vendredi, 24 octobre 2025
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Procès ANEP 2 : de lourdes peines requises contre deux anciens ministres de la Communication et d’ex-responsables de l’ANEP

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Djamel Kaouane
Lourde peine requise contre Djamel Kaouane, ancien ministre de la communication sous Bouteflika.

Le verdict du procès de l’affaire de corruption dite « ANEP 2 » sera rendu le 22 octobre 2025. La décision a été fixée par le juge du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed à l’issue d’audiences qui se sont prolongées tard dans la soirée du mardi 14 octobre.

Au cours de cette session, le procureur de la République près cette juridiction a requis de lourdes peines de prison contre les principaux accusés, parmi lesquels figurent d’anciens ministres de la Communication ainsi que de hauts responsables de l’Agence Nationale d’Edition et de Publicité (ANEP). Ces réquisitions marquent une étape importante dans ce dossier emblématique de la lutte contre la corruption au sein des entreprises publiques.

Le ministère public a demandé une peine de dix ans de prison ferme assortie d’une amende d’un (1) million de dinars contre Djamel Kaouane, ancien ministre de la Communication, et Amine Echikr, ex-président-directeur général de Agence nationale d’édition et de publicité. Ces deux figures sont considérées par l’accusation comme des acteurs centraux dans les malversations présumées.

Le parquet a également requis six ans de prison ferme et la même amende contre Hamid Grine, lui aussi ancien ministre de la Communication. Des réquisitions de huit (8) ans de prison ont été formulées contre M. Chérif, ex-directeur de la branche communication et signalétique de l’ANEP, ainsi que contre B. Ammar, ancien directeur général de la filiale de messagerie rapide relevant de la même agence.

Les autres prévenus encourent des peines allant de cinq à sept ans de prison ferme, assorties chacun d’une amende d’un million de dinars.

Samia Naït Iqbal

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Accidents de la route : 8 morts et 273 blessés en 24 heures

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Accident de la route

Huit personnes sont décédées et 273 autres ont été blessées dans plusieurs accidents de la route survenus ces dernières 24 heures à travers plusieurs wilayas du pays, indique jeudi un bilan de la Protection civile.

Le bilan le plus lourd a été enregistré au niveau de la wilaya de M’Sila avec une personne décédée et deux autres blessées, suite au renversement d’un véhicule léger, au niveau de RN 46, commune d’El Houamed, précise la même source.

APS

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Averses orageuses et chutes de grêle sur plusieurs wilayas du pays vendredi et samedi 

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Pluie

Des pluies parfois sous forme d’averses orageuses, accompagnées localement de chutes de grêle, affecteront vendredi et samedi plusieurs wilayas du pays, indique jeudi un bulletin étéorologique spécial (BMS), émis par l’Office national de météorologie.

De niveau de vigilance « Orange », ce BMS concerne les wilayas de Sidi Bel Abbes, le sud de Tlemcen, Saida, Naama, El Bayadh et Laghouat, avec des quantités de pluie oscillant entre 20 et 40 mm, et ce le vendredi de 00h00 à 23h00.

Ce BMS concerne également les wilayas de Tiaret, Djelfa, Ouled Djellal, M’sila, Tissemsilt, Ain Defla et Médéa, avec des quantités de pluie estimées entre 20 et 40 mm, de vendredi à 12h00 à samedi à 03h00. 

APS

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Tebboune reçoit la moudjahida Djamila Bouhired

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Djamila Bouhired et Tebboune

Le chef de l’Etat, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu jeudi au siège de la Présidence de la République, la moudjahida Djamila Bouhired.

On s’en souvient, l’ancienne résistante des réseaux d’Alger du FLN était parmi les manifestants qui réclamaient un changement du système politique du pays.

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France : contrôle renforcé des retraites versées aux pensionnés en Algérie

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Retraités

La France a décidé de durcir le contrôle de ses retraites complémentaires versées aux pensionnés résidant à l’étranger, avec un accent particulier sur l’Algérie.

L’organisme Agirc-Arrco, chargé des retraites du secteur privé, prévoit dès 2026 de convoquer 60 000 pensionnés par an pour vérifier leur identité et leur présence effective. Sur six ans, le dispositif pourrait concerner près de 400 000 contrôles.

