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dimanche 17 août 2025
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Rachid Nekkaz, le trublion de la politique

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Il est sans doute l’un des personnages politiques les plus clivants, les plus insaisissables et pourtant les plus cohérents dans leur déraison calculée. Trublion, Rachid Nekkaz n’est ni un idéologue classique, ni un militant de formation. Il est d’abord un corps en mouvement, une voix amplifiée par les réseaux, un homme qui a décidé de bousculer les règles du jeu, quitte à en sortir brûlé.

Mais un homme seul qui a cru trop à sa popularité et aux effets de ses discours. Très vite, il a été rattrapé par les réalités algériennes. Dans Mon combat contre la dictature algérienne (Max Milo, 2022), l’ancien candidat à tout – de la présidentielle française à la libération symbolique du peuple algérien – revient sur un parcours unique en son genre. Ce livre, loin de se limiter à une autobiographie militante, est une fresque humaine et politique, portée par un récit souvent poignant, parfois chaotique, mais toujours sincère.

L’histoire commence avec un pacte filial, scellé au chevet de son père mourant : « Fais quelque chose pour l’Algérie. » Une phrase qui va bouleverser le destin de ce Franco-Algérien, philosophe de formation, homme d’affaires autodidacte, provocateur médiatique devenu, contre toute attente, l’un des visages du Hirak.

Une politique incarnée, pas calculée

Nekkaz n’a jamais appartenu à une école, à un courant, à une ligne idéologique. Il est sa propre école, faite d’improvisation assumée, de coups d’éclat spectaculaires, de fidélité à quelques principes : la liberté, la dignité, la justice. Ce sont ces trois idées qui l’ont poussé à renoncer en 2013 à sa nationalité française pour se conformer à la Constitution algérienne, dans l’espoir – vite déçu – de se présenter à la présidentielle de 2014. Un acte lourd de conséquences, mais révélateur de sa logique interne : être en règle pour mieux briser les règles.

Le récit de ses 443 jours de prison, de ses mobilisations contre les biens mal acquis, de ses marches à travers les wilayas, ou encore de son combat pour le droit des femmes à disposer de leur corps, dessine une trajectoire d’engagement sans équivalent. Là où d’autres négocient, s’adaptent, rentrent dans le rang, lui a préféré le tumulte, le risque, l’outrage parfois, mais avec une volonté farouche de rester libre, jusqu’au bout.

Un homme seul face à la machine

Ce que montre surtout le livre, c’est la solitude de l’engagement en contexte autoritaire. Ni encadré, ni sponsorisé, Nekkaz s’est fait une place à coups de vidéos postées sur Facebook, de meetings improvisés dans les villages, et d’actions de terrain menées souvent à ses frais. Ce n’est pas un opposant au sens classique du terme. C’est un empêcheur de tourner en rond, un agitateur public qui sait que son plus grand pouvoir n’est pas de conquérir le pouvoir, mais de forcer celui-ci à se dévoiler. Il a cru à son destin national.

Son arrestation, sa détention sans procès équitable, et sa résidence surveillée prolongée – aujourd’hui encore floue dans ses modalités – ont renforcé sa stature. Non pas comme leader charismatique incontesté, mais comme symbole vivant d’une Algérie qui veut briser le plafond de verre, qui ne supporte plus que des figures indépendantes soient neutralisées, exclues, effacées.

Il est vrai toutefois que depuis la grâce présidentielle dont il a bénéficié, on ne l’entend plus pourfendre le régime ni évoquer la lamentable situation des droits humains et des libertés en Algérie. Il estime sans doute qu’il a donné sa part.

Entre grandeur et démesure

Lire Rachid Nekkaz, c’est aussi mesurer ce que peut produire un individu porté par un mélange de culot, de conviction, et de démesure. Il agace, il séduit, il divise. Mais il oblige à penser. À penser l’Algérie autrement : non pas à travers des sigles, des clans, des traditions figées, mais par la force d’un récit personnel mis au service du collectif. On ne sait pas s’il ira jusqu’au bout, s’il survivra politiquement à l’usure ou à l’oubli. Mais une chose est sûre : il a déjà laissé une empreinte, peut-être désordonnée, peut-être imparfaite, mais inoubliable.

Et dans un pays où les figures libres sont souvent vite brisées, cela relève déjà d’un exploit.

Mourad Benyahia

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5 Commentaires

  1. Sincerement je ne m’attendais pas à trouver sur ce site un plaidoyer très positif sur cet enurgumene chapeau Mourad ben Yahia vous avez frappé fort certes vous avancez quelques critiques très mesurées notamment sur son soutien à « ami tebboune «  c’est l’exemple parfait du populiste il ne peut pas s’exprimer deux minutes sur une vidéo sans parler de lui dans son délire il va jusqu’à affirmer que c’est lui qui a donné l’idée d’un plan b aux responsables sénégalais lors des dernières élections présidentielles reprenant son idee qu’il a mis en application en Algérie de vouloir presenter son cousin à sa place et bien sur qui n’a pas marché phase qui s’est transformé en canular …oh bien sur vous allez me repondre il draine derrière lui des jeunes qui sont sans espoir pour certains et qui sont Pres à suivre n’importe qui un peu de religion beaucoup de nationalisme étroit et le tour est joué …Helas

    • Non,mister Elbouri! L’article est on ne peut plus objectif et honnête…Vous pouvez ne pas etre d’accord avec Nekkaz, c’est votre droit, mais vous ne pouvez nier son extraordinaire courage et son engagement sur le terrain…Les faits…tous ses faits plaident pour lui et ils sont tout aussi têtus que le personnage…Dire le contraire n’est que dénigrem et mensonge.

  2. Un seul mot symbolise cet énergumène : »Escroc « .
    Ce n’est pas lui qui chantait les louanges de 3amou teboune il y’a de cela pas si longtemps ?
    Un casier judiciaire bien garni, un zig qui a profité de la détresse des migrants en louant des  » logements  » insalubres.
    Un homme qui réglait les amendes des 404 bachées !
    Un zig avec la nationalité us, en plus.

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