou une opinion ne peuvent être traités comme un crime. Il fustige les magistrats qui cèdent à la pression et plaide pour une justice impartiale et indépendante, au service du citoyen, non du pouvoir. «Les libertés ne sont pas un jeu dans les mains de ceux qui souffrent du pouvoir », écrit-il, appelant à sanctionner tout abus d’autorité.

Un malaise institutionnel

Au-delà de ce cas, les réactions convergent sur un point : la détention provisoire est de plus en plus utilisée comme un réflexe judiciaire, alors qu’elle devrait rester exceptionnelle. Pour beaucoup, cette affaire illustre une justice à plusieurs vitesses, parfois influencée par des considérations extérieures. Une question : combien de personnes sont en détention provisoire pour leurs opinions ?

La libération rapide de Salima Melizi a évité une injustice prolongée, mais elle laisse ouverte la question du respect des libertés publiques et de la neutralité du système judiciaire.

Comme le résume Habib Achi : « La justice doit rester un symbole d’équité, non un instrument de règlement de comptes. »

Samia Naït Iqbal

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Bijoux royaux, bijoux de la République française

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Bijoux royaux.
Image par JamesDeMers de Pixabay

Cette chronique aurait pu être rédigée au lendemain du vol des bijoux du Louvre. Mais elle aurait été inopportune et peut-être mal interprétée.

Le sujet m’était immédiatement apparu car tout part de la mémoire d’une phrase du président François Mitterrand dans les premiers moments de son mandat.

Il avait reçu des chefs d’État dans la grande Galerie des Glaces du Château de Versailles pour une réception fastueuse. Le reproche qui lui avait été fait avait créé une grosse polémique. Effectivement, cela semblait tout à fait contraire aux idéaux d’un homme qui revendiquait le pouvoir au parti socialiste sur un programme de vaste changement social.

Et puis également cela avait choqué de voir la république honorer le lieu du pouvoir royal qui avait été l’une des causes des malheurs de la population depuis deux millénaires. Jeune étudiant dans mes dernières années, je faisais partie de ceux qui avaient été choqués.

Mais il faut parfois un petit rien pour vous convaincre de votre erreur. Ce fut par la réponse qu’avait donné François Mitterrand pour justifier son choix. « La république est dans ses meubles », avait-il rétorqué. Au-delà de la passion, de la colère et de l’incompréhension, j’avais trouvé dans cette phrase une justesse historique incontestable. Deux raisons en feront mon argumentation.

La première est que ces bijoux sont transmis par l’histoire à la république qui les avait payés chèrement. D’une part par les sacrifices humains de la Révolution française puis le long combat pour la république qui avait été immédiatement reniée après cette épisode glorieux. Puis d’autre part parce que l’État les avait achetés pour le compte du musée du Louvre. Ces bijoux sont bien l’appartenance de la république. Elle n’a pas à en avoir honte. Et cela, je le proclame pour toutes les républiques du monde. Mon exemple n’est que le fruit d’une actualité.

Pas plus que la république n’aurait de raison à avoir honte des fastes du Château de Versailles et de sa prestigieuse Galerie des Glaces. Elle doit montrer qu’elle n’est pas en guenille, pourquoi devrait-elle avoir honte de la splendeur qui est devenue la sienne en toute légitimité.

L’Algérie devrait-elle détruire les très beaux bâtiments de ses centre-villes construits dans l’architecture de la Troisième république ? C’est son patrimoine et nous sommes fiers de posséder ce qui nous remplit d’orgueil. Pourquoi les grandes villes algériennes devraient-elle se déposséder de ces patrimoines qu’elle a récupérés de son sang et de ses larmes ?

La seconde raison est corollaire à la première. Pourquoi ne rappelle-t-on pas, en cette occasion du vol des bijoux du Louvre, les extraordinaires compétences, manuelles et artistiques, des artisans qui ont honoré l’humanité au long de son histoire. En exemples, depuis les peintures rupestres, les vestiges archéologiques des grands monuments des civilisations et du talent dans l’art de la joaillerie, ce qui nous ramène aux fabuleux bijoux du XIXe siècle dérobés au Louvre. 

La référence diffusée par les médias a surtout concerné la valeur inestimable des bijoux et les personnalités de la noblesse qui en étaient les propriétaires. Ou cela a été le cas mais tellement en arrière-plan, à si bas bruit, que je ne m’en souviens pas.

Oui, toutes les républiques sont dans leurs meubles, palais et objets. Elles les ont produit par la peine des hommes, pas par l’oisiveté et la fortune insolente des pouvoirs royaux.

Bon, je peux assurer les lecteurs que je ne fais pas partie de la bande des voleurs recherchés. Mes cadeaux à ma tendre algéroise sont bien plus modestes en valeur pécuniaire mais tellement inestimables en leur amour. 

Boumediene Sid Lakhdar

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«Qqim a mm-is Uzzayri ! »… di tɣimit (« les assises ») n tmara !

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Mačči d awal kan : d adabu i yekkren, di 2025, akken ad yeg tuddsa n tmetti (organisation de la société civile), s tsertit-is, akken ad ddun Izzayriyen ɣef ufus-is, deg ubrid i yenjer netta. Zun d tikli n ḥed-tnin.

Tiɣimit tamezwarut iga-tt ussan-a di Tizi Wezzu  (1) !

Di tmuɣli-nneɣ, d tuɣalin srid ɣer iseggasen-nni iberkanen n 1970, di dewla n ukabar yiwen (parti unique) n FLN : anida ur zmiren sin Izzayriyen ad gen tiddukla, di yal annar, ma ur telli ddaw laânaya n FLN.

