26 avril 2025
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Le Maroc accuse des hackers algériens de graves cyberattaques

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hacker

Selon la presse marocaine, un groupe de hackers algériens qui se fait appeler JabaRoot DZ a revendiqué la publication sur Internet des données personnelles de près de 2 millions de salariés et de plusieurs milliers d’entreprises issues du piratage de la Caisse de sécurité sociale et du ministère marocain de l’Emploi, mardi 8 avril. Ces derniers affirment avoir opéré en représailles à l’attaque menée contre le compte X de l’agence de presse publique algérienne.

Attestation de déclarations de salaires, numéros de cartes d’identité, numéros de téléphone, coordonnées bancaires ou encore listing des employés de plusieurs grandes sociétés : avec la publication sur Internet des données personnelles de près de 2 millions de salariés employés par environ 500 000 entreprises, le Maroc a été victime d’une fuite de documents confidentiels massive, mardi 8 avril. Une fuite qui a aussi conduit à la révélation d’informations sensibles comme la rémunération de plusieurs personnalités influentes du royaume…

Pour obtenir ces informations, les hackers, qui affirment avoir mis la main sur plus de 50 000 fichiers, s’en sont pris au site Internet du ministère marocain de l’Emploi mais aussi et surtout à la base de données de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

« Actions hostiles »

Se présentant sous le nom de JabaRoot DZ, ces derniers expliquent sur leur chaîne Telegram avoir répondu « aux actions hostiles » de pirates informatiques marocains qui auraient, selon eux, mis en péril le compte X – ex-Twitter – de l’APS, l’agence de presse algérienne. Cette revendication est toutefois à prendre avec précaution déclarent plusieurs experts en cybersécurité : alertant sur le fait qu’il pourrait s’agir d’un leurre, ils appellent à la plus grande prudence dans la détermination de l’origine et des objectifs réels de cette cyberattaque.

Quoi qu’il en soit, les médias marocains n’ont, eux, pas tardé à dénoncer de façon quasi unanime la vulnérabilité « des infrastructures numériques [du pays] face aux cybermenaces » dans un contexte d’attaques informatiques à répétition dans le royaume ces derniers mois.       

Rfi

Au-secours, Wauquiez veut rétablir les bagnes !

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Bagne

Lorsque j’ai entendu cette information, j’étais dans l’embarras car j’hésitais entre la colère et l’apoplexie de rire tant elle était hors de toute rationalité.

Le candidat à la présidence du parti Les Républicains, Laurent Wauquiez, déclare souhaiter que les personnes frappés d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) et considérées comme dangereuses soient « enfermés » dans le territoire ultramarin, Saint-Pierre-et-Miquelon, un archipel français situé à proximité du Canada sur sa côte atlantique.

Après ce moment de sidération, nous avons tous compris que la déclaration n’était pas seulement une déclaration d’humeur. Laurent Wauquiez veut l’ouverture d’un nouveau Gantanamo. 

Et spontanément me revient le visage effrayé de ma grand-mère lorsqu’elle prononçait un mot que nous ne comprenions pas sur le moment vu notre jeune âge. Les mains plaquées sur le visage, celui de la frayeur, le mot sortait sans aucun autre commentaire sinon, quelques instants après, avec la même intensité, « la justice rouge ! ».

Nous comprendrons plus tard qu’il s’agissait du sinistre bagne de la Nouvelle Calédonie, ce pays si lointain qu’il n’était possible de localiser que dans son esprit. Chacun ne peut ignorer que l’Algérie était une colonie française, la Nouvelle Calédonie avait reçu donc des centaines de résistants algériens condamnés aux travaux forcés, parfois à perpétuité. 

Quant à la justice rouge, sa qualification faisait référence à la robe rouge des juges de la cour d’assises, une couleur qui rajoute à la terreur. 

On peut opposer à la proposition inattendue de Laurent Wauquiez trois remarques. Elle est le retour à une barbarie ancienne qu’avait connue le système judiciaire français, une stupidité dans la croyance en sa faisabilité, une insulte aux populations locales de Saint-Pierre-et-Miquelon et enfin, une hypocrisie flagrante qui dissimule une raison inavouée mais tellement évidente.

