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vendredi 4 juillet 2025
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Gaza : MSF accuse GHF, soutenue par Israël et les USA, de perpétrer des « massacres à la chaîne »

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Palestinien à Gaza

Depuis que cette fondation (GHF) au financement opaque a commencé ses distributions d’aide humanitaire fin mai, près de 500 Palestiniens ont été tuées et près de 3 500 autres blessées dans l’enclave palestinienne de Gaza.

Quémander un minimum de nourriture est devenu un piège mortel pour les Gazaouis, tués sans pitié par l’armée israélienne. Les chiffres sont effarants. Pendant que les Palestiniens de Gaza crient famine, l’onde de choc mondiale produite par les massacres peine à faire plier les autorités israéliennes.

« On les appelle les zones mortelles ». Depuis Gaza-ville, Mahmoud Al-Ghura, père de quatre enfants, raconte à nos confrères britanniques de la BBC sa « peur » de se rendre dans les centres d’aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF) pour chercher de la nourriture.

L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a réclamé, vendredi 27 juin, le démantèlement de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), affirmant que ce dispositif « est un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne ».

« Le dispositif de distribution alimentaire à Gaza, élaboré et financé par Israël et les Etats-Unis et lancé il y a un mois, semble conçu pour humilier les Palestiniens en les forçant à choisir entre mourir de faim et risquer leur vie pour obtenir une quantité dérisoire de nourriture« , dénonce MSF dans un communiqué.

« Les méthodes de distribution de vivres obligent des milliers de Palestiniens, affamés par plus de 100 jours de siège israélien, à parcourir de longues distances pour atteindre quatre sites de distribution et à se battre pour obtenir des quantités ridicules de nourriture, poursuit le communiqué. Ce chaos empêche les femmes, les enfants, les personnes âgées ou handicapées d’accéder à l’aide humanitaire et résulte en des centaines de morts et de blessés. »

Depuis que la GHF, organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël, a commencé ses distributions fin mai, près de 500 personnes ont été tuées et près de 3 500 autres blessées en tentant d’atteindre les points de distribution d’aide à Gaza, selon le dernier bilan actualisé du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas dans le territoire palestinien.

Selon l’ONG, Save the Children, « des enfants ont été tués ou blessés dans plus de la moitié des attaques mortelles sur les sites de distribution de nourriture à Gaza » depuis quatre semaines. Alors à quoi jouent ces organisations censées distribuer la nourriture ?

L’OMS annonce une première livraison

L’OMS a annoncé avoir effectué mercredi à Gaza sa première livraison de fournitures médicales depuis le 2 mars, date à laquelle Israël a imposé un blocus sur le territoire palestinien, partiellement allégé depuis le 19 mai.

« Hier, l’OMS a livré sa première cargaison médicale à Gaza depuis le 2 mars – 9 camions transportant des fournitures médicales essentielles, 2.000 unités de sang et 1.500 unités de plasma », a indiqué jeudi le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

« Ces fournitures médicales ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan. Une aide à grande échelle est essentielle pour sauver des vies », a-t-il ajouté.

L’OMS appelle « à l’acheminement immédiat, sans entrave et durable de l’aide sanitaire à Gaza par toutes les voies possibles ».

En Israël, le journal Haaretz affirme que le point de vue de la population israélienne a changé… « Les sondages », nous dit le quotidien d’opposition, « montrent qu’environ la moitié de la population publique israélienne soutient le cessez-le-feu avec l’Iran, mais qu’une majorité plus large, jusqu’aux trois quarts, soutient un cessez-le-feu à Gaza, en échange de la libération des otages. » Haaretz relate aussi le témoignage sur Channel 12 de la mère d’un soldat israélien « tué mardi soir à Gaza, avec six autres soldats ». « Ça me semble inutile, tant de familles perdent leurs enfants », explique cette femme. « Nous devons arrêter ça ». Haaretz s’adresse aussi indirectement au Premier ministre israélien. « Benyamin Netanyahou devrait poursuivre son élan, pris avec l’Iran, pour mettre fin à cette guerre, alors que lui et le Hamas s’y sont refusés jusqu’à présent. Ni l’histoire, ni l’humanité ne devraient leur pardonner ».

