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lundi, 10 novembre 2025
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Municipales 2026 à Marseille : Martine Vassal se déclare candidate

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Martine Vassal
Martine Vassal

La droite marseillaise a désormais sa candidate. Vendredi 13 septembre, Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône, a officialisé sa candidature à la mairie de Marseille pour les élections municipales de 2026. Une annonce attendue, mais qui marque un tournant dans la préparation du scrutin.

« Je serai de cette bataille », a affirmé l’élue LR, en insistant sur la nécessité d’un rassemblement large de la droite et du centre. Depuis plusieurs mois, elle laissait entendre qu’elle réfléchissait « de plus en plus » à franchir le pas. C’est désormais chose faite : Martine Vassal se pose en chef de file et veut tirer les leçons de l’échec de 2020.

Son appel à l’unité a reçu plusieurs soutiens de poids. Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a promis de se ranger derrière elle. La sénatrice Valérie Boyer (LR) et Bruno Gilles (Horizons), ancien maire de secteur, ont également affiché leur appui. Autant de ralliements qui visent à donner l’image d’un camp rassemblé, même si les rivalités internes n’ont jamais complètement disparu dans la droite marseillaise.

Le contexte est délicat. En 2020, la gauche avait remporté Marseille grâce au Printemps marseillais, mettant fin à vingt-cinq ans de gestion de Jean-Claude Gaudin. Benoît Payan, devenu maire après la démission de Michèle Rubirola, entend briguer un nouveau mandat. Fort d’une coalition encore solide, il mise sur son bilan en matière de logement, d’écologie et de gouvernance municipale.

Mais les équilibres pourraient évoluer avec la réforme du mode de scrutin, qui redessine le découpage des secteurs. Cette nouveauté oblige tous les camps à repenser leurs stratégies et donne à la composition des listes une importance déterminante.

Martine Vassal, qui met en avant son expérience institutionnelle, veut axer sa campagne sur les grands défis urbains : transports, sécurité, aménagement et logement. Elle espère convaincre que son profil d’élue gestionnaire est un atout pour redonner de la crédibilité à la droite. Ses adversaires rappellent cependant qu’elle n’avait pas su s’imposer en 2020 et que son image reste marquée par cette défaite.

À sept mois du scrutin, la bataille est ouverte. Entre une gauche en position de défense, une droite en quête de revanche et un Rassemblement national en embuscade, Marseille s’annonce comme l’un des terrains électoraux les plus disputés de 2026

Djamal Guettala

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Mondiaux d’athlétisme : le Français Jimmy Gressier sacré sur 10 000 mètres à la surprise générale

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Jimmy Gressier
Jimmy Gressier

Jimmy Gressier a remporté la médaille d’or du 10 000 mètres aux Mondiaux d’athlétisme de Tokyo, dimanche 14 septembre. Grâce à cette victoire, le fondeur de 28 ans, que personne n’attendait sur cette marche du podium, débloque aussi le compteur de médailles de l’équipe de France à Tokyo.

Jimmy Gressier a créé la surprise dimanche soir en devenant le premier Français champion du monde du 10 000 mètres à Tokyo en coupant la ligne en 28’55 »77. L’athlète de 28 ans a pu accélérer à 200 mètres de l’arrivée pour s’offrir un sprint de haut vol et devancer l’Éthiopien Yomif Kejelcha (qui termine en 28’55 »83) et le Suédois Andreas Almgren (28’56 »02) et écrire une des grandes pages de l’histoire de l’athlétisme français. 

En milieu de peloton pendant la majorité de la course, Jimmy Gressier a su se replacer à trois kilomètres de l’arrivée. Pas idéalement situé à l’entame du dernier tour, il a toutefois réussi à suivre ses concurrents avant de les doubler dans la dernière ligne droite.

Il est le 9e athlète tricolore seulement à remporter une médaille d’or aux Championnats du monde, dans la lignée de Marie-José Pérec, Teddy Tamgho ou encore Kévin Mayer. Par la même occasion, Jimmy Gressier débloque le compteur de médailles de l’équipe de France au Japon.

