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lundi, 10 novembre 2025
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Le FFS alerte sur une impasse multidimensionnelle et appelle à un contrat refondateur

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Youssef Aouchiche
Après s'être compromis il ya un an dans une fallacieuse présidentielle, Youssef Aouchiche fait mine de découvrir la réalité.

À la veille de la rentrée sociale, le Front des forces socialistes (FFS) dresse un tableau sans concession de la situation du pays. Le parti rompt un tantinet avec ses discours de compromis et dresse un tableau peu reluisant de la gouvernance Tebboune-Chanegriha.

Dans une déclaration politique dense rendue publique,  ce jeudi 11 septembre, la plus ancienne formation de l’opposition met en garde contre une impasse multidimensionnelle – politique, économique, sociale et institutionnelle – qui, selon elle, menace l’avenir de l’Algérie si aucune réorientation profonde n’est engagée.

Un système politique « verrouillé » et en perte de légitimité

Le FFS dénonce une gouvernance marquée par « l’unilatéralisme, l’improvisation et le dysfonctionnement structurel ». Il fustige la judiciarisation du politique et le recours croissant à la gestion sécuritaire des affaires publiques, qualifiés d’« intenables » et « asphyxiants » pour la société.

Les arrestations arbitraires, les intimidations judiciaires et les « polémiques stériles » qui saturent l’espace public sont perçues comme les symptômes d’un verrouillage politique qui accentue l’opacité du pouvoir. Le parti critique également « le dumping politique », soit l’encouragement de structures para-politiques dénuées de représentativité, qui, à ses yeux, ne fait qu’« aggraver la crise et diluer le débat démocratique ».

Institutions fragilisées et entorses constitutionnelles

La direction nationale du FFS estime que le pays est « incapable de se conformer à ses propres règles ». Le report de la session parlementaire sans base constitutionnelle illustre, selon elle, « l’archaïsme d’un système qui adapte la Constitution à ses besoins ».

Pour le parti, cette dérive remet en cause l’État de droit et « fait vaciller le rêve d’une République démocratique », la Constitution devenant une « variable d’ajustement » plutôt qu’un cadre stable.

Une économie à bout de souffle

Sur le plan économique, le FFS dresse un bilan sévère : dépendance chronique aux hydrocarbures, inflation, dépréciation du dinar, marché informel florissant et inégalités croissantes. Les promesses de diversification restent lettre morte, résumées par « beaucoup d’annonces, peu de réalisations ».

La gestion « conjoncturelle » des dossiers clés – importations, secteur automobile, régulation du marché – est jugée révélatrice d’un manque de vision stratégique. Résultat : effritement du tissu productif, chômage endémique, baisse du pouvoir d’achat et précarisation de milliers de familles.

Une société en proie au désespoir

Le parti met également en garde contre une dégradation sociale préoccupante : montée de la délinquance et de l’addiction, explosion de la « harga » qui ne concerne plus seulement les jeunes chômeurs mais désormais des familles entières. Autant de signaux d’alarme qui traduisent un profond découragement, notamment chez la jeunesse censée incarner l’avenir.

Un pacte national pour « refonder l’État »

Face à ce constat, le FFS appelle à l’élaboration d’un nouveau contrat social et politique, fruit d’un dialogue national inclusif et sincère. Ce pacte devrait :

Refonder l’État sur la primauté du droit, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et la pleine souveraineté populaire.

Bâtir un modèle économique productif et diversifié, libéré de la rente et de la bureaucratie, combinant efficacité et justice sociale.

Réhabiliter la société en libérant les énergies de la jeunesse, en renforçant la solidarité et en promouvant les valeurs de tolérance et de vivre-ensemble.

Le FFS insiste également sur des mesures concrètes : abrogation des lois liberticides, révision de l’article 87 bis du code pénal, réduction du recours à la détention préventive, et restauration du rôle des corps intermédiaires et du politique.

« L’heure n’est plus aux demi-mesures »

Pour la formation dirigée par Youcef Aouchiche, seule une voie pacifique et consensuelle, inspirée des valeurs de Novembre, du Congrès de la Soummam et de l’esprit du Hirak de 2019, permettra de « restaurer la confiance entre le peuple et ses institutions » et de replacer le pays sur le chemin du développement démocratique et de la justice sociale.

« L’heure n’est plus aux faux débats ni aux demi-mesures : l’heure est à la responsabilité et à l’action », conclut le FFS, qui entend porter ce projet lors des prochaines échéances politiques et électorales.

