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lundi, 10 novembre 2025
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« Bloquons tout » : tensions à Marseille, les manifestants repoussés par les forces de l’ordre

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Marseille
Marseille en ébullition.

Mercredi matin, Marseille s’est retrouvée au cœur de la mobilisation nationale « Bloquons tout », mouvement initié pour dénoncer la politique budgétaire du gouvernement et marquer une journée de blocage généralisé.

Dès 6h30, plusieurs points de rassemblement étaient annoncés dans la ville : métro La Rose, porte d’Aix, McDonald’s de la Valentine ou encore la place Castellane. Le rendez-vous central avait lieu à 10 heures sur le parvis des Réformés, d’où est parti un cortège en direction du centre-ville.

Rapidement, la tension est montée lorsque certains groupes ont tenté de bloquer des axes stratégiques. Les forces de l’ordre, déployées en nombre, ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants les plus déterminés. Plusieurs charges policières ont repoussé les tentatives de mise en place de barrages. Les autorités avaient reçu pour consigne d’agir rapidement afin d’éviter toute paralysie durable des circulations et prévenir d’éventuels débordements.

Côté transports, la Régie des Transports Métropolitains avait annoncé dès la veille des perturbations : un trafic normal pour le métro, mais un service réduit à 85 % pour les tramways et 80 % pour les bus. La ligne Marseille-Aix (L50) a également été impactée. Les usagers ont été invités à anticiper leurs trajets, la gêne étant perceptible aux heures de pointe.

À l’échelle nationale, la mobilisation a pris une ampleur inédite. Selon le ministère de l’Intérieur, près de 80 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés pour faire face à une cinquantaine d’actions réparties dans de grandes villes comme Paris, Lyon, Nantes ou Rennes. Dans la capitale, les affrontements ont été plus soutenus : tentatives de blocages du périphérique, interventions musclées de la police et plus de cinquante interpellations.

Le mouvement « Bloquons tout » s’inscrit dans une colère sociale grandissante, nourrie par les réformes budgétaires annoncées, perçues comme un durcissement des politiques d’austérité : suppression de jours fériés, réduction des prestations sociales, rallongement des délais de carence. L’objectif affiché par les collectifs et syndicats à l’origine de cette journée était clair : montrer que la contestation peut s’inviter partout, des transports aux lieux de travail en passant par l’espace public.

À Marseille, si la mobilisation est restée plus mesurée qu’ailleurs, elle traduit néanmoins une exaspération latente. Ville marquée par de fortes inégalités sociales et une pauvreté persistante, elle reste un terrain fertile aux mouvements de contestation. Le recours rapide aux gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre a donné le ton : aucune tolérance ne serait accordée aux blocages.

Cette journée du 10 septembre pourrait bien être le point de départ d’un cycle de mobilisations plus large. Les initiateurs de « Bloquons tout » promettent déjà de nouvelles actions, convaincus que seule la pression de la rue peut infléchir la politique gouvernementale. Entre colère sociale et démonstration de force policière, Marseille a vécu, ce mercredi, une matinée qui pourrait annoncer un automne sous tension.

Mourad Benyahia

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«Bloquons tout» : le mouvement qui veut secouer la France ce 10 septembre

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Bloquons tout

L’actualité de ce mercredi 10 septembre est marquée en France par ce mouvement baptisé « Bloquons tout » ou « Indignons-nous ». Un peu partout dans le pays, on attend des actes de blocages et des manifestations. Plusieurs partis politiques de gauche et quelques syndicats ont appelé à soutenir ce mouvement né sur les réseaux au cœur de l’été.

Depuis plusieurs semaines, le mouvement s’organise sur Facebook, WhatsApp et surtout le réseau sécurisé Telegram. « Bloquons tout », rebaptisé parfois « Indignons-nous » en référence à l’essai de l’ancien résistant Stéphane Hessel et au mouvement des Indignés qui avait agité la vie politique espagnole au début des années 2010. Comme lui, il se caractérise par une méfiance des institutions et des médias, une exigence de démocratie directe, des revendications de justice sociale et des modes d’actions variés.

« Si vous êtes un petit peu perdu par rapport au 10 septembre, mais que vous avez envie de vous engager pour participer au mouvement social, voici une petite liste non exhaustive que vous pouvez faire : ne rien acheter, notamment avec votre carte bancaire ; faire grève ; apporter à manger ou juste du soutien dans les lieux de blocus, les lieux de piquets de grève, rond-points ; etc », égrène une personne participant au mouvement.

