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lundi, 10 novembre 2025
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Riposte Internationale : constance et ouverture, une tradition institutionnelle

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Riposte Internationale

Quatre années d’affirmation continue ont fait de l’Université d’été de Riposte internationale plus qu’un rendez-vous militant : une véritable institution. Par sa régularité, sa capacité à rassembler et la richesse de ses thèmes, elle a instauré une tradition durable où l’engagement fidèle des participants rencontre l’élan des nouveaux venus.

Ce rendez-vous est devenu un cadre de débat et d’échange, où se confrontent des lectures croisées du monde, parfois convergentes, parfois divergentes, toujours animées par le respect de la pluralité.

Militant·es, avocats, journalistes, universitaires et acteurs associatifs en portent le témoignage : la vitalité d’un espace démocratique se mesure à la confrontation des points de vue et à l’intelligence collective qui en naît.

Riposte n’a pas seulement ouvert une scène aux luttes algériennes ou maghrébines. Elle a choisi l’internationalisme comme horizon. En donnant la parole à des voix venues d’Afrique, d’Europe et d’ailleurs, en croisant les récits des résistances tunisiennes, maliennes, marocaines ou algériennes, elle inscrit son action dans une perspective transnationale.

La réflexion sur la justice en Algérie se nourrit ainsi des analyses sur la Tunisie ; les débats sur les droits des femmes résonnent avec d’autres mobilisations africaines ; la mémoire du Congrès de la Soummam dialogue avec les aspirations démocratiques d’autres peuples.

Cette ouverture ne relève pas de la seule solidarité : elle replace chaque combat dans une trame mondiale où s’affrontent autoritarismes, impérialismes et résistances citoyennes. Riposte y forge une conscience commune, une mémoire partagée et une projection collective vers un avenir démocratique.

À Nibelle, en août 2025, cette démarche a trouvé une confirmation. Les thématiques abordées – justice, libertés fondamentales, violences faites aux femmes, Hirak, presse, ingérences étrangères, amitiés Maghreb-Afrique – illustrent l’ambition de lier les luttes, de croiser les regards et d’inscrire les expériences dans une continuité historique.

La constance de Riposte réside dans cette persévérance : bâtir un espace qui échappe aux replis idéologiques et à l’éparpillement. Une tradition s’institue, à la fois dans la méthode – débat, témoignage, analyse, ateliers – et dans la finalité : nourrir les luttes par l’échange, renforcer les solidarités par la discussion, ouvrir des horizons par la confrontation des idées.

Riposte internationale a ainsi franchi un seuil. Elle ne se contente plus de réagir aux crises : elle s’installe comme référence. En quatre ans, l’Université d’été est devenue un point d’ancrage où les divergences se transforment en ressources, et où s’élabore une culture commune de résistance et de dignité.

Ameziane Ferroukh

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Le système majoritaire, une addiction inguérissable ?

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Assemblée nationale

Le gouvernement de François Bayrou vient de chuter suite à sa question de confiance déposée à l’Assemblée nationale. C’était écrit et cela s’est confirmé, il n’y a eu donc aucun miracle malgré le dernier espoir que le Parti Socialiste allait voter en faveur.

Je laisse les journalistes et les commentateurs développer l’actualité dans ses détails. Je propose une analyse qui prend du recul pour évoquer une donnée plus ancienne qui a joué inévitablement dans cette affaire. 

En 41 cas depuis la création de la Vème république en 1958 c’est la première fois qu’un Gouvernement tombe suite à une question de confiance. Soit qu’il était sûr de sa majorité, avec alliance ou pas, soit qu’il ne l’a pas posée pour ne pas en prendre le risque. François Bayrou vient ainsi de provoquer une situation inédite.

Depuis le général de Gaulle, l’un des piliers de la stabilité institutionnelle et politique de la Vème république ne fonctionne plus. Le système majoritaire avait été inscrit dans la constitution par sa propre volonté, celle qu’il avait annoncée dans son célèbre discours de Bayeux en1944.

Il avait estimé que le système proportionnel des deux premières républiques engendrait une instabilité chronique qui était pour lui l’une des raisons qui ont mené vers les échecs et les guerres.