Les bagnes coloniaux français sont instaurés par une série de décrets en 1852 et 1853 complétés par la loi de Transportation de 1854. Ils ne sont abolis qu’en 1938 (pour la déportation vers le bagne), et définitivement supprimés en 1945 (pour la détention au bagne). 

Parmi les centres de bagne, les deux plus connus étaient ceux de Cayenne et de la Nouvelle Calédonie. Le fameux Caldoune dont le nom sortait de la bouche de nos grand-mères avec terreur (bien que cela soit le fait de tous, ma seule référence aux grands-mères provient de la stupéfaction encore plus ressentie sur les visages de ces pauvres femmes).

Nul autre écrivain n’avait jamais autant bien décrit l’horreur bestiale que Victor Hugo à travers son si célèbre personnage dans les Misérables, Jean Valjean. Puis ensuite par le récit sur le capitaine Dreyfus mais avec d’autres considérations et descriptions.

Les propos de l’homme politique sont abjects pour sa justification du choix du lieu, l’archipel se trouve à 4000 kilomètre de la France, ne fait pas partie de l’espace Schengen et ajoute-t-il : « Il fait 5 degrés de moyenne pendant l’année, 146 jours de pluie et de neige. Je pense qu’assez rapidement, ça va amener tout le monde à réfléchir et préférer le retour dans leur pays».

Voilà le retour en arrière dans le sinistre passé dans lequel veut nous renvoyer l’homme politique. La parole de Laurent Wauquiez est ensuite d’une immense stupidité. La population de Saint-Pierre-et-Miquelon ne compte pas plus de 6000 habitants alors que le nombre des personnes condamnés à un OQTF et jugées dangereuses est trop important.

Il faut aussi imaginer que le nombre de cellules est de onze. Enfin, seulement deux périodes par an de transport direct depuis la France. Il faudrait passer par le Canada, on comprend la difficulté que cela suppose.

Puis, Laurent Wauquiez insulte les populations locales. Offusquées, leur député, les élus locaux ainsi que le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, ont répondu que le territoire français n’avait pas vocation à être insulté de la sorte en étant considéré comme un dépotoir du système judiciaire français.

Enfin, la manœuvre est si grossière qu’on devine une hypocrisie qui ne trompe personne. Laurent Wauquiez qui se voyait depuis longtemps occuper le poste de président du parti Les Républicains se trouve aujourd’hui face à une concurrence qui le surpasse en popularité, celle du ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau.

Les deux, même s’ils sont restés fidèles à leur parti politique, ont toujours été positionnés à la frontière du Rassemblement National, avec des incursions fréquentes dans son territoire. Ils sont constamment dans la surenchère des idées d’extrême droite. C’est assez logique car le mot de déportation est un marqueur historique de ce mouvement d’idées.

Boumediene Sid Lakhdar

L’Algérien Doualemn toujours expulsable

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Doualemn

Dans sa décision rendue mardi 8 avril, le Conseil d’État a validé l’expulsion de l’Algérien Boualem N., connu sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme Doualemn. Celui-ci a fait l’actualité en France en mettant en ligne une vidéo dans laquelle il affirmait son soutien au régime algérien et appelait à s’en prendre aux opposants algériens.

La plus haute juridiction administrative a jugé que le rejet de son recours n’était entaché « d’aucune irrégularité ni erreur de droit », rendant ainsi l’influenceur algérien expulsable, même si la procédure sur le fond est encore en cours.

Cette affaire s’inscrit dans un climat particulièrement tendu entre Paris et Alger. En effet, Boualem N. avait été visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) dès le 9 janvier, après la publication d’une vidéo sur TikTok appelant à « donner une sévère correction » à un opposant au régime algérien. Cette vidéo avait suscité un vif émoi, tant en France qu’en Algérie.

Expulsé une première fois le 9 janvier, l’influenceur avait été immédiatement renvoyé en France par les autorités algériennes, provoquant une crise diplomatique entre les deux pays. Cette décision d’Alger, perçue comme un camouflet par Paris, avait relancé les tensions déjà vives autour de la coopération migratoire, notamment sur les questions de réadmission des ressortissants expulsés.

