Nous, tout seuls, en tant que Kabyles et, a fortiori, tous les Algériens, nous sommes capables de barrer la route à une extrême droite agressive, xénophobe et mue par des relents de la sinistre OAS, son ancêtre ouvertement assumé. Une organisation fasciste qui a abattu froidement notre écrivain Mouloud Feraoun en 1962 et tant d’autres de nos compatriotes.
Un ordre factieux qui s’est dressé contre l’indépendance de notre pays et dont le prolongement policier à Paris a perpétré le crime d’État du 17 octobre 1961 tuant, par balles ou par noyades, des centaines de nos concitoyens.
Ses éléments revanchards ont organisé, au vu et au su de tous, des campagnes de ratonnades tout au long des années 1960-70. Des campagnes de haine meurtrière qui ont visé nos parents et nos grands-parents exécutés dans des conditions, atroces, inhumaines. Nous n’avons pas le droit de l’oublier.
Nous sommes nombreux, très nombreux, ici en France, rappelons-le haut et fort. La communauté algérienne représente quelques 5 à 6 millions de personnes dont la grande majorité est d’origine kabyle. Cette force est, aujourd’hui, tronçonnée pour reprendre l’expression du grand écrivain Kateb Yacine.
Regroupée, elle a le pouvoir de peser, de façon significative, sur le présent et l’avenir politique de ce pays où nos aïeux ont débarqué depuis la fin du XIXe siècle, où nos enfants sont définitivement enracinés.
Cependant, pour exercer cette influence positive et salutaire, nous devons prendre conscience de notre potentiel électoral et exercer sans faille notre droit de vote. C’est sans doute difficile de canaliser une telle énergie mais ça reste à notre portée.
Le vote est une force individuelle et collective
Il faut comprendre, au préalable, que l’urne décide, que chaque voix compte. Notre participation aux scrutins, et particulièrement à ceux du 30 juin et du 7 juillet 2024, peut faire la différence. Ça serait historique.
En tant que Kabyles, nous avons la responsabilité de nous mobiliser contre les forces de l’extrême droite qui menacent nos droits et s’attaquent aux valeurs d’égalité, d’accueil et de solidarité chères à notre société d’origine et chères aux forces de progrès de notre pays d’accueil, notamment celles regroupées autour du Nouveau Front populaire (NFP) pour lesquelles, à titre personnel, j’ai fait mon choix.
L’opportunité qui s’ouvre à nous, à travers les législatives de cet été, est une chance historique. Nous devons vite et bien la saisir, nous concentrer sur les enjeux nationaux et internationaux en cours et montrer que notre voix est puissante.
Nous ne pouvons plus nous laisser minorer, nous ne pouvons plus accepter le flot d’insultes, les propos vexatoires, les mesures programmées qui nous visent ouvertement ou de façon sibylline. Empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir est l’impératif du moment. Nous devons agir maintenant pour nous faire respecter demain.
La détermination, le courage, la solidarité et le discernement sont des valeurs fondamentales du monde amazigh. Mobilisons-les pour protéger notre dignité.
Une Force électorale intègre et forte est à notre portée !
Hacène Hirèche, essayiste