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Conseil des ministres : réponses sociales immédiates et réformes structurelles en suspens

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Conseil des ministres

La réunion du Conseil des ministres présidée, dimanche 14 décembre, par le chef de l’État a entériné plusieurs décisions à caractère social et économique.

Toutefois, au-delà des annonces, l’analyse des mesures adoptées montre une action gouvernementale principalement orientée vers des ajustements à court terme, plutôt que vers des réformes structurelles susceptibles de répondre durablement aux déséquilibres économiques et sociaux. Autrement dit, des mesures à courte vue, du colmatage de brèches. Sans vision macro-économique.

L’augmentation différenciée des pensions de retraite, avec un effort ciblé en direction des revenus les plus faibles, répond à une préoccupation sociale immédiate. Elle s’apparente toutefois davantage à une mesure de compensation face à la baisse du pouvoir d’achat qu’à une réforme structurelle du système de retraite.

L’objectif d’un rapprochement progressif des petites pensions avec le salaire national minimum garanti repose sur des revalorisations successives, sans indication précise quant à leur viabilité financière à moyen terme. En l’absence d’un débat public sur le financement du régime et sur les évolutions démographiques, cette politique demeure tributaire d’arbitrages ponctuels et des contraintes budgétaires.

La création de nouvelles wilayas déléguées s’inscrit dans un processus engagé depuis plusieurs années. Toutefois, l’expérience montre que l’élargissement du maillage administratif ne suffit pas, à lui seul, à améliorer la gouvernance locale.

Sans transfert effectif de compétences, de ressources financières et de capacités décisionnelles, le risque persiste de voir se maintenir les mêmes dysfonctionnements, à un niveau territorial différent. La décentralisation demeure ainsi principalement administrative, avec un impact limité sur les plans politique et économique.

La stratégie nationale de développement du commerce électronique traduit une reconnaissance croissante de l’importance de la numérisation des échanges. Du moins dans les discours et les papiers. Le discours officiel met en avant la sécurité, la transparence et la confiance, des principes largement partagés. Mais qu’en est-il réellement ?

Cependant, le faible niveau de bancarisation, la prédominance des transactions en espèces, les insuffisances logistiques et l’instabilité du cadre réglementaire continuent de freiner l’essor effectif du secteur. Le système bancaire algérien est l’un des plus archaïques de la région. En l’absence de réformes plus larges touchant aux systèmes de paiement, à la fiscalité et à la protection du consommateur, cette stratégie pourrait peiner à produire des résultats tangibles.

Les directives présidentielles relatives à l’interdiction des démolitions de logements illégaux durant la période hivernale traduisent une volonté de régulation face à certaines pratiques locales. Si cette orientation répond à des considérations juridiques et sociales, elle met également en lumière les limites des mécanismes institutionnels existants. Voire le cafouillage dans les décisions.

Le recours à des instructions directes au plus haut niveau souligne la persistance d’une centralisation de la décision publique, au détriment de dispositifs durables de contrôle et de régulation au niveau local. Cela montre aussi l’absence de toute stratégie économique. En clair, on est dans la gouvernance à la petite semaine.

Les orientations visant à protéger les agriculteurs contre les pertes et les pratiques spéculatives s’attaquent à des difficultés récurrentes, sans en traiter les causes profondes. Les insuffisances en matière de stockage, de transformation et d’organisation des marchés continuent de peser sur le secteur.

La rédaction

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Maroc : au moins 37 morts lors de crues soudaines dans la ville côtière de Safi

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Inondations meurtrières au Maroc
Inondations meurtrières au Maroc. Crédit photo : DR

Trente-sept personnes sont mortes dimanche à Safi, sur la côte atlantique du Maroc, en raison de crues soudaines après des précipitations ayant entraîné des infiltrations dans plusieurs habitations et commerces, le plus lourd bilan pour des intempéries de ce type dans le pays depuis une décennie.

Au Maroc, des pluies torrentielles ont provoqué en fin d’après-midi, le 14 décembre 2025, des inondations meurtrières. Cela s’est passé dans la ville de Safi, sur la côte atlantique, à 250 kilomètres au sud de Casablanca.