Avec Netanyahou et Trump au pouvoir, le supplice infligé depuis vingt et un mois aux habitants de la bande de Gaza par l’armée israélienne ne semble pas près de se terminer.  

Avec AFP/RFI

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Annaba : une matinée poétique pour la Palestine, le 28 juin

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La ville d’Annaba organise une matinée culturelle dédiée à la cause palestinienne, samedi 28 juin 2025, à partir de 9h, à la bibliothèque principale Barakat-Slimane. Cet événement, initié par le Salon Nadia en partenariat avec la maison d’édition Hipporgios, s’inscrit dans le cadre de la World Poetry Movement.

Au programme, des lectures engagées portées par des poètes venus de toute l’Algérie. Parmi elles, le monologue « Autour de Gaza », écrit et interprété par l’écrivain Redhouane Aloui, offrira une vision littéraire de la tragédie actuelle à Gaza.

Un hommage sera rendu au poète Moustafa Hamdane, représentant de l’ambassade de Palestine, salué pour son rôle dans la mémoire et l’espoir véhiculés par ses mots.

La matinée sera également animée par des intermèdes musicaux signés Djamal Beni, qui accompagneront les temps forts de la manifestation.

Les textes présentés seront rassemblés dans un recueil collectif publié par Hipporgios et dévoilé au Salon international du livre d’Alger (SILA) 2025. Les recettes issues de sa vente seront entièrement reversées à l’association Al-Baraka, engagée dans l’aide humanitaire à la Palestine.

Cette matinée poétique se veut un moment de solidarité culturelle, où la voix des poètes se fait porteuse de résistance et d’espoir.

Djamal Guettala

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Marseille : quartiers nord et 2ᵉ arrondissement, un quotidien marqué par la violence et l’abandon

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Quartier Nord de Marseille
© Maxppp

À Marseille, la violence liée au narcotrafic ne cesse de fragiliser les quartiers populaires du nord de la ville, mais aussi le 2ᵉ arrondissement, notamment autour du quartier des Carmes. Ces territoires vivent au rythme d’une insécurité chronique, entre trafics, règlements de comptes et un sentiment d’abandon profond.

Malgré une légère baisse des homicides liés au narcotrafic en 2024 — 24 morts contre 49 en 2023 dans les Bouches-du-Rhône — la peur demeure omniprésente. Dans ces quartiers, les jeunes, parfois mineurs, sont de plus en plus impliqués dans les réseaux criminels, souvent recrutés dès l’adolescence. Ce phénomène alimente une spirale de violence et d’exclusion sociale.

Les quartiers Nord de la ville de Marseille, zone de non-droit ? Pas si faux que ça. Les témoignages d’habitants révèlent une réalité glaçante : portes forcées, menaces armées, agressions physiques, et une vie quotidienne rythmée par la peur. Une mère de La Castellane raconte comment elle et son mari ont été violemment agressés pour avoir tenté d’éloigner leur fils du trafic. À Fonscolombe, une lettre d’un résident décrit des délinquants qui bloquent les accès de l’immeuble, circulent à moto dans les parties communes et instaurent un climat d’intimidation, notamment pour les enfants et les personnes âgées.

Dans le 2ᵉ arrondissement, le quartier des Carmes — surnommé parfois « les bêtes des Carmes » — connaît lui aussi une montée inquiétante de la violence et des trafics. Les habitants dénoncent une loi du silence imposée par des groupes armés et un manque de réponses adaptées des autorités.

Si les forces de l’ordre multiplient les interventions, comme l’opération « Place nette XXL », ces actions peinent à enrayer durablement le phénomène. Le sous-effectif policier, conjugué à la rapidité avec laquelle les trafiquants reprennent leurs positions, complique la donne.

Face à cette réalité, les habitants réclament une approche globale, mêlant présence humaine sur le terrain, prévention auprès des jeunes, soutien social et politique de réhabilitation urbaine. Ils refusent que leurs quartiers soient stigmatisés comme des zones de non-droit, rappelant qu’il s’agit avant tout de territoires où la population aspire à vivre dignement et en sécurité.