L’intersyndicale qui a mené le combat contre la réforme des retraites a préféré appeler à une manifestation le 18 septembre, mais plusieurs syndicats comme Sud-Rail, Solidaires ou la CGT se mobiliseront dès ce mercredi 10 septembre, Sophie Binet la secrétaire générale : « Nous sommes dans une complémentarité. Le 10 septembre, c’est une initiative citoyenne. » La réussite et l’ampleur du mouvement dépendra aussi de la mobilisation étudiante sachant que la rentrée universitaire n’a pas encore eu lieu.

Les politiques entre récupération et distanciation du mouvement 

Dépassée par le mouvement, une partie des politiques de gauche comme la France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon s’est greffée au mouvement : « Le 10, nous bloquerons tout pour faire partir M. Macron lui-même, car c’est lui qui est responsable de la crise. » LFI prévoit des actions aujourd’hui et espère tirer profit de cette colère avec en ligne de mire la destitution d’Emmanuel Macron. « Je soutiens toutes les grèves et les blocages, ajoute la députée insoumise Gabrielle Cathala. J’irai soutenir des parents d’élèves qui se mobilisent dans une école de ma circonscription parce qu’ils en ont marre des profs absents et ils ont en marre d’avoir du mal à finir leur fin de mois. » 

Plus de distance au PS dont Olivier Faure appelle à éviter le chaos. Une prudence partagée de l’autre côté de l’échiquier politique. Le porte-parole du RN, Gaëtan Dussausaye, dénonce un mouvement noyauté par l’ultra-gauche : « Évidemment on comprend les raisons, maintenant, on a aussi des raisons de s’en inquiéter parce qu’à partir du moment où vous avez quand même un certain nombre de personnalités issues de l’extrême-gauche qui font de la récupération du mouvement, ça laisse un peu à désirer sur les suites qui pourraient être données à la journée de demain. » Du côté du parti présidentiel, le conseiller national de Renaissance, Martin Garagnon, craint lui aussi des violences : « Jean-Luc Mélenchon veut la convergence des luttes. Les Français auront la convergence des casses. »

En prévision de ces débordements, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a annoncé mobiliser 80 000 policiers et gendarmes sur l’ensemble du territoire. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a rappelé mardi que les forces de l’ordre « ne tolèreront aucune dégradation, aucun blocage » et « interviendront systématiquement » mercredi lors du mouvement « Bloquons tout ».

RFI

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Migration clandestine de sept mineurs : la réaction de la revue El Djeich 

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Dans son édition parue ce mardi, la revue de l’armée, El Djeich, a consacré un article à l’affaire de sept mineurs ayant quitté, clandestinement, Alger, au début du mois de septembre,  vers l’île espagnole d’Ibiza,  par voie maritime et à bord d’une embarcation volée.

La revue militaire estime que certains médias étrangers ont tenté d’exploiter cet épisode « pour donner une image déformée de l’Algérie, de son peuple et de ses institutions ». Dans un article intitulé « Éclairage », elle affirme que des « campagnes de désinformation » visent à ternir la réputation du pays et à remettre en cause les efforts de l’État.

L’article souligne que cette situation, bien que préoccupante, « ne saurait en aucun cas être généralisée ni amplifiée », estimant que son traitement médiatique révèle des « agendas hostiles cherchant à affaiblir l’image de l’Algérie sur la scène internationale ».

Selon la publication, les mineurs concernés étaient encore scolarisés, ce qui contredit, selon elle, les interprétations liant ce départ à des motifs purement sociaux ou économiques. Elle avance plutôt l’hypothèse d’une « manipulation de jeunes vulnérables, notamment via les réseaux sociaux, afin de projeter une vision négative du pays ».

La revue de l’ANP rappelle enfin que la migration clandestine des mineurs touche également d’autres régions du monde à des niveaux bien plus élevés. Elle qualifie le traitement médiatique de cette affaire de « polémique artificielle », qu’elle attribue à des « parties hostiles dérangées par les mutations en cours en Algérie ».

La rédaction

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La rentrée scolaire placée sous le signe de la santé

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Le ministre de l'Education en réunion Zoom avec les directeurs de l'Education.

