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Zinédine Zidane fait vibrer le Vélodrome : un retour historique après 18 ans d’absence

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Zidane
Zidane enflamme le Vélodrome. Crédit photo : Facebook Allez L'OM

Marseille a vécu, dimanche 7 décembre 2025, une soirée que beaucoup n’osaient plus imaginer. Dix-huit ans après sa dernière apparition au stade Vélodrome, Zinédine Zidane a retrouvé la pelouse marseillaise à l’occasion de “The Universe League”, un événement organisé par son neveu, Ryad Zidane.

Le public marseillais, venu en nombre, a assisté à un moment rare, où nostalgie, émotion et spectacle se sont mêlés sans retenue.

Dès 21h, les trois tribunes ouvertes du stade ont explosé de joie. Le virage Sud, fermé pour l’événement mais recouvert de deux tifos des South Winners, complétait un décor entièrement tourné vers l’attente de l’ancien numéro 10 des Bleus. Les premières rencontres, pourtant rythmées et prolifiques, et la prestation des rappeurs Médine, Soprano, Soolking et Alonzo, n’avaient fait qu’attiser l’impatience du public. Tous attendaient le même homme : Zinedine Zidane.

À 53 ans, retiré des terrains depuis 2006, l’ex-meneur de jeu de l’équipe de France s’est offert un retour éphémère mais lumineux. À l’entrée du champion du monde 1998, le stade a basculé dans un enthousiasme unanime. Sur la pelouse, Zidane a retrouvé des partenaires prestigieux, dont Franck Ribéry et Dimitri Payet, heureux de partager ce moment avec celui qu’il a toujours considéré comme un modèle.

Techniquement juste, élégant dans ses déplacements, Zidane a rapidement rappelé ce qui fait de lui une légende. Entre gestes précis et passes millimétrées, il a offert au public des séquences de jeu d’une simplicité déconcertante. Le point culminant est arrivé lorsque l’ancien meneur de jeu a inscrit un but, provoquant une véritable déferlante dans les tribunes. Un instant qui a marqué la soirée et scellé l’émotion collective.

“The Universe League”, mélange de football, de divertissement et de performances artistiques, a rassemblé près de 30 000 spectateurs selon les organisateurs. Au-delà du show, l’événement a surtout permis de mesurer, une nouvelle fois, l’immense popularité de Zidane à Marseille. Lui-même s’est montré touché par l’accueil qui lui a été réservé, saluant à plusieurs reprises la ferveur du public.

Pour la ville, ce retour avait valeur de symbole. Celui d’un enfant de La Castellane, devenu l’un des plus grands joueurs de l’histoire, revenant fouler une pelouse sur laquelle il n’a jamais évolué en club, mais où son nom résonne depuis toujours. En marquant au Vélodrome, Zidane a offert aux supporters un moment suspendu, rappelant que certaines légendes n’appartiennent pas seulement au passé.

Cette soirée restera comme l’un des grands événements sportifs et émotionnels de l’année à Marseille, et, pour beaucoup, comme un rendez-vous inattendu avec une part de leur propre mémoire footballistique.

Djamal Guettala 

Crédit photo : Facebook Allez L’OM
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Bénin : une douzaine de militaires arrêtés après «l’échec» de leur putsch

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Des militaires ont annoncé, ce dimanche 7 décembre 2025, à la télévision nationale, avoir destitué le président Patrice Talon.
Des militaires ont annoncé, ce dimanche 7 décembre 2025, à la télévision nationale, avoir destitué le président du Bénin Patrice Talon.

Des militaires béninois ont annoncé tôt, ce dimanche 7 décembre au matin, sur la télévision publique avoir « démis de ses fonctions » Patrice Talon, qui devait passer la main en avril 2026 après dix ans au pouvoir. Mais, désormais, l’entourage du président affirme que la situation est sous contrôle et que Patrice Talon est en sécurité. Une douzaine de militaires ont été arrêté d’après des sources sécuritaires.

Au Bénin, des militaires ont annoncé ce dimanche matin à la télévision publique avoir démis de ses fonctions le président Patrice Talon. Ces militaires affirment que le Lieutenant-Colonel Tigri Pascal a été nommé président d’un « Comité de la refondation militaire ».

La situation reste confuse à Cotonou où des tirs ont été entendus près dans la zone du port et de la présidence il y a quelques heures. Une source sécuritaire jointe par RFI a très vite évoqué une tentative de Coup d’état en cours. La circulation autour de la présidence est bloquée et des hélicoptères survolent la zone. 

L’armée a repris le contrôle d’après l’entourage de Patrice Talon

Selon plusieurs sources, les mutins se sont d’abord dirigés vers le domicile de Patrice Talon, où ils ont été énergiquement repoussés. Ensuite, ils ont ciblé le palais avant de faire irruption dans les locaux de la radio télévision publique, où ils ont réussi à enregistrer leur message. Le lieutenant-colonel Pascal Tigri est un officier d’artillerie. Il appartient à la garde nationale.

Mais la déclaration n’a plus été rediffusée et le le signal de la chaîne publique Bénin TV ne fonctionne plus, rapporte le correspondant de Rfi à Cotonou.

Une douzaine de militaires arrêtés

« Il s’agit d’un groupuscule de personnes qui ont uniquement la télévision. L’armée régulière reprend le contrôle. La ville (Cotonou) et le pays sont totalement sécurisés », a-t-il dit. « Tout est sous contrôle. Ils n’ont pas réussi à prendre le domicile du chef de l’État et la présidence de la République. C’est une question de temps pour que tout rentre dans l’ordre. Le nettoyage suit bien son cours », a dit à l’AFP une source militaire.

