10 avril 2025
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L’économie mondiale en panne : un dérèglement temporaire ou une mutation irréversible ?

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Image par Elchinator de Pixabay

Faut-il encore parler de « crise économique » quand le monde ne connaît plus de reprise Depuis longtemps on s’est habitué à voir l’économie comme une alternance de hauts et de bas, de prospérité et de récession. Mais aujourd’hui, ce modèle semble obsolète.

L’intelligence artificielle redéfinit le travail, le vieillissement des populations dans les économies dominantes transforme profondément les modèles de consommation et de production, et les dérèglements climatiques ne sont plus des chocs isolés, mais un nouveau facteur permanent de déstabilisation perturbant durablement les chaînes de production. Désormais, l’économie ne fonctionne plus en cycles, mais en perpétuelle adaptation à des mutations systémiques : c’est un changement de paradigme.

Sommes-nous entrés dans un monde où la croissance n’est plus qu’un mirage, où l’innovation profite davantage aux rentes qu’à la prospérité collective ? Face à ces bouleversements systémiques, l’État redevient le grand architecte de l’économie, redessinant de nouvelles règles du jeu puisque celles existantes sont devenues inopérantes pour de bon. Une seule certitude demeure : les vieux repères économiques ne tiennent plus.

Le grand dérèglement économique est-il une mutation permanente ?

Les cycles économiques traditionnels, fondés sur l’alternance de phases d’expansion, de surchauffe, de récession et de reprise, apparaissent de plus en plus obsolètes face à des transformations structurelles profondes. L’intelligence artificielle et l’automatisation bouleversent le facteur travail, entraînant une décorrélation entre croissance et emploi, un phénomène inédit dans l’histoire économique.

Par ailleurs, le vieillissement démographique, notamment en Europe, aux USA, en Chine, au Japon et dans le reste de l’Asie, modifie la structure de la demande en réduisant la consommation de biens durables et en réorientant l’économie vers les services aux seniors. Simultanément, les dérèglements climatiques introduisent des chocs asymétriques permanents, perturbant les chaînes de production et imposant une restructuration continue des infrastructures énergétiques et industrielles. Contrairement aux crises cycliques classiques, ces bouleversements ne sont pas temporaires mais s’inscrivent dans un horizon de long terme, modifiant en profondeur les dynamiques macroéconomiques.

L’ampleur des transformations en cours s’observe déjà à travers plusieurs tendances concrètes. Aux États-Unis, en Chine ou au Japon, la montée en puissance des robots et de l’intelligence artificielle dans de nombreux domaines et pour ne citer que l’industrie automobile (Tesla, Toyota, …) réduit l’élasticité emploi-croissance, rendant obsolètes les politiques traditionnelles de stimulation par l’emploi.

En parallèle, le vieillissement de la population, a provoqué un basculement vers une économie de services à la personne, à titre d’exemple ceci est illustré au Japon par la forte expansion des entreprises de soins aux seniors comme Nichii Gakkan.

De même, la fréquence croissante des catastrophes climatiques – ouragans aux États-Unis, sécheresses en Afrique et inondations en Asie et en Europe – entraîne une reconfiguration constante des chaînes logistiques. L’exemple du canal de Panama, où la baisse du niveau de l’eau force à limiter le trafic maritime, illustre bien la nécessité d’une adaptation structurelle continue face aux chocs climatiques.

Ces mutations confirment que l’économie mondiale ne suit plus des cycles de crise et de reprise, mais des transformations systémiques permanentes.

La stagnation économique est-elle notre avenir ?

Les transformations susmentionnées orientent l’économie vers un régime de croissance plus linéaire et stagnante, marqué par une tendance structurelle à la faible productivité et aux taux d’intérêt bas. L’hypothèse de stagnation séculaire, théorisée par Lawrence Summers, devient une réalité observable, où les politiques monétaires perdent de leur efficacité et où la relance de la demande par l’investissement productif se heurte aux rigidités structurelles du marché du travail et du capital.

De plus, l’émergence d’un capitalisme de plateformes et de la finance algorithmique génère une concentration extrême des richesses, favorisant des logiques de rente plutôt que d’innovation et limitant les effets redistributifs de la croissance. Dans ce contexte, les cycles économiques traditionnels sont remplacés par des dynamiques de long terme, où les marchés ne répondent plus aux mêmes impulsions cycliques qu’auparavant.

L’économie japonaise illustre parfaitement ce nouveau régime de faible croissance et de taux bas structurels : depuis les années 1990, malgré des politiques monétaires ultra-accommodantes – comme également observé depuis plus de dix ans en Europe – l’investissement privé peine à se traduire en productivité accrue.

Par ailleurs, l’essor du capitalisme de plateforme renforce les positions dominantes de quelques grandes entreprises. En Chine, Alibaba et Tencent concentrent des pans entiers de l’économie numérique, captant la majorité des flux de paiements, de commerce en ligne et de données, ce qui freine l’émergence de nouveaux acteurs innovants.