Pour la première fois, la semaine inaugurale de l’année scolaire en Algérie sera consacrée à la santé scolaire. Le ministère de l’Éducation nationale entend ainsi sensibiliser élèves, enseignants et parents à l’importance de la prévention et du bien-être, tout en garantissant un démarrage pédagogique encadré et sécurisé.

Le ministre de l’Éducation nationale, Dr Mohamed Sghir Saadaoui, a présidé mardi 9 septembre 2025 une visioconférence nationale réunissant les cadres de l’administration centrale, les directeurs de l’éducation et les directeurs délégués. La rencontre a été principalement consacrée au programme pédagogique de la première semaine de la rentrée scolaire, qui portera cette année sur la santé scolaire sous le slogan : « La santé scolaire… pour un avenir sûr et en bonne santé ».

Le ministre a précisé que ce programme, élaboré en partenariat avec le ministère de la Santé et la Commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer, vise à promouvoir le principe du « corps sain dans un esprit sain ». Il sera décliné selon les différents niveaux d’enseignement – primaire, moyen et secondaire – et prendra la forme d’activités interactives menées conjointement par un enseignant et un médecin. Ces activités, limitées à une séance par jour, ne viendront pas perturber le déroulement normal des cours. Le ministre a insisté sur la nécessité d’une couverture intégrale de toutes les écoles du pays et sur la participation active de l’ensemble de la communauté éducative, y compris les parents d’élèves.

Avant d’aborder le contenu de cette première semaine, Dr Saadoui avait passé en revue avec les responsables de wilayas l’état de préparation de la rentrée. Il a notamment insisté sur : la réception et l’équipement des nouvelles infrastructures scolaires, l’achèvement des travaux de réhabilitation et de rénovation, l’organisation de la restauration scolaire avec la garantie de repas chauds, la distribution effective du manuel scolaire, l’assurance d’un encadrement pédagogique et administratif suffisant, la finalisation et la remise dans les délais des emplois du temps, la mise à disposition de climatiseurs pour les établissements du Sud, ainsi que la propreté et la disponibilité des écoles pour accueillir les élèves.

Enfin, le ministre a souligné que cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de prévention des maladies et de promotion de la santé scolaire, réaffirmant l’engagement de son département à offrir un cadre propice à une scolarité réussie et sécurisée pour l’ensemble des élèves à travers le territoire national.

Samia Naït Iqbal

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Éducation nationale : nouvelle organisation pédagogique pour la 3e année primaire 

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Education nationale

Le ministère de l’Éducation nationale a annoncé une refonte en profondeur de l’organisation pédagogique de la troisième année primaire. Ces réformes, qui entreront en vigueur dès la rentrée 2025-2026, visent à rééquilibrer la répartition horaire des matières et à introduire de nouvelles disciplines, dans une logique d’adaptation aux besoins éducatifs actuels et aux mutations de la société.

Une restructuration des matières et des horaires

La principale innovation réside dans la révision de la grille horaire hebdomadaire. Le nouveau dispositif prévoit notamment :

Un renforcement de la langue arabe, qui bénéficie désormais de 7 h 30 par semaine, avec une extension des séances de lecture (+15 minutes chacune).

Un doublement du volume horaire de l’anglais, fixé à 2 heures hebdomadaires, signe de l’importance croissante accordée à l’ouverture linguistique dès le primaire.

Une heure supplémentaire en éducation physique, portant le volume global à 2 heures par semaine, en cohérence avec la volonté de promouvoir la santé et l’activité physique à l’école.

L’histoire consacrée comme matière autonome, avec une séance hebdomadaire de 30 minutes, ce qui traduit une volonté de renforcer l’ancrage des élèves dans le récit national.

Un élargissement de l’éducation artistique, désormais dotée de 45 minutes supplémentaires, afin de valoriser la créativité et l’expression culturelle.

La nouvelle grille introduit aussi une réorganisation de la durée des séances, alternant entre des modules courts (30 minutes) et d’autres plus longs (60 à 90 minutes), afin de diversifier les rythmes d’apprentissage et de mieux capter l’attention des élèves.

Des objectifs pédagogiques affirmés

Au-delà des ajustements horaires, le ministère inscrit cette réforme dans une vision plus large. Elle vise à consolider les apprentissages fondamentaux (lecture, écriture, mathématiques) ; développer les compétences scientifiques et technologiques ; renforcer les aptitudes linguistiques et numériques ; cultiver la conscience citoyenne et le sentiment d’appartenance nationale à travers l’enseignement de l’histoire.