Près d’un million de retraités français vivent à l’étranger, et une proportion non négligeable se trouve en Algérie. Les convocations seront organisées via les banques partenaires, avec la possibilité de rendez-vous en agence ou d’outils numériques encore à l’étude, comme la reconnaissance faciale. Tout manquement ou absence entraînera la suspension temporaire du versement des pensions jusqu’à régularisation de la situation.

Cette mesure s’inscrit dans la lutte contre la fraude aux retraites, estimée à 50-60 millions d’euros par an. Bien que le montant ne soit pas considérable sur le plan financier, les autorités soulignent l’importance de la transparence et de la crédibilité du système. Une phase pilote avait montré qu’un quart des pensionnés convoqués avaient temporairement perdu leurs droits faute de justificatifs, ce qui a motivé l’extension de l’opération à l’Algérie.

La mise en œuvre nécessite une coordination étroite entre les caisses françaises, les banques algériennes et les services consulaires, tout en respectant les normes de protection des données personnelles. L’objectif officiel est de s’assurer que les pensions bénéficient uniquement aux ayants droit, renforçant ainsi la fiabilité du système français à l’étranger.

Pour l’Algérie, pays accueillant l’une des plus grandes communautés de retraités, cette mesure pourrait toucher des milliers de familles dépendantes de ces revenus, avec un impact direct sur leur quotidien. Elle illustre également la volonté de la France d’imposer une rigueur administrative et une transparence accrues, même au-delà de ses frontières.

En résumé, ce dispositif est moins une question financière qu’un signal symbolique fort : protéger les droits des retraités tout en affirmant la crédibilité et la fiabilité du système de retraite français à l’international, avec des conséquences concrètes pour les pensionnés vivant en Algérie.

Djamal Guettala 

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L’Algérie, ce pays qui donne trop !

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Alger

L’Algérie donne, elle efface, elle aide, elle promet. L’Algérie tend la main avec une sincérité rare, mais oublie parfois de garder l’autre sur la table. À force de vouloir être généreuse, elle en devient naïve.

On commence par une scène restée coincée dans la gorge du pays : le représentant d’un peuple martyr, venu remercier, oublie de citer l’Algérie. Pression, calcul ? Peu importe : l’omission a le goût amer d’une gifle. Elle dit tout : la surprise, la déception, la fierté froissée. Car enfin, comment un pays qui a levé la voix quand d’autres chuchotaient, qui a ouvert ses bras, vidé ses coffres, pris des coups pour sa solidarité – jusqu’à l’ONU – peut-il s’effacer d’un simple discours de gratitude ?

Ce n’est pas un incident diplomatique, mais un révélateur. L’Algérie s’étonne d’être oubliée parce qu’elle croit encore que la morale fonde la politique. On a prêté des milliards, effacé des dettes, offert du pétrole, des biens, des voix. On a porté l’Afrique, la Palestine, la Tunisie, la Libye, le Liban comme on porte une cause : à bout de bras, avec le cœur, sans calcul. Et souvent, en retour, on récolte la mémoire courte. Il suffit d’un vote ou d’un remerciement omis pour que certains “frères” crachent sur la main qui les a nourris. Ce n’est plus de la diplomatie ; c’est de la naïveté nationale.

L’Algérie agit souvent comme elle ressent : avec le cœur, sans méthode. Entre la raison d’État et la politique du ressenti, le fossé se creuse. On veut être aimé avant d’être respecté, admiré avant d’être compris. On confond le symbole avec la stratégie, le geste avec la vision. Derrière les grands mots, la diplomatie s’épuise à jouer sur le registre de l’émotion. Résultat : on s’émeut beaucoup, on pèse peu.

Cette logique dépasse la politique étrangère : elle traduit un rapport général au pouvoir. Ici, la décision naît dans l’émotion et meurt dans l’oubli. On déclare avant de réfléchir, on promet avant de planifier. Le pouvoir aime le spectaculaire ; il confond communication et action. Et à force de gouverner par réflexe, on finit par administrer le pays comme un sentiment : dans l’excès.