« Je pense qu’aller chercher la médaille sur 10 000 mètres, ce serait presque comme aller marcher sur la Lune. »

Après son titre, le Boulonnais s’est offert un long tour d’honneur devant les 55 000 spectateurs présents dans les tribunes, avant de rejoindre sa petite amie Aude Clavier – championne de France du 5 000 mètres – et son coach Adrien Taouji. Le fondeur, monté en puissance ces dernières années, reproduit la même fin de course qu’il y a quelques semaines à Zurich, quand il avait remporté la finale de la Ligue de diamant dans un finish similaire en devançant l’Américain Grant Fisher, double médaillé olympique à Paris et huitième ce dimanche.

Rfi

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Abdelmadjid Tebboune confirme Sifi Ghrieb comme Premier ministre

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Ghrieb et Tebboune

Le chef de l’Etat algérien Abdelmadjid Tebboune a officiellement nommé dimanche Sifi Ghrieb Premier ministre, lui confiant la mission de former un nouveau gouvernement, a annoncé la présidence de la République.

L’information qui n’était qu’une rumeur abondamment commentée sur les réseaux sociaux devient officielle. Ministre de l’Industrie dans le gouvernement sortant, Sifi Ghrieb avait été désigné Premier ministre par intérim, le 28 août dernier, après la décision du chef de l’Etat de mettre fin aux fonctions de Nadir Larbaoui.

La décision du chef de  l’État de nommer M. Ghrieb Premier ministre à titre intérimaire avait suscité de vifs débats juridiques. Sa désignation provisoire à ce poste avait en effet été perçue par plusieurs constitutionnalistes comme contraire au texte fondamental, qui ne prévoit pas explicitement un « premier ministre par intérim ».

La nomination survient alors que le pays traverse une phase de tension politique, alimentée par la gestion controversée du drame d’Oued El Harrach. Cet accident meurtrier, dont le bilan humain a ému l’opinion publique, a mis en lumière des dysfonctionnements dans la coordination des institutions et fragilisé la communication officielle.

En confiant à M. Ghrieb la tâche de constituer un nouvel exécutif, M. Tebboune cherche à afficher une continuité de l’État et à stabiliser l’appareil gouvernemental lourdement chahuté par l’indécision, voire la paralysie et le manque de perspective sérieuse.

Reste à voir si cette confirmation dissipera les doutes autour du respect des procédures constitutionnelles et permettra de rétablir la confiance d’une opinion publique ébranlée.

Samia Naït Iqbal

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Quand la mémoire se lève dans la nuit : Kaouther Adimi et « La Joie ennemie »

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Kaouther Adimi

La rentrée littéraire 2025 a démarré fort : depuis le 20 août en France et le 28 août en Algérie, le nouveau livre de Kaouther Adimi, La Joie ennemie, est en librairie (éditions Stock et Barzakh). Le texte, déjà remarqué puisqu’il figure dans la première sélection du Prix Renaudot, catégorie essais, s’inscrit dans la collection Nuit des musées et révèle une écriture d’une intensité rare.

Kaouther Adimi y raconte une nuit passée à l’Institut du monde arabe, devant les œuvres de Baya, l’artiste algérienne célébrée pour sa lumière et ses couleurs. Mais très vite, le regard posé sur la peinture devient un prétexte pour plonger dans l’enfance de l’auteure, dans les années sombres de l’Algérie des années 1990.

Les images surgissent avec une précision bouleversante : une photo de famille prise à Annaba en août 1992, un sourire figé sur le sable, la mer en arrière-plan, et quelques jours plus tard, l’assassinat de Mohamed Boudiaf qui annonce la descente du pays dans la décennie noire.

Le livre fait dialoguer la mémoire intime et l’histoire collective. Adimi raconte son père, universitaire revenu en Algérie par devoir, exposé comme tant d’autres intellectuels devenus des cibles. Elle évoque les consignes strictes des parents : apprendre, exceller, parler arabe, être dignes de la mémoire des martyrs. Derrière ces choix, on devine la volonté de protéger les enfants dans un pays où la peur s’installe au quotidien.

L’écriture se fait précise, presque clinique, pour dire l’inquiétude de l’enfant grandissant dans un pays en guerre avec lui-même. Le lecteur traverse avec elle les couvre-feux, les attentats, les visages fermés des adultes qui n’expliquent pas toujours mais dont les regards suffisent à dire la gravité. Et pourtant, il y a aussi la persistance des instants de joie : une baignade, une peluche rouge aux yeux noirs, un rire partagé. Des détails qui deviennent, des années plus tard, des ancrages pour résister à l’oubli.