Dans la finance, l’essor du trading algorithmique amplifie les tendances spéculatives plutôt que l’investissement productif, comme en témoignent les mouvements erratiques sur les marchés boursiers déclenchés par les algorithmes à haute fréquence. De grands investisseurs préfèrent aujourd’hui la spéculation à l’investissement dans l’économie réelle. L’accumulation de ces facteurs déforme la logique classique des cycles économiques et installe un capitalisme plus centré sur la captation de valeur que sur la création de richesse.

Vers une économie sous pilotage permanent ?

Dès lors, l’économie mondiale semble évoluer vers un nouveau paradigme économique, où l’interventionnisme public devient une variable permanente pour gérer les transitions écologiques et technologiques. La nécessité d’une planification à long terme, notamment dans le cadre d’un Green New Deal permanent, impose un cadre où l’État joue un rôle central dans l’orientation des investissements et la stabilisation des déséquilibres.

Les politiques économiques ne cherchent plus seulement à moduler les cycles, mais à réorganiser en profondeur les structures productives pour répondre aux défis de la transformation numérique, du vieillissement et du climat. Ce basculement remet en cause les fondements mêmes de l’analyse économique classique et ouvre la voie à de nouvelles théories, davantage axées sur la soutenabilité et la régulation proactive des mutations en cours.

L’importance croissante de l’État se manifeste dans de nombreux pays à travers des plans d’investissement massifs. Aux États-Unis, l’Inflation Reduction Act (IRA) vise à réindustrialiser le pays en orientant les capitaux vers l’énergie et la relocalisation des semi-conducteurs. En Europe, le Green Deal impose une régulation forte pour transformer les infrastructures énergétiques et les transports, forçant les entreprises à intégrer la transition écologique dans leurs stratégies.

La Chine, quant à elle, adopte une approche dirigiste avec son plan « Made in China 2025 », qui vise à renforcer sa souveraineté technologique en réduisant sa dépendance aux technologies occidentales. Ces politiques marquent un tournant : plutôt que de simplement corriger les cycles, elles redessinent les structures économiques elles-mêmes. Dès lors, la macroéconomie classique, centrée sur l’ajustement conjoncturel, cède la place à une économie de transition permanente, nécessitant de nouveaux cadres théoriques pour penser la soutenabilité et la résilience face aux mutations en cours.

Quels choix stratégiques pour le Sud global ?

Une première voie consiste à accélérer l’industrialisation de préférence verte et la montée en gamme des chaînes de valeur. Au cœur de cette voie, l’industrialisation des biens intermédiaires, qui sont naturellement exemptés de contraintes de certification ou de normes imposées habituellement sur les marchés étrangers, constitue un levier clé de montée en gamme et de compétitivité.

Plutôt que de rester cantonnés à l’exportation de matières premières, les économies du sud doivent favoriser la transformation locale des ressources. Ce qui permet de créer des emplois qualifiés, d’augmenter la valeur ajoutée locale et de réduire la vulnérabilité aux fluctuations des prix des matières premières. 

Une seconde priorité stratégique pour le Sud global est de renforcer sa souveraineté technologique et son intégration dans l’économie numérique mondiale. À l’image de l’Inde, qui s’est imposée comme un acteur clé dans le développement de logiciels et de services informatiques, d’autres économies émergentes peuvent tirer parti de la révolution numérique, ce qui leur permettrait d’accélérer leur diversification économique, d’améliorer leur productivité et d’attirer des investissements étrangers. 

L’interventionnisme d’État est-il une arme à double tranchant ?

Alors que les grandes économies mondiales réhabilitent le rôle de l’État dans l’orientation économique, les pays du Sud global doivent trouver un équilibre entre interventionnisme stratégique et efficacité du marché. Un État stratège peut jouer un rôle déterminant en stimulant l’investissement dans les infrastructures, l’éducation et la recherche, autant de secteurs essentiels pour garantir une croissance soutenable à long terme. De même, une intervention ciblée permettrait de réduire les inégalités économiques et sociales grâce à des politiques publiques renforçant les mécanismes de protection sociale.

Le retour de l’interventionnisme présente aussi des risques majeurs. Une implication excessive de l’État peut conduire à une bureaucratie inefficace, une allocation sous-optimale des ressources et une corruption accrue, transformant les bonnes initiatives économiques en rentes pour des groupes restreints.

Loin d’un simple ajustement conjoncturel, l’économie mondiale traverse une mutation structurelle d’ampleur inédite. Le paradigme cyclique, longtemps considéré comme une loi immuable du capitalisme, s’efface au profit d’une transformation permanente où l’innovation, la démographie et le climat redessinent les dynamiques de croissance.

 Face à ces bouleversements, l’intervention de l’État s’impose non plus comme un instrument de stabilisation, mais comme un architecte de long terme, réorientant les investissements, encadrant les nouvelles formes de création de valeur et arbitrant les tensions entre souveraineté et ouverture économique. 

Mais ce retour du dirigisme n’est pas sans risque : un interventionnisme mal calibré pourrait étouffer l’initiative individuelle et rigidifier des économies déjà fragilisées par la concentration des richesses et l’érosion de la productivité. Dès lors, le véritable défi pour les économies du Sud comme du Nord n’est pas de choisir entre marché et État, mais d’inventer un modèle hybride, capable d’accompagner les transitions sans compromettre la dynamique entrepreneuriale. Si les anciennes certitudes s’effondrent, une chose demeure : seuls les pays qui sauront anticiper et adapter leurs structures aux nouvelles réalités du XXIᵉ siècle émergeront comme les gagnants de cette ère de recomposition économique.

