27 novembre 2024
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Élections du 7 septembre : une fin encore incertaine

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Présidentielle

L’élection présidentielle du 7 septembre 2024 met au grand jour des tensions notables. Les trois candidats ont publiquement dénoncé l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

En vérité, cette mise en cause vise au moins certains décideurs influents qui agiraient en coulisses à travers cette institution. À l’instant présent, est-il possible d’analyser les éléments clés de cette situation et d’essayer d’entrevoir les possibles scénarios cachés et les intentions des décideurs dans cette phase ?

La dénonciation de l’ANIE : symptômes d’un malaise plus profond ?

Le communiqué conjoint des trois candidats traduit une défiance forte vis-à-vis de l’ANIE. Bien que cette autorité soit censée incarner, dans la logique des participants, la transparence et l’indépendance des élections, elle est ici accusée d’incompétence caractérisée. S’agissant d’Aouchiche et de Hassani, cette situation rappelle d’autres épisodes passés dans l’histoire politique algérienne où des institutions censées garantir l’intégrité électorale ont été vilipendées, à raison. Mais, pour ce qui est de Tebboune, le fait est nouveau dans la forme, bien que dans le fond, il reconvoque l’épisode Mihoubi de 2019.

Sous couvert d’un problème de forme, la critique adressée à l’ANIE risque bien de soulever un problème de fond. En d’autres termes, les candidats se contenteront-ils de continuer à viser l’ANIE en tant que structure, ou iront-ils plutôt vers la critique de ceux qui, en coulisses, prennent les décisions ? Dans sa forme, le communiqué semble rester sur la première approche.

Le post d’Abderrazak Mokri et sa suppression : une clé de lecture ?

L’ancien président du HMS, Abderrazak Mokri, a rapidement exprimé son étonnement face à l’ampleur de la fraude en faveur du président sortant, Abdelmadjid Tebboune. Mokri s’est interrogé sur l’utilité même de la trituration des résultats, alors que dans l’ensemble des 58 wilayas, Tebboune se trouve très largement en tête des résultats attestés par les PV électoraux.

Cette déclaration a été rapidement supprimée, comme si l’attitude des acteurs de cette élection était encore de rester sur les questions de forme. Peut-être même que ce post devait être rapidement supprimé et n’avait d’autre vocation que d’être un coup de semonce.

L’ANIE : instrument d’une partie ou de l’ensemble des décideurs ?

L’une des questions fondamentales soulevées par cette situation est la suivante : l’ANIE est-elle le simple outil de certains décideurs, ou incarne-t-elle réellement un consensus au sein de cette caste ? Pour le moment, la dénonciation de cette structure par les candidats ne donne pas suffisamment d’éléments pour lire une situation qui n’est pas nouvelle dans notre histoire politique, où, de façon récurrente, des factions au pouvoir s’affrontent en coulisses pour déterminer la direction politique à suivre.

Mais il ne faut pas se tromper : l’enjeu ici est plus profond qu’une simple contestation des résultats. Il s’agit de l’équilibre des forces au sein du régime et, par extension, de la configuration du jeu politique dans le pays et de sa stabilité même.

Quel scénario caché ?

Face à cette situation tendue, il est légitime de se demander si un scénario caché n’est pas en train de se dérouler à l’insu de l’opinion publique. Les dénonciations des candidats et les accusations de fraude pourraient indiquer que les décideurs, ou une faction parmi eux, travaillent à un total discrédit de la configuration politique actuelle en provoquant une crise de légitimité.

Le scénario optimiste serait celui d’un changement de cap au sein de l’élite dirigeante. Face à l’ampleur du rejet populaire et aux critiques croissantes, certains décideurs, excédés par la médiocrité de Tebboune, pourraient être tentés de revoir leur stratégie et de proposer une nouvelle offre politique aux Algériens. Cette hypothèse repose sur l’idée que le collège des décideurs n’est pas monolithique, mais qu’il est traversé par des divergences internes quant à la meilleure manière de gérer la scène politique.

