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vendredi, 7 novembre 2025
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Sahara occidental : entretien téléphonique entre Ahmed Attaf et Sergueï Lavrov à la veille d’un vote au Conseil de sécurité

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Lavrov Attaf

Selon les informations rapportées par la télévision algérienne, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est entretenu, mardi soir, par téléphone avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.

La conversation a porté principalement sur les derniers développements de la question du Sahara occidental, à la veille de l’adoption d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, actuellement présidé par la Russie.

Cette communication s’inscrit, selon la même source, dans le cadre du mécanisme de concertation politique régulier entre Alger et Moscou, deux capitales liées par un partenariat stratégique approfondi couvrant les volets politique, économique et sécuritaire.

Les deux chefs de la diplomatie ont passé en revue les dossiers inscrits à l’agenda du Conseil de sécurité, en insistant sur la nécessité de promouvoir une solution conforme à la légalité internationale concernant la question du Sahara occidental. Cette position rejoint la ligne traditionnelle de l’Algérie, qui plaide pour la mise en œuvre du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tel que prévu par les résolutions onusiennes.

Cette prise de contact intervient dans un contexte diplomatique particulier, marqué par les récentes déclarations de Sergueï Lavrov sur les tensions entre l’Algérie et le Mali. Ces propos, jugés par certains observateurs comme un écart de ton inhabituel par rapport à la neutralité coutumière de Moscou, ont suscité des réactions dans la presse algérienne et au sein de cercles diplomatiques.

En renouant le dialogue au plus haut niveau, Alger et Moscou semblent vouloir réaffirmer la solidité de leur coopération stratégique et maintenir une coordination étroite sur les grands dossiers régionaux, à commencer par le Sahara occidental, dont la délibération au Conseil de sécurité s’annonce déterminante pour la relance du processus politique sous l’égide des Nations unies.

Samia Naït Iqbal

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Saadia Mosbah depuis sa cellule : «Je réclame un procès équitable et en liberté »

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Saadia Mosbah
Saadia Mosbah dénonce les motifs et les conditions de sa détention

En Tunisie, la présidente de l’association Mnamti, Saadia Mosbah, militante contre le racisme et pour les droits des migrants, dénonce depuis sa détention à Nabeul des conditions difficiles et réclame d’être jugée en liberté. Sa situation met en lumière les pressions exercées sur la société civile tunisienne et les atteintes aux droits fondamentaux.

La présidente de Mnamti et militante des droits humains, Saadia Mosbah, a indiqué dans une lettre rendue publique par la campagne « Contre la criminalisation de l’action civile », mardi 21 octobre 2025, qu’« elle n’a toujours pas été informée de la décision de la chambre d’accusation, plus de deux mois après son rendu », considérant cela comme « une privation de son droit constitutionnel à l’information et une atteinte à sa dignité ».

Dans une autre lettre, datée du 3 septembre 2025 et envoyée depuis la prison de Béni Khalled (Nabeul), elle précise que « son état de santé est stable, mais qu’elle vit dans un état constant de tristesse et d’inquiétude, redoutant de mourir en détention ».

La militante critique également la lenteur des procédures judiciaires. Le juge d’instruction a désigné un expert-comptable pour examiner ses documents, mais celui-ci ne l’a jamais contactée ni demandé la moindre pièce. « C’est incompréhensible », écrit-elle, exprimant frustration et méfiance envers le traitement de son dossier.

« Je veux être jugée libre »

Saadia Mosbah souligne qu’elle n’a aucune objection à comparaître devant la justice, mais exige que son procès se déroule en liberté et dans le respect intégral de ses droits. Elle réclame aussi le droit de recevoir ses proches sans restriction et annonce son intention de saisir les instances internationales après la décision de la Cour de cassation si ses demandes ne sont pas respectées.

Conditions de détention difficiles

La militante dénonce des conditions de vie éprouvantes : « Comme toutes les détenues, je souffre de la soif en raison de l’absence d’eau potable, surtout lors des périodes de forte chaleur, et de la faim ». Elle signale également que « l’on m’empêche de choisir les livres que je souhaite lire et leur arrivée peut prendre plusieurs mois », estimant que « cette restriction porte atteinte à mon droit à la lecture, qui constitue un moyen d’expression et de liberté ».

Pression sur le travail associatif

La campagne « Contre la criminalisation de l’action civile » avait déjà exprimé, le 6 août 2025, son indignation face à la décision de la chambre d’accusation de rejeter partiellement le dossier et de rouvrir l’instruction dans l’affaire concernant Mnamti. Selon la campagne, cette évolution est « dangereuse pour la justice et le travail civil ».

Elle précise que « la décision a réactivé plusieurs accusations qui avaient été précédemment abandonnées contre Saadia Mosbah et plusieurs autres membres, constituant ainsi un ciblage direct des activités solidaires et civiques ». La campagne estime également que « cette décision reflète une politique de pression sur la liberté d’association et la liberté d’expression en Tunisie, mettant en évidence des violations claires des garanties constitutionnelles et des normes internationales relatives aux droits civils ».

Il convient de rappeler que l’association Mnamti avait annoncé, le 7 mai 2024, l’arrestation de sa présidente après une perquisition à son domicile, avant que le juge d’instruction ne décide de son placement en détention. La campagne sécuritaire qui a suivi a touché plusieurs militants associatifs travaillant avec des migrants et des demandeurs d’asile, ce que le Forum tunisien des droits économiques et sociaux a qualifié de « ciblage d’activistes des droits humains et de l’immigration, ayant mené des activités légales et transparentes, souvent en coordination avec les autorités ».

La situation de Saadia Mosbah interpelle la société civile et la communauté internationale sur le respect des droits fondamentaux et sur la protection des acteurs associatifs en Tunisie. Ce pays que dirige d’une main de fer Kaïs Essaïd s’illustre plus désormais par le nombre de détenus d’opinion qui croupissent en prison que par sa transition démocratique.

