La Croatie est devenue la 30e nation qualifiée pour la Coupe du monde 2026 (11 juin-19 juillet), la première organisée dans trois pays (Etats-Unis, Canada et Mexique) et dans un format élargi à 48 équipes.
Le point sur les pays déjà qualifiés:
– Pays hôtes, qualifiés d’office : Etats-Unis, Canada et Mexique (3)
Les autres nations qualifiées:
– Zone Asie (AFC) : Australie, Corée du Sud, Iran, Japon, Jordanie, Ouzbékistan, Qatar, Arabie Saoudite (8)
– Zone Océanie (OFC) : Nouvelle-Zélande (1)
– Zone Amérique du Sud (Conmebol) : Argentine, Brésil, Colombie, Equateur, Paraguay, Uruguay (6)
– Zone Afrique (CAF) : Tunisie, Algérie, Maroc, Egypte, Ghana, Cap-Vert, Afrique du Sud, Sénégal, Côte d’Ivoire (9)
– Zone Europe (UEFA) : Angleterre, France, Croatie (3)
Le Cap-Vert, l’Ouzbékistan et la Jordanie disputeront l’été prochain la première phase finale de Coupe du monde de leur histoire.
Les 48 nations participantes seront réparties en douze poules de quatre équipes dont les deux premières seront directement qualifiées pour les 16e de finale, inédits dans l’histoire de la Coupe du monde. Les huit meilleures troisièmes compléteront le tableau.
Le match d’ouverture est programmé le 11 juin 2026 au stade Azteca de Mexico. La finale aura lieu le 19 juillet au MetLife Stadium, dans le Grand New York.
Inside DZ Mafia, au cœur du gang narco mafieux est une enquête saisissante dans les mailles de cette organisation criminelle qui gangrène par ses trafic et ses crimes Marseille et des villes du sud de la France.
Glaçante enquête
Marseille, 2023. Une ville où le soleil éclaire les façades mais ne chasse pas les ombres des quartiers populaires, où la mer murmure derrière les murs tagués de peur et de rage. C’est dans ce décor que surgit la DZ Mafia, une organisation criminelle qui s’impose avec brutalité, frappant vite, frappant fort, et étendant son emprise maléfique bien au-delà de la cité phocéenne. Jean-Michel Verne, journaliste et auteur de Inside DZ Mafia, plonge au cœur de cette mécanique implacable, où la jeunesse devient arme, où la violence se transforme en capital, et où chaque silence pèse comme une menace.
Qu'on se le dise, ce gang criminel ne recule devant rien pour arriver à ses fins. Acheter le silence d'individus, d'habitants, menacer, torturer.. tuer.
Le point de départ de cette enquête est une vidéo glaçante qui circule sur les réseaux sociaux. Mars 2023 : Rayan, un proche du clan Yoda, rival historique, est exécuté devant l’objectif. Matteo, adolescent alors âgé de quinze ans, est identifié comme le premier “killer” de cette organisation. Ce moment marque la mutation : le narcobanditisme des années passées cède la place à un narcoterrorisme qui ne se contente plus de contrôler le trafic. Il s’agit de régner sur les esprits, d’imposer la peur, de transformer les rues en théâtre de terreur, et de faire de l’argent une loi plus forte que celle de l’État. Verne raconte comment ces adolescents, formés parfois via des tutoriels en ligne, tirent aveuglément, déclenchant une violence collatérale qui n’épargne ni les innocents ni les passants.
L’enquête de Jean-Michel Verne révèle une organisation fluide mais efficace, structurée comme une entreprise internationale : l’approvisionnement en cocaïne, l’extorsion, le blanchiment, la logistique… chaque pièce a sa place. Les opérations coordonnées – incendies devant des prisons, attaques ciblées – montrent une sophistication qui dépasse de loin les mafias locales. Les relais identifiés en Algérie, au Maroc et à Dubaï assurent mobilité et résilience. La DZ Mafia a transformé des jeunes des cités en véritables chefs d’orchestre du crime, défiant les forces de l’ordre et dépassant les figures historiques du milieu corso-marseillais, aujourd’hui désarmées face à cette ultraviolence connectée.
Courageux et rigoureux, l’auteur ne se contente pas de relater les faits : il raconte le processus même de son enquête, les nuits passées à croiser documents judiciaires, témoignages et données numériques. C’est une traque de la vérité à travers les méandres d’un système qui se déploie sur plusieurs continents, où chaque connexion, chaque transfert d’argent, chaque fusillade est un maillon d’une chaîne qui échappe à la justice traditionnelle.
Jean-Michel Verne offre au lecteur le cheminement de l’investigation, révélant les méthodes qui permettent de reconstituer l’architecture interne d’une mafia devenue internationale.
La DZ Mafia n’est plus confinée à Marseille. Ses ramifications s’étendent à Nice, Nîmes, Valence, Dijon et Hyères. Le groupe ne conquiert pas seulement les territoires, il vend ses services : fusillades, extorsions, logistique, exfiltration. Les jeunes tueurs, les femmes en coulisse, les dirigeants à distance : tout fonctionne comme un système où la mort et l’argent se répondent. Les communications cryptées, comme l’application Sky ECC, illustrent la modernité de ce crime, capable de se coordonner simultanément en Europe et au Maghreb, défiant les limites physiques et légales.
L’État tente de réagir : couvre-feux, saisies, interdictions de territoire. Mais le malheur est dans le vide laissé par la lenteur de la loi. La DZ Mafia, riche et organisée, gravit les échelons et devient une menace majeure, selon l’Office anti-stupéfiants. Verne souligne que couper les flux financiers serait le seul moyen de freiner la machine. Jusqu’à ce jour, l’argent continue de nourrir la violence, le chaos et la peur.
Inside DZ Mafiaau cœur du gang narco-mafieux n’est pas un simple récit de faits divers. C’est une plongée dans l’âme sombre d’un système criminel, un récit où la poésie se cache derrière la brutalité, et où le malheur s’invite au quotidien. Pour le lectorat algérien, francophone, en Algérie, en France ou ailleurs, ce livre offre un témoignage unique : celui d’une criminalité qui défie les frontières, les lois et le temps, et celle d’un journalisme capable de la suivre, de la décrypter, et de la raconter avec humanité et précision.