Fermeture ou ouverture : quelles perspectives pour l’Algérie ?

Il faut tout de même rester prudent. Devant l’incertitude qui plane sur cette élection, deux voies semblent se dessiner pour les décideurs algériens : celle de la fermeture ou celle de l’ouverture.

La tentation de la fermeture pourrait germer chez les régents. Face à l’ampleur de la défiance populaire, seraient-ils tentés de resserrer encore davantage leur emprise sur le pouvoir ? Une telle stratégie accentuerait la défiance populaire et aggraverait les tensions sociales, déjà très présentes dans le pays. Cela accélérerait la montée d’une vague beaucoup moins silencieuse du Hirak. Elle pourrait aussi amener des situations dommageables qui ne sont pas à souhaiter.

À l’inverse, un changement d’évaluation au sein du collège des décideurs pourrait aboutir à une nouvelle offre politique, plus inclusive et plus en phase avec les attentes des citoyens. Ce scénario impliquerait une réforme en profondeur du jeu politique et une reconnaissance des limites du système actuel. Les résultats proclamés discréditent Tebboune et disqualifient la classe politique. Ce qui pourrait annoncer une politique de table rase en vue d’une profonde reconfiguration. Toutefois, pour que cette ouverture soit crédible, elle devrait s’accompagner de garanties solides qu’elle ne sera pas un retour à 1989. Il faudra donc nécessairement qu’elle soit la résultante d’une négociation entre les décideurs et la société.

Évacuer rapidement cette élection et aborder la question de la transition démocratique

Pour le salut du pays, il faudrait que la question de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024 soit évacuée au plus vite. Il ne faut pas que le sort du pays continue à se jouer dans des scénarios cachés qui ne reflètent que les luttes d’influence au sein des décideurs. Le choix qu’ils feront d’aller vers plus de fermeture, donc vers l’affrontement avec la société, ou bien vers la formulation d’une nouvelle offre politique en direction de la société, constitue l’enjeu central du moment.

Il faut espérer qu’ils entendent la voix de la raison, telle qu’exprimée par la direction du RCD, qui souligne que « l’urgence est de redonner confiance par l’entame d’un processus de débat qui met au centre l’intérêt supérieur du pays ; à savoir son unité, la souveraineté de son peuple avec ses aspirations à la liberté, la sécurité et au développement ». S’ils s’engagent dans la voie de l’ouverture, il faudrait qu’ils prennent conscience que cette voie est nécessairement celle de la négociation avec la société algérienne.

Mohand Bakir

Débâcle électorale d’Aouchiche : les paris perdus du FFS

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Youcef Aouchiche
Youcef Aouchiche

« Déroute, débâcle, déculottée, bide, désaveu cinglant. Sur les réseaux sociaux, les mots n’ont pas manqué pour qualifier l’échec infligé  par les électeurs au FFS dont le candidat Youcef Aouchiche n’a pas recueilli les suffrages des électeurs qui n’étaient pas nombreux à se rendre dans les bureaux de vote, le 7 septembre.

C’est pourquoi, les résultats annoncés par l’ANIE ont valeur de message pour le 1er secrétaire et tous ses amis de l’appareil du parti qui ont décidé de participer à la présidentielle, à la grande surprise des militants et des partis de l’opposition démocratique. 

Youcef Aouchiche  avait beau interpeller  la majorité silencieuse pour en finir avec « la cullture du boycott (…) de se mobiliser autour de sa candidature pour  provoquer le  changement », le  peuple algerien ne l’a pas entendu. 

Avec un score de  2,16 % pour 122146 voix, et surclassé par Tebboune dans de nombreuses circonscriptions électorales des communes de Kabylie, le désaveu est cinglant.