D abrid-nni i yuɣent uget n tmura, amur ameqqran deg-sent di Tefrikt, anida yal aɣerman/ amezdaɣ n tmurt, issefk ad yili deg ukabar n udabu akken ad yili d aɣarim/citoyen, i yal tamsalt (aɣerbaz, ixeddim, tafrent, sandika, tiddukla,…) :

  • Guinée : PDC (Parti Démocratique de Guiné), parti unique,  (Sékou Touré), 
  • Tanzanie : Tanu (Tanganyka African Union)  (Juius Nyéré), parti unique, adhésion obligatoire pour tout citoyen, 
  • Zambie (Kenneth Kaunda) UNIP (Unated Natiobal Independance Party), parti unique, adhésion obligatoire 
  • Cameroun (Ahmadou Ahidjo) UNC (Union nationale Camerounaise), parti unique, toute activité publique passait par le parti.
  • Zaïre (Mobotu), MPR (Mouvement Populaire de la Révolution) : tout citoyen est membre naturel du parti, de droit (adhésion automatique obligatoire). D nekwa i d takarta n ukabar, tebɣiḍ neɣ ur tebɣiḍ.
Di tmurt n Lezzayer, ɣas FLN ur issaweḍ ɣer tseddart-nni taneggarut n tmurt n Zaïre, maca yuli yiwet tseddart kan s ‘’usaḍuf 120’’ / "article 120" : yal Azzayri iteddun ad iṭṭef amkan n tamasit/responsabilité tameqqrant, di tedbelt neɣ di tezdit/société akken tebɣu tili, issefk ad yili d amaslaḍ/membre n FLN !

Ass-a, di 2025, deffir tedyannin izrin ɣef uqerru n uɣref azzayri : iseggasen n tegrest n tekmamt n S.M. (Sécurité militaire), sirk n « charte nationale » n 1976, tanekra deg uzzlen idammen di 1988 ideg mmuten d imeyyaten, ṭṭrad n irebraben imeṭṭurfan (FIS, AIS, GIA, GSPC…) mgal tamurt n Lezzayer di 199O-2000 i yeglan nnig n 250 000 yemdanen, nnger n Tefsut taberkant n 2001 deg mmuten nnig 125 n yemdanen, tanekra n Hirak n 2019 swayes usment tmura n ddunit s wudem-nni d-fkant tikliwin n  Izzayriyen deg ubrid n talwit, n tezdeg, n leqder… 

Ass-a, imsudsen/’’les stratèges’’ imaynuten n tmurt n Lezzayer zun snulfan-d abrid amaynut, « les assises de la société… », swayes ara seddun Izzayriyen « yiwen-deffir-wayeḍ » (2).

Mačči d abrid issuffuɣen.

Ma yella adabu yellan ass-a inwa s tkerkas akked tuqqna n Izzayriyen ara yessinef neɣ ara yeg afrag i uḥemmal n umussu n imeṭṭurfan inselmen (les islamistes), nezmer ad d-nini, d tazmert kan i yasen-ittak simal, d arekkel i yettrekkil tasertit n ddaw tmurt n imeṭṭurfan iteddun ad rren yal azzayri d axuni-nsen, mačči d aɣerman n tmurt. D win i d iswi n udabu yellan ass-a ?

Mačči s tsertit n tekmamt n yal win d-ineṭqen s leqder, n yal win yuran aḍris iweznen, n win d-isnernan tamussni s yedlisen (amedya n Koukou Editions, Tafat editions, …) (3), ara tqabel tmurt ayen n dir i d-iteddun ɣer sdat…

Timetti taɣermant/société civile d tagejdit n tmurt 

Di tmura igan azal i yiɣerman/citoyens n tmurt, d tilelli n yemdanen, d izerfan akken ad gen yal tuddsa, yal tiddukla i walan tessefk-asen di tmeddurt-nsen, i yesbedden tamurt. 

Di tmura irebḥen, d imelyan n yemdanen i iqeddcen yal ass di tdukliwin n yal annar. Maca, ur llin ddaw udabu, ur llin ddaw laânaya n udabu zun d iqeddacen-is, ur cudden deg ufus n temsulta n tmurt zun d « ixbarjiyen » !

Tadbelt/administration n tmurt tbedd-asen kan d afud, akken kan ad asen-tefk ayen issefken d tallalt, s tedrimt neɣ s wayen nniḍen (tizeɣwa, …), akken ad ddunt temsal akken iwata. Ayen i gant tdukliwin, d ayen d-ineɣsen di taẓayt i tedbelt.

D win id abrid i yessefken ad t-taɣ tmurt n Lezzayer. Ilmend deg ad tesɣim Izzayriyen zun d ixuniyen-is, s tiɣri n « Qqim a mm-is Uzzayri ! », issefk ad tger tiɣri-nni i tettraǧu tmurt acḥal, tin i yesmermzen yakan deg idurar :  

« Ekker a mmi-s Umaziɣ… ! ».

Aumer U Lamara 

Timerna / Notes :

1. Assises nationales de la société civile lancées à Tizi Ouzou :

2. Tadyant n 1970 : di yiwet tesnawit di Lezzayer, yiwen waâssas n inelmaden (maître d’internat) iteddu ad yawi sin inelmaden innuɣen, ɣer unemhal/proviseur n Tesnawit.

Inṭeq ɣur-sen s wurfan : « En rang deux pas deux, et avancez ! ». 

Tasertit n FLN tneṭṭeḍ !

3. Tiẓrigin Koukou Editions akked Tafat Editions ttwakksent diɣ di tmesrit n udlis, SILA 2025, di Lezzayer tamanaɣt, am akken teḍra di 2024 d 2023 :

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