Dimanche 26 novembre 2017
Quel monde pour les générations futures ?
Plus de 15.000 scientifiques représentant 184 pays ont publié il y a une dizaine de jours une tribune intitulée «Avertissement à l’humanité» dans la revue biologique américaine «Bio Science» dans laquelle ils ont souligné les risques environnementaux encourus par notre planète. «Il sera bientôt trop tard de dévier de notre trajectoire vouée à l’échec et le temps presse», ont-ils averti sur une note alarmiste.
Bien entendu, cette élite universelle pointe du doigt l’aggravation ces 25 dernières années des principaux indicateurs de l’état de santé de la Terre. Rien qu’en ce 2017 par exemple, environ 41 milliards de tonnes de CO2 sont émises au niveau planétaire ! Énorme ! Soit 2% de plus qu’en 2016 alors que ces émissions ont relativement stagné depuis 3 ans.
Le danger écologique est là mais les grandes puissances mondiales, à leur tête les USA, semblent vouloir regarder ailleurs. La déconstruction de la biodiversité, la raréfaction des sources d’eau, la déforestation, le dépérissement de la vie marine, la fonte inquiétante des glaces aux pôles nord et sud, le réchauffement climatique, les déplacements forcés de populations dues à la sécheresse et aux calamités naturelles, etc., sont autant de conséquences de leur acharnement industriel effréné.
Il paraît que la clôture le 18 novembre dernier de la COP 23 à Bonn en Allemagne après 15 jours de négociations n’a pas été à la hauteur des attentes des écologistes. Car, après le choc provoqué par le retrait américain de l’accord de Paris sur le climat, la Chine, premier pollueur mondial, aurait augmenté son usage du charbon de 3%, du pétrole de 5% et du gaz naturel de 12%. Quant à la France, pourtant organisatrice en 2015 de la COP 21, elle aurait annoncé récemment sa décision de reporter à 2030 l’objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité, une mauvaise nouvelle pour tous les écolos ayant cru au slogan «Make our planet great again» (Rendons sa grandeur à notre planète) d’Emmanuel Macron, lancé en écho à celui de Trump «Make America great again»! Et pourtant l’expérience a montré que la réduction progressive du trou dans la couche d’ozone est imputable en grande partie au protocole de Montréal, voté en 1987.
Côté pays émergents, presque rien de plus positif aussi, hélas! L’Inde compte parmi les pays du BRICS les plus affectés par le pic de la pollution. A la capitale New Delhi, ce pic-là équivaut pour l’organisme, d’après certains spécialistes, à 45 cigarettes fumées par jour ! Ainsi, entre 10.000 à 30.000 personnes meurent chaque année suite aux maladies cardio-vasculaires et pulmonaires, asthme, cancer, etc. Cette mégapole de 17 millions d’habitants étant d’ailleurs classée 11ème en la matière, loin devant Pékin 57ème. Depuis plus d’une semaine, les médias ont rapporté que ses habitants suffoquaient sous une pollution aux particules fines (1000 microgrammes pour 1 mètre cube, soit 40 fois le taux maximum fixé par l’O.M.S). Une catastrophe ayant poussé un responsable local à comparer la ville à «une chambre à gaz».
Bref, à toutes ces considérations sur le climat dans le monde s’ajoute ce témoignage accablant d’un enfant fidjien de 12 ans qui a raconté devant les délégations de la Cop 23 comment son village aurait été rayé de la carte géographique suite au passage en 2016 du «cyclone Winston» sur cette île du Pacifique. C’est dire que notre planète «fragile» est au bout du gouffre !