Il faut dire que l’entrée en lice à la présidentielle du candidat de 41 ans avait été accueillie avec un haussement d’épaules, quand beaucoup ne se sont  pas tout simplement gaussé d’une telle   décision. Pour beaucoup, la participation de ce jeune responsable politique sans charisme, ni étoffe d’un leader à l’expérience éprouvée dans la pratique politique ressemble à une bravade. 

Mais qu’importe, puisque « l’intérêt supérieur de cette participation est ailleurs », comme le disait  avec pointe d’énervement un ancien cadre  du parti au journaliste du Figaro (édition du 7 septembre,  ndlr) qui lui rappelait que « le FFS va présenter un candidat à la course présidentielle dans laquelle le jeune candidat de 41 ans sait que ses chances de gagner sont nulles ».

On l’aura compris, et les responsables du FFS l’ont dit : la participation de Youcef Aouchiche à cette aventure électorale avait une portée strategique. Des défis à relever. Voire !

Dans une declaration à la presse, Rabah Lounici, professeur des sciences politiques à l’université d’Oran  avait soutenu que la mission ou le pari porté sur FFS était  « l’augmentation du taux de participation en Kabylie, où toute faiblesse de la participation pourrait être utilisée par des partis hostiles a l’unité nationale ». Un pari perdu puisque la taux de participation en Kabylie n’a pas connu le decollage souhaité par le FFS et le pouvoir.

Youcef Aouchiche et ses amis de l’appareil du parti  qui voulaient provoquer « un hirak électoral » (le mot est de Aouchiche) sont tirés de leurs illusions par la réalité des chiffres et la résistance silencieuse des Algériens. 

En Kabylie comme ailleurs, les citoyens en âge de voter ont majoritairement boudé un scrutin entaché d’une fraude massive. Une pratique remise au goût du jour pour   permettre au chef de l’Etat-candidat de rempiler pour prolonger un système que le FFS a cru possible de faire partir à coup de slogans et de petites phrases. Lamentable.

De la Kabylie, le fief historique et la région de proclamation de ce parti, né dans le feu de la résistance des combattants de l’intérieur contre l’offensive sanglante de l’armée de l’extérieur, le candidat Aouchiche a été éconduit. Ses propositions de changement et ses promesses de garantir bien-être et prospérité aux Algériens sur le mode de « demain on rase gratis », sont restées inaudibles. 

Il était entendu par beaucoup que le  candidat du FFS sera recalé car il est porteur d’un projet électoral négocié dans les salons obscures des hauteurs d’Alger. Un projet aux antipodes des aspirations de la base du parti de laquelle lui et son groupe de la direction nationale sont complètement coupés. En effet, rares sont les sections communales qui leur sont restées fidèles. 

 Partout où il était passé durant la campagne électorale, le peuple du FFS a brillé par sa très  faible mobilisation,  comme ce fût le cas au  meeting organise au théâtre Kateb Yacine  de Tizi Ouzou.

Mohamed Klaleche, son directeur  de campagne pour la wilaya de Tizi Ouzou, n’a pas fait mieux. Les subventions qu’il a distribuée aux associations et comités de villages en qualité de président de l’APW ne l’ont pas aidé à remplir les rares salles où a il tenu meeting. 

Samedi dernier, le  divorce est confirmé. Dans de nombreux centres de vote de la wilaya de Tizi-Ouzou, et même de Bejaia, beaucoup parmi les rares électeurs qui se sont rendus aux urnes ont donné leurs suffrages à Tebboune. Consolation, lors du dépouillement au bureau de vote à Ath Ḥeggoune, son village natal, dans la commune d’Assi Youssef, Youcef Aouchiche a obtenu 600 voix, Tebboune 55 et Hassani Cherif 7. Pas mal.

Samia Naït Iqbal

Mohamed Charfi : « La présidentielle s’est déroulée dans des circonstances très normales »

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Mohamed Charfi
Mohamed Charfi.

