27 novembre 2024
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Rachid Mekhloufi, légende du football algérien, s’est éteint

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Rachid Makhloufi

L’Algérie et le monde du football pleurent aujourd’hui la disparition de Rachid Mekhloufi, figure emblématique du sport et acteur majeur de la lutte pour l’indépendance, décédé le 8 novembre 2024 à l’âge de 88 ans.

Né à Sétif en 1936, ce joueur au talent inégalé a laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du football et des luttes politiques. Mekhloufi commence sa carrière en France en 1954 lorsqu’il rejoint l’AS Saint-Étienne, où il devient rapidement un joueur essentiel. Sa technique et sa vision de jeu remarquable lui permettent de remporter deux titres de Champion de France en 1957 et 1964, marquant ainsi les débuts d’une légende.

En 1957, il inscrit 25 buts en une saison, un record pour l’époque, et contribue à faire de Saint-Étienne une équipe de premier plan dans le championnat français. Alors en pleine ascension, Mekhloufi prend une décision historique en 1958, en pleine guerre d’indépendance algérienne : il quitte Saint-Étienne pour rejoindre secrètement l’équipe du FLN (Front de Libération Nationale), une équipe constituée de joueurs algériens militants.

Cette équipe parcourt le monde pour défendre la cause nationale à travers le football, unissant des foules entières et sensibilisant à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. À la fin de la guerre, après l’indépendance en 1962, Mekhloufi retourne sur les terrains français, retrouvant Saint-Étienne, où il renforce son palmarès avec trois titres de Champion de France supplémentaires en 1964, 1967, et 1968, ainsi qu’une Coupe de France la même année.

Il marque l’histoire comme l’un des plus grands joueurs de l’AS Saint-Étienne, réalisant un doublé historique avec le club. En parallèle, il reprend son engagement avec l’Algérie et devient capitaine de la première équipe nationale algérienne indépendante, incarnant le renouveau sportif de son pays.

Son palmarès en tant que joueur, doublé de son engagement politique, en fait un symbole de fierté pour des générations de jeunes algériens. Mekhloufi poursuivra son engagement au-delà de sa carrière de joueur en devenant sélectionneur de l’équipe nationale algérienne. Il conduit notamment les Fennecs lors de la Coupe du monde de 1982 en Espagne, où l’Algérie réalise un exploit en battant l’Allemagne de l’Ouest.

Avec la disparition de Rachid Mekhloufi, l’Algérie perd une légende sportive et un héros national. Son héritage restera gravé dans la mémoire collective comme celui d’un homme ayant su allier talent sportif et engagement patriotique, montrant au monde la force du sport pour défendre une cause juste.

Toufik Hedna

 Zinedine Zebar, le photographe qui a immortalisé l’âme de l’Algérie

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Zinedine Zebar.
Zinedine Zebar.

Certains artistes laissent une empreinte indélébile au-delà de leur art, et Zinedine Zebar était de ceux-là. Photographe engagé et passionné par l’Algérie, il nous a quittés le 8 novembre 2020, emporté par la Covid-19 à l’âge de 63 ans. Quatre ans après sa disparition, son œuvre continue d’inspirer et de rappeler la profondeur de son regard sur son pays.

Né à Sétif en 1957, Zinedine a développé dès son plus jeune âge une passion pour l’image et la lumière. Sa formation à l’École de photographie et à l’Université Paris VIII à Paris lui a ouvert les portes du photojournalisme, et il a rejoint l’agence Gamma dans les années 1980. En France, il a documenté les scènes sociales et politiques avec un œil aiguisé, mais son cœur restait attaché à l’Algérie.

En 2008, il est retourné dans son pays natal pour une mission personnelle : préserver et célébrer le patrimoine algérien à travers la photographie.

Zinedine Zebar n’était pas seulement photographe : il était un témoin et un conteur. Par son objectif, il capturait la beauté discrète des paysages algériens, des phares solitaires de la côte aux montagnes kabyles et aux ruelles de la Casbah d’Alger.

Son livre Les Phares d’Algérie, en collaboration avec le journaliste Mohamed Balhi, est un témoignage de son amour pour ces monuments, symboles de résilience face au temps. Grâce à son talent, ces phares se transforment en personnages vibrants, leurs histoires semblant chuchotées à ceux qui les contemplent.

En mai 2017, j’ai eu l’honneur d’accueillir Zinedine à Rennes pour une conférence-débat sur les Phares d’Algérie et de Bretagne. Devant un public captivé, il partageait, avec une humilité rare, ses expériences et les récits de ses voyages. Ce moment, gravé dans les mémoires, révèle l’homme qu’il était : un artisan de la lumière, fasciné par la beauté cachée et attentif aux histoires que ses sujets avaient à raconter.

Son kiosque ZZ art et image, à Alger, était bien plus qu’un simple espace de vente. Il incarnait un lieu de rencontre, un sanctuaire où chaque photo devenait une invitation à échanger, à partager un morceau d’histoire.

Ceux qui ont eu la chance de le côtoyer se rappellent de son humanité, de sa chaleur et de sa fidélité à l’Algérie. Pour lui, chaque cliché représentait une connexion, un fil tissé entre les âmes.

Peu avant de nous quitter, Zinedine travaillait sur un projet ambitieux : Alger vue du ciel. Ce livre, pensé comme une déclaration d’amour à la capitale, devait en dévoiler la grandeur à travers des perspectives aériennes inédites. Bien que ce projet soit resté inachevé, il porte en lui le rêve de Zinedine de révéler au monde la beauté de l’Algérie. Verrons-nous un jour ce livre, Alger vue du ciel, se concrétiser ? Ce serait un hommage posthume à son engagement et au voyage qu’il voulait nous faire partager.

