3 novembre 2024
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« Tazemmurt tcudd s akal-is » ou l’indicible histoire de l’insurrection de 1871

Roman

« Tazemmurt tcudd s akal-is » ou l’indicible histoire de l’insurrection de 1871

Belkacem Meghzouchene vient de publier Tazemmurt tcudd s akal-is aux éditions Achab.

Le jeune auteur vient de signer là un roman épique en langue kabyle. « Tazemmurt tcudd s akal-is » (L’olivier ancré à sa terre) est un roman historique qui relate la formidable insurrection de 1871 en Kabylie. Belkacem Meghzouchene a voulu rappelé la violence inouïe qui a caractérisé la répression de cette insurrection considérée comme la dernière après la conquête de l’Algérie.

« Les Algériens ont cru le moment propice pour prendre les armes, dérisoires fussent-elles, contre l’occupation coloniale, profitant de la débâcle française contre les Prussiens. Trois colonnes militaires avaient été mobilisées pour avorter l’insurrection dans l’œuf, sous la houlette des généraux Saussier, Lallemand et Cérez. Du côté algérien, les Mokrani des Béni Abbas lancèrent les premiers assauts dans les Bibans, joints plus tard par Cheikh Aheddad et ses deux fils Mohand et Aziz dans la vallée de la Soummam, et Ali Oukaci dans le versant nord du Djurdjura. Mohamed El Moqrani sera tué trois mois après dans Ouled Souflet, et son frère Boumezrag prit la relève », nous a confié l’auteur. Comme le rappelle le jeune romancier, les forces armées coloniales ont répondu avec une brutalité primaire pour faire toute volonté de révolte des Algériens.

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Viols, exécutions sommaires, déportations, incendies des récoltes et champs, destruction des villages,… La Kabylie vécut sous la loi du fer et du feu. 

En dépit de leur grand courage, les révoltés kabyles ne faisaient pas le poids devant l’armada militaire des maréchaux français. Ils se résignèrent alors sous le rouleau compresseur de l’armée française à déposer les armes. Durant l’été 1871, les Aheddad et Oukaci et autres chefs se rendirent.

Traduits devant les cours d’assises de Constantine en 1873, les jugements furent déportations en Nouvelle Calédonie. Néanmoins, Cheikh Aheddad, octogénaire mourut à la prison de Koudia à Cirta. Ses deux fils, eux, sont déportés.

Plusieurs dizaines de chefs qui ne revirent, pour certains d’entre eux, jamais le pays natal que ce roman raconte. Plusieurs réussirent à s’évader de Nouméa. D’autres y moururent. Les plus chanceux bénéficièrent d’une amnistie vingt ans après la déportation et l’arrachement à leur terre. C’est ce long chant d’exil que le romancier nous raconte dans ce livre.

« J’ai soulevé dans le roman les divergences entre Cheikh Aheddad et Cheikh Mohand Oulhocine. Ce dernier s’opposa à la révolte sans en avoir assez de moyens pour tenir tête et balle à la France. « Comment un lézard peut-il défier un monstre », s’indignait le saint poète de Michelet. Cheikh Aheddad le médisait, par représailles », explique Belkacem Meghzouchene.

Tazemmurt tcudd s akal-is est un roman écrit avec cœur. Il donne une photographie de l’innommable misère qui a suivi la colonisation sur les montagnes kabyle.

L. R.

Bio de Belkacem Meghzouchene

Né le 18 octobre 1979 à Aït Hamsi (Ain El Hammam, T.O.)

Diplômé de l’USTHB en génétique et biochimie moléculaires.

Œuvres publiées:

2010: roman en anglais: « Sophia in the White City », Éditions l’Odyssée, Tizi Ouzou

2013: roman en anglais: « The overcoat of Virginia », Éditions Édilivre, France.

2013: recueil de poèmes en anglais:  » Rafflesia », Éditions Édilivre, France.

2016: roman en arabe: » المحروسة لا تشبه غرناطة « (Casbah ne ressemble pas à Grenade), Éditions Dar El Qods , Oran

2017: roman en tamazight: « Tazemmurt tcudd s akal-is », Éditions Achab, Tizi Ouzou.

 

 

Auteur
La rédaction

 




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