Mohamed Charfi, président de l’Autorité électorale nationale indépendante a déclaré  en marge de l’annonce des résultats provisoires de la « présidentielle anticipée » que l’instance qu’il préside « a travaillé avec beaucoup de soin pour assurer la transparent du scrutin et a veillé pour assurer une concurrence équitable entre tous les candidats ». Malgré une participation particulièrement faible, il ajoute : « La large participation à cette élection est un indicteur de l’intégrité souhaitée pour le deroulement de ce scrutin ».

Tebboune, un score brejnebien de 94,65% des voix

Après une déclaration préliminaire fleuve, le président de l’Autorité nationale Indépendante Mohamed Charfi annonce le nombre des suffrages exprimés des suffrages exprimés en faveur de chaque  candidat. 

Sur un total de 5 630 196 de voix exprimées et comptabilisées (suffrages exprimés), le candidat libreAbdelmadjid Tebboune a obtenu 5 329 253 voix équivalant au taux de 94,65% ; le candidat du MSP, Abdaali Hassani Cherif obtenu 178797 voix pour un taux de 3,17 %. 

Le candidat du FFS, Youcef Aouchiche, arrive à la troisième place avec un taux de 2,16% correspondant à 122 146 voix exprimées en sa faveur. 

Il convient de signaler que le chef de l’ANIE na pas jugé utile de révéler le nombre de bulletins nuls ou blancs qui ont été comptés mais non comptabilisés parmi les suffrages exprimés.

Mohamed Charfi n’est pas, non plus, revenu sur le très controversé taux de participation. Un taux qui a soulevé lire du candidat du MSP, par la voix de son directeur de campagne.

Silence radio, du côté du FFS. Jusqu’à cette heure, ni le candidat Youcef Aouchiche ni son directeur de campagne n’ont encore réagi à ces résultats ni aux violations qui ont caractérisé le scrutin et qui a été largement remis en cause par de nombreuses acteurs politiques et des observateurs indépendants. 

La rédaction

Nos FLiN-tox ne savent même plus tricher…

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les trois candidats à la présidentielle

Faut-il pleurer, faut-il en rire, je n’ai pas le cœur à le dire, on ne voit pas la fin du cauchemar ! Même le fumeur de thé a rendu le tablier.

Étalés en une sur la plupart des quotidiens, le résultat suivant des élections :

Abdelmadjid Teboune élu à 94,65% avec 5 329 253 voix sur un corps électoral de 24 351 551 et un nombre de votants total de 5 630 000

Une simple division vous apprend que le chef de l’Etat n’est assis que sur 21,88% des inscrits sur un taux de participation réel de 23, 12%. Le taux annoncé de 48, 03% ne correspond à rien car 48% du corps électoral, cela représente 11 688 74 voix. On a fait voter les chauves-souris ou quoi ?

Le nombre 94,65% est basé sur les suffrages répartis entre notre tortue et ses deux lièvres.

Par ailleurs, si on reproduit les résultats de 2019 : inscrits : 24 464 161, nombre de votants 9 755 340, on s’aperçoit qu’en 5 ans, le nombre de votants a diminué quasiment de moitié ! ! !

Le 94,65 % annoncé pour le candidat Abdelmadjid Tebboune ce dimanche correspond au nombre de voix pour le chef de l’Etat sur le nombre total de votants et non pas d’inscrits ! Drôle de comptabilité !

De long en large, les résultats annoncés sont faux ! Les FLiN-tox ne savent même plus tricher, ma parole ! À l’heure de l’Intelligence artificielle, nos vieux Chnoques ne savent même plus utiliser la calculette pour nous concocter des chiffres cohérents.

Kacem Madani

Tebboune, le démocrate maximo, réélu à 94,65% de voix

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Tebboune
Tebboune repart pour 5 ans encore.

