11.9 C
Alger
mardi, 4 novembre 2025
AccueilMise en avantFrance–Algérie : les signaux d’un retour au dialogue

France–Algérie : les signaux d’un retour au dialogue

Date :

Dans la même catégorie

spot_imgspot_img
- Advertisement -

À l’occasion du 71ᵉ anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne du 1ᵉʳ novembre 1954, le président français Emmanuel Macron a adressé un message de félicitations à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune.

Le geste n’a rien d’exceptionnel mais il vaut son pesant de symboles en ces mois de glaciation entre Alger et Paris. Dans cette lettre rendue publique par la présidence de la République, le chef de l’État français exprime à « tout le peuple algérien » ses « chaleureuses félicitations et ses meilleurs vœux ». Un geste symbolique, mais significatif, après plusieurs mois de gel dans les relations entre Alger et Paris.

Depuis le début de l’année, les relations bilatérales ont en effet traversé une phase de tensions marquées par la suspension des échanges politiques de haut niveau, avec rappel des ambassadeurs, sur fond de divergences d’abord sur la question du Sahara occidental avant que la crise ne déborde également sur la mémoire coloniale, la question migratoire, le traitement des ressortissants algériens en France et le refus des autorités algériennes d’accueillir les ressortissants expulsés de France. A ce panier à problèmes s’est ajoutée l’affaire de la tentative d’enlèvement de l’influenceur Amir Dz, lourdement condamné par contumace en Algérie. La justice française accuse

Or, depuis quelques semaines, plusieurs signaux émanant des plus hautes autorités françaises laissent entrevoir une volonté de relancer le dialogue. Outre le message du président Macron, les déclarations récentes du nouveau ministre français de l’Intérieur, favorables à une approche plus pragmatique et respectueuse envers Alger, ont été perçues comme un geste de détente.

Du côté algérien, la réponse semble tout aussi mesurée que réceptive. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réagi avec retenue au vote, par l’Assemblée nationale française, d’une résolution non contraignante présentée par le Rassemblement national appelant à l’abrogation des accords de 1968 sur la circulation et le séjour des ressortissants algériens. En estimant que ce texte « n’engage pas l’État français », Attaf a clairement choisi d’éviter la surenchère et d’inscrire la réaction d’Alger dans une logique d’apaisement.

Ce double mouvement – geste présidentiel à Paris et ton mesuré à Alger – traduit une forme de reprise de contact politique, après une longue période de crispation. Le contexte international, marqué par les recompositions géopolitiques en Méditerranée et au Sahel, ainsi que les intérêts partagés dans les domaines énergétique et sécuritaire, plaide pour une normalisation rapide entre les deux capitales. L’autre élément encourageant est la dernière sortie de Laurent Nunez, ministre de l’Intérieur français. Celui-ci a estimé que la stratégie de tension n’est pas payante.

Reste à savoir si cette nouvelle séquence marquera un véritable tournant ou si elle se limitera à une parenthèse diplomatique de circonstance. Mais à travers ce message du 1ᵉʳ Novembre, Paris semble vouloir rouvrir la voie d’un dialogue pragmatique avec Alger, tandis que cette dernière, sans renoncer à ses positions de principe, semble prête à en saisir le signal.

Maintenant que le conseil de sécurité a voté la résolution sur le Sahara occidental, le bon sens diplomatique reprendra-t-il sa place enfin entre les deux capitales ?

La rédaction

Dans la même catégorie

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici