Présidentielle 2024 : le taux de participation est de 13.11 % à 13h
Le taux de participation à l’élection présidentielle, qui se déroule samedi, a atteint jusqu’à 13 heures 13,11% au niveau national et 16,18% au sein de la communauté nationale à l’étranger, a annoncé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi.
Dans une intervention consacrée à la présentation des principales données relatives au scrutin, M. Charfi a précisé que sur les 865.490 électeurs de la communauté nationale établie à l’étranger inscrits, 140.015 ont accompli leur devoir électoral depuis le début de l’opération, lundi dernier, soit un taux de participation de 16,18%.
Quant au vote au niveau national, sur les 23.486.061 électeurs inscrits, 3.078.334 ont accompli leur devoir depuis l’ouverture des bureaux de vote ce matin, soit à un taux de participation de 13,11%.
APS
La gauche se sent trahie, manifeste contre Macron et Barnier
La gauche est vent debout. Avec une centaine de mobilisations prévues dans toute la France ce 7 septembre, une partie de la gauche, La France insoumise en tête, a choisi la rue comme tour de chauffe d’un automne politique qui s’annonce brûlant.
Le peuple de gauche qui a voté massivement contre des changements notables, comme la réforme des retraites et l’augmentation du Smig se sent spolié de sa victoire. Après notamment la nomination de Michel Barnier, issu de LR, parti minoritaire est un sacré affront à la coalition arrivée première aux législatives de juillet.
« Déni de démocratie », « les Français n’ont pas voté pour ça », « qu’il [Macron] démissionne » : dans les cortèges qui ont battu le pavé ce 7 septembre, les mêmes mots, souvent, pour dire l’indignation, la rancœur et la colère face à la nomination du LR Michel Barnier comme Premier ministre, un poste qu’Emmanuel Macron a refusé à Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP), arrivé en tête lors des législatives anticipées de juillet.
Quelque 26 000 personnes ont manifesté samedi à Paris à l’appel notamment de La France insoumise pour dénoncer « le coup de force de Macron », a indiqué à l’AFP la préfecture de police. Cinq personnes ont été interpellées, pour port d’arme prohibé, jets de projectile et dégradations lors de cette manifestation. Les insoumis ont eux revendiqué 160 000 manifestants dans la capitale.
La manifestation parisienne s’est lancée vers 14h30, place de la Bastille. La colère exprimée est d’abord tournée contre Emmanuel Macron et son « coup de force démocratique », selon les mots des initiateurs de la marche, furieux de ne pas voir nommer à Matignon Lucie Castets, candidate d’une gauche unie forte de 193 députés.
« La démocratie, ce n’est pas seulement l’art d’accepter d’avoir gagné, c’est aussi l’humilité d’accepter de perdre », a ainsi lancé l’ancien chef de file Insoumis Jean-Luc Mélenchon à l’adresse d’Emmanuel Macron, juché sur un camion dans le cortège parisien. « Il n’y aura pas de pause, je vous appelle à une bataille de longue durée », a-t-il également lancé à la foule.
Pour le député des Yvelines Benjamin Lucas, le président Emmanuel Macron « a décidé de nous mettre, de se mettre et de mettre le gouvernement de la France dans la main de Marine le Pen qui est, aujourd’hui, celle qui a les clés en main pour peser sur la politique de ce gouvernement », lance-t-il au micro de Charlotte Urien-Tomaka, du service politique de RFI.
Le choix de Michel Barnier, issu de la droite, a renforcé la détermination des manifestants, même si la police n’anticipait qu’une affluence limitée (entre 4 000 et 8 000 personnes à Paris). « Nous voyons qu’un pacte a été scellé entre la macronie, la droite et l’extrême droite », a déploré devant la presse la députée LFI Aurélie Trouvé, alors que fusaient dans la foule des « Macron démission ».
Si Michel Barnier a indiqué vendredi soir être prêt à travailler avec la gauche, « personne n’est dupe », a ajouté la députée Trouvé, qui n’a guère apprécié le discours de fermeté sur l’immigration du pensionnaire de Matignon, jugeant qu’il répétait « ce que l’extrême droite a toujours dit ».