Mourad Benyahia 

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RCD : une presse libre pour une Algérie libre

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Presse

 A l’occasion de ce 22 octobre, Journée nationale de la presse, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a rendu public le communiqué ci-dessous.

En cette Journée nationale de la presse, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie rend hommage à toutes celles et ceux qui ont fait de l’information un acte de courage et de citoyenneté. Il salue les journalistes, rédacteurs, techniciens et travailleurs des médias qui, souvent dans la précarité et sous la contrainte, continuent à défendre le droit d’informer et le droit du peuple à savoir.

Depuis l’ouverture du champ médiatique au début des années 1990, la presse algérienne a connu des moments d’audace, de résistance et de sacrifice. Elle a tenu tête à la censure, au terrorisme islamiste et à la pression du pouvoir sous toutes ses formes. Beaucoup ont payé de leur vie leur attachement à la vérité, notamment durant la décennie noire, où les groupes terroristes islamistes ont assassiné de nombreux journalistes pour faire taire la liberté de penser et d’écrire.

Mais cette presse, jadis vivante et plurielle, traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus sombres de son histoire. Sous le régime en place depuis 2019, les entraves à la liberté de la presse se sont multipliées : blocage de sites d’information, suspension de journaux, chantage à la publicité publique, procès politiques et emprisonnements injustes. À cela s’ajoutent les injonctions de boycott des activités de l’opposition démocratique, dont le RCD reste le principal ciblé, révélant la volonté d’imposer le silence à toute voix critique et de marginaliser le débat public.

La soumission d’une partie de la presse à la logique du pouvoir et l’autocensure imposée par la peur, la dépendance économique ou la résignation, contribuent à vider l’espace médiatique national de sa vitalité et de son rôle d’éveil citoyen. Cette fermeture des espaces d’expression internes laisse un vide que comblent désormais des sites et des réseaux étrangers qui, faute de médias libres en Algérie, participent à façonner l’opinion nationale en dehors de tout contrôle démocratique.

Le RCD rappelle avec force qu’aucune démocratie ne peut s’épanouir sans une presse libre, indépendante et responsable. Le parti a toujours dénoncé la répression des journalistes, la criminalisation de l’opinion, le poids du terrorisme islamiste et la pression constante du pouvoir sous toutes ses formes. Il réaffirme la nécessité d’une refonte profonde du cadre médiatique garantissant la liberté d’informer, la dépénalisation du délit de presse, la transparence dans l’attribution de la publicité publique et la mise en place d’une autorité de régulation indépendante du pouvoir exécutif.

La presse algérienne ne demande pas de privilèges. Elle revendique simplement le droit d’exister, de questionner et de contribuer à la construction d’un État de droit. En ce 22 octobre, le RCD s’incline devant la mémoire des journalistes tombés sous les balles du terrorisme islamiste et exprime sa solidarité avec ceux qui subissent aujourd’hui la répression ou le silence imposé.

L’avenir du pays dépendra de sa capacité à libérer la parole, à protéger ceux qui l’incarnent et à réhabiliter la presse comme pilier essentiel de la démocratie.

Pour une Algérie libre, juste et éclairée, défendons la liberté de la presse.

Alger, le 22 octobre 2025

Le RCD

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Femmes Méditerranée 2025 : la série algérienne « El’sardines » au cœur de l’édition anniversaire

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Pour sa 20ᵉ édition, du 7 au 14 novembre 2025, le Festival Films Femmes Méditerranée (FFM) à Marseille met à l’honneur la création maghrébine et le cinéma féminin méditerranéen. Au centre de cette édition anniversaire se trouve la série algérienne El’sardines de Zoulikha Tahar, véritable symbole de l’audace et de la sensibilité du cinéma algérien contemporain.

Située à Trouville, près d’Oran, El’sardines suit Zouzou, ingénieure bio-maritime de 30 ans, qui hésite à partir pour une mission scientifique à quelques jours du mariage de sa sœur. La série explore avec humour et tendresse la condition féminine, les choix personnels et les tensions entre tradition et émancipation dans une société en pleine mutation.

Déjà récompensée par le Prix du scénario et le Prix de la meilleure série SACD au Marseille Web Fest, et saluée à Série Mania 2025, l’œuvre confirme la vitalité et la pertinence des voix féminines algériennes dans le cinéma contemporain. La réalisatrice sera présente à Marseille, aux côtés de la comédienne Dalila Nouar et de la productrice Claire Leproust-Maroco, pour rencontrer le public.

Le festival s’ouvre également avec le film franco-tunisien Promis le ciel d’Erige Sehiri, récit poignant sur trois femmes qui recueillent Kenza, 4 ans, rescapée d’un naufrage. Solidarité, maternité et émancipation : Erige Sehiri propose un regard intime et universel sur les enjeux sociaux et humains en Méditerranée, renforçant le dialogue entre les deux rives.

Au total, 44 films venus de 18 pays seront présentés, dont 6 avant-premières et 3 premières françaises. Plus de vingt invitées — réalisatrices, productrices, actrices et coordinatrices d’intimité — prendront part à des projections, tables rondes, master class et séances matrimoine. Parmi elles, Anna Mouglalis, invitée d’honneur, incarne le cinéma engagé et poétique, tandis que Laure Adler accompagnera l’hommage à Marguerite Duras, à travers quatre films emblématiques retraçant l’œuvre de la romancière et cinéaste.

Le FFM proposera aussi un focus sur le cinéma grec, ainsi que des journées professionnelles enrichies pour répondre aux préoccupations des réalisatrices méditerranéennes. Deux prix viendront récompenser les talents : le Prix du documentaire France 24 et le Prix du court métrage.