Tamurt irran takmamt i umedyaz, i t-igren di tesraft, ur tezmir ad tili d tamurt gar tmura i igan azal i umdan, d argaz neɣ d tameṭṭut, akken ibɣu yili.
Ur tezmir ad taɣ amkan deg igerwan ibedden d talast gar izerfan akked yal tasnareft/dictature.
S tuqqna n Mohamed Tadjadit di 5 iseggasen n unekraf, tamurt n Lezzayer tekcem aluḍ-nni n yir ammus (1).
Akken bɣunt ilint tecrurin i yas-d-aâllqen akken ad as-sbibben yal tamsalt, zun ikker-d d acengu n tmurt-is, ass-a yiwen Uzzayri ur ittamen tikerkas-nni.
Tamsalt tefra, ur telli tagut : « taɣdemt n tmurt-nneɣ teqqen Mohamed Tadjadit akken ad as-rren takmamt, akken ad issusem ».
Maca, ur izmir yiwen ad yerr takmamt i umedyaz di tiɣri-s, di twuɣa-s i tayri n tmurt-is. Nnan-t imedyazen sdat-s :
Eǧǧet-iyi abrid ad aâddiɣ
Iwumi iyi-tugadem
…
Ifasssen ur kkaten ara
I tira iwumi laqen (2)
….
Azekka ad t-inin imedyazen ara d-ikkren, s tiɣri yugaren tin illan ass-a, ad iddu ssut-nsen, ad izger akkin i tɣilla.
Maca, maca… tasusmi n tmurt ass-a ur telli d ayamun ad d-iglun ayen ilhan.
Maca, ur iẓri yiwen ma d tin zun n tidderɣelt, n ‘’tesmeḍ n wul’’ n waṭan i d-innulfan, neɣ d tin kan n usemnenni n wurfan, tirint nnig tayeḍ, ar d-yaweḍ wass-nni ideg ara yaɣ uḥeǧǧaǧu ameqqran n waklan idduklen di ddra n tlelli-nsen…
Tamawt :
Si berru n Boualem Sansal si lḥebs deg was n 13/11/2025, iteddu wawal, zun d ayen issewhamen : « amek adabu d-ibran i Boualem Sansal, ikkat s wa ijebber s wa, deg wass-is iwwet Mohamed Tadjadit s 5 iseggasen, amek ? ».
Tidet kan : tuṭṭfa n Sansal ɣer lḥebs d laâr, berru i yas-d-bran d aârayen, am wawal-nni n umedyaz (3) !
D tamsalt n wass-a i yessefken ad teg talast gar teɣdemt/justice akked tsertit : asmi ara tbeddel teɣdemt n Lezzayer, ur tettili d taqeddact n tsertit, ass-nni ad ikkes wugur d ameqqran ɣef tmurt…
Aumer U Lamara
Timerna / Notes :
1. Tiɣimit n teɣdem n Dar El Beida (tribunal criminel) n wass n 11/11/2025, tefra s tefgurt/peine n 5 iseggasen n unekraf/lḥebs, akked 200 000 DA i Mohamed Tadjadit.
2. Asefru n umedyaz Lhacène Ziani ; d asefru i cnan yakan ‘’Ideflawen’’.
3. D awal n umedyaz ameqqran, Yusef U Qasi (1680 – 1740 ?), asmi yas-inna yiwen ilemẓi :
– A Dda Yusef, ad nemaâbbar ?
Nnan, irra-yas Yusef U Qasi :
– Ma nemaâbbar di sin, akken i teffeɣ taâkes : ma ugareɣ-k, ad as-inin « ẓer kan, d laâr, irna-t umɣar ! », ma tugareḍ-iyi, ad as-inin : « ẓer kan, d aârayen, ikker ad imaâbbar akked umɣar ! ».
Avant même son retour en Europe, Manon Aubry a lancé un avertissement clair. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée française a déclaré :
« Alerte : Israël veut m’arrêter pour avoir montré la réalité de l’occupation en Palestine. Je suis en Cisjordanie, occupée illégalement selon le droit international. Je ne céderai pas à leurs menaces. Interpellez les autorités : votre relais est ma protection ! »
Cette prise de parole, d’une rare gravité, éclaire le contexte de son déplacement et la portée de son témoignage. Elle affirme être visée pour avoir révélé, depuis le terrain, ce qu’elle décrit comme un système d’apartheid assumé.
De retour d’une mission en territoires occupés, Manon Aubry raconte une Palestine morcelée, surveillée et étouffée. Hébron, Silwan à Jérusalem-Est, et le village chrétien de Taybeh composent un triangle saisissant où se déploie un contrôle multiforme : militaire, administratif, territorial. À ses yeux, ces trois lieux racontent la même histoire : celle d’un peuple vivant sous un régime de domination qui ne dit plus son nom.
Hébron : une ville coupée en deux
À Hébron, la séparation est visible à chaque rue. Les colons circulent librement ; les Palestiniens, eux, avancent au rythme des checkpoints, des fouilles et des restrictions. Boutiques fermées, rues désertées, miradors surplombant les maisons : l’espace public est quadrillé. Pour une mère qui accompagne son enfant à l’école ou un travailleur qui se rend à son emploi, chaque déplacement devient un acte d’endurance.
« La ville ressemble à une carte postale déchirée », confie Manon Aubry, frappée par l’abîme qui sépare les deux réalités coexistant sur un même trottoir.
À Silwan, autre scène de cette géographie fragmentée, près de 40 000 habitants vivent sous la menace permanente d’expulsion. Les maisons sont numérotées comme on coche une liste. Certaines voient leurs fondations fragilisées par des tunnels creusés sous leurs pieds au nom d’un projet archéologique destiné à réécrire la ville au bénéfice des colons.