En choisissant Baya comme fil conducteur, Adimi met en avant une figure de lumière. L’art, ici, n’est pas seulement un refuge esthétique : il devient une manière de survivre, d’opposer la couleur et la création à la peur et au silence. La collection Nuit des musées, qui invite des écrivains à passer une nuit dans un musée pour en tirer un récit, prend une dimension particulière dans ce livre : ce n’est pas seulement l’art que l’auteure raconte, mais la manière dont il entre en résonance avec ses propres fantômes.

La Joie ennemie frappe par sa sobriété et sa justesse. Loin de tout pathos, Kaouther Adimi parvient à restituer ce mélange d’effroi et de beauté qui a marqué son enfance. Ses phrases brèves, tendues, donnent au texte un rythme haletant.

Ce qui pourrait n’être qu’un témoignage devient une véritable expérience littéraire : le lecteur est entraîné dans une traversée de la mémoire où chaque détail compte, où chaque souvenir dit quelque chose de plus grand que lui.

Née en 1986 à Alger, Kaouther Adimi s’est imposée comme une voix importante de la littérature francophone. Elle a déjà publié plusieurs romans, dont Nos richesses (prix Renaudot des lycéens 2017) et Au vent mauvais (prix du roman des étudiants France Culture–Télérama 2022). Avec La Joie ennemie, elle franchit une étape nouvelle : écrire sur l’Algérie des années noires, sur son enfance prise dans cette tragédie, et transformer cette matière douloureuse en littérature.

Il y a dans ce livre une dimension intime, mais aussi une portée collective. Beaucoup d’Algériens retrouveront dans ces pages des échos à leur propre mémoire : la peur, les absences, les cicatrices encore vives. Mais Adimi réussit aussi à toucher au-delà : elle dit ce que signifie grandir dans un monde où la joie est toujours menacée, où la beauté doit être arrachée au silence, où la mémoire reste une lutte permanente.

La Joie ennemie est un livre important de cette rentrée littéraire. Il impose Kaouther Adimi comme une autrice qui sait faire de l’intime un récit universel, et de la douleur une matière de résistance. C’est un texte qui donne envie de relire l’Algérie, de relire son histoire à travers le prisme des enfants qui l’ont traversée, et de comprendre combien la littérature peut encore transformer la mémoire en force vive.

Djamal Guettala Djamal 

Éditions : Stock (France) et Barzakh (Algérie)

Date de parution : 20 août 2025 en France, 28 août 2025 en Algérie

Sélection : Prix Renaudot 2025, catégorie essais (1ère liste)

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Opération « Garde de l’Est » : l’OTAN renforce ses défenses face à la Russie

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Canon

Le Conseil de l’Atlantique Nord a annoncé le lancement imminent de l’opération « Garde de l’Est », destinée à renforcer la défense des pays d’Europe de l’Est, au plus près des frontières russes. Cette décision fait suite à un incident d’intrusion de drones russes dans l’espace aérien polonais, qui a ravivé les tensions entre Moscou et l’Occident et suscité la crainte d’un conflit plus large.

Selon le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, l’opération vise à assurer un niveau de dissuasion suffisant face à la Russie et à garantir la sécurité de la Pologne ainsi que des pays voisins. Le général américain Alexis Grinkevitch, commandant suprême des forces alliées en Europe, a précisé que les ordres d’exécution ont déjà été donnés et que plusieurs pays participeraient activement à l’opération, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Danemark.

L’incident ayant motivé cette opération concernait 19 drones russes pénétrant l’espace aérien polonais. Les forces polonaises et néerlandaises, équipées de chasseurs F-16 et F-35, n’ont pu en abattre que trois. Cet événement a relancé le débat sur le coût élevé des avions de combat face à des menaces à faible coût, qu’Elon Musk avait précédemment dénoncé comme un « gaspillage injustifié ». En réponse, les responsables de l’OTAN ont souligné leur intention de développer des solutions de défense plus durables et moins onéreuses, incluant des systèmes de défense à faible coût.

La France a déjà dépêché trois Rafale pour renforcer la protection du ciel polonais, tandis que l’Allemagne a également annoncé sa participation. Ces mesures s’inscrivent dans une volonté claire de consolider le front est de l’OTAN face à ce que Varsovie considère comme une menace directe à sa souveraineté.