Selon les autorités locales, 37 personnes sont mortes. C’est la pire catastrophe du genre au Maroc, depuis au moins 10 ans.

Le réveil a donc été douloureux pour cette ville de 300 000 habitants. Les images filmées quelques heures plus tôt témoignent de la violence du phénomène météo qu’a subi la cité portuaire. Des pluies orageuses se sont abattues sur Safi, provoquant rapidement, en seulement une heure, de brutales inondations, précisent les autorités locales. Sur des vidéos captées par les habitants, on voit des rues transformées en fleuve boueux, emportant tout sur son passage.

Outre les décès, des blessés aussi ont été recensés, dont 32 personnes transférées à l’hôpital, selon les autorités. « La plupart » d’entre elles ont été autorisées à sortir, « après avoir reçu les soins et traitements nécessaires ».

Une habitante jointe par RFI explique que l’oued, le cours d’eau qui traverse la ville, est sortie de son lit. C’est la médina, les vieux quartiers de Safi qui ont été les plus touchés.

Tard, dimanche soir, le niveau de l’eau avait déjà baissé, laissant derrière lui un paysage de dévastation, recouvert de boue et de voitures renversées. Les forces auxiliaires et la protection civile s’activaient à dégager des débris encore immergés.

Les recherches se poursuivent pour retrouver d’éventuels disparus, tandis que les autorités s’activent pour tenter d’apporter le soutien et l’aide nécessaire aux populations touchées.

Selon les habitants, le bilan pourrait encore s’alourdir.

Rfi

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Vitry-sur-Seine : Cherif Ahmed Chaouch expose « Enfants de Palestine tout en couleurs »

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Exposition d'Ahmed Chaouch à Vitry sur Seine

Une exposition pleine de vie et d’émotion s’annonce à Vitry-sur-Seine. Du 1er au 7 février 2026, la Maison de la Vie Associative accueillera les œuvres de Cherif Ahmed Chaouch dans le cadre de son projet « Enfants de Palestine Tout en Couleurs ». Chaque jour, de 14h à 18h, le public pourra découvrir des toiles où les couleurs et la sensibilité de l’artiste donnent voix aux enfants palestiniens.

Le vernissage est prévu le samedi 31 janvier à 15h30, offrant une première occasion d’échanger avec l’artiste et de plonger dans son univers créatif. Fait remarquable, Cherif Ahmed Chaouch reversera l’intégralité des recettes de la vente de ses œuvres pour soutenir les enfants de Gaza, un geste qui associe art et solidarité.

Cette exposition s’inscrit dans une démarche humaniste et engagée, où la peinture devient vecteur de témoignage et d’espoir. Les visiteurs sont invités à se laisser porter par les couleurs et l’émotion de chaque œuvre, tout en contribuant à une cause qui dépasse les frontières.

Maison de la Vie Associative – 36 Rue Audigeois, 94400 Vitry-sur-Seine. Entrée libre.

Djamal Guettala 

À-propos 

Chérif Ahmed-Chaouch, né à Tébessa en Algérie, est un artiste plasticien spécialisé dans la laque chinoise et japonaise. Formé aux arts graphiques et aux métiers de l’imprimerie en France, il explore également le dessin, la peinture sur soie, la gravure et la poterie. Ses œuvres mêlent traditions algériennes, calligraphies et symboles culturels à des thèmes contemporains. Grâce à un travail minutieux sur bois, pigments, laque et matériaux naturels, il crée des tableaux aux couleurs profondes et aux effets de transparence uniques.
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Violation des normes alimentaires : 3 responsables limogés à Bordj Bou Arréridj

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l’internat Nasri de Bordj Bou Arréridj
L’internat Nasri de Bordj Bou Arréridj. Crédit photo : DR

La direction des services universitaires de la wilaya de Bordj Bou Arréridj a pris des mesures administratives immédiates, décidant de mettre fin aux fonctions du directeur de l’internat Nasri, de la cheffe du service de restauration et du chef de l’équipe de cuisiniers, suite à un incident ayant compromis la sécurité et la qualité des repas servis aux étudiants.