Aujourd’hui, Zinedine Zebar est reconnu comme une légende de la photographie algérienne. À travers son œuvre, il nous invite à voir le monde différemment, avec la sensibilité d’un humaniste. En immortalisant l’Algérie dans sa diversité et sa profondeur, il a légué bien plus que des images : il nous a offert un fragment de son âme, un appel à redécouvrir l’Algérie sous un nouveau jour.

Toufik Hedna

Pour une alternative démocratique : stratégie pour un renouveau politique face à un régime autoritaire

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Le Hirak/Tanekra et la présidentielle ont montré le divorce entre le pouvoir et le peuple.

Plus de soixante ans après l’indépendance, le pays demeure sous la coupe d’un régime autoritaire masqué derrière une démocratie trompeuse.  

Le blocage persistant de l’alternative démocratique, dissimulé derrière un multipartisme de façade, révèle une confiscation structurelle de la souveraineté populaire. Cette situation résulte de la conception singulière qu’ont les tenants du pouvoir de la démocratie et de l’Etat. Ici, la démocratie est pervertie, et l’Etat, dévoyé par le populisme et la démagogie, devient un outil d’accaparement des richesses nationales. Ce modèle repose sur l’intrication des pouvoirs, l’opacité de la gestion et une pratique institutionnalisée du népotisme.     

Les défis du mouvement démocratique ?  

Le mouvement démocratique, entravé par l’asphyxie politique, le verrouillage médiatique, l’absurdité institutionnelle et ses propres divisions, n’a pu créer les conditions nécessaires pour sortir du totalitarisme. Cet échec est d’autant plus marqué par la dispersion du militantisme, laquelle est exacerbée par des acteurs jouissant de la bienveillance du pouvoir ; ils se sont détournés de l’indignation collective pour promouvoir avant tout leurs intérêts individuels.  

A cela s’ajoutent d’autres obstacles qui freinent la construction d’un rapport de forces favorable à une véritable alternative démocratique. L’un des plus notable réside dans l’individualisme des figures politiques, qui privilégient des démarches en solo, en exploitant leur notoriété acquise des plateaux de télés offshores, elles se privent ainsi de renforcer un front commun démocratique.    

Un autre frein majeur provient de la persistance d’un militantisme ancré dans des liens affectifs, résistant à toute rupture avec des organisations repliées sur elles-mêmes. Cette fidélité obstinée empêche l’émergence d’un renouveau politique et retarde l’éclosion d’une nouvelle classe politique.

Enfin, les groupes sociaux vivant dans l’opulence grâce à l’économie informel ou à leur proximité avec le pouvoir s’opposent farouchement à tout changement, de peur de perdre leurs privilèges. Ces acteurs, parmi lesquels des pseudo analystes et des cadres opportunistes, œuvrent activement à bloquer toute perspective de démocratisation. Après chaque mouvement populaire, ils n’hésitent pas à inciter l’armée, qu’ils adulent et exaltent, à restaurer le statu quo, même au mépris de la volonté populaire et de la constitution.

Les partis politiques, coincés dans l’étau du système autoritaire, se trouvent piégés dans une quête de pouvoir vaine face à un régime retranché. Soumis à des restrictions politiques et médiatiques drastiques et confrontés à des mutations institutionnelles absurdes qui consacrent la volonté de l’autocrate, ils finissent par se vider de leurs militants et deviennent des instruments de dépolitisation.

Face à cette impasse, marquée par les divisions et l’absence de mobilisation collective, une dynamique de renouveau organisationnel et stratégique devient impérative pour démocratiser l’Etat et la société. Cette refondation nécessite une dynamique de masse dans ce contexte où les barrières physiques et politiques se renforcent, et où la répression écrase systématiquement les mobilisations pacifiques. Une telle mobilisation pourrait en effet réussir à se frayer un chemin dans l’espace étriqué du seul jeu politique que le pouvoir tolère.

Le Rassemblement des forces démocrates revitaliserait alors les luttes et permettrait au militantisme de retrouver sa pertinence en tant que moteur de changement. Dans cette optique, l’objectif est clair : faire triompher la démocratie d’ici la fin de l’actuel mandat présidentiel, car tout report prolongé compromettrait gravement la stabilité et le développement du pays.

En s’appuyant sur la souveraineté des militants, cette dynamique, adaptée au contexte et aux ressources disponibles, permettrait de contrecarrer les tentatives du pouvoir visant à neutraliser la classe politique, et de lever l’hypothèque pesant sur le combat démocratique de ceux qui l’ont détourné de ses idéaux.

C’est en adoptant cette dynamique de masse que le combat démocratique pourra, de manière pacifique, déconstruire le régime autoritaire en place et désarmer les acteurs opportunistes qui ont rejoint les partis, non pas pour défendre les idéaux démocratiques, mais pour les plier aux intérêts du pouvoir et préserver leur position et leurs privilèges.

Pour un congrès d’unification pour une alternative crédible

Dans cette optique, un congrès d’unification est crucial pour rassembler les forces démocratiques au sein d’un parti commun, organisé de sorte à structurer les opinions favorables à la démocratie et les faire évoluer en une alternative politique crédible.

Il sera bâti autour d’un programme commun et d’une ligne politique résolument démocratique.  

La stratégie devra principalement s’orienter à promouvoir les libertés et l’égalité, des valeurs émancipatrices qui permettent de hausser l’individu au rang de citoyen actif et de transformer la société en une volonté collective souveraine.  