Depuis vingt ans, le festival reste fidèle à sa mission : offrir aux voix féminines de la Méditerranée un espace où se rencontrer, se confronter et rayonner. Cette édition anniversaire confirme que le cinéma maghrébin, à travers des œuvres comme El’sardines et Promis le ciel, continue de proposer un regard singulier sur les sociétés méditerranéennes, mêlant audace, sensibilité et engagement.

Entre drames et comédies, récits intimes et Histoire en mouvement, le FFM fait entendre les voix des femmes qui dérangent, qui éclairent et qui transforment, avec une attention particulière aux œuvres maghrébines qui résonnent profondément avec le public algérien et méditerranéen.

Djamal Guettala 

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Délinquance et barbarie :  démantèlement du gang de « Hichem El Wahrani » à Tipaza

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"Hichem El Wahrani"
"Hichem El Wahrani" neutralisé.


​L’affaire qui a secoué les réseaux sociaux en Algérie connaît un tournant décisif. Le juge d’instruction près le tribunal de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, a émis des mandats de dépôt à l’encontre de dix prévenus impliqués dans l’agression et la torture d’une personne, dont la vidéo d’une violence inouïe a été largement diffusée.

Ce développement fait suite au démantèlement d’un groupe criminel organisé, dirigé par le dénommé Attia Hichem, dit « Hichem El Wahrani ».

​L’affaire a éclaté le 16 octobre 2025 suite à la diffusion virale d’une séquence vidéo montrant un groupe d’individus, armés d’armes blanches et menés par « Hichem El Wahrani », se livrant à des actes de violence et de torture sur un individu. La brutalité des images a soulevé une vague d’indignation nationale.

Le procureur de la République a précisé, lors d’une conférence de presse, que l’enquête a d’abord permis d’identifier le diffuseur de la vidéo, Chernane Adel, puis la victime, Zengli Mohamed. 

Fait troublant, la victime se trouvait déjà incarcérée à l’établissement de rééducation et de réhabilitation de Koléa depuis juin 2025 — la même période où l’agression aurait été filmée. Entendue le 17 octobre 2025, la victime a confirmé la véracité des faits, précisant n’avoir pas déposé plainte à l’époque de l’agression.

Grâce à ces éléments, la police judiciaire a pu identifier les principaux suspects, incluant les nommés Goumra Abderrahim, Tesouit Mohamed Amine, Chernane Adel, Mada Boualem, Goumra Adel, Dehrib Djaafar, Adjif Adam, El Hachemi Kamal, Batahhar Ahmed, et le chef de bande, Attia Hichem, alors en fuite.

Les investigations ont révélé que Chernane Adel, lui-même membre du gang, avait filmé l’agression en juin 2025. Il aurait ensuite délibérément diffusé la vidéo le 16 octobre, en raison d’un conflit et d’un malentendu survenus entre lui, Hichem El Wahrani, et le reste des membres.

La cavale de « Hichem El Wahrani » a pris fin dans la nuit du 20 octobre 2025, lorsqu’il fut appréhendé par des citoyens dans la région d’El Attaf, dans la wilaya d’Aïn Defla, lesquels ont immédiatement alerté la Gendarmerie Nationale. Le procureur a vivement salué le « sens civique et l’esprit de haute citoyenneté » dont ont fait preuve ces individus.

​Poursuites pour criminalité organisée et torture

Les dix mis en cause ont été présentés devant le parquet du tribunal de Koléa et sont poursuivis pour des charges extrêmement graves, soulignant la nature organisée et violente de leurs actions :

​Crime d’organisation d’un groupe criminel organisé en vue de commettre le crime d’enlèvement d’une personne par la violence, la menace et la séduction.
​Crime d’exercice de la torture sur une personne.
​Délits de direction et de création de gangs de quartiers.

D’autres individus font face à des accusations pour avoir hébergé ou aidé à la fuite un membre du gang, ainsi que pour soutien aux activités et diffusion des idées de la bande via les technologies de l’information.

Le parquet a requis des ordres de dépôt contre tous les accusés, soulignant que l’enquête judiciaire reste ouverte et que le ministère public veillera à prendre « toutes les mesures légales avec fermeté et rigueur » contre ces formes de criminalité dangereuse.

L’affaire du gang de « Hichem El Wahrani » et la multiplication des actes de violence urbaine dans diverses villes d’Algérie ont puissamment relancé le débat public sur le rétablissement de la peine de mort.

​Le contexte judiciaire et social

​L’intensité des crimes récents, marqués par des actes de barbarie et de criminalité organisée, a poussé la question jusqu’au niveau judiciaire. Le procureur de la République près la Cour de Béjaïa a même publiquement soulevé cette question lors d’une conférence de presse, illustrant l’inquiétude croissante des autorités face à l’escalade de la violence.

​Bien que la peine capitale soit toujours une disposition reconnue et inscrite dans le droit algérien (notamment pour les crimes les plus graves), son application est suspendue.

​Le Moratoire et la position internationale de l’Algérie

​L’Algérie observe en effet un moratoire de facto sur l’exécution de la peine de mort depuis 1993, la dernière exécution ayant eu lieu en 1993. Cependant, l’engagement formel est souvent référé à l’année 1996, date à laquelle l’Algérie a commencé à s’abstenir de procéder aux exécutions, se conformant ainsi à une tendance internationale visant à l’abolition ou, du moins, à la suspension de cette sanction.

​Ce moratoire place l’Algérie parmi les pays dits « abolitionnistes en pratique ». La réactivation du débat sur son rétablissement confronte donc la nécessité de dissuader les crimes graves avec les engagements et les considérations éthiques et politiques découlant des normes internationales des droits de l’homme.