« On n’est plus écoutés dans les urnes »
Depuis une place de la Bastille pas complètement pleine, Abel Couaillier, 20 ans, étudiant qui a fait la campagne de François Ruffin aux législatives, confesse à l’AFP être « abasourdi » par la nomination de Michel Barnier : « un vieil éléphant de la politique ». « Je suis encore jeune, j’ai envie de croire qu’on peut changer les choses et je continuerai d’aller voter, c’est la seule manière qu’on a de faire changer les choses », poursuit-il.
« De la part de Macron, je pense que peu importe l’issue du vote, il avait déjà en tête qui il voulait mettre au pouvoir […] la Ve République est en train de s’effondrer. Je pense que dans tous les cas, exprimer son suffrage ne servira à rien tant que Macron sera au pouvoir », fustige Manon Bonijol, 21 ans, venue manifester à Paris.
Alexandra Germain, 44 ans, cheffe de projet, se montre, elle, plus amère : « C’est une dictature qui se met en place. Ça fait un moment qu’on n’était plus écoutés dans les rues, maintenant, on n’est plus écoutés dans les urnes. Manifester, c’est mon seul moyen de dire que je ne suis pas d’accord, même si j’ai bien conscience que ça ne sert à rien. »
« Puisqu’il ne respecte pas la Constitution, il doit partir »
À Nantes, devant la préfecture de Loire-Atlantique et sous un soleil voilé, le député LFI Andy Kerbrat a notamment pris la parole pour appeler à « organiser le blocage du pays face à ce coup de force démocratique. »
« Le monarque ne supporte pas qu’on détricote son œuvre. Nous, dans la rue, on va détricoter tout ce qu’il a fait. Le seul unique problème de notre démocratie, c’est Emmanuel Macron ! Puisqu’il ne respecte pas la Constitution, il doit partir », a lancé le député avant que les manifestants ne scandent, là aussi, « Macron démission ».
Cindy Rondineau, photographe de 40 ans, et son compagnon Aubin Gouraud, paysan de 42 ans, ont le cœur très à gauche, mais disent ne pas avoir l’habitude de manifester. Ce samedi matin, ils ont pourtant fait le déplacement de Chaumes-en-Retz jusqu’à Nantes – une grosse trentaine de kilomètres – pour manifester, car disent-ils, ils sont « vraiment en colère ». « Nous avons vraiment l’impression de ne pas être écoutés en tant qu’électeurs », lâche le couple. « Et en plus, nous ne cessons d’être diabolisés. »
Leur fille de huit ans porte une pancarte « Macron t’es foutu, les CE2 sont dans la rue » au milieu d’un cortège familial et bon enfant qui a défilé derrière une banderole « une seule solution destitution ». La manifestation a rassemblé entre 2 500 selon la préfecture et 8 000 participants selon les organisateurs. À Rennes, la manifestation a réuni, dans le calme, 4 800 personnes.
« Défendons notre démocratie »
À l’autre bout de la France, l’affluence était moindre à Nice. Dans un département où RN, LR et les listes d’union Ciotti-RN se partagent l’ensemble des neuf circonscriptions, de 900 à 1 000 personnes selon les sources ont manifesté derrière la banderole « Défendons notre démocratie. »
Drapeaux des insoumis ou palestiniens qui claquent au vent, à Marseille, les organisateurs se sont époumonés dans des mégaphones avant que la manifestation, qui a réuni entre 3 500 (selon la police) et 12 000 personnes (selon les organisateurs) à l’appel des organisations syndicales de jeunesse, du PCF, de LFI et de la CGT 13, ne s’ébranle depuis la porte d’Aix. « On a l’impression de s’être fait voler », affirme Aurélie Malfant, 24 ans, étudiante à Marseille. Comme elle, dans les cortèges, des jeunes qui ont le cœur à gauche, sont venus en nombre. Cette journée de mobilisation a été initiée fin août par deux syndicats d’étudiants et de lycéens.