« Au petit matin de ce dimanche 7 décembre 2025, un groupuscule de soldats a engagé une mutinerie dans le but de déstabiliser l’État et ses institutions.Face à cette situation, les Forces Armées béninoises et leur hiérarchie, fidèles à leur serment, sont restées républicaines. Leur riposte a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre. Aussi, le gouvernement invite-t-il les populations à vaquer normalement à leurs occupations », a déclaré à la télévision nationale le ministre de l’Intérieur béninois Alassane Seidou.

D’après l’AFP, qui cite une source militaire, une douzaine de militaires ont été arrêtés. Une première source militaire a fait état de 13 arrestations, tandis qu’une autre a indiqué que « tous ceux qui sont aux arrêts sont des militaires, dont un déjà radié de nos effectifs ». Selon une source sécuritaire, les auteurs de la tentative de putsch font partie des interpellés.

La situation reste incertaine

Les voies d’accès à la présidence de la République sont bloquées par des chicanes. Des policiers sont postés devant et dévient la circulation. Des chars ont été également vu en train de rouler à vive allure en direction du boulevard de la Marina. Ailleurs dans la ville de Cotonou, le trafic est normal. Les cultes se sont tenus dans les églises ce dimanche et les fidèles sont en train de rentrer chez eux en ce moment.

Les Béninois se posent en tout cas de nombreuses questions et multiplient les appels téléphoniques pour comprendre la situation. Ils attendent encore d’avoir une déclaration avec plus de détails et puis peut être un bilan pour savoir s’il y a eu des blessés et des personnes décédées. La vidéo des mutins qui a circulé sur les réseaux sociaux, a décuplé les interrogations, et la déclaration du ministre de l’Intérieur a apporté aux Béninois quelques éclaircissements.

La Cédéao se dit prête à déployer une « force régionale »

Du côté des réactions, la Cédéao condamne fermement cette action qu’elle qualifie de « subversion de la volonté du peuple béninois ». L’organisation ouest-africaine se dit prête à déployer une « force régionale en attente afin de défendre la Constitution et l’intégrité territoriale du Bénin ».

Par ailleurs, la France dément les allégations qui ont circulé selon lesquelles des autorités béninoises auraient trouvé refuge à l’ambassade de France à Cotonou. « Rien de tout cela n’est vrai », explique le Quai d’Orsay, qui affirme suivre « la situation au Bénin avec attention ».

L’Union africaine (UA) a quant à elle affirmé condamner « fermement et sans équivoque » la tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon et a appelé les militaires à rentrer dans leurs casernes. Le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a également exhorté, dans un communiqué publié sur X, « tous les acteurs impliqués dans la tentative de coup d’État à cesser immédiatement toutes actions illégales » et à « retourner sans attendre à leurs obligations professionnelles ».

RFI

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Le syndicaliste Ali Maâmri condamné à 15 ans de prison

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Ali Maâmri,
Ali Maâmri. Crédit photo : DR

La condamnation du syndicaliste indépendant Ali Maâmri à quinze ans de prison n’est pas une affaire judiciaire parmi d’autres. Elle révèle une dérive profonde : l’usage croissant des lois antiterroristes pour faire taire ceux qui défendent, pacifiquement, les droits des travailleurs.

Ali Maâmri n’est ni un criminel ni un agitateur. C’est un syndicaliste connu, fondateur de la SNAP de la culture et membre actif de la Confédération syndicale des forces productives (COSYFOP). Pendant des années, il a dénoncé les abus au sein de son secteur et défendu les employés contre les pressions administratives. Ce travail, légitime et indispensable dans un État qui se dit respectueux des libertés publiques, lui vaut aujourd’hui un prix démesuré.

Arrêté sans mandat le 19 mars 2025, disparu pendant quatre jours, Ali Maâmri a affirmé avoir subi tortures, coups et pressions pour qu’il signe des « aveux ». Une plainte a été déposée. Aucun enquêteur ne s’est déplacé. Personne n’a été auditionné. Silence total.

Puis vient le verdict du 29 octobre : quinze ans de prison, prononcé au terme d’une procédure vidée de ses garanties élémentaires. Les accusations – « terrorisme », « diffusion d’informations classifiées » – reposent sur des écrits syndicaux, des publications Facebook et une discussion interne autour d’un document administratif. Autrement dit : sur l’exercice même d’un droit que la Constitution garantit, et que les conventions internationales protègent. Un attirail législatif habituel brandit par une justice qui s’est muée en bras répressif.

La condamnation d’Ali Maâmri n’est pas une erreur judiciaire. Elle s’inscrit dans un climat de terreur généralisée où le travail syndical indépendant est systématiquement traité comme une menace. Les pressions, dissolutions, arrestations et poursuites répétées témoignent d’une volonté claire : neutraliser les voix qui refusent de se soumettre.

Dix-neuf organisations internationales, dont Amnesty International, EuroMed Droits et l’Observatoire international des droits humains, appellent à la libération immédiate d’Ali Maâmri, condamné à 15 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « divulgation d’informations classifiées ».

Shoaa, dans le cadre de sa campagne #حرروا_أصوات_الحرية, rappelle une vérité simple : un pays n’a pas peur des terroristes imaginaires ; il a peur des travailleurs organisés. Ceux qui réclament transparence, droits et dignité. Ceux qui refusent la peur comme mode de gestion.