Le miracle s’est produit en ce jour de pluie et d’inondations sur la terre d’Algérie. Abdelmadjid Tebboune a été gratifié d’une « réélection » avec un taux à la soviétique. Soit 94,65% des voix.

N’en jetez pas plus. Tebboune (79 ans) voulait être réélu avec un score qui ferait pâlir Kim Jong-un, le voilà bien servi ! Donc, l’Algérie est repartie pour 5 ans avec un chef d’Etat jamais avare de grandes déclarations… sans lendemains.

En revanche, ses faiseurs de roi n’ont eu aucune pitié pour ses deux lièvres,Youcef Aouchiche (2,16%) et Abdelaali Hassani Cherif (3,17 %). Ils les ont pourvus de taux particulièrement ridicules. Ils auraient pu leur renvoyer l’ascenseur pour services rendus. Même pas… Comme quoi, il n’y a absolument rien à attendre de ce régime.

Tout indiquait que cette élection n’en serait jamais une. Avec un ministre de l’Intérieur, comme directeur de campagne du chef de l’Etat, fallait-il attendre autre chose ? Le régime a tout balisé depuis des mois. Répression tous azimuts, musellement des voix dissidentes, association des médias lourds et journaux dans une entreprise de manipulation à grande échelle pour faire avaler les potions les plus imbuvables que pouvaient imaginer les crânes d’oeuf de Tebboune.

Ensuite, il y a eu l’épisode des annonces des taux de participation hallucinants hier par Mohamed Charfi. Ledit taux a commencé modestement le matin avant de bondir dans l’après midi. Puis à 17h, les chiffres s’affolent dans la bouche de l’auguste président de l’ANIE. Ils passent sans coup férir de 26,45% à 48,03%. Et 19,57% pour la communauté nationale établie à l’étranger. Ces taux restent provisoires ce soir.

Et comme les réjouissances ne sont pas finies, demain, le taux de participation au niveau national franchira allègrement les 50%. « Elu » avec presque 95% de voix exprimées, voilà qui confortera l’oncle Tebboune qui s’estimait mal élu en décembre 2019. Ainsi, il pourra poursuivra, sans retenue, son oeuvre d’immobilisme mortifère du pays.

Quant à ses deux lièvres, finis les plateaux télé, les sorties publiques… ils se feront oubliés dès demain pour leur formidable participation à cette parodie.

Yacine K.

« Présidentielle » : Abdelmadjid Tebboune « réélu » avec 94,65 % des voix

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Présidentielle

Abdelmadjid Tebboune est « réélu » président de la République. Le chef de l’Etat sortant est reconduit pour un second mandat de cinq ans après avoir remporté, dès le premier tour, la « présidentielle anticipée » organisée le samedi 7 septembre.

Abdelmadjid Tebboune totalise 94,65 % des voix, selon l’Anie. Tebboune a obtenu 5 329 253 de voix. En 2019, il avait été élu avec 58,13% des votes.

Le suffrage exprimé lors de cette mascarade électorale : 5,6 millions de voix, soit 23,97 % du corps électoral. En 2019 c’était 39,88%. C’est dire le recul et l’indifférence des Algériens face à cette parodie.

Dans ce fouillis, Tebboune caracole loin devant ses deux concurrents : le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani Cherif, créditée de seulement 3,17 % (178 797 voix).

Le candidat du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a, lui, obtenu le ridicule 2,16 % (122 146 voix) du suffrage, selon les premiers résultats officiels annoncés, ce dimanche, par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.

Ce dernier a oublié de parler aux Algériens des bulletins blancs et du nouveaux taux de participation.

Du coup le taux de participation est toujours provisoire. C’est celui annoncé hier. Il avait atteint 48,03% au niveau national et 19,57% pour la communauté nationale établie à l’étranger. Des chiffres qui ont été augmentés en l’espace de quelques heures hier soir.

