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vendredi, 7 novembre 2025
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El-Oued : 3 700 ha destinés à la culture de tomates de plein champ

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Culture de la tomate au Sahara

La culture de la tomate en plein champ a touché  une superficie de 3 700 hectares (ha) dans la wilaya d’El Oued, pour la saison agricole 2025-2026, en hausse de 3% par rapport à la saison agricole précédente, a-t-on appris ce mardi auprès de la Chambre locale de l’Agriculture.

L’engouement des agriculteurs pour la culture de la tomate de plein champ, dont la campagne de semis s’est achevée à la fin du mois de septembre dernier, s’explique par les résultats probants réalisés la saison écoulée en matière de culture de tomate, un produit de consommation très demandée sur les marchés nationaux, a affirmé le président de la Chambre de l’Agriculture, Djelloul Othmani.

Pour l’actuelle saison, les prévisions de production tournent autour de plus de 2,6 millions de quintaux de tomates de plein champ, soit une augmentation de 5% par rapport à la saison écoulée, a-t-il ajouté.

Plusieurs communes de la wilaya se distinguent dans la production de tomate de plein champ, notamment celles de Hassi-Khelifa, Débila, El-Magrane, Trifaoui et Reguiba, qui renferment des terres à fort potentiel agricole.

Dans la wilaya d’El Oued, la saison de culture de ce type de tomate s’étend du début août à la fin de septembre, tandis que la période de récolte s’étale de décembre à février, selon la Chambre de l’agriculture.

El-Oued, qui vient en tête des wilayas productrices de tomates de plein champ, a ouvert un marché national pour la commercialisation de ce produit dans la commune d’El-Magrane (35 km Nord-est d’El Oued).

La superficie agricole exploitée à travers la wilaya d’El-Oued est de plus de 100 000 ha, avec une extension annuelle allant de 1 à 5%, selon la même source.

APS

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Université : lancement du premier master en systèmes de contrôle et de brouillage des drones

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usthb-drones

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Kamel Baddari, a procédé, mardi à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari-Boumediene (USTHB) de Bab Ezzouar, au lancement du premier Master en systèmes de contrôle et de brouillage des drones en Algérie.

Composée de 30 étudiants en électronique, électrotechnique, télécommunications et automatique, issus des différentes universités du pays, cette promotion suivra une formation académique, technique et scientifique spécialisée sur une période de deux (2) ans, au terme de laquelle les lauréats seront recrutés directement au Centre de recherche en technologie industrielle (CRTI) et dans des établissements similaires.

A cet égard, M. Baddari a souligné que l’objectif de ce Master «sensible», assuré en collaboration avec l’Ecole nationale supérieure des systèmes autonomes (ENSSA), est de «former des cadres et des ingénieurs algériens maîtrisant la technologie des aéronefs sans pilote, à travers la conception et le développement de systèmes intelligents et de technologies de détection, d’analyse et de contrôle des drones, en s’appuyant sur l’intelligence artificielle, la cybersécurité et l’électronique de défense».

Le ministre a souligné que «l’Algérie nouvelle et victorieuse œuvre aujourd’hui pour la souveraineté nationale» en «investissant dans les sciences et la technologie de pointe», réaffirmant l’engagement de son département à accompagner cette élite qui, a-t-il dit, «relèvera le défi de la souveraineté technologique».

APS

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Fethi Gharès condamné à deux ans de prison ferme

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Fethi Gheras
Fethi Gharès condamné à la prison ferme.

Le tribunal de Hussein Dey (Alger) a condamné, ce mardi, Fethi Gharès, coordinateur national du parti Mouvement démocratique et social (MDS), à une peine de deux ans de prison ferme assortie d’une amende de 300 000 dinars.

La décision intervient à l’issue d’un procès très suivi, marqué par la controverse autour des limites de la liberté d’expression et du rapport entre l’activité politique et la justice pénale.

Fethi Ghares a été reconnu coupable d’outrage à corps constitué (article 146 du code pénal) et de diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public et à la sécurité nationale (article 196 bis). Ces accusations découlent de déclarations publiques jugées offensantes envers des institutions de l’État et susceptibles, selon l’accusation, de troubler l’ordre public. Fethi Ghares avait, rappelons-nous, fait des déclarations très critique de la politique du chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, sur la chaîne de télévision Afrique du Nord News, un media réputé proche de l’opposition islamiste. 