À Varsovie, le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a averti le parlement que la situation rapproche la région d’un conflit ouvert depuis la Seconde Guerre mondiale, tout en précisant que cela ne signifie pas que l’Europe est « au bord d’une nouvelle guerre ». Une partie des drones provenait de Biélorussie, allié stratégique de Moscou, selon les autorités polonaises, ce qui laisse penser que l’incursion n’était ni accidentelle ni isolée, mais plutôt un message de test des réactions occidentales.

La Russie, de son côté, a démenti toute implication et a nié que les drones provenaient de son territoire. Le contexte reste tendu, notamment parce que la Pologne accueille déjà des milliers de soldats américains, ce qui accroît la vigilance de Moscou face aux mouvements de l’OTAN.

L’opération « Garde de l’Est » illustre la complexité croissante de la sécurité européenne, où la dissuasion et la coordination multinationale deviennent essentielles pour prévenir l’escalade. Alors que l’Ukraine continue de servir de terrain de confrontation indirecte, la posture de l’OTAN vise à envoyer un signal clair : la sécurité des alliés européens est une priorité absolue, et toute violation de leur espace aérien entraînera une réponse concertée et déterminée.

G.D.

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Tebboune nomme Sifi Ghrieb Premier ministre et le charge de former un gouvernement

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Sifi Ghrieb et Tebboune
Sifi Ghrieb et Tebboune

Abdelmadjid Tebboune a reçu, dimanche, le Premier ministre par intérim, M. Sifi Ghrieb, qu’il a nommé officiellement Premier ministre et chargé de former un gouvernement, indique un communiqué de la Présidence de la République.

« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, ce jour, le Premier ministre par intérim, M. Sifi Ghrieb, qu’il a nommé officiellement Premier ministre et chargé de former un gouvernement », lit-on dans le communiqué.

Le 28 août dernier, Tebboune limogeait Nadir Larbaoui pour nomme Sifi Ghrieb comme premier ministre par intérim, un poste qui n’existe dans aucun texte officiel. Deux semaines plus tard, il le confirme à son poste et lui demande de former un nouveau gouvernement.

Cette décision intervient, malgré les apparences et la communication officielle, dans un contexte national de grosse paralysie à tous les étages de l’Etat.

Yacine K.

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Je m’interdis de dire du bien de mon pays natal !

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On me le reproche depuis ma jeunesse. Tu n’es jamais positif, tu ne rends jamais assez d’honneur à ton pays, tu es un hizb frança, un traître à ta patrie et d’autres remarques que la décence ne permet pas de reproduire.

Alors, lorsque je sors de mon silence à cette question car elle si éternelle que je suis épuisé de la reformuler, voilà l’image que j’expose depuis tant d’années.
Suivez-moi dans cette route qui explique tout, écoutez et ne lâchez pas ma main.

Nous commençons notre périple dans un lieu qu’on appelle pudiquement un centre de détention et que je qualifie de basse-fosse de la barbarie.
Vous voyez ce pauvre malheureux, on va lui parler.
_ « Bonjour, que faisiez-vous dans la vie ?
_ J’étais journaliste et je rapportais les nouvelles.
_ Tu as du en rapporter une qui est fausse ou dangereuse pour avoir droit à un séjour dans ce bel hôtel ?
_ J’ai effectivement été coupable d’un crime et je l’avoue. J’ai honteusement raconté l’actualité se déroulant devant mes yeux. »
Viens, nous allons visiter une autre chambre :
_ « Bonjour, et vous pourquoi êtes-vous là ?
_ J’ai écrit un livre et je ne me suis pas rendu compte que c’était insulter la nation et sa dignité. J’ai un grand remords, je demande pardon ».
Puis nous arrivons au troisième :
_ Bonjour, le geôlier m’a dit que vous êtes un opposant politique. Vous êtes coupable d’un attentat, de la préparation d’un coup d’état ou d’une intelligence avec l’ennemi ?
_ Non, pire encore, je me suis opposé à la politique de notre grande et vaillante nation. J’ai maintenant la conscience de ma très haute trahison. »
Et nous avons continué notre périple très loin et longtemps. Je leur ai dit, vous me voyez sérieusement dire au premier que la constitution instaure la liberté d’expression.

