Le sort de l’universitaire Mira Mokhnache n’est pas seulement celui d’une militante kabyle injustement persécutée, embastillée pour ses idée. C’est celui de tout un pays où le régime continue de traquer les opposants et d’enfermer la liberté d’expression derrière les barreaux.
Mira Mokhnache est placée sous mandat de dépôt depuis bientôt un an. Ce que vit aujourd’hui Mira Mokhnache, universitaire et femme engagée, incarne l’injustice sans fond d’un système autoritaire qui frappe toutes celles et ceux qui osent penser librement, parler ouvertement, et aimer leur terre autrement.
Condamnée aux barreaux, harcelée, traînée de tribunal en tribunal pendant de longs mois, Mira Mokhnache paie le prix fort pour avoir exprimé une pensée différente. Aucun crime, aucun appel à la violence, aucune atteinte réelle à l’ordre public. Son seul « tort » : croire que la vérité ne doit pas se taire, que la mémoire ne se négocie pas, que la Kabylie, comme toute région du monde, a droit à sa dignité. Pour cela, elle a été arrêtée, jugée, emprisonnée. Pour cela, elle est aujourd’hui détenue d’opinion.
Dans cette Algérie officielle qui se drape encore de slogans révolutionnaires et se pique de revendiquer à l’internationale la liberté des peuples tout en marchant sur les libertés fondamentales de son peuple, la voix de Mira Mokhnache et des centaines d’autres prisonniers d’opinion dérange. Leurs voix dérangent parce qu’ils refusent la résignation devant un système fourbe et particulièrement arbitraire.
Mais elle n’est pas seule. Ils sont près de 250 détenus pour leurs idées. Des femmes et des hommes des quatre coins du pays.
Alors que le monde est entré dans de sérieuses crises, il est inacceptable qu’en 2025, un pouvoir continue de réprimer le peuple, d’utiliser la loi comme bâillon, en qualifiant d’« atteinte à l’unité nationale » toute remise en question de la ligne officielle. Il est honteux qu’on criminalise le doute, qu’on incarcère la libre pensée.
Un pouvoir qui enferme ses écrivains, ses journalistes, ses universitaires, ou simplement ses citoyens s’emprisonne lui-même et se condamne à l’ignominie.
Un pouvoir qui redoute la parole libre vit dans l’ombre de ses propres failles. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de défendre Mira Mokhnache, Boualem Sansal ou Mohamed Tadjadit. Il s’agit de défendre l’idée même qu’un jour, en Algérie, penser autrement ne sera plus un délit. Une atteinte à ce que les dirigeants appellent les constantes nationales.
Depuis au moins 2019 et la fumeuse présidentielle de décembre qui a permis à Tebboune d’arriver à la présidence, le régime, obsédé par le contrôle, vit dans une peur constante : celle de la dissidence populaire. Peur de voir ses récits officiels déconstruits. Que la rue reprenne à gronder sa colère.
Dans cette lutte implacable contre le peuple, la justice algérienne est plus un outil de répression de premier plan. On y convoque, on y juge, on y punit sans preuves réelles, souvent sans procès équitable, au nom de charges floues et dangereuses telles que l’ »atteinte à l’unité nationale », d' »atteinte au moral de l’armée » ou « l’apologie du terrorisme ». L’article 87 bis est une arme de destruction massive des espérances populaires.
Il y a des évidences qui sonnent pourtant comme des leçons : on ne bâtit pas une nation en enfermant ses enfants. On ne gouverne pas un peuple en le terrorisant. On ne protège pas l’unité nationale en détruisant la diversité. Mais ces bons mots, ces convictions ne sont pas audibles par ceux qui dirigent l’Algérie. D’où notre indicible drame.
Yacine K.
La Kabylie crée des Heroines pour son histoire et sa lutte et l,algérie les emprisonne et les démocrates UKARTONE leur colle l’adjectif »algérien » »algérienne » …
Le burnous est … souillé et remplacé par La malediction et la honte!