Organisé en un espace fonctionnel affranchi des rigidités structurelles, ce parti permettrait de contourner les verrouillages politiques et médiatiques qui inhibent la sphère publique, renforçant ainsi les chances de succès du combat pour la démocratie.

Développant une réflexion collective, nourrie par l’engagement de tous les militants, il pourra libérer l’immense potentiel du mouvement démocratique et offrir un cadre accueillant pour les démocrates unis sous une même bannière politique.  L’attrait sur les élites dont l’apport est essentiel pour le combat sera infaillible lorsque la réflexion sur la démocratie met l’accent sur le binôme liberté-égalité, valeurs constitutives de l’Etat de droit.

La vision et l’ambition de ce parti politique pour le pays doit commencer à être visible en son sein, dans son fonctionnement, dans sa dynamique interne.  Et comme il sera formé à partir de l’association de plusieurs espaces civiques et politiques et d’individus aux profils sociaux, académiques et professionnels hétérogènes, il doit alors consacrer en son sein un fonctionnement démocratique authentique, garantissant le libre débat, et doit prévoir dans la prise des décisions des procédures qui consacrent la participation de tous, et intégrer l’expression de courants politiques et un mode d’élection permettant la représentation des minorités. Les statuts doivent être clairs à ce sujet.

Dans la configuration de ce régime où l’élection présidentielle domine, un accord électoral unifié contre le pouvoir autoritaire est nécessaire.

Enfin, les principes de souveraineté nationale, de la démocratie et d’égalité hommes-femmes doivent être des fondements intangibles de ce projet commun.  

Hamid Ouazar

L’Algérie échappera à la régionalisation : ou le triomphalisme insidieux de la régence !

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Ibrahim Merad
Brahim Merad

Par cette déclaration résonnant dans l’hémicycle du sérail d’Alger, le ministre de l’Intérieur, Ibrahim Merad, se veut rassurant : « Le gouvernement n’a aucune intention de diviser le pays en régions. »

Pense-t-il vraiment que nous ne le savons pas ? Certainement pas ! Mais il ajoute cette sentence présomptueuse : « Que les Algériens se rassurent, l’État veille, soucieux de préserver l’unité nationale ! » Seulement, tout ce que réussit cette intervention, c’est de révéler une fois de plus la volonté du pouvoir central de conserver son emprise : Préserver son héritage bonapartiste.

L’ironie de ce démenti n’échappera à personne. En réalité, le ministre ne fait que condamner une demande populaire croissante pour une autonomie locale plus marquée, au lieu de démentir les informations fuitées sur les réseaux sociaux. Il est crucial de souligner que la régionalisation et la création de « subdivisions administratives » sont des concepts distincts. Parler de régionalisation revient à envisager une véritable répartition des pouvoirs entre le centre et les territoires, permettant aux régions de décider de leurs propres priorités. Pourtant, là où le peuple réclame une régionalisation véritable, le pouvoir ne propose qu’un restructuration bureaucratique superficielle : un énième ajustement des rouages bureaucratiques, conçu non pour servir les citoyens, mais pour étendre l’emprise de l’État central.

Merad affirme que la régionalisation fragmenterait le pays. Laissez-moi vous dire, Monsieur, que c’est l’opposé qui se produit. En réalité, c’est cette concentration excessive du pouvoir qui divise le pays, car elle empêche les régions de se développer librement et d’exprimer leurs particularités.

Votre conception du pouvoir est celle d’une caste qui ne veut pas céder un iota de contrôle et qui préfère étrangler les marges pour asseoir son autorité, même au mépris des aspirations légitimes des Algériens à une autonomie et à une responsabilisation locales. En privant les régions de leurs droits de décider de leurs priorités, vous ne faites que renforcer les frustrations et alimenter un sentiment de mécontentement généralisé. Les citoyens veulent avoir leur mot à dire, ils veulent pouvoir décider de ce qui est bon pour leurs familles et leurs communautés.

La véritable unité nationale ne peut être atteinte qu’en permettant aux régions de prospérer selon leurs besoins spécifiques, en créant un sentiment de engagement et de prise de responsabilité. Cette obstination à tout centraliser n’est pas un signe de force, mais bien de faiblesse, car un État fort est un État qui fait confiance à son peuple, qui l’encourage à participer activement à la gestion des affaires locales.

C’est en adoptant cette régionalisation authentique que l’on pourrait vraiment répondre aux aspirations des citoyens et renforcer la cohésion nationale sur des bases solides et respectueuses des diversités locales.

Daho Ould Kablia, figure emblématique de l’appareil bureaucratique et militaire, a récemment été chargé de conduire une réforme administrative de la régence qu’est devenue l’État algérien. Peut-on vraiment s’illusionner sur la capacité d’une structure totalement déconnectée du peuple à apporter des changements positifs pour les citoyens ? La réforme en question ne vise pas à donner aux Algériens un pouvoir de décision accru sur leur destin, mais simplement à redistribuer les rôles au sein du sérail, à renforcer la régence dans un costume administratif un peu mieux ajusté pour faire face aux critiques. Ce n’est qu’une mascarade.

Un pouvoir qui a peur de l’autonomie

Pourquoi ce refus farouche de la régionalisation ? Car, pour cette régence, la régionalisation signifierait un abandon du pouvoir centralisé et une répartition du contrôle avec les citoyens. Cela serait perçu comme une remise en cause de l’autorité d’Alger, comme une fissure dans le monopole de pouvoir que le sérail a patiemment construit. Ce pouvoir préfère imaginer une pléthore d’organes bureaucratiques destinés à renforcer son emprise plutôt qu’un système réellement démocratique où chaque région aurait un pouvoir décisionnel autonome.

