22 novembre 2024
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Le site 360 falsifie l’histoire de l’Algérie

Le décès de la veuve d’Ali Zamoum, Yahi Louiza, a été une occasion pour le site 360 de revisiter l’histoire de la déclaration de Novembre 1954 à sa sauce.

L’article publié le 4 avril à 16h27 est un cas d’école en matière de falsification de l’histoire nationale. Nous apprenons par cette bafouille truffée de fautes, rédigée par un certaine Ania B., que c’est Houari Boumediene avec Didouche Mourad qui a été le rédacteur de la déclaration du 1er Novembre 1954. Et pourquoi pas Ibn Badis pendant que nous y sommes ? Si Didouche Mourad fait partie des six premiers dirigeants de la révolution, tout le monde sait que Houari Boumediene n’a joué aucun rôle dans le déclenchement de cette dernière, encore moins concernant la rédaction de la déclaration du 1er Novembre. Jusqu’à 1955, il était encore un inconnu vivant au Caire.

« Dans son livre « Thamurth Imazighen – Terre des hommes libres », Ali Zamoum raconte comment Karim Belkassem lui a remis le premier communiqué, rédigé par Boumediene et Didouche, pour l’imprimer sur une machine à écrire confiée par le journaliste Mohamed Lachachi. ». Voilà ce que nous pond comme récit cette journaliste. Si ce n’est pas de l’ignorance (et là l’auteur n’a rien à faire dans un journal), c’est de la pure réécriture de l’histoire comme l’a si justement souligné le site diasporadz. Ce site qui a levé ce gros lièvre rappelle en effet quelques éléments d’histoire que notre rédacteur a sérieusement malmenés.

Evidemment, Ali Zamoum n’a jamais écrit cette contrevérité. C’est lui faire offense que de lui faire dire ce genre d’énormités. Si on accorde au scribouillard de cet articulet le bénéfice de l’ignorance, on peut supposer qu’elle n’avait pas pris la peine de le lire. 

Passons sur les erreurs de noms, puisque Krim Belkacem, tout aussi signataire des Accords d’Evian et grand dirigeant de la Révolution qu’il était, est devenu par la science de notre gratte-papier Karim Belkassem.

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Si la « journaliste » avait pris juste la peine de consulter la fiche Wikipedia, elle aurait pu s’épargner de tels mensonges. Voici ce qui y est écrit : « Fin octobre 1954, Ali Zamoum reçoit de Krim Belkacem un texte, préparé par Mohamed Boudiaf et Mourad Didouche, qu’il devait « reproduire à des milliers d’exemplaires » après avoir été dactylographié par le journaliste Mohamed El Aïchaoui: c’était la Proclamation du 1er Novembre. Le texte a été tiré à Ighil Imoula, qui fut ainsi le premier village à entrer en guerre contre l’occupant français. Au maquis, le lendemain du tirage de la Proclamation, Ali Zamoum sera arrêté en février 1955 à l’issue d’un accrochage dont a réchappé un groupe de résistants, pami eux, les deux futurs colonels Ouamrane et Si Salah. »

Autrement, si cette source est compliquée à trouver ou peu fiable, de nombreux livres disponibles en librairies racontent cet épisode de la lutte de libération nationale.

Comment un site qui se pique d’avoir une très grande audience se laisse-t-il aller à une aussi grave falsification de l’histoire nationale ? Sous prétexte de rendre hommage à cette vénérable femme qu’est Yahi Louiza, le site 360 s’est prêté à une entreprise d’insulte de tous ceux qui ont contribué à l’écriture et l’impression de la déclaration du 1er Novembre 1954.

Il est manifeste que le chemin vers l’écriture de la véritable histoire de l’Algérie est encore long. Cette ancienne moudjahida qui veillait sur la machine à écrire ayant permis l’impression de la célèbre déclaration comme le feu sacré, méritait mieux que ce traitement.

Sans doute que les gardiens du temps que sont les dirigeants du ministère du Moudjahidine, si chatouilleux sur le récit national vont se réveiller de leur sieste ramadhanesque pour s’indigner. Espérons-le.

Sofiane Ayache

2 Commentaires

  1. « … les dirigeants du ministère du Moudjahidine, si chatouilleux sur le récit national vont se réveiller de leur sieste ramadhanesque pour s’indigner ». S’indigner? Qui vous dit que Mme Ania B n’ait pas reçu leur aval avant de publier son article (pour rester poli)? Il faut bien inventer, coûte que coûte, à H. Boumediene et à ses amis vacanciers d’Oujda un rôle, prépondérant de préférence, dans le déclenchement et la conduite de la Révolution. La falsification de l’histoire de l’Algérie ne date pas d’aujourd’hui. Quand on élève au rang de haute résistance un acte de capitulation avec armes, bagages et toute la smala, il n’y a pas de limites à la falsification. M. Goudjil, tout président du Conseil de la nation qu’il est, n’a-t-il pas déclaré à la télévision que le Qatar avait apporté une aide précieuse à la révolution algérienne alors que ce pays n’existait même pas en tant qu’état souverain avant septembre 1971. Je vous le dis, en matière de falsification de Histoire, avec ces gens-là the sky’s the limit!

  2. Honnêtement je ne pense pas à la falsification ; il est fort probable que la « journaliste  » avait bâclé son travail et à pris ses pseudo connaissances pour des certitudes
    Comme tous les anesgeriens à commencer par teboun ils disent n importe quoi
    L’ignorance drs mots justes engendre des maux
    Il faut avoir côtoyer les anesgeriens dans le cadre professionnel pour mesurer l étendue des degats

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