25 avril 2024
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Procès de l’attentat contre « Charlie » et appel à la solidarité des démocrates

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Procès de l’attentat contre « Charlie » et appel à la solidarité des démocrates

«Il n’y a pas de limites à l’humour qui est au service de la liberté d’expression car, là où l’humour s’arrête, bien souvent, la place est laissée à la censure ou à l’autocensure. » Cabu

Certains proches des victimes de l’attaque meurtrière du 7 janvier 2015 contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo ont appelé vendredi à ne « pas avoir peur » face à la menace djihadiste. Ils ont même dit leur satisfaction de voir que le procès des attentats ait pu se tenir parce qu’il est nécessaire pour combattre le terrorisme islamiste où qu’il se trouve et se battre pour la liberté.

La veuve du dessinateur Tignous, Chloé Verlhac, tué par les Kouachi, a martelé le fait que « si on a peur, ils ont gagné. Alors, on n’a pas peur, on est là, pour dire qu’ils ne sont pas morts pour rien. Il faut dire qu’on a banalisé le mal. La violence engendre de la violence. Comment fait-on maintenant pour que ce cercle s’arrête ? J’ai besoin, moi, ici, devant cette cour, d’entendre les mots de laïcité, de fraternité », a encore répété Chloé Verlhac.

« Les gens de Charlie, je suis avec eux dans leur combat », avait assuré auparavant le fils de l’économiste et écrivain Bernard Maris, tué dans l’attaque islamiste. De mon côté, je continuerai à me battre à ma manière, c’est-à-dire en souriant, en continuant à me lever pour rire. Il ne faut pas avoir peur, il faut continuer à vivre, à rigoler, pour vivre libre », a insisté le jeune homme. Figure respectée dans le champ économique, Bernard Maris fait partie des dix personnes tuées par les frères Kouachi dans l’attentat contre Charlie.

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Sa mort, à l’âge de 68 ans, avait suscité de nombreuses réactions dans le monde universitaire et médiatique en France. « C’était quelqu’un de très distrait, qui était dans la lune », a raconté devant la cour son fils, en racontant son amour et sa « fascination » pour son père. Un portrait complété à la barre par la fille de l’économiste.

« Mon père était un être profondément vivant, généreux, protecteur », a-t-elle déclaré. « On ne peut pas perdre quelqu’un comme ça, on ne peut pas perdre son père dans ces conditions-là », a lancé la jeune femme, avant de confier, la voix totalement brisée par l’émotion et le désarroi qui est le sien lorsqu’elle repense à l’attentat. « Je pense qu’il a eu peur, ça fait tellement mal d’imaginer cette terreur. », a-t-elle déclaré.

Alors que se tient jusqu’au 10 novembre le procès de l’attentat qui avait fait 12 morts le 7 janvier 2015, la directrice des ressources humaines de l’hebdomadaire satirique, Marika Bret, a annoncé en début de semaine avoir été exfiltrée de son domicile en raison de menaces jugées sérieuses. Dans une interview à l’hebdomadaire Le Point, elle a signalé « un niveau de haine hallucinant autour de Charlie Hebdo ».

«A la suite de la republication des caricatures dans son numéro du 2 septembre 2020, Charlie Hebdo est à nouveau menacé par des organisations terroristes. Des menaces qui constituent une véritable provocation en plein procès et vont bien au-delà de Charlie puisqu’elles visent aussi tous les médias et même le Président de la République », déplore Riss le directeur de Charlie Hebdo, dans une déclaration à l’AFP.

Un texte commun, en signe de solidarité avec l’hebdomadaire satirique, a été publié par un grand nombre de journaux français. « Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales.

Des États exercent des pressions sur des journalistes français coupables d’avoir publié des articles critiques », peut-on lire dans ce texte intitulé « Ensemble, défendons la Liberté ». « Nous avons besoin de vous. De votre mobilisation. Du rempart de vos consciences. Il faut que les ennemis de la liberté comprennent que nous sommes tous ensemble leurs adversaires résolus, quelles que soient par ailleurs nos différences d’opinions ou de croyances », appellent les signataires.

Du rempart de notre conscience en tant qu’algériens ayant subi le même terrorisme, il nous revient de nous lever comme un seul homme pour contrer à tout jamais cette idéologie mortifère qui n’hésite pas à enlever la vie des femmes et des hommes pour un simple dessin.
 

Auteur
Kamel Bencheikh, écrivain

 




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