Avec Rfi/AFP
Présidentielle : le taux de participation est de 4,56 % à 10h
Le président de l’Autorité nationale indépendante pour les élections (ANIE), Mohamed Charfi, a confirmé samedi que le taux de participation à 10 heures dans les centres de vote des différentes wilayas du pays a atteint 4,56 %, tandis que dans les centres de vote à l’étranger du pays, il a atteint 14,50 %.
Plus de 24 millions d’électeurs sont appelés à se rendre, ce samedi, aux urnes pour élire un nouveau président de la République pour un mandat de cinq ans.
Trois candidats sont en lice pour cette élection, à savoir M. Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), le candidat indépendant, M. Abdelmadjid Tebboune, et le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Abdelaali Hassani Cherif.
Les chiffres avancés par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) font ressortir que le corps électoral compte un total de 24 351 551 électeurs, dont 23 486 061 au niveau national, soit 47% de femmes et 53% d’hommes, alors que 36% ont moins de 40 ans.
Quant au nombre des bureaux de vote, il est d’environ 63 000, alors que le nombre d’encadreurs est de près de 500 000.
Il est à noter que les membres de la communauté nationale établie à l’étranger dont le corps électoral compte 865 490 électeurs (45% de femmes et 55% d’hommes) ont commencé à voter depuis lundi dernier.
L’ANIE encadre ce corps électoral à l’étranger à travers 117 commissions réparties en 18 commissions en France, 30 commissions dans les autres pays européens, 22 commissions similaires dans les pays arabes, 21 dans les pays africains et 26 commissions en Asie et en Amérique.
Pour ce qui est du vote au niveau des bureaux itinérants pour les populations nomades et les zones reculées et enclavées dans les wilayas du sud du pays, l’opération a débuté mercredi et concerne 116 064 électeurs inscrits à travers 134 bureaux dans 51 communes réparties sur 16 wilayas.
En prévision de cette échéance, les délégations de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) au niveau des wilayas concernées, ont mobilisé tous les moyens humains et matériels pour garantir le bon déroulement du scrutin.
Pour ces bureaux itinérants, le scrutin est avancé réglementairement de 72 heures, 48 heures et 24 heures afin de permettre aux électeurs d’accomplir librement leur droit et devoir civique et de choisir leur candidat à la présidentielle.
APS
Parodie présidentielle : l’abstention premier adversaire du régime
C’est aujourd’hui, samedi 7 septembre que les Algériens ont rendez-vous avec les urnes, pour choisir qui d’entre le chef de l’État sortant, Abdelmadjid Tebboune, et ses deux lièvres, le candidat du FFS, Youcef Aouchiche et celui du MSP, Abdellali Hassani Cherif deviendra président de la République. Là, côté propagande officielle.
Mais ici en Algérie et au sein de l’émigration, les jeux sont clairs. Tebboune sera le vainqueur de cette mascarade électorale. Seule inconnue : le taux de participation.
Donc, au total, quelque 23 486 061 votants sont concernés par cette parodie qui doit débuter à 8h, à travers les bureaux de vote ouverts sur l’ensemble du territoire national. A l’exception des 116 064 votants qui ont commencé à voter, depuis lundi, dans les bureaux itinérants répartis sur 16 wilayas. Pour les nomades, le carnaval a commencé donc beaucoup plus tôt. Comme l’a souligné un internaute, les urnes arrivent plus faciles chez les nomades que le gaz et l’électricité. Ah électoralisme quant tu nous tiens !
Les Algériens de l’étranger qui ont déjà voté, dans l’indifférence générale, sont au nombre de 865 490 électeurs. En France et en Amérique du Nord, les Algériens se gaussent de ce rendez-vous électoral.
Ce qui donne un total de 24 351 551 électeurs constituant le corps électoral qui compte 53% d’hommes et 47% de femmes. 36 % des électeurs ont moins de 40 ans.
« J’ai fui ces dirigeants et tu veux que je vote pour eux maintenant, qu’ils le garde leur pouvoir ! », s’énerve un Algérien sur les réseaux sociaux.