Et puisque tout commence en haut, tout déborde en bas. La démesure de l’État a contaminé la rue : on gouverne dans le symbole, on vit dans le spectacle. On parle plus qu’on n’écoute, on promet plus qu’on n’agit, on consomme plus qu’on ne produit. Dans les cafés et les salons, chacun veut être entendu, reconnu, validé – comme si exister dépendait du regard des autres. Derrière ce vacarme, un vertige : celui d’un peuple sincère jusqu’à l’épuisement, mais prisonnier de sa propre intensité.

Cette intensité, elle, plonge dans l’histoire. Longtemps nié, le peuple s’est défendu par le bruit, a fait de la parole une preuve d’existence. La fierté a remplacé la stratégie, le symbole a pris la place du projet. Ce réflexe, hérité de la douleur, entretient la confusion entre dignité et efficacité. Et à force de brandir le passé comme drapeau, on avance en regardant derrière soi.

Mais le vrai danger n’est plus moral : il est institutionnel. La générosité nationale s’est transformée en politique personnelle. On distribue, on efface, on offre – comme si les biens du peuple appartenaient à la magnanimité d’un seul. La diplomatie devient un geste du prince, le trésor public une caisse de prestige. Dans un pays sans presse libre ni opposition réelle, la générosité ne se discute pas : elle se décrète.

La raison d’État, elle, reste absente. Le geste remplace la stratégie, l’émotion supplante la réflexion. La souveraineté ne se mesure pas à la main qu’on tend, mais à celle qu’on garde ferme.

Peut-être qu’un jour, l’Algérie apprendra à donner sans se perdre, à aider sans s’ignorer, à croire sans s’aveugler. En attendant, elle continue – fière, bruyante, sincère – à confondre vertu et stratégie. Et chaque fois qu’un remerciement l’oublie, la même amertume remonte : celle d’un pays qui découvre, encore une fois, que le cœur ne suffit pas à gouverner.

Zaim Gharnati

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Batna en deuil : décès de Nabil Tamine, bassiste des Play Boys

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Nabil Tamine,
Nabil Tamine,

Batna perd l’une de ses figures emblématiques de la musique locale. Nabil Tamine, bassiste du célèbre groupe les Play Boys, s’est éteint à quelques jours seulement de la sortie en salle du film auquel il avait participé.

L’inimitable artiste qu’était Tamine avait néanmoins eu la chance d’assister à l’avant-première en juin dernier, entouré de proches et d’amis, lors d’un événement qui avait rassemblé l’ensemble de la scène culturelle batnéenne.

La ville pleure un musicien et un acteur majeur de sa vie culturelle, dont l’engagement a marqué plusieurs générations. Les condoléances affluent à la grande famille Tamine, reconnue pour sa contribution à la culture batnéenne.

Djamal Guettala 

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Avantages économiques des événements multisports

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Découvrez comment les événements multisports stimulent l’économie locale, créent des emplois et renforcent l’unité sociale.

Les avantages économiques des événements multisports

Les événements multisports attirent des foules, génèrent des revenus et laissent des traces durables. Leur organisation ne se limite pas à la compétition. Elle stimule l’économie, soutient les emplois et renforce le sentiment d’unité entre habitants. Cet article explore comment ces manifestations deviennent de véritables moteurs de croissance et d’innovation.

Dynamiser l’économie locale

Un grand événement multisports transforme la vie économique d’une région, et des plateformes comme 1xbet permettent aussi aux amateurs de suivre les compétitions et de parier en ligne, augmentant ainsi l’engagement des fans. Des milliers de visiteurs arrivent, remplissent les hôtels et fréquentent les restaurants. 

Les infrastructures se développent. La construction ou la rénovation des stades, piscines et routes crée de nombreux emplois temporaires. Ces chantiers dynamisent le secteur du bâtiment et la logistique. Après l’événement, ces installations servent à d’autres compétitions ou à la population locale. Cela assure un héritage durable et utile à long terme.

Création d’emplois et compétences nouvelles

Un événement multisports mobilise des milliers de personnes, et certains visiteurs profitent également d’applications pour suivre les résultats ou télécharger 1xbet afin de parier en direct sur les compétitions. Techniciens, bénévoles, agents de sécurité et restaurateurs participent à son succès. En moyenne, un événement de taille moyenne génère plus de 10 000 emplois directs et indirects. Ces emplois couvrent des domaines très variés, de la maintenance aux services numériques.