Samia Naït Iqbal

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Saïd Larifou : « Les Chagossiens ont été victimes de déportation violente »

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Said Larifou
Said Larifou, avocat et conseiller du Gouvernement de Transition de la République de l’Archipel des Chagos (GTRAC),

Entre 1968 et 1973, le Royaume-Uni a expulsé le peuple chagossien de son archipel, un acte qualifié de déportation forcée relevant du crime contre l’humanité par Human Rights Watch. Cette expulsion a violé des principes fondamentaux du droit international, notamment le droit à l’autodétermination, les droits des peuples autochtones et les droits humains essentiels tels que la liberté de circulation, le logement, la culture et la dignité.

Aujourd’hui, les Chagossiens continuent de revendiquer leur retour et la pleine reconnaissance de leurs droits. L’avocat et conseiller du Gouvernement de Transition de la République de l’Archipel des Chagos (GTRAC), Saïd Larifou, revient sur les violations subies, les instruments juridiques et diplomatiques disponibles, ainsi que sur la création du GTRAC comme expression politique de l’autodétermination. Il explique également comment les Chagossiens peuvent engager des recours devant les juridictions nationales et internationales, réclamer réparation, préserver leur culture et leur langue, et renforcer leur visibilité diplomatique.

Cet entretien met en lumière les démarches juridiques, politiques et diplomatiques visant à restaurer la souveraineté du peuple chagossien, tout en soulignant l’importance de la reconnaissance internationale de leur droit inaliénable à disposer de leur archipel.

Le Matin d’Algérie : Du point de vue du droit international, comment qualifiez-vous l’expulsion des Chagossiens par le Royaume-Uni entre 1968 et 1973 ?

Said Larifou : Le terme « expulsion » peut paraître relativement disproportionnée au regard de la violence,de la brutalité et du mépris à la fois du Droit et du peuple Chagossien consécutivement à l’acte commis par les britanniques. Le peuple Chagossien est victime d’un acte manifeste de déportation forcée d’une population autochtone, relevant du crime contre l’humanité, comme l’a reconnu Human Rights Watch en 2023. Les Chagossiens ont été victimes de déportation violente. Cela constitue une violation grave et continue du droit international et de la Charte des Nations Unies. En outre, dans ce dossier, le Royaume-Uni, membre du conseil de sécurité, continue à agir en contradiction avec la Charte des Nations Unies (articles 73 et 74 sur la décolonisation), avec la Déclaration universelle des droits de l’homme (articles 9 et 13) ainsi qu’avec le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantit le droit de choisir librement sa résidence et le droit au retour.

Le Matin d’Algérie : Quels principes de droit international ont été violés à cette occasion (autodétermination, droits des peuples autochtones, droits humains…) ?

Said Larifou : Plusieurs principes essentiels ont été bafoués. Le premier est le droit à l’autodétermination consacré par la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU de 1960. Le second concerne le droit des peuples autochtones à rester sur leurs terres ancestrales. Enfin, les droits humains fondamentaux tels que le droit à la dignité, à la liberté de circulation, au logement et à la culture ont été gravement violés. À cela s’ajoute l’interdiction des déplacements forcés, inscrite dans le droit coutumier humanitaire.La volonté d’effacer le peuple Chagossien de la carte, le déni de leur existence, à leur culture, à leur histoire et les obstacles érigés pour les empêcher, souvent par des manœuvres, des mensonges, des manipulations ne résistent à l’aspiration de ce peuple à l’autodétermination, à prendre son destin en main et prendre pleinement possession de ses terres.

Le Matin d’Algérie : Quels sont les instruments juridiques internationaux les plus pertinents pour soutenir la revendication du retour des Chagossiens et à l’autodétermination ?

Said Larifou : Le peuple Chagossien aspire à devenir pleinement souverain et leur archipel devenir un État au sens du droit international car il remplit tous éléments constitutifs requis. L’absence de ce peuple sur son territoire est, en réalité, la conséquence directe de son extradition forcée par la puissance occupante qui est illicite au regard du droit international. En plus du droit international, plusieurs instruments juridiques et décisions viennent renforcer les revendications légitimes des Chagossiens. La résolution des Nations unies a défini la période 2020-2030 comme la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, appelant à une décolonisation rapide et définitive des territoires encore occupés.

La Charte des Nations Unies (chapitre XI), les nombreuses résolutions de l’Assemblée générale — en particulier la résolution 73/295 adoptée en 2019 — ainsi que l’avis consultatif rendu la même année par la Cour internationale de Justice (CIJ), ont clairement établi le caractère illicite de la séparation de l’archipel des Chagos d’avec Maurice en 1965. À cela s’ajoutent d’autres instruments internationaux : la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), qui s’impose au Royaume-Uni, et la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones adoptée en 2007, qui consacre le droit des communautés autochtones à disposer de leur territoire, à préserver leur culture et à exercer leur droit à l’autodétermination. Ce corpus juridique forme une base solide en faveur des Chagossiens et légitime leur droit au retour, à la réparation et à la reconnaissance de leur souveraineté.