Ici, explique Aubry, « le projet n’est pas seulement de contrôler le présent, mais de réécrire le passé ». L’urbanisme devient un instrument politique, une manière de réduire progressivement l’espace palestinien jusqu’à le rendre inhabitable.
Taybeh : l’étouffement silencieux
Dernier bastion chrétien de Cisjordanie, Taybeh vit un encerclement plus discret mais tout aussi implacable. Les habitants sont isolés, pris au piège par des routes interdites, des postes militaires et une liberté de circulation réduite au minimum.
Les jeunes grandissent dans l’incertitude, les projets se heurtent aux restrictions, mais la communauté continue de préserver ses traditions, son hospitalité et sa foi. Le village tient, malgré tout.
Pour Manon Aubry, ces trois étapes ne sont pas des exceptions : elles forment un système de domination intégré, où tout — le droit, la géographie, la force militaire, les infrastructures — est conçu pour limiter le développement palestinien, entraver la circulation, diviser les territoires et épuiser la résistance.
« Rien n’est laissé au hasard », affirme-t-elle.
Ce qui la frappe le plus, pourtant, ce ne sont pas les dispositifs de contrôle, mais la dignité des Palestiniens. Les mères qui rebroussent chemin plutôt que de laisser un soldat humilier leur enfant. Les familles qui rebâtissent les murs détruits. Les jeunes qui continuent de rêver malgré un horizon cadenassé.
« Leur résistance est une manière de dire au monde que la vie continue », dit-elle.
Un témoignage sous pression
Le message publié sur X, où elle dit craindre une arrestation, souligne la tension qui entoure son déplacement. Une élue européenne déclarant publiquement être menacée pour avoir documenté une situation d’occupation : l’alerte est lourde de sens.
Ses soutiens estiment que cette pression vise à dissuader toute voix internationale trop critique. Les autorités israéliennes, pour l’heure, ne réagissent pas officiellement.
Mais le récit qu’elle rapporte ne laisse pas indifférent. Derrière chaque checkpoint, chaque maison promise à la destruction, chaque route interdite, il y a des existences et une résilience qui force le respect.
Et c’est précisément ce qu’elle affirme avoir voulu montrer : la réalité d’un apartheid quotidien, vécu par des millions de Palestiniens depuis des décennies.
Tebboune et Chanegriha : une diarchie sans vision et hors d'âge.
On nous promet modernité, autosuffisance et numérique triomphant. En réalité, tout coince : les ingénieurs manquent, les compétences fuient, et les prix des hydrocarbures vont glisser vers le bas. La question n’est plus “que faire ?”, mais “que restera-t-il à sauver ?”.
Il faut vivre ici pour comprendre ce paradoxe : en Algérie, tout commence bien, tout est annoncé fort… et tout se grippe au moment de faire. Les stations de dessalement se multiplient sur les plans, mais l’eau reste rare. La numérisation s’affiche comme priorité nationale, mais sans les ingénieurs capables de la porter. L’autosuffisance alimentaire est proclamée chaque saison, pendant que les produits de base s’arrachent au prix fort. Et au milieu de ces urgences qui s’entassent, le dinar glisse vers son plus bas niveau, signe d’une économie qui souffle déjà avant d’avoir avancé d’un pas.
Chez nous, ce n’est jamais l’idée qui manque : c’est la capacité à la transformer en réalité.
Pendant que le monde prépare déjà 2026, nous préparons des discours. Une poudre sans effet, longtemps utilisée comme calmant collectif, désormais réduite à un mensonge transparent. Ailleurs, on calcule les équilibres budgétaires ; ici, on calcule les dates des annonces officielles. Et pendant que nous entretenons l’illusion, la nouvelle s’impose : les prix des hydrocarbures vont baisser. Pas seulement le pétrole. Le gaz aussi. Sobrement, mécaniquement, inévitablement. Le marché mondial ne connaît ni l’optimisme patriotique ni les injonctions télévisées : il suit ses courbes, pas nos illusions.
La baisse des hydrocarbures n’est pas nouvelle. Elle reviendra toujours. Ce qui change, c’est notre incapacité à apprendre d’elle. Rappelez-vous : en 1986, elle a fissuré le pays jusqu’à l’effondrement social. En 2014, elle a révélé la fragilité d’un modèle bâti sur le sable. Et aujourd’hui, alors que le cycle revient, nous nous comportons comme si rien n’allait se produire, alors que l’événement obéit pourtant à une régularité d’horloge.
C’est désormais toute l’ère Tebboune, son entourage et son clan qui se retrouvent devant l’épreuve que l’Histoire impose à chaque pouvoir : “Qu’avez-vous bâti pendant que les hydrocarbures vous portaient ?” Et la réponse, une fois de plus, donne froid.
Nous voici en 2025 avec des infrastructures en retard, des compétences en exil, une économie dépendante d’une ressource capricieuse, et des millions de jeunes qui n’y croient plus. Les hydrocarbures ne sont pas le problème.
Le problème, c’est de continuer à les traiter comme une assurance-vie politique plutôt que comme un marché instable.
Notre pays ne manque pas de ressources. Il manque d’organisation. Il ne manque pas d’idées. Il manque de continuité. Il ne manque pas d’intelligence. Il manque d’un État qui lui fasse confiance.
On parle de souveraineté alimentaire, mais on n’arrive pas à stabiliser les prix. On parle de transformation numérique, mais les démarches de base s’écroulent devant une simple connexion. On parle de dessalement, mais on manque d’ingénieurs. On parle beaucoup. On réalise peu.
Et l’exil comble la différence.
Les élites ne partent pas parce qu’elles n’aiment pas ce pays. Elles partent parce qu’on ne leur permet pas d’y travailler. Elles partent parce qu’on aime les compétences tant qu’elles restent silencieuses. Elles partent parce qu’on confond la loyauté avec l’obéissance. Le départ de nos talents n’est pas un dommage collatéral : c’est un diagnostic.