La rédaction

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Finale de la Coupe d’Algérie USMA-CRB : c’est le 5 juillet à Nelson-Mandela

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Coupe d'Algérie

La finale de l’édition 2024-2025 de la Coupe d’Algérie de football, entre l’USM Alger et le CR Belouizdad, se jouera le samedi 5 juillet prochain au stade Nelson-Mandela de Baraki à 17h, a annoncé la Fédération algérienne de football (FAF), mercredi soir dans un communiqué.

L’USMA s’est qualifiée pour la finale en éliminant l’USM El-Harrach (1-0, a.p), au stade olympique du 5-Juillet, alors que le CR Belouizdad, tenant du trophée, a passé l’écueil du MC El-Bayadh (1-0), au stade Miloud-Hadefi d’Oran.

Par ailleurs, la réunion technique en prévision de cette finale est programmée pour le dimanche 29 juin 2025 à 11h00, au siège de la FAF à Dely-Brahim (Alger), précise l’instance fédérale sur son site officiel.

APS

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Football : l’ancien international Djamel Chaïbi s’est éteint

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Football

L’ancien footballeur international algérien de l’ES Sétif Djamel Chaïbi, est décédé, mardi à Sétif, à l’âge de 60 ans, a appris l’APS auprès de ses proches.

Feu Djamel Chaïbi, né le 25 avril 1965, à Sétif, évoluait au poste de défenseur axial.

Il avait participé, dans les rangs de l’équipe nationale Juniors, alors entraînée par le regretté Abdelhamid Kermali, à la Coupe du monde de la catégorie, en 1979 au Japon.

Il avait également disputé et remporté la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Juniors durant la même année, et compte une sélection en équipe nationale A. L’enterrement a eu lieu, ce mercredi au cimetière de Sid El Khier, à Sétif. 

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Oran : chronique du haut et du bas

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Oran

Lorsque nous n’étions pas encore des illettrés dans notre pays, il m’est arrivé quelque chose d’étonnant dans mes derniers retours en avion.

Dès que l’avion commençait son atterrissage, nous étions sollicités pour remplir la fiche de police de nombreux émigrés qui n’en n’avaient pas la possibilité. C’était l’occasion de voyager dans plusieurs villes algériennes en retranscrivant leur nom inscrit dans les passeports. Un jour j’avais lu le nom de l’une d’entre elles suivi de la mention t’hata. On m’avait  dit plus tard qu’il en était pareil dans d’autres villes avec t’hata et fouaqa (qu’on me pardonne l’orthographe pour la retranscription en lettres latines).

J’ai alors compris que cela correspondait à la traduction française, la « ville du haut » et la « ville du bas ». Je me suis douté que cela correspondait à la délimitation d’une partie de la ville. C’est donc explicable mais je n’ai pas réussi à supprimer de ma tête le sens très négatif dérivé du  langage courant.

Il y aurait ainsi des quartiers de haute noblesse et des quartiers de citoyens au statut inférieur. J’ai toujours trouvé cela très insultant. 

Alors, mes chers lecteurs, je me suis dit que l’humour pouvait répliquer d’une manière suggestive dans sa force. Le haut et le bas, c’est quoi et à partir de quelle position ?

Les quartiers qui étaient à l’époque aux frontières de la ville d’Oran étaient t’hata ou fouaqa ? La réponse de la topographie de la ville plaide pour fouaqa. On disait bien, je descends en ville (curieuse façon d’ailleurs de dire, au centre-ville) et non monter. 

Dans ce cas l’insinuation de noblesse sociale se retournait en étant celle des quartiers périphériques. La Place d’Armes était le centre du départ des bus pour y aller dans une configuration en éventail. Il ne vient à l’idée de personne de dire que le centre est en haut de l’éventail.

Et puis, il y a ceux qui voudraient s’aventurer sur un terrain glissant en évoquant la position géographique de gauche et de droite. Ce qui correspond à peu près à la distinction du positionnement politique en fonction des revenus, donc du haut et du bas de la condition sociale.

