25 novembre 2024
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La fraîcheur d’une jeune révolution sous un soleil de plomb

REGARD

La fraîcheur d’une jeune révolution sous un soleil de plomb

Alger, le 5 juillet. Crédit photo : Zinedine Zebar

« Celui qui peut régner sur la rue règnera un jour sur l’Etat, car toute forme de pouvoir politique et de dictature prend ses racines dans la rue », Joseph Goebbels   

L’un des problèmes les plus dramatique en Algérie, est celui de l’accès et de la répartition du pouvoir et de la rente au sein de l’Etat. L’Algérie s’est singularisée par une mainmise des militaires dans les affaires de l’Etat et par leur disposition à l’action dans un champ politique. Même si elle n’agit pas au grand jour, l’armée demeure au centre du système politique. C’est un système de gouvernance pathologique. Un système qui accorde un statut privilégié à l’institution militaire. Un système qui plonge ses racines dans l’histoire (la guerre de libération nationale) et qui se nourrit de la géographie (le sous-sol saharien). Le système en place est organisé sur une logique de conservation du pouvoir à des fins prédatrices.  La prédation repose sur un usage patrimonial de l’Etat considéré comme une propriété privée.

L’Etat est le socle par lequel s’organise l’accumulation par la prédation. Le processus de privatisation de l’Etat a permis l’émergence de monopoles privés à l’ombre et sous la protection des pouvoirs publics. La corruption est au cœur du fonctionnement du système de prédation. L’essence autoritaire du pouvoir traduit la nécessité d’un appareil coercitif lourd et budgétivore pour contenir les contradictions sociales qu’impose la prédation. La privatisation de l’Etat corrompt la rationalisation de l’économie.

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La militarisation du politique s’accompagne souvent d’une corruption du champ économique. Celle çi est favorisée par l’opacité des recettes et des dépenses publiques sans oublier l’absence d’un frein moral, idéologique ou religieux Parce que à la fois propriétaire et bailleur de fonds, le rôle omniprésent et omnipotent de l’Etat s’est trouvé privilégié. Pire encore, un tel système n’avait-il pas la prétention de tout régir, tout réglementer, tout entreprendre sans encourir le moindre risque, la moindre sanction ? Comment est-on arrivé là ? Tout bonnement parce que la propriété publique offre un terreau fertile à l’ingérence du politique dans l’économie et l’hégémonie du militaire dans le champ politique. Aujourd’hui, la puissance publique n’est plus en mesure de définir et de défendre l’intérêt général. Le système en place est organisé sur une logique de conservation du pouvoir à des fins prédatrices.

La prédation repose sur un usage patrimonial de l’Etat considéré comme une propriété privée.  L’Etat est le socle par lequel s’organise l’accumulation par la prédation. Le processus de privatisation de l’Etat a permis l’émergence de monopoles privés à l’ombre et sous la protection des pouvoirs publics. La corruption est au cœur du fonctionnement du système de prédation. L’essence autoritaire du pouvoir traduit la nécessité d’un appareil coercitif lourd et budgétivore pour contenir les contradictions sociales qu’impose la prédation. La privatisation de l’Etat corrompt la rationalisation de l’économie.

La militarisation du politique s’accompagne souvent d’une corruption du champ économique. Celle çi est favorisée par l’opacité des recettes et des dépenses publiques sans oublier l’absence d’un frein moral, idéologique ou religieux. D’une manière générale, on peut dire que l’exécution des opérations financières de l’Etat joue un rôle déterminant dans l’économie d’un pays. A une exécution saine des opérations financières de l’Etat correspond en général une économie saine quel que soit le niveau ou le type d’organisation.

C’est pourquoi depuis les temps les plus reculés, l’un des premiers soucis des castes dirigeantes était d’organiser les finances d’un pays. D’un point de vue historique et sociologique le Trésor public est une institution qui reflète de très près l’état du pouvoir politique et la situation économique d’un pays. A un pouvoir stable et incontesté correspond en général une situation saine et un système financier solide.

Au contraire, à un pouvoir instable et contesté correspond en général une situation économique de crise, le système financier s’effrite et en même il se trouve entre les mains de chaque détenteur d’une parcelle du pouvoir. Dans leur conquête du pouvoir politique, les dirigeants se sont la plupart du temps efforcer à recueillir l’adhésion des masses populaires pour justifier voire légitimer la place qu’ils occupent. Ils ont très vite compris que le pouvoir politique ne signifiait rien sans le pouvoir financier et ce n’est que par la conquête de ce dernier qu’ils ont pu asseoir leur autorité.

Le système de financement de l’économie et des ménages apparaît essentiellement basé en premier lieu sur le principe de la centralisation des ressources et leur affectation en fonction d’objectifs politiques décidés centralement.

L’idée finalement admise voulait que les hydrocarbures devaient assurer les ressources financières et ensuite de les mettre à la disposition de l’Etat qui se chargera ensuite de les répartir entre les différents secteurs économiques pour être finalement utilisées par les entreprises et les administrations. L’équilibre socio-économique a pu être préservé parce que les problèmes financiers étaient résolus soit par la nationalisation des hydrocarbures, soit par la hausse des prix des hydrocarbures sur le marché mondial.

Dans un pays évolué, économiquement développé où les citoyens « libérés de la peur et e la tyrannie » participent légalement et individuellement à leur destin collectif, l’Etat correspond à leur état, à leur degré d’évolution physique et mentale. C’est la suite des générations, avec leur histoire, leurs ambitions, leurs exigences ou leurs lâchetés, leurs égoïsmes ou leurs vertus, leurs révolutions ou leurs réactions qui sont responsables de l’héritage institutionnel. C’est dire que l’émancipation de la population passe nécessairement par le retrait du militaire de la scène politique et le recul de la rente pétrolière et gazière de la sphère économique. Cela demande du temps et de l’énergie qui font cruellement défaut à l’élite au pouvoir. Par contre, la jeunesse n’en manque pas.

Elle est saine, pacifique, mature, patriotique ouvert sur le monde extérieur, déterminée à prendre sa revanche sur l’histoire. Le monde entier est en admiration. Elle est notre fierté renouvelée, notre dignité retrouvée, notre espoir des lendemains qui chantent. 

Auteur
Dr A. Boumezrag

 




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