Selon un communiqué de la direction publié samedi soir, ces décisions s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre stricte des instructions du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, visant à garantir des services universitaires conformes aux normes de qualité, en particulier en matière de restauration, tant sur le plan de la quantité que de la qualité des repas.

Les faits remontent à un dîner récent, lorsque la matière première prévue pour la préparation des plats, notamment les tranches de poulet, a été épuisée quelques minutes seulement avant la fermeture du restaurant universitaire. Devant ce manque inattendu et face à des étudiants encore présents dans la file d’attente, le personnel du service de restauration a décidé d’extraire deux poulets du réfrigérateur, puis de les cuire précipitamment.

Cette cuisson rapide a entraîné, selon la direction, un défaut de cuisson à cœur, bien que l’aspect extérieur des volailles donnât l’impression qu’elles étaient parfaitement cuites. Ce manquement constitue une violation manifeste des normes de sécurité alimentaire et met en danger la santé des étudiants.

Immédiatement informée de la situation, la direction des services universitaires a pris des mesures disciplinaires à l’encontre des responsables directs de cet incident. Parallèlement, un enquête administrative approfondie a été ouverte afin de clarifier les circonstances exactes, d’identifier les responsabilités individuelles et de prévenir tout incident similaire à l’avenir.

La direction a insisté sur le fait que la sécurité et la santé des étudiants restent une priorité absolue et qu’aucune tolérance ne sera accordée à tout manquement susceptible de compromettre ces principes. Elle a également rappelé que ces mesures font partie d’un effort continu visant à améliorer la qualité des services universitaires et à assurer des conditions de vie et d’hébergement sûres pour l’ensemble des étudiants.

L’incident à l’internat Nasri illustre la vigilance accrue des autorités universitaires quant à l’application stricte des normes alimentaires et souligne la détermination des responsables à protéger la santé des étudiants tout en renforçant la qualité des services proposés dans les établissements universitaires de la wilaya.

Mourad Benyahia 

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La mère de Christophe Gleizes sollicite la grâce présidentielle de Tebboune pour son fils 

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Tebboune
Dans une lettre transmise au chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, la mère de Christophe Gleizes, Sylvie Godard, a demandé la grâce pour son fils, journaliste français, collaborateur régulier pour le groupe So Press, actuellement détenu dans le pays. 
« Après avoir été arrêté en mai 2024, placé sous contrôle judiciaire, puis condamné en juin 2025, à sept ans de prison ferme – une peine confirmée en appel le 3 décembre dernier -, le journaliste indépendant, collaborateur régulier de So Foot et Society (groupe So Press), reconnu pour son intégrité et son professionnalisme, doit pouvoir rentrer en France et retrouver ses proches. C’est le sens de la demande de grâce formulée par la mère de Christophe Gleizes “avec gravité et une profonde émotion” au président algérien Abdelmadjid Tebboune en date du 10 décembre 2025.

“La confirmation de la condamnation de mon fils à sept années de prison ferme a été, pour lui comme pour moi et sa famille, un choc immense. Cette sentence nous est incompréhensible au regard des faits et du parcours de journaliste sportif de Christophe, mû par le désir et la passion de raconter le football. Mon fils n’a cessé, à travers ses écrits, de faire preuve de respect et d’admiration pour le peuple algérien et son football. C’est pourquoi, avec gravité et émotion, j’ai sollicité la clémence à son égard auprès du président algérien, afin qu’il puisse retrouver sa liberté et sa famille. Sa grand-mère, ma propre maman, âgée de 102 ans, aimerait tant être certaine de pouvoir le revoir prochainement. Nous appelons le président Tebboune à faire un geste d’humanité.” 

Sylvie Godard,
Mère de Christophe Gleizes 
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Christophe Gleizes : ses avocats déposent un pourvoi en cassation

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Christophe Gleizes condamné en Algérie
Christophe Gleizes condamné en Algérie arbitrairement à 7 ans de prison

Les avocats du journaliste français, Christophe Gleizes, condamné à 7 ans de prison, ont introduit au greffe du tribunal de Tizi-Ouzou un pourvoi en cassation.