Ali Maâmri doit être libéré. Son procès doit être revu. Et l’Algérie doit sortir de cette logique dangereuse où le syndicaliste devient l’ennemi, et où le droit devient un outil de rétorsion.

Mourad Benyahia

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Lezzayer mačči d «le royaume arabe » !

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Ben Bella, Abdenasser yakk d Bourguiba.
Ben Bella, Abdenasser yakk d Bourguiba.

« Royaume arabe », d awal n Napoléon III, i yenna asmi d-yusa ɣer tmurt n Lezzayer tikkelt tamezwarut : « Notre colonie d’Afrique n’est pas une colonie ordinaire, mais un royaume arabe » / akal-nneɣ di Tefrikt, ur telli d tahrest n menwala, maca d tagelda taârabt » (1).

Ma nesmekta-d awal-a, akken kan ad naweḍ ɣer uẓar n wugur ameqqran ur nefri di tmurt n Lezzayer, am akken ur ifri diɣ di tmura nniḍen n Tamazɣa : d ugur n tmagit/identité n nnig 100 imelyan n yemdanen.

Ma yella ugur amezwaru ikka-d si tmuɣli n temharsa n Fransa, zun mačči ɣer Tefrikt n Ugafa i d-kecmen di 1830, nutni kecmen ɣer tmurt taârabt n Saâudya, akken ad d-slalen tagelda taârabt, si Surya ar Lezzayer, tikerkas timeqqranin rnant-d si tlalit n ikabaren n Merruk, Tunes d Lezzayer : akabar n Parti du Peuple algérien (P.P.A.), akked ‘’tejmaât n Laâulama’’.

Talalit n PPA di 1937, d tuɣalin ɣer deffir, ma neqren-it ɣer uakabar amezwaru n timmunent/indépendantiste, Etoile Nord-Africaine (E.N.A.) n 1926, acku yella d tamuɣli n tlelli n Tefrikt n Ugafa, s tmagit n Tefrikt n Ugafa.

PPA ikcem aḍar afus di taârabt-tinneslemt, acku Messali yella di Lezzayer, kecmen deg-s imeɣnasen n tinneslemt, tekcem-d tsertit n Liga aârabya n Chakib Arslan (i yellan imir-nni di tmurt n Swis).

Abrid n tikerkas n PPA-MTLD, iban-d ugar di Tezɣent/crise n 1948-1949, asmi yefka tazrawt/memorandum i tejmaât n ONU, anida yura « l’Algérie existe depuis le 7eme sièle » / Lezzayer tella si lqern wis 7 ». Messali ikkes akkin nnig 30 n leqrun n umezruy n tmurt.

Tazrawt-nni iqublen tasertit n Messali, « Lezzayer tilellit ad tidir » (2), akken ad yili uskasi deg ukabar, ad d-tuɣal tsertit n PPA ɣer ubrid n Lezzayer tazzayrit, s umezruy-is d tmagit-is, tesban-d ugur ameqqran iteddun ad issemɣer deg umussu aɣelnaw. Tikerkas snernant ɣer sdat.

Wid idduklen deg usalu n taârabt-tinneslemt (PPA n Lezzayer, Istiqlal n Merruk, Destour n Tunes) ur qqimen aâzlen di yal tamurt n Tefrikt n Ugafa, maca sbedden tagejdit n tsertit-nsen : « Bureau du Maghreb Arabe » di Lqahira, win deg llan bedden d iqeddacen : Mohamed Khider, Allal el Fassi akked Bourguiba. Si 1947, mi d-ikcem Abdelkrim El Khettabi si tegzirt n La Réunion, sekcemn-t-id ɣer ugraw-nsen, slulen-d « Mouvement de Libération du Maghreb arabe ». Mi yeṭṭef adabu Djamal Abdel Nasser di 1952, ifka-yasen tallalt/aide ugar, acku tedda akked tsertit-is. Din i teqqen !

Di Merruk, armi d 1947 i yessaweḍ ukabar n Listiqlal ad d-issekcem selṭan Mulay Muḥemmed Ben Yusef (Mohamed V) ɣer tsertit n taârabt-tinneslemt.

Inna-t deg inaw-is, « discours de Tanger » : Merruk d tamurt taârabt, ad tekcem deg ugraw n tmura taârabin… » (3).

Ass-a, d zeddi/union neɣ d beṭṭu/séparatisme ?

Ass-a, Tafrikt n Ugafa, ad teddu deg usalu n Tamzaɣa, ad tesdukel timura yellan deg-s akken ad d-ilal ugraw ameqqran n nnig 100 imelyan n yemdanen, ad yili d win ibnan ɣef tidet mačči ɣef tkerkas n « Maghreb arabe », neɣ ad taɣ abrid-nniḍen n nnger-is.

Abrid-nniden, d win deg kecmen ikabaren n beṭṭu, d win iran ad d-islal « Tagduda n Arif », akked win iran ad d-islal « Tagduda n Kabylia ».

Uguren n tmuɣli-nsen mačči yiwen :Beṭṭu ur d-irennu tazmert i d-tettak yal tadukli.

Tasertit n beṭṭu ad teldi tabburt i yimussuten n taârabt-tinneslemt akken ad d-slalen di yal tamnaṭ ‘’Lxalif aârab-inneslem’’ iṭṭfen di tinneslemt nnig wayeḍ. D imelyaren n Saâudya, n Qatar, n Emirates ad d-inneɣlen ɣer tmurt. Ad d-aɣen imenzan/ mercenaires si yal tamurt, akken ad srewten di Tamzɣa, ad tebḍu d iḥedren n ccwal. Amedya n tmurt n Sudan ass-a, iban ur iffir…

Yiwen ubrid i yellan : d abrid n tdukli

Di tsertit, llan wid ittazzalen akken ad frun uguren illan, s tazzla, netta d timerna i d-rennun uguren imeqqranen (« appliquer de mauvaises solutions pour de vrais problèmes »). Akken i tderru yal tikkelt deg zun reglen-d iberdan :

Iḍelli, di temharsa n Fransa, « tajmaât n Laâulama » (les oulémas) nnan : « Fransa ur teteffeɣ si tmurt n Lezzayer ; issefk kan ad nessexdem tinneslemt-nneɣ ddaw uzaglu n temharsa… ». Snulfan-d apartheid meqlubi, beṭṭu gar yinselmen akked Irumyen, ddaw udabu n Fransa !

Ass-a, ikabaren n Arif akked Kabylia, nnan « ur izmir yiwen ad issevli tasertit n taârabt-tinneslemt » n wid iḥekmen tamurt (agellid Aâyalawi di Merruk, iserdasen akked ‘’system FLN’’ di Lezzayer, …).

D tamuɣli iteddun ad tefren asafar ara yenɣen win yuḍnen, mačči d ddwa ara t-isseḥlun.

A win yufan ad neddu deg ubrid-nni yessuffuɣen, ad nini ass-a :
« Nezmer-as ɣas yessawen ».

Aumer U Lamara

Timerna / Notes :

  1. « Notre possession d’Afrique n’est pas une colonie ordinaire, mais un royaume arabe ».
    Napoléon III, le 19 septembre 1860 à Alger, lors de son premier voyage en Algérie conquise (le 2eme voyage aura lieu en 1865).
    Napoléon III a aussi ajouté : « La mission de la France consiste à élever les Arabes à la dignité d’hommes libres » !!!
  2. Tazrawt « L’Algérie libre vivra » / Lezzayer tilellit ad tidir ». Uran-tt 5 yimeɣnasen n PPA : Ali Yahia Saïd/Sɛid, Mabrouk Belhocine, Yahia Henine, Sadek Hadjares, Saïd Oubouzar.
  3. Discours de Tanger : Prononcé le 10 avril 1947 par le sultan du Maroc, Mohammed Ben Youssef (Mohammed V), qui s’exprimait publiquement dans le jardin d’El Mendoubia, le discours de Tanger présente le Maroc comme un pays arabe lié aux autres pays musulmans et se réfère à la Ligue arabe… À plus lointaine échéance, le discours de Tanger souligne le caractère dynastique du nationalisme marocain qui s’organise autour du souverain, situation originale par rapport à celle de la Tunisie ou de l’Égypte… (JM. Chanmpion).
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L’ONG Shoaa appelle à la libération de Mira Moknache

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Mira Mokhnache
Mira Mokhnache. Crédit image : Mira Mokhnache

L’organisation Shoaa pour les droits de l’homme, une ONG algérienne basée en Europe, a appelé, dans une déclaration rendue publique, à la libération immédiate de Mira Moknache, enseignante universitaire et militante connue pour son engagement en faveur du mouvement Hirak et pour sa défense d’un État fondé sur la dignité, la justice et l’égalité des droits.

Pour l’organisation Shoaa, la détention de l’universitaire Mira Mokhnache illustre une dérive préoccupante dans le traitement judiciaire réservé aux voix critiques en Algérie.

Arrêtée le 18 juillet 2024 après une série de convocations et d’interrogatoires jugés arbitraires, Mira Moknache est placée depuis en détention provisoire sur la base d’accusations d’atteinte à l’unité nationale et de terrorisme, invoquant les articles 87 bis 3 et 87 bis 4 du code pénal. Des chefs d’inculpation que les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement comme des instruments de répression visant à faire taire les militants pacifiques.

Selon Shoaa, les pressions exercées contre la militante de l’identité amazighe se sont intensifiées à partir du 4 juillet 2024, lorsqu’elle a été convoquée par la police judiciaire d’El-Kseur (Béjaïa) dans deux affaires liées à des positions politiques et à des prises de parole en matière de droits humains exprimées sur les réseaux sociaux. Une seconde convocation suivra rapidement, aboutissant à sa garde à vue au siège de la Sûreté de wilaya de Béjaïa, puis à son transfert à Alger pour être présentée devant le juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed.

Pour Shoaa, le traitement réservé à Mira Moknache révèle un phénomène plus large : la vulnérabilité particulière des femmes engagées dans la vie publique. L’organisation souligne que les militantes font souvent face à une « double répression » : en tant qu’opposantes politiques et en tant que femmes occupant un espace public encore largement contraint. Campagnes de harcèlement, interrogatoires répétés sans base juridique solide, pressions sociales et recours à l’arsenal judiciaire constituent autant de leviers mobilisés pour dissuader l’expression critique féminine.

Dans le cas de Mira Moknache, souligne Shoaa, aucun acte criminel n’a été établi. La militante n’a ni incité à la violence, ni menacé l’ordre public. « Sa seule faute est d’avoir exercé son droit à une expression pacifique », affirme l’organisation, qui estime que cette détention vise bien au-delà de sa personne : elle constituerait un avertissement adressé à toute voix dissidente, féminine ou non, revendiquant une Algérie plus libre.