Alors que le président-candidat part largement favori pour un nouveau mandat de 5 ans, ses deux lièvres se présentent juste pour faire de la figuration dans un jeu de rôles bien scénarisé sur le thème de la consolidation du front intérieur pour faire face aux menaces de déstabilisation venant de l’étranger. Aouchiche a été chargé de faire figurer le vote kabyle et le frère musulman Abdelaali, celui des islamistes. Le reste est pour aammou Tebboune.
De fait, les autorités n’ont qu’un seul souci : quel sera le taux de participation, à l’issue de la fermeture des bureaux de vote fixée officiellement à 18 heures par le gendarme des élections (l’Anie) qui ne manquera certainement pas de prolonger, comme par le passé, la durée du scrutin jusqu’à 20 heures.
Un laps de temps qui permet toutes les manipulations des chiffres pour infléchir le résultat qui permettra à A.Tebboune d’être élu avec un apport de voix qui fera oublier le score rachitique obtenu lors de la présidentielle du 12 décembre 2019 qui lui a permis d’être élu avec 58% du peu de voix exprimées dans un contexte d’abstention record.
L’ETUSA mobilisée au service du vote
En attendant, les appels du pied se multiplient en direction des citoyens en âge de voter pour les inciter à se rendre en masse dans les bureaux de vote.
« Tous les bus et lignes exploités par l’Etablissement public de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) ont été mobilisés pour le transport, à titre gracieux, des citoyens en vue d’accomplir leur devoir électoral, samedi 7 septembre 2024, notamment dans les grands pôles urbains », a précisé la wilaya d’Alger dans un communiqué.
« 30 bus ont été consacrés au pôle urbain de Sidi Abdellah, alors qu’entre 10 à 15 bus ont été mobilisés pour les autres pôles urbains », souligne le communiqué, ajoutant que « le transport par métro et tramway sera également gratuit de 06h à 1h ».
Les jeunes, vent debout contre le vote
Cette artifice qui consiste à influencer la décision des electeurs, en allant les cueillir directement de leurs domiciles est à ajouter à la panoplie des promesses électorales sur l’amélioration des conditions socio économique et du pouvoir d’achat.
Les jeunes qui ont été particulièrement ciblés ne sont visiblement pas prêts de mordre à l’appât des candidats qui veulent « raser gratis. »
Dans une vidéo qui circule depuis jeudi sur les réseaux sociaux, des jeunes supporters de l’équipe nationale qui rencontrait celle de la Guinée équatoriale au stade Miloud Hedefi ont juré en criant qu’ils ne voteront pas et qu’ils préfèrent fuire clandestinement le pays à bord d’une embarcation en bois (l’botté, en arabe algérien).
Sofiane Ayache
La légende noire de Tebboune
226 détenus d’opinion, des dizaines d’Algériens qui fuient l’Algérie tous les jours sur des embarcations de fortune, 49 condamnés à mort, une inflation insoutenable, une scène politique anesthésiée par la terreur… Tel est le sombre bilan du candidat Tebboune et ses mentors.
La légende noire du premier mandat d’Abdelmadjid Tebboune est faite. Il nous a promis des lendemains qui chantent, on a eu les larmes, le bâillon et les menottes. Un pays exsangue, un peuple aux abois, désespéré dont l’ultime espoir est de quitter le pays pour des cieux occidentaux plus cléments.
Comme 5 ans n’ont pas suffi pour encalminer le pays et l’enfoncer le pays dans le ridicule, entrer en conflit avec la moitié du voisinage, il est en passe de repartir pour un second mandat de 5 ans. A 79 ans, Tebboune s’est découvert un destin de dirigeant autoritaire après une carrière de second couteau dans la haute administration. Il dirige le plus grand pays d’Afrique sans mode d’emploi. La belle affaire !
Avec seulement quatre meetings, il a passé son temps à enfumer l’opinion avec les déclarations les plus farfelues qui puissent être. Doubler le PIB du pays en deux ans, passer à l’autosuffisance en matière de consommation de blé en 2026, créer 450 000 emplois… Le souci c’est qu’il médite des jarres et produit des casseroles. Rien de tout cela est possible avec lui. Heureusement que les Algériens ne sont pas dupes, le mensonge ne dure que le temps des JT de chaînes de télévision asservies et tenues par la pub et la peur de représailles.
