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lundi, 10 novembre 2025
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Contrôle de conformité des véhicules importés : lancement prochain d’une plateforme pour la prise de rendez-vous

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Contrôle de voitures

Le ministère de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables compte lancer prochainement une plateforme en ligne pour la prise de rendez-vous concernant le contrôle de conformité des véhicules importés, et ce, afin de simplifier les démarches, a indiqué jeudi à l’APS un responsable au ministère.

« L’objectif est de mettre fin aux longues files d’attente et d’offrir aux usagers un service public plus fluide et transparent », a expliqué le Conseiller du ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Ali Benikhlef, ajoutant que « grâce à une interface simple et accessible, cette plateforme permettra aux citoyens de gérer leurs rendez-vous en toute autonomie ».

Ce nouveau service en ligne concernera, dans un premier temps, exclusivement le centre de contrôle du Caroubier à Alger, selon le responsable précisant que « cette phase pilote est une étape clé qui permettra d’assurer une qualité de service optimale avant d’envisager une généralisation progressive à l’ensemble du territoire national ».

Ainsi, les usagers pourront choisir et réserver en ligne le créneau qui leur convient, 24h/24 et 7j/7, recevoir une confirmation de leur rendez-vous, et consulter la liste des documents requis avant leur passage au contrôle, a-t-il détaillé.

« Ce projet s’inscrit pleinement dans la démarche de numérisation des services de l’Etat, décidé par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, et traduit notre volonté d’apporter des solutions pratiques qui répondent aux attentes des citoyens », a souligné M. Benikhlef.

APS

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Pétrole : le Brent stable à 67 dollars

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Pétrole

Les cours du pétrole étaient stable lundi matin, soutenus par un équilibre entre l’offre et la demande, les investisseurs jugeant que les fondamentaux du marché restent solides.

 Vers 11h45, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, a évolué de 0,01%, à 67,00 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en octobre, grappillait 0,10% à 62,75 dollars.

APS

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Fin des dogmes économiques et ruptures irréversibles : quelles réponses

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Inflation
Image par Mykhailo Kolisnyk de Pixabay

On sait que l’économie n’est pas une science exacte puisqu’elle repose sur des comportements humains, sociaux et politiques, que nul modèle mathématique ne peut figer dans des équations immuables. Pourtant, pendant des décennies, les décideurs publics se sont appuyés sur des dogmes hérités des XIXᵉ et XXᵉ siècles, persuadés d’évoluer dans une mécanique prévisible. 

Les cycles économiques, censés alterner expansion et récession comme des saisons, ont servi de guide aux gouvernements pour calibrer leurs politiques budgétaires parfois avec de la dette et aux banques centrales pour ajuster leurs taux d’intérêt. La courbe de Phillips, érigée en loi d’airain, a légitimé les arbitrages des dirigeants entre chômage et inflation, tolérant une hausse des prix pour soutenir l’emploi. Le taux neutre, considéré comme invariant, a donné aux banquiers centraux un repère pour déterminer si leur politique devait être accommodante ou restrictive. La vitesse de circulation de la monnaie – supposée constante – a fondé les stratégies monétaristes de pilotage par les agrégats, offrant aux décideurs l’illusion de pouvoir anticiper l’inflation en les surveillant. Enfin, l’avantage comparatif sans frictions a servi de justification théorique aux responsables politiques pour promouvoir la libéralisation du commerce international, en affirmant que chacun y trouverait un bénéfice net, sans coûts sociaux.

Pourtant, les ruptures du XXIe siècle – l’irruption de l’intelligence artificielle détruisant le lien entre croissance et travail, le vieillissement démographique accéléré pesant comme une chape de plomb sur la demande, la crise climatique persistante multipliant les chocs permanents et la fragmentation géopolitique désarticulant les chaines de valeur mondiales – ont pulvérisé ces certitudes, rendant obsolètes ces dogmes et imposant une refonte intellectuelle des politiques économiques pour garantir une trajectoire de développement socialement viable.

Les ruptures

La première rupture technologique, est incarnée par l’intelligence artificielle, qui ébranle les fondements mêmes de la croissance. Selon le FMI, près de 40 % des emplois mondiaux sont exposés à l’automatisation par l’IA. McKinsey (2023) évalue que jusqu’à 45 % des tâches dans le monde pourraient être automatisées d’ici 2030, éliminant les cycles traditionnels en rendant l’offre sans limite et en réduisant les coûts marginaux à zéro dans des secteurs comme les services numériques. PwC projette une contribution de 15700 milliards de dollars de l’IA au PIB mondial – environ 14,3% de celui-ci – d’ici la même échéance. 

Les études montrent des gains de productivité immédiats : +14 % dans certaines activités de service. Mais ces gains ne se diffusent pas uniformément : ils créent des « mini-cycles d’adoption » qui bouleversent des secteurs entiers sans jamais retomber dans la régularité des cycles de productivité d’antan. Nous ne sommes plus dans un modèle de rattrapage linéaire, mais dans une succession de révolutions fractales.

La deuxième rupture démographique, frappe de plein fouet les économies développées et la Chine (l’usine de production du monde), transformant le « dividende démographique » du siècle passé en une « dette » écrasante. L’ONU prévoit que la planète comptera 2,1 milliards de personnes âgées de plus de 60 ans en 2050, doublant quasiment le chiffre actuel. Dans l’OCDE, la population en âge de travailler pourrait chuter de 8 % d’ici 2060, avec un ratio de dépendance (rapport entre inactifs et actifs) grimpant à 52%. 

La Chine, longtemps considérée comme un réservoir inépuisable de main-d’œuvre à bas coût, voit désormais sa population active diminuer. Entre 2010 et 2020, elle a perdu près de 40 millions de travailleurs en âge de travailler, et les projections indiquent qu’elle pourrait en perdre plus de 100 millions d’ici 2040. Selon l’Académie chinoise des sciences sociales, cette contraction pourrait retrancher près d’1 point de croissance annuelle du PIB à long terme. Déjà, le rapport de dépendance devrait passer de 20 % en 2020 à plus de 45 % en 2050, traduisant un vieillissement accéléré. Ainsi, ce basculement démographique prive la Chine d’un avantage compétitif central et exerce une pression structurelle sur la croissance, les finances publiques et le modèle productif.

Cela signifie mécaniquement moins de travailleurs, plus de pressions salariales et un fardeau croissant sur les finances publiques. La demande se déplace vers les soins de santé et les pensions, créant une « économie de vieux » évaluée à 15000 milliards de dollars (FMI, 2025), mais avec une réduction de 0,5 % annuel du PIB par point de vieillissement, selon le FMI. Ce n’est pas une oscillation cyclique : c’est une lame de fond.

La troisième rupture, les changements climatiques ajoutent des chocs permanents : les coûts annuels des catastrophes naturelles ont atteint 500 milliards de dollars en 2024 (Swiss Re, 2025), externalités non cycliques qui rendent les modèles keynésiens – focalisés sur la stimulation de la demande – inefficaces face à des destructions d’offre structurelles. Une analyse de The Economist (2020) confirme que ces bouleversements marquent la fin des cycles économiques, remplacés par une « stagnation séculaire » où la croissance mondiale plafonne à 2 % (contre 3 à 4 % au XXe siècle)

L’Agence internationale de l’énergie anticipe un doublement de la demande en nickel et graphite, et une multiplication par cinq pour le lithium d’ici 2040, alimentant une « inflation verte » structurelle due à la transition énergétique. Le climat agit ainsi comme un choc d’offre incessant, érodant l’efficacité des politiques monétaires axées sur la stimulation de la demande et révélant l’inadéquation des modèles qui ignoraient ces contraintes environnementales.