Au second que l’Algérie encourage la littérature par tant de salons et autres événements à sa grandeur. Quant au dernier, m’entendez-vous lui dire qu’il est scandaleux de trahir son pays alors que nous pouvons le critiquer librement sur le territoire national. Et ainsi de suite. Toute ma vie j’ai vu et entendu les horreurs les plus barbares concernant mon pays. Mes amis se disant démocrates me disent toujours, « Boumédinne, tu confonds le régime politique et la majorité des algériens. »
Ah bon ? On les a obligés, les armes à la main, d’aller voter pour le plébisciter. A-t-on réalisé qu’une fraude aussi massive sur les résultats demandait la présence de Kim Il Jun au pouvoir qui lui, imprime de son bureau les bulletins de vote avec la petite croix au bon endroit.

Avez-vous vu l’armée menacer la population pour aller manifester massivement leur soutien au pouvoir en hurlant au passage du président. Les a-t-on menacés s’ils ne le faisaient pas ?

Comment voulez-vous dans ces conditions qu’à chaque fois que je prends mon clavier d’ordinateur ce soit pour raconter qu’il y a des oiseaux qui chantent, des fleuves qui coulent, des usines qui poussent comme des champignons et que le pétrole se vend mieux que les betteraves ?

Me voyez-vous dire à un mourant qu’il fait beau dehors ? Et dire aux centaines de prisonniers politiques que notre pays est baigné de soleil et qu’ils ont tort de rester enfermés dans des cellules sombres ? Me voyez-vous raconter la beauté des écrits de nos auteurs libres à ceux qui croupissent en prison ou réduits au silence ?

Me voyez-vous dire à la mère isolée et sans revenu que l’Etat fait des efforts de politique sociale et de logement immenses et que les voitures de luxe qui sillonnent dans la ville sont celles des travailleurs sociaux et des institutions caritatives ?

Voilà pourquoi je m’interdis de commenter positivement l’Algérie à chaque actualité portant sur sa grandeur et dignité. J’insulterais la vérité.

Vous me demandez s’il m’arrive parfois de dire du bien de mon pays. Oui, tout le temps mais de celui qui est le mien pas l’horreur qu’on me dit être le mien. Suivez-moi cette fois-ci dans mon récit du magnifique pays dont je vous parle.
Il est beau, vous allez le croire lorsque je ne tarirai pas de vous le raconter.

Boumediene Sid Lakhdar

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L’ancienneté sans bilan, ou la faillite de l’opposition officielle

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Aouchiche, Tebboune et Hassani
Tebboune s'est créé une opposition fantoche

Tout au long de l’année, des partis se réclamant de l’opposition démocratique végètent dans la torpeur confortable de leur compromission avec le régime autoritaire. Ils ne doivent leur survie politique qu’à la générosité intéressée de ce même régime, qui leur concède, à titre de rente, le monopole du terrain de l’opposition officielle.

Ainsi transformés en opposants sous tutelle, ils jouissent d’avantages symboliques et matériels qui leur permettent d’entretenir une illusion d’existence politique, sans jamais franchir les lignes rouges fixées par le pouvoir.

En échange de quelques strapontins dans un parlement vidé de toute substance, ils se contentent d’un rôle de figurants et se complaisent dans la trahison des luttes démocratiques menées par des générations entières de militants. Loin de porter la voix du peuple, ils se limitent à gérer la rente dérisoire de leur représentativité sous perfusion. Leur discours, habillé de nationalisme et savamment calibré, se veut critique mais demeure soigneusement inoffensif, au service d’une stabilité qui n’est autre que la pérennisation du verrouillage autoritaire.

Cette posture clientéliste n’a pu prospérer qu’après la marginalisation méthodique des militants. Le centralisme dit « démocratique », les coups de force et l’imbroglio des Congrès extraordinaires ont ouvert la voie à toutes les dérives. Les structures de base, autrefois élues par les adhérents, ont été remplacées par des instances désignées, affublées de sigles creux tels que CAF. Ainsi, plus de structures de base, plus de souveraineté militante ! Que l’on ne vienne donc pas nous raconter que les militants restent souverains. La réalité est claire, leur voix a été confisquée.