Pendant que des centaines d’Algériens rongent leur colère dans les prisons, les montagnes et les compagnes, que des familles entières traversent la Méditerranée sur des rafiots, d’autres fourbissent les plans pour pétrifier le pays et le maintenir à leur seul service.
Après 5 ans au pouvoir et surtout lesté de son passé de ministre et premier ministre sous Bouteflika, Tebboune n’est plus un inconnu. Il ne peut tromper son monde. Même ses soutiens (les mêmes qui ont juré fidélité à Bouteflika) ne sont là que pour maintenir leurs intérêts. L’Algérie, son présent et son avenir, n’est pour cette engeance que source de prébendes, un tiroir-caisse. Cela Tebboune le sait, comme ses parrains d’ailleurs. Mais qu’importent ces petites gens qui ont fait le choix d’être au côté du coffre-fort et du manche. Il est surtout question de l’Algérie et de sa stabilité.
Samedi 7 septembre donc, l’avenir proche de l’Algérie se jouera encore une fois dans une parodie d’élection au goût amer pour les Algériens. « Walah ma nvotich » criaient les supporters à Oran pendant que l’équipe nationale jouait jeudi contre la Guinée Equatoriale. Ils ont compris et montré la voie.
Voter sur Tebboune c’est choisir le totalitarisme le plus dangereux qui soit. C’est enterrer pour des décennies l’espoir d’un changement structurel de la gouvernance.
Tebboune ne peut incarner ni l’espoir ni le changement. Il est l’incarnation de la paralysie la plus périlleuse pour le pays.
Cette date sera un énième rendez-vous raté pour faire redorer au pays sa légende. Tout l’enjeu capital est de savoir comment surmonter la fatalité qui s’abat sur le pays et éviter le pire ? Seuls ceux qui l’ont fait président sont à même de le défaire.
Mais alors que vont faire les véritables décideurs de l’Algérie ? Vont-ils laisser le pays sombrer petit à petit ? Assister à la résurgence d’une dissidence plus radicale ou agir pour agir ce qui l’être encore de l’immense Algérie ?
Hamid Arab
Les membres de la diaspora dénoncent les manoeuvres du pouvoir
Des membres de l’Appel de la diaspora pour une Algérie libre et démocratique ont tenu une conférence de presse dans laquelle ils sont revenus sur la situation du pays.
Une conférence de presse s’est tenue hier, jeudi 5 septembre, au Maltais Rouge à Paris à l’initiative de membres de l’appel de la Diaspora du 14 août 2024.
Après avoir exposé les raisons de l’Appel de la Diaspora, les conférenciers ont rappelé en premier le contexte historique post-Hirak dans lequel cette élection présidentielle a lieu, avant d’énoncer les raisons qui montrent que cette élection est jouée d’avance et qu’elle n’est ni honnête, ni transparente et encore moins libre.
Des faits dévoilant la façade pluraliste et les différentes atteintes à l’éthique démocratique électorale ont été rapportés. L’utilisation des institutions et des deniers de l’État à des fins de campagne électorale de Abdelmadjid Tebboune, candidat à sa propre succession a été dénoncée, notamment pour « acheter » les « consciences » de personnalités, influenceurs et artistes, particulièrement en Kabylie dont le vote est considéré comme crucial pour éviter de réitérer la situation du « zéro vote » régional qui délégitime le vote national.
Des informations ont été données sur le climat de terreur et de répression qui s’est accentué durant cette campagne, dont le but est de réduire au silence toute voix discordante. Devant la menace de boycott pouvant peser sur le niveau de participation, seul enjeu de cette élection, une escalade dans la répression a été dénoncée. Elle a lieu dans un climat d’aggravation des violations des droits humains : aucune expression publique critique n’est tolérée et plusieurs arrestations sont enregistrées tous les jours et partout dans le pays. Elles ont lieu le plus souvent sous forme de rafles ciblant des responsables politiques de toutes tendances ainsi que leurs proches et des militants de différentes tendances. La souffrance engendrée par la situation globale et cette répression a été illustrée par la description de l’impact désastreux que ce climat engendre sur la population.