Lorsqu’on se place au niveau de la mer, les quartiers les plus bourgeois seraient donc  ceux placés à droite. Mais dans le sens contraire, il y a une révolution populaire qui inverse la droite et la gauche. La politique est toujours versatile.

Dans la hiérarchie militaire l’affront au bas est encore plus prononcé. Le commandement serait la tête, en haut, qui réfléchit et possède une vision stratégique du loin. Les jambes, en bas, seraient les fantassins qui s’avancent vers l’ennemi et les pieds, ceux qui les écraseraient. Vous voyez qu’il est préférable d’être en haut.

Puis il a les filous qui dissimulent dans leur langage la position du haut et du bas. Ils la suggèrent seulement et n’expriment jamais clairement la hiérarchie de statut entre le haut et le bas. Les champions dans cet exercice sont les pléonasmes qui associent un mot à un autre qui a le même sens. Ainsi pour eux, c’est monter en haut et descendre en bas. L’utilisation des verbes monter et descendre suffit à confirmer sournoisement l’existence hiérarchique entre le haut et le bas.

Il y a également les expressions malheureuses comme mon esprit est à l’envers. Ainsi, la raison ne peut être naturellement qu’en haut alors que le contraire serait une perturbation de la logique rationnelle.

Je pourrais vous en citer pour une page entière mais je ne peux terminer sans évoquer le cas de ma lâcheté à ne jamais dévoiler ma pensée à ce sujet.

Si vous me posez la question, comment vas-tu ? Je ne prendrais aucun risque, je répondrais par, ça va mais il y a des hauts et des bas ! 

Boumediene Sid Lakhdar

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Khaled Osman : entre deux rives, la mémoire en traduction

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Khaled Osman
Khaled Osman

Khaled Osman est une figure discrète mais essentielle du paysage littéraire francophone. Égyptien d’origine, installé en France depuis de nombreuses années, il incarne cette double appartenance culturelle qui nourrit tout son travail, à la fois littéraire, critique et intellectuel. 

Son nom est surtout connu dans le monde de la traduction : il a été la voix française d’auteurs majeurs de la littérature arabe moderne, comme Naguib Mahfouz, Gamal Ghitany ou Sahar Khalifa. 

Son œuvre de traducteur a été saluée par plusieurs distinctions prestigieuses, notamment le Prix Biguet de l’Académie française et le Prix Laure-Bataillon. À travers ses choix, son exigence et sa fidélité au texte, Khaled Osman a contribué à élargir le champ de la littérature traduite, donnant au lectorat francophone accès à la richesse et à la complexité du monde arabe.

Mais Khaled Osman n’est pas seulement un passeur : il est aussi écrivain. En 2011, il publie Le Caire à corps perdu, un roman dense et profondément sensoriel, qui explore la mémoire, l’exil et l’identité. Le récit suit un homme qui, après une longue absence en Europe, revient dans son pays natal, l’Égypte. À peine arrivé au Caire, il est frappé par une crise étrange qui le laisse amnésique. Cette perte de mémoire devient un moteur narratif puissant : à travers son errance dans une ville à la fois familière et méconnaissable, le personnage cherche à se reconstruire, à rassembler les morceaux épars de lui-même.

Le Caire à corps perdu est un roman de la fracture : fracture intérieure, mais aussi fracture sociale et urbaine. Le Caire y apparaît comme une ville tentaculaire, oppressante, traversée par les tensions politiques, les contrastes économiques, et la chaleur humaine de ses habitants. L’écriture d’Osman épouse cette complexité : elle est sensuelle, rythmée, presque cinématographique, capturant le tumulte des rues, les couleurs, les odeurs, les visages. Le roman n’est pas seulement une quête personnelle, c’est aussi une radiographie d’un monde en mutation, d’une société écartelée entre la mémoire d’un passé glorieux et l’incertitude d’un avenir confus. Le livre a reçu une mention au Prix Gitanjali à Pondichéry, en reconnaissance de sa force littéraire et de sa portée humaine.