Réquisitoire et défense

Le représentant du ministère public avait requis une peine de trois ans de prison ferme, assortie de la même amende, estimant que les propos du prévenu constituaient un dépassement grave des cadres légaux du débat politique.

De leur côté, les avocats de la défense ont plaidé la relaxe pure et simple, soutenant que les poursuites « ne reposent sur aucun fondement juridique ni factuel ». Ils ont affirmé que les déclarations de M. Ghares s’inscrivaient « dans le cadre de la liberté d’opinion et d’expression », garantie par la Constitution.

Contexte politique et judiciaire

L’affaire remonte au 29 septembre dernier, date à laquelle Fethi Ghares a été interpellé et placé en garde à vue avant d’être présenté à la justice le lendemain. Son parti, le Mouvement démocratique et social, fait lui-même l’objet d’un gel d’activité décidé par la justice à la suite d’une requête du ministère de l’Intérieur, qui l’accuse d’« activités non autorisées » au sein de son siège.

Cette condamnation relance le débat sur la marge d’expression politique en Algérie, à un moment où plusieurs figures de l’opposition dénoncent un climat de restriction du pluralisme et de judiciarisation de la parole publique. Il faut rappeler qu’il y a près de 250 détenus d’opinion en Algérie. Un nombre difficile à déterminé d’Algériennes et d’Algériens sont placés sous interdiction de quitter le territoire nationale. Les médias privés et publics sont interdits de toute expression qui ne cadre pas avec la doxa officielle.

Samia Naït Iqbal

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Algérie–Pays-Bas : ouverture d’une liaison aérienne Alger–Rotterdam

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Air Algérie

 Une nouvelle liaison aérienne directe entre Alger et Rotterdam sera inaugurée le 28 octobre 2025, a annoncé l’ambassade d’Algérie aux Pays-Bas. Cette desserte, assurée deux fois par semaine jusqu’au 31 mars 2026, marque une étape dans le renforcement des échanges entre les deux pays.

Les vols Rotterdam–Alger sont programmés les mardis à 12h00 et samedis à 11h55, avec une durée moyenne de 2h45. Dans le sens inverse, les départs d’Alger sont prévus vers 7h00, pour une arrivée à 11h00 à Rotterdam (heure locale).

Afin d’encourager la fréquentation, un tarif promotionnel de lancement à partir de 149,51 euros l’aller-retour a été fixé. Cette politique vise notamment la diaspora algérienne établie aux Pays-Bas, ainsi que les voyageurs d’affaires et de tourisme.

Bien que distinct de l’aéroport international d’Amsterdam-Schiphol, le Rotterdam The Hague Airport offre des connexions facilitées vers ce dernier : environ 40 minutes en taxi ou une heure par transports en commun (bus 33 jusqu’à la gare centrale de Rotterdam, puis train direct vers Schiphol).

L’ouverture de cette ligne, limitée pour l’heure à la saison hivernale, pourrait servir de phase test avant une éventuelle extension. Elle traduit la volonté d’Alger de diversifier ses points d’accès en Europe du Nord, tout en contribuant à accroître l’attractivité de Rotterdam comme plateforme régionale.

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Nicolas Sarkozy entre en prison : un tournant historique pour la Ve République

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Sarkozy

C’est un moment sans précédent dans l’histoire de la République française : l’ancien président Nicolas Sarkozy a été incarcéré ce mardi matin à la prison de la Santé, à Paris, près d’un mois après sa condamnation pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. 

Un verdict lourd de symboles

Le 25 septembre 2025, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Sarkozy à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs. Cette peine, assortie d’un mandat de dépôt avec exécution provisoire, rendait inévitable son incarcération, même en appel. En devenant le premier ancien président de la Ve République à être emprisonné, Sarkozy entre dans un épisode inédit du paysage politique français. 

Le jour-J à la Santé

Ce mardi 21 octobre, dans la matinée, Nicolas Sarkozy a quitté son domicile parisien accompagné de sa femme, Carla Bruni, sous les regards de sympathisants rassemblés devant son adresse. Le convoi s’est dirigé vers la prison de la Santé, dans le XIVᵉ arrondissement. Sur place, les dispositifs de sécurité étaient renforcés. Le directeur de l’administration pénitentiaire a précisé que l’ancien chef de l’État serait placé au « quartier d’isolement » de la Santé, l’un des secteurs les plus sécurisés de l’établissement. 