Ould Amar Yahya, économiste, banquier et financier

Benjamin Stora avertit contre l’instrumentalisation de la crise diplomatique par la droite et l’extrême droite françaises

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Benjamin Stora
Benjamin Stora

Dans un entretien accordé au quotidien L’Humanité, l’historien Benjamin Stora revient sur la crise diplomatique actuelle entre la France et l’Algérie.

Membre d’une commission mixte franco-algérienne chargée d’examiner les questions mémorielles, il analyse les tensions récurrentes entre les deux pays et met en garde contre l’instrumentalisation politique de cette crise par la droite et l’extrême droite françaises.

Une crise diplomatique d’une rare intensité

Interrogé sur le caractère inédit de la situation, Benjamin Stora estime que le rappel de l’ambassadeur algérien en France, toujours non remplacé, est un fait sans précédent. Il souligne toutefois que les tensions entre Paris et Alger ne sont pas nouvelles et ont jalonné l’histoire des relations franco-algériennes depuis l’indépendance en 1962.

Benjamin Stora évoque notamment la crise de 1973, marquée par une vague de crimes racistes en France et un attentat contre le consulat algérien à Marseille, ainsi que le refroidissement diplomatique qui a suivi la visite de Valéry Giscard d’Estaing en 1975.

D’autres périodes de tensions sont également mentionnées, comme celles de 1992 après l’arrêt du processus électoral en Algérie ou encore de 2005, lorsque le vote d’une loi en France vantant les « aspects positifs » de la colonisation a torpillé un projet de traité d’amitié entre les deux pays.

L’instrumentalisation de la crise à des fins politiques

Benjamin Stora met en lumière l’exploitation de la question algérienne dans la politique intérieure française, particulièrement en période électorale. Il rappelle que Nicolas Sarkozy, lors de sa campagne de 2007, a récupéré la nostalgie de l’Algérie française pour séduire l’électorat du Front national.

Aujourd’hui, il voit en Bruno Retailleau l’héritier de cette stratégie, l’accusant de reprendre et radicaliser les thématiques de l’extrême droite, notamment sur l’immigration et la remise en cause de la décolonisation.

Il estime que cette instrumentalisation vise à effacer la frontière entre la droite républicaine et l’extrême droite, notamment en contestant l’accord franco-algérien de 1968, qui découle directement des accords d’Évian ayant mis fin à la guerre d’Algérie.

Une méconnaissance persistante des crimes coloniaux

L’historien déplore également le manque de connaissance du passé colonial français, malgré les avancées historiographiques des vingt dernières années. Il note que, bien que de jeunes chercheurs aient produit des travaux remarquables grâce à l’ouverture des archives, une partie de la classe politique continue à minimiser ou nier les crimes de la colonisation.

Il explique ce décalage par l’ancrage du nationalisme français dans l’histoire impériale, où l’Algérie occupait une place particulière en tant que territoire administrativement intégré à la France. Cette spécificité explique, selon lui, pourquoi la perte de l’Algérie a été vécue comme une crise nationale et pourquoi la colonisation n’a jamais fait l’objet d’un véritable examen de conscience en France.

Quelle issue pour la crise ?

Benjamin Stora conclut en appelant à la poursuite du travail mémoriel entamé ces dernières années. Il rappelle son rapport remis en 2021 au président Emmanuel Macron, dans lequel il recommandait des gestes symboliques pour reconnaître les crimes coloniaux, notamment l’assassinat d’Ali Boumendjel par l’armée française.

Il regrette la suspension des travaux de la commission mixte franco-algérienne d’historiens à cause des tensions diplomatiques, tout en insistant sur l’importance de maintenir un dialogue avec ses collègues algériens. Enfin, il affirme que, malgré les crises successives, les liens entre la France et l’Algérie restent profonds et ancrés dans une histoire commune qui ne saurait être effacée.

Ainsi, Benjamin Stora met en garde contre la tentation de faire de cette crise un enjeu électoraliste en France et insiste sur la nécessité d’un travail historique et mémoriel dépassionné pour apaiser les relations entre les deux pays.

Samia Naït Iqbal

L’inoubliable Djamal Menad s’est éteint

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Djamel Menad

Considéré comme l’une des légendes du football algérien, l’ancien international Djamel Menad est décédé, dans la  matinée de ce samedi, à l’âge de 65 ans,  après une bataille contre la maladie, selon sa famille.

Né le 22 juillet 1960 à El Bayadh, Menad a marqué l’histoire du football algérien, aussi bien avec la JS Kabylie en première division qu’avec l’équipe nationale, pour laquelle il est considéré comme le meilleur buteur de l’histoire.

 Djame Menad a remporté de nombreux titres nationaux et continentaux, dont la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1981 et la Coupe d’Algérie en 1986. Il a également remporté le Championnat d’Algérie à cinq reprises. Il a également joué en Europe, notamment en France avec Nîmes et au Portugal avec Famalicão et Belenenses.