Par son double rôle de traducteur et d’écrivain, Khaled Osman joue un rôle essentiel dans la circulation des imaginaires entre les langues. Il ne se contente pas de faire passer les mots d’une langue à une autre : il restaure la charge émotionnelle et symbolique des œuvres qu’il traduit, tout en imposant sa propre voix littéraire. Son apport est donc double : il éclaire des voix venues d’ailleurs, et en même temps, il offre une œuvre originale profondément ancrée dans les questions de notre temps. Il s’inscrit dans une tradition d’écrivains marqués par l’exil, la mémoire fragmentée et la quête intérieure — dans la lignée d’Edward Saïd ou de W.G. Sebald — tout en s’inspirant de la richesse narrative et poétique du monde arabe. Il hérite de cette tradition mais la transforme, l’adapte, la confronte à l’expérience contemporaine.

Son impact est aussi politique, au sens large : il décentre le regard, refuse les récits simplistes, et propose une littérature du trouble, du passage, de la tension entre mondes. Par une langue exigeante et charnelle, il nous confronte à ce que signifie « être entre », dans un monde morcelé. Le Caire à corps perdu en est l’illustration lumineuse — un texte où la ville devient le miroir d’un homme en quête de lui-même, et où la littérature sert à reconstituer, fragment après fragment, un corps, une mémoire, un sens.

Khaled Osman revient dans cet entretien sur son parcours singulier, entre traduction, critique et écriture. De ses années passées à faire entendre en français les grandes voix de la littérature arabe, à la publication de son premier roman Le Caire à corps perdu, il construit une œuvre exigeante, à la croisée des langues et des mémoires. Dans ce dialogue, il partage sa vision de la littérature comme espace de passage, d’exil et de réinvention — un lieu où l’identité se cherche autant qu’elle se raconte.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes à la fois écrivain, traducteur et critique. Comment ces différentes facettes nourrissent-elles votre écriture ?

Khaled Osman : Je pense que ces activités ont pour point commun de travailler une matière que j’aime, celle des mots et de la langue. 

J’ai d’abord été un grand lecteur de littérature arabe d’où aussi mon goût pour la critique mais c’est vers la traduction littéraire que je me suis d’abord orienté. Après un long parcours comme passeur de grands textes arabes, j’ai voulu à mon tour essayer d’apporter ma petite pierre comme auteur. Je voulais faire mentir cette conviction personnelle selon laquelle je n’avais aucune imagination, et aussi me confronter au défi de la construction d’un roman.

Le Matin d’Algérie : Le Caire à corps perdu évoque la perte de mémoire, le retour au pays et l’identité fragmentée. Quelle part de vécu personnel se cache derrière ce récit ?

Khaled Osman : Les péripéties racontées dans ce roman se divisent en deux catégories :  celles que j’ai réellement vécues, et celles que j’ai rêvé de vivre. Le privilège de l’auteur est de ne jamais divulguer ce qui relève de l’une ou de l’autre. D’ailleurs, en juger selon le critère de la vraisemblance peut être trompeur, et il n’est même pas sûr que l’auteur lui-même soit capable de faire la distinction,

Le Matin d’Algérie : Le Caire y est presque un personnage à part entière. Quelle est votre relation intime à cette ville, et comment avez-vous cherché à la traduire en mots ?

Khaled Osman : Le Caire est une ville très ambivalente dans la mesure où elle comporte des aspects inhumains (son gigantisme, son chaos, sa pollution…) mais aussi un côté extrêmement attachant qui fait que, passé le premier choc, on ne peut pas ne pas l’aimer et avoir envie d’y revenir. 

L’autre particularité c’est quelle réveille spontanément des flashes mémoriels liés aux œuvres qu’elle a suscitées (livres, poèmes, films…)  C’est tout cela que je me suis efforcé de rendre en mots à travers ce roman.

Le Matin d’Algérie : En tant que traducteur, vous avez fait découvrir de nombreuses voix du monde arabe au lectorat francophone. Quelles sont les responsabilités, selon vous, d’un traducteur littéraire aujourd’hui ?