L’ambiance est solennelle mais tendue : certains proches et partisans ont tenu à marquer leur soutien. Son fils avait appelé à un rassemblement matinal près de son domicile. Il quitte sa vie de citoyen de haut rang pour affronter la quotidienneté carcérale, avec tous ses contraintes.

Conditions de détention & perspectives juridiques

Selon plusieurs sources, Sarkozy ne sera pas logé dans la population carcérale ordinaire, mais dans un service adapté aux personnalités sensibles ou vulnérables. Il pourrait rester isolé, avec des contraintes très strictes : cellule individuelle, promenades séparées, activités limitées, visites contrôlées. 

Un élément juridique clé : même si la condamnation fait l’objet d’un appel, l’exécution provisoire empêche de rester à l’extérieur en attendant le verdict final. Toutefois son équipe judiciaire peut déposer des requêtes — par exemple pour une libération conditionnelle ou des aménagements — mais cela sera examiné selon les délais et selon les procédures en vigueur. 

Le poids politique et symbolique

Au-delà de l’aspect judiciaire, c’est un séisme politique : un ancien président condamné, incarcéré, c’est une rupture avec les habitudes de la Ve République. Cela ouvre un débat sur la justice des élites, la responsabilité politique, et l’équilibre entre impunité et égalité devant la loi.

Certains y verront une victoire de l’État de droit, d’autres une dérive judiciaire ou une séquence de lutte politique. Sarkozy lui-même déclare qu’il reste convaincu de son innocence et qualifie sa condamnation de « scandale », tout en affirmant qu’« un innocent est enfermé ». 

À suivre

L’affaire ne s’arrête pas avec son incarcération : les démarches d’appel, les demandes de remise en liberté conditionnelle, les éventuels aménagements de peine et les réactions politiques — toutes ces suites vont déterminer l’onde de choc que cette décision va produire dans la vie publique française.

Mourad Benyahia

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Donald Trump mettra-t-il un terme à la crise entre le Maroc et l’Algérie ?

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Drapeau

Une déclaration inattendue relance, ce lundi 20 octobre, les spéculations autour d’un possible rapprochement entre Maroc et Algérie. L’homme d’affaires américain Steve Witkoff et l’ancien conseiller spécial de la Maison-Blanche Jared Kushner ont affirmé qu’un accord de paix entre les deux pays voisins serait “imminent”.

 Dans une interview accordée à la chaîne CBS, Witkoff a déclaré : « Nous travaillons actuellement sur le dossier Algérie-Maroc. Notre équipe y est engagée et, à mon avis, il y aura un accord dans les soixante prochains jours. »

L’homme d’affaires a même précisé qu’il s’agissait, selon ses termes, d’un « accord de paix historique », censé mettre fin à des décennies de tension entre les deux voisins maghrébins.

Cette annonce intervient alors que les relations entre Alger et Rabat sont gelées depuis plusieurs années. Les deux pays n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 2021, et la frontière terrestre reste fermée depuis 1994. Le principal point de discorde demeure la question du Sahara occidental, dossier hautement sensible qui a empoisonné les relations bilatérales depuis l’indépendance des deux États.

Si un tel accord venait à se concrétiser, il constituerait un tournant historique pour la région, rompant avec plus d’un demi-siècle d’une crise grave, avec fermeture des frontières, renvoi des ambassadeurs, le tout sur un fond trouble de rivalités politiques et géostratégiques.

La diplomatie parallèle version Trump

Ni Witkoff ni Kushner n’occupent de fonctions officielles au sein de l’administration américaine actuelle. Toutefois, leur influence découle de leur rôle central dans les Accords d’Abraham de 2020, qui avaient conduit plusieurs pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël.

Cette nouvelle initiative s’inscrit dans une logique de diplomatie parallèle, souvent utilisée par Donald Trump pour avancer ses priorités géopolitiques en marge des canaux diplomatiques traditionnels. Elle pourrait aussi servir ses ambitions politiques alors qu’il cherche à consolider son image de négociateur international.