“En accord avec la famille et après en avoir discuté longuement avec Christophe Gleizes, mon confrère Amirouche Bakouri et moi-même avons inscrit un pourvoi en cassation au greffe de la prison de Tizi Ouzou en complément de la demande de grâce. Le recours en cassation lui permet de bénéficier de visites régulières de mon confrère algérien et Christophe peut également demander sa mise en liberté à la Cour suprême.

Dans le cadre du recours en grâce, sa demande de mise en liberté peut aussi être accompagnée d’une demande d’aménagement de sa peine. Il est aussi très important, psychologiquement, pour Christophe, de contester toute culpabilité car, comme il l’a dit à la Cour, il n’a fait que son métier et n’a, en aucune façon, enfreint la déontologie journalistique. Nous voulons mettre toutes les chances du côté de Christophe Gleizes dans la suite de son combat pour sa liberté. Nous sommes pleinement engagés aux côtés du comité de soutien coordonné par RSF”, écrit Me Emmanuel Daoud, avocat français de Christophe Gleizes

Journaliste français indépendant, collaborateur des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes s’est rendu en Algérie en mai 2024 pour effectuer un reportage sur les heures de gloire, dans les années 1980, de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK).

Alors que ce passionné de football et de sport en général n’exerçait que son métier, il a été condamné, le 29 juin dernier, à sept ans de prison ferme pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”, rapporte RSF. Une peine réitérée en appel le 3 décembre dernier. 

Chronologie de l’affaire Christophe Gleizes : 

28 mai 2024 : arrestation de Christophe Gleizes à Tizi Ouzou (Algérie) alors qu’il couvrait un reportage sur le club JS Kabylie (JSK). Il est placé sous contrôle judiciaire. 
29 juin 2025 : condamnation du journaliste français spécialiste de football Christophe Gleizes à sept années de prison ferme avec mandat de dépôt pour “apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national”. 
30 juin 2025 : lancement d’une pétition par RSF pour appeler à la libération de Christophe Gleizes. Elle recueille à ce jour plus de 25 000 signatures.
16 juillet 2025 : une centaine de personnalités publiques soutiennent l’appel à la libération du journaliste Christophe Gleizes, injustement condamné à sept ans de prison en Algérie.
24 juillet 2025 : lors du passage du Tour de France, une banderole géante appelant à la libération de Christophe Gleizes est déployée. L’objectif : transformer l’un des événements sportifs les plus médiatisés de l’année en tribune pour la liberté de la presse. 
Août 2025: manifestations multiples au festival d’Avignon, au festival international de journalisme du Monde à Couthures sur Garonne ou encore au festival Rock-en-Seine.
29 août 2025 : une première bâche géante en soutien au journaliste Christophe Gleizes déployée sur le fronton de la mairie d’Agen, sa ville de naissance.
29 septembre 2025 : pour appeler, à l’occasion du troisième mois de détention du journaliste sportif Christophe Gleizes en Algérie, à sa libération, 16 écoles de journalisme françaises se mobilisent conjointement. RSF salue cette initiative et renouvelle également son appel à la libération du professionnel de l’information, spécialiste de football. 
20 novembre 2025 : neuf clubs de football de Ligue 1 mobilisés pour la libération de Christophe Gleizes détenu en Algérie.
29 novembre 2025 : près de 30 personnalités unissent leurs voix pour appeler à la libération du journaliste français enfermé en Algérie.
3 décembre 2025 : procès en appel de Christophe Gleizes à la cour d’appel de Tizi Ouzou qui a confirmé la peine à 7 ans de prison du journaliste.
10 décembre 2025 : demande de grâce de la mère de Christophe adressée au président de la république d’Algérie.
11 décembre 2025 : pourvoi en cassation déposé par ses avocats français et algérien au nom de Christophe Gleizes. 

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Transport maritime France–Algérie : l’incident de Sète révèle une crise persistante

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Ferry de la compagnie GNV bloqué à Sète à destination d'Alger
Un ferry de la compagnie GNV a été bloqué pendant 10 heures au port de Sète avant de partir pour Alger.

L’immobilisation d’un navire de la compagnie italienne GNV au port de Sète, ayant laissé plusieurs centaines de passagers algériens bloqués durant de longues heures, remet une nouvelle fois en lumière les fragilités du transport maritime reliant la France à l’Algérie.