Le Matin d’Algérie : La résolution 73/295 de l’ONU et l’avis de la CIJ sur l’archipel des Chagos ont-ils un poids contraignant pour la restitution des terres ?

Said Larifou : L’avis consultatif de la CIJ n’a pas de force contraignante directe, mais il possède une autorité morale et juridique considérable. Quant à la résolution 73/295 de l’ONU, elle n’est pas juridiquement contraignante, mais elle reflète néanmoins la volonté de la majorité de la communauté internationale. Ensemble, ces deux instruments renforcent considérablement la légitimité des revendications des Chagossiens et exercent une pression diplomatique croissante sur Londres.

Le Matin d’Algérie : Les Chagossiens peuvent-ils engager des recours devant les juridictions britanniques ou internationales pour obtenir réparation et restitution ?

Saïd Larifou : Oui, des actions judiciaires engagées devant les juridictions britanniques, pas forcément pour les mêmes objectifs, ont eu des résultats mitigés. Des Chagossiens ont déjà intenté plusieurs actions entre 1998 et 2008, mais ils ont été déboutés. Il leur est néanmoins possible de s’adresser aux juridictions internationales afin de solliciter l’application de la Convention ainsi que la reconnaissance du droit international à l’autodétermination. Au niveau international, la piste la plus solide reste la Cour pénale internationale, qui pourrait être saisie pour crime contre l’humanité, une option déjà évoquée par Maurice en 2020.

Le Matin d’Algérie : La création du Gouvernement de Transition de la République de l’Archipel des Chagos (GTRAC) a-t-elle une valeur juridique dans le cadre de l’autodétermination ?

Saïd Larifou : La création du GTRAC est un acte historique qui replace le dossier de Chagos dans un angle explicitement politique, une démarche complètement différente des actions menées jusqu’à maintenant par des organisations et des personnalités de la société civile avec le soutien du gouvernement Mauricien qui, il faut le reconnaître, constitue un soutien précieux au peuple Chagossien. Ce gouvernement incarne une expression politique et sa création traduit les aspirations légitimes d’autodétermination de ce peuple. Bien qu’il ne soit pas encore reconnu officiellement par l’ONU, sa reconnaissance certaine s’appuiera sur le droit international des peuples à disposer d’eux-mêmes et constitue donc un élément fort sur le plan symbolique et juridique.

Le Matin d’Algérie : Comment cet acte peut-il être utilisé dans des procédures diplomatiques ou juridiques pour renforcer les droits des Chagossiens ?

Saïd Larifou : En ma qualité d’avocat conseil, constitué par le Gouvernement de transition de Chagos, il me semble important de souligner que cet acte politique n’est pas une déclaration de guerre faite contre qui que ce soit. Ce Gouvernement m’a donné comme mission de rappeler que le peuple Chagossien est seul habilité à prendre des décisions concernant le destin de leur archipel. Pour la bonne administration de la colonie britannique, l’archipel de Chagos était rattaché administrativement à l’île Maurice.

Pendant la colonie les actes de souveraineté sur le territoire de Chagos ont été exercés par le gouvernement britannique. Désormais, le GTRAC se positionne comme un interlocuteur officiel représentant la communauté Chagossienne dans les négociations devant conduire à l’indépendance effective de l’archipel. Des actions judiciaires et des initiatives diplomatiques sont prévues pour obtenir la révision de certains accords sur le destin de Chagos conclus sans consultation du peuple Chagossien. Enfin, il peut renforcer la visibilité diplomatique de la cause, notamment auprès de l’ONU, de l’Union africaine et de la Cour africaine des droits de l’homme et faciliter les démarches diplomatiques vue de la reconnaissance internationale du Gouvernement de Transition de l’archipel de Chagos.

Le Matin d’Algérie : Quels mécanismes juridiques pourraient permettre la restitution effective des terres et des ressources aux Chagossiens ?

Saïd Larifou : Plusieurs mécanismes sont envisageables. L’un d’eux est la révision de l’accord conclu entre la République de Maurice et le Royaume-Uni sans consultation ni consentement du peuple Chagossien.