Alors oui, 2026 arrivera comme toutes les autres années où la manne des hydrocarbures s’est effondrée : brutale pour ceux qui croient encore au miracle, évidente pour ceux qui lisent les chiffres.
Ce ne sera ni une malédiction ni une surprise. Ce sera simplement la conséquence d’un pays qui ne fabrique pas son avenir, mais qui attend qu’on le lui livre par pipeline.
2026 n’apportera pas la crise. Elle apportera le miroir. Et dans ce miroir, nous verrons enfin ce que la rente cache depuis soixante ans : un pays qui a tout pour réussir, mais qui refuse de se donner les moyens d’y parvenir.
Même les hydrocarbures, un jour, se lassent d’être les seuls à travailler.
La Coupe d’Afrique des Nations 2025 se tient au Maroc du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Cette 35ᵉ édition marque l’histoire en s’étendant pour la première fois sur deux années civiles. Un total de 52 rencontres sera organisé en 29 jours à travers six villes marocaines, promettant un spectacle footballistique d’exception.
Six villes hôtes et neuf stades pour accueillir la compétition
Le Maroc a mis en place un dispositif d’envergure avec neuf enceintes sportives réparties dans six métropoles. La capitale, Rabat, joue un rôle majeur en accueillant quatre stades, dont l’emblématique Stade Prince Moulay Abdellah qui hébergera la cérémonie d’ouverture et le match décisif. Les autres sites retenus sont Casablanca et son Stade Mohammed V, Agadir avec le Stade Adrar, Marrakech et son Grand Stade, Fès avec le stade de son complexe sportif, et Tanger avec le Stade Ibn-Batouta.
Les rencontres de poules débuteront à 18h00 et 20h30 (heure française), la finale étant prévue à 20h00. Ce planning permettra aux passionnés de football du monde entier de vivre chaque moment clé de la compétition en direct.
Premier tour : dix jours de compétition du 21 au 31 décembre 2025
Le tournoi s’ouvrira le 21 décembre avec la rencontre entre le Maroc et les Comores au Stade Prince Moulay Abdellah de Rabat. Durant les dix journées suivantes, les 24 sélections qualifiées s’affronteront quotidiennement dans des duels opposant têtes d’affiche et formations ambitieuses.
Le premier tour se clôturera le 31 décembre, proposant aux spectateurs un calendrier dense avec de nombreuses rencontres attractives. Chaque formation disputera trois matchs pour arracher sa qualification en huitièmes de finale. Les deux premiers de chaque poule accéderont directement à la phase suivante, rejoints par les quatre meilleurs troisièmes.
Phases finales : du 3 au 18 janvier 2026
Après une pause dédiée aux festivités du Nouvel An, le tournoi reprendra le 3 janvier 2026 avec le début des huitièmes de finale. Ces confrontations à élimination directe se dérouleront dans l’ensemble des villes hôtes, notamment au Stade Ibn-Batouta de Tanger, au Stade Mohammed V de Casablanca, au Stade Moulay Abdellah de Rabat, au Stade Adrar d’Agadir, au Stade du Complexe sportif de Fès et au Grand Stade de Marrakech.
Les demi-finales sont programmées pour le 14 janvier 2026, une à Rabat et l’autre à Tanger. Ces deux chocs majeurs désigneront les équipes qui se disputeront le titre. La petite finale aura lieu le 17 janvier au Stade Mohammed V de Casablanca, suivie du match pour le sacre continental le 18 janvier au Stade Prince Moulay Abdellah de Rabat.
Un rendez-vous historique pour le football africain
Cette édition 2025 s’annonce parmi les plus compétitives de l’histoire de la compétition africaine. Le Maroc, pays organisateur, cherchera à reproduire l’exploit de la Côte d’Ivoire, titrée à domicile en 2024. Les Lions de l’Atlas attendent un deuxième sacre continental depuis leur unique titre obtenu en 1976 et auront à cœur de briller devant leur public.
Cette compétition constituera une formidable vitrine pour le football du continent africain. Les installations sportives de dernière génération , l’organisation méticuleuse et la ferveur des supporters garantiront une ambiance exceptionnelle durant tout le tournoi. Chaque rencontre, chaque réalisation, chaque performance remarquable contribuera à écrire une nouvelle page de cette compétition mythique.
Suivez en temps réel tous les résultats, scores et temps forts de chaque match de la CAN 2025 sur cette page actualisée quotidiennement. Retrouvez également les classements actualisés de chaque groupe et l’historique complet des vainqueurs de la Coupe d’Afrique des Nations.
Atmane Mazouz, président du RCD. Crédit photo : Hamid Arab
Réuni le 14 novembre, le Secrétariat national du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a livré un diagnostic sévère de la situation du pays. Si le parti d’opposition évoque les blocages politiques, le rétrécissement des libertés et les errements diplomatiques, c’est surtout l’état alarmant de l’économie nationale qui concentre l’essentiel de ses inquiétudes.
Un déficit budgétaire « hors norme » qui interroge la soutenabilité financière de l’État
Au cœur des préoccupations du RCD, la loi de finances 2026, présentée comme un révélateur de l’impasse dans laquelle s’enfonce l’économie algérienne. Le déficit annoncé – plus de 9 000 milliards de dinars, soit 54 % du budget global et plus de 22 % du PIB – constitue, selon le parti, un signal critique.
Pour le RCD, de tels déséquilibres « interrogent gravement sur la capacité de l’État à se financer par les voies conventionnelles ». En filigrane, le parti évoque la possibilité d’un retour déguisé au financement non conventionnel, une politique monétaire qui, dans le passé, a contribué à accélérer l’inflation et à fragiliser davantage le dinar.
Un taux de change en chute libre, symptôme d’une crise de confiance
Le communiqué souligne également l’effritement continu du dinar sur le marché parallèle, devenu un véritable baromètre de la défiance. L’écart toujours plus grand avec le taux officiel est interprété comme le signe d’une tension monétaire profonde et d’une perte de confiance généralisée dans la capacité des institutions à stabiliser l’économie.