L’annulation temporaire de la traversée est intervenue sans annonce préalable, plongeant les voyageurs dans une incertitude totale. Familles avec enfants, personnes âgées et passagers venus de différentes régions de France, mais aussi de Belgique et du Royaume-Uni, se sont retrouvés sans information claire ni accompagnement adapté.

Les 650 passagers du ferry Fantastic, appartenant à la compagnie italienne Grandi Navi Veloci (GNV) ont dû attendre plus de dix heures devant le port de Sète pour enfin monter à bord du bateau de la compagnie GNV, samedi 13 décembre, à 17 h, avant de partir peu avant 22 h vers l’Algérie.

Cette situation met en évidence une gestion défaillante de la communication de crise. Ni la compagnie maritime ni les autorités portuaires n’ont fourni d’explications officielles sur les raisons exactes ayant conduit à l’immobilisation du navire, alors que les passagers attendaient depuis l’aube un départ vers l’Algérie.

L’arrivée de nouveaux opérateurs sur les lignes France–Algérie, à l’image de GNV depuis l’été 2025, avait pourtant été présentée comme une réponse aux insuffisances structurelles du secteur. Mais dans les faits, les voyageurs continuent de subir retards, annulations de dernière minute et changements d’horaires sans prise en charge adéquate.

Le flou entourant la mesure judiciaire ayant empêché le départ du navire alimente également un sentiment de défiance. Pour de nombreux passagers, ce silence renforce l’impression d’un manque de considération, d’autant plus que les déplacements vers l’Algérie revêtent souvent un caractère familial ou humanitaire.

Au-delà de cet épisode, c’est la question des droits des passagers qui se pose avec acuité. Information en temps réel, hébergement d’urgence, restauration et éventuelles indemnisations demeurent des points faibles du transport maritime entre les deux rives, appliqués de manière inégale selon les compagnies et les ports.

À l’approche des périodes de forte affluence, l’incident survenu à Sète agit comme un signal d’alarme. Sans amélioration tangible de la fiabilité des traversées, de la transparence et du respect des voyageurs, le transport maritime France–Algérie continuera de susciter incompréhension et exaspération au sein de la diaspora algérienne.

Mourad Benyahia

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Constantine : l’innovation alimentaire à l’honneur au 2e congrès international

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Université des frères Mentouri.
Université des frères Mentouri.à Constantine.

L’Université des Frères Mentouri de Constantine a mis en lumière son dynamisme scientifique à travers le deuxième Congrès international des sciences alimentaires, marqué par le dépôt de plus de dix demandes de brevets et l’obtention de deux brevets ces deux dernières années.

L’événement a rassemblé chercheurs et experts venus de cinq pays européens et africains, tous animés par la volonté de conjuguer innovation et santé publique.

Selon la directrice de l’Institut de nutrition et de technologie alimentaire, professeure Halima Bouglout, le congrès a abordé l’impact des changements alimentaires sur la santé, tout en explorant la valorisation du patrimoine alimentaire pour l’extraction de nutriments fonctionnels. Les participants ont également étudié l’intégration de l’intelligence artificielle et des outils modernes pour améliorer les méthodologies de recherche, optimiser les résultats et anticiper les risques sanitaires.

Les équipes de recherche, combinant spécialistes en nutrition et en informatique, construisent des modèles capables de prédire l’apparition de certaines maladies et de proposer des solutions adaptées. Ces projets s’inscrivent dans des partenariats nationaux et internationaux, avec des universités d’Italie, de Pologne et de Belgique, notamment dans le cadre du programme PRIMA pour la recherche et l’innovation en Méditerranée.

Le congrès a également été l’occasion de présenter des innovations concrètes. Parmi elles, un projet italien visant à développer une nouvelle technologie d’emballage des fromages, utilisant des bactériophages pour éliminer la bactérie Listeria, garantissant ainsi la sécurité alimentaire et suscitant l’intérêt des producteurs et des consommateurs.

La professeure Naïla Bouchaga, responsable de l’organisation, a souligné la portée de cette deuxième édition, qui rassemble près de 300 participants, entre intervenants et exposants. Les travaux ont couvert des thématiques variées : santé, innovation, durabilité, microbiologie, emballage et transformation alimentaire.