De nouveau interpellé à Montpellier le 20 mars, Boualem N. avait été placé en centre de rétention administrative au Mesnil-Amelot. Le tribunal administratif de Paris avait rejeté le 25 mars une première tentative de suspension de son expulsion, estimant que les critères pour protéger sa vie familiale ou son intégration en France n’étaient pas réunis.

Père de deux enfants, dont l’un est en situation de handicap, Boualem N. invoquait également une atteinte à sa vie privée et familiale. Mais le Conseil d’État a balayé cet argument, rappelant que ses enfants sont majeurs, que le fils handicapé est principalement à la charge de sa mère – dont il est divorcé depuis 2013 – et qu’il conserve des liens réguliers avec l’Algérie.

Les magistrats ont également souligné les « risques pour l’ordre public » liés à ses propos. Dans un contexte où les menaces envers les opposants algériens installés en France sont en hausse, la justice a estimé que ses paroles justifiaient une attention accrue.

« Il s’agit d’un tournant répressif très grave ; une personne étrangère régulière pendant 15 ans peut être expulsée pour des propos isolés », a dénoncé Maître Marie David Bellouard, son avocate, évoquant un climat alimenté par des lois xénophobes et une volonté politique de faire des exemples. Elle a confirmé que le recours au fond, demandant l’annulation de l’arrêté d’expulsion signé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, restait en cours.

Par ailleurs, l’influenceur a été condamné le 6 mars à cinq mois de prison avec sursis pour « provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ». À la barre, il s’était défendu en affirmant n’avoir appelé qu’à « une gifle ou une fessée ». Sa défense a fait appel. Et pourtant, les graves déclarations qu’il a tenues dans sa vidéo étaient très claires. Clairement, il avait appelé à corriger Mohamed Tadjadit, prisonnier d’opinion.

Cette affaire illustre les tensions croissantes qui ont éclaboussé les relations entre la France et l’Algérie. Sur fond de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale, les questions de migration, de la colonisation et de liberté d’expression ont été largement instrumentalisées par les deux pays.

La rédaction/AFP

La France pourrait reconnaître l’État palestinien «en juin», affirme Macron

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Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 9 avril, que la France pourrait reconnaître un État palestinien « en juin », à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par un certain nombre de pays.

« On doit aller vers une reconnaissance [de l’État palestinien, NDLR] et donc dans les prochains mois on ira », a déclaré le président français dans une interview à l’émission « C’est à vous » sur France 5 donnée à son retour d’Égypte mardi et diffusée mercredi. « Notre objectif, c’est, quelque part en juin, avec l’Arabie saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs », a-t-il ajouté.

La conférence vise à la création d’un État palestinien. Les appels à une « solution à deux États », palestinien au côté de celui d’Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

Près de 150 pays reconnaissent l’État palestinien. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont ainsi franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. La solution à deux États reste toutefois rejetée par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.

« Je le ferai (…) parce que je pense qu’à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas », a relevé le chef de l’État.

RFI

Trump suspend les taxes pour 90 jours mais les augmente à 125% pour la Chine

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Trump
Donald Trump rue dans les brancards.

Donald Trump a annoncé, mercredi 9 avril, suspendre pour une durée de 90 jours les droits de douane dits réciproques entrés en vigueur en début de journée visant les importations en provenance de dizaines de pays, dont les principaux partenaires commerciaux des États-Unis.

Dans le même temps, le président américain a dit porter, avec effet immédiat, à 125% les droits de douane contre les produits en provenance de Chine, amplifiant la guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.

« Du fait du manque de respect de la Chine à l’égard des marchés mondiaux (…), j’augmente les droits de douane sur la Chine à 125% », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. Le président américain ajoute par ailleurs que « dans le même temps, du fait de la volonté de plus de 75 pays de négocier », il autorise « une pause de 90 jours et des droits réciproques substantiellement réduits durant cette période, de 10%, également effectifs immédiatement » pour les autres pays.

Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a de nouveau dénoncé la Chine pour justifier d’une nouvelle hausse des droits de douane contre Pékin voulue par Donald Trump. « La Chine est l’économie la plus déséquilibrée de l’histoire moderne et ils sont la principale source des problèmes commerciaux des États-Unis et, en effet, ils sont un problème pour le reste du monde », a déclaré Scott Bessent à la presse devant la Maison Blanche, estimant que les droits de douane américains avaient entraîné l’envoi massif de produits chinois à bas prix vers l’Europe.

La Chine réplique avant cette nouvelle augmentation

Ce revirement intervient en plein tumulte financier dans le monde. La dette américaine elle-même a été chahutée. Les États-Unis avaient commencé il y a quelques heures seulement, à 4 heures TU, à prélever des surtaxes douanières sur les produits de 60 partenaires commerciaux, avec un taux de 20% par exemple sur les produits européens et de 24% sur les marchandises japonaises, et avec un traitement déjà particulièrement brutal de la Chine (104%).

La deuxième puissance mondiale avait répliqué du tac-au-tac, annonçant qu’elle porterait ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non pas à 34% comme initialement prévu, à partir de jeudi 10 avril à 12h01 heure chinoise (04h01 TU). « Nous continuerons à prendre des mesures fermes et vigoureuses pour sauvegarder nos droits et intérêts légitimes », avait prévenu un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.

Jour de riposte pour l’Union européenne 

Visée depuis mi-mars par des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium, l’Union européenne a adopté, mercredi 9 avril, ses premières mesures de riposte, contre plus 20 milliards d’euros de marchandises « made in USA » soigneusement sélectionnées : soja, volaille, riz, bois, motos… Elle avait laissé entendre que d’autres mesures devant répondre aux droits américains de 20% imposés sur l’ensemble de ses marchandises pourraient être révélées la semaine prochaine.

L’Union européenne s’était toutefois dite prête à suspendre ses droits de douane « à tout moment » en cas d’accord « juste et équilibré » avec Washington. Une précision apportée avant que le président américain ne fasse marche arrière.

La bourse de New York, qui avait plongé ces derniers jours à cause de la guerre commerciale déclenchée par la Maison Blanche, a immédiatement bondi à l’annonce de cette pause. Le Nasdaq a gagné plus de 10%. Le cours du pétrole, déprimé par les risques de récession, est reparti à la hausse.

RFI

Sahara occidental : la réaction mesurée d’Alger face à Washington

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Le ministère algérien des Affaires étrangères a publié, ce 9 avril 2025, un communiqué réagissant à la récente réaffirmation par le Département d’État américain de son soutien au plan d’autonomie marocain dans le cadre de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Une position que les États-Unis considèrent comme « la seule solution » au conflit.

Pas de coup de menton ! Ni d’accusation contre les Etats-Unis après ce soutien particulièrement lourd à la solution marocaine pour le Sahara occidental. Dans ce texte au ton particulièrement convenu, Alger prend acte de la position américaine sans recourir aux formules habituelles d’indignation ou de dénonciation. Le communiqué exprime un simple « regret » quant à la posture d’un membre permanent du Conseil de sécurité, soulignant que cette prise de position ne reflète pas, selon Alger, « le respect de la légalité internationale » ni des résolutions onusiennes.

Les rédacteurs de ce communiqué ont dû tourner et retourner mille fois les formules avant de les mettre au propre.

Un contraste frappant avec les réactions passées

Ce ton mesuré contraste nettement avec la virulence qu’Alger avait manifestée à l’égard d’autres partenaires occidentaux. Lorsque l’Espagne avait officiellement reconnu, en mars 2022, le plan marocain d’autonomie, l’Algérie avait immédiatement rappelé son ambassadeur à Madrid, dénonçant un revirement « inacceptable » et un abandon du droit international.

La même réaction a été observée à l’égard de la France, lorsque Paris avait exprimé un soutien similaire : l’ambassadeur algérien avait été rappelé, et une crise diplomatique s’était ensuivie, ponctuée de déclarations tranchantes et d’un gel des relations bilatérales.