Ces annonces ont eu lieu au CIC en l’absence de la presse alors qu’elle a été accréditée par les autorités. Mohamed Charfi s’est contenté de la présence de l’ENTV et de l’APS pour éviter les questions qui fâchent.

L. M.

« Présidentielle » : le MSP dénonce des pressions

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Abdelaali Hassani Cherif, candidat du MSP
Abdelaali Hassani Cherif, candidat-lièvre du MSP

Le MSP, parti du candidat, Abdelaali Hassani Charif, dénonce dans un communiqué « des pressions exercées sur certains responsables de bureau pour manipuler les résultats des élections présidentielles ».

Fini la lune de miel et l’entente cordiale entre les candidats. Le temps est aux accusations et la mise en cause de l’administration qui n’arrive pas à se départir de son péché originel : la fraude électorale et le bourrage des urnes.

L’accusation est venue du candidat Hassani Cherif du MSP et de son équipe de campagne, qui, sitôt revenus de l’euphorie partipationniste, mêlent leurs voix au concert de dénonciation du retour des anciennes pratiques qui avaient, par le passé, entaché le résultat des élections au profit du candidat du système. Comme si ce parti islamiste avait cru que le régime avait tiré un trait sur ses pratiques de maître fraudeur !

En effet, dans sa première déclaration à l’issue de la parodie présidentielle, la direction de campagne du candidat Abdelaali Hassani Charif a révélé des pratiques administratives inacceptables, notamment des pressions exercées sur certains responsables de bureau de vote pour gonfler les résultats.

« Nous attendons l’annonce des résultats provisoires et nous assumerons notre responsabilité devant les électeurs et les militants », poursuit le communiqué sur un ton menaçant la direction de campagne du candidat Hassani Cherif.

« L’Autorité électorale nationale a démontré son incapacité à gérer les taux de participation le jour du scrutin en étant parfois en retard et en annonçant le pourcentage de participation moyen après minuit, le vote se terminant à huit heures, avec un retard de 24 heures ! », fustige la même instance qui s’étonne de « l’annonce d’un taux de participation incomplet en termes de nombre de suffrages exprimés et de l’utilisation d’un terme étrange, « le taux de participation moyen » (termes utilisés par l’Anie) dans les wilaya en plus de l’incapacité d’annoncer le taux de participation des bureaux de vote  l’éxterieur du pays ! ».

La Direction de campagne du candidat du MSP/Hamas a indiqué qu’elle avait malheureusement enregistré le retour d’anciennes pratiques qui auraient pu être évitées, notamment « des pressions sur certains superviseurs des bureaux de vote pour gonfler les résultats. L’incapacité de remettre les procès-verbaux de décompte aux représentants des candidats(…) »

Le mouvement islamiste a souligné qu’il « attend l’annonce des résultats définitifs et assumera sa responsabilité devant les électeurs et les militants et de clarifier toutes les conditions et circonstances entourant le processus électoral et ses résultats possibles, et de déterminer la position appropriée à leur égard ».

Pour le MSP/Hamas, le processus électoral n’a pas été exempt de pratiques administratives inacceptables de la part de l’Autorité électorale nationale indépendante, car des problèmes sont apparus lors de la phase de collecte des signatures, en particulier lorsque les résultats de la collecte des formulaires d’inscription des citoyens ont été annoncés au public. Sans compter que « la campagne électorale a été marquée par un manque de contrôle sur la couverture médiatique des candidats ».

Samia Naït Iqbal

Le RCD sur la présidentielle : « Désaveu historique et défiance pacifique »

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Rcd

Le RCD réagit et parle de  « désaveu historique et de défiance pacifique » réservé par le peuple algérien au déroulement du  du scrutin présidentiel dont le taux de participation a été gonflé de façon « artificielle »

« Le vote de samedi 7 septembre 2024, qui devait être une simple opération de plébiscite de la poursuite de sa politique s’est transformée en un véritable pied de nez pour le régime.