Défis organisationnels et accompagnement pédagogique

La mise en œuvre de cette réforme représente un défi logistique pour les écoles primaires. La redistribution des matières nécessite une réaffectation équilibrée des enseignants, notamment dans les disciplines qui connaissent une hausse des horaires comme l’arabe, l’anglais ou l’éducation physique. Néanmoins, l’éducation islamique garde toujours la même importance que l’éducation scientifique !

Afin d’accompagner cette transition, le ministère a prévu un programme de formation continue : séminaires, ateliers et journées pédagogiques seront organisés dès le début de l’année scolaire pour aider les enseignants à s’approprier les nouveaux contenus et méthodes.

Vers une modernisation progressive du système éducatif

Cette réforme s’inscrit dans un processus plus global de modernisation de l’école algérienne. Si son efficacité réelle ne pourra être évaluée qu’à moyen et long terme, elle constitue une tentative de répondre aux critiques récurrentes portant sur la surcharge des programmes et l’inadéquation de certains enseignements aux réalités sociales et économiques du pays.

Selon ses initiateurs, cette nouvelle organisation pédagogique, qui redéfinit la place des disciplines, valorise les compétences fondamentales et introduit des matières en phase avec le contexte actuel, devrait permettre à l’école primaire algérienne d’amorcer un tournant décisif, constituant ainsi un jalon important dans la transformation globale du système éducatif national.

Samia Naït Iqbal

Nouvel horaire hebdomadaire des 3es années primaires (2025-2026)

Matières principales Volume horaire hebdomadaire

Langue arabe 7h30

Mathématiques 5h00

Langue française 3h30

Langue anglaise 2h00

Éducation islamique 2h00

Éducation scientifique 2h00

Histoire (nouvelle matière) 0h30

Éducation civique 1h00

Éducation artistique 2h15

Éducation physique et sportive 2h00

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Népal : des manifestants incendient le Parlement

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Le parlement népalais incendié par les manifestants
Le parlement népalais en flamme.

Alors que le Premier ministre népalais Khadga Prasad Sharma Oli a annoncé sa démission mardi 9 septembre, des manifestants népalais en colère ont mis le feu mardi 9 septembre au Parlement dans la capitale Katmandou, consécutivement à des manifestations musclées qui ont fait 19 morts des centaines de blessés dans le pays.

« J’ai démissionné ce jour de mes fonctions de Premier ministre […] afin que des mesures puissent être prises en vue d’une solution politique et d’une résolution de problèmes », a-t-il écrit dans une lettre adressée au président népalais et transmise à la presse. Le Premier ministre du Népal KP Sharma Oli avait annoncé la tenue de discussions avec les partis politiques pour parvenir à « mettre un terme » aux violences. Il s’est dit « profondément attristé » par les morts de manifestants la veille qu’il qualifie de « tragique incident ».

Avant son annonce, trois de ses ministres, dont celui de l’Intérieur, avaient déjà présenté leur démission, ont rapporté les médias locaux. Mais la contestation ne faiblit pas : pour beaucoup, la chute de KP Sharma Oli n’est qu’un premier pas vers une transformation plus radicale du système politique népalais.

Mais pour de nombreux manifestants, ce geste ne suffit pas. « Ce n’est pas suffisant, même si c’est une grande victoire », réagit un enseignant joint par téléphone par le journaliste de Rfi. « Sa simple démission n’est pas suffisante, car il pourrait revenir au pouvoir bientôt. On doit lui demander des comptes, le mettre en prison ».

Cet enseignant, présent aux manifestations d’hier, lundi 8 septembre, veut des changements drastiques. « Nous avons besoin d’un paradigme complètement nouveau, ce que nous recherchons, c’est un changement dans la constitution où le chef de l’État est élu par le peuple ».

Peu avant l’annonce, le gouvernement avait rétabli les réseaux sociaux, alors que les manifestants accusent également le gouvernement d’autoritarisme et de corruption.

Au lendemain de manifestations qui ont fait 19 morts et des centaines de blessés, la démission, mardi, de Khadga Prasad Sharma Oli n’a pas réussi à ramener le calme dans le pays.

Cela n’a cependant pas suffi à ramener le calme. « Des centaines de personnes ont investi l’enceinte du parlement et mis le feu au bâtiment principal », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) un porte-parole de l’institution. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent un épais panache de fumée enveloppant l’édifice, au cœur de la capitale Katmandou.

