3 mai 2024
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Les chômeurs diplômés et leur insertion dans le corps de l’enseignement supérieur

Ministère de l'Enseignement supérieur
Ministère de l’Enseignement supérieur

Tout le monde sait que les universités algériennes forment chaque année des milliers de diplômés de différentes spécialités, dont un nombre important de porteurs de doctorats et de magistères.

Le marché national entendu au sens large (enseignement supérieur, éducation nationale, entreprises publiques et privées…) peut-il absorber de tels nombres de diplômés ? C’est la question que tout le monde se pose, mais  chacun y va de sa réponse particulière.

En l’occurrence, la réponse suggérée et « trouvée » par Le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique, M. Baddari, peu après sa prise de fonction à la tête de ce département, était de procéder au recrutement direct, sans concours, entre 5000 et 7 000 diplômés de doctorats et de magistères n’ayant jamais travaillé.  Le but de cette initiative, avalisée par le président de la République, initiative que  l’on peut qualifier de louable est de réduire tant soit peu le nombre  de diplômés désœuvrés.

Tout en promettant de contribuer à l’insertion d’une partie au moins de ces diplômés chômeurs dans la vie active, le ministre avait bien précisé que leur recrutement ne relevait pas du seul ressort de son département, mais de l’ensemble des institutions de l’Etat. De février à juin 2023, ce Ministre n’avait de cesse de rappeler que parmi les nombreux  objectifs qu’il a assignés à son secteur (numérisation, création de plate-forme utiles, stimulation de la recherche, innovation, ouverture de l’université sur le monde extérieur, captation des compétences nationales à l’étranger…), figure l’emploi des diplômés inactifs.

L’Université algérienne ou la zone de non-droit ?

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Ces derniers font partie de ses soucis majeurs, mais il sait parfaitement qu’il ne peut exaucer les vœux  de tous, tant les postes budgétaires ne relèvent pas de ses prérogatives ou compétences, mais du ressort de l’Etat qui tentent d’enrayer  la progression des chômeurs diplômés par le bais des dispositifs divers.

Le 4 mai, puis le 25 mai 2023, le ministre Baddari qui ne semble pas manquer d’imagination, revient à la charge et déclare vouloir atténuer le nombre  des chômeurs diplômés dont l’étiolement à l’ombre des centres urbains paraît le tracasser. Le 25 mai 2023, il réitère devant  les députés  de l’APN la volonté de son département de concrétiser ce projet de recrutement, et  dont le but vise à absorber le plus grand nombre possible de diplômés chômeurs que sont les titulaires de magisters et de doctorats, toutes disciplines confondues.

Outre le recrutement direct, et donc sur simple titre aux postes de maîtres-assistants –classe B, le Ministre avait évoqué la possibilité de recruter  également des chercheurs permanents ou sous forme de contrats  dans l’enseignement ou dans la recherche[1].

La boîte de Pandore …

Sans le vouloir et avec toute la volonté de bien faire  qui semble animer son action, le Ministre Baddari n’a-t-il pas ouvert la Boite de Pandore d’où s’échapperaient tous les maux dont souffre le marché de l’emploi de l’Algérie ?

En proposant de recruter un nombre déterminé de diplômés désœuvrés, n’a-t-il pas excité sans le vouloir les convoitises des diplômés salariés qui rêvent depuis toujours de devenir « professeurs d’université » en abandonnant  leur postes d’ agents salariés de la protection civil, de juges défroqués ou incompétents, d’avocats en manque de clientèles,  de reconnaissance et de prestige, de professeurs du primaire et  du secondaire recrus de fatigue et mal rémunérés ?

En effet, depuis le lancement en février de 2023 de cette offre de de recrutement des diplômés chômeurs par le Ministre, le nombre des diplômés déjà salariés qui se sont portés candidat au recrutement direct  s’est accru de manière spectaculaire.