La rédaction

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La Cour d’appel acquitte le syndicaliste Lounis Saïdi, fin d’un arbitraire

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Saïdi Lounis
Le syndicaliste Saïdi Lounis libéré

La Cour d’appel d’Alger a rendu, ce mardi, un verdict de relaxe en faveur du syndicaliste Lounis Saïdi, poursuivi pour « appel à la grève » après une condamnation en première instance à deux ans de prison ferme et deux millions de dinars d’amende.

Cette décision intervient dans un climat social tendu, marqué par des restrictions croissantes sur l’exercice du droit syndical et des critiques persistantes contre la nouvelle législation encadrant la grève.

Selon des sources médiatiques et syndicales, Lounis Saïdi, ancien secrétaire général du Syndicat national des cheminots (SNC) affilié à l’UGTA, avait été arrêté le samedi 5 juillet 2025, soit à la veille du déclenchement d’une grève nationale illimitée prévue par son organisation. Cette grève, annoncée le 25 juin, visait à dénoncer les violations répétées des droits syndicaux, les conditions de travail dégradées et l’absence de revalorisation salariale.

Le jeudi 17 juillet 2025, le tribunal de première instance avait prononcé contre lui une lourde condamnation à deux ans de prison ferme, assortie d’une amende de deux millions de dinars, sur la base de faits directement liés à son activité syndicale. Dans la foulée de son arrestation, Lounis Saïdi avait été arbitrairement démis de ses fonctions syndicales, tandis que le mot d’ordre de grève était annulé sous pression.

La direction générale de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) avait alors justifié son refus de reconnaître la légalité du mouvement en arguant de l’absence de procès-verbal de conciliation et du non-respect de la procédure de médiation prévue par la loi. Elle avait également qualifié le préavis de grève d’« entrave au fonctionnement de la Commission de participation ».

Cette affaire intervient sur fond de polémique autour de la loi sur l’exercice du droit de grève, adoptée en juin 2023. Le texte, qui introduit des conditions jugées plus restrictives — notamment l’obligation d’un vote à la majorité absolue et l’allongement des délais de préavis — est vivement critiqué par les syndicats autonomes pour ses « clauses dissuasives et ambiguïtés juridiques ».

À l’annonce du verdict, plusieurs fédérations syndicales et acteurs politiques ont salué la décision de la Cour d’appel, y voyant un signal fort en faveur des libertés syndicales et une reconnaissance du caractère arbitraire des poursuites. Ils ont également appelé à la réintégration de Lounis Saïdi dans ses fonctions et à la poursuite du combat pour la défense du syndicalisme autonome en Algérie.

Pour nombre d’observateurs, cette décision judiciaire pourrait marquer un tournant dans la relation souvent conflictuelle entre le pouvoir et les organisations syndicales, à un moment où la question du dialogue social et du respect du droit à la contestation refait surface dans plusieurs secteurs publics stratégiques, dont celui des transports ferroviaires.

Samia Naït Iqbal

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Azawaḍ (Mali) : acrured n Russia akken azekka ad d-tekcem Aheggar/Hoggar… ? 

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Africa Corps

Sergueï Lavrov, aneɣlaf n temsal n berra n Russia, irza ussan-a ɣer tmurt n Mali, am akken d-izzi i kra n tmura n Tefrikt. Di Mali, Russia tger aḍar afus akked udabu aserdas amaynut ibedden s « coup d’Etat », sin iseggasen-aya.

Lavrov iger-d iman-is, zun d bab n tifrat, akken ad ifru uguren illan gar Lezzayer akked Mali. Ɣas di Mali, illa wugur n irebraben inselmen n AQMI, GSIM/JNIM, maca ugur ameqqran d amussu n MLA (Mouvement de Libération de l’Azawaḍ) i yekkren i tlelli n temnaṭ tamacek/tamaziɣt n Azawaḍ. Ilmend ad iwwet d-yaf annar n tifrat akked MLA, adabu n Bamako inced-d iserdasen n Wagner/Africa Corp n Russia akken ad t-allen di ṭṭrad-is mgal at tmurt-is.

Maca, tamuɣli akked tsuddest/stratégie n Russia ddant akkin i ṭṭrad mgal irebraben, neɣ imeɣnasen n MLA. Asirem-nsen, d amek ara sersen aḍar deg wakal (akked ddaw wakal) n Mali, akken ad awin ayen illan deg-s d asafar ufrin : Uranium, ureɣ, nickel, akal ufrin/terres rares…

Russia, ma tekcem Mali akken iwata, issefk-as ad tessihrew. I nettat, akal  n tiniri n Adrar n Ifuɣas, issefk ad iddukel akkel wakal n Aheggar, acku din i llan isufar iɣef tettnadi.

Awal n Lavrov n 15/10/2025, ur illi d win n tmurt ittnadin kan lehna gar tmura. 

Inna : «Uguren illan ass-a gar tmura (n Tefrikt), ikka-d seg umezruy-nsen n temharsa, mi tent-bḍant tmura timeqqranin n Urupa, gezment iɣerfan, bḍant tiwsimin i yellan zik dduklent ». (1)

Awal asertan n Lavrov ifra : aɣref ameqqran amacek/amaziɣ izdɣen tamurt n Azawaḍ (Adrar n Ifuɣas) akked udrar n Aheggar, zun d yiwen… issefk azekka ad iddukel.

Ayen ur d-irni Lavrov, ɣas iqqim intel, iffer deg wawal-is : tamurt n Imucaɣ (« le monde Touareg ») issefk-as ad teddukel akk d aḥric n tmurt n… Mali, akken Russia ad tesfaydi akken iwata s wayen akk illan deg wakal, akked ddaw wakal. D ayen ibanen deg urar n Russia !

Ma yella ad teddukel tmurt n Imucaɣ, ad tezdi d yiwet, d ayen ilhan. 