Enfin, la rupture géopolitique fragmente les chaînes de valeur mondiales, avec la résurgence des guerres sous de nouvelles formes, comme l’illustre l’invasion de l’Ukraine, les tensions sino-américaines, les guerres interminables au Moyen Orient, le retour du protectionnisme industriel et la fragmentation croissante des rapports de force mondiaux. L’inflation américaine a culminé à 9,1 % en juin 2022, malgré un chômage stabilisé autour de 4 %, non pas d’une surchauffe interne mais de chocs exogènes énergétiques et logistiques. L’économie globale n’obéit plus à des cycles endogènes, mais à des asymétries et transitions structurelles.

Ces ruptures collectives pulvérisent les dogmes du XXe siècle, exigeant une économie des transitions plutôt que des illusions. 

L’obsolescence des dogmes économiques

Les cycles économiques : pendant des décennies, la théorie dominante a décrit l’économie comme un système prévisible, rythmé par des cycles d’expansion et de récession que les banques centrales pouvaient lisser en modulant les taux d’intérêt. Ce cadre, inspiré de Keynes mais consolidé par Friedman et les néo-keynésiens, reposait sur l’idée d’oscillations temporaires autour d’une trajectoire de croissance stable, où la monnaie était neutre à long terme. Or, depuis le début du XXIᵉ siècle, les faits contredisent ce schéma : les catastrophes climatiques, qui coûtent désormais en moyenne 280 milliards de dollars par an, les tensions géopolitiques qui ont ajouté +2 points d’inflation structurelle en Europe en 2022-2023, et le vieillissement démographique chinois, qui pourrait retrancher 1 point de PIB par an d’ici 2040, ne correspondent plus à des oscillations régulières mais à des chocs structurels, permanents et imprévisibles.

Dans ce nouvel environnement, la politique monétaire seule ne suffit plus. Le recours massif aux plans budgétaires en témoigne : 1900 milliards de dollars aux États-Unis en 2021 (American Rescue Plan) et 750 milliards d’euros dans l’Union européenne via « Next Generation EU » ont permis de soutenir la demande et financer la transition, alors que les taux étaient déjà proches de zéro.

À l’inverse, l’Allemagne avait démontré qu’une réduction de sa dette publique de 82 % à 59 % du PIB entre 2010 et 2019 créait des marges de manœuvre précieuses pour absorber les crises. La fin du dogme des cycles économiques consacre ainsi le retour central de la politique budgétaire comme instrument de stabilisation et d’investissement structurel, tandis que la régulation monétaire se limite désormais à la liquidité et à la stabilité financière. La rupture technologique de l’IA amplifie cette logique, provoquant des transformations éclatées et récurrentes au lieu de cycles économiques linéaires.

La courbe de Phillips, durant des décennies, les politiques publiques se sont appuyées sur la courbe de Phillips, qui postulait une relation inverse et stable : plus le chômage baisse, plus l’inflation accélère, et inversement. Ce dogme justifiait les hausses de taux d’intérêt en période de plein-emploi, au nom du risque de surchauffe. Or les faits de ce début du XXIe siècle ont invalidé cette mécanique. A titre d’exemple, en 2019, les États-Unis affichaient un chômage historiquement bas à 3,5 %, sans que l’inflation ne dépasse 1,8 %, ce qui contredisait l’idée d’une corrélation automatique.

À l’inverse, en juin 2022, l’inflation a bondi à 9,1 % alors que le chômage restait modéré, à 4 % : la flambée des prix provenait de chocs d’offre — énergie, logistique — et non du marché du travail. Plus largement, entre 2009 et 2019, l’inflation américaine est restée en moyenne à 1,6 %, malgré des politiques monétaires ultra-expansives et plus de 3500 milliards de dollars d’achats d’actifs par la banque centrale (injection de liquidités). Les ruptures démographique (excès d’épargne) et technologies déflationnistes ont brisé le lien mécanique entre emploi et prix, rendant caduc un dogme qui a structuré des décennies de politique économique. 

Le taux neutre qui sert de boussole aux banques centrales pour juger si leur politique monétaire est accommodante (en dessous) ou restrictive (au-dessus), autrefois considéré comme constant autour de 2 % réel pour les économies développées, est devenu dynamique sous l’influence des ruptures. Dès les années 2000, le vieillissement et l’excès d’épargne l’ont fait plonger près de zéro ; depuis 2021, il rebondit – la Fed (la banque centrale américaine) l’estimant à une médiane de 3 % nominal à long terme en juin 2025 (environ 1 % réel). Cette variabilité, amplifiée par les ruptures démographique, climatique et géopolitique, a favorisé des bulles financières, creusant les vulnérabilités.

La vitesse de circulation de la monnaie, supposée constante, a longtemps constitué un pilier du monétarisme : les banques centrales supposaient qu’en surveillant les agrégats monétaires — indicateurs regroupant les différentes formes de monnaie selon leur liquidité — elles pouvaient ajuster leur politique monétaire. La Fed (banque centrale américaine) suivait de près l’agrégat M2 (monnaie immédiatement disponible + les dépôts d’épargne et les dépôts court terme), tandis que la BCE (Banque Centrale Européenne), suivait l’agrégat M3 (M2 + les dépôts à terme et les titres de créance à plus d’un an) comme « référence » centrale de sa stratégie. 

Or, ce repère s’est effondré. Aux États-Unis, la vitesse de circulation de M2 est passée de 2,1 en 1997 à 1,1 en 2020, avant de remonter légèrement à 1,4 au deuxième trimestre 2025, signe d’une thésaurisation massive et d’inégalités patrimoniales croissantes, renforcées par les chocs climatiques et géopolitiques qui détournent la liquidité des circuits productifs.

En zone euro, la masse monétaire M3 a presque doublé entre 2008 (8000 milliards d’euros) et 2020 (14000 milliards), sans générer d’inflation significative : la hausse des prix est restée en moyenne à 1,2 % par an, sous la cible des 2 %. Résultat : le lien jadis présenté comme mécanique entre masse monétaire et inflation est devenu imprévisible, privant les banques centrales d’un outil de pilotage central et les contraignant à abandonner ce dogme pour privilégier l’analyse des anticipations et des chocs structurels.

L’avantage comparatif sans frictions a longtemps servi de boussole aux gouvernements pour défendre l’ouverture commerciale, en promettant des gains mutuels sans perdants. Or, entre 2000 et 2010, les États-Unis ont perdu 1 à 2 millions d’emplois manufacturiers face à la concurrence chinoise (Autor, Dorn & Hanson), révélant le coût social ignoré par cette théorie. Ce décalage nourrit aujourd’hui protectionnisme et tensions géopolitiques, aggravés par les défis démographiques et climatiques.

Vers une nouvelle doctrine monétaire et budgétaire pour le Sud global

Face aux ruptures du XXIᵉ siècle — climat, intelligence artificielle, vieillissement démographique, fragmentation géopolitique — il devient urgent de privilégier des approches adaptatives : une politique monétaire ciblant l’investissement productif, une action budgétaire tournée vers la résilience (infrastructures, logement, énergie, éducation, santé, autosuffisance alimentaire). Autrement dit, passer d’une économie des certitudes illusoires à une économie des transitions assumées.