Le Gouvernement de transition de l’archipel de Chagos, soutenu par le peuple souverain, engage actuellement des procédures judiciaires et agit diplomatiquement pour exiger que le peuple Chagossien soit reconnu comme seul habilité à prendre des décisions sur le destin et la gestion de son territoire. Il existe des instruments juridiques internationaux et diplomatiques adéquats qui peuvent être mis à la disposition des Chagossiens qui exigent de gérer eux-mêmes leurs affaires.

Enfin, un recours à un arbitrage international, notamment devant la Cour permanente d’arbitrage de La Haye, est sérieusement envisagé. Dans ses démarches, le Gouvernement de transition de l’archipel de Chagos bénéficie du soutien massif des forces vives africaines notamment des écrivains, des historiens, des artistes et des organisations politiques. Des institutions internationales spécialisées dans les actions de décolonisation soutiennent également les initiatives du gouvernement de transition de l’archipel de Chagos.

Le Matin d’Algérie : Le droit international permet-il de réclamer des réparations financières ou matérielles pour les pertes subies depuis l’expulsion ?

Saïd Larifou : Oui je le répète, il s’agit bel et bien d’une déportation forcée, d’un déracinement imposé et d’une véritable opération d’épuration culturelle. Plus de soixante ans après ce crime contre l’humanité, le peuple chagossien demeure toujours interdit de retour sur ses terres ancestrales.

Conformément au principe de la responsabilité internationale des États, tel que codifié par les articles de la Commission du droit international (2001), le Royaume-Uni a l’obligation de réparer intégralement les préjudices causés. Cette réparation englobe non seulement la compensation des pertes financières, matérielles et culturelles, mais également l’obligation de garantir la non-répétition de telles violations. Cependant, la réparation la plus précieuse serait avant tout la fin du déni de l’existence même du peuple chagossien. Sa pleine reconnaissance sur la scène internationale constituerait un acte de justice historique, la véritable réparation qu’attendent, depuis plus d’un demi-siècle, des générations entières de Chagossiens.

Le Matin d’Algérie : En tant qu’avocat, comment évaluez-vous la protection des droits culturels et identitaires des Chagossiens en exil ?

Saïd Larifou : Ces droits naturels qui existent avant la colonisation britannique sur cet archipel ont été gravement méprisés. Certains, pour des intérêts géopolitiques, tentent de nier leur existence. L’exil a provoqué une perte de repères identitaires, linguistiques et culturels, fragilisant la mémoire collective. Pourtant, le droit international, à travers l’UNESCO et le Pacte international relatif aux droits culturels, impose aux États de préserver la culture des peuples déplacés.

Le Matin d’Algérie : Quelles mesures pourraient être prises pour garantir la préservation de leur langue, culture et mémoire collective ?

Saïd Larifou : Plusieurs mesures concrètes pourraient être envisagées. La première consisterait à créer des programmes éducatifs en langue chagossienne afin de la transmettre aux jeunes générations. La seconde serait de mettre en place un soutien institutionnel à la culture, à la musique et aux traditions orales. La troisième passerait par la création de centres de mémoire et de recherche consacrés à l’histoire chagossienne. Enfin, il serait possible d’intégrer un droit au retour culturel, permettant un lien avec la terre même si le retour physique demeure limité.

Le Matin d’Algérie : Selon vous, quelles seraient les étapes clés pour que le peuple chagossien obtienne justice et reconnaissance de ses droits, à la fois sur le plan juridique et diplomatique ?

Saïd Larifou : La commission d’admission des nouveaux membres des Nations Unies sera saisie pour reconnaitre l’existence du peuple Chagossien et son droit à l’autodétermination. Cette reconnaissance ne dépend pas de l’approbation d’une puissance étrangère ou régionale ce qui reviendrait à accorder aux puissances responsables des crimes un droit de veto, à s’opposer sur le droit INALIÉNABLE du peuple Chagossien à l’autodétermination. Les étapes clés sont multiples et complémentaires. Il convient tout d’abord de consolider la légitimité du GTRAC en tant que représentant politique du peuple chagossien.

Ensuite, il faut multiplier les recours juridiques, qu’il s’agisse de la Cour européenne des droits de l’homme, de la Cour pénale internationale ou encore des comités onusiens.

Parallèlement, il est essentiel de renforcer les alliances diplomatiques avec l’Union africaine, les pays du Sud, les forces vives africaines et les pays de l’océan Indien. L’implication de la société civile et des ONG internationales demeure également cruciale pour accentuer la pression.

Enfin, il faut exiger la mise en œuvre effective de l’avis de la CIJ de 2019 et de la résolution 73/295 de la même année, tout en exigeant la révision de l’accord conclu entre Maurice, le Royaume-Uni sur l’avenir de Chagos. Des recours en révision seront introduits devant la Cour de justice internationale, les représentants Chagossiens ont décidé d’intensifier des actions, afin de garantir la restitution de leurs terres, la préservation de leur culture, leur histoire et exercer leur droit à l’autodétermination.