À travers sa campagne « Libérez les voix de la liberté », Shoaa affirme que l’État a la responsabilité de garantir la protection des opinions divergentes, non de les réprimer. L’organisation considère que la poursuite et l’incarcération prolongée de Mira Moknache témoignent d’un rétrécissement préoccupant de l’espace civique et d’une fragilisation des droits fondamentaux, en particulier ceux des femmes.

En appelant à sa libération, Shoaa souligne enfin que l’affaire Mira Moknache cristallise des enjeux politiques, juridiques et sociétaux qui dépassent le seul cadre judiciaire : elle interroge la place accordée à la citoyenneté active, à la liberté d’expression et à l’égalité de genre dans l’Algérie d’aujourd’hui. Il y a en Algérie près de 250 détenus qui croupissent dans les différentes prisons du pays. Un nombre indéterminé d’anciens détenus d’opinion, de citoyens, activistes sont sous le coup d’interdictions de quitter le pays.

Samia Naït Iqbal

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Éducation nationale : Saadaoui relance le débat sur le statut des personnels du secteur

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Mohamed Seghir Saadaoui,
Mohamed Seghir Saadaoui. Crédit image : DR

Le ministre de l’éducation nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, a organisé, le jeudi 4 décembre, une séance de travail au siège du ministère, en présence des organisations syndicales, pour présenter un avant-projet de modification du Décret exécutif 25‑54.

Ce décret, adopté en janvier 2025, relatif au “statut particulier” des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale.

Une tentative de corriger les « insuffisances » et inégalités entre catégories

Le ministre de l’Education nationale a justifié cette révision par les limitées et déséquilibres persistants entre les différents corps du secteur — notamment les agents dits “des services économiques” et les autres personnels. L’objectif affiché est de prendre en compte les observations des syndicats et de garantir justice et équité dans l’application du statut.

Selon Mohamed Seghir Saadaoui, un comité sectoriel conduit depuis plusieurs mois des travaux réguliers, fondés sur des références juridiques et organisationnelles, afin d’aboutir à des propositions consensuelles. Les responsables syndicaux sont appelés à coopérer pour parvenir à un accord satisfaisant pour toutes les corps de l’éducation nationale.

Lors de l’ouverture de la séance, le ministre a aussi annoncé : l’organisation d’un séminaire national pour les inspecteurs, les 20 et 21 décembre 2025 à Constantine, sur le thème « Les inspections et leur rôle dans l’amélioration des performances des établissements d’enseignement » — un espace de dialogue et d’échange d’expériences, un renforcement du budget sectoriel pour 2026 : + 8,2 %, destiné à intensifier l’investissement dans les infrastructures scolaires. Le MEN prévoit notamment la construction de centaines d’écoles primaires et secondaires pour répondre à l’afflux régulier d’un million de nouveaux élèves chaque année, le lancement prochain d’un concours de recrutement d’enseignants, prioritairement ouvert aux diplômés d’écoles normales supérieures (ENS), conformément au 25-54. Cela s’inscrit dans la volonté de pallier le déficit d’encadrement, le développement des activités culturelles, scientifiques et sportives dans les établissements, à travers des clubs, compétitions, robotique, etc…et la création d’un comité multisectoriel — impliquant les ministères de l’Intérieur, des Collectivités locales, des Transports, des Finances, du Travail, ainsi que les autorités locales — pour étudier une réforme de gestion des écoles primaires, en transférant progressivement certaines compétences afin de renforcer l’efficacité et la qualité des services.

Vers un nouveau cadre réglementaire pour un secteur en mutation

En 2025, le Décret 25-54 a introduit un nouveau statut pour l’ensemble des personnels du secteur — enseignants, personnels d’éducation, laborantins, intendants, cadres administratifs, inspecteurs, etc.

Ce texte fixe la nomenclature des corps, les conditions d’accès aux emplois et grades, les règles de titularisation, de promotion, mais aussi des garanties en matière de sécurité, de protection juridique, de respect de la dignité et de l’intégrité des agents.

Mais depuis sa publication, plusieurs syndicats — notamment parmi les personnels d’intendance ou des services économiques — ont exprimé des réserves, estimant que leurs corps ne sont pas suffisamment couverts ou que les revalorisations (régime indemnitaire lié au Décret exécutif 25‑55) restent insuffisantes.
C’est dans ce contexte que le ministère propose aujourd’hui de retravailler le statut, en vue d’une mise à jour prenant en compte les “observations et suggestions des organisations syndicales”.

Le lancement de cette séance de travail marque une étape supplémentaire dans la réforme du secteur de l’éducation nationale. Il témoigne d’une prise de conscience des déséquilibres relevés sur le terrain et d’une volonté — officielle — de rectification.

Toutefois, plusieurs incertitudes demeurent : les syndicats accepteront-ils les propositions ? Le nouveau texte, s’il voit le jour, couvrira-t-il l’ensemble des catégories revendicatrices (personnels d’intendance, services économiques, personnel de soutien) ? Et surtout — au-delà du statut — le renforcement des infrastructures annoncées, le recrutement, et la gestion des établissements permettront-ils réellement d’améliorer la qualité de l’enseignement face à l’augmentation constante du nombre d’élèves, et malgré les contraintes financières et logistiques.

