Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a accordé ce lundi 19 mai une audience à l’écrivain Mohammed Moulessehoul, connu sous le nom d’auteur de Yasmina Khadra.
Cette audience intervient dans une séquence politique particulière. Un autre grand auteur algérien, Boualem Sansal est condamné à 5 ans de prison pour des déclarations qu’il a faites concernant les frontières algériennes.
Un autre auteur, Kamel Daoud, prix Goncourt, est sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice algérienne.
Auteur prolifique, Yasmina Khadra a été récompensé, en janvier dernier, par le prix Pepe Carvalho, un prix littéraire qui récompense les écrivains pour l’ensemble de leurs œuvres
En novembre 2020, Yasmina Khadra écrivait, entre autres, dans un texte puissant ceci : « Certes, il y a mille aberrations dans le quotidien des Algériens, mille raisons d’être en colère, en souffrance, en ébullition. Cela, nous le savons tous. Mais nous sommes obligés d’aller de l’avant contre vents et marées. Nous n’avons pas d’autres choix. Le monde change. L’Algérie doit changer avec. Pour SA SURVIE. Car le monde de demain s’annonce farouche et sans quartier pour les peuples distraits. »
Qu’est-ce qui a changé depuis ? Peu de choses malheureusement.
Réservé sur la situation en Algérie, Yasmina Khadra a gardé le silence sur ces deux affaires. Cette audience que lui a accordée le chef de l’Etat pourrait être vue comme un message en direction des deux autres écrivains algériens.
Nous formulons le vœu que l’écrivain ait réussi à glisser à l’oreille du chef de l’Etat ses quatre vérités.
Yacine K.
« Car le monde de demain s’annonce farouche et sans quartier pour les peuples distraits. » Et encore plus pour les présidents distraits à l’image de 3amak Tebboune. Et pour vous paraphraser, je dirais que le monde de demain s’annonce farouche et sans quartier pour les écrivains qui préfèrent regarder ailleurs pendant que leurs concitoyens et leurs pairs endurent les affres de l’arbitraire. Solidarité, le récipiendaire du dernier prix Pepe Carvalho va-t-il enfin écrire ton nom? Ne dit-on pas que l’espoir fait vivre? Alors, espérons! Peut-être bien que …!
Quel scoop! Qui se ressemblent s’assemblent !