Les formations mises en place pour ces postes développent de nouvelles compétences. Les jeunes travailleurs acquièrent une expérience précieuse en gestion, communication et organisation. Ces savoir-faire restent utiles après la fin des compétitions. Les entreprises locales profitent ensuite d’une main-d’œuvre plus qualifiée et motivée.

Rayonnement international et image positive

Les événements multisports attirent l’attention du monde entier. Des millions de spectateurs suivent les épreuves à la télévision ou en ligne. Cette visibilité renforce l’image du pays hôte et attire de futurs visiteurs. L’organisation réussie d’un tel événement prouve la capacité à accueillir, gérer et innover. Cela inspire confiance aux investisseurs étrangers.

Une ville bien mise en valeur pendant la compétition devient une destination touristique durable. Les images diffusées créent une curiosité nouvelle. Les retombées se prolongent donc bien au-delà de la période sportive. L’économie du tourisme reste active grâce à ce rayonnement international.

Impact sur les petites entreprises

Les grandes structures ne sont pas les seules à bénéficier de cette activité. Les petites entreprises profitent souvent de contrats temporaires pour la restauration, le transport ou la décoration. Ces collaborations ouvrent des perspectives nouvelles. Les artisans, par exemple, vendent leurs produits à un public plus large.

Exemples de retombées locales

  • Augmentation du chiffre d’affaires des cafés et hôtels.
  • Demande accrue de services de transport.
  • Création d’entreprises éphémères autour de l’événement.
  • Visibilité pour les producteurs régionaux.

Ces activités favorisent la circulation de l’argent dans la communauté. L’effet d’entraînement touche presque tous les secteurs économiques.

Héritage social et culturel

Les événements multisports ne profitent pas seulement à l’économie. Ils laissent une empreinte sociale forte. Les habitants participent à un projet commun et partagent une fierté collective. Les bénévoles découvrent le travail d’équipe et le sens du service. Cette dynamique crée des liens solides entre les générations et les quartiers.

Les infrastructures sportives deviennent ensuite des lieux de rencontre et de loisirs. Les écoles, associations et clubs locaux les utilisent. Cette réutilisation favorise la pratique sportive et renforce la cohésion sociale. Le sport devient un langage commun, accessible à tous.

Le rôle du divertissement et de la responsabilité

Le sport rassemble et divertit. Les compétitions multisports offrent une expérience unique, pleine d’émotions. Pourtant, il reste important de rappeler que ces événements doivent rester un plaisir, pas une source de dépendance. Dans le cas des activités liées aux jeux, les organisateurs encouragent une pratique responsable. Les règles claires et les limites financières protègent les participants. L’objectif reste le divertissement sain et équilibré.

Une vision d’avenir

Les événements multisports montrent la puissance du sport comme levier économique et social. Ils encouragent la collaboration entre acteurs publics et privés. Les innovations techniques développées pour ces occasions inspirent d’autres secteurs. L’impact dépasse largement la simple compétition.

Les données économiques récentes indiquent que chaque euro investi peut générer entre deux et quatre euros de retombées. Ce rapport prouve la valeur stratégique de ces projets. Ils renforcent l’économie tout en favorisant la cohésion et la fierté collective.

Les événements multisports stimulent l’économie, créent des emplois et unissent les communautés. Leur impact dépasse le terrain. Ils laissent des infrastructures, des souvenirs et des valeurs durables. Organisés avec soin, ils deviennent des symboles d’innovation et de progrès. Leur réussite montre qu’économie, sport et solidarité peuvent avancer main dans la main.

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Serguei Lavrov sème le doute sur les frontières algéro-maliennes

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Tebboune et Lavrov

Le ministre russe des affaires étrangères a qualifié d' »artificielles » les frontières entre l’Algérie et le Mali. Alger garde le silence.

Les déclarations du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont été largement commentées par les internautes algériens sur les réseaux sociaux mais n’ont pas encore suscité de réaction de la part de la diplomatie algérienne.

La déclaration du ministre russe des Affaires étrangères est pourtant particulièrement gravissime puisqu’elle porte atteinte à l’intégrité territoriale.

