3 mai 2024
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La famille du journaliste El Kadi Ihsane communique

Ihsane El Kadi
Ihsane El Kadi journaliste emprisonné pour ses écrits. Image de Zohir Mebarki

La famille du journaliste El Kadi Ihsane a rendu publique la déclaration suivante que nous reproduisons in extenso. Directeur de Radio M., Ihsane El Kadi a été condamné arbitrairement à la prison ferme pour ses opinions et ses écrits critiques envers le régime en place. Lire ci-dessous le communiqué de la famille : 

Le jeudi 12 octobre 2023 a été un coup dur pour nous, épouse et enfants d’Ihsane El Kadi, journaliste emprisonné pour ses opinions depuis dix mois ; ses amis, ses collègues et tous ceux qui se soucient de l’avènement d’un État de droit en Algérie ne sont pas moins que nous sous le choc.

Ce jour-là, la Cour suprême a rejeté deux pourvois en cassation introduits par ses avocats : le premier contre sa condamnation à sept ans d’emprisonnement, dont cinq ans ferme, pour réception de fonds visant à porter « atteinte à la sécurité de l’État », et le second contre sa condamnation, à la suite d’une plainte de l’ancien ministre de la Communication, à six mois d’emprisonnement pour un article d’opinion publiée en mars 2021, jugé par les autorités comme pouvant porter « atteinte à l’unité nationale ».

Malgré les multiples violations de la procédure pénale depuis l’arrestation d’Ihsane en décembre 2022 jusqu’à son jugement en appel, il n’aura pas le droit à un troisième procès dans l’affaire où il est accusé d’avoir reçu des fonds de l’étranger. De même, en violation de l’article 54 de la Constitution algérienne, qui stipule que « le délit de presse ne peut faire l’objet d’une peine privative de liberté »il ne sera pas rejugé dans l’affaire de l’article d’opinion. Tout comme la transgression de la procédure pénale depuis l’arrestation d’Ihsane et sa condamnation dans ces deux affaires, la décision de la Cour suprême illustre l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire pour faire taire les voix dissonantes.

La condamnation arbitraire d’El Kadi Ihsane et le silence des vaincus !

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A travers ce communiqué, nous réitérons notre soutien inconditionnel à Ihsane. Nous lui réaffirmons notre appui pour son noble, juste et incessant combat pour une presse algérienne professionnelle et indépendante et une Algérie libre et démocratique.

Nous sommes chaque jour davantage admiratifs de son courage, de son abnégation et de sa détermination à effectuer son travail de journaliste en dépit des intimidations auxquelles il fait face. Si nous ne sommes pas abattus aujourd’hui, c’est grâce à son incroyable force et sérénité. Il reste une inspiration quotidienne pour nous comme pour beaucoup d’Algériennes et d’Algériens.

Ihsane, de sa cellule à la prison d’El Harrach, et nous, membres de sa famille, tenons à remercier les dizaines de milliers de personnes qui lui ont exprimé leur soutien en Algérie et à travers le monde. Nous remercions encore une fois les avocats qui se sont constitués pour le défendre et n’ont économisé aucun effort pour que justice lui soit rendue, en dépit d’un contexte répressif.

Nous saluons également les organisations de défense des droits de l’Homme, ainsi que d’innombrables journalistes, artistes, militants pour la démocratie et autres citoyens, au pays et à l’étranger, qui se sont mobilisés pour sa libération et la libération des centaines de détenus d’opinion en Algérie.

Nous n’oublions pas non plus de remercier Noam Chomsky, Leila Shahid, Annie Ernaux, Ken Loach, Etienne Balibar, Joyce Blau, Elias Khoury, Abdelatif Laabi, Achille Mbembe, Arundhati Roy, Youssef Seddik pour leurs inestimable soutien. Tous et toutes contribuent, par leur talent, leur génie et leur engagement à soutenir les opprimés où qu’ils soient.

Enfin, nous nous joignons à Ihsane pour exprimer toute notre solidarité avec le peuple palestinien, qui subit un massacre sans nom commis par l’occupation israélienne. Face à cette tragédie qui se produit sous nos yeux impuissants, nous appelons les dirigeants de notre pays à faire preuve de sagesse afin de permettre à tous les Algériens de former un front uni devant les défis internes et externes auxquels fait face l’Algérie.

La famille du journaliste et prisonnier d’opinion Ihsane El Kadi

3 Commentaires

  1. https://www.youtube.com/watch?v=Va-pUtxK6JQ
    Amenṭas mi ar a yeḥṣel
    Ma tjebḍeḍ-t-id a d-yenṣel
    Ma teǧǧiḍ-t mačči a d-yekkes
    Abuqal mi ar a yenɣel
    Ma trefdeḍ-t-id s laɛqel
    Ad tafeḍ ulac degs
    Akkenni mmi-s n laṣel
    Xas yefhem, yetɛeqqel
    Ttaḍsan laɛwayer degs

    Lɛilem n leǧnas yulli
    Inuda-d akk igenni
    Ula d-agur leḥqen ɣur-s
    Nekkni neksa am ulli
    Amzun kra ur yelli
    Win id yussan ad aɣyelles
    Mi nesɛa argaz n lɛali
    Ma yebded atneseɣli
    Ma yesɛa lhiba attyekes

    Amenṭas mi ar a yeḥṣel
    Ma tjebḍeḍ-t-id a d-yenṣel
    Ma teǧǧiḍ-t mačči a d-yekkes
    Abuqal mi ar a yenɣel
    Ma trefdeḍ-t-id s laɛqel
    Ad tafeḍ ulac degs
    Akkenni mmi-s n laṣel
    Xas yefhem, yetɛeqqel
    Ttaḍsan laɛwayer degs