Mais qu’une initiative politique authentiquement ancrée dans la souveraineté populaire voie le jour, et plus encore lorsqu’elle coïncide avec l’approche des élections, et les voilà saisis de panique. Figer la configuration du champs politique pour perpétuer leur monopole sur le terrain de l’opposition est leur préoccupation majeure. L’histoire récente l’a montré à plusieurs reprises. Ce fut le cas lors du mouvement du Printemps noir, comme après l’irruption du Hirak et la naissance du PAD, et c’est encore le cas aujourd’hui avec la dynamique ouverte par la Déclaration de la Soummam 2025.

À chaque fois qu’un élan collectif autonome, porté par une dynamique citoyenne et affranchi du contrôle du régime, a surgi dans l’espace public, ces partis se réclamant de l’opposition s’affolent et aussitôt révèlent leur véritable nature. L’existence même de ces mouvements agit comme un miroir impitoyable. Elle met à nu leur imposture, dévoile leur vacuité et confirme leur rôle de faux-démocratiques, plus soucieux de l’affirmation de soi et de préserver leur rente politique que de défendre la souveraineté populaire.

Incapables de tolérer que soit contesté le monopole factice qu’ils s’arrogent sur l’espace politique, ils endossent soudain le rôle d’opposants intransigeants, mais uniquement pour empêcher toute refondation et tout dépassement du système en place. En affichant une radicalité de façade vis-à-vis du régime, à travers une agitation vaine, ils neutralisent le cœur même des luttes démocratiques et remplissent ainsi la mission essentielle qui leur est implicitement assignée. Leur posture demeure strictement défensive. Leur virulence ne s’exerce pas contre le régime dont ils dépendent et qui les entretient politiquement, mais bien contre les véritables porteurs de l’initiative citoyenne. Ces derniers sont aussitôt délégitimés, disqualifiés comme « extrapolitiques », marginalisés par des accusations infamantes et voués à l’anathème.

Pis encore, ces faux opposants franchissent un pas supplémentaire dans la compromission en appelant directement les autorités à réprimer et à étouffer les initiatives qui les dérangent, les accusant, dans une confusion sciemment entretenue entre l’Etat et le pouvoir, de travailler à la déconstruction de l’Etat et assimilant ainsi leurs actions à des actes terroristes.

Ils confirment ainsi, par leurs propres gestes, qu’ils ne sont nullement des acteurs de la démocratisation, mais bel et bien des supplétifs volontaires au service de l’ordre établi. En jouant ce rôle de courroie de transmission, ils ne défendent pas l’intérêt général ni la souveraineté populaire, mais uniquement la rente dérisoire de leur représentativité sous tutelle.

Ils devraient pourtant reconnaître une dette morale à l’égard de la Déclaration de la Soummam 2025 et du forcing qu’elle a exercé sur eux. Car c’est bien cette initiative, et non une soudaine prise de conscience, qui les a contraints à renouer, du moins pour la circonstance et par le discours, avec la ligne originelle du parti historique dont ils se réclament. Inspirés malgré eux, ils viennent alors de produire pour la rentrée sociale l’un de leurs textes les plus remarquables de ces dernières années, démontrant qu’ils ne sont pas dénués de ressources intellectuelles mais qu’il leur manque la conviction et la volonté politique de les traduire en actes.

Cependant, leurs efforts restent prisonniers d’un calcul rhétorique visant moins à éclairer qu’à tromper l’opinion. Le choix des mots trahit l’intention : parler d’« unilatéralisme » plutôt que d’« autoritarisme », c’est un euphémisme de la réalité. Or, il y a plus à gagner à nommer les choses par leur nom. L’Algérie ne souffre pas d’un simple défaut de concertation, mais d’un système verrouillé qui confisque la souveraineté populaire. Feindre de confondre les deux notions, c’est semer la confusion dans les esprits et tenter de sauver les apparences.

Il convient de rappeler avec force qu’un pluralisme fondé sur une représentation illégitime n’est nullement synonyme de progrès démocratique. L’existence d’une mosaïque de partis tolérés ne suffit pas à faire la démocratie lorsque ces formations se bornent à jouer un rôle convenu dans le théâtre politique que met en scène le régime. Ce « pluralisme » de façade n’est qu’un décor trompeur destiné à donner l’illusion de la diversité, alors qu’il ne sert qu’à masquer la permanence autoritaire et à légitimer un pouvoir qui refuse toute véritable alternance. 