Le RCD estime que cette situation résulte d’une politique économique « sans vision », marquée par des décisions dispersées, des restrictions tous azimuts et une absence de stratégie de diversification crédible.
Une économie asphyxiée par les contrôles et dépendante d’une rente épuisée
Loin des discours officiels sur la relance, le parti décrit un paysage économique où « l’État subventionne l’échec et taxe la production ».
Dans son analyse, le RCD dénonce un environnement peu propice à l’investissement, où la bureaucratie, l’instabilité réglementaire et la méfiance du pouvoir envers l’initiative privée bloquent l’émergence d’un tissu économique solide.
Les tensions persistantes sur les produits de première nécessité et les intrants industriels sont évoquées comme les conséquences directes d’un système incapable d’assurer la sécurité d’approvisionnement. L’économie, souligne le parti, reste enfermée dans une logique rentière, où le court terme l’emporte systématiquement sur la planification.
Un contexte politique verrouillé qui aggrave l’incertitude économique
Si l’accent principal est mis sur les difficultés financières et structurelles, le parti rappelle que la dégradation économique ne peut être dissociée du contexte politique. Le verrouillage du champ médiatique et partisan, illustré notamment par la lourde condamnation infligée au poète Mohamed Tadjadit, contribue selon le RCD à un climat d’inquiétude et d’anticipation négative.
L’affaire Boualem Sansal, emprisonné puis libéré après une médiation internationale, est citée comme un révélateur supplémentaire d’un système judiciaire « à géométrie variable », accentuant l’incertitude et dissuadant l’initiative dans tous les secteurs, y compris économique.
Une gouvernance économique fragilisée par l’instabilité institutionnelle
Le RCD pointe également les hésitations du pouvoir autour des réformes annoncées : loi sur les partis politiques, code communal, code de wilaya, code électoral… Préparées puis mises entre parenthèses, relancées puis suspendues, ces réformes témoignent d’une lutte interne pour le contrôle des leviers institutionnels, estime le parti.
Cette instabilité aurait un impact direct sur l’économie, en créant un environnement imprévisible pour les opérateurs économiques, nationaux comme étrangers.
Pour le RCD, la sortie de crise passe par un sursaut national. Au-delà du constat critique, le parti appelle à un débat national approfondi, incluant acteurs politiques, syndicaux et société civile, afin d’identifier les voies d’un redressement économique et institutionnel.
Le RCD insiste : aucune relance n’est possible dans un contexte de fermeture politique. La restauration de la confiance, indispensable au redémarrage de l’investissement, passe selon lui par une transition démocratique, l’abrogation des lois liberticides et l’ouverture du champ public.
En filigrane, le communiqué du RCD présente une économie nationale au bord de l’essoufflement, prise en étau entre un déficit budgétaire record, une monnaie en chute libre, un appareil productif fragilisé et une gouvernance jugée incohérente.
Pour le parti, la situation économique ne pourra s’améliorer sans une refondation globale des mécanismes de gouvernance et des institutions politiques.
La peine de mort pourrait être réactivée en Algérie. Photo : DR
Il y a bien longtemps j’avais publié dans le Matin d’Algérie, un article sous le titre, « En finir avec la monstruosité de la peine de mort ». Un parmi tant d’autres à ce sujet dans la presse algérienne mais certainement le plus complet. Suspendue depuis 1993, voilà que le spectre de la mort légalisée revient avec votre proposition.
Aujourd’hui je ne peux m’empêcher de le faire à travers les arguments que j’avais tant défendus et défends encore à propos de ce déni de l’humanisme. Devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), monsieur le ministre de la Justice, vous annoncez le projet de réactivation de la peine capitale, gelée dans son exécution depuis 1993.
Quelques passages seront repris de mon ancien article dans ce journal car sur un tel sujet il ne peut y en avoir d’autres, ni en contradiction avec sa propre conscience ni avec le souci d’en rechercher de nouveaux. Ce serait renier la profonde conviction que est en moi, dans mon éducation, mon instruction et mon très long et difficile chemin pour construire une personnalité humaine digne de la vie qui m’a été offerte. Ce n’est certainement pas pour demander de la supprimer à d’autres
Le faux argument de l’exemple dissuasif
Si nous reprenons les arguments avancés par les partisans de la peine de mort, il en est un qui est des plus fragiles. Selon eux, la peine de mort serait le risque encouru qui stopperait le bras de l’assassin au dernier moment de son projet criminel. Son envie d’échapper à la mort serait bien plus forte que son irrésistible envie de tuer.
Si la peine de mort était si dissuasive, cela se saurait depuis longtemps. Elle n’a jamais eu et n’aura probablement jamais ce pouvoir. De nombreuses études sur la criminalité ont prouvé que la seule raison qui peut éventuellement dissuader l’assassin est le risque d’être confondu et arrêté.
L’argument de la réduction de la violence criminelle dans la société est donc des plus faux car jamais il n’a pu être validé dans l’histoire humaine. En fait, l’argument se retourne aussi facilement car si nous regardons la carte mondiale des exécutions capitales, c’est presque en symétrie que nous découvrons la présence de la violence civile dans les pays qui maintiennent la peine de mort. Aussi bien dans le cas particulier des États-Unis que dans celui de bien d’autres. Ce qui se passe est tout à fait le contraire et il y a souvent un parallélisme évident entre les deux.
L’argument ne peut tenir en lui-même, sans avoir besoin de recourir à l’évidence statistique. Comment peut-on, tout à fait tranquillement, prétendre qu’exécuter un être humain, surtout lorsque cela est public, dissuaderait du crime ? Pas besoin d’assister à une seule heure de cours de sociologie, d’histoire ou de psychologie pour penser que l’effet pervers obtenu est l’inverse absolu de ce qui est prétendu.
Donner la mort au nom du droit et de la justice ?
Drôle de façon de concevoir le droit et la justice qui ont été durement arrachés tout au long des siècles à une conception antique et moyenâgeuse. Ce n’est que récemment, au XIX ème siècle, que certains intellectuels ont réagi et combattu ce qui leur semblait être contraire aux valeurs humaines.