Mais alors pourquoi le système majoritaire ne fonctionne plus ? Il y a plusieurs causes pour l’expliquer. La première vient de la figure tutélaire du général de Gaulle, l’homme de la libération. Et même s’il avait vacillé pendant les émeutes de 1968 une majorité écrasante l’avait conforté lors des élections législatives suivantes provoquées par une dissolution. Il ne tombera que sur un référendum en 1969.

Puis il y a l’explication des trente glorieuses, une période économique faste pour la France où le parti gaulliste et ses alliés étaient au sommet de leur avance électorale.  À cela s’est ajoutée la crainte d’un parti communiste qui totalisait un très fort pourcentage de sièges (près de 25 %) lui qui était allié avec le régime soviétique. Il représentait un repoussoir avec le temps de la guerre froide.

Ainsi la France a été bercée et nourrie par un système majoritaire conçu pour une stabilité. Il ne fallait pas être devin pour prédire qu’après la crise pétrolière mondiale de 1973 et les premiers signes de déclin de l’économie française que le barrage du système électoral allait prendre un coup. Et c’est ce qui s’est passé car les majorités de droite ont eu beaucoup de mal à s’imposer sans de fortes alliances, notamment avec les partis du centre.

La défaite de la droite en 1981 avait vu la gauche arriver au pouvoir pour la première fois depuis le Front Populaire des années trente. Mitterrand, le plus grand opposant au système majoritaire avait finalement trouvé aise dans les habits royaux de la Vème république maintenus en grande partie par le système majoritaire.

La droite allait reprendre le pouvoir suite à l’échec économique du rêve socialiste. Une victoire, encore une fois, permise par le système majoritaire. La cinquième république allait connaître une situation inédite avec les cohabitations entre le Président de la république et le Premier ministre, chef de l’opposition majoritaire.

Le déclin de la puissance du scrutin majoritaire était évident mais, à l’exception d’une très courte tentative de la proportionnelle voulue par François Mitterrand (il pensait l’utiliser au profit de sa majorité), le système majoritaire a pourtant tenu malgré la preuve de son inefficacité.

Rien, absolument rien, n’a fait installer le système proportionnel car la France en était dopée.  Chaque parti politique ou coalition pensant encore avec une chance de profiter du système majoritaire pour s’assurer d’une majorité alors que ses voix en proportion étaient bien moindres. 

La France se retrouve en même temps avec un système majoritaire qui ne la protège plus de l’instabilité et ne sait pas gérer une situation qui ressemble à la proportionnelle. Elle n’a pas la culture du compromis comme celle de l’Allemagne dont on cite perpétuellement l’exemple (à juste titre).

Que de temps perdu pour avoir refusé d’être un vrai régime parlementaire avec une culture du compromis. La puissance rend souvent aveugle. 

François Bayrou, il faut lui reconnaitre ce point favorable, avait de très longue date milité pour la baisse du déficit public et l’instauration du système proportionnel. On raconte qu’Emmanuel Macron veut l’introduire mais c’est encore une fois davantage une stratégie politique qu’un changement profond de culture politique.

Il s’inquiète de la certitude que le Rassemblement National finisse par obtenir la majorité absolue aux prochaines élections législatives, anticipées ou non. Rien à faire, la France est dopée au système majoritaire et ne pense au système proportionnel que pour des avantages du moment.

L’addiction pourra-t-elle un jour disparaître ?

Boumediene Sid Lakhdar

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Attaque israélienne contre Doha : l’Algérie condamne et  exprime sa solidarité avec le Qatar

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Ces dirigeants du Hamas visés par Israël
Ces dirigeants du Hamas visés par Israël

L’Algérie a fermement condamné l’attaque israélienne qui a visé ce mardi la capitale qatarie, Doha. Dans un communiqué rendu public, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé ce qu’il qualifie de « nouvel acte d’agression aveugle », tout en exprimant sa solidarité « pleine et entière » avec le Qatar, décrit comme un pays frère confronté à une « situation exceptionnelle ».

La diplomatie algérienne met en garde contre l’élargissement du champ des attaques israéliennes, qui ne se limitent plus au territoire palestinien mais visent désormais différentes parties de la région, y compris des équipes de négociation autour de la crise de Gaza. Selon Alger, ces développements traduisent une volonté israélienne de saper toute perspective de paix et de se soustraire aux règles internationales.

