18 avril 2024
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Trois auteurs algériens à découvrir ou à redécouvrir absolument

Kateb Yacine

Il y a des auteurs qui, de leur plume, transpercent le cœur et laissent une trace indélébile. Ils écrivent les émotions enfouies que l’on ressent, sans jamais pouvoir mettre des mots dessus. Ils émeuvent en racontant des bouts de vies, en décrivant des injustices, en interrogeant les sociétés.

En Algérie, ces écrivains ne manquent pas. A travers les années, ils témoignent des changements de la société algérienne. Certaines œuvres sont des classiques de la littérature, alors que d’autres ont quelque peu été délaissées. Découvrons ou redécouvrons trois auteurs qui ont parlé de révolution, d’amour et d’indépendance. 

Nedjma de Kateb Yacine

Est-il encore nécessaire de présenter Nedjma de Kateb Yacine? Il s’agit du premier roman de Kateb. Il a été écrit en 1956 pendant la guerre d’Algérie, opposant les Algériens aux Français. Ce qui annonce la complexité du roman, c’est le fait qu’il ait été écrit en français par un Algérien, en plein conflit.

Dans la langue du colonisateur. Nedjma est une jeune femme métisse, issue de l’union d’un père algérien et d’une mère française. Elle rêve d’émancipation, de liberté et de révolte. A travers son personnage, Kateb raconte l’Algérie en ébullition. Une Algérie féminine, qui s’oppose à une France colonisatrice jouant la carte patriarcale. L’histoire est polyphonique. Nedjma n’est pas la seule à raconter son histoire. Lakhdar, Mustapha et Rachid prennent la parole au fil des pages, narrant leur propre vécu de colonisés. Entre retour aux racines ancestrales et jeunesse moderne et fougueuse, Nedjma garde en haleine et donne le vertige dans son écriture stylistique. Tentez votre chance au casino en ligne roulette.

Extrait:

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“Les Cités qui ont connu trop de sièges n’ont plus le goût du sommeil, s’attendent toujours à la défaite, ne sauraient être surprises ni vaincues.”

“Ce sont des âmes d’ancêtres qui nous occupent, substituant leur drame éternisé à notre juvénile attente, à notre patience d’orphelins ligotés à leur ombre de plus en plus pâle, cette ombre impossible à boire ou à déraciner, – l’ombre des pères, des juges, des guides que nous suivons à la trace, en dépit de notre chemin.”

« Le blanc de l’Algérie » d’Assia Djebar

Paru en 1995, Assia Djebar mélange à la fois littérature, événements historiques et autobiographie. Dans Le Blanc d’Algérie, Djebar évoque la mort. Ici, la couleur immaculée blanche est signe de deuil. Les années 1990 ont été marquées par le terrorisme en Algérie. C’est pour raconter le décès de ceux qu’elle a aimé que Djebar a écrit Le blanc d’Algérie. Une façon de faire le deuil. A travers les morts qui rythment le récit, les fantômes du passé, c’est la guerre d’Indépendance que raconte Djebar. La narration est lourde de sens, d’émotion. Impossible d’en sortir indemne. 

Extrait:

“Je ne peux pour ma part exprimer mon malaise d’écrivain et d’Algérienne que par référence à cette couleur, ou plutôt à cette non-couleur. « Le blanc, sur notre âme, agit comme le silence absolu », disait Kandinsky. Me voici, par ce rappel de la peinture abstraite, en train d’amorcer un discours en quelque sorte déporté.”

“Oh, mes amis, pas le blanc de l’oubli, je vous en prie, préservez-moi ! Seulement la «fragrante douceur » de votre voix, de vos murmures d’avant l’aube. (…). Pas le blanc du linceul, non plus ! On vous aurait brûlés, on aurait éparpillé vos cendres dans quelque Gange(…). Ces trois journées se penchent. Le passé recule, dit-on : trois morts, ou trois cents morts, ou trois mille…Non.

Le blanc inaltérable de votre présence. Non ; je dis non à toutes les cérémonies : celles de l’adieu, celles de la piété, celles du chagrin qui quête sa propre douceur, celles de la consolation. Trois journées étincelantes.”

« La grotte éclatée » de Yamina Mechakra

C’est La grotte éclatée qui a rendu Yamina Mechakra célèbre en 1979. D’abord en Algérie, puis au-delà des frontières. Le personnage principal est une femme, une orpheline qui décide de soigner les combattants pendant la période coloniale. Elle épousera l’un d’entre eux et mettra au monde un petit garçon qu’elle appellera Arris. Tout ne s’arrête pas avec cette fin heureuse. Les protagonistes subiront les dommages de la guerre tant physiquement que psychologiquement et de page en page, Mechakra nous fait passer de drame en drame.

Extrait: 

“On tue les déshérités parce qu’on a peur qu’un jour ils réclament leur part du ciel. » 

“De mes pieds couverts des cratères du napalm, mes pieds nus et carbonisés, je foulais avec douceur la terre brûlante de mon pays. Je fis un pas. puis un autre, puis encore un autre. Les cailloux me déchiraient la peau. Les ronces m’égratignaient, j’eus soif, j’eus mal à la tête et m’évanouis.“

L.S.

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