Mais il a fallu très longtemps pour que cette évidence apparaisse aux yeux de très nombreux États dans le monde. Hélas il y a encore beaucoup trop d’exceptions et, plus décourageant encore, des pays qui reviennent à la peine capitale. C’est le cas des Etats-Unis.
Donner la mort au nom du droit et de la justice est un reniement de l’humanisme qu’il faut encore et encore combattre.
Les décisions de justice en matière pénale sont rendues au nom du peuple. Une phrase qui ouvre l’exposé de la sentence. Non, monsieur le ministre, ce n’est pas en mon nom qu’on exécute un être humain. Je ne suis pas né sur cette terre pour cautionner une telle abomination.
La loi du Talion, une réponse aux souffrances infligées aux proches ?
C’est là encore un argument des plus avancés et classiques que reprennent les défenseurs de la mise à mort. Vous dites que devant l’explosion de la violence et des crimes, la société réclame le retour de la sanction par la peine capitale.
Ce serait justice qu’appliquer cette sentence en réponse à l’effroyable souffrance des proches des victimes. L’argument est à priori cohérant avec la notion de justice. Le mot trouve son origine dans une racine latine. Justicia, avec le suffixe –itia qui exprime l’état d’être. Au final, être doté de l’esprit de justice me dit le dictionnaire que j’ai consulté.
Mais comme rien ne peut faire revenir l’être cher ou réparer une monstruosité, la peine de mort est inutile pour faire balance entre une abomination et un appel à une autre. Bien d’autres peines sont assez lourdes pour évoquer le bon droit de la justice. La condamnation à perpétuité est déjà une peine qui prive le criminel d’une très grande partie de sa vie.
Mais, dans la certitude que mon article choquerait beaucoup, je n’irai pas jusqu’à avouer mon opinion qui consiste à dire que la condamnation à la perpétuité est l’équivalent d’une peine de mort (en fait, je viens de le dire). Je suis rassuré que la perpétuité réelle soit inexistante ou rarissime dans son accomplissement.
La justice n’est pas une vengeance et doit répondre à l’inacceptable par de très lourdes peines mais ne pas exiger ce qui n’est pas possible, interdire une vie pour compenser une profonde douleur. La mort ne compense jamais la mort.
La terrible et irréversible erreur judiciaire
Donner la mort est un acte irréversible, que penser d’une erreur judiciaire qui ne pourra jamais être réparée. C’est terrible que cette décision d’enlever la vie à un innocent. C’est l’une des responsabilités les plus lourdes de conséquences que puisse faire la justice humaine.
On pourrait me rétorquer que dans la majorité des cas, l’aveu ou la preuve détruisent l’argument de l’erreur judiciaire. Et pourtant, ni l’un ni l’autre ne sont une certitude. La vérité judiciaire n’est pas la vérité absolue.
La justice humaine peut-elle donner la mort dans ce cas, même rare ? Peut-on évoquer la rareté statistique pour jouer aux dés. Un seul cas suffirait pour enlever à la justice son honorabilité. La rareté constatée par les statiques n’enlèvera jamais les exemples d’erreurs judicaires dans le monde et dans l’histoire de la civilisation humaine.
Les pratiques hors de l’humanité de la mise à mort
L’exécution à mort, c’est comme un concours d’innovation pour spectacle, elle est aussi diversifiée que le génie humain lorsqu’il se met au service du mal. En Chine, lorsque l’exécution est publique et massive, on aligne les condamnés, on les agenouille et on leur tire une balle dans la nuque. En Iran, on accroche la corde à son support et on attise la foule qui se réunit autour pour assouvir sa soif morbide de vengeance (ou plutôt de spectacle). Puis on amène le condamné et on lui passe la corde au cou.
Mais le spectacle ne serait pas si réjouissant si un scénario macabre n’était pas prévu. On fait venir la famille de la victime en pleurs et on lui demande si elle pardonne le crime. Et voilà que le condamné hurle sa demande de pardon avec des gesticulations monstrueusement horrifiantes.
Un suspense fait taire la foule et accélère le pouls des spectateurs, que va décider la famille ? Ce jour-là, pour les besoins d’un reportage télévisé que j’avais vu, on avait préparé le scénario, les parents avaient déjà accordé le pardon. Et lorsqu’ils expriment ce pardon devant la caméra, en direct, voilà que ce pauvre bougre leur cri sa reconnaissance éternelle. Il venait de voir la mort de près.
Mais plus sordide encore, une scène d’un autre reportage vu à la télévision, elle se déroule aux États-Unis cette fois-ci. La responsable de la communication de la prison d’un État installe les membres de la famille dans une pièce où ils sont invités à voir le spectacle à travers une vitre. Pour l’occasion, pas de pardon de dernière minute du gouverneur, il n’y a qu’au cinéma que cela se passe.
L’homme est réellement exécuté, nous ne voyons pas la scène mais celle du retour de notre charmante chargée de communication. Toute souriante, elle commence par : « Alors, vous avez vu, cela a été magnifique ? » Et je m’imagine, encore aujourd’hui, un dialogue qui aurait pu convenir à la même scène car la dame, propre sur elle, semblait tout autant dire : « Vous n’avez rien raté ? Avez-vous vu les gémissements et le dernier souffle ? Vous n’étiez pas trop loin ? Vous voulez boire quelque chose? ».
Voilà qu’arrive maintenant dans le stade sa vedette, le bourreau. Énorme gaillard, cagoulé même si ce n’est pas la honte qui le fait rougir mais la nécessité de l’anonymat. Fonctionnaire de l’État, il s’en retournera à la maison, l’esprit serein d’avoir bien fait son boulot.
Et bien d’autres scènes qui sortent de la civilisation humaine pour entrer dans autre chose, son reniement.
Monsieur le ministre, comment pouvez-vous dormir tranquille avec vos paroles même si elles sont dictées par Abdelmadjid Tebboune (puisque vous le dites) ? Dans le premier cas vous êtes un monstre froid, dans le second, un servile complice d’une monstruosité.