Les pays du Sud global font face à une situation paradoxale : leurs besoins de financement sont immenses, mais leurs marges budgétaires sont étroites, leurs monnaies fragiles et leur exposition aux chocs extérieurs considérable.

Continuer à appliquer mécaniquement les recettes héritées du Nord — austérité budgétaire, taux d’intérêt positifs uniformes, quantitative easing aveugle (rachats par les banques centrales d’actifs financiers) absorbé par des dettes publiques stériles — revient à enfermer ces économies dans une vulnérabilité chronique. 

Une doctrine adaptée serait : une banque centrale qui reste neutre et crédible, et une politique budgétaire qui prend en charge la transformation économique. Le Parlement définit démocratiquement, dans la loi de finances, un « mandat budgétaire » qui fixe les priorités nationales : industrie locale, logement social, éducation, agriculture… Ce choix politique oriente l’investissement, et non la banque centrale, qui se contente d’accepter comme garantie les obligations émises pour financer ces secteurs. Cette neutralité n’exclut pas l’évolution indispensable des missions : de même que la Réserve fédérale américaine (Fed) a l’emploi dans son mandat, certaines banques centrales pourraient aussi avoir explicitement l’investissement productif parmi leurs objectifs.

Concrètement, une agence publique ou un fonds souverain national émet des obligations thématiques (« Logement », « Industrie », « Agriculture », « Éducation », …), garanties par l’État et refinançables auprès de la banque centrale. Les banques commerciales, attirées par ce collatéral sûr, les achètent ce qui canalise mécaniquement la liquidité vers les secteurs stratégiques prioritaires. À cela s’ajoutent des taux d’intérêt négatifs ciblés : par exemple, financer à taux négatifs les prêts étudiants, les logements sociaux ou les investissements industriels locaux, …. Le coût de ces subventions d’intérêts peut être couvert par un fonds de péréquation alimenté par des taxes sur les rentes minières ou pétrolières, les activités polluantes, la spéculation financière ou encore les produits nocifs pour la santé (tabac, alcool, jeux, …).

Ainsi, les secteurs rentiers et ceux destructeurs financent directement les secteurs porteurs d’une croissance inclusive et durable. Aussi, les diasporas peuvent être mobilisées : en souscrivant à ces obligations sûres et liquides - dont les rendement sont naturellement attractifs - elles transforment une épargne de consommation en capital productif.

Cette architecture réconcilie deux impératifs trop souvent opposés : préserver la neutralité monétaire tout en donnant à la politique budgétaire les moyens de transformer l’économie. Elle crée un pont institutionnel entre les banques centrales et les besoins réels de l’économie, sans compromettre la crédibilité de l’institution monétaire. Elle libère le budget de sa logique défensive pour en faire un instrument d’investissement collectif, capable d’amortir les chocs, de réduire les inégalités et de garantir une croissance soutenable. 

Enfin, le XXIᵉ siècle a mis à nu l’illusion des certitudes héritées du passé. Les cycles économiques, la courbe de Phillips, le taux neutre, la vitesse de circulation de la monnaie ou encore l’avantage comparatif sans frictions ont longtemps fourni aux décideurs publics une boussole rassurante, en leur donnant le sentiment de maîtriser une mécanique prévisible.

Mais l’histoire récente en a démontré l’obsolescence : l’inflation qui explose sans plein-emploi, des masses monétaires qui doublent sans créer d’inflation, une main-d’œuvre qui disparaît sans retour, un climat qui détruit en permanence du capital productif. La régularité cyclique a cédé la place à une turbulence structurelle.

Face à ce basculement, persister à gouverner avec les dogmes du XIXᵉ et du XXᵉ siècles revient à affronter un tsunami de mutations sociales avec des certitudes friables. L’économie contemporaine exige une refondation intellectuelle : non plus une « science des équilibres » figés, mais une économie des transitions — technologiques, démographiques, climatiques et géopolitiques. Le rôle des politiques publiques n’est plus de gérer des oscillations passagères, mais de bâtir des trajectoires résilientes, inclusives et soutenables. C’est à ce prix seulement que l’économie retrouvera sa finalité première : offrir aux sociétés non pas une illusion de stabilité, mais un avenir vivable.

Yahya Ould Amar, économiste, banquier et financier

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Le combat du pouf !

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un pouf
Image par kp yamu Jayanath de Pixabay

Qui n’a pas été étonné lorsqu’il a vu pour la première fois ce machin bas et rembourré qui trône dans le salon ? Surtout lorsqu’il se rend compte que ce n’est pas un joli élément décoratif mais un siège.

Mes chers amis, je ne sais pas si vous avez encore un pouf à la maison mais voici son histoire turque telle que je l’ai vécue.

Un siège ? À cette hauteur ? Mais où sont les appuis lorsqu’il est à un mètre de votre derrière et qu’il faut s’y asseoir ?  

C’est à cet instant, mes chers amis, qu’on devine l’ingéniosité des êtres humains sur cette terre pour toujours trouver des solutions aux défis.

Il y en a qui font ce que mon fils me dira bien plus tard, le nom, un mouvement en squat. Je le connaissais bien entendu mais pas le nom. Devant le pouf, atterré du terrible exercice en cours de sport où il fallait se baisser jusqu’à ce que vos cuisses soient parallèles.

Mais ce n’était pas fini, il fallait que le derrière chute droit sur le milieu du pouf au risque de vous éjecter sur un côté. Les inventions turques (car ils ont été à son origine) ont cette spécialité de laisser derrière eux des inventions de quat pour se baisser jusqu’à vous briser les cuisses. Le pouf est un autre endroit qui fait reposer l’athlète après l’exercice du salon. 

Le derrière à la turc doit être d’une infaillible précision, pour le pouf comme pour la salle de repos, comme nous disions pudiquement. Je m’imagine l’exercice pour le Grand pacha de l’empire ottoman qui ne devait pas fréquenter une salle de sport et avoir une assise des plus légères.

C’est pourquoi d’autres, moins téméraires, vont choisir un second mouvement, celui de l’appui des mains sur le sol afin de s’y poser sans un périlleux combat. C’est un exercice plus raffiné car l’affalement sur le Pouf était plus discret et élégant.

Le Pouf, c’était la marque de politesse par l’effort fait pour honorer l’invitation. Mais vous avez à peine terminé la première épreuve qu’il fallait affronter une autre. C’est que le verre de thé était posé sur une table basse, d’accord, mais jamais au même niveau ni aussi proche du corps.

Il fallait le prendre d’un seul geste, sans trop de mouvements car vous risquez de déséquilibrer votre derrière. Et c’était reparti pour tout refaire pour une nouvelle installation bien centrée.

Puis vient le moment tant attendu, tant redouté et inévitable. Certes il vous soulageait de ne plus faire semblant d’écouter tata H’lima et de dodeliner de la tête pour acquiescement.  Et le dodelinement, il ne fallait pas l’accompagner d’un gros rire poli et hypocrite car rappelez-vous, le déséquilibre vous guette à tout moment.

Mais près le petit instant de soulagement arrive le terrible moment dont je viens de vous avertir.

Il fallait…se lever !