Pour l’Université des Frères Mentouri, cet événement illustre la capacité de ses chercheurs et étudiants à combiner recherche fondamentale et application industrielle, tout en ouvrant la voie à des collaborations internationales durables. Le congrès se poursuivra jusqu’à la fin de la semaine, offrant une vitrine aux innovations et aux projets porteurs pour le secteur alimentaire en Algérie.

Djamal Guettala

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Disparition de Noubli Fadel : l’Algérie perd un maître de la musique

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Noubli Fadel
Noubli Fadel

L’artiste compositeur algérien Noubli Fadel s’est éteint ce dimanche à l’âge de 74 ans, a annoncé sa famille. Figure emblématique de la musique algérienne et arabe, il laisse un héritage artistique immense, fruit d’une vie consacrée à la quête des sons, des traditions et de l’innovation.

Né le 2 novembre 1951 à El Mhafer (wilaya d’Annaba), Noubli Fadel a été l’un des compositeurs les plus prolifiques de sa génération, auteur de plus de 250 œuvres musicales qui ont marqué la mémoire collective algérienne et du monde arabe. Son parcours musical commence après des années d’études en Égypte, avant de revenir au pays pour y développer une œuvre riche et plurielle.

Maître dans l’art de conjuguer les rythmes andalous, arabes et populaires, Fadel a signé des compositions marquantes pour la scène, la télévision et le cinéma. Son talent s’est notamment exprimé dans des bandes originales qui ont accompagné l’histoire audiovisuelle algérienne au fil des décennies, faisant de lui une référence incontournable dans le paysage culturel national.

Plusieurs artistes algériens et arabes de renom ont collaboré avec lui, soulignant l’ampleur de sa contribution artistique. Ses créations ont traversé les frontières, inscrivant son nom dans la grande famille des compositeurs arabes contemporains.

Au cours de sa carrière, Noubli Fadel avait été honoré à plusieurs reprises. En 2016, l’Association culturelle Nassim Essabah de Cherchell lui avait rendu un hommage vibrant lors de la clôture des 6es nuits de la musique andalouse, un événement entièrement dédié à son œuvre.

La nouvelle de sa disparition suscite une profonde émotion dans les milieux artistiques et culturels du pays. En plus de sa carrière de compositeur, il était reconnu comme un musicologue passionné, transmettant son savoir et son amour de la musique traditionnelle et savante.

 Les funérailles ont eu lieu le jour même, après la prière d’après‑midi, au cimetière municipal de Cherchell (wilaya de Tipaza), en présence de ses proches et de plusieurs personnalités du monde artistique.

Djamal Guettala

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Iran : libérez Narges Mohammadi

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Narges Mohammadi
Narges Mohammadi.

En pleine dérive autoritaire, la théocratie iranienne vient de remettre Narges Mohammadi en prison.

La militante des droits humains, Narges Mohammadi, a de nouveau été arrêtée par les forces de sécurité iraniennes le 12 décembre lors d’une cérémonie commémorative pour un avocat, Khosrow Alikordi, mort dans des circonstances jugées suspectes quelques jours plus tôt.

Lors de cette cérémonie à Mashhad, elle aurait pris la parole pour souligner l’engagement de cet avocat et rendre hommage aux victimes de la répression en Iran. La militante aurait aussi parlé de personnes décédées durant les manifestations et dénoncé les violations des droits humains. Elle aurait été arrêtée après avoir dit à la tribune : nous ne reculerons pas, c’est notre pays ici. Vive les combattants de la liberté. Ce serait les derniers mots qu’elle aurait prononcés avant que les forces de sécurités, qui étaient présentes en nombre, interviennent pendant qu’elle était sur l’estrade. Des témoins de l’événement auraient aussi affirmé qu’ils auraient agit avec brutalité. Les autorités ont pour leur part répondu que les propos de l’activiste lors de l’événement constituaient une incitation au désordre. 

