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Plusieurs milliers de Kurdes manifestent à Paris

Kurdes à Paris
Manifestation de Kurdes à Paris

Au lendemain de la fusillade qui a fait trois morts et trois blessés, plusieurs milliers de Kurdes et leurs soutiens ont manifesté à Paris. La garde à vue du suspect a été prolongée samedi 24 décembre et le parquet de Paris a ajouté le mobile « raciste » à l’enquête.

Samedi midi, plusieurs milliers de personnes ont rendu hommage aux trois victimes et aux trois autres blessés lors de la fusillade qui s’est déroulée près d’un centre culturel kurde la veille. Dans la foule, de nombreux manifestants agitaient des drapeaux du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ou à l’effigie de trois militantes kurdes assassinées en janvier 2013 à Paris.

Des violences ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre en marge du rassemblement organisé samedi à Paris. Plusieurs voitures ont été renversées, dont au moins une incendiée, et des poubelles brûlées sur le boulevard du Temple, près de la place de la République. Les forces de l’ordre, visées par des jets de projectiles, ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes.

Dans la communauté kurde, très présente dans le quartier de la capitale touché par l’attaque, la colère s’est mêlée à l’émotion. De violents incidents avaient déjà éclaté vendredi entre les forces de l’ordre et membres de la communauté qui ont évoqué un acte « terroriste » et mis en cause la Turquie.

Motivation raciste

Le principal suspect de la fusillade qui a tué trois personnes et blessé trois autres vendredi dans le Xe arrondissement de Paris est, lui, toujours en garde à vue, qui a été prolongée. Durant ses échanges avec les forces de l’ordre, le retraité français de 69 ans a affirmé à un policier avoir agi parce qu’il était « raciste ». Le parquet de Paris a par ailleurs annoncé que le « mobile raciste des faits » a été ajouté à l’enquête ouverte pour assassinats, tentatives d’assassinats, violences avec arme et infractions à la législation sur les armes.

Pourquoi les termes “Kurde” et “Kurdistan” hérissent-ils autant le poil en Turquie ?

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À nos confrères de BFM TV, le porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, Agit Polat, a exprimé sa conviction qu’il s’agit là d’un acte terroriste et politique dirigé contre la communauté kurde : « Nous les militants kurdes qui luttons en France pour les intérêts du peuple kurde, pour la cause kurde, pour la reconnaissance fondamentale des droits du peuple kurde, nous sommes évidemment pris pour cible par la Turquie, par Erdogan, comme cela a été le cas le 9 janvier 2013 lors du triple assassinat des militants kurdes (…) pour nous, il n’y a aucun doute que ce sont des assassinats politiques orchestrés par la Turquie », explique Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France sur BFMTV.

Parmi les trois victimes figurent Emine Kara, une responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, selon le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F). Elle avait fait une demande d’asile politique « rejetée par les autorités françaises », selon le porte-parole du mouvement, Agit Polat. Les deux autres hommes décédés sont Abdulrahman Kizil, « un citoyen kurde ordinaire » qui fréquentait « quotidiennement » l’association, et Mir Perwer, un artiste kurde reconnu comme réfugié politique et « poursuivi en Turquie pour son art », selon le CDK-F.

La piste de l’attentat terroriste écartée

La piste d’un attentat terroriste a été écartée à ce stade des investigations, suscitant l’incompréhension et la colère du CDK-F. « Le fait que nos associations soient prises pour cible relèvent d’un caractère terroriste et politique », a déclaré Agit Polat après sa rencontre avec le préfet de police.

Le suspect, qui fréquentait un stand de tir, a « voulu s’en prendre à des étrangers » et « manifestement agi seul », avait estimé vendredi le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a ajouté qu’il était inconnu des services de renseignements, mais pas de la justice. Mis en examen depuis décembre 2021, il est soupçonné d’avoir blessé à l’arme blanche des migrants sur un campement à Paris et d’avoir lacéré leurs tentes. Après un an en détention provisoire, il a été remis le 12 décembre en liberté, comme l’exige la loi française, et placé sous contrôle judiciaire, selon la procureure.

Il a en outre été condamné en 2017 à six mois de prison avec sursis pour détention prohibée d’armes et, en juin dernier, à douze mois d’emprisonnement pour des violences avec armes commises en 2016. Il a fait appel de cette condamnation.

Avec agences

 

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