Une véritable régionalisation impliquerait de doter les territoires d’instances décisionnelles capables d’agir indépendamment, de fixer des priorités locales et de se développer en tenant compte de leurs spécificités et de leurs besoins.

Mais voilà le cœur du problème : une gouvernance décentralisée signifierait une perte de contrôle pour le pouvoir central. Et le pouvoir algérien, pétri d’autoritarisme, tremble face à cette idée, car elle sape les fondations mêmes de son hégémonie.

C’est pourquoi, comme à l’accoutumé, au lieu de répondre aux attentes de la population, il préfère agiter l’épouvantail d’une “menace pour l’unité nationale”, en jouant sur la peur de la division. Il faut comprendre ceci : ce qui divise le pays, ce n’est pas l’aspiration à une meilleure gouvernance locale, mais l’acharnement d’un État qui refuse obstinément d’accorder aux citoyens la possibilité de prendre en main leur avenir.

Une régence aveuglée par son passé

Il ne faut pas se leurrer : depuis 1962, l’État algérien a violement rompu avec tout modèle de régionalisation. Il s’est bâti sur une centralisation absolue, érigeant Alger en siège incontestable du pouvoir. Ce refus de la régionalisation, c’est en fait un rejet de la diversité et de la richesse de nos identités locales, une tentative de gommer les particularismes au nom d’une uniformité qui n’a jamais existé que dans les bureaux des bureaucrates.

Le 15 octobre dernier, M. Tebboune a instruit la création de “wilayas déléguées” dans le Sud et les Hauts-Plateaux. C’est là une énième instruction qui confirme que les informations fuitées sur les réseaux sociaux peuvent avoir une grande part de vérité.

Le pouvoir algérien cherche avant tout à étouffer toute contestation en renforçant son emprise sur le territoire. Mais il se méprend en pensant que les Algériens accepteront indéfiniment cette situation. Car nous savons d’où viennent les vrais dangers pour la nation : ils viennent de l’obstination aveugle de la régence à se maintenir, de ce blocage systématique de toute réforme démocratique, de ce système autoritaire figé qui étouffe les voix populaires.

Un front populaire déterminé et éveillé

À ceux qui s’agitent dans l’ombre du sérail, croyez-vous que le peuple restera passif face à ces manœuvres ? C’est mal connaître la détermination du front populaire algérien, ce front qui a résisté aux colonisateurs, qui a exigé son indépendance, et qui, aujourd’hui encore, rejette cette administration stérile et cet autoritarisme despotique. Les Algériens ne réclament pas de nouvelles couches du mille-feuille bureaucratique, ils veulent une gouvernance transparente, proche, responsable. Ils veulent un État démocratique et social où les régions ont leur mot à dire, où le contrôle populaire s’exerce à tous les niveaux.

Vos stratagèmes échoueront, messieurs les régents. Vous ne pouvez pas éteindre les aspirations à la justice et à l’égalité, tout comme vous ne pouvez pas gommer les identités profondes qui composent l’Algérie. Les Algériens refusent cette fragmentation déguisée que vous proposez en créant des rouages administratifs inutiles. Car ce qui est à l’œuvre, c’est une volonté d’échapper à un système oppressif et de renouer avec la forme d’État qui a permis de triompher de l’occupation : une Algérie où chaque région, chaque communauté, chaque voix est entendue.

Nous n’oublions pas nos identités, nos histoires, notre héritage. Et c’est ce lien profond qui finira par balayer les vestiges de votre système répressif. Oui, il y aura un jour un État démocratique et social régionalisé, où l’Algérien pourra vivre librement dans sa Région, sans craindre le joug d’un centre autoritaire. Et ce jour-là, l’Algérie renouera avec son essence même, celle d’une nation unie par ses diversités, forte de ses différences et fière de son autonomie.

Tetnehaw_ga3 – le cri du peuple pour une Algérie nouvelle

Alors, Messieurs, prenez-en acte. Vos desseins de contrôle et de centralisation sont voués à l’échec. Vous ne pourrez pas tenir éternellement un peuple assoiffé de justice et de liberté sous le joug d’une administration archaïque. Car l’Algérie, la véritable Algérie, n’est pas dans vos bureaux : elle est dans la rue, dans chaque quartier, chaque ville, chaque village, dans chaque cœur ardent. Et elle vous attend, patiemment, pour vous dire qu’il est temps.

Mohand Bakir

Mali : six bergers exécutés par Wagner près de Nara

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Les mercenaires de Wagner

Les corps de six personnes ont été retrouvés près de Nara, dans le centre du Mali, à proximité de la frontière avec la Mauritanie. Selon les informations de RFI, il s’agit de six bergers exécutés et brûlés par le groupe russe Wagner, mardi 5 novembre. Ces nouvelles exactions viennent s’ajouter à la longue liste de celles perpétrées par l’armée et le groupe paramilitaire désormais intégré au « Corps africain » contrôlé par Moscou.

Leurs mains sont liées, leurs corps calcinés, certains décapités, au milieu des broussailles. Une scène macabre devenue la signature du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali. Sur les vidéos reçues par RFI, on entend les pleurs et les commentaires incrédules des villageois revenus filmer les lieux, de nuit.

Mardi 5 novembre, une patrouille de l’armée malienne et de Wagner circule dans la région de Nara. Selon les informations recoupées par RFI auprès d’habitants de la zone et de sources communautaires, humanitaires et sécuritaires maliennes, l’opération était dirigée par les mercenaires.