Un buteur racé 

Avec l’équipe nationale, il a marqué 25 buts en 81 sélections et a été l’un des artisans de la victoire des Verts à la Coupe d’Afrique des Nations 1990, où il a terminé meilleur buteur du tournoi. Il a également participé à la finale de la Coupe du monde de 1986 au Mexique, laissant une marque indélébile dans l’histoire du football algérien.

Lutte contre la maladie

Il y a plus d’un mois, Djamel Menad a été transféré à l’hôpital Saint-Pierre, en Belgique, pour y être soigné. Son transfert a été coordonné par la Présidence de la République. Cependant, malgré les soins prodigués, son état de santé s’est dégradé, nécessitant son retour en Algérie vendredi dernier pour des soins complémentaires.

La rédaction

George Foreman, ancien champion du monde de boxe, est mort

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George Foreman
George Foreman

Cinquante ans après son légendaire combat contre Mohammed Ali, le boxeur américain George Foreman est mort aux Etats-Unis à 76 ans.

« C’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de notre bien-aimé George Edward Foreman Sr, qui s’en est allé paisiblement le 21 mars 2025, entouré par ses proches », a écrit sa famille dans un communiqué.

George Foreman « était une force de la nature, il arrivait à faire des trous dans un sac de boxe », se souvient l’ancien champion olympique et champion du monde de boxe Brahim Asloum, invité samedi 22 mars de franceinfo pour évoquer le décès du boxeur américain George Foreman.

 La légende des poids lourds est décédée vendredi à l’âge de 76 ans.

Du haut de son 1,93 m, Foreman, alors encore parfait inconnu, a décroché l’or olympique à seulement 19 ans, en expédiant le Soviétique Jonas Cepulis en finale des JO de Mexico de 1968 en seulement deux rounds.

Foreman c’était d’abord un style de boxe. Un art inégalé dans la puissance d’envoi du poing. Faisant parler sa grande force de frappe, avec des crochets et des uppercuts dévastateurs, il est ensuite devenu une première fois champion du monde en 1973, aux dépens du redoutable Joe Frazier, qui avait bien cru envoyer Ali aux oubliettes deux ans plus tôt.

Ce titre obtenu en Jamaïque aurait pu rester le grand combat de Foreman, tant sa domination fut totale. Mais c’est bien sa défaite – la première en 41 combats – face au « Greatest » qui restera dans la postérité, comme l’un des plus grands affrontements de l’histoire de la boxe, par son niveau pugilistique et sa férocité de tous les instants.

Le 30 octobre 1974, à Kinshasa, devant près de 100.000 spectateurs, le boxeur, originaire d’un quartier défavorisé noir de Houston, était grand favori face à Ali, vieillissant, mais il fut terrassé par l’endurance, la tactique, et la roublardise d’avant-combat de son adversaire, qui s’était mis tout le public dans la poche et acta sa renaissance à 32 ans.

Champion olympique en 1968, avant de s’emparer des ceintures WBA et WBC en 1973, Foreman, considéré comme un des plus gros puncheurs de l’histoire, avait dû s’incliner à l’issue du célèbre « Rumble in the Jungle » (« combat dans la jungle ») à Kinshasa, au terme d’un affrontement d’une rare violence sur un ring, avant de signer un retour spectaculaire, à 40 ans passés.

« Aucun boxeur n’était capable de déformer à ce point les sacs, ça démontrait sa puissance », souligne Brahim Asloum, qui parle d’une « force tranquille ». Le Français évoque le fameux « Rumble in the Jungle » (« Combat dans la jungle »), ce légendaire combat organisé en 1974 à Kinshasa (République démocratique du Congo) où George Foreman a boxé et perdu contre Mohammed Ali. « C’est un combat historique, relève Brahim Asloum : la première fois que deux champions d’origine africaine disputent un championnat du monde sur un territoire africain, organisé par un homme d’origine africaine, tous les symboles étaient présents ».

« Tout le monde s’imaginait que George Foreman allait détruire Mohammed Ali, » rappelle Brahim Asloum, mais ce dernier « a su manœuvrer en se mettant le public africain dans sa poche ». Ce combat, selon le champion olympique, « est resté dans l’histoire : même ceux qui ne connaissent pas la boxe connaissent cette histoire ».

« Un humaniste, un olympien, un double champion du monde, il était grandement respecté. Il était une force du bien, un homme de discipline, de conviction, un protecteur de son héritage, qui s’est battu sans relâche pour préserver son nom, pour sa famille », a ajouté sa famille dans son communiqué.

Avec AFP/agences

Deux terroristes de nationalité étrangère abattus à In Guezzam

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ANP
Des soldats de l'ANP en opération dans le sud algérien.

Deux terroristes de nationalité étrangère ayant franchi illégalement les frontières nationales ont été abattus, vendredi à In Guezzam, par des détachements de l’Armée nationale populaire (ANP), indique samedi le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué.

« Dans le cadre de la lutte antiterroriste et de la sécurisation des frontières, des détachements de l’Armée nationale populaire relevant du Secteur opérationnel d’In Guezzam (6e Région militaire) ont abattu, vendredi 21 mars 2025, deux terroristes de nationalité étrangère ayant franchi illégalement les frontières nationales, permettant ainsi de récupérer un fusil à lunette, trois chargeurs, une quantité importante de munitions, un téléphone satellite Thuraya, un véhicule tout-terrain, ainsi que d’autres effets », précise la même source.