Boumediene Sid Lakhdar

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Michael Barenboim, une partition de vérité : quand la musique classique s’élève contre la guerre

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Michael Barenboim
Michael Barenboim.

Quand les bombes tombent, certains choisissent le silence. D’autres, comme Michael Barenboim, font de la musique une réponse, un souffle de vérité. Face à la tragédie en cours à Gaza, plus de 700 musiciens lèvent la voix dans une tribune inédite. Ils affirment que l’art, loin d’être un refuge hors du monde, peut — et doit — être un acte de conscience. Ils disent : assez. Parce que la musique, lorsqu’elle est sincère, ne peut rester sourde à la souffrance.

Un violon qui interroge le monde

Il joue du violon comme on interroge le monde. Chaque note qu’il fait naître semble poser une question : sur le passé, sur la mémoire, sur la responsabilité. Michael Barenboim ne joue pas pour séduire, il joue pour comprendre. Pour faire entendre ce que les mots n’osent dire. Pour que le son devienne pensée, et que la musique devienne conscience.

Fils du légendaire Daniel Barenboim, il n’a pas seulement hérité d’un nom : il a reçu une mission. Une mission exigeante, presque brûlante. Celle de faire de la musique un lieu de vérité, un espace de dialogue, un cri contre l’injustice. Là où d’autres se contentent d’interpréter, lui cherche à révéler. Là où certains fuient le réel, lui l’affronte — avec son archet comme boussole.

Son répertoire est à son image : libre, exigeant, traversé par les tensions de l’histoire. Il passe de Tartini à Sciarrino, de Paganini à Berio, avec une audace rare. Dans son programme Généalogie de la virtuosité, il explore les filiations du violon italien, mettant en résonance les caprices de Paganini avec les éclats contemporains de Sciarrino. Il ne juxtapose pas les époques : il les fait dialoguer. Il ne joue pas le passé : il le questionne à la lumière du présent.
Michael Barenboim est aussi un pédagogue, un penseur, un passeur.

À l’Académie Barenboim-Saïd, il enseigne avec la même rigueur que son père, mais avec une voix propre, plus intérieure, plus inquiète peut-être. Il parle de Schönberg, de Boulez, de la nécessité de jouer la musique contemporaine pour que l’art reste vivant. Il refuse que le classique soit un musée : il veut qu’il soit un champ de bataille — pour les idées, pour les mémoires, pour les peuples.

Une généalogie de la virtuosité

Et quand la guerre éclate à Gaza, il ne se tait pas. Il prend position. Il crée un collectif. Il organise des concerts. Il récolte des fonds. Parce qu’il sait que la musique, si elle ne sert pas la vie, ne sert à rien.


Michael Barenboim ne joue pas seulement du violon : il joue une partition de vérité. Et dans chaque vibration de corde, il nous rappelle que l’artiste, lorsqu’il est sincère, ne peut se contenter d’interpréter le passé — il doit aussi répondre au présent.

À 34 ans, Michael Barenboim s’est imposé comme l’une des figures les plus singulières et les plus audacieuses de la scène classique contemporaine. Il ne cherche ni la facilité ni la reconnaissance immédiate : il creuse, il relie, il interroge. Son approche du violon est celle d’un penseur autant que d’un interprète. Il ne joue pas pour plaire — il joue pour penser. Pour faire entendre, dans chaque note, une mémoire, une tension, une vérité.

Son répertoire est à son image : transhistorique et exigeant. Il traverse les siècles avec une liberté rare, allant de Giuseppe Tartini, figure du XVIIIe siècle, à Salvatore Sciarrino, compositeur contemporain italien, en passant par les fulgurances de Paganini et les expérimentations de Luciano Berio. Ce n’est pas une simple juxtaposition d’époques : c’est une généalogie vivante, une cartographie de la virtuosité violonistique à travers les âges.

Son programme intitulé Généalogie de la virtuosité en est l’illustration la plus manifeste. Pensé comme une traversée du violon italien, il met en résonance les célèbres Caprices de Paganini avec les Sei Capricci de Sciarrino, révélant une continuité secrète entre les défis techniques du XIXe siècle et les recherches sonores du XXe. À travers cette mise en miroir, Michael Barenboim montre que la virtuosité n’est pas un simple exercice de style : c’est une langue, une pensée, une forme de résistance.

Il y ajoute les Sequenza VIII de Berio, œuvre emblématique de la modernité, et la sonate Le Trille du Diable de Tartini, dont la légende raconte qu’elle fut inspirée par une vision nocturne du diable jouant au pied du lit du compositeur. Ce contraste entre le mysticisme baroque et l’abstraction contemporaine devient, sous l’archet de Michael Barenboim, un dialogue profond sur la condition humaine, sur la tension entre ordre et chaos, entre beauté et vertige.

Ce programme, présenté notamment à la Philharmonie de Paris et dans plusieurs capitales européennes, n’est pas un récital : c’est une méditation musicale, une archéologie du son, une manière de dire que la musique, lorsqu’elle est pensée, peut devenir un outil de connaissance.

Michael Barenboim ne cherche pas à séduire : il cherche à réveiller. Et dans cette quête, il fait du violon un instrument de vérité.

Quand l’artiste refuse le silence

Mais son art ne s’arrête pas à la scène. Michael Barenboim ne joue pas seulement pour interpréter des œuvres : il joue pour intervenir dans le réel. Dès les premières offensives sur Gaza, il a pris la parole publiquement, condamnant sans détour la guerre menée par Israël. Il a affirmé, avec une clarté rare dans le monde feutré de la musique classique, que le silence des artistes face à la tragédie palestinienne était moralement intenable.

Ce geste, dans un milieu souvent frileux face aux enjeux politiques, a fait l’effet d’une dissonance volontaire — une note qui dérange, mais qui éclaire. Michael Barenboim n’a pas cherché à arrondir les angles : il a choisi de nommer, de dénoncer, d’agir. Et ce choix, il l’inscrit dans une filiation assumée. Car son père, Daniel Barenboim, avait lui-même dénoncé le siège de Gaza comme une « punition collective », tout en condamnant l’attaque du Hamas du 7 octobre. Cette double exigence — refuser la violence d’où qu’elle vienne, mais ne pas se taire face à l’oppression — est au cœur de leur engagement commun.

Make Freedom Ring : concerts pour Gaza

Michael Barenboim a prolongé cette ligne en fondant, avec d’autres musiciens, le collectif Make Freedom Ring, dont le nom est inspiré d’une citation du chanteur et militant afro-américain Paul Robeson.

Ce projet vise à organiser des concerts classiques pour élever les voix palestiniennes et attirer l’attention sur la crise humanitaire à Gaza. Ces événements, déjà tenus à Londres et Berlin, et bientôt à Munich, ne sont pas de simples performances : ce sont des actes de résistance artistique, des espaces de mémoire, de solidarité, de dignité.

Mais cette prise de position a un prix. Michael Barenboim a été la cible de critiques virulentes, accusé de trahison, d’antisémitisme, et même de « haine de soi juive ». Il assume pourtant cette position avec une rare dignité, déclarant : « Nous sommes de nombreux juifs à nous engager pour les droits des Palestiniens ». Il refuse que l’État d’Israël soit présenté comme l’unique voix de la judéité, et affirme que la musique, comme l’identité, ne peut être confisquée par un pouvoir politique.