La rédaction

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Mondial 2026 : l’Algérie débutera face à l’Argentine le 17 juin à Kansas City

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Mondial 2026

La sélection nationale de football débutera son parcours à la Coupe du Monde 2026 aux Etats-Unis, Canada et Mexique (11 juin-19 juillet), face à l’Argentine (tenante) le mercredi 17 juin (2h, heure algérienne) au stade Arrowhead de Kansas City (Missouri), selon le calendrier général du tournoi dévoilé ce samedi par la Fédération internationale (FIFA).

Les Verts joueront leur deuxième match face à la Jordanie le mardi 23 juin (4h algériennes) au stade Levi’s de San Francisco (Californie), avant de boucler la phase de poules face à l’Autriche le dimanche 28 juin (3h algériennes) au stade Arrowhead de Kansas City (Missouri).

Programme complet du groupe J (en dates et heures algériennes) :

1ère journée (16-17 juin) :

Mardi 16 juin (Stade Levi’s, San Francisco) : Autriche – Jordanie (05h00)

Mercredi 17 juin (Stade Arrowhead, Kansas City) : Argentine – Algérie (02h00)

2e journée (22-23 juin) :

Lundi 22 juin (Stade AT&T, Dallas) : Argentine – Autriche (18h00)

Mardi 23 juin (Stade Levi’s, San Francisco) : Jordanie – Algérie (04h00)

3e et dernière journée (dimanche 28 juin) :

Stade Arrowhead, Kansas City : Algérie – Autriche (03h00)

Stade AT&T, Dallas : Jordanie – Argentine (03h00)

APS

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Sylviane Lolo Ngango : « J’ai voulu explorer cette zone trouble de la loyauté »

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Sylviane Lolo Ngango
Sylviane Lolo Ngango. Crédit photo : DR

Dans ses réponses, Sylviane Lolo Ngango, auteure du livre La Reine Intouchable, ouvre les portes d’un univers marqué par les épreuves, les rémanences du passé et un combat constant pour la dignité.

Sylviane Lolo Ngango y évoque les silences qui emprisonnent, les voix qui résistent, les blessures que l’on porte comme des cicatrices visibles ou invisibles. À travers son regard et sa parole, La Reine Intouchable apparaît non seulement comme un récit, mais comme un espace de vérité, de réparation et d’humanité profonde. Ses mots tracent une trajectoire où la douleur n’éteint pas la lumière, où chaque mémoire est une force qui demande à être entendue. Et dans cette traversée, elle rappelle que témoigner n’est jamais un geste simple : c’est une manière de tenir debout, d’éclairer l’obscur et de redonner souffle à ce qui semblait perdu.

Publié aux Éditions La Réforme du Burkina Faso et disponible également sur Amazon, le roman circule déjà à travers plusieurs continents, comme une parole précieuse qui cherche ceux qui ont besoin d’elle.

Le Matin d’Algérie : La Reine Intouchable s’inspire d’un destin bien réel. Quel a été le déclic initial qui vous a convaincue que cette histoire méritait d’être portée par la littérature plutôt que laissée dans le silence ?

Sylviane Lolo Ngango : Le déclic est né d’un choc que je n’ai jamais oublié. Pendant des années, j’ai été témoin de la souffrance silencieuse d’une amie confrontée à l’impossibilité de devenir mère, dans une société où la valeur d’une femme se mesure encore trop souvent à sa capacité d’enfanter. Mais ce qui a véritablement bouleversé mon regard, c’est le jour où elle a pris sur elle la responsabilité de proposer à son époux de trouver une femme qui accepterait de lui donner un enfant, une héritière biologique, puisque son propre corps ne pouvait répondre à cette attente.

Il ne s’agissait pas de polygamie, mais d’un acte ciblé : permettre à l’homme qu’elle aimait d’avoir une descendance, sans abandonner sa place légitime. Nous, ses amies, en étions sidérées. Nous l’avons accompagnée, soutenue, écoutée au fil des années.

Un jour, je lui ai dit que son histoire ne pouvait pas rester dans le secret. Elle m’a donné son accord. Le roman est né pour honorer, non pour exposer.

Le Matin d’Algérie : Votre roman interroge la fidélité, l’honneur et les loyautés invisibles. Comment avez-vous travaillé l’équilibre entre douleur intime et dignité dans le parcours de Clarisse ?

Sylviane Lolo Ngango : L’équilibre entre douleur intime et dignité a été le cœur de l’écriture. Je ne voulais ni d’une femme plaintive ni d’une victime figée. Clarisse porte une douleur vraie, mais elle refuse qu’elle devienne son identité. J’ai travaillé autant sur les silences que sur les mots. Clarisse observe, encaisse, vacille parfois, mais elle reste droite. Sa dignité naît de son refus de céder à la bassesse. Elle souffre, oui. Mais elle ne se déshabille pas de sa noblesse.

Le Matin d’Algérie : Clarisse est une femme militaire prise dans un étau où la trahison circule en silence. Pourquoi avoir choisi l’institution militaire comme décor ?

Sylviane Lolo Ngango : Ce choix ne relève pas d’un artifice littéraire. Il est imposé par la réalité : Clarisse vivait réellement dans cet environnement. L’institution militaire, avec sa rigueur, ses codes et ses silences, amplifie le contraste entre discipline apparente et tempêtes intérieures. J’ai simplement transmis cette vérité brute.

Le Matin d’Algérie : Quelles nouvelles dimensions de la psychologie féminine aviez-vous envie d’explorer dans ce récit ?