Malgré cet optimisme, la route vers un accord de paix reste semée d’embûches. Les positions sur le Sahara occidental demeurent profondément antagonistes, et la méfiance accumulée depuis des décennies ne saurait être dissipée en quelques semaines. Aucune réaction officielle n’a, pour l’heure, été enregistrée ni à Alger ni à Rabat.

Les analystes soulignent toutefois que cette médiation américaine pourrait ouvrir une fenêtre diplomatique, à condition qu’elle s’accompagne d’une réelle volonté politique des deux capitales.

Une Afrique du Nord à la croisée des chemins

Un accord, s’il venait à voir le jour, pourrait redessiner les équilibres régionaux et redonner corps à des projets de coopération maghrébine longtemps gelés. La réouverture de la frontière terrestre constituerait un signal politique fort et un levier économique majeur pour les deux pays.

Reste à savoir si l’annonce de Witkoff et Kushner marque le début d’un processus diplomatique sérieux ou s’il s’agit d’un simple effet d’annonce. Une chose est sûre : le dossier algéro-marocain est désormais au centre d’un nouvel épisode de la diplomatie américaine — avec Donald Trump en toile de fond.

La rédaction

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France : la défiance à l’égard des institutions et personnels politiques atteint des records, selon un sondage

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Macron
Macron

Cette étude d’Ipsos révèle notamment une perte de confiance envers Emmanuel Macron qui tombe à son plus bas niveau (22%), soit une chute de 22 points depuis 2017.

La crise politique a des conséquences importantes sur la confiance des Français. Selon une étude annuelle Ipsos BVA, publiée lundi 20 octobre, la défiance envers les institutions et le personnel politique a sensiblement augmenté en 2025, dans un climat d’instabilité persistante.

Cette étude pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès, le Cevipof et l’Institut Montaigne, nommée « Fractures françaises », révèle un rejet croissant de tout l’écosystème politique, illustré par la confiance envers la présidence de la République qui tombe à son plus bas niveau (22%), soit une chute de 22 points depuis 2017. Les partis politiques restent, eux aussi, massivement rejetés, avec à peine 10% de confiance (-4 points par rapport à 2024), un étiage jamais constaté depuis 2019.

Avant la démission de Sébastien Lecornu le 6 octobre, qui est depuis redevenu Premier ministre, 77% du panel interrogé a déclaré ne pas faire confiance à l’Assemblée nationale. Un résultat qui grimpe à 83% après cette même démission. Malgré l’instabilité, les Français demandent pour 43% une nouvelle dissolution de l’Assemblée (+12 points par rapport à l’automne 2024), et 58% appellent à une démission d’Emmanuel Macron (+6 points).

Les maires et le RN surnagent dans la période

Au-delà des institutions, la confiance accordée aux hommes et femmes politiques semble brisée : 87% des Français estiment qu’ils agissent principalement pour leurs intérêts personnels (+4 points depuis 2024), et 66% pensent qu’ils sont corrompus (+3 points).

A cinq mois des prochaines élections municipales, les maires apparaissent comme les derniers acteurs politiques qui conservent encore un véritable crédit auprès de la population, avec près de sept Français sur dix (68%) qui leur font confiance, un score qui reste loin devant toutes les autres institutions nationales.

Autre exception : l’image du Rassemblement national, qui continue de s’améliorer. Ainsi, 47% des Français estiment désormais que le RN est « capable de gouverner le pays », soit une hausse de 3 points depuis 2024. Ils sont aussi 42% à juger que le RN est le parti le plus proche de leurs préoccupations.

Le parti à la flamme reste jugé « dangereux pour la démocratie » pour 49% des sondés, et « xénophobe » pour 47%. Soit le plus bas niveau pour ces questions depuis le début de l’étude en 2014.

L’enquête a été réalisée en ligne du 1er au 9 octobre 2025, auprès d’un échantillon de 3 000 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 0,4 et 1,8 point.

Francetvinfo

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La Tech, l’or et la « légitimité » des Etats : le triangle du XXIᵉ siècle

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Marché financier
Image par Pete Linforth de Pixabay

Jamais les marchés n’auront autant incarné nos contradictions. Alors que les actions des géants de l’Intelligence Artificielle (IA) s’envolent —Nvidia +1530 %, Palantir +2265 % en trois ans —, l’or atteint simultanément des sommets historiques à 4 250 dollars l’once, une envolée de +157 % sur la même période.