Toutes les ratatouilles et les incohérences  pour faire progresser, d’heure en heure, artificiellement le taux de participation n’y peuvent rien. Il a fallu honteusement le doubler en deux heures et prolonger la durée de vote pour faire  péniblement mieux qu’en 2019. La désertion des urnes est telle que les centres urbains donnaient l’impression de villes mortes et les informations constatées et remontées par les militants et de nombreux citoyens à travers le pays donneraient vraisemblablement un taux réel qui ne saurait dépasser 18%.

Ce désaveu est historique car il concerne l’ensemble des régions du pays et, contrairement à 2019, le régime a eu tout le temps et toute la latitude de le préparer à sa convenance. Les caisses sont remplies grâce au renchérissement des prix des hydrocarbures et le rouleau compresseur de l’autoritarisme a découragé plus d’un . Les poches de résistance active et de refus d’abdiquer relèvent de la témérité .

Pour le RCD, le déroulement de cette élection avec le choix de ses candidats, de ses thématiques de campagne, empruntes de mépris à l’endroit de populations en déclassement social et rongées par les incertitudes des lendemains, indique que le plus grand danger pour le pays réside dans la poursuite de la politique en cours.

Cette défiance populaire pacifique indique que la révolution de février 2019 est un profond sillon dans la marche pour la conquête de la liberté et de la souveraineté. Elle ne saurait être durablement perturbée ni par des subterfuges ni par la violence et la répression.

Cette leçon de maturité qui contraste avec l’aventurisme des appareils est aussi dédiée aux prisonniers politiques et d’opinion.

Le Rassemblement qui réunira incessamment ses instances pour analyser l’ensemble de ce scrutin appelle ceux qui sont en charge de la décision de revenir à la sagesse pour marquer une halte. L’urgence est de redonner confiance par l’entame d’un processus de débat qui met au centre l’intérêt supérieur du pays ; à savoir  son unité, la souveraineté de son peuple avec ses aspirations à la liberté, la sécurité et le développement. »

Alger, le 08 septembre 2024

Présidentielles : leçons à en tirer

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Tebboune

De prime abord, l’analyse classique, disons académique, ne peut être fiable pour des élections dont les chiffres et les statistiques semblent obéir à tous points de vue aux édits de l’école soviétique.

Un constat implacable : le désaveu est total et l’esprit des mouvements 1980, 1988, 2001 et 2019 rôde toujours.

La non-satisfaction des revendications de ces mouvements semble orienter le combat vers une autre arène, celle de la défiance par l’abstention ; et l’expression explicite des attentes par d’autres voies : celles que n’altèrent ni la répression ni la chape de plomb qui pèse sur la société.

Les chiffres annoncés ne trompent personne. Ils appellent au contraire à la nécessité vitale d’un changement radical pour sauver le pays « des dangers qui le guettent » comme aiment à le répéter les gouvernants du moment.

Pour les procédés éculés instrumentalisés en Kabylie, les enseignements à en tirer sont que la défiance des traditions locales de lutte et de résistance par « des personnalités » en rupture de ban avec les  aspirations locales à la liberté, les droits civiques, l’identité, etc., produit le contraire des effets escomptés.

La Kabylie applique toujours, même si ça peut s’exprimer différemment, « assufegh i tsufiq », en rejetant ceux qui se dressent contre les intérêts de la communauté, comme ça se faisait autrefois.

Enfin, pour résumer, disons que la plus grande leçon à tirer de ces présidentielles est que le déni des réalités conduit à l’impasse.

Ces élections ont confirmé que seule une vraie démocratisation touchant tous les domaines (politiques, économiques, sociaux, culturels, identitaires, etc., et une claire option pour la modernité (En mettant en avant des personnalités jeunes tournées vers l’avenir, tout le contraire de Bengrina) pourront résorber la crise.