Le communiqué rappelle que « le monde entier a constaté que l’occupant refuse de tendre la main à la paix et qu’il se considère au-dessus des lois et des principes universels ». Une lecture qui s’inscrit dans la continuité du positionnement algérien sur la question palestinienne, marqué par une dénonciation régulière des offensives militaires israéliennes et un soutien diplomatique constant aux droits des Palestiniens.

L’Algérie appelle ainsi la communauté internationale à « prendre pleinement ses responsabilités » pour contenir ce qu’elle considère comme une escalade susceptible d’entraîner la région dans une spirale d’instabilité durable. Pour Alger, l’absence de réaction ferme face à ces « crimes » renforcerait le sentiment d’impunité et compromettrait toute chance de règlement juste et durable du conflit.

Le communiqué du MAE algérien vient s’ajouter au concert de condamnations  émanant de plusieurs capitales du monde dit arabe de l’attaque israélienne ayant  visé un bâtiment abritant une réunion de dirigeants du Hamas palestinien à Doha ( Qatar), violant ainsi  la souveraineté de ce pays. 

Reste à déterminer dans quelle mesure ces déclarations, aussi fermes soient-elles, peuvent infléchir la stratégie israélienne, marquée par une volonté assumée d’imposer un règlement unilatéral de la crise du Proche-Orient.

Le gouvernement israélien démontre en effet une disposition à étendre ses actions militaires au-delà du cadre palestinien, y compris à l’intérieur de pays avec lesquels il entretient des relations diplomatiques, ce qui souligne les limites de la pression diplomatique, qu’elle provienne de puissances régionales influentes comme l’Arabie saoudite ou de pays, à l’image de l’Algérie, qui se positionne en porte-voix constant de la cause palestinienne et multiplie les dénonciations des exactions israéliennes dans les forums internationaux, notamment à l’ONU.

La rédaction

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Israël a bombardé Doha

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Doha

Des explosions ont été entendues à Doha, la capitale du Qatar, ce mardi 9 septembre. La police a rapidement bloqué l’accès aux lieux. Israël affirme avoir frappé de hauts responsables du Hamas.

Al Arabya a annoncé la mort de chefs du Hamas, dont Khaled Mechaal. « L’armée et le service de sécurité intérieure (Shin Bet) ont mené une frappe ciblée contre la haute direction de l’organisation terroriste Hamas », a communiqué l’armée israélienne quelques minutes après que des explosions ont été entendues à Doha au Qatar. Les forces israéliennes n’ont toutefois pas précisé le lieu de l’attaque.

Une décision rapidement saluée par Bezalel Smotrich, le ministre israélien des Finances : « Les terroristes n’ont et n’auront aucune immunité face au long bras d’Israël, où que ce soit dans le monde », a-t-il écrit sur X ajoutant qu’il « saluait la sage décision et son exécution parfaite par l’armée et le Shin Bet ». 

De son côté, le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a précisé que son pays avait agi « de manière indépendante » et a assuré en assumer « l’entière responsabilité ». Benyamin Netanyahu, a déclaré avoir ordonné l’attaque visant les dirigeants du Hamas au Qatar, à la suite d’une fusillade meurtrière survenue la veille à Jérusalem et revendiquée par le mouvement islamiste palestinien. « Hier, à la suite des attaques meurtrières à Jérusalem et à Gaza, le Premier ministre Netanyahu a donné instruction à toutes les agences de sécurité de se préparer à la possibilité de cibler les dirigeants du Hamas », indique un communiqué conjoint du Premier ministre et du ministre de la Défense, Israel Katz. « Aujourd’hui à midi, en raison d’une opportunité opérationnelle (…) le Premier ministre et le ministre de la Défense ont décidé de mettre en œuvre la directive donnée la veille », précise le communiqué.

Les États-Unis auraient été prévenus par Israël des frappes aériennes menées contre des responsables du Hamas a indiqué une haute responsable de la Maison Blanche à l’AFP sous couvert d’anonymat. 

Avec RFI

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Incendie à bord de la « Family » : Polémique autour d’un possible attentat au port de Sidi Bou Saïd

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Flottille vers Gaza

L’incendie survenu à bord du « Family » – le plus grand navire de la flotte de la Résistance ancrée au port de Sidi Bou Saïd –, dans la soirée du lundi 8 septembre 2025, a rapidement suscité une vive polémique en Tunisie, en raison des versions contradictoires avancées par les autorités officielles, la direction de la flotte et les internautes sur les réseaux sociaux.