Maca, di ferru-s, llan sin iberdan : ad tezdi tmurt ad ternu ɣer Mali, zun d tiḥdert, neɣ ad tezdi akked Lezzayer, syin ad taf amkan-is di tmurt tamaziɣt tameqqrant, Tamazɣa, tin iwten si Lybia ar Merruk d Muritanya akkin ?

Dagi, issefk ad neksu awal :

Ur telli tuzzya deg wawal-nni : si 1963, Imucaɣ n Mali (akked Niger) llan di ṭṭrad mgal adabu n Bamako. Yal aseggas d ṭṭrad, yal aseggas adabu n Mali ad d-yefk iserdasen ɣer Kidal, Timbuktu, Gao akken ad nɣen imdanen Imucaɣ, ad serɣen ayen illan ibedd, ad snegren iqḍaren n ileɣman, ad glun imeḥbas. Si timunent n Mali di 22/092/1960, ur d-tris talwit ɣef Imucaɣ n Mali (ass-a llan azal n 800 000 ar umelyun n Imucaɣ, di Mali n 25 imelyan : 4 % n imezdaɣ.)

Maca, tamurt n Lezzayer, si 1962 ar ass-a, ur tefki iserdasen n ANP ara yenɣen Imucaɣ n Aheggar, di Tamenɣezt, Djanet neɣ Illizi… Ur illi ṭṭrad gar Imucaɣ n Lezzayer akked tedbelt n tmurt n Lezzayer, ɣas llan wuguren, ur mmuten yemdanen s ufus n ANP.

Asirem d tdukli n Imucaɣ akken ad zdin d yiwen uɣref, d ayen ilhan. Maca, Iberdan n tifrat-is mačči yiwen i yellan. 

Nezmer ad d-nessuk tiṭ ɣef yal tareẓmi/solution izemren ad d-tili :

  • Tafrent i Imucaɣ n yal tamnaṭ (Lezzayer, Libya, Mali, Niger), ma ran ad dduklen, ad zdin deg yiwet temnaṭ. D tin i d tasarut n tikli ɣer sdat, ma qeblen ad zdin.
  • Tafrent n imezdaɣ n Azawaḍ, akken ad fernen : ad qqimen ddaw udabu n Bamako, neɣ ad ffɣen. Ma qqimen akken llan ass-a deg uwanak/Etat n Mali, d imal aberkan n iseggasen n ṭṭrad i lǧil d-iteddun, acku ur tefri ur tferru temsalt akked Bamako.
  • Talalit n timanit akked bennu n udabu n Azawaḍ, di tmurt n Mali ; ad tili ddaw laânaya n ONU, akked ibeddi n iserdasen n tmura nniden ara yilin d afrag gar-asen d iserdasen n Mali, s ufus n ONU. Ar melmi akken ?
  • Tazdit/union akked Imucaɣ nniḍen, atmaten-nsen n Aheggar, deg uwanak idduklen akked tmurt n Lezzayer, akked d tlalit n timanit n tidet ara yeseddun taneflit/developpement n temnaṭ/tmurt-nni.

Tifrat n talwit, mačči d ayen illan d awezɣi, ɣas ass-a d turdatin/hypothèses kan ; d abrid ara yessersen talwit  i yimucaɣ n Azawaḍ, diɣ i tifrat n tlisa gar Lezzayer akked Mali.

Llan yakan imedyaten deg umezruy :

Abeddel n tmurt n yiwet temnaṭ, s rray n imezdaɣ-is, illa-d yakan deg umezruy. Ur nkeccem deg imedyaten n wid d-iḥellan akal s tezmert n ubarud : Bismarck i yekksen Alsace-Lorraine i Fransa di 1870, syin terra-tt-id Fransa di 1918, Hitler i d-ikksen tamnaṭ n Sudetes i tmurt n Tchecoslovaquie di 1939, syin ikker ṭṭrad ameqqran n 1939-1945, Poutine i d-ikksen tagzirt n Crimée i Ukrainia di 2014, …

Imedyaten n wid ifran s talwit (tafrent n imezdaɣ/referendum, urar n tadiplomasit gar snat tmura, neɣ ferru ddaw laânaya n ONU (arbitrage international). Iberdan mačči yiwen i yellan.

  • Hong Kong  : illa di Royaume-uni > ikcem ɣer China, war ṭṭrad, di 1997
  • Macao : illa di Portugal  > ikcem ɣer China (war ṭṭrad), di 1999.
  • Tamnaṭ n Schleswig : tella di Danemark > tekcem ɣer Almania (s tafrent n imezdaɣ) di 1920,
  • Sarre : tella di Fransa deffir 1945 > tekcem ɣer Almania s tafrent n imezdaɣ-is di 1957
  • Lombardie : tella di Autriche > tekcem ɣer Telyan war ṭṭra, di 1866,
  • Tigzirin Alandes : llant di tmurt n Sweden > kecment ɣer Finlande (s ccerṭ n timanit-nsent tadelsant akked uselmed n tutlayt taswidit),
  • Texas : illa di Mexique > ikcem di USA, di 1845 ; tamurt n Texas teffeɣ seg uwanak/Etat n Mexique, d tamunant/indépendante, deffir ṭṭrad awezlan gar-a d Mexique, syin tekcem din kan, s lebɣi-s s tafrent n imezdaɣ-s, d awanak wis 28, deg uwanak ameqqran n USA.

Amek i iẓerr udabu n tmurt n Lezzayer tasertit n ucrured n Mali-Russia ɣer tlisa n tmurt ?

Anekcum n Russia ɣer unnar, ittban-d d ugur ameqqran, maca tasertit n Lezzayer teqqim kan s tmuɣli-nni n tifrat n Lezzayer, « Accords d’Alger » n 2015 (2), akken ad tessenteḍ ayen ur nezmir ad yezdi : aɣref amaziɣ n Azawaḍ akked udabu n Bamako, n Tefrikt Taberkant.

