Riposte internationale s’indigne de l’interminable vague d’arrestations des Algériens et de la criminalisation de l’exercice politique. L’ONG de défense des droits de l’homme en appelle à l’ONU pour faire pression sur le régime.
Après plus de deux ans de répression contre le Hirak, toutes tendances de militants confondues, c’est autour des responsables d’ONG, de partis politiques, des syndicats et de toute organisation de subir une vague d’arrestations et de condamnations pour des raisons aussi infondées que brutales.
La violence redouble de férocité en Algérie tandis que la communauté internationale continue, pour le moment, de ne s’intéresser qu’à la Biélorussie, la Birmanie ou le Kazakhstan. Elle baisse le ton d’un côté pour l’élever plus fort de l’autre.
L’année 2022 commence mal. C’est une des plus terribles vagues de violence institutionnelle depuis l’avènement d’une « nouvelle Algérie » promise sur papier et dans l’engagement verbal par le nouveau locataire d’El-Mouradia.
La condamnation, aujourd’hui, à deux ans de prison ferme de Fethi GHARES pourtant responsable du MDS, parti tout à fait légal puis les menaces et les raids policiers qui visent Mohcine Bellabas, président du RCD, un parti vieux de 33 ans, les pressions exercées sur le PST, l’UCP, le RJPA ainsi que la dissolution brutale de RAJ sont les derniers indicateurs flagrants d’une accélération de la répression tous azimuts sans qu’aucun recours ne soit possible.
Ces opérations d’intimidations, d’arrestations et de condamnations à l’œuvre depuis le Hirak et particulièrement ces derniers mois éloignent l’espoir démocratique né en février 2019 et préfigure une aggravation de la situation déjà insupportable aujourd’hui.
La société algérienne vit une véritable purge que rien ne peut justifier et tout indique que la justice aux ordres va poursuivre ses procès cyniques et instruits à charge, qu’elle va violer impunément la constitution qui garantit pourtant le libre exercice de la vie politique. Ni les cercles associatifs, ni le monde politique partisan, ni le secteur syndical ou journalistique, ni les militants des droits humains ne sont épargnés. La moindre action hors système ou contre les méthodes intolérables de celui-ci, la moindre publication ou prise de parole sur les réseaux sociaux sont considérées comme des actes séditieux puis punis aveuglement !
La violence touche toute la société et s’accompagne d’une situation économique qui met à genoux le plus grand nombre des Algériens classe moyenne comprise.
Près de 300 prisonniers d’opinions croupissent en prison après des jugements iniques et sur des dossiers vides ou préfabriqués par les services de sécurité de l’État. Les perquisitions se multiplient et violent tous les droits élémentaires pourtant consacrés par la constitution.
La volonté du régime algérien d’écraser toute forme d’organisation qui ne lui est pas soumise se manifeste de jour en jour de façon arrogante et défiant aussi bien l’opinion nationale qu’internationale.
Si le régime algérien agit de manière aussi violente et sans scrupules, c’est parce qu’il compte sur le silence habituel des instances internationales et sur la discrétion des médias européens et nord-américains.
C’est pourquoi nous lançons un appel solennel aux instances onusiennes et africaines, ainsi qu’au Haut-Commissariat des droits humains, pour qu’ils réagissent urgemment, afin qu’ils enjoignent les autorités algériennes de mettre fin à ces vagues de violences qui violent tous les textes internationaux signés et ratifiés par l’Algérie.
Libération inconditionnelle des détenus d’opinion
Halte à la répression et arrêt immédiat des poursuites judiciaires
Abrogation des lois liberticides et anticonstitutionnelles
Paris le 10 janvier 2022
Ali Aït Djoudi
Président