    Yeḥzen lbaz la yettru
    Yessiɣrit bururu
    A cettḥen igarfiwen
    Tɣaḍ-iyi ttejṛa l-leḥlu
    Mi i tt-yetthuzzu waḍu
    Tesseɣlay deg wafriwen
    Yeǧǧa-tt lexrif d unebdu
    Ccetwa la d-teddu
    Tettewḥac ideflawen

    Amenṭas mi ar a yeḥṣel
    Ma tjebḍeḍ-t-id a d-yenṣel
    Ma teǧǧiḍ-t mačči a d-yekkes
    Abuqal mi ar a yenɣel
    Ma trefdeḍ-t-id s laɛqel
    Ad tafeḍ ulac degs
    Akkenni mmi-s n laṣel
    Xas yefhem, yetɛeqqel
    Ttaḍsan laɛwayer degs

    Yettuɣaḍ zzeṛb n ukaṛmus
    Mi a tqesden s lmus
    Ad yuɣal akkw d aɛemmuṛ
    Mačči d zzhaṛ ay d amekḥus
    Neɣ d tamussni ay nxuss
    Bbway garanaɣ i nemḍur
    Ayen iḍran yidnaɣ drus
    Imi ssegnaɣ afus
    Am ttejṛa yegzem ucaqur

    Amenṭas mi ar a yeḥṣel
    Ma tjebḍeḍ-t-id a d-yenṣel
    Ma teǧǧiḍ-t mačči a d-yekkes
    Abuqal mi ar a yenɣel
    Ma trefdeḍ-t-id s laɛqel
    Ad tafeḍ ulac degs
    Akkenni mmi-s n laṣel
    Xas yefhem, yetɛeqqel
    Ttaḍsan laɛwayer degs

    Lḥaqq ma ifat yedderγel
    Xas qezzeb naγ fiḥel
    Akkenni txedmeḍ yenqes
    Ur yettdummu ara lbaṭel
    Xas yerna ad iɛeṭṭel
    Yibbwas labudd ad yekkes
    Cebhi-yas kan deg wedfel
    Mi ar yebzuzi s laɛqel
    Alamma yefsi weḥdes

    Amenṭas mi ar a yeḥṣel
    Ma tjebḍeḍ-t-id a d-yenṣel
    Ma teǧǧiḍ-t mačči a d-yekkes
    Abuqal mi ar a yenɣel
    Ma trefdeḍ-t-id s laɛqel
    Ad tafeḍ ulac degs
    Akkenni mmi-s n laṣel
    Xas yefhem, yetɛeqqel
    Ttaḍsan laɛwayer degs

  2. Voilà les excuses de la démocratie Algérienne!

    « Pourquoi Annie Ernaux a-t-elle été privée de visa algérien ?
    Pourquoi Annie Ernaux a-t-elle été privée de visa algérien ?
    © ALAIN JOCARD / AFP
    Le visa d’entrée en Algérie a-t-il été refusé à Annie Ernaux ? Ou est-ce un simple « malentendu », selon la thèse d’une source journalistique algérienne, qui explique que la demande de visa a été faite tardivement et qu’elle « est toujours en traitement » ? Un scandale ou déjà une reculade ? On s’y perd.

    L’écrivaine française, lauréate du prix Nobel 2022, devait assister au Salon du livre d’Alger, qui se tient du 25 octobre au 4 novembre.À LIRE AUSSI L’Afrique à l’honneur au Salon international du livre d’AlgerSi les rejets de visas algériens sont une routine et incarnent presque l’absurde par leurs obscurs critères ? on peut le refuser aussi bien à un touriste européen de 85 ans qu’à un journaliste français indésirable ou à une « influenceuse » culinaire ?, l’affaire Ernaux est un cas à part.

    Elle l’est d’abord par l’émotion internationale qu’elle a inévitablement suscitée. Alger fait ici fi des convenances diplomatiques et marque un peu plus son insensibilité à l’opinion occidentale. Le risque du scandale semble désormais lui importer peu.

    L’écrivaine, indésirable ?
    Les anciennes générations de dirigeants, issues de la guerre de décolonisation contre la France (1954-1962), restaient toujours réceptives au « qu’en-dira-t-on » international et au prestige algérien dans le monde ; leurs héritiers, souvent mal formés, n’ont plus ce don pour la diplomatie et la communication. En Algérie, on s’aligne désormais sur le grand frère turc, sur la Palestine et sur la Russie, la Chine ou l’Iran. Refuser la visite d’un prix Nobel français, même au prix d’un scandale, n’est plus si grave.
    À LIRE AUSSI Alger, l’allié de MoscouAutre hypothèse avancée par certaines voix algéroises : le rejet ne serait pas signé par les « plus hautes autorités du pays », mais par le réflexe administratif d’un employé consulaire. En mai, l’écrivaine française a en effet cosigné avec Noam Chomsky, Ken Loach et d’autres poids lourds de la gauche culturelle du monde entier une tribune dans Le Monde qui dénonçait « le cachot algérien ». Le but était de faire pression pour la libération d’un journaliste, Ihsane El Kadi, arrêté en décembre 2022 et condamné à cinq ans de prison.

    Las ! La peine a été encore aggravée en appel (sept ans de prison) et l’initiative de l’écrivaine pourrait bien avoir conduit le pouvoir algérien à l’exclure, selon une tradition très stalinienne mais régulièrement pratiquée pour punir les voix « malveillantes ». Les soutiens d’Ihsane El Kadi se sont en tout cas empressés de l’affirmer, et, c’est de bonne guerre, de rappeler le dossier du journaliste emprisonné. »

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