La planète financière célèbre le triomphe de la raison artificielle tout en se ruant vers le refuge le plus archaïque qui soit, comme si l’avenir prometteur des transformations de l’IA et la fin du monde cotaient désormais sur le même marché.

Deux actifs censés s’exclure montent ensemble : le risque et la peur, la promesse du futur et la couverture contre la fin.

Les investisseurs n’ont plus une foi unique, ils en ont deux, contradictoires mais simultanées. Ils croient à la toute-puissance du code informatique et à la fragilité de la civilisation. Ils misent sur l’intelligence artificielle pour reconstruire la croissance, et sur l’or pour survivre à l’échec de cette promesse.

Ce qui se joue ici dépasse les courbes : c’est le récit même du capitalisme contemporain qui vacille. Là où autrefois le progrès et la stabilité marchaient main dans la main, ils avancent désormais dos à dos.

La foi du Nord : l’algorithme comme religion

Les investisseurs des pays développés s’abandonnent à une nouvelle mystique, celle de l’intelligence artificielle. Ils croient que les machines sauveront la croissance, que les algorithmes répareront ce que les gouvernements ont détruit, et que les data remplaceront la diplomatie. Le progrès technique devient la dernière idéologie universelle, une théologie du calcul où le code se substitue à la loi, et la prédiction à la politique.

Les ingénieurs remplacent les hommes d’État comme gardiens du destin collectif.
Les citoyens doutent des institutions, mais croient aux mises à jour logicielles.
Les investisseurs ne font plus confiance aux devises, mais aux start-up.
Le capitalisme ne cherche plus à produire, il cherche à croire.

Pour la première fois depuis la machine à vapeur, le capitalisme s’imagine infini.
L’intelligence artificielle promet d’abolir la rareté, la fatigue, l’erreur — jusqu’à la mort du doute.
Les bénéfices futurs sont actualisés à l’infini, comme si la technologie annulait le temps.
Les marchés, eux, se sont faits métaphysiques, s’ils pensent que l’IA peut tout prédire, alors plus rien ne peut surprendre — et donc tout vaut plus, les entreprises technologiques n’ont plus de prix.

Mais derrière cet enthousiasme algorithmique se cache un autre récit, celui du désespoir d’un monde qui ne croit plus en ses dirigeants. La Tech est devenue le dernier substitut à la confiance politique.

La détresse du Sud : des États devenus fantomatiques
Pendant que les investisseurs du Nord se laissent envoûter par les promesses de l’IA, les peuples du Sud, eux, fuient des États devenus fantomatiques, incapables de s’imposer comme entités tangibles : infrastructures en déliquescence, institutions minées par la suspicion, populations délaissées se repliant sur des réseaux informels ou choisissant l’exode.

À quoi bon un drapeau flottant au vent avec une monnaie nationale, si les territoires qu’il surplombe ne recèlent que du néant ?

Lorsque la protection, l’équité et l’espérance se réfugient dans des enclaves communautaires, des factions armées ou des migrations forcées, l’État se mue en abstraction bureaucratique – tolérée par les puissances étrangères, mais reléguée à l’insignifiance par ceux qu’elle devrait élever.

Aujourd’hui, la planète des investisseurs s’enflamme pour les promesses de l’intelligence artificielle, tandis que des centaines de millions de personnes dans le Sud Global cherchent encore un abri, une justice, une école ou un dispensaire pour se soigner.

L’Occident parie sur la machine ; le Sud réclame encore la légitimité de ses Etats.
L’un veut abolir les contraintes de la réalité, l’autre cherche simplement à en retrouver une.

Ce contraste n’est pas seulement économique, il est existentiel. Le Nord rêve d’un monde dématérialisé ; le Sud réclame encore de la matière — des routes, de la nourriture, de l’eau, de la dignité.

Les uns déploient des réseaux neuronaux ; les autres cherchent des réseaux électriques. Le fossé n’est plus entre riches et pauvres, mais entre ceux qui croient encore à la promesse d’un futur, et ceux qui peinent à tenir le présent.

L’or : la revanche du réel

Pendant que les entreprises de la Tech fabriquent des promesses, la planète redécouvre la plus vieille valeur refuge : l’or.
Le métal ne produit rien, n’innove pas, ne distribue aucun dividend ni intéret — et pourtant il redevient la seule vérité quand tout vacille.
Chaque lingot acheté est un aveu de doute, un bulletin de défiance silencieux.