Khaled Osman : La première responsabilité est celle du choix : savoir sélectionner, conjointement avec l’éditeur, les œuvres qu’il juge important de faire connaître au public francophone.  Contrairement à une idée reçue, ce sont les œuvres les plus ancrées localement – et non celles qui sont écrites avec la perspective d’un lectorat international – qui sont le plus susceptibles de résonner de manière universelle. L’autre volet de cette responsabilité consiste à mettre à profit la connaissance qu’il a des deux langues, mais surtout des deux cultures, pour rendre l’ouvrage accessible et le mettre en valeur du mieux qu’il peut.

Le Matin d’Algérie : Votre roman a été écrit avant les révolutions arabes de 2011. Avec le recul, comment percevez-vous ce que vous appeliez déjà dans le livre une ville “au bord de l’explosion” ?

Khaled Osman : Même si ce livre n’anticipait pas à proprement parler l’éclatement de la révolution, il décrivait certaines facettes du ressentiment populaire envers le régime de Moubarak, et en particulier les dérives autoritaires de l’appareil de la Sécurité centrale. C’est ce ressentiment qui est monté peu à peu pour provoquer la révolution de 2011.

Le Matin d’Algérie : Quels auteurs ou œuvres, arabes ou francophones, ont marqué votre parcours et influencé votre manière d’écrire ?

Khaled Osman : Face à une question comme celle-ci, on ne peut évidemment s’empêcher de mentionner Naguib Mahfouz. Bien que située à Alexandrie, sa fameuse pension « Miramar » a certainement été pour moi une référence littéraire. Il a aussi été ma bonne étoile, dans la mesure où il est l’auteur par lequel j’ai commencé mon parcours de traducteur, et où la nouvelle de son Prix Nobel est tombée alors que ma deuxième traduction de lui était sous  presse.

Cela dit, mes modèles ne sont pas exclusivement littéraires, et les films de Youssef Chahine ont certainement été une référence cinématographique.

Le Matin d’Algérie : Votre œuvre semble habitée par le mouvement, l’exploration. Vers quoi se dirige aujourd’hui votre écriture ? Avez-vous un projet en gestation ?

Khaled Osman : J’ai la sensation d’avoir accompli un cycle avec mes deux premiers romans, celui-ci et « La colombe et le moineau », une sorte de diptyque consacré au thème du retour de l’exilé dans son pays natal. 

Si troisième roman il y a, il devra s’émanciper de ce thème fondateur. 

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Avec le recul, il apparaît que le Caire décrit dans ce roman n’existe plus en tant que tel, il peut ainsi servir de référence pour analyser ce que cette ville tentaculaire, et aujourd’hui plus fragmentée que jamais, est devenue.

Entretien réalisé par Brahim Saci

http://khaledosman.fr

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Mondial des clubs/8es : PSG-Inter Miami, Real-Juventus, Benfica-Chelsea

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Football

Des chocs européens, des retrouvailles entre Messi et le PSG et derby brésilien entre Palmeiras et Botafogo. Les affiches des huitièmes de finale de la Coupe du monde des clubs s’annoncent alléchantes.

Les huitièmes de finale de cette Coupe du monde des clubs nouvelle version débutent par un derby brésilien entre Palmeiras et Botafogo samedi 28 juin à 16h (TU).

Pendant que les quatre clubs africains affichaient un zéro pointé, les Brésiliens, eux, faisaient carton plein avec quatre clubs sur quatre en huitièmes de finale. Flamengo et Fluminense complétant le quatuor.

Même s’il a terminé deuxième de sa poule derrière le PSG, Botafogo part favori devant son dauphin lors du dernier championnat du Brésil que les Cariocas ont remporté 29 ans après leur dernier titre. L’autre équipe propriété de l’Américain John Textor se porte mieux que Lyon et elle aussi détentrice de la Copa Libertadores, la Ligue des champions sud-américaine. 

Surtout, le club de Rio a fait sensation au premier tour en s’offrant le Paris SG (1-0), le grand favori de la compétition.

En face, Palmeiras s’est contenté d’une victoire devant Al Ahly et de deux matches nuls devant Porto (0-0) et Inter Miami (2-2) de Lionel Messi.