Son engagement a même provoqué des tensions au sein du West-Eastern Divan Orchestra, fondé par son père pour réunir musiciens israéliens et arabes, ainsi qu’à l’Académie Barenboim-Saïd, où il enseigne. Lors du concert anniversaire de l’orchestre à Berlin, l’ambiance était tendue. Mais pour Michael, cette tension est le signe que l’art est encore vivant — qu’il peut encore bousculer, réveiller, transformer.

Une tribune de plus de 700 musiciens, un cri pour la paix

Michael Barenboim ne joue pas seulement du violon : il joue une partition de vérité. Il rappelle que l’artiste, lorsqu’il est sincère, ne peut se contenter d’interpréter le passé — il doit aussi répondre au présent. Et cette réponse, aujourd’hui, prend une ampleur collective.

Plus de 700 musiciens ont signé une tribune publiée par Mediapart, appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à une clarification des positions du monde classique face à ce qu’ils qualifient de génocide en cours. Parmi les signataires : Adam Laloum, pianiste Bruno Philippe, violoncelliste Romain Leleu, trompettiste Vincent Le Texier, baryton-basse Lucile Richardot, mezzo-soprano Julie Roset, soprano Reinoud Van Mechelen, ténor Jean Rondeau, Bertrand Cuiller, Violaine Cochard, clavecinistes Lucile Boulanger, François Joubert-Caillet, Salomé Gasselin, violistes Jordi Savall, chef d’orchestre et gambiste…

Ces musiciens ne se contentent pas de jouer : ils prennent position. Ils affirment que la musique n’est pas un refuge hors du monde, mais une manière de l’habiter autrement.

Que les musiciens ne sont pas seulement des interprètes de beauté, mais aussi des témoins de vérité. Et que l’art, lorsqu’il est sincère, ne peut rester neutre face à la violence.

La musique souffle libre

La mobilisation résonne à travers les grandes capitales musicales du monde :
À Paris, cœur battant de la musique classique, plusieurs signataires comme Adam Laloum, Jean Rondeau, Lucile Richardot ou Vincent Le Texier ont affirmé que l’art ne peut rester neutre face à la souffrance.

À Berlin, Michael Barenboim incarne une parole forte, héritée d’un père engagé, et portée par une conscience aiguë du rôle de l’artiste dans la cité.
À Barcelone, Jordi Savall rappelle que la musique ancienne n’est pas un refuge nostalgique, mais une mémoire vivante.


À Londres, des voix comme celles de Julie Roset ou Reinoud Van Mechelen s’élèvent dans les cercles lyriques pour dénoncer l’inaction.
À Vienne et Salzbourg, des artistes présents dans les festivals ont exprimé leur soutien, provoquant des débats au sein des institutions musicales autrichiennes.

Mais ce mouvement met aussi en lumière les absences. Des figures que l’on admire, des artistes dont l’œuvre semble traversée par la mémoire, l’exil, la douleur — et qui pourtant ne prennent pas position. On voudrait les entendre. Non pas pour les juger, mais parce que leur parole serait une lumière. Parce qu’elles ont su, dans leurs œuvres, dire l’indicible, évoquer les blessures de l’histoire, les errances de l’âme, les silences de la perte.

Une note fragile, mais nécessaire

Je dis, avec mes mots, ce que je ne peux taire : il faut que les tueries cessent. Il faut que les artistes parlent. Il faut que la beauté serve la vie. Que la musique ne soit pas seulement un refuge, mais une réponse. Une main tendue. Une voix qui console, qui éclaire, qui résiste.

Je pense à Gaza. À ceux qui n’ont plus de maison, plus de voix, plus de musique. À ceux dont les jours sont faits de peur, de deuil, de silence. Et je me dis que chaque silence que nous brisons est une note de plus dans la partition de la paix. Une note fragile, mais nécessaire. Une note qui dit : nous n’oublions pas.

À tous les musiciens qui ont signé cette tribune : merci. Vous avez rappelé que l’art peut encore être courage. Que la musique peut être un cri, une prière, une promesse. Et à ceux qui hésitent, qui doutent, qui se taisent : sachez que votre voix manque. Et qu’elle serait précieuse. Non pour faire du bruit, mais pour faire sens.
Car aujourd’hui, plus que jamais, il faut que la musique dise : assez.

Brahim Saci

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Comment agir le 21 septembre pour promouvoir la paix ?

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La paix
Image par NoName_13 de Pixabay

Peut-on aider à réaliser les objectifs de la Journée internationale de la paix qui demande un cessez-le-feu dans les zones de combat du monde entier et une résolution pacifique des conflits?

L’idéal de la paix qui a dominé sur la scène internationale pendant la deuxième moitié du XXe siècle est de moins en moins en vogue. À l’heure que résonnera le 21 septembre à New York la Cloche de la paix sur laquelle est inscrit « Longue vie à la paix dans le monde » et qui a été fabriquée à partir de pièces de monnaie données par des enfants de partout sur la planète, que peut-on attendre de cette journée internationale de la paix qui a comme thème cette année : agissons pour un monde pacifique?

Quels sont les dangers ?

L’Europe vit depuis février 2022 avec un ennemi décomplexé qui a décidé de délaisser la coexistence pacifique et de consolider une économie de guerre qui menace la paix sur le continent. Le conflit le plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale a fait des dizaines de milliers de morts, entrainer le déplacement à l’étranger de 6 à 7 millions d’Ukrainiens et aucun arrêt des combats est en vue. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, affirmait le 12 septembre que les négociations de paix avec l’Ukraine étaient en pause.

Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, l’objectif de Poutine est toujours d’occuper toute l’Ukraine et il a appelé les Occidentaux à faire pression sur la Chine, proche du Kremlin, pour qu’elle use de son influence pour mettre fin à la guerre. «Nous n’avons jamais été aussi proches d’une guerre ouverte depuis la Seconde Guerre mondiale », a récemment affirmé le premier ministre polonais Donald Tusk.

Le plus complexe danger pour la paix dans le monde est actuellement à Gaza. Tout pointe vers encore plus de violence avant l’atteinte d’une possible cessation des hostilités et une paix encore très mal définit qui risque dans la plupart des hypothèses d’être injuste.

La paix est aussi menacée par la Chine qui n’exclut pas le recours à la force pour prendre le contrôle de Taïwan. Elle a accru ces dernières années sa pression économique et militaire sur le régime démocratique dont l’armée doit faire face à une présence grandissante d’avions militaires chinois, de navires et de drones.

Autre danger, le meurtre de Charlie Kirk aux États-Unis pourrait mener à d’importantes violences cette année. L’assassinat de l’ultraconservateur dans un campus de l’Utah a touché directement les divisions politiques des États-Unis. Bien qu’en 2020, l’extrême droite reprochait à la gauche d’utiliser la mort d’un Afro-Américain de 46 ans, George Floyd, asphyxié par un policier blanc, pour dénoncer les violences policières, cinq ans plus tard, elle s’identifie maintenant à la victime, une situation préoccupante qui pourrait dégénérer rapidement.

Comprendre la paix

Faire la paix est un processus qui permet d’éliminer ce qui cause les conflits. La paix est d’abord un état d’esprit et une volonté animant les communautés humaines. Elle n’est pas seulement le silence des armes et la fin des hostilités. Pour faire la paix, il faut savoir ce qui mène à faire la guerre.