« Cette opération qui vient s’ajouter à l’ensemble des résultats concrétisés sur le terrain, réitère la grande vigilance et la ferme détermination des Forces de l’ANP à protéger nos frontières nationales contre toute tentative d’intrusion », ajoute le communiqué.

Le communiqué de l’ANP ne donne pas l’identité ni la nationalité de ces individus abattus.

Avec APS

Le général de Gaulle est ressuscité !!!

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De Gaulle

Avec le conflit en Ukraine et la décision de l’Europe de s’unir pour s’armer contre le danger russe, la France est en première ligne avec le Royaume-Uni, les deux seuls pays dotés de l’arme atomique.

Depuis quelques semaines, le nom du général de Gaulle n’a jamais été autant cité depuis si longtemps. Comme chacun le sait, c’est sa vision et son opiniâtreté qui ont permis à la France de se doter d’une puissance militaire dissuasive et indépendante du grand allié américain, ou supposé l’être.

Tous les journalistes et chroniqueurs ne cessent de le rappeler dans tous les médias tout autant à le glorifier pour cet héritage donné à la France.

Mais j’ai cette impression que la majorité des propos ne font pas état de la profonde cause psychologique qui a amené ce grand homme à avoir le destin qui ne lui était pas promis à priori. Tous les intervenants savent ce qui va être rappelé dans mon propos mais comme cela n’avait pas été mis en lumière je souhaitais le faire.

Le général de Gaulle avait eu un grand courage pour son célèbre appel du 18 juin 1040 à la BBC où il avait exhorté les Français de ne pas suivre la décision du général Pétain et de se soulever contre la capitulation. Tout cela est incontestablement héroïque.

Mais ce qu’on oublie trop souvent est que cet appel, s’il avait suscité beaucoup de curiosité, n’avait pas créé au départ une réaction aussi grande que ne le laisse croire la légende. C’était devenu un général sans armée qui n’emportait aucun sentiment de sérieux de la part de Winston Churchill.

Bien qu’il faille reconnaître que le Premier ministre britannique l’avait soutenu et financé (du bout des lèvres), il fut exaspéré par cet homme jugé assez farfelu qui insistait d’être reconnu à la hauteur de son ambitieux projet. Nous savons la détermination de l’homme mais surtout son caractère assez ferme.

De Gaulle n’oubliera jamais cette humiliation et le rendra plus tard par son opposition à l’entrée de la Grande Bretagne dans le marché commun, en tout cas durant de longues années. On dit souvent que « les grands hommes n’ont pas de rancune mais ils ont de la mémoire ». Voilà les premières explications de ses positions ultérieures.

Comme la Grande Bretagne était très proche des Etats-Unis, évidemment par sa longue histoire commune, le président Franklin Roosevelt adopte la même position par son agacement de voir ce trublion se mettre en travers de la tentative de rapprochement avec le gouvernement de Vichy. L’argument était de considérer le général comme un futur dictateur.

Même si cette opinion cachait la véritable stratégie de Roosevelt, on ne peut écarter que de Gaulle avait tout du caractère d’un futur dictateur par sa rigidité et son opinion tranchée. J’ai moi-même connu dans mes études le fameux et récurrent sujet « De Gaulle était-il un dictateur ? ». Après tout, les émeutiers de mai 1968 ne se sont pas privés de l’affirmer.

Puis en 1942 lorsque le général Pétain perdit l’Afrique du Nord, une bataille s’était déclarée entre le général de Gaulle et le général Giraud. Au-delà de l’affrontement des égos pour la place de leader de la France résistante, il y avait une profonde division sur la démarche opposée. L’un était pour la solution de guerre, l’autre pour la stratégie politique.

Encore une fois, le général de Gaulle avait dû affronter l’humiliation du soutien américano-britannique à son rival. Enfin « trois grandes claques ». La première fut celle de ne pas avoir informé le général de Gaulle du débarquement en Normandie, puis celle d’écarter le général de la conférence de Yalta. Enfin l’opposition des américains de laisser de Gaulle bénéficier de la très symbolique libération de Paris, ce que fera pourtant la division blindée du général Leclerc sous les ordres du dirigeant de la « France libre ».

Nous ne pouvons faire état de toutes les autres épreuves infligées au général comme la destruction de la flotte française à Mers-El Kebir par la Royal Navy. De Gaulle est furieux car la stupéfaction en France allait donner argument aux partisans du maréchal Pétain. Une semaine plus tard une écrasante majorité vote favorablement pour les pleins pouvoirs à Pétain à la Chambre des députés et au Sénat. Le sentiment anglophobe allait grandir et donc également le rejet du mouvement de la France libre.

Si avec tout cela, même après un rappel très court et simplifié de ma part, on ne comprend pas la hargne du général de Gaulle à bâtir une défense militaire autonome, on passe à côté d’un aspect fondamental de la raison de vouloir s’émanciper de la tutelle américaine tout en affirmant un rapport d’alliés.

