24 avril 2024
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Pomme de terre et féculents : des manques récurrents !

REGARD

Pomme de terre et féculents : des manques récurrents !

Souvenirs, souvenirs ! À Alger, jusqu’à la fin des années 1970, la plupart du temps nous n’avions pas besoin d’aller au marché pour nous approvisionner en éléments nutritifs essentiels que la Mitidja continuait de produire à profusion après le départ des colons.

La pomme de terre, il n’y avait qu’à tendre l’oreille pour entendre les marchands ambulants vendre leurs produits à la criée sur le trottoir d’en face. Qui, parmi les sexagénaires, ne se souvient pas des fameux : « a yew el-batata, tlata kilou b’3echrine » ! « Ecchina r’b3a kilou b’3echrine » … « E’dela3 b’tabaa » …jusqu’à la sardine que l’on bradait sous nos fenêtres dès les premières heures de la matinée.

C’était du temps de la baraka. Ces années pendant lesquelles nos 450 DA de bourse étaient quasiment équivalents au SMIG de l’époque. 

Que s’est-il passé pour que du jour au lendemain les choses se soient mises à empirer ? 

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Nous sommes au début des années 1980, sous l’ère Chadli. Un printemps particulièrement caniculaire avait fait en sorte que les récoltes de pomme de terre n’étaient pas en mesure de satisfaire une demande toujours croissante. Une flambée des prix s’en était suivie. 

Panique au sommet du gouvernement Abdelghani (le premier ministre qui s’était rendu à El-Asnam à la suite du tremblement de terre d’octobre 1980, en chapeau melon (et peut-être bien en bottes de cuir) qui lui donnait des allures d’Arsène Lupin. Conseil des ministres pour l’occasion. Pour faire face à cette pénurie d’un produit local, on décide de recourir à l’importation pour casser les prix. Résultat, le pauvre fellah s’en est trouvé atteint de plein fouet. Et d’une année sur l’autre, le cycle infernal de la cause et de l’effet s’en trouvait amplifié : production insuffisante, on importe ; le fellah se décourage, il baisse sa production…et ainsi de suite…

C’était en ces temps-là qu’en haut lieu, on nous promettait un « avenir meilleur », le slogan de l’équipe à Chadli. Un slogan en trompe l’œil que le génie populaire avait vite fait de transformer en « Pour un avenir meilleur, il faut partir ailleurs ! ».

C’était en ces temps-là qu’on a commencé à nous noyer dans de faux problèmes. Pour nous donner l’illusion qu’en haut lieu ca bossait dur, nos ministres penchaient sur des problèmes si coriaces qu’Einstein lui-même en aurait perdu la tête, comme celui de l’arabisation des noms de nos villes : ainsi, Alger ne devait plus s’appeler Alger, mais Aldjézira ; Oran, Wahran ; Constantine, Qasentina…etc.

Et la JSK s’était soudainement transformée en JET (Jeunesse électronique de Tizi-Ouzou), ce qui ne l‘empêchât pas de continuer d’occuper les sommets du football algérien. Comme quoi, la dent du pouvoir contre tout ce qui rime avec Kabylie ne date pas d’aujourd’hui.

On le voit donc, la médiocratie qui règne au sommet ne date pas d’aujourd’hui non plus. C’est quand-même bizarre que c’est au moment où la pomme de terre se fait rare qu’on essaie de nous baratiner encore une fois avec cette histoire d’arabisation de l’administration. 

Au vu de ces similitudes et de ces problèmes récurrents, il faut croire que c’est d’outre-tombe que nos honorables ministres reçoivent les instructions de la part de ceux qui les ont précédés. Allez savoir !

Auteur
Kacem Madani

 




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