Le champ de l’information, très contrôlé, vient d’être encore limité par la restriction à la diffusion d’une chaîne émettant de la diaspora (El Magharibia), ainsi que par la suppression de la page Facebook du Comité National pour la Libération des Détenus (CNLD), source principale et crédible qui recense l’actualité des arrestations et le suivi des détenus d’opinion.
La conférence s’est terminée en évoquant l’attitude du peuple algérien qui adopte une posture de résistance. L’appel au rejet massif, pacifique et visible de cette élection, contenu dans la déclaration a été rappelé. D’autres appels convergents ont été cités pour le boycott ainsi que la campagne de « je reste chez moi », tout en renouvelant la confiance dans le peuple algérien qui a fait le Hirak pacifique et démocratique.
C.P.
Can 2025/qualifications : l’Algérie surclasse la Guinée
La sélection algérienne de football a réussi son entrée en lice dans les qualifications de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2025 en s’imposant devant la Guinée équatoriale sur le score de 2 à 0 (mi-temps : 0-0), jeudi soir au stade Miloud Hadefi d’Oran pour le compte de la première journée du groupe E.
Les buts algériens ont été inscrits par Aouar (70e) et Gouiri (90e+5e).
A la faveur de cette victoire, l’Algérie (3 points) se hisse provisoirement en tête du groupe E des qualifications pour la CAN 2025, avant le déroulement de la deuxième rencontre opposant le Togo au Liberia, vendredi (17h00) au stade de Kégué à Lomé.
Lors de la deuxième journée du groupe E, prévue les 9 et 10 septembre prochains, les Verts se déplaceront à Monrovia pour donner la réplique à la sélection du Libéria, alors que la Guinée équatoriale accueillera le Togo.
APS
Une « présidentielle » cousue de fil blanc
À son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune décrivait le mouvement de protestation populaire, le Hirak, comme « béni », faisant croire qu’il était, lui aussi, adepte du changement. Depuis, il a fait l’exact contraire de ce que réclame le mouvement de dissidence populaire.
C’est là l’une des premières escroqueries de Tebboune. D’autres suivront tout au long de son mandat. Depuid il les enfile comme des perles, l’une des dernières concerne lessor économique de l’Algérie sous son règne : doublement du PIB en 2 ans, autosuffisance en 2025 en consommation de blé… un festival de promesses farfelues que personne ne prend au sérieux.
L’homme rompu aux pratiques du système autoritaire en place depuis 1962, il a soigneusement œuvré à étouffer les voix de la dissidence en réprimant à tout va et en mettant sous surveillance tout le pays. Mieux : aucune des revendications du mouvement populaire n’a été mise en place.
Dès son installation, l’oppression a repris de plus belle. Les chefs de partis politiques, des syndicalistes, des avocats, des journalistes ou de simples militants pour le changement ont été envoyés en prison. Toute parole libre qui critiquait le pouvoir a été réprimée et l’opposition intimidée. Le pouvoir a bafoué les libertés individuelles, collectives et les droits fondamentaux et l’Algérie vit aujourd’hui dans un processus de répression continu.
L’oppression, sujet absent des débats
Curieusement aucun des deux lièvres (Youcef Aouchiche et l’islamiste Abdelaali Hassani Cherif) n’a émis la moindre analyse ou critique du mandat d’Abdelmadjid Tebboune.
Aucune dénonciation non plus des interminables violations des libertés, des atteintes à l’Etat de droit, ou encore des détenus d’opinion. Les Algériens ont assisté à une campagne médiocre, lunaire et complètement hors-sol, tant et si bien que la population ne s’est nullement sentie concernée que par la cherté de la vie et donc la mystérieuse baisse du prix de la sardine à quelques du scrutin. Le reste n’est que poudre aux yeux.
Une forme d’autocensure s’est installée chez les Algériens, en raison, notamment, du grand nombre de détenus d’opinion. En l’espace d’un mandat, le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a mis plus de citoyens en prison que durant la période allant de l’indépendance de l’Algérie à son règne, estime Aïssa Rahmoune, avocat du Hirak et aujourd’hui exilé en France.