Des manifestants incendient le Parlement, le président appelle à l’unité nationale

À Katmandou, les médias locaux, ainsi que des images envoyées par des manifestants, témoignent de violences contre des politiciens, de bâtiments publics endommagés. « La situation s’est nettement envenimée par rapport à hier », témoigne un jeune homme présent dans les cortèges. « Les jeunes rentrent dans les sièges des partis politiques, brûlent les maisons des politiciens, détruisent leurs propriétés. Nous voulons voir tous les politiciens partir et qu’un nouveau gouvernement arrive au pouvoir ».

Dans l’après-midi, certains des manifestants népalais ont mis le feu au Parlement dans la capitale Katmandou. « Des centaines de personnes ont investi l’enceinte du Parlement et mis le feu au bâtiment principal », a déclaré Ekram Giri, porte-parole du Parlement népalais.

L’armée a été déployée autour du Parlement incendié et aurait commencé à évacuer des ministres par hélicoptère. Dans certaines boucles de discussions entre manifestants, des organisateurs appellent toutefois à préserver les bâtiments publics, « propriété de tous les Népalais ».

Un groupe de protestataires a réussi à s’emparer des armes à feu de policiers chargés de protéger le complexe gouvernemental de Singha Durbar, a constaté un journaliste de l’AFP. Le domicile du Premier ministre, âgé de 73 ans, a lui aussi été incendié, selon un photographe de l’AFP.

Appels au calme

Le président du Népal a appelé à l’unité nationale dans la soirée. « J’exhorte tout le monde, y compris les manifestants, à coopérer pour une résolution pacifique de la situation difficile du pays », a déclaré le président Ramchandra Paudel dans un communiqué, après que des manifestants ont incendié le Parlement ainsi que son bureau. « Je fais appel à toutes les parties pour qu’elles fassent preuve de retenue, qu’elles ne causent pas d’autres dégâts au pays et qu’elles entament des négociations. »

De son côté, Reporters sans frontières (RSF) a indiqué que le siège d’un important groupe de presse, Kantipur, avait été incendié et a appelé les manifestants à « ne pas prendre pour cible les journalistes ». Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, s’est dit « consterné par l’escalade de la violence » et a appelé au dialogue. 

Les réseaux sociaux rétablis

À l’origine de la colère : la suspension des réseaux sociaux – rétablis mardi matin –, accusés par le gouvernement d’attiser les tensions, mais largement perçus comme une mesure autoritaire. Leur blocage a provoqué lundi 8 septembre des manifestations massives, réprimées par la police. La semaine dernière, le gouvernement népalais avait bloqué l’accès à 26 plateformes numériques dont Facebook, YouTube et X (ex-Twitter). Le bilan s’élève à 19 morts.

Selon des nombreux témoignages, la police aurait tiré à balles réelles contre les manifestants. Amnesty International a exigé « une enquête complète, indépendante et impartiale » sur les circonstances de l’intervention de la police. La porte-parole du bureau des droits de l’Homme de l’ONU, Ravina Shamdasani, a fait de même, se déclarant « choquée par les morts et les blessés ».

Le gouvernement avait annoncé jeudi le blocage des réseaux sociaux en application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême exigeant qu’elles nomment un représentant local et une personne chargée de réguler leurs contenus. « Le gouvernement ne souhaitait pas bloquer l’usage des médias sociaux », a répété le Premier ministre dans sa déclaration. « Il souhaite simplement protéger le cadre de leur utilisation », a-t-il insisté, « ce n’était pas la peine de manifester pour ça ».

Avec Rfi/AFP

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Safa Ben Salem Gatri  : « L’accueil des réfugiés est une richesse pour Marseille »

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Safa Ben Salem Gatri
Safa Ben Salem Gatri

Chaque année, l’événement Vivacité à Marseille met en lumière les associations actives dans la ville. Lors de ma visite, mon attention a été attirée par Tous Réfugiés, une organisation particulièrement engagée dans l’accompagnement et l’intégration des personnes réfugiées.

Après ce passage, j’ai recontacté Madame Safa Ben Salem Gatri, Secrétaire Générale, pour un entretien. Elle revient au Matin d’Algérie sur la mission, les défis et les ambitions de Tous Réfugiés, tout en rappelant combien l’accueil des réfugiés constitue une richesse pour Marseille.