Plus grande que nature

Né à Zanjan, dans le nord-ouest de l’Iran en 1972, Narges Mohammadi serait diplômé en physique et ingénieur professionnel. Elle aurait aussi été journaliste pour des médias. Vice-présidente du Defenders of Human Rights Center, elle a reçu plusieurs prix internationaux. L’Alexander-Langer en 2009 et le prix international du gouvernement suédois pour les droits de l’homme en 2011. Celui des droits de l’homme de la ville allemande de Weimar lui aurait été donné en 2016 et le prestigieux Andrei Sakharov en 2018.

En 2023, elle reçoit le prix mondial de la liberté de la presse, celui Olof-Palme pour les droits de l’homme et le Nobel de la paix. Cette femme paie cependant cher son militantisme. Arrêtée pour la première fois en 1998 pour ses critiques du gouvernement iranien, elle a été emprisonnée plus d’une dizaine de fois et a reçu au total plus d’une trentaine d’années en condamnation, mais a été libérée l’année dernière pour des raisons de santé.

L’arrestation de Narges Mohammadi a fait bondir la communauté internationale préoccupée par les droits humains. Le Comité Nobel norvégien a exprimé sa vive inquiétude et a appelé les autorités iraniennes à garantir sa sécurité et à la libérer immédiatement. De nombreuses organisations internationales de défense des droits humains ont pour leur part dénoncé une violation grave de la liberté d’expression, celle de réunion pacifique et plusieurs autres fondamentales. L’Union européenne a aussi appelé à sa libération et qualifié la situation de profondément préoccupante en raison de son état de santé fragile.  

Chirine Ardakani, avocate de Narges Mohammadi, affirme que sa cliente a encore 12 ans de prison à effectuer et qu’il est à craindre que les autorités décident d’instrumentaliser cet incident pour l’y laisser. La dernière fois qu’elle aurait été arrêtée, elle aurait été interdite de tout contact avec sa famille pour une durée de trois ans.

La République islamique d’Iran utiliserait la détention arbitraire aussi bien à l’encontre de ressortissants étrangers, pour pouvoir rançonner leur libération, que ses propres citoyens.

Un combat de tous les instants

Il y a quelques dizaines d’années de cela, les Iraniennes avaient autant de droits que les femmes occidentales. Tout aurait cependant changé avec la révolution islamique en 1979. Une ségrégation des sexes aurait été instaurée, l’âge du mariage abaissé, les femmes écartées de la fonction publique et l’hijab obligatoire dès l’âge de neuf ans. Une femme ne pourrait actuellement obtenir un passeport ni voyager sans l’autorisation de son père ou son époux en Iran.

Selon le mouvement Femme, Vie, Liberté, créé après la mort de la jeune Mahsa Amini en septembre 2022, les manifestations auraient été massivement réprimées par les autorités iraniennes ce qui aurait entrainé plus de 500 décès d’opposants et des milliers d’arrestations.

Il y aurait aussi eu une forte répression de la société civile après la récente guerre de 12 jours menée par Israël. Nia Gissou, du Conseille Atlantique, affirme que les avocats des droits humains subissent des attaques croissantes en Iran et plusieurs se seraient exilés. Face à une large désobéissance civile, le gouvernement aurait arrêté toute personne considérée comme une menace. La répression viserait plus particulièrement tous les opposants au régime qui s’afficheraient sur Internet.

Ceux qui contestent les autorités n’auraient cependant plus peur d’exprimer publiquement leurs oppositions. Il y a quelques années, les descentes avaient lieu dans des résidences privées ou les personnes émettaient des opinions opposées au régime, mais actuellement, elles seraient exprimées dans la rue et sur l’Internet. La peur aurait disparu et ce serait ce qui se serait passé lors de la cérémonie pour Khosrow Alikordi.

Selon Chirine Ardakani, ses clients feraient donc actuellement face à un scénario prévisible. Nous n’avons pas de respect des droits de la défense, nous avons des accusations et des charges qui sont grotesques. Selon elle, sa cliente se bat contre la théocratie iranienne, mais pour autant, ce ne serait pas une criminelle et elle devrait être libérée immédiatement. Toujours selon l’avocate, le comportement de Narges Mohammadi serait une démonstration de courage absolu.

Michel Gourd

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