Au-delà de la rhétorique géopolitique habituelle sur l’Afrique, les propos tenus par le MAE russe en réponse à une question posée par une journaliste de Radio Algérie Internationale — chaîne publique algérienne — ont été interprétés comme un message politique direct adressé au pouvoir algérien.

Mais Serguei Lavrov, dans une réplique un tantinet ironique  et calculée, a saisi l’occasion pour souligner que la question avait été rédigée à l’avance pour la journaliste, afin d’y répondre de manière percutante. Il a alors évoqué un point d’une grande importance : selon lui, les frontières héritées de la colonisation — des frontières artificielles — sont à l’origine de la plupart des conflits sur le continent africain, notamment du différend entre l’Algérie et le Mali. Il a également fait référence au peuple touareg et aux événements survenus dans la région des Grands Lacs en Afrique.

Les faits

La scène s’est déroulée lors d’une conférence de presse retransmise par Sputnik Afrique. Interrogé sur les accusations occidentales visant la présence militaire russe au Mali, Lavrov a d’abord défendu l’action de son pays : « L’Africa Corps opère à la demande des autorités légitimes et ne cible pas les civils. » Mais le ministre russe a ensuite dévié vers une lecture historique lourde de sens : « Les tensions entre l’Algérie et le Mali trouvent leurs racines dans les frontières artificielles héritées de la colonisation. Ce sont ces tracés imposés qui divisent encore aujourd’hui des peuples, notamment les Touaregs. Ceux qui ont dessiné ces frontières continuent parfois à en exploiter les failles. »

Cette remarque, qui semble anodine dans une perspective analytique, touche en réalité à l’un des piliers de la doctrine diplomatique algérienne : le respect intangible des frontières héritées de la colonisation, principe que l’Algérie défend avec constance depuis son indépendance. En rappelant que ces frontières sont «artificielles » et qu’elles nourrissent les conflits en Afrique, Lavrov a, volontairement ou non, remis en question un fondement politique et stratégique majeur pour Alger.

Le ton utilisé n’est pas passé inaperçu. Ce recadrage public, perçu comme ciblé et stratégique, a été interprété comme un signal : Moscou entend désormais parler de l’Afrique du Nord et du Sahel en terrain d’influence, quitte à bousculer des sensibilités historiques.

La réaction du député indépendant Abdelouahab Yakoubi illustre le malaise suscité : « Cette lecture biaisée de l’histoire vise à légitimer une implantation russe dans une zone qui n’a jamais fait partie de son espace géostratégique. Nous n’avons récolté de Moscou que des slogans, des contrats d’armement et une dépendance technologique. »

Au-delà du débat de fond, cette prise de parole soulève une question brûlante : comment réagira Alger à ce qui s’apparente à une remise en cause frontale de l’un de ses dogmes diplomatiques ? 

Alger procédera-t-elle à la convocation de l’ambassadeur russe pour une protestation symbolique ? Rien n’indique, pour l’heure, une telle démarche.  Le silence — souvent interprété comme une prudence calculée du pouvoir — pourrait prévaloir une fois de plus.

Ce nouvel épisode révèle surtout une évolution des rapports entre Alger et Moscou. Jadis alliés stratégiques dans un contexte de méfiance commune envers l’Occident, les deux capitales se trouvent désormais sur des trajectoires géopolitiques plus nuancées. La Russie, en quête d’un rôle pivot dans le Sahel, n’hésite plus à mobiliser l’histoire coloniale comme levier diplomatique, y compris au risque d’irriter un partenaire de longue date.

Si cette déclaration était venue d’un officielle français elle aurait attiré les foudres de guerre des autorités algériennes. Cependant, si la diplomatie algérienne choisit de ne pas réagir publiquement, cela pourrait être interprété comme une volonté d’éviter une crispation avec Moscou dans un contexte international tendu. Mais cette séquence laissera des traces, car elle touche au cœur même du récit fondateur de l’État algérien : celui d’un pays attaché au principe de l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation.