Le Matin d’Algérie : Pouvez-vous nous présenter la mission centrale de Tous Réfugiés à Marseille et sa traduction concrète au quotidien ?

Safa Ben Salem Gatri : Notre mission est de favoriser l’accueil, l’accompagnement et l’intégration des réfugiés. Concrètement, cela se traduit par un soutien administratif, des cours de français, mais aussi par des moments conviviaux qui recréent du lien social avec les bénéficiaires.

Le Matin d’Algérie : À quoi ressemble une journée type au sein de l’association ?

Safa Ben Salem Gatri : Une journée commence souvent par l’accueil des personnes réfugiées dans nos locaux, où elles peuvent rencontrer un bénévole pour être orientées selon leurs besoins. Des groupes se forment par niveau. On a différents groupes A1, A2, …

Le Matin d’Algérie : Quels sont les services ou programmes ayant le plus d’impact ?

Safa Ben Salem Gatri : Les cours de français et l’aide à l’insertion professionnelle ont un impact déterminant. Pouvoir communiquer et travailler, c’est retrouver dignité et autonomie. Nos programmes de mise en relation avec des familles marseillaises jouent aussi un rôle fort en créant des ponts culturels et amicaux.

Le Matin d’Algérie : Comment mesurez-vous l’efficacité de vos actions ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous mesurons notre efficacité à travers des indicateurs concrets (nombre de personnes inscrites, nombre d’adhérents, les personnes sur la liste d’attente…), mais aussi via des témoignages et des retours qualitatifs des bénéficiaires. Nous organisons régulièrement des bilans pour ajuster nos méthodes.

Le Matin d’Algérie : Quelles sont les principales difficultés organisationnelles et logistiques auxquelles vous faites face ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous faisons face à un manque récurrent de moyens financiers et de locaux adaptés. Les démarches administratives complexes ralentissent aussi nos actions. Enfin, la demande est souvent supérieure à nos capacités d’accueil, ce qui nécessite des choix difficiles.

Le Matin d’Algérie : Comment mobilisez-vous et formez-vous vos bénévoles ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous organisons des sessions d’accueil et de formation régulières. L’accompagnement par binôme permet aux nouveaux bénévoles d’apprendre en situation, sans être seuls face à des cas complexes.

Le Matin d’Algérie : Quels sont vos partenariats locaux ou institutionnels essentiels ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous collaborons avec la mairie, les centres sociaux, les associations de quartier, les universités. Les partenariats avec les organismes de formation et Pôle emploi sont également essentiels pour accompagner les réfugiés vers l’autonomie.

Le Matin d’Algérie : Vos campagnes de sensibilisation permettent-elles de déconstruire certains stéréotypes ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous combattons l’idée que les réfugiés “prennent” quelque chose aux habitants. Au contraire, ils apportent des compétences, une richesse culturelle et une énergie à notre ville. Nous déconstruisons aussi le stéréotype du “profiteur” en rappelant que la majorité des réfugiés souhaitent travailler, apprendre et contribuer.

Le Matin d’Algérie : Pouvez-vous nous donner un exemple concret d’intervention réussie ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous avons récemment accompagné une famille syrienne dans leur démarche administrative. On a aussi réussi à aider et à sauver un Algérien qui était venu avec son enfant malade, mais qui n’avait pas trouvé d’aide. Grâce à Tous Réfugiés, le monsieur et son enfant ont pu obtenir un logement, l’enfant a reçu les soins nécessaires et ils ont été régularisés.

Le Matin d’Algérie : Quels sont vos projets et ambitions à venir ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous souhaitons développer un centre d’accueil plus vaste et ouvert, où se côtoieraient accompagnement administratif, apprentissage du français, formation professionnelle et espace de convivialité. Nous travaillons aussi à renforcer nos liens avec les entreprises marseillaises pour favoriser l’embauche des réfugiés.

Le Matin d’Algérie : Quel message souhaitez-vous adresser aux citoyens de Marseille ?

Safa Ben Salem Gatri : Nous aimerions dire aux Marseillaises et aux Marseillais : l’accueil des réfugiés n’est pas seulement un geste humanitaire, c’est une richesse pour notre ville. Chacun peut contribuer, par un peu de temps, un sourire, une aide matérielle ou professionnelle. Ensemble, nous pouvons construire une cité solidaire et ouverte, fidèle à l’esprit d’hospitalité méditerranéenne.