Et Riposte internationale, une ONG établie en France, a, plusieurs fois, rappelé, dans ses rapports, les violations des libertés du régime depuis 2020.
Le bilan du président Tebboune, en termes de libertés, est catastrophique. Il a été épinglé à plusieurs reprises par Amnesty International et d’autres ONG en matière de sa politique vis-à-vis des libertés.
Ce thème de l’oppression était pourtant totalement omis durant la campagne électorale. En privé, nombreux d’Algériens qualifient de « guignols » les deux autres candidats à la présidentielle.
Youcef Aouchiche et Abdelaali Hassani Cherif ne se sont jamais opposés au climat d’oppression politique qui règne dans le pays. Ces deux candidats ont vaguement promis plus de libertés en cas de victoire.
L’abstention comme arme
Cette élection est la plus importante après le mouvement populaire algérien de 2019 et le pouvoir a tout fait pour inciter les Algériens à aller aux urnes samedi 7 septembre.
En 2019, Abdelmadjid Tebboune a remporté les élections avec un taux de participation officiel de 39,8%, le plus bas de l’histoire des scrutins présidentiels en Algérie. Avec un 0,40% de participation dans la wilaya de Béjaia. C’est dire que le seul enjeu est la participation. Ce qui fait dire aux connaisseurs du régime algérien que ce dernier va s’employer à gonfler le taux de participation pour sauver la crédibilité de ce rendez-vous électoral. Tout le reste n’est que parodie d’élection.
Aucun Algérien ne croit plus à la vulgate du pouvoir. « Depuis quand un régime autoritaire organise une élection pour la perdre ?», nous confie un journaliste qui a suivi le candidat Tebboune dans sa dernière sortie à Alger.
Aussi, selon plusieurs observateurs, le véritable enjeu de cette élection n’est pas la victoire largement anticipée de Tebboune, mais le taux de participation. La population algérienne pourrait ainsi utiliser l’abstention comme une arme de lutte contre le pouvoir.
Après l’échec du Hirak et la reprise en main brutale de la société, la jeunesse algérienne affiche une grande indifférence face à ce scrutin et les abstentionnistes sont considérés comme le premier parti politique en Algérie.
Déserter les urnes, ce n’est pas une position de neutralité, c’est une politique. Surtout face à un président qui a déclaré à une chaine de télévision en 2021 : « le Hirak, désormais, c’est moi ».
L’élection présidentielle en Algérie se déroule ce samedi 7 septembre. Depuis le début de la campagne, les arrestations se multiplient dans le pays. Cadres politiques, militants ou même simples internautes, sont interpellés par les autorités pour des posts Facebook ou la participation à des manifestations non violente.
Deux hommes politiques, Karim Tabbou et Fethi Ghares sont sous contrôle judiciaire et interdit de toute expression libre. Toute la société est mise sous surveillance. Plus aucune voix dissidence n’a droit de s’exprimer.
Lundi, Amnesty International a publié un rapport demandant aux autorités de « mettre fin à la répression de l’espace civique à l’approche de l’élection présidentielle ».
« En majorité, il s’agit de personnes qui sont arrêtées pour des publications sur les réseaux sociaux. Mais, ça peut être aussi des activistes politiques qui ont été arrêtés parce qu’ils essayaient de faire des réunions pacifiques. Une soixantaine d’opposants politiques a été arrêtée en août parce qu’ils essayaient de participer à une commémoration historique. En général, il y a souvent une phase de disparition, c’est-à-dire qu’on ne sait pas où les personnes sont retenues pendant plusieurs jours, et souvent, elles réapparaissent après au tribunal, explique Nadège Lahmar, responsable de l’Algérie pour Amnesty International.
Il y a une série de provisions, écrites de façon assez large dans le Code pénal qui sont assez abusives et les autorités sécuritaires et judiciaires les utilisent assez régulièrement. Par exemple, on a l’article 100 du Code pénal sur l’incitation à rassemblement non armé, qui est en fait l’incitation à manifestation, incitation à un rassemblement, qui n’a pas à être criminalisé, mais qui est utilisé régulièrement. »
La rédaction/Rfi