Les demandes  par correspondance électronique, courriers, téléphone, fax, qui affluent vers  le ministère de la part de ces diplômés salariés s’élèvent à des  centaines, voire à des milliers,  et tous exigent que soient pris en considération leur demandes « légitimes » de recrutement dans l’enseignement supérieur.

Beaucoup ont donné leur démission dans le but de bénéficier du recrutement au sein de ce corps, alors que le Ministre et ses collaborateurs ont précisé par voie de presse et de déclaration officielles diverses que cette offre de recrutement ne concerne que les diplômés chômeurs.

Comment expliquer l’attraction exercée par l’université sur l’imaginaire de certains profils de personnes ?

L’Université n’est pas seulement un espace de « liberté », dépourvu de contraintes disciplinaires et d’efforts intellectuels ; c’est aussi le lieu où le nombre d’heures de travail effectué par chacun  est très réduit, où la paresse et la parade sont les choses les mieux prisées. L’absentéisme de beaucoup, que couvrent certains doyens, et chefs de départements, est un des plaies de nos universités.

Pour les parvenus, les incompétents et les partisans du gain facile, l’université est une aubaine inespérée. Un observateur impartial et averti pourrait déclarer sans risque de se tromper que beaucoup d’universitaires issus du primaire, du secondaire et du moyen se comportent comme de vrais parasites, et bouchent, de ce fait même, tous les pores de la société.

Sans généraliser cette conduite à tous les universitaires du pays, il est incontestable cependant qu’une minorité d’entre eux relève de ces parasites qui sucent, tels des vampires, le sang de l’organisme de la société algérienne.

Plagiat et professeurs faussaires de l’université algérienne

Grassement rémunérés par rapport aux efforts fournis et à la qualité, souvent plus que médiocre, de l’enseignement dispensé tant il relève du « bourrage du crâne », car  fait d’un mélange  de formules pieuses et d’apologie d’un nationalisme plus étriqué que raisonné et raisonnable, ces enseignants sont regardés par les diplômés salariés d’autres secteurs économiques comme des modèles de réussite intellectuelle et matérielle.

De là s’explique  l’attraction exercée par l’Université sur l’imaginaire de beaucoup de personnes qui cherchent à se déchausser de leur postes, à les troquer contre un poste à l’université. De là s’explique aussi la pression exercée par le Ministère de l’Enseignement Supérieure  par l’Union nationale des titulaires de magistères et de doctorats pour qu’il recrute un certain nombre de diplômés  déjà salariés dans d’autres secteurs économique et dont le nombre serait de l’ordre  6 600.[2]

Le recrutement de ces milliers de diplômés ne risque-t-il pas d’ouvrir la Boite de Pandore signalée plus haut ? De donner des idées et des envies aux salariés d’autres secteurs pour déferler vers l’université ? Comme je l’ai  déjà dit, des centaines de personnes, avaient donné leur démission avant  de se porter candidat au recrutement en se déclarant «chômeur ».

Il y a en effet une sorte de «harraga » depuis certains secteurs vers l’université pour les motifs que j’ai signalés : bonne rémunération, moindre effort, paresse, liberté, contrainte horaire quasi nulle, parade et prestige.

Le MESRS n’est pas dupe et s’emploie d’ores et déjà à faire le tri entre les demandes des chômeurs effectifs et de faux « chômeurs » qui s’efforcent de s’introduire par effraction dans cette compétition…

Ahmed Rouadjia,

Professeur d’histoire et écrivain

[1] CF: https://www.aps.dz/sante-science-technologie/156181-enseignement-superieur-les-procedures-de-recrutement-des-titulaires-de-magister-et-de-doctorat-engagees)

[2] Cf. https://www.jeune-independant.net/recrutement-direct-des-titulaires-de-doctorat-et-magistere-ce-nest-pas-du-ressort-du-ministere-affirme-baddari/