Entretien réalisé par Djamal Guettala

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France : Emmanuel Macron a nommé Sébastien Lecornu à Matignon

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Sébastien Lecornu

Ministre des Armées lors du précédent gouvernement, Sébastien Lecornu (39 ans) a été nommé Premier ministre par le président français Emmanuel Macron, ce mardi 9 septembre 2025 dans la soirée. Cette annonce intervient après que François Bayrou a présenté sa démission au chef de l’État.

Emmanuel Macron a nommé mardi le ministre des Armées Sébastien Lecornu, son homme de confiance venu de la droite, à Matignon, en le chargeant dans un premier temps de « consulter » les partis en vue de « bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois », a annoncé l’Élysée.

« Il l’a chargé de consulter les forces politiques représentées au Parlement en vue d’adopter un budget pour la Nation et bâtir les accords indispensables aux décisions des prochains mois », a indiqué la présidence. « À la suite de ces discussions, il appartiendra au nouveau Premier ministre de proposer un gouvernement au président de la République », a-t-elle ajouté.

Il devient le septième Premier ministre d’Emmanuel Macron, et le cinquième depuis le début de son second quinquennat en 2022. Du jamais-vu dans une Ve République longtemps réputée pour sa stabilité, mais entrée dans une crise sans précédent depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024.

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a remercié le président Emmanuel Macron, dont il est proche. « Le président de la République m’a confié la tâche de construire un gouvernement avec une direction claire : la défense de notre indépendance et de notre puissance, le service des Français et la stabilité politique et institutionnelle pour l’unité du pays. Je tiens à le remercier pour la confiance qu’il me témoigne en me nommant Premier ministre », a écrit l’ancien ministre des Armées, qui « salue » également François Bayrou « pour le courage dont il a fait preuve en défendant ses convictions jusqu’au bout ».

La passation de pouvoir entre François Bayrou et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu aura lieu mercredi à midi à Matignon, ont annoncé les services du gouvernement mardi soir. La date coïncide avec une journée de mobilisation pour bloquer le pays initiée par divers mouvements.

À 39 ans, l’ex-sénateur normand, inamovible au gouvernement depuis 2017, a grimpé les échelons jusqu’à devenir ministre des Armées, un portefeuille ultrasensible en temps de guerre en Ukraine, et s’est imposé comme un fidèle et un intime du chef de l’État. Déjà en décembre dernier, Emmanuel Macron avait voulu le nommer à Matignon, mais son allié historique François Bayrou avait fini par s’imposer à lui.

Bruno Retailleau veut trouver des accords, Marine Tondelier dénonce une « provocation »

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur X « une triste comédie de mépris du Parlement » après l’annonce de la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, réclamant une nouvelle fois le départ d’Emmanuel Macron. « Seul le départ de Macron lui-même peut mettre un terme à cette triste comédie du mépris du Parlement, des électeurs et de la décence politique », a écrit le leader insoumis. La patronne des Écologistes Marine Tondelier a dénoncé de son côté sur BFMTV une « provocation » et « un non-respect total des Français », estimant que « tout ça va mal se terminer ».

« Le président tire la dernière cartouche du macronisme », a réagi mardi soir sur X Marine Le Pen, prédisant que son successeur « s’appellera Jordan Bardella ».

Le chef des Républicains et ministre de l’Intérieur sortant Bruno Retailleau s’est dit prêt mardi soir à « trouver des accords »: « Je crois qu’il y a la possibilité de construire un projet qui satisfasse ce que j’appelle la majorité nationale », a-t-il dit à la sortie d’un bureau politique de LR en « se félicitant » qu’un Premier ministre socialiste n’ait pas été nommé.

RFI

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Comores : Me Saïd Larifou suspendu, il dénonce une manœuvre politique du régime Azali

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Me Saïd Larifou

Le climat politique aux Comores s’alourdit encore. Le Conseil de discipline du barreau de Moroni a suspendu pour deux ans l’avocat comorien Me Saïd Larifou, ancien bâtonnier par intérim et ex-membre du Conseil de l’Ordre. L’intéressé dénonce une décision motivée par des considérations politiques et accuse directement le président Azali Assoumani d’être derrière cette sanction.