Le pluralisme réel ne se mesure ni au nombre de partis enregistrés ni aux sièges concédés dans une assemblée vidée de sa substance. Il ne prend sens que lorsqu’il traduit fidèlement la volonté des citoyens, garantit l’expression des divergences et ouvre effectivement la voie à l’alternance politique. Tout le reste relève de la supercherie : une mise en scène où des acteurs dociles occupent l’espace public pour mieux neutraliser les voix authentiquement démocratiques.

Dans ce cadre, l’ancienneté du parti, qu’ils brandissent comme fierté et dont ils s’honorent en étant « le plus vieux parti de l’opposition », ne saurait être un titre de gloire. Elle n’est, en réalité, que la preuve d’une incapacité à peser sur l’histoire, la marque d’un bilan peu reluisant et l’aveu d’une longue complaisance dans le statu quo. Se glorifier d’une telle longévité, c’est confondre persistance dans l’impuissance et fidélité à une cause. Or l’opposition véritable ne se juge pas à la durée de vie d’un sigle, mais à la force d’un engagement, à l’aptitude à l’écoute, à la capacité de se remettre en cause et de rompre avec les démarches en solitaire, à la constance des luttes et à la capacité d’arracher des conquêtes démocratiques.

Hamid Ouazar, ancien député de l’opposition

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Fournir l’arme à son meurtrier, une gloire sacrificielle

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Le suspect de l'assassinat de Charlie Kirk,
Le suspect de l'assassinat de Charlie Kirk,

Un influenceur ultraconservateur américain, puisque c’est cela de nos jours les grands penseurs, philosophes, politiciens éclairés, militants de la bonne cause et d’un don charismatique pour capter des revenus immenses sur les réseaux sociaux, a été tué d’une balle lors d’une réunion publique dans une université américaine de l’Utah.

Charlie Kirk, âgé de 32 ans, avait été l’un des principaux soutiens de Donald Trump et a  « influencé » une quantité invraisemblable de jeunes américains pour son élection. Il en est devenu un des plus proches, l’hommage très appuyé du président n’en laisse aucun doute.

Ce citoyen de Chicago avait abandonné ses études pour se consacrer au militantisme d’extrême droite. Cofondateur alors seulement âgé de 18 ans d’un mouvement de jeunesse, une association qui est devenue plus tard le plus gros mouvement des jeunes conservateurs. Il était évident qu’il arrivât un jour à entrer dans la sphère de Donald Trump.

Et ce sera terminé de mon exposé sur une très courte biographie car ce n’est pas l’information en elle-même qui me pousse à ce papier mais ce qu’elle signifie pour moi. Si cette signification a de multiples portes d’entrées, il en est une qui m‘intéresse aujourd’hui.

Comme tous les ultraconservateurs américains l’un de leurs points doctrinaires est la défense acharnée pour la liberté du commerce et de l’utilisation des armes. Une liberté qu’ils disent être garantie par le second amendement du Bill of Rights (chartre des libertés incluse dans la Constitution américaine) dont les termes sont les suivants, 

« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit du peuple de détenir et de porter des armes ne doit pas être transgressé. » 

Je rejoins le bord des nombreux juristes qui n’ont cessé d’affirmer que l’interprétation du mot milice et des conditions de la légitimité de ses droits est erronée. Nous savons le désastre qu’a produit cette mauvaise interprétation. Les Etats-Unis en sont arrivés à la légitimation de la vente d’armes comme on achète un Coca- Cola. 

La violence quotidienne par les tueries et aussi par les tueries de masse est devenue l’une des marques de ce pays. Bien entendu cette affirmation est souvent caricaturale mais elle est néanmoins réelle dans une proportion qui reste encore très élevée.

Dès la naissance de ce second amendement c’était évident que la droite américaine, conservatrice ou fasciste, allait s’en accaparer. Je renvoie le lecteur à la liste des identifiants de la doctrine fasciste et moi-même en avait fait état dans ce même journal à de nombreuses reprises.

C’est ainsi que par ce détour nous revenons à Charlie Kirk. Sa défense pour l’achat et le port des armes (donc une légitimation de leur utilisation pour la défense des citoyens) avait été martelée dans toutes ses interventions publiques et dans les réseaux sociaux.

Un suspect de 22 ans, Taler Robinson, a été dénoncé par son père. On peut sans réserve affirmer que c’est pour protéger son fils d’une mort certaine dans une chasse à l’homme sans complaisance.