La direction de la flotte et les militants présents à bord ont évoqué un attentat à l’aide d’un drone, accusant implicitement le « régime israélien », et ont diffusé des images de vidéosurveillance montrant un éclair dans le ciel suivi de la chute d’un objet enflammé avant que le feu ne se déclare à bord.

En revanche, les autorités tunisiennes ont formellement démenti cette version, affirmant que les premières investigations indiquent que l’incendie serait parti d’un gilet de sauvetage en raison d’un mégot ou d’un briquet, et qu’aucune action hostile extérieure n’était impliquée.

Cette divergence a provoqué un vif débat dans l’opinion publique tunisienne. Des internautes ont jugé l’explication officielle « trop rapide et simpliste », soulignant que les gilets de sauvetage sont généralement fabriqués avec des matériaux ignifuges et ne peuvent provoquer un feu d’une telle ampleur. D’autres ont rappelé des précédents, comme l’attaque israélienne contre Hammam Chatt (1985), l’assaut contre le navire Marmara (2010) ou l’assassinat de l’ingénieur tunisien Mohamed Zouari (2016), estimant que l’hypothèse d’une attaque extérieure ne peut être écartée.

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 9 septembre, des représentants de la flotte maghrébine de la Résistance ont insisté sur le fait que « cet incident ne freinera pas nos efforts » et ont annoncé que les préparatifs pour la navigation vers Gaza le 10 septembre se poursuivent. Ils ont également précisé qu’une commission de sécurité et judiciaire spécialisée suit le dossier, appelant à la discrétion et à ne pas divulguer d’informations avant la fin de l’enquête.

Ainsi, l’affaire demeure suspendue entre une version officielle rassurante et des témoignages et analyses de militants plus sceptiques, dans l’attente des conclusions de l’enquête sécuritaire et judiciaire pour faire toute la lumière sur ce qui s’est réellement passé au port de Sidi Bou Saïd.

Mourad Benyahia 

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Basta M. Tebboune !

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Tebboune
Tebboune conduit le pays vers l'irréparable.


La spectaculaire évasion des 7 mineurs de la prison psychologique qu’est devenu l’Algérie est le dernier évènement, the last but not the least, qui a ébranlé les algériens et l’opinion internationale. Voilà que 7 mineurs épuisés d’être épuisés décident de changer leur destin et de s’enfuir vers des horizons moins psychotiques.

Comme d’authentiques corsaires ils ont défié leur mer. Ils ont planifié, comme de vrais braves leur projet, l’ont exécuté et présenté au monde éclipsant ainsi la terne foire commerciale intra africaine, l’IATF 2025.

Soit dit en passant que sur 55 chefs d’Etats africains, membre de l’Union africaine, seuls les présidents de nos voisins les plus proches , la Tunisie, la Mauritanie , le Tchad et le président du conseil présidentiel libyen ont daigné faire le déplacement. Dire combien l’Algérie a perdu de son aura ! C’est peu dire. Il y a là un vrai problème que vous ne pouvez ignorer.

Bien entendu, comme toujours, des voix de-ci et de-là ont crié à la machination, la main étrangère ou je ne sais quoi d’autre. Piètre réaction de supplétifs d’un régime à bout de souffle qui n’a de légitimité que celle du manche comme le répétait Al Pacino interprétant le rôle de Tony Montana, un trafiquant cubain de cocaïne dans Scarface.

Le drame d’Oued El Harrach, la fuite des mineurs, l’arrestation de Saida Neghza et ses co-détenus, l’emprisonnement de Boualem Sensal, la révocation du premier ministre, l’échec diplomatique de la foire commerciale intra-africaine, la gronde populaire de plus en plus assourdissante ont poussé le pouvoir à réagir à travers Tebboune en instrumentalisant la mort du caporal Ammari Seif–Eddine, tombé au champ d’honneur lors d’une opération de ratissage à Tipaza nous dit-on.

Six très longues années se sont écoulées depuis l’arrivée de Tebboune au cours desquelles la situation globale du pays s’est dangereusement détériorée et les algériens irrémédiablement enlisés.

Chômage, mal vie, désinvestissement-, fermeture d’entreprises, licenciements, inflation, absence totale de réalisation de quelque sorte que ce soit, emprisonnements, choix de dirigeants incompétents voire dangereux ont débouché sur une situation ingérable, totalement bloquée mortellement stagnante et surtout très explosive.