Dans la localité de Guirdé, vers 11 heures du matin, quatre personnes sont arrêtées. A Nourodji, deux autres. Des bergers, peuls et arabes. Le Jnim, liés à Al-Qaïda, est actif dans la zone. Il y a deux semaines, le 25 octobre, les jihadistes revendiquaient la pose d’une mine artisanale au passage d’un véhicule de l’armée.

Le camp militaire de Mourdiah, dans la même région, a été visé à plusieurs reprises. En mai, les soldats maliens avaient victorieusement repoussé une attaque avant de mener des opérations de représailles dans les villages alentours et de se filmer eux-mêmes à côté de corps atrocement mutilés.

Selon les sources jointes par RFI, les six hommes arrêtés, exécutés puis brûlés mardi dernier ne portaient pas d’armes et circulaient avec leurs boeufs. L’armée malienne n’a pas communiqué sur cette opération. Sollicitée par RFI, elle n’a pas donné suite.

Par ailleurs, des informations diffusées sur les réseaux par les terroristes du JNIM montrent deux attaques contre des bases des Fama-Wagner à Boni, affirmant avoir pris le contrôle des deux postes, occupés par nos famas et alliés. Aucune information officielle ne vient pour l’heure démentir ou confirmer l’information.

https://twitter.com/toure202123/status/1854245634166927760

Avec Rfi

Quand la France dit oui au Maroc, l’Algérie dit non

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Maroc Algérie

Il y a peu, la France a franchi un cap en soutenant effectivement la marocanité du Sahara occidental, un territoire revendiqué par le Maroc depuis des décennies et dont l’annexion est contestée par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Ce geste de Paris a déclenché une onde de choc dans les relations déjà fragiles entre la France et l’Algérie, révélant une fracture de plus en plus visible dans le nord de l’Afrique.

Avec ce soutien au Maroc, la France cherche avant tout à consolider ses liens avec un allié stratégique, mais en contrepartie, elle s’expose au rejet de l’Algérie, partenaire historique et puissance régionale. Ce « oui » prononcé en faveur de Rabat résonne comme un « non » implicite précisé à Alger. Mais au-delà du simple jeu des alliances, quels sont les réels enjeux et perspectives de cette décision pour la région ?

Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, les relations avec l’ancienne puissance coloniale ont connu des hauts et des bas, marqués par des mémoires douloureuses et une méfiance persistante. Malgré les tentatives de rapprochement, les divergences politiques et historiques resurgissent régulièrement, faisant de chaque avancée un pas fragile et provisoire. La décision de la France de soutenir officiellement le Maroc dans le dossier du Sahara occidental a ravivé cette méfiance, au point d’anéantir les espoirs de réconciliation.

Pour l’Algérie, qui se veut le porte-parole du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, cette reconnaissance est perçue comme un affront. Elle met en péril l’équilibre diplomatique dans une région où la France avait tenté de maintenir une neutralité de façade. Désormais, Alger voit cette décision comme une preuve que la France donne la priorité à ses intérêts stratégiques et économiques au détriment de la stabilité régionale.

Le conflit du Sahara occidental est l’un des derniers vestiges de la décolonisation africaine, une question que l’ONU considère encore comme non résolue. Depuis des décennies, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique l’indépendance du Sahara occidental face à la volonté d’annexion du Maroc. La France, en soutenant Rabat, prend ainsi part dans un dossier extrêmement sensible et complexifie la situation diplomatique.

Loin de pacifier la région, cette prise de position risque de polariser davantage le Maghreb et de renforcer les tensions entre l’Algérie et le Maroc. Ce dernier se sent conforté dans sa position, tandis qu’Alger considère ce soutien comme une provocation et un appui à ses yeux illégitime. En choisissant de se ranger du côté de Rabat, Paris prend le risque d’envenimer une question qui ne cesse de diviser la région et de miner l’Union du Maghreb Arabe (UMA), pourtant fondée pour promouvoir la coopération entre les pays maghrébins.

Cette décision a des répercussions qui dépassent le Maghreb. Elle laisse le champ libre à de nouveaux acteurs internationaux prêts à combler le vide laissé par une France qui perd peu à peu l’influence qu’elle détenait autrefois dans cette région. La Russie, la Chine, les États-Unis, la Turquie, les Émirats arabes unis et même Israël voient dans ce contexte instable une occasion de renforcer leur présence et d’étendre leur influence.

L’Algérie, en particulier, pourrait être tentée de renforcer ses alliances avec des partenaires qui lui offrent un soutien sans ambivalence. En se tournant vers la Russie ou la Chine, Alger pourrait contrebalancer le poids de la France et du Maroc, mais à quel prix ? En effet, cet alignement stratégique risque d’internationaliser davantage un conflit déjà complexe, où chaque puissance défend ses propres intérêts.

Le danger, pour le Maghreb, réside dans cette fracture qui devient de plus en plus visible. En soutenant le Maroc, la France pousse Alger dans les bras d’autres alliés et encourage une rivalité qui affaiblit toute la région. Le Maghreb est déjà marqué par l’absence de coopération régionale, l’UMA étant paralysée depuis des décennies par les tensions algéro-marocaines. Ce nouvel épisode risque de verrouiller encore plus les échanges et de figer les positions de chaque pays.

Le problème est que cette situation ne profite véritablement ni aux populations ni à la stabilité de la région. Les nations du Maghreb, malgré leurs différences, partagent des intérêts communs : sécurité, développement économique et stabilité. Mais ces objectifs restent inaccessibles tant que les tensions continuent de dominer la diplomatie régionale, et tant que les grandes puissances ont leur compte à attiser les rivalités.