Depuis plus d’une décennie, Michel Valkovic fait le pari audacieux de faire découvrir la littérature grecque moderne au public francophone. Traducteur passionné, éditeur indépendant et amoureux des mots, il a fondé Le Miel des anges en 2013 pour publier des textes de qualité souvent jugés « trop rares » pour les grandes maisons.
Poésie, nouvelles, théâtre, chants populaires… son catalogue témoigne d’une exigence et d’une curiosité sans compromis. Dans cet entretien, Michel Valkovic revient sur son parcours, ses choix éditoriaux, les défis de la traduction et de la diffusion, ainsi que sur ses conseils aux jeunes traducteurs et éditeurs désireux de faire connaître des littératures étrangères peu publiées.
Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous concentrer sur la littérature grecque moderne et à créer Le Miel des anges en 2013 ?
Michel Valkovic : J’ai découvert le grec moderne à trente ans, sans avoir jamais étudié le grec ancien, et suis tombé amoureux de cette langue. Je l’ai apprise avec passion, j’ai découvert une littérature très riche, encore largement méconnue chez nous, et me suis mis à la traduire trois ans plus tard.
J’ai beaucoup travaillé avec diverses maisons d’édition, grandes ou petites, avant de me décider à ouvrir ma propre boutique, pour deux raisons. Je voulais :
— publier certains textes de grande qualité, mais pas assez commerciaux pour intéresser les éditeurs existants ;
— travailler librement, sans être brimé dans mes choix ou devoir négocier à tout moment pour qu’on les accepte.
Le Matin d’Algérie : Pourquoi la poésie occupe-t-elle une place importante dans vos publications ?
Michel Valkovic : La poésie est ce qu’il y a de plus difficile à vendre, donc elle reste sous-traduite.
Celle des Grecs est d’une richesse exceptionnelle en quantité comme en qualité. J’aime la poésie, je m’y plonge comme dans un bain délicieux. Traduire la poésie, c’est difficile, donc passionnant.
Le Matin d’Algérie : Vous publiez également de la prose et du théâtre. Comment sélectionnez-vous ces œuvres et quels critères vous guident ?
Michel Valkovic : Après avoir commencé par la poésie, nous nous sommes étendus à la prose, mais en évitant les romans : n’ayant ni distributeur, ni diffuseur, ni attachée de presse, nous ne pouvons pas leur offrir le public auquel ils peuvent prétendre. Nous nous limitons donc pour l’instant aux nouvelles, or il se trouve que les Grecs ont toujours eu d’excellents nouvellistes. Plus tard encore, nous sommes passés au théâtre, qui se vend encore moins, mais il importe que les textes existent sur papier pour séduire un éventuel metteur en scène.
Le Matin d’Algérie : Vos anthologies couvrent des poètes classiques et contemporains. Comment trouvez-vous l’équilibre entre ces deux époques ?
Michel Valkovic : Nous avons commencé par l’ultra-contemporain : une anthologie de poésie du 21e siècle en six volumes, soixante poètes en tout, et trois recueils présentant des jeunes nouvellistes… La production grecque actuelle est moins connue à l’étranger que celle du passé récent ou lointain, et j’ai toujours beaucoup de plaisir à découvrir de nouveaux talents. Mon envie de tout essayer, tout explorer, m’a bientôt amené à remonter peu à peu dans le passé. Nous avons actuellement une programmation équilibrée entre l’ancien et le nouveau. L’idée, c’est de tout faire connaître.
L’avantage de l’ancien, c’est que les textes tombent dans le domaine public soixante-dix ans après la mort de l’auteur, si bien qu’on n’a pas à payer de droits — les rapports avec les ayants-droits d’un auteur défunt sont souvent difficiles, et quand il est vivant, l’irruption d’un personnage nouveau et redoutable, l’agent littéraire, complique aussi les choses… Je n’hésite pas à retraduire les textes anciens quand je ne suis pas convaincu par les versions existantes. Il existait déjà deux versions d’Erotòcritos, splendide poème d’amour crétois du XVIIe siècle, mais j’ai été le premier à le traduire en vers. Ne pas le faire est selon moi une trahison grave. Je traduis toujours les vers réguliers en vers réguliers, avec les rimes s’il y en a. Mon édition intégrale des poèmes de Cavàfis, la septième, se justifie (entre autres) du fait qu’elle est la seule à respecter le choix du poète, qui a traduit certains poèmes en vers libres et d’autres en vers réguliers.
Le Matin d’Algérie : La chanson et les chants populaires grecs sont également présents dans vos collections. Pourquoi ce choix ?
Michel Valkovic : J’adore la chanson, pour moi ce n’est pas un genre mineur. Et là aussi, la Grèce a des trésors à nous offrir. Le Miel des anges propose quatre recueils de chansons : des chants populaires anciens qui sont des merveilles de poésie, deux volumes d’admirables chants rebètika — l’équivalent grec du blues, du tango ou du fado — et un volume de chansons plus récentes, elles aussi superbes, dont le titre dit tout : Chanson ou poème ?
Le Matin d’Algérie : Quels sont les plus grands défis de la publication d’auteurs grecs pour un public francophone ?
Michel Valkovic : La francophonie publie davantage de textes grecs que les autres zones linguistiques, ne nous plaignons donc pas trop, mais le travail n’en reste pas moins très difficile : l’État grec ne soutient pas nos éditeurs comme il le faudrait et la presse relaie très mal nos efforts. Les grands éditeurs, le Seuil et Gallimard par exemple, ne publient plus de prose grecque. Seules deux maisons de taille moyenne, Cambourakis et Quidam, font du bon travail, avec des collections grecques de qualité.
Le Matin d’Algérie : Comment travaillez-vous avec vos équipes de relecture, de maquette et d’impression pour garantir la qualité de vos ouvrages ?