Alors pourquoi ou au nom de quoi ceux qui décident dans ce pays s’entêtent-ils ?
Au nom de la stabilité doit-on absolument cautionner l’instabilité ?

Il est du devoir et de la responsabilité de ceux qui ont intronisé en grande pompe cette équipe défaillante, perdante et fragilisante, contre vents et marrées de la débarquer aujourd’hui.

L’Algérie appartient aux générations futures qui ne devraient pas être poussées à braver la mer par manque d’espoir.

Ce pays grand comme un continent arrosé du sang de ses martyrs ne saurait être la propriété d’une poignée d’octogénaires. Il est à ces jeunes qui représentent les ¾ de sa population.

Agiter le spectre du terrorisme et de la main étrangère n’y changera rien. Les dés sont jetés.

Basta Monsieur Tebboune !

Sofiane Ayache

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Équilibre des pouvoirs : la leçon française pour l’Algérie 

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Macron Tebboune
Tebboune -Macron

La France traverse une crise politique d’une rare intensité. Entre un président contesté, et une paralysie de l’exécutif gouvernemental renversé pour la deuxième fois, par les députés, et un Parlement divisé, le pays vit une séquence d’instabilité qui, ailleurs, aurait pu conduire à une paralysie institutionnelle totale.

Pourtant, l’essentiel fonctionne : les règles constitutionnelles sont respectées, le Parlement exerce ses prérogatives, et les contre-pouvoirs demeurent actifs. C’est précisément dans ces moments de fragilité que se révèle la solidité d’un système politique.

En Algérie, la comparaison s’impose. Ici, les institutions ne jouissent pas de la même autonomie. Leur fonctionnement reste tributaire du bon vouloir de l’exécutif. L’Assemblée populaire nationale, censée être un pilier de la démocratie représentative, se retrouve souvent réduite à une chambre d’enregistrement, incapable d’exercer pleinement ses missions de contrôle.

Le récent report de l’ouverture de la session parlementaire, en contradiction avec les dispositions constitutionnelles, illustre cette subordination. Un tel scénario serait difficilement concevable dans un pays où la règle institutionnelle prime sur l’arbitraire politique.

La crise française montre que la démocratie n’est pas synonyme d’absence de tensions ou de dysfonctionnements. Elle révèle au contraire que la force d’un système réside dans sa capacité à encadrer et absorber ces crises sans renoncer à ses principes fondateurs. Les équilibres institutionnels, les contre-pouvoirs et l’indépendance relative des différentes branches de l’État constituent des garde-fous essentiels.

L’Algérie, de son côté, continue de donner à voir une prééminence de l’exécutif, qui tend à vider de leur substance les institutions censées garantir l’équilibre et la régulation du pouvoir. Le fonctionnement institutionnel reste souvent suspendu à la volonté présidentielle, ce qui affaiblit la crédibilité du cadre démocratique et fragilise la confiance citoyenne.

La leçon française n’est pas tant une invitation à importer un modèle qu’un rappel : la stabilité politique ne découle pas de la toute-puissance d’un homme, mais de la force des institutions.

La rédaction

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Marseille : Tous Réfugiés, un acteur engagé pour l’accueil des migrants

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Tous réfugiés

Créée en 2023 par Lomta Pornaye, originaire du Tchad et arrivé en France en 2014, l’association Tous Réfugiés s’est rapidement imposée comme un acteur clé de l’accompagnement des migrants dans la région marseillaise. Portée par des valeurs de solidarité et d’humanité, elle œuvre pour le bien-être des réfugiés sans distinction.

L’action de l’association va bien au-delà du simple soutien administratif. Elle accompagne particulièrement les personnes vulnérables, telles que les femmes, les enfants et les personnes âgées, et leur propose un soutien humanitaire de base. Elle organise également des événements communautaires — fêtes d’anniversaire, pique-niques, sorties — pour favoriser l’intégration et créer du lien social.

L’association offre une aide juridique et administrative pour les demandeurs d’asile, primo-arrivants et bénéficiaires de protection internationale. Elle représente les réfugiés dans leurs procédures légales et défend leurs droits à travers des campagnes de plaidoyer visant à garantir un accueil digne, sans violences ni traitements dégradants.