Cette fois, aucune mesure diplomatique n’a été prise contre Washington. Pas de rappel d’ambassadeur, pas de remise en cause des relations stratégiques avec les États-Unis. Il est vrai que l’Amérique de Trump est particulièrement sourcilleuse et le régime algérien ne se voit pas capable de moucher le locataire de la Maison Blanche. Alors, pour sauver la face, l’Algérie se limite à réaffirmer sa position traditionnelle : le Sahara occidental est un territoire non autonome relevant d’un processus de décolonisation inachevé, et le peuple sahraoui doit pouvoir exercer son droit à l’autodétermination, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’ONU.

L’équilibre délicat d’Alger avec Washington

Ce positionnement modéré peut s’expliquer par la complexité des relations algéro-américaines, où les enjeux sécuritaires et économiques incitent Alger à une certaine prudence. Le ton diplomatique du communiqué traduit une volonté d’éviter toute escalade avec un partenaire influent au Conseil de sécurité et sur la scène internationale, tout en réaffirmant ses principes sur la question sahraouie.

En somme, l’Algérie campe sur ses positions, mais choisit cette fois de les exprimer sur un mode feutré, très diplomatique, illustrant les nuances de sa diplomatie à géométrie variable selon les interlocuteurs.

2020 : l’année où D. Trump a donné un coup de pouce au plan marocain 

Le tournant majeur dans la position américaine sur la question du Sahara occidental remonte à décembre 2020. Dans les derniers jours de son mandat, le président Donald Trump avait annoncé que les États-Unis reconnaissaient officiellement la souveraineté du Maroc sur ce territoire disputé. Cette décision s’inscrivait dans le cadre des accords dits d’Abraham, qui visaient à normaliser les relations entre plusieurs pays arabes et Israël. En contrepartie de la reconnaissance d’Israël par le Maroc, Washington accordait son soutien explicite au plan d’autonomie marocain.

Ce plan, proposé par Rabat en 2007, prévoit une autonomie pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, mais il est rejeté par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, qui continue de revendiquer un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui.

La reconnaissance américaine, bien qu’unilatérale, avait rompu avec la traditionnelle neutralité de Washington sur ce dossier sensible. Depuis lors, les administrations Biden ont maintenu cette ligne, bien que de manière moins démonstrative que celle de Trump. Le communiqué récemment publié par le Département d’État réaffirme cette continuité, en dépit de son caractère controversé au regard du droit international et des résolutions onusiennes.

Résolution 1514 (XV) : le socle du droit à l’autodétermination

Adoptée le 14 décembre 1960 par l’Assemblée générale des Nations Unies, la résolution 1514 (XV) – également appelée Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux – constitue un texte fondateur du droit international en matière de décolonisation.

Elle affirme que « tous les peuples ont le droit à l’autodétermination » et que « la sujétion des peuples à une subjugation, une domination ou une exploitation étrangère constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme ». Cette résolution appelle les puissances coloniales à mettre fin à leur domination, sans conditions ni délais.

Dans le cas du Sahara occidental, l’Algérie considère que ce territoire reste inscrit à l’agenda onusien comme un territoire non autonome, relevant de cette résolution. Elle soutient que le peuple sahraoui n’a pas encore pu exercer pleinement son droit à l’autodétermination à travers un référendum libre et équitable, comme prévu par les engagements de l’ONU.

C’est pourquoi Alger invoque régulièrement cette résolution pour contester toute solution qui, selon elle, contournerait le principe du libre choix du peuple sahraoui, notamment le plan d’autonomie proposé par le Maroc.

La rédaction

Bourita rencontre Rubio : alignement sur Israël et soutien US à l’autonomie du Sahara occidental

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Bourita et Rubio
Bourita et Rubio

Le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, s’est entretenu hier avec le Secrétaire d’État américain, Marco Rubio, une rencontre qui met en lumière la convergence des vues entre Rabat et Washington sur des dossiers régionaux clés, notamment le Sahara occidental et la position à l’égard d’Israël.