Dans leur for intérieur, les grands hommes sont toujours motivés par l’orgueil personnel même si la cause qu’ils défendent les honore par l’acharnement de leur conviction réelle et sincère.

Boumediene Sid Lakhdar

Djamel Menad, une légende du football algérien

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Djamel Menad

Le football algérien est en deuil. L’ancien international Djamel Menad est décédé ce samedi 22 mars 2025 à l’âge de 64 ans, après un long combat contre la maladie. Véritable icône du football national, il restera gravé dans les mémoires pour son talent, son engagement et son rôle clé dans le sacre continental de l’Algérie en 1990.

Une carrière riche en exploits

Djamel Menad a débuté sa carrière professionnelle au CR Belouizdad avant de rejoindre la JS Kabylie, où il connaît ses plus belles années. Avec la formation kabyle, il remporte plusieurs titres, notamment la Ligue des champions d’Afrique en 1981 et la Coupe d’Algérie en 1986.

Ses performances remarquables lui permettent d’exporter son talent en France, où il évolue sous les couleurs de Nîmes Olympique, avant de rejoindre le Portugal, où il joue pour Famalicão et Belenenses.

Un acteur clé du football algérien

En sélection nationale, Djamel Menad s’impose comme un attaquant redoutable et un leader naturel. Il dispute 81 matchs avec l’Algérie, inscrivant 25 buts.

Il participe à la Coupe du Monde 1986 au Mexique et joue un rôle crucial lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1990, où il termine co-meilleur buteur avec 4 réalisations, permettant aux Fennecs de décrocher leur premier titre continental.

Une reconversion réussie en tant qu’entraîneur et dirigeant

Après avoir raccroché les crampons, Djamel Menad entame une carrière d’entraîneur. Il occupe plusieurs postes dans des clubs algériens de renom, notamment l’USM Alger, le MC Alger et l’USM El Harrach.

En 2023, il fait son retour à la JS Kabylie, cette fois en tant que directeur sportif, poursuivant ainsi son engagement pour le football algérien.

Un hommage unanime

L’annonce de son décès a provoqué une immense émotion dans le monde du football. De nombreuses personnalités sportives, anciens coéquipiers et supporters ont rendu hommage à un joueur et un homme d’exception.

Djamel Menad laisse un héritage inestimable et restera à jamais une figure emblématique du football algérien.

Repose en paix, champion.

Djamal Guettala 

Qualifications au Mondial 2026 : Botswana – Algérie (1-3)

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Algérie Botswana

La sélection nationale de football a récupéré les commandes du groupe G des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 à la faveur de sa victoire glanée face au Botswana (1-3), ce vendredi au stade Obed Itani Chilume de Francistown pour le compte de la 5e journée des qualifications.

Les camardes de Mahrez ont été les premiers à débloquer la situation, juste avant la pause par l’entremise de Gouiri (44’).

Dès le retour des vestiaires, Amoura double la mise à la 52e minute avant de voir les Zèbres revenir dans la partie 20 minutes plus tard après avoir réduit l’écart par Kopelang (72’).

Toutefois, Amoura, encore lui, est parvenu à tempérer les ardeurs des Botswanais en ajoutant un 3e but pour les Fennecs à la 74e minute.

Grâce à cette victoire, ô combien importante, l’Algérie reprend sa place de leader de sa poule avec 12 unités, et grâce à un meilleur goal-average, alors que son adversaire du jour pointe à la 4e place (6 pts).  

La prochaine sortie des Verts dans cette campagne de qualification aura lieu face au Mozambique. Ce match au sommet du groupe G se jouera mardi prochain (22h00) au stade Hocine Aït Ahmed, à Tizi-Ouzou.

Jeudi, le Mozambique a lui aussi réussi sa sortie en prenant le meilleur sur l’Ouganda (5e – 6 pts), 3 buts à 1, dans une partie disputée au Caire (Egypte).

Concernant, la 3e et dernière rencontre du groupe, elle aura lieu ce soir (22h00), entre la Guinée (4e – 6 pts) et la Somalie (6e – 0 pt). Comme pour le Mozambique, le Sily National ne recevra pas chez lui, car le match se jouera à Abidjan (Côte d’Ivoire) au stade Olympique Alassane Ouattara.

Classement du Groupe G :
#EquipesJGNDDifPts
1Algérie5401+612
2Mozambique5401+ 312
3Botswana420206
4Guinée  5203– 16
5Ouganda5203– 26
6Somalie4004– 60

Déclarations à chaud

Vladimir Petkovic (Sélectionneur de l’Algérie) : «Le match s’est déroulé dans conditions difficiles. Même les joueurs du Botswana, qui sont habitués aux conditions climatiques de leur pays semblaient avoir mal à aller au bout des 90 minutes, tellement ils ont souffert physiquement. Le mérite de nos joueurs est donc plus grand d’avoir répondu présent et d’avoir fourni un match plein, qui nous permet de remporter cette importante victoire. Je les remercie et félicite pour leurs efforts, car aujourd’hui, il n’était pas facile d’être sur le terrain. A présent, on doit penser à bien récupérer, pour être à 100% lors du prochain match».