Amihi/danger ameqqran, ma ur d-ildi ubrid n tifrat, d anekcum azekka n Russia, s iserdasen n Wagner, ɣer Tamenɣezt, Djanet, Illizi… Ur telli d « tasertit tasugant »/politique-fiction.

Adabu n Lezzayer ibda, s tḥila, akken zun ad isdukel Izzayriyen, ad yeg afrag. Akka yal tikkelt di tmurt n Lezzayer : adabu ad d-immekti yella weɣref n Lezzayer.

Tikkelt-a, izwar (d asenfar kan ar ass-a) ad issihrew aselmed n tmaziɣt i yal tamnaṭ n tmurt n Lezzayer, ad ikkes tawaɣit n uselmed ‘’facultatif’’ zun d almud n wurar n snitra, mačči d tutlayt taɣelnawt-tunsibt. Immekta-d d akken Imucaɣ d Imaziɣen, issefk-asen aɣerbaz s tutlayt tamaziɣt (3) !

Tamurt n Lezzayer tesxes tasertit tamaynut iwatan di yal annar, tin ibnan ɣef tlelli d leqder n Izzayriyen :

D bennu n « Lezzayer tazzayrit », mačči d tiḥila n « Lezzayer tamaynut », tin ur iẓri yiwen d acu-tt !

D asalu ɣer tilelli n Izzayriyen ittwaḥebsen ɣef tikta-nsen, ad tili d tigawt tamezwarut. 

D tifrat n wugur ameqqran n yir tudert n watmaten-nneɣ illan deg Azawaḍ ; d tamara ɣef tmurt n Lezzayer akken ad teg ayen iwumi tezmer akken ad d-taf tifrat-is, war ccwal, war ṭṭrad. Yak nnan, ma teddukel tmurt, acengu ur izmir ad d-ikcem, ur izmir ad d-yaf afus deg at tmurt… 

Maca, yella wayen issewhamen : si tama ufella d Turk i d-issekcamen tuccar-is (4), zun ittalas di tmurt n Lezzayer,  si tama n wadda d Russia i d-itteḥririden si talast n Mali. 

Tikli-nsen i sin, armi ẓran zemren ad d-kecmen, illa wfus ?

Awal-nni yenna Yugerten ɣef Roma (5), ass-a ad d-yuɣal ɣef tmurt-is ?

Aumer U Lamara 

Timerna / Notes :

1. Serguï Lavrov, interview 15/10/2025 au Mali : 

« … les tensions actuelles trouvent leur origine dans le passé colonial, lorsque les puissances étrangères ont tracé les frontières « artificielles » séparant des peuples et des groupes ethniques auparavant unis ».

2. L’accord d’Alger, officiellement dénommé Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, est un accord visant à mettre fin à la Guerre du Mali, signé le 15 Mai et le 20 Juin 2015 à Bamako — après des négociations menées à Alger — entre la République du Mali et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

3. Le Matin d’Algérie 15/10/2025 :

« Tamurt tezwar ddin, tamaziɣt tezwar taârabt, tafransit… taglizit ».

Nura-d deg-s : 

« … zun asali d-iffɣen iga d allal/instrument kan, akken ad issiweḍ ɣer wayen nniḍen, mačči ɣer ubrid d-ibanen afella. Ayen iffren, ala nutni i t-iẓran, acku d nutni kan i ibennun ahil, gar-asen, akken ad tiɣzif tallit n udabu-nsen… ».

Tasertit n Russia di tlisa n Lezzayer d Mali, tezmer ad tili d yiwet tmentilt/cause n tikli n udabu n Lezzayer, akken zun ad d-isdukel di tmurt Izzayriyen, d afud sdat wayen d-itedun, anekcum n Russia…  

4. Ur ntettu awal-nni n unmahal/ambassadeur n Turk i yennan, di Lezzayer, « azal n 5 ar 20 % n Izzayriyen aẓar-nsen d Iṭerkiyen ». Zun, Turk ittalas di tmurt n Lezzayer !

Ẓert aɣmis Le Matin d’Algérie : 

5. « Tiɣremt n usekkak, ad d-yas wass n nnger-is asmi ad taf bab-i » / Ville vénale, et qui ne tardera pas à périr si elle trouve un acheteur « . Yugerten.

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Le Front Polisario soumet à l’ONU une proposition élargie pour une solution politique fondée sur l’autodétermination

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Brahim Ghali

Le Front Polisario a transmis, lundi, au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, une nouvelle version élargie de sa proposition pour une solution politique « mutuellement acceptable » au conflit du Sahara occidental, fondée sur le principe du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.

Dans un communiqué rendu public à New York, le Front Polisario a précisé que ce document, intitulé « Proposition du Front Polisario pour une solution politique mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et le rétablissement de la paix et de la stabilité régionales », s’inscrit dans une démarche de « bonne volonté » et répond aux appels du Conseil de sécurité à renforcer le dialogue entre les deux parties.

Cette initiative intervient à la veille du renouvellement du mandat de la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). Elle se veut également une contribution concrète aux efforts internationaux visant à relancer le processus de paix, conformément à la résolution 2756 (2024) du Conseil de sécurité, qui avait exhorté les parties à « développer leurs positions en vue d’avancer vers une solution durable ».

Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a rappelé dans sa lettre à M. Guterres que le Front avait déjà soumis une première proposition en avril 2007, mentionnée dans la résolution 1754 (2007). La nouvelle version élargie actualise cette initiative, tout en réaffirmant l’attachement du mouvement sahraoui à une solution conforme aux principes du droit international.