Justement, les projecteurs seront tournés le lendemain vers Lionel Messi qui va retrouver son ancien club, le PSG. Des retrouvailles qui s’annoncent tendues  entre l’Argentin et son ex qu’il n’a cessé d’égratigner depuis son départ après deux saisons dans la capitale. « Ce sont deux années pendant lesquelles je n’étais pas heureux, je ne me suis pas amusé et cela a affecté ma vie de famille », avait lâché Lionel Messi.

Dimanche, il sera l’atout principal de l’Inter Miami qui rêve d’un exploit face au PSG qui va sans doute retrouver enfin son attaquant Ousmane Dembélé.

Les choc des huitièmes de finale seront européens. Le club portugais, Benfica, très convaincant en poules avec notamment une victoire face au Bayern, se mesurera à Chelsea.

Le choc Real Madrid Juventus aussi vaudra le détour. Les deux équipes, qui se sont rencontrée en finale de la Ligue des champions en 2017, ont débarqué dans cette Coupe du monde avec un esprit revanchard après une saison loin de leurs attentes.

Ce Mondial représente une sorte de rattrapage pour les deux formation et leur face-à-face dans la nuit du lundi au mardi (1h) promet beaucoup. Les Turinois restent tout de même sur une correction en poules devant Manchester City (2-5)  et les Madrilènes, de leur côté, espèrent récupérer leur buteur Kylian Mbappé, absent depuis le début du Mondial à cause d’une gastro-entérite aiguë.

Enfin, il faudra suivre avec plaisir le duel entre David (Al Hilal), le petit poucet saoudien de la compétition face au Goliath Manchester City.

Le programme des huitièmes de finale (Heure en TU)

Samedi 28 juin

Palmeiras – Botafogo, 16h

Benfica – Chelsea, 20h

Dimanche 29 juin

Paris SG-Inter Miami, 16h

Flamengo – Bayern Munich, 20h

Lundi 30 juin

Inter-Milan – Fluminense, 19h

Mardi 1er juillet

Manchester City – Al Hilal, 01h

Real Madrid – Juventus, 21h

Mercredi 02 juillet

Dortmund – CF Monterrey, 01h

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Niger : 2 mouvements d’humeur de soldats en 72 heures

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Le général Thiani Niger

Deux mouvements d’humeur de soldats au Niger en 72 heures. La première mardi à Filingué. La seconde mercredi à Téra. Deux compagnies situées dans l’ouest du pays qui se sont rebellées contre leur hiérarchie.

Les soldats ont refusé d’aller au front, et de sécuriser un convoi de camions faisant la route du Burkina Faso à Niamey. En trois mois, l’armée nigérienne a enregistré quatre mutineries – les deux premières à Termit et Tahoua.

À Téra, ville garnison à moins de 200 km de Niamey, les soldats de la compagnie mobile de contrôle des frontières ont dit « non » mercredi. Non à l’ordre qui leur était donné d’aller sécuriser un long convoi de camions de ravitaillement parti de Dori, au Burkina Faso, pour se rendre dans la capitale Niamey.

Les soldats, touchés par la mort de 71 de leurs camarades lors d’une attaque à Banibangou, la semaine dernière, réclament : un armement adapté, des renseignements fiables, des salaires payés en temps et en heure et surtout, beaucoup de munitions.

La veille, ce sont les hommes de Filingué qui s’étaient soulevés à 180 km au nord de Niamey. Les soldats du 13e bataillon interarmes ont refusé une mission de relève à Banibangou sans avoir d’abord obtenu plus de moyens, et surtout un appui aérien.

Le commandant de la compagnie, le lieutenant-colonel Massaoudou Dari Mossi, s’y est opposé. Il a alors été séquestré par ses hommes et violemment frappé. D’abord transféré à Niamey pour être soigné, il a finalement dû être évacué en Turquie.

Morts sur le fleuve Niger

Par ailleurs, treize personnes ont perdu la vie mercredi dans le naufrage d’une pirogue sur le fleuve Niger, à la frontière entre le Niger et le Bénin. Le bilan pourrait s’alourdir, des recherches étant toujours en cours « pour tenter de retrouver d’éventuels disparus ».