Michel Valkovic : Le Miel des anges est une structure minuscule. Nous avons démarré à deux, ma compagne et moi. Par chance, elle est graphiste ! Pendant dix ans nous sommes rentrés dans nos frais sur la base du bénévolat, grâce au soutien de diverses institutions. Notre Centre national du livre, notamment, fait un immense effort en faveur de la littérature étrangère. Un grand merci à lui. Il y a trois ans, cependant, j’ai décidé de rémunérer mes collaborateurs. Je paie désormais à peu près décemment mes maquettistes, ma correctrice et d’éventuels traducteurs invités. Nous travaillons depuis le début avec un imprimeur ami, basé près d’Athènes, qui nous sert aussi de distributeur pour la Grèce, et les livres nous arrivent en camion deux fois l’an. Je perds désormais pas mal d’argent, mais sans regret. Ma richesse est ailleurs.
Le Matin d’Algérie : Quels projets récents ou à venir vous enthousiasment le plus pour le Miel des anges ?
Michel Valkovic : Après plus de quarante ans de traduction et douze ans d’édition (130 titres au catalogue !), j’ai réalisé pratiquement tous mes rêves. L’envie de traduire, cependant, est toujours là, et j’attends de l’avenir l’arrivée de nouveaux auteurs qui me surprendront et me raviront — ou la découverte d’auteurs oubliés que je ferai revivre.
Le Matin d’Algérie : Comment voyez-vous l’évolution de l’intérêt pour la littérature grecque contemporaine dans le monde francophone ?
Michel Valkovic : La période de la dictature (1967-1974) a suscité un certain intérêt pour la Grèce, lequel est retombé par la suite. On ne peut pas dire qu’actuellement les lecteurs se précipitent…
Le Matin d’Algérie : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes éditeurs ou traducteurs qui souhaitent faire connaître des littératures étrangères peu publiées ?
Michel Valkovic : Traducteurs, soyez attentifs à ce qui se publie dans l’autre langue. Constituez-vous un réseau d’informateurs fiables. Proposez à nos éditeurs des traductions excellentes. Faites circuler votre travail sur Internet, en créant si vous le pouvez votre propre site. Les poèmes que je mets en ligne sur le mien, www.volkovitch.com, sont allègrement pillés un peu partout sur la Toile. Faites-vous des amis dans le milieu des traducteurs et de l’édition. Ne vous découragez pas. Ayez une obstination démoniaque et une patience d’ange !
Éditeurs, soyez à l’écoute des traducteurs. Ils sont en général bien informés et de bon conseil.
Mehdi Kessaci assassiné par des criminels affiliés au narcotrafic à Marseille.
Le meurtre du jeune frère d’Amine Kessaci, survenu jeudi 13 novembre à Marseille, bouleverse une ville déjà éprouvée par l’escalade des violences liées aux trafics. Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée, tout en reconnaissant que l’hypothèse d’un “message adressé” n’est pas écartée.
Derrière cette formule, une réalité brutale : l’idée que des réseaux criminels puissent viser, non plus seulement des rivaux ou des intermédiaires, mais des proches de figures publiques engagées contre leur emprise.
Mehdi Kessaci, âgé d’une vingtaine d’années, venait de sortir de sa voiture dans le 4ᵉ arrondissement lorsque les tireurs ont fait feu. Il n’avait aucun antécédent judiciaire. Ses proches rappellent son ambition de rejoindre les forces de l’ordre : il devait repasser le concours de gardien de la paix dans les prochaines semaines. Son parcours, loin des circuits de la délinquance, renforce l’idée d’un ciblage délibéré sans lien avec un éventuel contentieux personnel.
Selon le procureur Nicolas Bessone, plusieurs éléments orientent les enquêteurs vers un homicide planifié, exécuté par un commando organisé. La nature des tirs, la rapidité de l’action et la fuite des assaillants sans laisser de trace identifiable évoquent les méthodes habituelles des règlements de comptes liés au narcotrafic. Mais dans ce dossier, l’élément le plus troublant reste le profil de la victime : un jeune homme sans implication criminelle et issu d’une famille militante.
Depuis plusieurs mois, Amine Kessaci, fondateur de l’association Conscience et voix forte contre les réseaux de stupéfiants, faisait l’objet de menaces explicites. Très exposé médiatiquement, il était devenu une figure qui dérange. Ses prises de position contre les trafiquants, ses interventions dans les quartiers touchés, son engagement pour offrir des alternatives aux jeunes ont fait de lui un symbole de résistance citoyenne. Face au risque grandissant, le ministère de l’Intérieur lui avait accordé une protection policière permanente, mesure exceptionnelle pour un acteur associatif.
L’assassinat de Mehdi, son jeune frère, survient donc dans un climat de tension croissante. Pour de nombreux observateurs, il marque une nouvelle étape dans la stratégie des groupes criminels : s’attaquer à l’entourage de figures publiques pour intimider, faire taire, ou rappeler leur capacité à frapper où ils veulent et quand ils veulent. Cette logique de terreur, déjà observée dans d’autres contextes, plonge Marseille dans une inquiétude profonde, car elle touche au cœur même du lien social.
Dans les quartiers nord comme dans le centre-ville, la nouvelle a provoqué stupeur et colère. Les habitants dénoncent une ville prise en otage par des réseaux qui défient ouvertement l’État. Beaucoup y voient l’échec des politiques sécuritaires successives, incapables d’enrayer l’économie de la drogue et les violences qui en découlent. Les acteurs associatifs, eux, s’inquiètent pour celles et ceux qui, comme Amine Kessaci, se battent pour offrir des issues à la jeunesse. Le risque d’un découragement généralisé est réel.
Malgré la douleur, Amine Kessaci a rappelé sa détermination : « On ne se taira pas. » Le parquet, lui, s’en remet désormais à la police judiciaire pour identifier les auteurs et éclaircir les motivations exactes du meurtre. L’enquête devra dire si ce drame est un avertissement ou un acte isolé. Pour Marseille, il s’agit surtout d’un signal d’alarme supplémentaire, dans une ville où la frontière entre crime organisé et vie quotidienne se fait chaque jour plus fragile.
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