La décision de la France de soutenir le Maroc dans le dossier du Sahara occidental risque de marquer un point de non-retour dans ses relations avec l’Algérie. En privilégiant les intérêts de circonstance, Paris se détourne des principes de neutralité et de justice qui sont pourtant essentiels pour apaiser les tensions au Maghreb. De son côté, l’Algérie pourrait chercher à renforcer ses alliances extérieures, dans une dynamique qui risque d’embrasser davantage le nord de l’Afrique.

Face à cet imbroglio, la question reste ouverte : le Maghreb saura-t-il transcender les rivalités et faire face aux pressions extérieures pour construire un avenir fondé sur la coopération et le respect des droits des peuples ? Pour la France, la question est de savoir si elle est prête à privilégier une approche équilibrée, qui tienne compte des aspirations légitimes de tous les pays de la région, ou si elle continue à miser sur des alliances qui, bien que stratégiques à court terme , mettre en péril une paix durable.

La reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental marque un nouveau tournant dans les relations franco-algériennes, déjà empreintes de complexité historique et de rivalités politiques. Ce choix, en soutenant le Maroc sur un dossier aussi sensible, accentue une polarisation régionale qui ne se limite plus au Maghreb : elle ouvre davantage l’Afrique du Nord aux influences de puissances extérieures, prêtes à exploiter les fractures pour leurs intérêts stratégiques.

La France et l’Algérie, face à cette impasse, ont chacune des décisions cruciales à prendre pour l’avenir de leurs relations et pour la stabilité régionale. Pour la France, il s’agit de ne pas céder à une politique de court terme, focalisée uniquement sur ses alliances ponctuelles au détriment des principes de justice et de respect des droits des peuples. Pour l’Algérie, l’enjeu est de trouver de nouveaux partenaires, de renforcer ses alliances africaines et internationales, et de maintenir son rôle de soutien aux droits d’autodétermination.

Ce dossier met en lumière la fragilité des équilibres diplomatiques dans le Maghreb, mais aussi l’importance d’un dialogue authentique. La France et l’Algérie, pour ne pas devenir les otages d’un passé douloureux ou des intérêts concurrents de puissances lointaines, doivent explorer des voies de coopération plus sincères et fondées sur le respect mutuel. À une époque où les frontières et les souverainetés sont contestées de toutes parts, le Maghreb, riche de son histoire et de ses ressources humaines et naturelles, ne saurait être un terrain de jeu pour des puissances extérieures ; il doit redevenir un espace de dialogue et de stabilité, pour lui-même et pour l’Afrique tout entière.

Ainsi, la question reste ouverte : la France et l’Algérie seront-elles capables de transcender les clivages et de bâtir une vision commune pour l’avenir ? Le choix de l’apaisement et de la coopération, pour être réellement bénéfique, devra placer au cœur des relations le respect des droits des peuples, loin des calculs stratégiques éphémères.

« Les grandes puissances ne voient pas les frontières comme des lignes de séparation, mais comme des lignes de jeu où chaque coup redéfinit l’équilibre. Le véritable défi pour les nations est de choisir entre être des pions ou des joueurs. »

Dr A. Boumezrag

Trump à la Maison Blanche : l’Afrique perd le nord, le Sahel enlisé dans le sable

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Trump.
Image par John Hain de Pixabay

L’élection de Donald Trump à la Maison Blanche en novembre 2024 marque un tournant décisif dans la politique étrangère des États-Unis, avec des répercussions qui se feront sentir bien au-delà des frontières américaines.

Le retour de l’ancien président, fort de son approche isolationniste et de son pragmatisme stratégique, soulève des interrogations sur l’avenir de plusieurs régions du monde, dont l’Afrique, le Moyen-Orient et le Sahel. En particulier, pour l’Afrique, et notamment pour le Sahel, cette réélection pourrait signifier un renforcement des déséquilibres géopolitiques et une exacerbation des crises régionales.

Sous la présidence de Donald Trump, l’isolement des États-Unis semble être une constante de sa politique étrangère. Bien qu’il ait tenté de réorienter les priorités américaines vers des enjeux internes, son deuxième mandat pourrait entraîner un désengagement plus marqué en Afrique, une région qui a toujours été dépendante de l’aide internationale pour sa stabilité et son développement.

Le continent africain, déjà fragile, pourrait voir sa position dans l’ordre mondial de plus en plus affaiblie. L’initiative PEPFAR, les accords commerciaux comme l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), et l’aide au développement en matière de santé et de lutte contre les pandémies risquent de pâtir d’un désengagement américain. L’Afrique perd le nord, non seulement sur le plan géographique mais aussi sur le plan stratégique. L’absence d’un leadership international fort pourrait permettre à d’autres puissances, comme la Chine et la Russie, de combler le vide laissé par les États-Unis.

En outre, l’orientation politique de Trump pourrait se traduire par un retrait des États-Unis des organisations multilatérales où ils ont joué un rôle clé dans la résolution des conflits et dans l’aide humanitaire. Ce retrait nuirait à l’ensemble des efforts internationaux pour assurer la paix, le développement durable et la stabilité économique en Afrique.

La situation du Sahel, cette vaste région au cœur de l’Afrique, est un autre enjeu majeur. Déjà confrontée à une série de défis : groupes terroristes, instabilité politique, migrations massives et effets dévastateurs du changement climatique, la région semble de plus en plus vulnérable à l’inaction ou aux interventions internationales mal coordonnées.

Sous un deuxième mandat de Trump, le désengagement des États-Unis dans la région pourrait se renforcer. La politique de réduction de l’implication militaire américaine, retenue lors de son premier mandat, pourrait se prolonger, exacerbant les tensions locales. La politique étrangère de Trump a toujours l’accent sur un pragmatisme national, au détriment de l’engagement international.