Parallèlement, Tous Réfugiés s’investit dans l’intégration sociale et culturelle : cours de langue et de citoyenneté, orientation vers des formations adaptées, et projets favorisant la découverte de la culture française. Sur le terrain, elle organise des collectes de dons et un soutien direct aux migrants pour améliorer leurs conditions de vie.

Ses permanences, tous les samedis de 12h à 15h, sont ouvertes à tous, avec ou sans rendez-vous, pour accueillir et guider les migrants dans leurs démarches. À travers ces actions, Tous Réfugiés transforme l’accueil des réfugiés en une véritable richesse pour Marseille, faisant de la solidarité et de l’humanité des réalités concrètes.

Djamal Guettala

Contactez-nous

Email : contact@tousrefugies.org

Téléphone : +33 6 44 76 86 47

Adresse : 93 La Canebière, 13001 Marseille

Site web : www.tousrefugies.org

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Harga : l’Algérie tarit la route italienne, mais la jeunesse prend le large vers l’Espagne

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Les relations algéro-italiennes connaissent une phase ascendante, portées par une coopération énergétique stratégique et une coordination sécuritaire qui, selon des médias algériens, a permis de « tarir » presque totalement les flux de migrants irréguliers en direction de la péninsule italienne.

L’ambassadeur d’Algérie en Italie, Mohamed Khalifi, a affirmé récemment que les départs depuis les côtes algériennes vers l’Italie sont aujourd’hui « proches de zéro », fruit d’un partenariat bilatéral étroit et de mesures strictes de surveillance des frontières.

Ce discours, qui reflète indéniablement le succès d’une coopération ciblée entre Alger et Rome, soulève toutefois une interrogation majeure : pourquoi, dans le même temps, les départs vers l’Espagne connaissent-ils une recrudescence spectaculaire ?

La côte ouest, nouveau théâtre des traversées

Alors que l’axe Est–Méditerranée semble verrouillé par la coopération sécuritaire algéro-italienne, c’est sur la façade ouest, face à l’Espagne, que s’exprime désormais la pression migratoire. Depuis le début de l’été, des centaines de jeunes Algériens ont pris la mer à bord d’embarcations de fortune, défiant les risques et les dispositifs de contrôle.

Mercredi dernier, huit adolescents ont même réussi à voler une embarcation à La Pérouse ( Tamentefoust), avant de rejoindre les côtes espagnoles. Dans les 48 heures qui ont suivi, un autre groupe de mineurs a également pris la mer dans des conditions similaires. Ces traversées spectaculaires, qui alimentent un flot continu d’arrivées sur les plages d’Almería ou de Murcie, illustrent la vigueur persistante du phénomène de la harga en dépit des politiques répressives.

L’attractivité espagnole et les angles morts du contrôle

Cette dynamique met en lumière une réalité paradoxale : si les routes maritimes vers l’Italie se sont asséchées, celles qui mènent vers l’Espagne apparaissent comme un exutoire encore largement attractif pour les harragas algériens. Proximité géographique, réseaux de passeurs bien implantés et perception d’une prise en charge plus souple par les autorités espagnoles expliquent en partie ce basculement.

Elle interroge aussi les limites d’une stratégie focalisée sur un seul axe migratoire. La réussite affichée avec Rome, consolidée par des accords sécuritaires et le cadre multilatéral de l’« opération Rome », ne suffit pas à contenir un phénomène plus diffus, nourri par le désespoir social et le manque de perspectives.

Entre sécurité et développement : un équilibre fragile

L’Algérie met pourtant en avant une approche qui combine sécurité et développement. Elle consacre chaque année 12 millions de dollars à des projets socio-économiques dans les pays du Sahel pour traiter les « causes profondes » de la migration. Mais ces efforts, tournés vers l’Afrique subsaharienne, contrastent avec l’urgence sociale qui mine ses propres régions littorales, d’où continuent de partir des adolescents en quête d’avenir.

 Un contraste révélateur

Ainsi, le contraste est saisissant : d’un côté, l’Algérie se présente comme un partenaire stratégique fiable pour l’Italie, réussissant à « sécher » une route migratoire grâce à un dispositif coordonné ; de l’autre, elle reste incapable de retenir ses jeunes sur son propre sol, ni d’empêcher leur fuite massive vers l’Espagne. Un paradoxe qui met en lumière la difficulté de traiter la harga par le seul prisme sécuritaire, sans s’attaquer aux fractures socio-économiques qui alimentent le désespoir d’une jeunesse prête à tout risquer pour rejoindre l’autre rive.