Samia Naït Iqbal

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Coût des Accords franco-algériens : deux milliards d’euros, selon un rapport

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Drapeau Algérie France

En France, deux députés du camp présidentiel ont dévoilé mercredi matin « pour éclairer le débat », un rapport sur le coût des accords entre la France et l’Algérie. Soutenus par l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal, dans leur démarche, les deux élus pointent du doigt l’accord franco-algérien de 1968, qu’il faut, selon eux, dénoncer.

Cet accord avait été signé six ans après la fin de la guerre d’Algérie, alors que la France avait besoin de bras pour soutenir son économie. Ce rapport adresse plusieurs reproches à l’accord de 1968. Le premier d’entre eux, c’est que le statut dérogatoire dont bénéficient les Algériens porterait atteinte au principe d’égalité entre les étrangers.

« Un citoyen guinéen ou sénégalais, il doit attendre 18 mois pour bénéficier du regroupement familial contre 12 mois pour un Algérien », constate le député Ensemble pour la République, Charles Rodwell.

Deuxième enseignement, c’est que la France serait la seule des deux parties à continuer d’appliquer le texte. « Pour un Algérien qui a travaillé 40 ans, 20 ans en Algérie et 20 ans en France, l’accord dit que la France doit lui verser la moitié de sa pension. L’Algérie doit verser l’autre moitié de la pension. La Sécurité sociale algérienne ne verse pas cette pension, c’est la France qui compense », poursuit Charles Rodwell.

Deux milliards d’euros, le coût pour le contribuable français 

Le rapport estime à au moins 2 milliards d’euros, chaque année, le coût de l’accord pour le contribuable français. Un chiffrage « très peu étayé » critique la gauche, qui parle d’un rapport plus politique que financier. « Le Général de Gaulle souhaitait que le statut des Algériens soit spécifique en raison de leur appartenance à la nation française durant 132 ans. Il n’est pas totalement incompréhensible que des gens qui ont partagé un destin commun avec la France voient leur statut être régi de manière spécifique », estime le député socialiste Philippe Brun.

« L’abrogation de cet accord ouvrirait une nouvelle page de l’histoire commune entre la France et l’Algérie », affirment au contraire les auteurs du rapport, qui espèrent que le président de la République entendra leur demande.

L’accord-cadre franco-algérien de 1968 et ses avenants

Les relations entre la France et l’Algérie sont dans un moment de fort tension au point que le dossier migratoire, pourtant en veilleuse, est revenu sur le tapis. Il a été remis sous le feu des projecteurs en 2023 à la faveur d’un rapport à charge pour l’Algérie de l’ancien ambassadeur Xavier Driencourt. Un rapport destiné au centre de réflexions Fondapol, très marqué à droite, et publié peu après la sortie en librairie de ses mémoires algériennes (L’Énigme algérienne. Chroniques d’une ambassade à Alger, aux Éditions de l’Observatoire, 2022) qu’il conclut en ces termes : « Nous avons trop souvent tendu l’autre joue après avoir reçu une gifle. » Un rapport venu nourrir la volonté exprimée depuis plusieurs mois par des responsables politiques de droite (l’actuel ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau mais aussi les ex-Premiers ministres Edouard Philippe et Gabriel Attal, ou encore Marine Le Pen) de dénoncer l’accord-cadre de 1968.

L’accord-cadre de décembre 1968

Signé par Jean Basdevant, haut représentant envoyé par de Gaulle en Algérie, et Abdelaziz Bouteflika, alors ministre des Affaires étrangères, cet accord à la négociation duquel a activement participé le diplomate et ancien résistant Stéphane Hessel, alors ministre-conseiller à Alger, restreint les dispositions des accords d’Évian de 1962 qui prévoyaient la libre circulation et installation des personnes d’Algérie vers la France, Algériens comme Français. La libre circulation entre les deux pays avait déjà été freinée avant cette date en raison de l’entrée importante d’Algériens sur le sol français en 1962 : la clause de libre circulation des Accords d’Évian est suspendue en 1964 (accords Nekkache-Grandval). Et dans l’accord-cadre de 1968 un certificat de résidence est imposé aux Algériens. Ce certificat est l’équivalent des cartes de séjour destinées aux étrangers du régime général. Ils peuvent l’obtenir après trois ans de résidence (et non cinq pour les autres ressortissants hors UE) et il est valable dix ans. En cas de regroupement familial, les membres de la famille reçoivent une carte de résident de la même durée que le titre de la personne qu’ils rejoignent. En outre, les Algériens peuvent s’installer à leur compte dans une activité libérale sans autre formalité.