Si les États-Unis affaiblissent encore leur présence en Afrique et au Sahel, les pays de la région pourraient se retrouver à la merci des forces extérieures, comme la Chine ou la Russie, qui cherchent à étendre leur influence sur le continent.

Les pays du Sahel, pris dans un tourbillon de violences, de pauvreté et de gouvernance fragile, se retrouveraient alors dans une situation encore plus complexe. « Enlisé dans le sable » devient une métaphore pour décrire cette stagnation et l’incapacité à résoudre les problèmes en profondeur. La région du Sahel risque de sombrer dans une instabilité prolongée, un terrain fertile pour les groupes extrémistes et une faiblesse géopolitique qui alimenterait les conflits.

Le conflit du Sahara Occidental : un enjeu clé pour Trump

Le conflit du Sahara occidental, une région disputée entre le Maroc et le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, est également une question géopolitique qui pourrait être affectée par la réélection de Trump. Sous son premier mandat, Trump a déjà pris une décision historique en reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, dans le cadre des Accords d’Abraham qui ont abouti à la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cette reconnaissance a profondément modifié la dynamique diplomatique dans cette région.

Sous un deuxième mandat, Trump pourrait renforcer cette position, affirmant son soutien au Maroc et mettant en avant des accords régionaux stratégiques qui excluent le Front Polisario et les partisans de l’indépendance sahraouie. Ce soutien unilatéral risquerait d’exacerber les tensions avec l’Algérie, principal soutien du Front Polisario, et de rendre encore plus difficile la recherche d’une solution pacifique au conflit. L’isolement diplomatique du Front Polisario pourrait se prolonger, tandis que la position du Maroc serait renforcée à l’international.

Isolement ou engagement : quelle alternative pour l’Amérique ?

L’isolement semble être la politique préférée de Trump, mais une telle position pourrait créer des vidéos dangereuses dans des régions clés comme l’Afrique et le Sahel. La montée en puissance de la Chine, de la Russie, mais aussi des acteurs régionaux comme la Turquie, pourrait accentuer la fragmentation du système international. Si l’Amérique se retire de ces régions, les crises locales risquent d’être amplifiées par l’absence de médiation ou d’intervention stratégique.

Le retrait des États-Unis, notamment en matière de sécurité et de coopération en matière de développement, pourrait laisser place à des solutions moins adaptées, voire destructrices, proposées par des acteurs étrangers ou par des régimes locaux aux intérêts souvent contradictoires. Le Sahel et l’Afrique, en particulier, se retrouveraient vulnérables à l’exploitation de leur instabilité par des puissances extérieures.

Si Donald Trump est réélu, l’Afrique et le Sahel pourraient se retrouver dans une position encore plus précaire. Le manque d’engagement des États-Unis, le soutien renforcé au Maroc dans le conflit du Sahara occidental et un désengagement général sur le plan multilatéral pourraient aggraver les crises existantes. L’Afrique, qui perd son nord stratégique, et le Sahel, qui s’enlise dans des conflits de plus en plus complexes, se trouveraient alors confrontés à un avenir incertain, où l’isolement américain pourrait laisser la place à des dynamiques géopolitiques imprévisibles. et dangereux. L’équilibre fragile du monde risquerait de se déséquilibrer encore davantage, à la faveur de puissances étrangères aux intérêts divergents, et dans un environnement de plus en plus chaotique.

Dr A. Boumezrag

Incident diplomatique franco-israélien à Jérusalem, deux gendarmes français arrêtés

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domaine fr de l’Eleona/ Pater Noster

Incident diplomatique majeur entre la France et Israël jeudi 7 novembre. Dans une scène filmée par RFI, la police israélienne a arrêté deux gendarmes français qui accompagnaient la visite à Jérusalem du ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. Quelques heures après l’incident, les deux gendarmes ont été relâchés. La France a annoncé convoquer l’ambassadeur israélien à Paris.

L’incident s’est déroulé à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël, et plus précisément dans l’Eléona, l’un des domaines français de Jérusalem, sur le Mont des Oliviers. Trois policiers israéliens armés sont entrés illégalement dans le domaine du site religieux chrétien, également appelé le Pater Noster. C’est l’un des quatre domaines nationaux de la France à Jérusalem. À l’entrée, flotte le drapeau tricolore.

La police israélienne, qui n’a pas le droit d’être là, a insisté pour protéger la délégation française en visite sur les lieux. Deux gendarmes français ont demandé  aux policiers israéliens de sortir.  

Est alors arrivé le chef de la diplomatie française, qui a d’abord refusé d’entrer dans le lieu en question, car la police israélienne y avait pénétré sans autorisation et armée. Jean-Noël Barrot s’est exprimé dans la foulée au micro de Sami Boukhelifa pour RFI. Il a dénoncé une « situation inacceptable » : « Je ne vais pas entrer dans le domaine de l’Eléona aujourd’hui parce que les forces de sécurité israéliennes y sont entrées de manière armée [sic], sans obtenir auparavant l’autorisation de la France et sans accepter d’en sortir. Je veux le dire avec beaucoup de fermeté et beaucoup de gravité : cette situation est inacceptable. Et cette atteinte à l’intégrité d’un domaine placé sous la responsabilité de la France est de nature à fragiliser les liens que j’étais pourtant venu cultiver avec Israël dans un moment où nous avons tous besoin de faire progresser la région sur le chemin de la paix.« 

Le ministre est ensuite parti. Dans la foulée, les policiers israéliens ont interpellé violemment les deux gendarmes. L’un d’eux a hurlé à plusieurs reprises « Ne me touche pas ! », alors qu’il était appréhendé.