Sylviane Lolo Ngango : J’ai voulu explorer cette zone trouble où la loyauté glisse vers l’effacement de soi. Clarisse n’est pas une martyre. Elle agit par amour, par culpabilité, par conditionnement social. À travers elle, j’explore la solitude émotionnelle, la peur de perdre sa place, la rivalité imposée entre femmes, et cette capacité paradoxale à transformer la douleur en force silencieuse.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous voulu représenter la reconstruction après l’effondrement ?

Sylviane Lolo Ngango : La reconstruction n’est pas un sursaut héroïque. C’est un chemin intérieur lent. Clarisse se rebâtit pas à pas. Sa résilience naît de la fêlure. Elle traverse la douleur, elle ne la gomme pas. Clarisse ne devient pas reine parce qu’elle a souffert, mais parce qu’elle a compris.

Le Matin d’Algérie : Comment avez-vous géré la frontière entre fidélité au réel et liberté de création ?

Sylviane Lolo Ngango : J’ai respecté une seule fidélité absolue : la vérité des émotions. La fiction m’a ensuite permis d’amplifier les nuances, de donner voix aux silences, d’explorer les zones inaccessibles du réel. Le roman ne raconte pas une vie ; il traduit une vérité humaine.

Le Matin d’Algérie : Quels passages du livre portent selon vous la plus forte dimension réparatrice ?

Sylviane Lolo Ngango : D’abord, la relation entre Clarisse et les enfants adultérins de son époux. Leur amour devient une lumière. Clarisse découvre une maternité du cœur, choisie. Ensuite, la confession du mari à sa maîtresse : il affirme qu’il ne quittera jamais son épouse, non par pitié, mais par loyauté et respect. Ces moments réparent sans effacer. Ils redonnent sens.

Le Matin d’Algérie : Quelle vision des relations humaines souhaitiez-vous faire émerger à travers ces amitiés troubles et ces rivalités ?

Sylviane Lolo Ngango : Je voulais montrer que toutes les présences ne sont pas des soutiens. Certaines femmes n’étaient pas seulement spectatrices, mais actrices de la douleur de Clarisse. J’explore cette complexité : conseiller tout en jalousant, compatir tout en blessant. Clarisse apprend que se protéger, poser des limites, c’est se respecter.

Le Matin d’Algérie : Trouve-t-on une forme de spiritualité implicite dans La Reine Intouchable ?

Sylviane Lolo Ngango : Oui, une spiritualité douce, discrète. Clarisse trouve un refuge intérieur dans la foi. Elle s’y ancre pour respirer, pour tenir. Sa relation à Dieu est profonde, jamais spectaculaire. Une lumière silencieuse qui l’aide à rester debout.

Le Matin d’Algérie : Votre héroïne incarne un courage silencieux. Est-ce ce silence-là — celui des femmes, celui de l’Afrique — que vous vouliez rendre audible ?

Sylviane Lolo Ngango : Oui. Le silence des femmes n’est pas vide : il est chargé de renoncements, de dignité contrainte. Clarisse incarne ces femmes qui endurent sans spectacle. Ce silence-là est une résistance. À travers elle, j’ai voulu faire entendre ce que l’on impose trop souvent aux femmes de taire.

Le Matin d’Algérie : Comment le public a-t-il réagi aux premières lectures ? Un témoignage vous a-t-il marquée ?

Sylviane Lolo Ngango : Les réactions ont été très positives. Plusieurs professeurs de français ont salué la profondeur du personnage. Mais le témoignage le plus marquant est celui de ma cousine Félicité, qui a vu Clarisse non comme une femme blessée, mais comme une femme froide, cynique, puissante, presque prédatrice. Cette lecture m’a rappelé qu’un personnage échappe toujours à son auteur. Clarisse est complexe. Et c’est tant mieux.

Le Matin d’Algérie : Que souhaitez-vous que les lectrices et lecteurs retiennent de Clarisse en refermant le roman ?

Sylviane Lolo Ngango : J’aimerais qu’on retienne la grandeur de son cœur. Elle avait mille raisons de devenir dure. Elle choisit pourtant l’amour, et accueille les enfants de la trahison comme les siens. Clarisse montre que la douleur n’annule pas la capacité d’aimer. J’aimerais qu’on garde d’elle l’image d’une femme qui a choisi de rester lumière.

Entretien réalisé par Djamal Guettala 

Biographie :
Écrivaine camerounaise résidant en Allemagne, Sylviane Lolo Ngango explore les thèmes de la mémoire, de la résilience et de la condition féminine africaine. Autrice de Deux noms, un visageLa Reine IntouchableAmitiés malfaisantes et Les Petites Vérités Psy – signé Lolo, elle conjugue introspection et engagement. Animatrice d’espaces littéraires tels que Le Bar de Lolo et La Bibliothèque de Lolo, elle s’impose comme une voix qui éclaire, interroge et répare les mémoires.
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Amnesty International : « Le génocide se poursuit à Gaza»

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Gaza
Gaza meurtrie, ravagée par l'armée israélienne.

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a affirmé que le génocide en cours à Gaza se poursuit, dénonçant l’abandon progressif de la responsabilité internationale envers Israël et le recul de l’attention mondiale portée à la situation dans l’enclave dévastée.