La proposition du Front Polisario réaffirme le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination à travers un référendum organisé sous la supervision conjointe des Nations unies et de l’Union africaine. Elle exprime également la disposition du Front à engager des négociations « directes, sérieuses et de bonne foi » avec le Royaume du Maroc, sans conditions préalables, afin d’aboutir à un accord garantissant la paix et la stabilité dans la région.

M. Ghali souligne que le Front Polisario est « prêt à partager les coûts de la paix », à condition que l’autre partie fasse preuve de volonté politique pour parvenir à une solution juste et équilibrée. Il plaide pour un dépassement du statu quo et des approches unilatérales, appelant à « un sursaut de courage politique et de clairvoyance » pour construire un avenir commun fondé sur le respect mutuel et la coopération régionale.

Cette démarche, selon le communiqué, s’inscrit dans la continuité des efforts de médiation onusiens et africains visant à rétablir un cadre de négociation crédible, dans le respect des principes de la Charte des Nations unies et de l’Acte constitutif de l’Union africaine.

Avec APS

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Tebboune remanie son équipe : Boualem Boualem déchargé de ses fonctions de conseiller 

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Boualem Boualem
Boualem Boualem garde la direction du cabinet du président.

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à un ajustement de son équipe consultative, selon les décrets présidentiels publiés dans le Journal Officiel (n° 68) daté du 14 octobre 2025.

Ces décisions, qui touchent le secteur juridique, les finances et l’éducation, marquent une réorganisation des fonctions au sommet de la Présidence.

​Boualem Boualem déchargé d’une mission de conseil

​Le premier décret, daté du 6 octobre 2025, notifie la fin des fonctions de M. Boualem Boualem en tant que conseiller auprès du Président de la République, chargé des affaires juridiques, des affaires consulaires, des relations avec les institutions, des allégements et des qualifications.

​Précision importante : malgré cette cessation de mission de conseil, M. Boualem Boualem conserve son poste de Directeur du cabinet de la Présidence de la République, fonction qu’il occupe par ailleurs. Il s’agit donc d’une concentration de ses responsabilités au sein de la fonction clé de la Direction du cabinet, tandis que le portefeuille de conseil qu’il détenait est désormais redistribué.

​Trois nouveaux conseillers nommés

​En parallèle de cette réaffectation fonctionnelle, un nouveau décret annonce la nomination de trois personnalités au poste de Conseiller auprès du Président de la République, avec des portefeuilles spécifiques.

​Mohamed Hamouch : conseiller chargé des Affaires juridiques et judiciaires. Il reprend et consolide une partie importante du pôle juridique libéré par M. Boualem.

​Nacereddine Ben Tifour : conseiller chargé de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Culture.

​Farid Yaïci : conseiller chargé des Finances, des banques, du budget, ainsi que de la réserve de change, des marchés publics et des décaissements internationaux. M. Yaïci était précédemment Chargé de mission à la Présidence de la République, dont il est déchargé « à sa demande » pour être nommé à ce nouveau poste stratégique dans le domaine économique et financier.

​Ces mouvements indiquent une volonté de clarification et de spécialisation des pôles de conseil présidentiel, tout en maintenant M. Boualem Boualem à la tête du service administratif central de la Présidence.

​Autres mouvements dans l’administration

​Le Journal Officiel rapporte également la fin des fonctions de trois Inspecteurs régionaux auprès des services fiscaux (Chérif Noubi (Constantine), Khalifa Gherabi (Blida), et Saïd Bousnane (Alger), qui sont affectés à d’autres fonctions par un décret exécutif daté du 28 septembre 2025.

Samia Naït Iqbal

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Algérie : gouverner sans le peuple

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Manifestation du Hirak
Le peuple sous contrôle

Les dirigeants algériens semblent dotés d’une qualité exceptionnelle, presque surnaturelle.

Ils perçoivent les désirs, les angoisses et les aspirations profondes de la population sans que celle-ci n’ait besoin de les formuler ou de les exprimer. Pourvus d’un génie politique et moral hors du commun, ils devinent les volontés avant même qu’elles ne prennent forme chez les citoyens. Leur clairvoyance supposée, alliée à une bienveillance infaillible, rend superflus, voire inutiles, les mécanismes traditionnels de la démocratie. En apparence, cela justifie pleinement leur préférence assumée pour l’autoritarisme.

L’ironie comme outil de dénonciation

Dans ce système, la participation active des citoyens à la vie politique et sociale est perçue comme inutile et indésirable. A quoi bon organiser des élections, débattre publiquement, consulter par référendum, manifester, créer des partis politiques ou garantir la liberté des médias, si le pouvoir sait déjà ce que veut le peuple, et quand il anticipe avec une vision presque divine la volonté générale ? Les fondements de la démocratie représentative (liberté d’expression, de manifestation, pluralisme, délibération, contre-pouvoirs) deviennent alors caducs. Cette gouvernance, supposée comme parfaitement alignée sur les besoins du peuple, rend obsolètes ces mécanismes, conçus à l’origine pour permettre au citoyen d’exprimer ses choix. 

Ce pouvoir providentiel excelle dans l’art de prévenir tensions et désaccords. Grâce à sa capacité d’anticipation, il désamorce les conflits sociaux et politiques avant qu’ils n’éclatent.

Il nous fait ainsi gagner un temps précieux, en nous épargnant les débats fastidieux, les dissensions stériles et les interminables processus de délibération. Le consensus, qui nécessitait autrefois un long processus de construction, est désormais garanti par avance.

Neutraliser le contre-pouvoir économique 

Mais cette logique où le pouvoir s’érige en tuteur ne se limite pas à la sphère politique. Elle s’étend également à l’économie, où l’omniprésence du pouvoir soulève une question cruciale. Un pouvoir politique interventionniste, soucieux de garder la main sur les leviers économiques, et un secteur privé autonome, indispensable à la diversification et à la résilience d’une économie libérée de la rente pétrolière, peuvent-ils réellement coexister ?