« Cet incident n’en restera pas là »

C’est donc un incident diplomatique majeur, qui rappelle les colères des présidents français Emmanuel Macron en 2020 et de Jacques Chirac en 1996, lorsque les deux présidents avaient haussé le ton devant des policiers israéliens. Cela s’est passé à l’époque dans un autre domaine géré par la France, l’église Sainte-Anne, dans la vieille ville de Jérusalem.

Quelques heures après l’incident, les deux gendarmes français ont été relâchés. La diplomatie française a annoncé que « l’ambassadeur d’Israël en France sera convoqué au ministère [des Affaires étrangères] dans les prochains jours » pour protester contre cette entrée « armée » et « sans autorisation ». Le ministère a martelé les propos de Jean-Noël Barrot, affirmant que la présence de forces de la sécurité israélienne sur ce site de pèlerinage ainsi que la brève arrestation de deux gendarmes français n’étaient « pas acceptables ».

La diplomatie israélienne a, de son côté, assuré que les questions de sécurité avaient été « clarifiées » à l’avance avec l’ambassade de France à Tel-Aviv, et que les policiers israéliens n’avaient que pour « objectif de garantir la sécurité » de Jean-Noël Barrot. Une source diplomatique française, jointe par RFI le 7 novembre dans la soirée, a assuré que « cet incident n’en restera pas là, d’autant qu’il est aggravé par les allégations mensongères diffusées par les autorités israéliennes ».

Change du dinar : Laaziz Faïd promet des mesures

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Dinar

Le ministre des Finances, M. Laaziz Faid, a indiqué, hier mercredi à Alger, qu’une réflexion était en cours pour concevoir une nouvelle approche visant à améliorer le taux de change du dinar algérien, ce qui contribuera au renforcement du développement économique.

Cette annonce a été faite lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN), consacrée à la réponse aux questions des députés concernant le projet de loi de finances (PLF) 2025, tenue sous la présidence de M. Brahim Boughali, président de l’Assemblée, en présence de membres du Gouvernement.

La détermination du taux de change repose sur plusieurs critères économiques et les objectifs de stabilité monétaire, avec un panier de devises comme référence, a expliqué le ministre, précisant qu’une «réflexion est en cours pour concevoir une nouvelle approche visant à améliorer le taux de change et la valeur du dinar, ce qui renforcera la cadence du développement économique».

La détermination de la valeur du dinar relève des prérogatives de la Banque d’Algérie, qui habilite le Conseil monétaire et bancaire, en tant qu’autorité monétaire, à définir les objectifs de la politique du taux de change, les modalités de régulation et le mode d’organisation du marché, a fait savoir le ministre.

Concernant l’allocation touristique, il a rappelé les instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à l’effet d’augmenter sa valeur, indiquant que cette allocation «sera fixée par la Banque d’Algérie conformément à ses prérogatives déterminées par la loi monétaire et bancaire».

L’éradication du marché parallèle de devises nécessite «la conjugaison des efforts de plusieurs administrations ministérielles et institutions afin d’assoir les règles du marché, la transparence et un contrôle strict des transactions commerciales et économiques», a souligné M. Faid.

APS

Constitution de Qatifa – Les Nouvelles éditions

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Image par Hermann Traub de Pixabay

Nous avons le plaisir de porter à votre connaissance qu’en date du 28 septembre 2024 à 15 heures, vingt-cinq membres fondateurs provenant, par ordre alphabétique d’Algérie, du Canada, de France et du Maroc, se sont réunis par visio-conférence, en Assemblée Générale constitutive pour décider de créer, en vertu de la loi française du 1er juillet 1901, l’Association dénommée : Qatifa – Les Nouvelles éditions.

Les membres de ladite Assemblée, présidée par Monsieur Tewfik GUERROUDJ assisté de Monsieur Karim Traikia ont :

–          Discuté et adopté à l’unanimité les statuts de l’association,

–          Élu les membres de son Conseil d’Administration,

–          Fixé le montant de la cotisation annuelle des membres.

Domiciliée à Montpellier en France, Qatifa – Les Nouvelles éditions est une maison d’édition nouvelle, de type associative qui se définit comme une entité à caractère culturel, indépendante et participative. Cette initiative fait suite à une première expérience d’édition menée par « l’ex-Qatifa » née au cœur de la diaspora algérienne, essentiellement de France et du Canada, dissoute au mois d’août 2022.

Qatifa – Les Nouvelles éditions a pour but de faire émerger une édition tournée vers le renouveau, la liberté de penser et la liberté d’écrire dans tous les champs de la connaissance et de la pensée contemporaine. Associative dans sa forme, elle est un miroir, dans sa composition et sa ligne éditoriale, de la diversité intellectuelle, culturelle et historique maghrébine. Elle produit et promeut les œuvres d’auteurs du champ culturel du Maghreb couvrant les domaines de la littérature, des sciences humaines, de l’art, des sciences et des techniques, et constitue un carrefour d’échange entre les deux rives de la Méditerranée. Elle est ouverte, sans condition ni distinction, à toutes personnes qui adhèrent à son objet et ses valeurs.

Qatifa – Les Nouvelles éditions organisera également, dans le cadre de la promotion des œuvres qu’elle édite, des manifestations culturelles (rencontres-débats, salons …), œuvrera à la création d’une librairie dédiée au livre maghrébin, méditerranéen et africain et encourage, l’émergence d’une publication périodique dédiée à l’art, la littérature et les sciences.

A l’étape actuelle, l’équipe dirigeante procède à la constitution administrative de l’association et à la construction de son site web dont la date de sa mise en ligne vous sera communiquée incessamment.

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