Youcef Belaïli (Meneur de jeu de la sélection algérienne) : «Après la victoire du Mozambique contre l’Ouganda, il était impératif pour nous d’aller gagner au Botswana, pour rester en tête du groupe. Dieu merci, même si les conditions étaient difficiles, nous avons atteint notre objectif avec la manière surtout. Sur le plan personnel, je suis heureux de retrouver l’EN. Je suis à la disposition de l’entraîneur. Peu importe si je suis titulaire, remplaçant ou joker pour seulement cinq minutes, l’essentiel pour moi est d’être utile à l’équipe, et surtout, lui permettre de réaliser ses objectifs. D’ailleurs, nous avons déjà la tête au prochain match à Tizi-Ouzou. J’espère que le public du stade Hocine Aït Ahmed viendra nombreux pour nous soutenir. En retour, nous lui promettons du spectacle et inchallah, une autre victoire à la fin du match».

Radio Algérie Multimédia

Turquie : d’impressionnantes manifestations contre Erdogan

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Manifestants en Turquie

L’arrestation d’Ekrem Imamoğlu a produit une secousse en Turquie. Le Parti républicain du peuple, le CHP, a appelé tous les opposants au pouvoir à descendre dans les rues ce vendredi 21 mars au soir, encore. Il revendique même 300 000 manifestants dans les rues d’Istanbul.

L’arrestation d’Ekrem Imamoğlu est la goutte qui a fait déborder le vase de la répression systématique sous Erdogan. Ces manifestations se poursuivent et s’amplifient, malgré les interdictions de rassemblement décrétées dans les trois plus grandes villes de Turquie, Istanbul, Ankara et Izmir, malgré la fermeture à la circulation des ponts et des grands axes qui mènent à la mairie d’Istanbul, l’épicentre de la contestation, et malgré la très forte présence policière dans les rues. Dans ces trois grandes villes, la police a usé de gaz lacrymogènes et de canons à eau contre les manifestants, mais aussi de balles en caoutchouc à Ankara et Istanbul. 

Malgré l’interdiction des autorités, les manifestants avaient rendez-vous devant l’hôtel de ville d’Istanbul, affichant sur les pancartes « N’ayez pas peur, le peuple est là » ou « Droit, loi, justice ».

À la tribune, le chef du CHP Ozgur Ozel a mis en garde les forces de l’ordre : « Si vous tentez de toucher au maire d’Istanbul, Istanbul elle-même brisera la main qui s’oppose à sa volonté. J’interpelle une fois de plus le chef de la police d’Istanbul d’ici. Cette foule est arrivée ici sans qu’une seule personne ne saigne du nez. Si vous provoquez les gens avec des gaz lacrymogènes et des véhicules de sécurité maintenant, vous êtes responsable de tout ce qui va se passer ici. »

À Izmir, troisième ville du pays, les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau. Après déjà trois jours de mobilisation, l’opposition compte bien maintenir la pression. Mais au sommet de l’État, Recep Tayyip Erdoğan reste inflexible : « La Turquie ne sera pas livrée à la terreur de la rue », a prévenu le président turc.

Le maire d’Istanbul, lui, est toujours en garde à vue, accusé de « corruption » et de « terrorisme ».

Des étudiants mobilisés 

Dans un discours à Istanbul, Özgür Özel, le dirigeant du CHP, a lancé une mise en garde au président Erdogan, qu’il a qualifié de « dictateur ». Il a promis d’appeler à manifester samedi soir sur l’emblématique place Taksim si « ils nous tapent sur les nerfs ». 

Parmi les personnes bravant l’interdiction de manifester, on compte de nombreux étudiants dont la protestation va bien au-delà du sort réservé au maire d’Istanbul, Ekrem Imamoğlu. « Imamoğlu, c’est le catalyseur. Mais bien au-delà de sa personne, les jeunes sont dans la rue parce qu’on en a ras-le-bol de vivre dans ce pays où le droit n’existe plus », précise Eren, venu manifester avec des amis. 

Ces jeunes, que certains disent « apolitiques », étaient encore enfants à l’époque des manifestations antigouvernementales de Gezi, en 2013. Isil, 22 ans, dénonce un cliché : « Les jeunes ne sont pas apolitiques ! Depuis des années, beaucoup ont peur. Ils sont paralysés, réprimés par le pouvoir… Mais je sens que quelque chose est en train de changer, de se casser, et que ça va continuer. »

Un rare appel à manifester 

Les étudiants sont en première ligne, mais ce qui semble avoir changé la donne, c’est l’appel du CHP, le parti d’Ekrem Imamoğlu, à descendre tous les soirs dans les rues du pays, à ne pas relâcher la pression sur le gouvernement. 

Pour Isil, le mouvement de contestation pourrait se généraliser… à une condition : « Si le CHP continue d’appeler les gens à descendre dans la rue ! C’est la seule façon de convaincre ceux qui critiquent le gouvernement, mais qui le font de chez eux, sans passer à l’action. Il faut leur faire sentir que se mobiliser peut réellement changer quelque chose. »

Le premier parti d’opposition turc, malgré toutes les violations de l’État de droit des dernières années, n’osait plus lancer ce type d’appel, par crainte notamment de donner du grain à moudre au pouvoir, prompt à assimiler toute protestation à une tentative de coup d’État ou au terrorisme.