Autrement dit, est-il possible de construire une économie moderne, compétitive et diversifiée tout en maintenant un pouvoir qui refuse de lâcher prise sur les dynamiques économiques ?

Il est aujourd’hui largement admis qu’une économie résiliente et libérée de la rente pétrolière, ne peut se concevoir sans l’implication active de la société civile, le dynamisme des entrepreneurs, et l’émergence d’un secteur privé structuré. Mais cette transformation ne peut s’opérer sans un cadre institutionnel solide, garantissant la stabilité politique, la sécurité juridique, la transparence dans la gouvernance et le respect des droits économiques fondamentaux. Ces conditions sont essentielles pour instaurer la confiance, attirer l’investissement et stimuler l’initiative privée.

Or, pour un régime autoritaire, réunir ces conditions revient à courir un risque existentiel. Permettre l’autonomie économique, c’est potentiellement créer des contre-pouvoirs susceptibles de revendiquer un rôle dans l’espace public et politique.

À cela s’ajoute la menace que représente la montée en puissance de fortunes privées, parfois issues du courant politique réactionnaire qui avait déjà tenté de s’accaparer du pouvoir par les armes, dissimulées derrière un secteur informel tentaculaire, dont la formalisation risquerait de faire éclater des équilibres occultes.

Dans cette logique de préservation du régime, le développement d’un secteur privé fort, autonome et structuré, ne peut être perçu que comme une menace potentielle. Il cristallise le dilemme entre la nécessité économique de la libéralisation et la crainte politique de voir s’affaiblir l’emprise du régime. Ce dilemme est l’un des principaux freins à toute stratégie sérieuse de diversification économique dans les pays à gouvernance autoritaire.

Dès lors, une série de questions s’imposent. Pourquoi un tel pouvoir s’efforcerait-il à mettre en place un cadre propice à l’émergence d’acteurs économiques autonomes, s’il sait que cette autonomie est susceptible de mener à une remise en question de son autorité ? Pourquoi multiplier les centres de décision économique, quand la logique du régime repose sur la concentration du pouvoir et l’exclusivité de l’action ? En somme, pourquoi partager l’espace économique avec des forces susceptibles d’échapper à son contrôle et de contester ses fondements ? 

Ces interrogations révèlent que le refus de déléguer la gestion de l’économie ne tient pas à un rejet du développement, mais bien à une stratégie consciente d’auto-préservation du système. En empêchant l’émergence de formes d’indépendance économique, perçues comme autant de foyers d’émancipation et de dissidence, le pouvoir cherche à préserver ses leviers de domination qui assurent sa survie.

Faire obstacle à la modernisation économique est donc un choix stratégique, dicté par la volonté de maintenir l’ordre politique en place. Pour ce faire, divers instruments peuvent être mobilisés : fiscalité ciblée, réglementation restrictive, quotas, agréments, autorisations ponctuelles, etc. Tout est mis en œuvre pour subordonner toute activité économique aux intérêts du régime et dissuader la constitution de pôles autonomes. Il s’agit, en définitif, de conserver le monopole de l’autorité économique entre les mains de l’État, ou plutôt entre celles de ceux qui le dirigent.

Paternalisme politique et infantilisation du citoyen 

Dans ce contexte, la relation entre gouvernants et gouvernés s’inverse radicalement. Obsédé par sa survie, le pouvoir en vient à se persuader qu’il connait mieux les besoins du peuple que celui-ci ne les connait lui-même. Il s’arroge en conséquence le droit de parler en son nom. Il se pose en interprète exclusif de la volonté collective, allant jusqu’à incarner l’intérêt général, qu’il prétend défendre avec plus de lucidité et de loyauté que les citoyens eux-mêmes. 

Dans cette vision, la liberté cesse d’être un droit à exercer pour devenir une charge que le peuple serait incapable d’assumer sans tutelle. Les citoyens ne sont plus appelés à réclamer leur liberté, ni à en assumer la responsabilité, mais à se soumettre à une tutelle étatique présentée comme protecteur et nécessaire.

Toute forme d’opposition est considérée dès lors comme une absurdité, voire une trahison envers la nation. Contester un pouvoir qui se prétend éclairé revient à s’opposer à l’intérêt général qu’il prétend incarner. L’opposition se trouve ainsi délégitimée, et accusée de faire obstacle à la réalisation d’un idéal que seul le pouvoir serait en mesure de concevoir et de mettre en œuvre. La critique, elle-même, se trouve disqualifiée, assimilée à une forme d’ignorance, d’ingratitude ou d’égoïsme individuel.

Ce modèle politique, basé sur une gouvernance auto-légitimée, impose mécaniquement l’effacement de la voix citoyenne. Convaincu de pouvoir instaurer, grâce au génie supposé de ses dirigeants et à leur prétendue empathie, un ordre sans conflits ni dissension, le régime impose le silence au nom d’une efficacité abstraite et d’une harmonie sociale factice. 

Mais derrière cette apparente stabilité, se dissimule une mécanique autoritaire fondée sur la confiscation de la parole publique. Le silence qu’elle impose n’est pas synonyme de paix ; il est synonyme de privation collective du droit au désaccord, à la liberté, à la responsabilité politique.

En muselant l’opposition et en niant les conflits inhérents à toute société vivante, le régime ne désamorce pas les tensions ; en vérité, il ne fait que les différer et les radicaliser. 

Ce droit à la parole, que le pouvoir pense avoir enterré à jamais, devient en réalité la promesse d’un retour brutal du politique. Ce retour ne prendra pas forcément la forme d’une revendication structurée ; il sera peut-être un refus, un rejet pur et simple d’un système qui, en prétendant tout savoir, a oublié d’écouter ses citoyens.

Hamid Ouazar, ancien député de l’opposition

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