Entretien réalisé par Mourad Benyahia 

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Rodolphe Saadé face à Bloquons tout : « La France ne doit pas se fracturer »

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Rodolphe Saadé
Rodolphe Saadé

Marseille – Dans une tribune publiée dans La Provence, Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, n’hésite pas à prendre la parole au moment où son groupe est au cœur des tensions sociales. Le siège marseillais de la compagnie a été récemment ciblé par le mouvement Bloquons tout, qui multiplie les actions contre plusieurs entreprises à travers la France.

« La situation que traverse notre pays est grave. Les blocages et les manifestations devant la tour CMA CGM sont l’expression d’un malaise profond. Je le regrette, car je vois un pays fracturé », écrit Saadé, dénonçant la polarisation qui traverse la société française. Originaire du Liban et réfugié à Marseille enfant, le chef d’entreprise rappelle que la cité phocéenne a façonné son parcours et celui de CMA CGM. « C’est ensemble que nous pourrons traverser les difficultés et préparer l’avenir », insiste-t-il.

Saadé ne se contente pas de regretter les blocages : il interpelle directement la société et les militants, rappelant le rôle des entreprises dans l’économie et la cohésion sociale. « Nous ne sommes pas des adversaires mais des partenaires de la Nation », affirme-t-il, soulignant que CMA CGM contribue à l’emploi, aux investissements dans les territoires et à la souveraineté nationale. « Notre rôle n’est pas de diviser, mais de construire », écrit-il, pointant du doigt une hostilité envers le monde économique qu’il juge injustifiée.

Le mouvement Bloquons tout, qui a récemment rassemblé des militants devant le siège marseillais, proférant selon certaines sources des menaces graves, est pour Saadé le symbole d’une radicalisation inquiétante dans le débat social. Pour le PDG, la situation exige responsabilité et esprit collectif. « Chacun d’entre nous, à son niveau, a une part de responsabilité. Retrouvons l’esprit collectif qui a toujours permis à notre pays de surmonter les épreuves », insiste-t-il.

Les chiffres avancés par CMA CGM illustrent la portée économique du groupe : 20 000 salariés en France, dont 6 000 à Marseille, 1 200 marins français, 3 400 escales annuelles dans 18 ports, 75 entrepôts pour sa filiale logistique Ceva Logistics et 15 avions pour CMA CGM Air Cargo à l’horizon 2029, dont neuf déjà en service avec plus de 120 pilotes. Ces données soulignent l’importance du groupe pour l’économie locale et nationale, mais aussi son rôle de symbole de stabilité dans un contexte social tendu.

Rodolphe Saadé profite de cette tribune pour rappeler son attachement à ses racines marseillaises et à son ancrage français. « Ce moment appelle à la concorde nationale. Vous pouvez compter sur CMA CGM. Fidèle à ses racines marseillaises et à son ancrage français, notre groupe continuera à agir au service de la France », écrit-il, adressant un message à la fois ferme et rassembleur face aux tensions.

Cette intervention met en lumière la collision entre revendications sociales radicales et responsabilité économique. Si le mouvement Bloquons tout cherche à frapper des symboles du monde entrepreneurial, CMA CGM rappelle sa contribution concrète à l’emploi et à la vie économique nationale. Pour Saadé, le message est clair : l’opposition à certaines politiques ou décisions économiques ne doit pas se traduire par des attaques contre des entreprises qui, au contraire, participent à la prospérité et à la cohésion sociale.

En conclusion, le PDG appelle à l’unité et au dialogue, soulignant que seule la concorde nationale permettra de dépasser les fractures actuelles. Entre tensions sociales et radicalisation de certaines formes de protestation, le message de Rodolphe Saadé s’impose comme un avertissement et un appel à la responsabilité collective : le pays ne peut se permettre de se diviser alors que les défis économiques et sociaux s’accumulent.

G.D

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Prix CANEX 2025 : Hind Soyer dans la longlist pour « Algériennes : de mère en fille »

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Hind Soyer
Hind Soyer

L’autrice algérienne Hind Soyer a été sélectionnée dans la longlist du Prix CANEX 2025 (édition Afrique) pour son ouvrage Algériennes : de mère en fille (Casbah Éditions).

Choisi parmi plus de 80 candidatures, ce livre met en lumière l’histoire et la résilience des femmes algériennes à travers les générations. Bien que la lauréate de cette édition soit Thobeka Yose pour In Silence My Heart Speaks, cette sélection constitue une reconnaissance majeure de l’importance et de la qualité du travail de Hind Soyer.