Dans une interview accordée samedi à la chaîne Télévision Arabe, Callamard a indiqué que les niveaux de malnutrition chez les enfants de Gaza restent extrêmement élevés, conséquence directe de la destruction des infrastructures civiles, du blocus persistant et de l’insuffisance de l’aide humanitaire. Elle a souligné la nécessité de déposer de nouveaux dossiers devant la Cour pénale internationale contre Israël, estimant que l’inaction diplomatique actuelle laisse la population civile sans protection.

Elle a également insisté sur l’importance de permettre l’accès des journalistes étrangers à Gaza, rappelant que l’absence de couverture indépendante facilite l’effacement des faits et affaiblit toute possibilité de contrôle international.

Évoquant la situation en Cisjordanie, Callamard a affirmé que les attaques menées par les colons contre les Palestiniens et leurs biens se déroulent avec la complicité de l’armée israélienne, une réalité régulièrement documentée par les organisations de défense des droits humains. Elle a mis en garde contre une politique systématique visant à réduire la présence palestinienne dans des zones stratégiques.

Pour sa part, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains en Palestine, a déclaré que le projet de nettoyage ethnique mené par Israël se poursuit avec l’aval de plusieurs États. Dans son entretien à une Télévision arabe, elle a estimé que la guerre à Gaza a provoqué un déséquilibre profond du système international, difficile à corriger tant que les violations demeurent impunies.

Albanese a renouvelé son appel à un embargo sur les armes à destination d’Israël et à la rupture des relations avec cet État tant que les attaques contre les civils se poursuivent. Elle a par ailleurs averti que « ce qu’Israël n’a pas réussi à obtenir par la destruction, elle pourrait tenter de l’obtenir par un cessez-le-feu », en consolidant des faits accomplis sur le terrain au détriment du peuple palestinien.

Dans un climat d’impunité et de paralysie diplomatique, les alertes d’Amnesty International et des experts onusiens cherchent à rappeler l’urgence de la situation humanitaire à Gaza, à un moment où les appels internationaux à la justice semblent s’estomper.

Mourad Benyahia 

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Tunisie : Bernard-Henri Lévy condamné à 33 ans de prison

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Tribunal Tunisie

Le 19 avril 2025, la justice tunisienne a condamné par contumace le philosophe et écrivain français Bernard-Henri Lévy à 33 ans de prison pour « complot contre la sûreté intérieure et extérieure de l’État ».

Cette décision, prononcée dans le cadre d’un méga-procès visant une quarantaine de personnes — opposants, militants, responsables politiques, exilés, personnalités étrangères — refait aujourd’hui surface, suscitant incompréhension et indignation.

Car si le verdict date du printemps dernier, il n’avait jamais bénéficié d’un véritable écho international.

Un procès massif, opaque et très politique

La Chambre criminelle spécialisée, siégeant à huis clos, a distribué des peines allant de 4 à 66 ans de prison. Les charges étaient multiples : « entente terroriste », « complot contre la sûreté de l’État», « incitation à la guerre civile », « atteinte à la forme du gouvernement », ou encore accusations liées à des troubles supposés.

Dans ce vaste dossier, aucune preuve détaillée n’a été rendue publique concernant BHL. Les autorités tunisiennes n’ont fourni ni éléments matériels, ni chronologie précise, ni explications solides établissant un lien entre l’intellectuel français et les actes subversifs allégués.

Pour de nombreuses ONG et observateurs, le procès relève avant tout d’une logique politique, instrumentalisée dans un contexte de durcissement autoritaire en Tunisie.

Pourquoi l’affaire ressurgit-elle seulement maintenant ?

Bien que le jugement ait été rendu le 19 avril 2025, ce n’est que ces dernières semaines qu’il a pris une ampleur internationale. Plusieurs facteurs expliquent ce décalage :

Au moment du verdict, la Tunisie faisait face à d’autres crises internes. L’affaire avait été relayée localement, mais quasiment ignorée par la presse étrangère. Ce silence médiatique a permis au dossier de passer inaperçu. Par ailleurs, il n’y a plus une semaine qui passe dans ce pays sans que des opposants ou des avocats ne soient arrêtés, jugés et condamnés. Une tyrannie sans précédent est mise en place par Kaïs Saïed, renforçant son pouvoir et neutralisant tous les leviers potentiels d’opposition.

La présence inattendue de BHL dans la liste des condamnés

Quand l’information a été republiée et commentée récemment, la condamnation d’un intellectuel français à 33 ans de prison a produit un effet de choc, suscitant un regain massif d’attention sur les réseaux sociaux.

Depuis début décembre, plusieurs organisations — dont Human Rights Watch et Amnesty International — ont publié des dossiers alarmants sur la dérive autoritaire du pays.

Ces rapports ont ravivé les projecteurs sur toutes les affaires sensibles, dont celle du « complot ».

L’opposition, affaiblie mais toujours active, utilise de nouveau cette affaire comme symbole d’une justice instrumentalisée. Les prises de parole récentes ont contribué à faire remonter le dossier dans l’espace public.

Comme souvent, un article, un extrait vidéo ou une publication partagée au hasard peut soudain faire exploser un sujet. C’est exactement ce qui s’est passé : une info ancienne devenue virale.

En l’absence de présence physique de BHL en Tunisie, la peine demeure inexécutable. Mais le message politique est clair : la justice tunisienne n’hésite plus à inclure des figures étrangères dans des affaires présentées comme existentielles pour l’État.

Pour les défenseurs des droits humains, ce procès marque une rupture profonde avec la période d’ouverture post-révolution. Il s’inscrit dans une série de condamnations visant journalistes, militants, avocats et opposants.

Mourad Benyahia 

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