Cet entretien intervient au lendemain d’une visite significative du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en Algérie, marquée par la reprise d’un dialogue politique de haut niveau entre Paris et Alger.

La question du Sahara occidental a occupé une place dans les discussions sans pour autant que les deux parties n’en disent plus.

A Washington donc, le Secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, a réaffirmé sans équivoque la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire, réitérant le soutien de Washington au plan d’autonomie présenté par Rabat. « Les États-Unis continuent de croire qu’une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réalisable », a déclaré le Secrétaire d’Etat, réitérant l’appel du Président Trump aux parties concernées à entamer des discussions sans délai, en utilisant le plan d’autonomie marocain comme cadre unique de négociation.

Il a également assuré que les États-Unis faciliteraient les progrès vers cet objectif. Dans quel cadre ces discussions auront lieu ? Rien n’a pour l’heure été précisé.

Parallèlement, la rencontre a permis de constater un alignement du Maroc sur la position américaine concernant Israël. une position s’inscrivant dans la dynamique des Accords d’Abraham. Marco Rubio a réitéré la position claire du Président Trump, exigeant la libération immédiate de tous les otages détenus par le Hamas.

Il a également salué le leadership du Maroc dans ses efforts pour promouvoir un avenir meilleur pour les Israéliens, les Palestiniens et l’ensemble des populations de la région.

L’évocation de la situation conflictuelle prévalant au Moyen-Orient intervient dans un contexte régional complexe et souligne la volonté de Rabat de jouer un rôle constructif, en phase avec les priorités de l’Administration américaine, selon le communiqué du département d »Etat américain. 

Aucune mention n’est faite des souffrances des populations palestiniennes de Gaza qui subissent des bombardements intensifs et meurtriers. Ni des plus de 50 000 morts sous les bombardements de l’armée israélienne.

La concomitance de cette rencontre entre Bourita et Rubio avec la visite de Jean-Noël Barrot en Algérie soulève des interrogations. La reprise du dialogue franco-algérien, après une période de tensions, pourrait être perçue comme une évolution significative dans l’échiquier géopolitique maghrébin.

Dès lors, la tenue de cet entretien de haut niveau à Washington au lendemain de cette visite est-elle une simple coïncidence, ou s’agit-il d’un signal calculé de la part de Rabat et Washington ?

Si aucun lien direct n’a été officiellement établi, il est indéniable que ces événements interviennent dans un contexte régional où les alliances et les positionnements sont scrutés de près. La réaffirmation du soutien américain à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, couplée à la mise en avant du rôle du Maroc dans la normalisation avec Israël, pourrait être interprétée comme un message dans un environnement diplomatique en pleine recomposition.

L’avenir proche permettra de déterminer si cette rencontre du responsable américain avec son homogène marocain en ce moment précis révèle une stratégie concertée ou résulte d’un simple calendrier diplomatique.

Il faut rappeler que la position américaine sur le dossier sahraoui est la même que celle de la France et de l’Espagne. Avec l’adhésion américaine, française, espagnole et allemande à la position marocaine, il sera de plus en plus difficile à la diplomatie algérienne, enfermée dans un logiciel surannée, d’influer sur les prochaines rencontres sur le Sahara occidental.

Samia Naït Iqbal

Marco Rubio réitère le soutien des Etats-Unis à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental

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Sahara occidental

Les Etats-Unis réitère leur soutien à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cette position qui était déjà connue est un coup dur aux indépendantistes de la RASD qui se battent depuis un demi-siècle pour leur indépendance.

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a réitéré mardi le soutien des Etats-Unis à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en recevant son homologue marocain Nasser Bourita.

« Les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable au différend », a indiqué la porte-parole du département d’Etat Tammy Bruce dans un communiqué rendant compte de l’entretien.

Le Sahara occidental, vaste territoire désertique aux eaux poissonneuses et riche en phosphates, est une ancienne colonie espagnole, contrôlée de facto à 80% par le Maroc mais considérée comme un territoire non autonome par les Nations unies. Un conflit armé y oppose depuis 50 ans le Maroc aux indépendantistes du Polisario, épaulés par Alger. « Les Etats-Unis continuent de croire qu’une véritable autonomie sous la souveraineté marocaine est la seule solution possible », a ajouté Tammy Bruce.