Selon la décision, il est reproché à Me Larifou d’avoir utilisé, sur son papier à en-tête, ses anciens titres professionnels et de s’être absenté trop longtemps du territoire. L’avocat rejette ces arguments. Il affirme être à jour de ses cotisations ordinales, rappelle avoir été élu au Conseil de l’Ordre alors qu’il vivait déjà à l’étranger, et précise avoir régulièrement donné procuration pour participer aux élections internes.

Dans un communiqué publié depuis Paris, où il réside actuellement, Me Larifou parle d’« accusations fallacieuses » et d’une sanction qui « n’a rien de disciplinaire ». Selon lui, l’Ordre des avocats est instrumentalisé pour faire taire les voix critiques. Il rappelle également avoir échappé à une tentative d’assassinat en mars 2019 et considère que cette nouvelle décision s’inscrit dans « la continuité des manœuvres du régime ».

L’avocat souligne qu’il a saisi des juridictions contre le chef de l’État et certains de ses proches pour « crimes économiques et assassinats ». Il estime que la sanction porte « la marque d’Azali Assoumani ». Face à cette suspension, il a interjeté appel et se dit déterminé à poursuivre son combat « pour la justice, la liberté et la démocratie ».

En parallèle, Me Larifou prépare son inscription au barreau de Paris ainsi que dans un autre barreau africain, afin de poursuivre son activité « au service des Comoriens partout dans le monde ».

Cette affaire survient alors que l’opposition accuse le régime Azali de dérive autoritaire et d’instrumentaliser les institutions à des fins de répression. Pour les soutiens de l’avocat, cette suspension illustre une nouvelle tentative de museler les voix dissidentes. En attendant l’issue de son appel, Me Larifou affirme que « rien ne [le] fera reculer ».

Mourad Benyahia 

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Riposte Internationale : constance et ouverture, une tradition institutionnelle

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Riposte Internationale

Quatre années d’affirmation continue ont fait de l’Université d’été de Riposte internationale plus qu’un rendez-vous militant : une véritable institution. Par sa régularité, sa capacité à rassembler et la richesse de ses thèmes, elle a instauré une tradition durable où l’engagement fidèle des participants rencontre l’élan des nouveaux venus.

Ce rendez-vous est devenu un cadre de débat et d’échange, où se confrontent des lectures croisées du monde, parfois convergentes, parfois divergentes, toujours animées par le respect de la pluralité.

Militant·es, avocats, journalistes, universitaires et acteurs associatifs en portent le témoignage : la vitalité d’un espace démocratique se mesure à la confrontation des points de vue et à l’intelligence collective qui en naît.

Riposte n’a pas seulement ouvert une scène aux luttes algériennes ou maghrébines. Elle a choisi l’internationalisme comme horizon. En donnant la parole à des voix venues d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, en croisant les récits des résistances tunisiennes, maliennes, marocaines ou algériennes, elle inscrit son action dans une perspective transnationale.

La réflexion sur la justice en Algérie se nourrit ainsi des analyses sur la Tunisie ; les débats sur les droits des femmes résonnent avec d’autres mobilisations africaines ; la mémoire du Congrès de la Soummam dialogue avec les aspirations démocratiques d’autres peuples.

Cette ouverture ne relève pas de la seule solidarité : elle replace chaque combat dans une trame mondiale où s’affrontent autoritarismes, impérialismes et résistances citoyennes. Riposte y forge une conscience commune, une mémoire partagée et une projection collective vers un avenir démocratique.

À Nibelle, en août 2025, cette démarche a trouvé une confirmation. Les thématiques abordées – justice, libertés fondamentales, violences faites aux femmes, Hirak, presse, ingérences étrangères, amitiés Maghreb-Afrique – illustrent l’ambition de lier les luttes, de croiser les regards et d’inscrire les expériences dans une continuité historique.

La constance de Riposte réside dans cette persévérance : bâtir un espace qui échappe aux replis idéologiques et à l’éparpillement. Une tradition s’institue, à la fois dans la méthode – débat, témoignage, analyse, ateliers – et dans la finalité : nourrir les luttes par l’échange, renforcer les solidarités par la discussion, ouvrir des horizons par la confrontation des idées.

Riposte internationale a ainsi franchi un seuil. Elle ne se contente plus de réagir aux crises : elle s’installe comme référence. En quatre ans, l’Université d’été est devenue un point d’ancrage où les divergences se transforment en ressources, et où s’élabore une culture commune de résistance et de dignité.

Ameziane Ferroukh

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