Un processus de paix peut impliquer une mobilisation des populations pour convaincre l’opinion publique et reposer sur les nouvelles technologies numériques ou des influenceurs pouvant convaincre des millions de personnes. Il peut cependant être déjoué par des puissances diffusant de fausses informations et pratiquant une désinformation systématique.

Un bon processus de paix est essentiel parce qu’il encourage l’empathie envers autrui et le respect des différences culturelles. Il prévient les conflits en favorisant le bien-être des individus et la réduction des tensions qui mènent à la violence.

La vie politique internationale s’est accélérée avec la circulation rapide des informations. La paix moderne se fonde davantage sur le collectif que l’ancienne. En ce sens, l’assemblée générale des Nations unies permet aux chefs d’État de défendre leur vision des conflits, peut rassembler des troupes et des moyens pour la résolution des conflits partout sur la planète. Pour faire en sorte que les actions en faveur de la paix résonnent plus fort que les mots, le monde a plus que jamais besoin de la solidarité.

Quoi faire ?

Les objectifs de la Journée internationale de la paix sont multiples, mais elle vise avant tout à encourager la non-violence et la résolution pacifique des conflits. Elle met également en avant l’importance du respect des droits humains, du dialogue et de la tolérance. La coexistence peut être considérée comme le cœur de la paix moderne. Il est maintenant possible de réagir rapidement à des événements s’étant produits de l’autre côté de la planète.

Il existe de nombreuses manières d’agir. Un concert gratuit pour la paix, Live Peace, sera organisé le 21 septembre à Berlin et Hambourg en Allemagne. L’objectif est de réunir de nombreux citoyens à travers le monde, pour demander la paix par la musique.

En réaction à la guerre en Ukraine, le Japon vient de renforcer ses sanctions contre la Russie, abaissant le plafond de prix du pétrole russe, gelant les avoirs de 51 organisations et de 14 dirigeants d’entreprises prorusses. Ce pays abaissera aussi le plafond instauré en 2022 par le G7 du prix du pétrole russe de 60 à 47,60 $ le baril.

La résistance occidentale à la menace russe passe actuellement par l’axe Paris-Londres-Berlin qui n’a jamais été aussi important pour la sécurité de l’Europe et mérite d’être renforcé. Sans la « coalition de volontaires », l’Ukraine serait condamnée à une négociation avec Moscou en position de faiblesse.

Aux États-Unis, les dirigeants pourraient s’efforcer de trouver un processus menant à une paix qui permettrait de montrer leurs valeurs communes. Dans l’actuel ordre mondial bouleversé, s’intéresser à la journée internationale de la paix pourrait montrer comment elle est essentielle.

Michel Gourd

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Recyclage des ministres et des échecs

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Ghrieb et Tebboune

Dimanche soir, on a eu droit au grand théâtre : Abdelmadjid Tebboune a confirmé Sifi Ghrieb comme Premier ministre et dévoilé un « nouveau gouvernement ». Nouveau ? Allons donc. 

C’est la vieille blague algérienne : on mélange les chaises, on change deux noms de place, on invente des titres absurdes, et on appelle ça un changement. Hadj Moussa, Moussa El Hadj. L’Algérie tourne en rond, mais on fait semblant d’avancer.

Sifi Ghrieb n’est pas un Premier ministre, c’est un intérimaire prolongé par défaut. Tout le monde sait que ce poste est celui du fusible : on s’y brûle à coup sûr, mais en Algérie on en raffole. Belkhadem, Ouyahia, Sellal, Bedoui, Larbaoui… tous y sont passés, tous carbonisés, tous remplacés par un autre clone. Ghrieb connaît déjà la fin du scénario, mais il s’installe dans le fauteuil avec l’illusion d’y survivre.

Et qui retrouve-t-on dans ce cirque ministériel ? Ahmed Attaf, encore aux Affaires étrangères, avec une diplomatie réduite aux fâcheries de couloir. On nous promet le prestige, on récolte les humiliations. Le pire, c’est qu’on s’y habitue. 

Mais la vraie caricature, c’est Kamal Rezig. VRP de l’« Algérie exportatrice », il n’a jamais exporté que ses slogans. Avec trois dattes et un micro, il se prend pour maître du marché mondial. Comme au domino, il sort son « double six » — naqfel ʿlih be double six. Sauf qu’ici la partie est truquée : le peuple perd toujours, et lui reste à la table, sourire aux lèvres. Les prix flambent, les étals se vident, mais Rezig demeure. Ailleurs, il aurait été balayé. Ici, il est indéboulonnable : échec garanti, contrat renouvelé.

Et puis vient le chef-d’œuvre d’absurdité : fusionner les Transports avec l’Intérieur. Un ministre qui tamponne les cartes grises le matin et fait taire les poètes le soir. Un super-flic promu chef de gare. Le grotesque devient institution. On ne répare pas les trains en panne, on les met sous tutelle policière. Demain, on exigera peut-être un visa de la sûreté pour monter dans un bus. Ce n’est plus de la gouvernance, c’est du bricolage à ciel ouvert.

Le reste n’est qu’une série de recyclages : Arkab passe de l’Énergie aux Hydrocarbures, Saihi, viré de la Santé, rebondit au Travail. L’école s’effondre ? On garde le même ministre. Les hôpitaux agonisent ? On déplace les fauteuils. L’eau manque ? On nomme trois ministres aux hydrocarbures. Le chômage explose ? On invente un « ministère du savoir » qui ne produit que des communiqués.

Face à ça, le peuple n’a plus que le sarcasme. « Il n’y a que moi qui n’ai pas été ministre », écrit un internaute. « Mbolhi n’a pas été appelé ? » raille un autre. « Seul le statut de retraite compte », lâche un troisième. L’humour noir est devenu la dernière respiration d’une société qui n’attend plus rien. Car en Algérie, être ministre n’est pas une mission, mais une rente. Tu entres, tu échoues, tu ressors avec villa, chauffeur, retraite dorée. L’échec n’est pas puni, il est récompensé.

Et la rue, elle, étouffe. Les prix grimpent, les salaires stagnent, l’eau ne coule pas, les jeunes se jettent à la mer. Mais la présidence continue son jeu de Lego : déplacer, recaser, fusionner, repeindre. Ce gouvernement n’a pas été fait pour gouverner, il a été fait pour occuper des fauteuils. C’est un casting, pas un projet. Une pièce mal jouée dont le peuple connaît déjà la fin.

On nous parle d’un « nouveau souffle ». Mais le souffle est coupé depuis longtemps. Ce gouvernement n’est pas une solution, c’est une photocopie floue. Une insulte au bon sens, une répétition grotesque. Le pouvoir recycle ses échecs, et le peuple recycle son humour noir pour survivre. 

Zaime Gharnati

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Un gouvernement Tebboune aux allures de bric-à-brac ministériel

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Tebboune
Le chef de l'Etat, premier responsable devant l'histoire.

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a confirmé, le 14 septembre, Sifi Ghrieb au poste de Premier ministre et rendu publique la composition de sa nouvelle équipe. Si l’annonce était attendue, la liste des ministres surprend par sa structure éclatée, donnant l’impression d’un assemblage hâtif plus que d’une architecture gouvernementale mûrement pensée.