La Chine, la Russie, l’Inde, la Turquie ou le Brésil en remplissent leurs coffres, c’est la dédollarisation par la gravité. L’or est la monnaie des nations méfiantes, des économies blessées, des peuples trahis. Dans les villages du Sahel ou les ruelles du Venezuela, il circule comme une contre-monnaie de la confiance. Quand la parole de l’État ne vaut plus rien, le métal pèse ce que la légitimité ne vaut plus.

Ainsi, la ruée vers l’or et la foi dans la Tech ne s’opposent pas, elles se complètent.
Elles disent la même chose que le monde a perdu confiance.
Le Nord se protège de la faillite du système ; le Sud, de la faillite de l’État.
Les uns achètent des puces ; les autres, de la poussière d’or. Mais tous achètent la même chose : une assurance contre la fin.

Deux faillites jumelles : celle des monnaies et celle des États

Ce que les marchés vivent sur les écrans, les peuples du Sud le vivent dans la chair.
La perte de confiance monétaire et la perte de légitimité politique ne sont que les deux faces d’un même effondrement économique, politique et moral.
Là où les investisseurs n’ont plus foi en la valeur de leurs monnaies, les citoyens n’ont plus foi en la parole de leurs gouvernants. Le capital symbolique – celui de la confiance – s’est évaporé.

Le résultat est identique : la fuite

Fuite vers les cryptos ou vers les exils. Fuite des capitaux au Nord, des cerveaux au Sud. Les deux mondes fuient la même chose, la promesse trahie d’un ordre stable. Il n’y a plus d’hommes ou femmes d’Etat, il n’y a dans plusieurs pays que des gestionnaires du déclin ou des comptables du chaos.

Dans les marchés comme dans les institutions, la crédibilité s’est dissoute.
Et dans cette érosion, l’humanité redécouvre son vide : sans foi, il n’y a ni monnaie, ni État, ni avenir.

La légitimité : la vraie valeur refuge

La seule ressource durable du XXIe siècle, ce n’est ni le pétrole, ni le lithium, ni les data, c’est la légitimité. C’est elle qui convertit le pouvoir en autorité, la richesse en prospérité, la loi en justice. Sans elle, les États se désagrègent en zones grises, et les marchés se perdent dans les bulles.

Dans le Sud global, la légitimité devient la frontière entre l’effondrement et la renaissance. L’Indonésie ou Singapour l’ont compris, la confiance se gagne par la performance, l’inclusion et la justice.
Un État est légitime, non pas parce qu’il est reconnu internationalement, mais parce qu’il répond aux besoins de ses citoyens. Un peuple ne croit pas à un drapeau, mais à une promesse tenue.

Demain, la technologie construira des outils, mais seule la confiance construira des nations. L’intelligence artificielle pourra anticiper des famines, prévenir des crises, détecter la corruption, mais encore faut-il que les gouvernants veuillent s’en servir pour le bien commun. La technologie sans légitimité des Etats n’est qu’un pouvoir sans boussole.

Le Sud, laboratoire de la refondation mondiale

C’est au cœur de l’instabilité que naissent les grandes renaissances.
Et si la fracture du Sud global, loin d’être une fatalité, devenait l’opportunité fondatrice du XXIᵉ siècle ?
Berceau des défis majeurs de notre temps — climatiques, démographiques, technologiques —, le Sud n’est pas condamné à subir le désordre du monde, il peut en devenir l’architecte du renouveau.

Déjà, des expériences émergent : plateformes citoyennes pour suivre la gestion des budgets publics, IA prédictives pour anticiper les famines ou les sécheresses.
Autant d’initiatives qui prouvent qu’une autre modernité est possible, enracinée dans la réalité du terrain.

Le Sud peut ainsi transformer la technologie en instrument de légitimité, et non en bulle spéculative. Car l’innovation, lorsqu’elle sert la justice, la transparence et la dignité, devient le ciment d’un nouvel ordre mondial, un ordre fondé sur la confiance, non sur la domination.

Le monde de demain ne se divisera plus entre riches et pauvres, mais entre sociétés crédibles et sociétés désavouées, entre celles qui inspirent confiance et celles qui la perdent.
Et sur ce terrain décisif, le Sud détient un avantage, celui d’avoir connu la fragilité, et d’avoir appris à rebâtir.