Mais les Algériens subissent des contraintes spécifiques. Ainsi, les étudiants peuvent moins travailler (à mi-temps, au lieu de 60 % du temps de travail pour les autres nationalités) et doivent obtenir une autorisation de travail.

Plusieurs avenants

Au cours des années suivantes, cet accord-cadre de 1968 a été amendé à trois reprises : en 1985, 1994 et 2001. Ces trois modifications ont rapproché la situation des ressortissants algériens des dispositions de droit commun. Après l’amendement de 1985, les Algériens sont soumis à l’obtention d’un visa pour entrer sur le territoire français. Après celui de 1994, le certificat de résidence d’un ressortissant algérien périme si ce dernier passe plus de trois ans consécutifs hors du territoire français, disposition qui s’applique aussi dans le droit commun. Enfin, en 2001, un dernier accord instaure des passe-droits — en particulier hospitaliers – destinés à l’élite algérienne.

En 2007, un aménagement (de niche) signé par Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, et par Mourad Medelci, son homologue algérien, et destiné à faciliter la circulation de détenteurs de passeports diplomatiques en les exemptant de visa, a été « suspendu » par le ministre de l’Intérieur le 17 mars dans le cadre de la « réponse graduée » aux autorités algériennes, répliquant à leur refus d’accueillir leurs ressortissants expulsés du sol français.

Par ailleurs, comme l’accord-cadre de 1968 relève du droit international qui prime sur le droit français, les Algériens vivant en France ne sont pas soumis aux dernières lois (qu’elles soient favorables ou défavorables pour les migrants) votées sur l’immigration depuis 2001. Ils sont ainsi exclus de dispositifs tels que le « passeport talents », qui répond au concept vanté par Nicolas Sarkozy d’une « immigration choisie », ou encore à la régularisation par le travail qui doit passer par le seul exercice d’un métier dit « en tension » ou pour raison humanitaire. « Quand vous mettez tout dans la balance, les ressortissants algériens perdent plus qu’ils ne gagnent et ils auraient intérêt à renégocier ce traité », juge le professeur de droit public Serge Slama.

► Alger prié de « réexaminer » les accords

La question de l’immigration de travail doit être replacée dans le contexte plus général des relations franco-algériennes. Entre l’affaire Boualem Sansal, le dossier du Sahara occidental, les arrestations récentes d’influenceurs, l’attaque mortelle perpétrée à Mulhouse fin février 2025 par un ressortissant Algérien sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), a été le détonateur de la résurgence du débat sur l’accord franco-algérien de 1968. À l’issue d’un comité interministériel mercredi 26 février 2025, le gouvernement français annonce demander à Alger de « réexaminer » la totalité des accords sur l’immigration et ce, dans un délai de quatre à six semaines.

► Que se passerait-il en cas de dénonciation de l’accord-cadre ?

En droit international, seul le président peut dénoncer ou ratifier des traités. « Quand on dénonce un accord international, on n’est pas tout seul à interpréter ses conséquences, explique le politologue Patrick Weil, pour qui une dénonciation serait une erreur. En France, le sénat affirme que les Algériens seraient soumis au droit commun, mais les Algériens, eux, estiment que l’on reviendrait aux accords d’Évian. Dans une situation de tension et de crise, l’Algérie pourrait décider de se replacer immédiatement dans l’esprit des accords d’Évian, et inciter ses ressortissants à se rendre massivement en France. Que ferait la France ? Elle n’a pas intérêt à se placer dans une situation d’incertitude dont la sortie dépendra moins d’elle encore qu’aujourd’hui. »

RFI

 Pour aller plus loin

« Les instruments internationaux en matière migratoire » (rapport du Sénat de février 2025)

L’Histoire secrète des accords d’AlgerFrançois-Guillaume Lorrain, Le Point du 17 avril 2025

« Dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 serait une surenchère malvenue dans une conjoncture politique déjà abîmée » (Tribune de Hocine Zeghbib dans Le Monde du 16 janvier 2025)

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