Le président Recep Tayyip Erdoğan a d’ailleurs rapidement réagi à cet appel à manifester. Il a promis que la Turquie ne serait « pas livrée à la terreur de la rue ». Le parquet d’Istanbul a fait savoir qu’Ekrem Imamoğlu sera déféré devant un tribunal samedi 22 mars dans la soirée. La tension pourrait donc se tendre nettement dans la nuit de samedi à dimanche. 

Avec RFI

Cherif Mellal : 19e jour de grève de la faim

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Cherif Mellal

L’ancien président de la JSK, Cherif Mellal, mène dans le silence général son combat solitaire contre l’arbitraire qui l’assigne à la prison. Il est à son 19e jour de grève de la faim.

En détention depuis le 19 janvier 2023 Chérif Mellal observe une grève de la faim depuis le 3 mars 2025.

Il a été condamné par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed le 23 octobre 2024 à une peine de 4 ans de prison ferme. Ce jugement a été confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25/02/2025, rapporte son avocate Me Sadat, la seule défenseuse des droits humains à porter toujours la voix et le combat de Cherif Mellal en dehors de la prison.

Sous Tebboune, l’Etat de droit compromis

Depuis l’ascension d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence en décembre 2019, le pays a été marqué par des violations systématiques des libertés et des droits humains. Alors que Tebboune avait promis des réformes et une approche plus inclusive de la gouvernance, de nombreux observateurs, organisations internationales et défenseurs des droits humains signalent une détérioration persistante des libertés fondamentales et une répression accrue des voix dissidentes. Les rapports critiques sur la gouvernance de Tebboune s’accumulent sans que ce dernier et ceux qui le soutiennent ne se remettent en cause. Bien au contraire. La chappe de plomb devient de plus en plus lourde sur la société civile et les activistes.

Répression des libertés d’expression et de réunion

Sous la gouvernance de Tebboune et Chanegriha, les libertés fondamentales, notamment la liberté d’expression et la liberté de réunion, ont été remises en cause. Il n’y a de liberté que dans celle de louer les « irréelles réalisations » d’Abdelmadjid Tebboune. De nombreux journalistes, blogueurs, et activistes ont été persécutés pour avoir exprimé des opinions critiques à l’égard du régime. Plus aucune voix critique ne se fait entendre dans l’espace public, encore moins dans les médias. La censure des médias est systématique, et la presse indépendante est confrontée à de multiples obstacles, allant de l’arrestation de journalistes à l’intimidation des rédactions.

Répression des activistes

Les opposants politiques, les militants des droits humains, et les avocats ayant critiqué le gouvernement ont été la cible de diverses formes de harcèlement. Parmi les cas les plus médiatisés, on trouve celui de Karim Tabbou, responsable d’un parti que le régime refuse de reconnaître. Il a été emprisonné à plusieurs reprises sous des accusations de « tentative de renversement du gouvernement » et d’ « atteinte à l’unité nationale ». Près de 240 Algériennes et Algériens sont embastillés sous de fallacieuses accusations.

En plus des arrestations arbitraires, les militants des droits humains en Algérie ont signalé des tortures et des mauvais traitements infligés par les forces de sécurité. Les conditions de détention sont souvent inhumaines, avec des rapports de mauvais traitements et d’isolement prolongé.

Les ONG s’alarment

Les organisations internationales, telles qu’Amnesty International, Riposte Internationale et Human Rights Watch, ont régulièrement dénoncé les violations des droits humains en Algérie sous la présidence de Tebboune. Des rapports ont documenté les arrestations arbitraires, les intimidations, et les restrictions de la liberté de la presse. Ces organisations ont également exprimé leur inquiétude concernant l’indépendance de la justice en Algérie, accusée de rendre des jugements influencés par le pouvoir politique.

Promesses non tenues

Abdelmadjid Tebboune a promis des réformes pour améliorer la situation des droits humains en Algérie, mais les résultats restent limités. Alors qu’il a introduit certaines réformes économiques et législatives, telles que la révision de la Constitution en 2020, les critiques soulignent que ces réformes ne vont pas suffisamment loin pour garantir des libertés publiques réelles. Le changement reste marginal, et les principales préoccupations de la société civile, comme la fin de la répression des manifestations et la libération des prisonniers politiques, n’ont pas été prises en compte de manière significative.

Sous la présidence de Tebboune, l’Algérie continue de faire face à des violations systématiques des droits humains. Malgré les promesses de réformes, la répression de la dissidence, la censure des médias, les arrestations arbitraires et les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques persistent. Si la transition vers un régime plus démocratique semble encore éloignée, la pression nationale et internationale pour que le gouvernement respecte les droits fondamentaux des citoyens reste forte, et l’avenir des droits humains en Algérie dépendra en grande partie de la volonté réelle des autorités de changer de cap. Ce qui est peu probable avec la diarchie Tebboune-Chanegriha, deux personnages issus du système dont la seule boussole politique est celle dont ils ont tous les deux profitée durant toute leur carrière.

Rabah Aït Abache

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