Née à Béchar et élevée dans un environnement multiculturel, Hind Soyer partage sa vie entre l’Algérie, la France et le Brésil. Dès son enfance, elle nourrit une passion pour l’apprentissage, la narration et la nature. Ingénieure agronome avant de devenir professeure des écoles, elle s’affirme également comme écrivaine avec Née Enfant du Diable (L’Harmattan, 2021) et le recueil de nouvelles Les Intraitables (L’Harmattan, 2023).

Dans Algériennes : de mère en fille, Hind Soyer retrace la lignée de femmes fortes et engagées. De sa famille, les El-Hassani, à des figures emblématiques de la guerre d’indépendance comme Zohra Drif et Djamila Bouhired, chaque portrait témoigne du courage et de la dignité de celles qui ont marqué l’histoire de l’Algérie. Ces femmes, « Algériennes jusqu’au bout des ongles, sans vernis », imposent leur place dans une réalité souvent injuste, tout en inspirant un message universel de résilience et de force.

L’ouvrage se distingue par son dialogue intime entre Hind Soyer et sa fille Aurore, qui permet d’ancrer les événements historiques dans un cadre familial et contemporain. En retraçant sa lignée jusqu’à l’émir Abdelkader, l’autrice mêle mémoire personnelle et mémoire collective, réveillant des souvenirs enfouis et rendant hommage aux femmes qui ont façonné l’histoire de leur pays.

La reconnaissance du Prix CANEX 2025 souligne l’importance de cette démarche et la qualité littéraire de Hind Soyer. Son œuvre s’inscrit dans une littérature africaine contemporaine engagée, où la voix des femmes est au centre, capable de transmettre courage, héritage et dignité à travers les générations.

Hind Soyer confirme avec ce récit son rôle de passeur de mémoires, offrant un hommage vibrant aux femmes algériennes et à leurs luttes, tout en inspirant une nouvelle génération à se réapproprier son histoire.

Djamal Guettala

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Reconnaître le passé, sanctionner le présent : l’Afrique exige justice

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Colonisation de l'Afrique.

À Addis-Abeba, le 7 septembre 2025, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a renouvelé son appel à la justice réparatrice. Il a demandé aux anciennes puissances coloniales de reconnaître les crimes historiques commis sur le continent africain.

Ce message, prononcé lors d’un sommet réunissant des nations africaines, des États des Caraïbes et la diaspora africaine mondiale, a été salué par le RIDJA-PACTEF, organisation politique comorienne progressiste et panafricaniste.

Le mouvement comorien considère cette initiative comme une étape indispensable pour réparer les injustices du passé et restaurer la dignité des peuples africains. Mais il souligne avec force que la justice ne doit pas se limiter à la mémoire coloniale. Elle doit également s’appliquer aux réalités actuelles : coups d’État institutionnels, fraudes électorales, violations des droits civiques et dénis de démocratie. Pour le RIDJA-PACTEF, ces pratiques constituent des obstacles majeurs au développement, à la stabilité et à la cohésion sociale du continent.

Le communiqué met aussi l’accent sur les conflits armés qui continuent de ravager plusieurs régions d’Afrique. Les auteurs, complices et commanditaires de ces violences détruisent des vies, fragilisent les sociétés et compromettent l’avenir collectif. Reconnaître le passé est nécessaire, mais sanctionner le présent est tout aussi crucial. La justice réparatrice doit être complète, globale et cohérente : elle ne peut se limiter à un geste symbolique.

Pour le RIDJA-PACTEF, la renaissance africaine repose sur trois piliers fondamentaux : vérité, responsabilité et justice. La Commission de l’Union africaine doit renforcer ses mécanismes judiciaires et diplomatiques pour agir contre toutes les atteintes aux droits humains et à l’État de droit, qu’elles soient historiques ou contemporaines. Reconnaître les crimes coloniaux sans s’attaquer aux injustices actuelles serait insuffisant et risquerait de perpétuer l’instabilité sur le continent.

Le message est clair : l’Afrique ne peut se reconstruire sans une justice intégrale. Il est temps que les anciennes puissances coloniales reconnaissent leurs responsabilités, mais il est tout aussi urgent que les dirigeants africains soient tenus responsables de leurs actes. La justice réparatrice doit embrasser le temps entier de l’histoire et de la réalité africaine, du passé au présent, pour permettre un véritable renouveau.