3 Commentaires

  1. Quand, dès les premières années de leur scolarité, les maîtresses et maîtres d’école enseigneront à leurs élèves le goût de l’effort, des capacités d’analyse et de synthèse, le civisme, la tolérance, ce qu’est la liberté, le respect et l’injustice… en imaginant une pédagogie active développant l’initiative, la responsabilité et l’autodiscipline, l’esprit critique et l’ouverture sur le Monde, nous aurons quelques chances d’avoir enfin la richesse qui nous fait tant défaut, à savoir des femmes et des hommes du XXI ème siècle en capacité de développer notre pays autrement qu’en se mentant à soi même du matin au soir en se proclamant les plus beaux, les plus courageux, les plus fort et comme le dit fort justement un internaute sur un site;  «Nous les musulmans nous ne sommes pas impressionnés par leurs mensonges. L’homme n’ira vivre ni sur la lune sur mars. Il nous a révèle le saint coran. Je défi qui qui qu’on que de prouver le contraire. Pour le reste ils sont HS. »

    Voilà tout est dit. L’Université, on en a rien à faire c’est pour les chômeurs… Nous on a … ce qu’il nous faut!
     

  2. Elhamdoulilah, falestine chouhada, polisaghioul Chouhada, tout le reste n’est rien. La vie est dans l’au delà, ici ce n’est rien. Les lentilles,la loubia, l’eau et tout le reste ce ne sont que des épreuves du boundiou, la haut vous attendent des rivières de Moulis ,de châteaux bourgeois,des vierges par millions, de la vraie coke et de la bonne zetla.
    Donc patience vous allez y arriver.

  3. Revenons au sujet.
    L’université algérienne est devenue une crèche pour adultes pour deux raisons principales à savoir :
    la natalité non contrôlée
    la jeunesse qu’on veut contrôler
    Imaginez un million de jeunes célibataires sans emploi sans sans toit, sans avenir c’est l’explosion assurée
    les penseurs du laboratoire la république répugnante ont décidé de mettre ce cheptel sans valeur dans des écuries (les universités algériennes à 99%)
    Les familles anegériennes sont contentes d’avoir leurs enfants à l’université
    Sachant que les enfants des chouakers sont déjà partis pour faire des études dans une UNIVERSITY suivit par les enfants des professeurs d’universités anegériennes ça donne en anegérie une formation de merdes assurée par des merdeux (les prof dans les universités anegériennes généralement ceux à qui on a donné une bourse pour un doctorat à l’étranger qui après avoir le doctorant en poche n’ont pas été assez bon pour y rester) ceux qui sont revenus c’est parce qu’ils n’ont pas pu s’installer c’est aussi ceux à qui on a écrit les theses de doctorant pour qu ils dégagent des labos
    Pour ceux (les docteurs) qui étaient en URSS les bons sont repartis au canada et ailleurs!!!!!!!
    Ca donne un climat de corruption inégalé au niveau des universités anegériennes
    Je n’ai jamais vu de ma vie un milieu aussi corrompu
    L’anegérie a dépensé un fric fou pour équiper les universités qui achètent n’importe quoi chez n’importe qui moyennant un virement au profit des enfants à l’étranger
    résultats des courses comme l’a si bien dit Monsieur CHITOUR il n y a pas de formation doctorale en ANEGERIE (il a dit les doctorats ne sont pas algériennes)

    Comme je sais que les penseurs du laboratoire de la république répugnante sont assidus au MATIN DZ je leur suggère de ne plus avoir de cycle doctoral en anegérie
    -tous le matériel pour la recherche il faut le transférer à l’enseignement
    -avoir deux cursus ENSEIGNEMENT SUPERIEUR CLASSIQUE ET DES ECOLES D’INGENIEUR COMME DANS LES ANNEES 70-80
    Ne plus dépenser de l’argent pour la recherche universitaire ça ne sert à rien
    Enfin contrôler (minimum vous récupérez 5 Mrd $) tous les Professeurs d’universités (surtout leur allés et venus) et leur demander pourquoi ils ont envoyé leur enfants faire des études à l’étranger

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