30 avril 2024
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« Les Terrasses d’Orsol » de Mohammed Dib réédité par Zulma

Les Terrasses d'Orsol

Heureuse initiative que la réédition des Terrasses d’Orsol, un  roman de l’immense écrivain algérien Mohammed Dib.

Lyrisme, magie, fascination se retrouvent dans ce roman ramassé qui appartient avec Le Sommeil d’Eve et Neiges de marbres à la trilogie que Mohammed Dib a consacré au pays du Nord de l’Europe. Les Terrasses d’Orsol est paru pour la première fois en 1985 aux éditions Sindbad.

« Eid est envoyé en mission d’observation à Jarbher, une ville de bord de mer qui l’éblouit par sa splendeur et sa prodigalité. Un sentiment inaltérable de paix semble animer ses habitants. Pourtant, au détour d’une promenade, Eid découvre un gouffre où grouillent des êtres qu’il peine à identifier. Confronté au silence obstiné de ses hôtes, il espère le rappel imminent de son gouvernement. Il accepte alors une excursion en mer pour tromper son attente, et rencontre Aëlle… Avec Les Terrasses d’Orsol, Mohammed Dib nous envoûte par son pouvoir d’évocations tragiques ou radieuses. Un sublime roman sur l’exil, la plénitude et l’oubli», lit-on en substance en quatrième de couverture qui bénéficie ici d’une excellente réédition.

Mohammed Dib en Finlande (I)

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« La poésie baigne l’œuvre de Mohammed Dib, dont la langue et les thèmes ne cessent de tendre à une sorte de plénitude. Des Terrasses d’Orsol on voit très bien se déployer, avec les ressources d’un lyrisme très sûr, cet horizon captivant à force d’incertitude, troublant par sa beauté et qui est le sien depuis toujours. On peut songer au Rivage des Syrtes. Mais le roman de Dib recèle plus de folie, et plus d’inquiétude aussi que la grande fable de Gracq. On y est pris par un charme, par le pouvoir d’évocations radieuses, par le tragique éclatant d’une disparition: identité, mémoire. Il serait temps, enfin, de consacrer la permanence d’un talent », écrivait Claude Michel Cluny dans Le Quotidien de Paris.

« Les Terrasses d’Orsol, premier texte de la trilogie, oscille entre merveilleux gracquien et fantastique kafkaïen qui vont s’atténuant dans les deux autres romans. C’est pour Charles Bonn, grand spécialiste de Mohammed Dib, un « récit d’un au-delà du sens, d’un au-delà de l’espace balisé d’avant l’ultime passage », écrit dans une analyse sémiotique, Nicolas Couégnas, maître de conférences à l’Université de Limoges et chercheur au sein du Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS). Le professeur poursuit : « Ce roman étonnant raconte l’histoire du héros narrateur Eid, professeur à l’université d’Orsol, qui mène une vie ordinaire auprès de sa famille jusqu’à ce qu’il soit désigné pour une improbable mission d’espionnage dans la ville de Jarbher. Encouragé par son médecin, le héros, supposé souffrir de « la maladie des maladies », accepte sa mission, laissant ainsi, à Orsol, sa femme Eïda et sa fille Elma. »

Ce roman éblouissant de Mohammed Dib dit toute la sensibilité singulière de l’auteur et sa quête éperdue d’une écriture novatrice.

Né le 21 juillet 1920 à Tlemcen, Mohammed Dib est mort, en exil, le 2 mai 2003 à la Celle-Saint-Cloud, en région parisienne. Instituteur dès son jeune âge à Zoudj Bghel, journaliste à Alger républicain, poète et romancier particulièrement prolifique, Mohammed Dib a reçu de nombreux prix, notamment celui de l’Académie française.

L. M.

Les Terrasses d’Orsol aux Editions Zulma. Prix : 9,95 euros.

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