Ainsi, pour le RIDJA-PACTEF, la reconstruction de l’Afrique ne peut être symbolique ou partielle. Elle exige une action ferme, des sanctions concrètes et un engagement sincère en faveur de la vérité et de l’État de droit. Reconnaître le passé et sanctionner le présent : telle est la condition indispensable pour une Afrique stable, démocratique et digne.

Mourad Benyahia 

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Pétrole : le Brent en hausse à plus de 67 dollars  

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Pétrole

Les cours du pétrole sont poussés à la hausse mercredi, le marché s’inquiétant des fortes tensions géopolitiques.

Au milieu de la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, prenait 0,95% à 67,02 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en octobre, gagnait 1,05% à 63,29 dollars.

Le marché reste attentif à la situation au Moyen-Orient, où les tensions sont montées d’un cran après l’agression sioniste ayant ciblé, mardi, la capitale qatarie Doha.

La hausse de l’or noir est aussi liée à la persistance de la crise ukrainienne avec des graves décisions brandies par les pays occidentaux, ce qui pourrait affecter l’offre pétrolière sur le marché mondial en provoquant des pénuries, ont souligné des experts pétroliers.

APS

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Accidents de la route : 42 morts et 1942 blessés en une semaine 

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Accidents de la route

Quarante-deux personnes sont décédées et 1942 autres ont été blessées dans 1558 accidents de la route, survenus durant la période du 31 août au 6 septembre 2025 à travers le pays, indique, mardi, un bilan de la Protection civile.

Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Tamanrasset avec 4 morts et 8 blessés dans 6 accidents, précise la même source.

Durant la même période, le dispositif de la Protection civile pour la surveillance des plages autorisées à la baignade a effectué 3633 interventions pour le sauvetage de 2827 personnes d’une mort certaine, la prise en charge de 1053 autres sur les lieux et l’évacuation de 161 vers les structures sanitaires locales, déplorant toutefois 8 cas de mort par noyade en mer et 7 autres dans des réserves d’eau.

Par ailleurs, les secours de la Protection civile sont intervenus pour l’extinction de 2692 incendies urbains, industriels et autres, dont les plus importants ont été enregistrés dans les wilayas d’Alger (268 incendies), Annaba (152) et Blida (142).
D’autre part, le dispositif mis en place pour la lutte contre les incendies de forêts et de récoltes a permis l’extinction de 180 incendies à travers plusieurs wilayas du pays. 

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Démantèlement d’un réseau criminel international spécialisé dans le trafic illicite de psychotropes

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Gendarmerie

Les services de la Gendarmerie nationale ont démantelé un réseau criminel organisé à ramification internationale spécialisé dans la contrebande et le trafic illicite de substances psychotropes, et procédé à la saisie de 129.500 capsules psychotropes, indique jeudi un communiqué de ce corps de sécurité.

« Ce réseau criminel opérait depuis la frontière libyenne jusqu’aux wilayas Est du pays », a précisé la même source, ajoutant que « l’opération s’est soldée par la saisie de 129.500 capsules psychotropes (Prégabaline), d’un tracteur, d’un véhicule tout-terrain et de sommes d’argent ».

« L’opération a également permis l’arrestation de trois (3) membres du réseau, dont un baron de la drogue déjà condamné dans des affaires similaires, tandis que trois (3) autres demeurent en fuite », conclut le communiqué.

APS

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Le rêve africain, made in Alger : entre incantations et chimères

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Meziane

Apparemment, c’est à Alger — et nulle part ailleurs — qu’est né le grand rêve de voir l’Afrique enfin commercer avec elle-même, s’unir dans la prospérité, et peut-être même, soyons fous, fabriquer autre chose que des communiqués et des déclarations solennelles.

C’est du moins ce qu’affirme fièrement le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, dans une prose grandiloquente publiée dans El Moudjahid. Pathétique.

Ce rêve — attention, ce n’est pas un rêve ordinaire, mais LE rêve — serait aussi celui d’Abdelmadjid Tebboune, qu’on nous présente ici comme le champion des “solutions africaines aux problèmes africains”, formule magique récité à chaque sommet sans que personne ne sache exactement ce qu’elle recouvre… ni ce qu’elle résout.

L’IATF, cette foire commerciale intra-africaine tenue à Alger, est décrite sans le moindre recul comme “un rendez-vous continental de premier plan”. Rien que ça. On imagine les économies africaines transformées du jour au lendemain, les échanges exploser, les barrières douanières s’évaporer par la seule force des discours et des sourires échangés en conférence.

Cerise sur le couscous : l’Algérie serait, tenez-vous bien, un “modèle réussi” de diversification économique. Voilà qui fera rire les économistes — et pleurer les importateurs de lait, de farine, et de voitures qui attendent toujours leur cargaison au port. Car dans ce modèle-là, le pétrole reste roi, les usines fantômes, et les plans de relance plus recyclés que les bouteilles en plastique.

