Le régime algérien, depuis Boumediene jusqu’à Tebboune, a toujours été l’escale de tous les dictateurs sur cette terre. C’était pour le compte du non alignement, du progressisme, du tiers-mondisme, de l’anticolonialisme et, ne rigolez pas, du socialisme.
Ils les cherchent, ils les reniflent, les débusquent et s’agrippent à eux. C’est l’une de leurs plus grandes propagandes pour le maintien au pouvoir.
Hélas, la majorité des Algériens suivent cette propagande. Ils ne la plébiscitent pas seulement, ils la sacralisent au nom de leur prétention à rayonner dans le monde, une illusion qui a toujours été la certitude de leur malheur.
Tebboune est l’ami de Poutine. Les médias algériens nous ont servi cette soupe pendant de longs mois avant l’échec de l’entrée aux Brics. Les Algériens courent derrière lui pour soutenir un épouvantable dictateur qui musèle la presse et assassine les opposants dans des conditions effroyables. N’a-t-il pas rasé Grozny, la capitale tchétchène Et fait bien plus… ?
Mais les Algériens ne sont pas si fous que cela, ils ne font pas la queue aux portes du consulat des Soviets, ni n’y placent leur argent, ni s’y précipitent en bateaux, au risque de leur vie. Pas plus qu’ils n’inscrivent leurs enfants dans les universités russes. Cela se faisait du temps de Boumediene par besoin de bénéficier d’une bourse et de bonnes conditions. C’était même le lieu de formation des futurs officiers de l’armée.
Ainsi, Tebboune a changé de logiciel pour un temps. Il se précipite pour rencontrer le Président américain, Joe Biden (81 ans). Incontournable dans ce sommet des riches. Il quémande un rendez-vous qu’il n’était pas sûr d’obtenir et fait des courbettes.
C’est que Tebboune n’est pas fou lui aussi. Il a presque réussi hier en échangeant quelques mots anodins au détour de la fin du raout officiel. C’est bon pour l’image ! La sienne que les médias algériens reprendront pour gaver les téléspectateurs d’une tapage médiatique à la Potemkine.
La propagande d’un ralliement aux BRICS, c’est pour les crédules qui les perpétuent mais les sous, c’est le diable qui est la bonne porte. Cela a toujours été ainsi depuis notre enfance.
Il rencontrera le Pape pour lui signifier combien l’Algérie est soucieuse de protéger et de promouvoir les lieux de cultes catholiques en Algérie et leurs adeptes. Il le rassurera de son grand souci de préserver la liberté du culte et des langues et cultures auxquelles il est très attaché. La réalité est pourtant tout autre en Algérie.
C’est ainsi depuis 62 ans, pourquoi voulez-vous que cela change, tout le monde y trouve son compte.
Tout le monde ? Oui, sauf les opposants politiques, les femmes, les Kabyles, les catholiques et les libertés. C’est peu de chose et peu de monde, pourquoi devons-nous nous offusquer de la rencontre de Tebboune avec notre grand ennemi, celui que nous combattons au non de notre dignité et de notre liberté ?
Boumediene Sid Lakhdar