Il n’est pour l’instant que suspect mais on peut à l’évidence constater qu’il n’y a eu aucune retenue à croire que ce gamin est coupable. Cela n’a pas été jugé comme impossible dans cette ambiance légale généralisée. 

Certes une action meurtrière envers un acteur politique peut arriver et arrive encore dans n’importe quel autres pays dans le monde et que les personnes en souffrance psychiatrique sont dans les suspects toujours possibles.

Charlie Kirk, un autre gamin de la politique lorsqu’il s’était engagé à 18 ans, a laissé derrière lui une épouse et deux bambins maintenant orphelins. Dans son dernier souffle, a-t-il eu le temps de se réjouir que son discours sera la preuve de sa légitime et utilité pour le peuple américain ?

Il avait tant fait pour armer les américains comme si l’acte sacrificiel aura été l’ultime gloire de son combat.

Sid Lakhdar Boumediene

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L’impasse israélienne

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Khan Younès
Khan Younès dévastée par les bombardements de l'armée israélienne.

Si l’on en croit un récent sondage du centre Harris-Harvard réalisé le mois dernier, 60 % des jeunes américains de 18 à 24 ans déclarent désormais soutenir le Hamas face à Israël.

Incroyable effet boomerang jamais attendu ni imaginé il y a seulement deux ans, soit depuis l’attaque spectaculaire du « déluge d’Al-Aqsa » en octobre 2023! Peut-être est-ce, susurre-t-on dans les médias américains, la conséquence directe du « generation gap » (conflit de générations) qui s’accentue dans un pays, les USA, où pourtant la population s’aligne traditionnellement sur la politique israélienne.

Or, la réalité est autre.  Alors qu’Israël et ses alliés occidentaux tendent à « criminaliser » le Hamas et « le capital de résistance » anti-sioniste sur lequel il s’appuie pour l’affaiblir sur le double plan militaire et politique, il semble que ce dernier, bien qu’à la base mouvement religieux extrémiste taxé de « terroriste » par l’administration américaine depuis 2001, gagne chaque jour davantage en audience dans les rues occidentales, plus particulièrement dans les campus universitaires où le slogan « Free Palestine » est devenu viral.

S’ajoute le spectacle grandeur nature de la famine qui, ravageant la population gazaouie sur fond de liquidations physiques dans les centres de distribution des aides alimentaires, a suscité, partout dans le monde, un véritable élan de solidarité. Mais ce qui attire surtout l’attention, c’est  la cascade des reconnaissances de quelques États occidentaux (Espagne, Irlande et bientôt la France, la Grande Bretagne, l’Australie, etc) qui compliquent le travail de sape de la Tsahal et la mettent dos au mur.

Même si, au fond, ces reconnaissances-là ne sont, sur le plan diplomatique, que des formalités protocolaires, puisqu’il n’y a, semble-t-il, aucune intention de reconnaître officiellement (même du côté de l’ONU) le caractère de « génocide » à ces meurtres de masse, commis en dehors de la légalité internationale et contraires à l’esprit du traité de Genève! Finalement, ce n’est qu’une question de temps, paraît-il!

Même s’il reste un seul dernier gazaoui (comme le dernier des Mohicans du roman de James Fenimore Cooper)  après cette guerre apocalyptique, la victoire sur le plan moral, historique et éthique sera sans doute déclarée du côté palestinien.

L’après-guerre sera, bon gré mal gré, un grand moment de vérité où les cartes brouillées seront triées : le bourreau et sa victime seront connus du monde entier.

La dernière agitation israélienne qui cible à tort et à travers nombre de pays arabo-musulmans, dont le Qatar (un allié traditionnel de l’Occident et le parrain des négociations entre Israël et Hamas) est une preuve par neuf de la débandade qui frappe toute l’architecture du commandement israélien face à une résistance farouche qui, faute de conclusion d’un cessez-le-feu définitif,refuse de lui restituer ses otages.

Demain l’épée de l’Histoire sera sévère, mais en attendant  se dirigera-t-on vers un nouveau « Tribunal de Nuremberg » où ces « assassins de l’humanité » seront face au peloton d’exécution? Où le génocide en cours sera vraiment qualifié de « nouveau Holocauste »? Où la lo gique de « deux drapeaux, deux États » prévaudra et arrêtera enfin ce conflit séculier?       

Kamal Guerroua

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