Le président Donald Trump exhorte les parties « à engager des discussions sans délai, en utilisant la proposition d’autonomie du Maroc comme seul cadre, afin de négocier une solution mutuellement acceptable », a-t-elle ajouté.

Coup dur pour les combattants du Polisario et leur soutien, l’Algérie suite à cette déclaration américaine qui ne laisse désormais aucun doute, pour le moment, quant à l’issue de cette question.

Pour autant, le dossier du Sahara occidental est toujours pendant au sein de l’ONU. L’Espagne, la France et l’Allemagne ont aussi exprimé leur soutien au plan marocain. Pour l’heure, seule l’Algérie a exprimé son regret concernant « la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière ».

Et la réaction algérienne est pour le moins à minima quand on se souvient qu’elle a rappelé son ambassadeur en France suite à la même déclaration tenue par Emmanuel Macron sur le Sahara occidental. L’Algérie a agi de même avec l’Espagne avant de revenir à de meilleurs sentiments.

Curieusement, le Polisario n’a pour l’heure rendu public aucune commentaire. Ni réaction suite à cette déclaration de Marco Rubio.

Yacine K./AFP

Soutien des USA au plan marocain sur le Sahara : la prudente réaction de l’Algérie

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Ministère des Affaires étrangères.

Dans un communiqué rendu public ce jour, le ministère des Affaires étrangères exprime une position très prudente suite au soutien réaffirmé par Marco Rubio au plan marocain pour le Sahara occidental.

L’Algérie regrette la confirmation par les Etats-Unis de leur position considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme « la seule solution au conflit du Sahara occidental », a indiqué mercredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.

« L’Algérie a pris connaissance de la réaffirmation par le Département d’Etat de la position des Etats-Unis d’Amérique considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit du Sahara occidental », a souligné le communiqué.

Le document a ajouté que l’Algérie « regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière ».

L’Algérie réaffirme, dans ce cadre, que la question du Sahara occidental « relève fondamentalement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli. En effet, le Sahara occidental demeure un territoire non-autonome au sens de la Charte des Nations unies et le peuple de ce territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », selon le communiqué.

« S’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice », conclut le texte

Niger : le haoussa devient langue nationale, le français devient une simple langue de travail

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Niger
Image par David Peterson de Pixabay

Au Niger, le décret de promulgation de la charte de la refondation a été publié, la semaine dernière, au Journal officiel. Ce texte, qui se fonde sur les recommandations des assises nationales de février, a été entériné par le président Abdourahamane Tiani lors d’une cérémonie, à Niamey, le 26 mars. Il se substitue à la Constitution, suspendue à la suite du coup d’État du 26 juillet 2023. L’article 12 de cette charte évoque les langues du pays. Ainsi, le français n’est plus langue officielle.

Le français devient une simple langue de travail. L’article 12 de la charte de la refondation ne mentionne plus de langue officielle. Il liste les onze langues parlées du Niger et définit une d’entre elles comme langue nationale, le haoussa.

Le haoussa est la langue la plus parlée sur l’ensemble du territoire. Selon un linguiste que RFI a pu joindre, elle est comprise par une grande majorité de la population. Vient ensuite le zarma-songhaï, la langue de l’Ouest, parlée par, à peu près, un quart des Nigériens.

« En toute égalité »

Dans la Constitution précédente, les langues de toutes les communautés du Niger avaient, « en toute égalité », le statut de langues nationales. Le français, parlé par 13% de la population, était donc la langue officielle. Mais les nouvelles autorités, en froid avec Paris, ont quitté l’Organisation internationale de la Francophonie le mois dernier, et rebaptisé récemment plusieurs rues de Niamey qui portaient des noms de Français.

Reste à savoir si ces changements auront des conséquences concrètes. Sur les réseaux sociaux, certains internautes nigériens s’inquiètent d’une hiérarchisation des langues du pays et d’un risque de communautarisme.

RFI

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