Il faut aussi plus que jamais se fier aux personnalités les plus représentatives, et non plus à celles qui montrent patte blanche et se dressent contre les aspirations légitimes du peuple à la démocratie, les libertés individuelles et collectives, le respect des droits de l’homme et le traitement sur le même pied d’égalité des langues et des cultures constitutionnalisées.

L’Algérie peut, il suffit que la volonté politique le veuille !

Youcef Oubellil, écrivain

Taux de participation à la « présidentielle » : quelle lecture en faire ?

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Goudjil et Tebboune
Goudjil et Tebboune, deux apparatchiks qui ont servi le régime depuis un demi-siècle.

L’annonce de l’ANIE du 8 septembre 2024 sur un taux de participation de 48,03 % à 20 heures est symptomatique du ridicule auquel s’accroche le régime algérien.

Loin de refléter la réalité, ce chiffre stratosphérique s’apparente à une réaction désespérée face à une défiance populaire profonde. Dans un contexte où le peuple algérien, galvanisé par le Hirak, continue de résister à un système qui le méprise, l’idée même que plus de la moitié de la population ait participé à cette mascarade électorale relève de la fabulation.

Fabulation électorale

Depuis des décennies, les élections en Algérie ne sont que des mises en scène orchestrées par une néo-régence militaro-bureaucratique, dont le seul objectif est de se maintenir au pouvoir. En réalité, les « accords souterrains » et les « connivences entre clans » déterminent l’issue de chaque scrutin.

La candidature de Tebboune en 2019, tout comme celle de 2024, n’aurait pu se faire sans l’aval des décideurs. Ainsi, le taux de participation annoncé dépasse le simple mensonge : il symbolise un régime en proie à une peur-panique, conscient de sa propre fragilité.

Le régime et son instinct de survie mortifère

Le Hirak, aspiration profonde à un renouveau du processus d’émancipation nationale est toujours là, et le peuple algérien, dans sa majesté, n’a jamais cessé de contester ce régime.

Ce qui est frappant, c’est que ce taux de participation, supérieur à celui de 2019, est présenté comme un signe de renforcement du régime. Mais il ne faut pas se méprendre : cette manœuvre est une tentative désespérée de légitimer un système qui vacille, sans qu’aucun changement de fond ne soit réellement envisagé.

Extrême fragilisation du pouvoir

La question centrale est de savoir si Tebboune, souvent perçu comme un chef d’Etat contesté et affaibli, ressort vraiment renforcé de cette opération électorale. Son apparent succès est trompeur.

Le remaniement gouvernemental à venir et l’éventuelle entrée de régents militaires comme le général-major Chanegriha pourraient apporter des éclaircissements sur les nouveaux équilibres du régime. Mais ces ajustements internes, ces permutations de pouvoir au sein du cercle restreint des décideurs, ne masquent en rien la fragilité d’un système qui peine à trouver des équilibres en son sein et qui a définitivement perdu toute légitimité.

Enjeux pour l’avenir : ouverture ou répression ?

Le véritable enjeu réside dans l’orientation que prendra le régime. Continuera-t-il dans l’arrogance et la répression, ou envisagera-t-il d’ouvrir des espaces de libre expression ? Rien ne laisse entrevoir une volonté sincère d’ouverture.

En revanche, la montée inévitable d’une nouvelle vague populaire, bien plus structurée que celle de 2019, est un scénario crédible. Cette contestation populaire, loin de s’essouffler, est sur le point de déferler à nouveau.

L’Algérie toujours au carrefour de son histoire

Les élections de 2024 marquent un tournant. Le régime algérien, en niant la réalité et en se retranchant derrière des chiffres outrancièrement manipulés, creuse sa propre tombe. La défaite politique est imminente, et l’explosion populaire inévitable. Plus que jamais, le peuple algérien est prêt à reprendre son destin en main, et le système, s’il persiste dans son despotisme, ne pourra éviter l’onde de choc à venir.

Mohand Bakir

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