Le Sud pourrait réconcilier progrès et légitimité, technologie et humanité.

Enfin, le XXIᵉ siècle s’ouvre sur une équation inédite : la technologie promet l’infini, l’or rappelle la peur, et la légitimité des Etats devient la condition de survie.
Entre la foi dans les machines et la fuite vers les refuges anciens, l’humanité cherche un cap — un sens, une boussole, un horizon commun.
Or, cette boussole ne se trouve ni dans les algorithmes ni dans les lingots d’Or, mais dans la confiance retrouvée entre les peuples et leurs États.
C’est elle, et elle seule, qui transformera la puissance en civilisation, la richesse en avenir, le progrès en justice. 

Ould Amar Yahya

Economiste, banquier et financier

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Nicolas Sarkozy : l’Élysée, la Santé et Monte-Cristo

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Nicolas Sarkozy

Avant d’entrer à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy a rencontré Emmanuel Macron. Parmi ses trois livres autorisés, il a choisi Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas et La Vie de Jésus de Jean-Christian Petitfils. Entre grandeur et chute, la politique rejoint la littérature.

Vendredi 17 octobre, Emmanuel Macron a reçu Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Une entrevue brève mais lourde de sens, quatre jours avant l’incarcération de son prédécesseur à la prison de la Santé. Le président de la République a justifié ce geste par une « attention humaine » envers un ancien chef d’État « dans l’épreuve », tout en rappelant son attachement à « l’indépendance de la justice ». L’équilibre est délicat : compassion personnelle d’un côté, neutralité institutionnelle de l’autre.

Le lundi suivant, l’ancien président franchissait une autre porte, celle de la prison. La France découvrait alors une image inédite : un ex-chef d’État condamné à une peine ferme pour corruption et trafic d’influence. Ce passage de l’Élysée à la Santé a tout d’une tragédie républicaine : la grandeur déchue, la solitude retrouvée.

Parmi ses rares occupations autorisées, Nicolas Sarkozy avait le droit d’emporter trois livres avec lui. Il a choisi les deux tomes du Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas — vous savez, celui dont le héros Edmond Dantès est injustement emprisonné — et La Vie de Jésus de Jean-Christian Petitfils. Ce choix en dit long : la vengeance, la foi et la rédemption. Trois clés de lecture possibles d’un destin politique qui oscille désormais entre silence, réflexion et survie symbolique.

L’analogie avec Dumas s’impose presque d’elle-même. Dans son château d’If, Edmond Dantès médite sur la trahison et la justice des hommes. Sarkozy, enfermé dans sa cellule, peut y lire son propre reflet : celui d’un homme convaincu d’avoir été victime d’un système qu’il a, paradoxalement, contribué à construire. Le roman devient alors miroir : celui d’une République où la justice ne fait plus de distinction entre l’ancien locataire de l’Élysée et le citoyen ordinaire.

Ce tête-à-tête littéraire entre un détenu de fiction et un président déchu interroge. Que reste-t-il à l’homme de pouvoir lorsqu’on lui retire tout pouvoir ? Peut-être la lecture, dernier refuge des consciences en exil. Les Misérables pour croire encore à la rédemption, Surveiller et punir pour comprendre le mécanisme, ou L’Étranger pour accepter l’absurde.

Dans l’histoire, certains ont fait de la prison un lieu d’écriture : Gramsci, Genet, Mandela. D’autres y ont trouvé le silence. Chez Sarkozy, la question demeure : fera-t-il de cette épreuve une retraite spirituelle, une revanche politique ou une simple parenthèse ?

Mais une chose est sûre : entre les murs de la Santé, il ne sera pas seul. À ses côtés, Dumas lui tiendra compagnie — et Jésus, sans doute, lui prêtera quelques mots de consolation.

Et nous, simples spectateurs d’un chapitre inédit de la Ve République, nous pouvons au moins nous poser une question : si le sort nous enfermait à notre tour, quel livre choisirions-nous pour tenir debout ?

Mourad Benyahia

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 Rebond : La fabrique des crétins universitaires ! », dites-vous 

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Université algérienne

Cher Monsieur Gharnati, Enseignant retraité, je m’estime encore concerné par vos propos : « La fabrique des crétins universitaires ! » et ne saurais rester indifférent, sauf à renier mon passé d’écolier, de collégien…, d’universitaire.