Un patchwork de portefeuilles

Cinq gouvernements en six ans de mandat. Passé grand spécialiste en la matière, Tebboune poursuit donc sa politique de bricolage. Le nouveau cabinet juxtapose des ministères fusionnés ou, au contraire, scindés, souvent sans logique apparente. Le secteur de l’énergie illustre cette fragmentation : l’Énergie et les Énergies renouvelables sont confiées à Mourad Adjal, tandis que Mohamed Arkab conserve les Hydrocarbures et les Mines. À cela s’ajoute la nomination de Karima Bekir comme ministre déléguée auprès du ministre des Hydrocarbures et des Mines, chargée spécifiquement des Mines, signe d’une hiérarchie encore plus complexe dans ce domaine stratégique.

Autre exemple déroutant : le maintien de Saïd Saâyoud à la tête d’un vaste portefeuille regroupant l’Intérieur, les Collectivités locales et les Transports, un cumul qui soulève la question de la cohérence fonctionnelle entre des missions aussi diverses que la sécurité intérieure et la politique de mobilité.

La création ou la reconfiguration de plusieurs ministères délégués et départements incite à s’interroger sur les modalités techniques et opérationnelles qui sous-tendent ces choix : quels besoins réels justifient de tels découpages ? Comment seront clarifiées les compétences et les chaînes de décision ?

Entre continuité et improvisation

Près de la moitié des ministres sortants sont reconduits, tandis qu’une dizaine de nouveaux visages font leur entrée. Ce mélange de figures installées et de recrues inattendues renforce l’impression d’un cabinet composite, plus proche d’un compromis politique que d’une véritable vision réformatrice. Le maintien de poids lourds comme Ahmed Attaf aux Affaires étrangères ou Lotfi Boudjemaa à la Justice contraste avec la nomination de personnalités peu connues à des postes sensibles.

Le cas emblématique du wali d’Alger

Parmi les annonces, celle concernant Mohamed Abdennour Rabehi étonne particulièrement : nommé ministre sans portefeuille tout en restant wali (préfet) d’Alger. Une double casquette pratiquement inédite qui crée un chevauchement hiérarchique inédit : représentant local de l’État et membre du gouvernement central, il dépend théoriquement du ministre de l’Intérieur… qu’il côtoie désormais au Conseil des ministres. Cette décision, qui brouille la lisibilité des responsabilités, illustre à elle seule le caractère « bric-à-brac » du nouvel exécutif.

Le limogeage surprise de l’ancien Premier ministre Nadir Larbaoui fin août, suivi de l’intérim de Sifi Ghrieb, a laissé planer une incertitude qui semble avoir pesé sur la confection du gouvernement. Le résultat est un organigramme foisonnant, reflet de compromis internes et d’équilibres régionaux plutôt que d’un cap stratégique clair.

Risques d’inefficacité

En multipliant les chevauchements de compétences et en créant des ministères délégués aux contours flous, le nouvel exécutif s’expose à des lenteurs administratives et à des rivalités internes. Les réformes économiques promises — diversification hors hydrocarbures, transition énergétique, soutien à l’investissement — pourraient pâtir de ce manque de cohérence.

Ce gouvernement, voulu comme un signal de relance, apparaît ainsi davantage comme un assemblage hétéroclite  qu’un moteur de reprise  efficace des  politiques publiques.

La désignation du wali d’Alger comme ministre sans portefeuille, la superposition de ministères délégués et la multiplication de portefeuilles composites traduisent un bric-à-brac ministériel qui soulève autant de questions sur la méthode que sur la capacité réelle de l’exécutif à gouverner efficacement.

Samia Naït Iqbal

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Le cordonnier en tailleur !

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Cordonnier
Image par Subhro Paul de Pixabay

C’est une marotte de vieux rouspéteurs que de prétendre que les jeunes jettent presque instantanément tout ce qui est légèrement déchiré, troué ou passé de mode. Il ne leur viendrait pas à l’idée de profiter du service d’un cordonnier ou en tout cas dans la même proportion qu’autrefois.

Tout cela est vrai, c’est indéniable, mais je souhaite aujourd’hui nuancer cette rhétorique facile  qui n’a de raison que d’évoquer la nostalgie de la jeunesse et certainement pas l’accusation d’une dépense inutile et ostentatoire. Celles d’autrefois étaient aussi dispendieuses, sinon pires,  au regard du niveau de vie.

Car qui de nos jours accepterait de s’aventurer dans une boutique où une personne est assise en tailleur, revêtue d’une blouse en cuir comme protection des outils tranchants et des salissures que provoque le jet constant de matière ? Attention, il n’y a nullement d’irrespect dans cette question mais l’exposé d’une sensation que ressentent fatalement les plus jeunes.

Le choix de mon titre est un jeu de mots de cour de récréation mais qui me semble être utile pour le sens de cette chronique. L’exemple du cordonnier d’antan et la description qui va en être donnée correspondent parfaitement au tailleur, un autre métier séculaire de l’humanité.

L’odeur du cuir vous assaillait dès l’entrée. On oublie que le luxe traine souvent derrière lui une odeur qui ne partira qu’avec la splendeur du miracle du produit fini. Avez-vous senti l’odeur qui se dégage des tanneries et celle de l’immersion du cuir dans l’eau des bassins  avec la célèbre image des pieds qui le foulent ? 

Voyez-vous un jeune d’aujourd’hui entrer dans un magasin qui dégage une odeur aussi inconnue par eux que celle des plats anciens de nos grands-mères ? Une chaussure de sport Nike ou d’autres marques ne supporte pas la moindre tâche ni odeur lorsqu’elle a la prétention de coûter trois caddies remplis pour un mois de courses de la pauvre ménagère qui compte ses sous.

Mais lorsqu’on se sépare de cette illusion de vouloir imposer aux jeunes une pratique désuète, on peut en toute liberté revisiter le passé, non pas par nostalgie en ce qui concerne les vieilles cordonneries, mais pour les décrire et les archiver dans nos mémoires avant qu’elles ne disparaissent à jamais dans le temps.

C’est pour rendre hommage aux anciens cordonniers pour tous les services qu’ils ont rendus, avec l’humour que suppose la tendresse, mais pas pour les inviter à revenir peupler les rues. Ce serait incongru.  

Une fois passé sa porte et avoir été sevré de l’odeur du cuir qui vous pénètre jusqu’au fond de vos narines, vient alors la vision d’un petit bonhomme, assis en tailleur, vous sourire et vous accueillir en bienvenu. 

Je me suis toujours demandé pourquoi c’était souvent un homme écrasé par l’âge et dont le visage était marqué. En fait, il existe deux raisons majeures. La première est qu’à l’âge de la jeunesse n’importe quelle personne qui avait à peine plus de dix ans que vous, vous semble être dans le crépuscule de la vie, cette limite si éloignée qu’on ne pouvait concevoir, ni par les sens ni par la représentation.

La seconde raison est ce qu’on appelle la capacité manuelle qui est un cours non dispensé au lycée et qui demande de nombreuses années d’expérience. Les centres professionnels n’étaient réservés qu’à ceux qui pouvaient financièrement allonger leurs études au-delà du cours élémentaire. Avec cette condition, les  dons de l’être humain créent toujours des miracles dans le beau et le travail bien fait des artisans.

Sa position en tailleur ferait craquer les articulations de n’importe lequel d’entre nous qui se risquerait de la maintenir pendant plus d’une heure. Lui, c’était dès la levée du jour jusqu’à l’heure du départ du soleil.

