17 mai 2024
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Paris, une ville africaine !

 

N’en déplaise aux écolos de France et de Navarre, Paris est une ville africaine alors que Kigali, capital du Rwanda peut prétendre être la première citée au monde à devenir un patrimoine vivant et dynamique de l’humanité.

Paris peut rejoindre, enfin, le continent des gens les plus pauvres de la planète bleue avec ce retour des punaises de lit. La Lutèce gallo-romaine pourrait prétendre à devenir une périphérie complémentaire de Lagos, tandis que Kigali pourrait rêver qu’elle soit un jour le nouveau siège de la nouvelle ONU, puisque New-York compte déjà autant de rats d’égouts et de salubrité que l’ensemble des villes africaines.

Paris est une magnifique capitale « si vous parvenez à vous habituer aux rats… à l’odeur… et aux habitants », note Politico dans son édition du 6 octobre avant d’ajouter que «  les punaises de lit ne sont pas attirées par la saleté et la crasse. Nous aimons la chaleur et, eux, le sang ». Paris est atteinte de vampirisme où des êtres minuscules se promènent en toute démocratie dans les transports, les matelas et les lieux les plus intimes de la ville la plus visitée d’Europe.

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La saleté à Paris choque plus d’un. Il y a des rats partout. La présence déjà des milliers de pigeons dans la ville n’est pas un signe de quelque présage biblique faisant le bonheur de quelques quinquagénaires, mais une population qui a bien attiré de redoutables chasseurs diurne : les corbeaux. Paris finit par être atteinte par la poisse.

On redoute un retour au 14e siècle et la propagation de la peste bubonique qui a décimé près de la moitié de la population. Les rongeurs, en formant une réelle population libre et organisée au fond des entrailles parisiens tout comme le métro, seront certainement, un jour, une aubaine pour la population de la surface tout comme durant le siège de Paris (1870-1871) en devenant un aliment de base pour les habitants affamés.

Du haut de ses 400 mètres, la Tour Eiffel pourra ainsi apprécier une Seine tellement sale qu’une épreuve olympique a été vite annulée et où la baignade est interdite depuis un siècle, pour la simple raison qu’aux fortes pluies, les eaux d’égouts parisiens débordent après être rejetés dans ce qui n’est plus rivière, mis un véritable fleuve de bactéries fécales.

Londres, une consœur saxonne, s’inquiète à son tour et au Guardian (6/10/2023) de signaler qu’à Paris on brûle les bagages et son linge du lit « un moyen pour attiser les craintes d’infestation dans le monde entier ». Paris est assiégé par des sangsues nocturnes. L’organe de la gauche britannique est tombé sur Yacine, un enseignant d’école parisienne qui est très alarmé de ne plus pouvoir prendre le métro, ni aller au cinéma de crainte d’être en face de ces hématophages qui ont toujours fait le bonheur du cinéma d’horreur.

C’est au sud de la Corse que l’on comprend au mieux la psychose et l’anxiété face à ces petites bestioles, en lisant la livraison du Figaro du 6/10/2023, et dont la noblesse de porte-plume de la nouvelle Action française maurrassienne, évoque la décision des autorités sanitaires de l’Algérie de mettre en place des « mesures préventives contre toute propagation des punaises de lit après la multiplication de signalement en France, où vit une importante diaspora algérienne ».

Le même Figaro et en bon barrésien cette fois, glisse en chute que « des dizaines d’avions en provenance d’aéroports français atterrissent quotidiennement en Algérie, liée également à la France par des liaisons par ferry ».

Un indice bien vigilant afin de contenir l’idée que la seule contamination de l’Algérie par ses insectes nuisibles parviendrait du seul déplacement des Algériens vers leur pays en emportant dans leurs bagages les petites créatures. En fouillant au mieux sous les parquets de la rédaction droitière du canard, nous pourrions rappeler pour mémoire que Le Petit colon algérien du 3/8/1886 avait titré à sa une « les punaises devant le Conseil d’Etat » pour évoquer une histoire bien parisienne. On s’inquiéta vivement à cette époque dans la colonie Algérie de cette horrible invasion de punaises de lit. Ce sont des locataires de M. de Boismontbru, propriétaire, qui ont adressé une plainte à la commission des logements insalubres. La plainte signalait plusieurs chambres du 6e étage comme étant « infestées de punaises ».

Le propriétaire, en adressant sa réponse au préfet de la Seine, soutint que si dans une chambre ou deux il se trouvait des punaises, « la faute n’en pouvait être attribuée qu’aux locataires, ceux-là qui se plaignaient ». Avant leur arrivée dans la maison, il n’existait aucune trace de punaises, soutient le propriétaire. Le Conseil d’Etat a finalement tranché en faveur de ce dernier en indiquant que «  la maison du sieur de Boismontbru ne constitue pas une cause d’insalubrité dans le sens où il est exigé de lui d’entamer des travaux d’assainissement dans l’immeuble en question ».

Vingt-deux ans après, on continue, dans la même colonie à s’inquiéter de la recrudescence de ces insectes à Paris. Et c’est au Libéral du 11/6/1908 paraissant à Oran d’annoncer que sur le Journal de la santé, il paraît que les piqûres de punaises sont excellentes contre des rhumatismes et cette croyance est fort ancienne, sinon répandue. C’est une marquise douairière habitant un château de noblesse atteinte de goutte et de rhumatismes qui demanda que l’on lui procure les punaises qui n’existaient pas au château. On lui procura en ville, un vieux lit en bois bien garni de punaises et, pendant toute sa vieillesse, la bonne dame, couchée dans sa ménagère, est persuadée qu’elle devait la santé à toutes les morsures de punaises qui lui étaient devenues peu douloureuses.

C’est aussi dire que toute l’attention qui a été soutenue durant la colonisation, sur le Paris des punaises mériterait l’éclosion d’une littérature de Cimicidea.

Mohamed-Karim Assouane, universitaire.

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