Mais qu’importe la réalité, puisque “des accords ont été signés, des partenariats établis, des rencontres organisées”. Et surtout, une “couverture médiatique exceptionnelle” a permis de cacher l’essentiel : derrière les stands bien décorés et les poignées de main souriantes, peu de choses concrètes. Mais beaucoup de déclarations qui font joli dans un journal officiel.

Mais le meilleur reste à venir : selon le ministre, l’expérience algérienne en matière de diversification économique serait un “modèle réussi”. Oui, vous avez bien lu. L’Algérie, éternellement dépendante de ses hydrocarbures et de ses importations massives, serait désormais un exemple à suivre. Peut-être dans un univers parallèle où la diversification se mesure au nombre de slogans industriels et non aux résultats concrets.

Et pour couronner le tout, la foire aurait dépassé toutes les attentes : couverture médiatique “exceptionnelle”, signatures d’accords “historiques”, partenariats “solides” (dont on ne verra probablement jamais les effets), le tout dans une ambiance de fraternité intense. Presque trop belle pour être vraie. L’absence remarquée des chefs d’Etat de l’écrasante majorité des pays importants du continent n’y change rien à l’incantation médiatique. Mais après tout, pourquoi se priver d’une auto-célébration quand on peut déclarer une réussite avant même d’en mesurer les retombées ?

Bref, à défaut d’avoir transformé le commerce africain, cette foire aura au moins servi à rappeler une chose : à Alger, on ne manque jamais de culot… ni de rêves chimériques.

Ne désespérons donc pas, l’Afrique va peut-être décoller grâce à Tebboune et ses destriers. Mais pour l’instant, elle attend encore sur le tarmac.

Rabah Aït Abbache

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Gaza : 1500 acteurs et réalisateurs de cinéma appellent au boycott culturel d’Israël

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Des acteurs boycottent Israël

Dans une lettre publiée lundi 8 septembre dans le quotidien britannique The Guardian, quelque 1 500 acteurs, réalisateurs et professionnels internationaux du cinéma, annoncent arrêter de travailler avec des festivals ou maisons de production israéliennes qu’ils accusent d’être impliquées dans le génocide à Gaza.

La Britannique Olivia Colman, l’Espagnol Javier Bardem, l’Américain Mark Ruffalo ou encore la Britannique Tilda Swinton… Ils sont plusieurs milliers à annoncer qu’ils boycottent les institutions collaborant avec le gouvernement israélien.

« En ce moment de crise où nombre de nos gouvernements autorisent le carnage à Gaza, nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour répondre à cette complicité », écrivent-ils dans ce texte également signé par le réalisateur Yorgos Lanthimos ou les actrices Ayo Edebiri et Tilda Swinton.

Cibler la complicité institutionnelle et non l’identité de citoyens israéliens

Cela concerne notamment le festival du film de Jérusalem ou celui de documentaire Docaviv, et tous les diffuseurs ou sociétés de production coupables, à leurs yeux, de disculper ou de justifier le génocide et l’apartheid contre le peuple palestinien.

« La grande majorité des sociétés israéliennes de production et de distribution cinématographiques, des agents commerciaux, des cinémas et autres institutions cinématographiques n’ont jamais reconnu les droits internationaux reconnus du peuple palestinien dans leur intégralité », dénoncent-ils.

Les signataires ajoutent que quelques entités cinématographiques israéliennes ne sont pas complices et que cet appel cible la complicité institutionnelle et non l’identité de citoyens israéliens.

Inspiré du boycott culturel de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid

Ce mouvement d’ampleur dans le monde du cinéma s’appuie sur les déclarations de la Cour internationale de Justice, qui a estimé au mois de janvier qu’il existait un risque de génocide à Gaza. Il s’inspire aussi du boycott culturel mené dans les années 1980 par des artistes contre le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. À l’époque, plusieurs cinéastes, comme Martin Scorsese, avaient refusé d’y projeter leurs films.

Fin août, le collectif de cinéastes italiens Venice4Palestine avait exhorté le festival de la ville à « adopter une position claire et sans ambiguïté » contre les actions d’Israël, leur lettre récoltant 2 000 signatures dont celles de Guillermo del Toro ou Ken Loach. Quelques mois plus tôt à Cannes, quelque 900 personnalités avaient signé une pétition pour dénoncer le « silence » sur le « génocide » à Gaza, dont la présidente du jury Juliette Binoche, Pedro Almodovar, Joaquin Phoenix ou Susan Sarandon.

RFI

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