L’embarcation, qui transportait principalement des ressortissants nigériens, a chaviré entre la ville de Gaya, côté Niger, et Malanville, au Bénin. Le drame a été confirmé ce jeudi pas plusieurs sources locales. le nombre exact de passagers n’a pas encore été précisé, mais des survivants ont pu être secourus.

RFI et agences

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Nice : la justice ordonne le retrait des drapeaux israéliens

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Drapeau israélien à Nice

Depuis octobre 2023, plusieurs drapeaux israéliens flottaient sur la façade de la mairie de Nice. Un affichage décidé par le maire Christian Estrosi après les attaques perpétrées par le Hamas en Israël. Ce jeudi 26 juin, la justice française a tranché : ces drapeaux devront être retirés sous cinq jours. Une décision du tribunal administratif de Nice qui marque un tournant et rappelle, avec fermeté, les règles fondamentales de la République.

« Ces drapeaux ne peuvent pas être considérés comme un simple soutien aux otages. Ils symbolisent la revendication d’une opinion politique », a estimé la juridiction administrative. Une position appuyée par l’avocate Mireille Damiano, représentant les sept citoyens requérants, pour qui « un tel affichage dépasse la solidarité et engage une prise de position partisane sur un conflit international ».

Furieux, le maire de Nice a appelé à un rassemblement devant l’Hôtel de Ville ce jeudi à 11h30. Une manière de faire pression, mais aussi de politiser encore davantage un symbole contesté.

Une République, pas un consulat

Cette décision intervient dans un climat tendu où les symboles politiques liés aux conflits internationaux s’invitent dans l’espace républicain. Dans les semaines précédentes, d’autres mairies, comme celles de Saint-Denis ou Gennevilliers, avaient été sommées de retirer les drapeaux palestiniens. Dans tous les cas, la justice rappelle que les bâtiments publics doivent rester des lieux de neutralité, d’unité et de respect du pluralisme.

Il ne s’agit pas de nier les tragédies humaines, ni les émotions que provoquent les conflits internationaux. Il s’agit de préserver un cadre républicain, où les collectivités locales ne deviennent pas les prolongements symboliques d’une diplomatie parallèle.

Entre le droit et les faits : les mairies sont-elles vraiment neutres ?

Sur le papier, la règle est claire : les mairies ne sont pas des tribunes diplomatiques ou idéologiques. Le principe de neutralité du service public impose à toute collectivité territoriale de s’abstenir d’exprimer une opinion politique, notamment sur des questions internationales.

Mais dans les faits, la réalité est toute autre.

Il n’est pas rare de voir des façades municipales illuminées aux couleurs de l’Ukraine, de l’Arménie, d’Israël ou de la Palestine. Des maires prennent régulièrement position publiquement sur des conflits qui dépassent le strict cadre communal. Des salles municipales accueillent des rencontres très politisées, parfois aux frontières de la diplomatie parallèle.

La mairie de Nice n’est donc pas une exception, mais le reflet d’une tendance : celle de collectivités qui s’emparent de symboles extérieurs pour parler à leur électorat, interpeller l’État ou s’inscrire dans des causes internationales.

Le tribunal de Nice a simplement rappelé une limite : quand un symbole devient durable, exclusif, et manifestement politique, il viole la loi.

Une confusion entretenue

En maintenant ces drapeaux pendant plus de huit mois, la mairie de Nice a entretenu une confusion : celle entre solidarité et alignement politique. Entre compassion et propagande. La France n’est pas Israël, pas plus qu’elle n’est la Palestine. Elle est un État souverain, dont les institutions locales doivent se garder de tout affichage sélectif.

Rappeler cela n’est pas un acte contre tel ou tel peuple, mais une exigence de justice et d’universalité, ce même principe que la République prétend défendre sur tous les fronts.

La mairie de Nice peut encore faire appel de cette décision. Mais le message, lui, est clair : les mairies ne peuvent pas être des vitrines de guerre à distance.

Djamal Guettala  

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La justice algérienne a tranché le cas de l'universitaire nihiliste et raciste Mohamed Lamine Belghit. Le tribunal de Dar El Beïda à Alger a...

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