Assis en tailleur, on se demandait également comment pouvait-il maitriser en même temps le port de deux clous accrochés à ses lèvres, des outils qu’il maniait avec une dextérité de jongleur et lever la tête en vous demandant la raison de la visite. 

Il le savait parfaitement derrière son œil malicieux que nous entrions chez lui pour autre chose que l’achat de bijoux ou de fruits. Mais, là également, on se demandait s’il n’avait pas suivi des cours de communication et de marketing.

En fait, l’artisanat et le commerce sont aussi vieux que l’enseignement et n’ont pas besoin de suivre la prétention de ce dernier. Il tournait et retournait la paire de chaussure, l’auscultait dans toutes ses dimensions y compris dans son intérieur. En fait, il prenait son temps pour pouvoir réfléchir au prix qui n’assommerait le client au risque de son refus et en même temps celui qui  allait flatter son bénéfice.

C’est que l’oncle Hamza n’avait pas ce luxe intellectuel de penser à la noblesse et à la beauté du coup de main de l’artisanat. Il n’en n’avait pas les moyens, lui qui était courbé tous les jours pour son dur travail, son gagne-pain.

Les gens ne s’engagent dans l’exposé de cette bonne pensée que par ce  qui les intéressent, c’est-à-dire la belle chaussure de luxe, la magnifique robe ou le costume de cérémonie des hommes qui, tous, devaient faire mourir de jalousie les concurrents dans un jeu de combat sous-entendu, ridicule et onéreux. 

Ils subliment le créateur de mode mais oublient toujours les petites mains (on appelle ainsi les ouvriers et ouvrières de ces métiers) qui se sont saignées pour en arriver à ce niveau de luxe.

Voilà pourquoi je voulais vous entretenir de l’image de notre cordonnier d’autrefois. Ce n’est pas pour magnifier un service qui ne répond plus aux exigences modernes. Les points de réparation des chaussures, de duplication des clés ou du montage des piles des montres sont de nos jours bien plus pratiques et avec autant d’efficacité si ce n’est meilleure à cause des outils modernes.

L’histoire des hommes aux mains de génie n’est pas faite pour sublimer le passé des boutiques et des métiers qui nous sembleraient aujourd’hui étouffants par leurs odeurs, leur vétusté et l’archaïsme des outils et pratiques.

Le rappel suffit à les remercier car sans eux, l’artisanat moderne n’existerait pas. Ce n’est pas avec de la nostalgie qu’on fait avancer le monde.

On m’a dit que depuis ce temps éloigné de mon Oran de jeunesse, le cordonnier de la rue de la Bastille (si mon souvenir du lieu est exact) est parti. Sa boutique, raison et moyen de sa vie, il l’aurait emmenée avec lui vers la promesse de l’éternité.

Boumediene Sid Lakhdar

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Remaniement ministériel : on prend les mêmes et on reproduit… l’échec !

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Tebboune
Tebboune reproduit l'échec depuis 6 ans.

Le remaniement ministériel annoncé par la présidence de la République s’apparente moins à une rupture qu’à un réagencement interne. Un non-événement en clair. Gageons que Sifi Ghrieb reconduira le même échec que ses prédécesseurs.

À l’examen de la nouvelle équipe, la continuité l’emporte : la plupart des ministres reconduits ne font que permuter leurs portefeuilles, confirmant l’impression d’un « jeu de chaises musicales».

Le général d’armée Saïd Chanegriha conserve son rôle de ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale. Inamovible et indéboulonnable donc malgré son grand âge.

En dépit de ses échecs patents, Ahmed Attaf, que la rumeur disait sur le départ, demeure solidement installé aux Affaires étrangères. Même tarif pour Kamel Rezig, malgré les controverses entourant sa gestion du commerce extérieur. Protégé de Tebboune, il garde son poste en incompétence notoire.

Mohamed Arkab reste dans la hiérarchie protocolaire et garde son poste de ministre d’État chargé du secteur de l’énergie et des mines.

La véritable surprise vient de la promotion de Saïd Saâyoud, réputé lui aussi proche d’Abdelmadjid Tebboune. L’ancien ministre des Transports hérite de l’Intérieur et des Collectivités locales, malgré un bilan mitigé marqué, entre autres, par la catastrophe d’Oued El Harrach.

À l’inverse, Brahim Merad, devenu ministre d’État, gagne en rang protocolaire mais perd la visibilité médiatique que procure le très stratégique ministère de l’Intérieur, qu’il cède à Saâyoud.

Dans les secteurs de l’éducation, le chef de l’État reconduit ses choix : Mohamed Sghir Saadaoui, malgré la polémique sur un régionalisme à peine voilé, conserve l’Éducation nationale, et Kamel Baddari reste à l’Enseignement supérieur.

Le Pr Mohamed Seddik Ait Mesdaoudene, chef de service de cardiologie au CHU Mustapha d’Alger fait son entrée au gouvernement et occupe le ministère de la Santé et de la population à la place de Abdelhak Saihi qui devient  Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale.

Le départ de Youcef Cherfa de l’Agriculture, remplacé par le jeune Yacine El Mahdi Walid, risque d’alimenter de nombreux commentaires.

Cette éviction prend des allures de coup monté, après les critiques — sans le nommer — d’Abdelkader Bengrina, qui se vante d’être écouté et bien en cour auprès du chef de l’Etat, de vantant d’avoir adressé à plusieurs reprises des rapports défavorables sur divers ministres, walis ou responsables.

Ce rôle officieux de « délateur assumé » auprès de Tebboune lui vaut, chez certains observateurs, la métaphore de « l’œil de Moscou » du chef de l’État.

Parmi les autres mouvements remarqués, l’ancien ministre des Moudjahidine et des Ayants droit. Laid Rbiga cède sa place à Abdelmalek Tacherift qui vient du monde de la recherche spécialisé dans l’urbanisme et les questions de l’agriculture. Il était jusque-là membre du Conseil de la nation.

Amal Abdelatif, qui occupait les fonctions de Directrice générale des Impôts fait son entrée au gouvernement en héritant du portefeuille du Commerce intérieur, succédant à l’ex-chef du RND Tayeb Zitouni. Il restera à voir, dans les prochains jours, si l’appartenance partisane de ce dernier a pesé dans sa mise à l’écart.

Le tonitruant ex-ministre de la Communication Mohamed Meziane, malgré un engagement entier et partisan souvent jugé obséquieux, est écarté au profit du conseiller présidentiel Zouhir Bouamama.

Le ministre de la Culture, Zohir Bellalou débarqué après 10 mois seulement à son poste et remplacé par une revenante, Malika Bendouda. Une revenante qui a été limogée pour ensuite revenir comme si de rien n’était. Tout le système de non-gouvernance de Tebboune est dans ce recyclage rance et permanent de ses amis et copains.

Enfin, singularité notable : Mohamed Abdelnour Rabhi, wali d’Alger, devient ministre tout en conservant son poste de wali. Une configuration qui évoque, pour certains observateurs, une version revisitée de l’ancien « Grand Gouvernorat d’Alger ».

Au total, ce remaniement confirme la volonté de Tebboune de maintenir un équilibre politique plus qu’il n’inaugure une ère de réforme, renforçant l’impression d’une simple redistribution des rôles au sein d’un cercle déjà connu.

La rédaction

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