Samia Naït Iqbal

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« L’odeur de la sardine » : polar et mémoire d’une guerre jamais finie

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L'odeur de la sardine

Dans L’odeur de la sardine, paru le 3 septembre 2025 chez Fayard, Serge Raffy, romancier et journaliste d’investigation, signe un roman à la croisée du polar et de l’histoire, qui plonge au cœur des traumatismes encore vivaces de la guerre d’Algérie. Avec une précision journalistique, il mêle enquête policière et exploration de la mémoire collective, dans un récit où passé et présent s’entrelacent de manière troublante.

L’histoire s’ouvre sur un crime énigmatique : l’exécution, en pleine nuit sur les quais de la Seine à Paris, de Charles Bayard, ex-patron de la police judiciaire. Un meurtre qui interroge : simple règlement de comptes ou affaire d’État ? Bayard portait un secret qui le hantait depuis ses années de service, un passé guerrier dont les cicatrices psychologiques restent intactes. Julien Sarda, ancien chef de la brigade criminelle de Paris, est chargé de l’enquête par le ministère.

Avec une équipe hétéroclite – de jeunes officiers de la DGSI et de la DGSE, un archiviste doté d’une mémoire d’éléphant et un conseiller ministériel aux allures inoffensives – il s’aventure dans un labyrinthe d’indices, de fausses pistes et de mémoires fragmentées.

Le roman alterne minutieusement les scènes de l’enquête policière et les retours sur le passé de Bayard. Raffy explore la complexité du personnage, solitaire et discret, dont les actions passées ont façonné le cours d’événements majeurs, tels que la traque des terroristes d’Action directe à Vitry-aux-Loges.

À travers cette approche, l’auteur ne raconte pas seulement une enquête : il revisite la mémoire de la guerre d’Algérie, en révélant ses traumatismes, ses non-dits et les séquelles qui traversent encore les consciences françaises et algériennes.

Dans son avant-propos, Raffy explique son choix du « conte de faits » : un récit hybride, entre fiction et réalité, qui permet de fouiller les zones sombres de la mémoire et d’explorer l’intimité des hommes confrontés à l’histoire. Loin de se limiter à la narration des événements historiques, le roman fait émerger la dimension psychologique et émotionnelle de la guerre. Il souligne qu’on ne revient jamais intact d’un conflit, et que la guerre d’indépendance algérienne continue de peser sur les deux rives de la Méditerranée, avec son cortège de culpabilité, de remords et de secrets.

Pourtant, derrière la noirceur et les blessures, Raffy fait percevoir des éléments positifs : la littérature devient un vecteur de transmission de la mémoire, et un outil pour faire face aux traumatismes.

Le roman met en lumière la résilience humaine, la capacité des hommes à chercher la vérité et à confronter leur passé. À travers le travail méthodique de Sarda et de son équipe, le lecteur découvre aussi l’importance de l’intégrité, du courage et de la persévérance, valeurs essentielles dans l’enquête comme dans la mémoire collective.

Le récit est également une réflexion sur la face sombre du gaullisme et les tensions franco-algériennes qui persistent dans les archives et les mémoires. Raffy rappelle que l’histoire n’est pas figée : elle se raconte, se transmet et se revisite à chaque génération. À ce titre, L’odeur de la sardine n’est pas seulement un roman policier : c’est un voyage au cœur des douleurs enfouies et des secrets qui façonnent encore notre présent.

Entre suspense, quête de vérité et exploration historique, le livre de Serge Raffy captive autant qu’il interroge. Il confronte le lecteur à des réalités que l’on préfère parfois oublier, mais propose aussi un chemin de compréhension et de réconciliation intérieure, rappelant que le passé, aussi douloureux soit-il, peut servir de socle pour construire une mémoire collective éclairée et partagée.

L’odeur de la sardine s’impose ainsi comme un roman policier et historique à la fois, brûlant d’actualité et profondément humain. Une lecture exigeante, qui met en lumière les blessures laissées par la guerre d’Algérie tout en valorisant la résilience, la mémoire et l’intelligence de ceux qui cherchent à faire la lumière sur les zones d’ombre de l’histoire.

Djamal Guettala

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