Parcourant fiévreusement d’un trait votre texte, je l’ai perçu comme un pavé jeté dans la mare. Mais je crains que la mare ne soit trop visqueuse, trop engluée, pour pouvoir manifester un quelconque remous. Et c’est une mare vautrée au creux d’une léthargie bavarde que rien ne peut ébranler, une mare indifférente au reflet des saisons qui se mirent narquoisement à son aplomb, une mare déjà « glauque », affreusement eutrophisée et qui ne peut générer le moindre soubresaut vital qui reste à espérer …

Par-delà tout lyrisme, voilà mes objections énoncées en quelques alinéas qui pourraient vous paraître véhéments à l’endroit de votre pertinent billet, à savoir :

  • Portée de votre intitulé : « La fabrique des crétins universitaires ! »
  • « Crétins universitaires » ?
  • Télescopage entre foi et raison, au chant de قَسَمًا
  • Une polyphonie discordante
  • Un constat désobligeant
  • Au-delà de votre constat
  • Ce qui a échappé à votre constat 

Portée de votre intitulé : « La fabrique des crétins universitaires ! »

Vos propos portent essentiellement sur le corps enseignant, vaguement sur les institutions : ministre, wali, recteur sont évoqués du bout des lèvres. Vous aviez été sans doute vous-même universitaire, jusqu’à devenir un journaliste capable d’aligner des assertions percutantes. Et ce sont bien les enseignants universitaires qui vous ont formé au journalisme. N’est-ce pas ? Apparemment, ils vous ont suffisamment instruit à écrire drôlement bien, sur un ton plaisant et même sarcastique. Tous les ministres et directeurs centraux de la haute administration étaient des universitaires. Convenez donc que tous ces universitaires ne sont pas tous des crétins – et certainement pas des idiots. Il y a là un problème avec l’intitulé de votre article. Vous semblez restreindre le crétinisme exclusivement aux enseignants que vous pointez d’un doigt accusateur, les offrant en pâture…

« Crétins universitaires » ?

Ce n’est certainement pas la faute à l’Université que vous qualifiez « d’enclos pour adultes », ni au corps enseignant que vous stigmatisez de « chercheurs qui ne cherchent rien », si de très nombreux médecins, que vous traitez de « crétins universitaires », se trouvent au chômage, contraints de s’exiler. Le crétinisme prend racine bien plus loin, ailleurs que dans le champ universitaire, ici et là, dans la pesante oisiveté face à une grave carence d’activités socioculturelles. Vous semblez imputer le crétinisme exclusivement à une médiocrité des universitaires. Il y a certes des enseignants médiocres comme partout ailleurs. « Tous commandent, personne ne produit. », affirmez-vous d’emblée. Pas tous, seulement quelques-uns… Et en guise de production, ils co-signent les articles de leurs thésards : « les seuls qui subissent à genoux dans la poussière de [leur] fiches jaunies », reconnaissez-vous. Vous semblez ignorer qu’il y a de très bons enseignants, significativement nombreux, certes pas la majorité. Plusieurs universités sont de plus en plus visibles au-delà des frontières et reconnues par des publications dans des revues internationales de renom. 

Télescopage entre foi et raison, au chant de قَسَمًا

Le déroulement des exposés s’ouvre par un « mélange des genres : verset du Coran, hymne national » que vous dénoncez courageusement. Il y a là, en effet, un prosélytisme exhibé à tout bout de champ, pour intimider quelques velléités, parfois pour agresser quelques voix plus audacieuses. Un peu plus, et on obligerait le chirurgien à poser son scalpel, le temps de l’appel à la prière. Il y a là, comme vous le constatiez, une forme de « subvention » sur le serment de la foi, au mépris de « la substance » qui reste à générer scientifiquement par les voies de l’observation et de la déduction fondée en raison. Aujourd’hui encore, la religion s’interroge sur le rapport de la croyance à la raison déductive. Et c’est une question encore ouverte dont la réponse est loin d’être triviale. Entre science et religion, il y a une antinomie irréductible qui reste à considérer dans les limites de l’entendement, tout autant que celles de la foi. 

Une polyphonie discordante

Un tout autre mélange des genres, que vous dénoncez si bien, est le discours polyglotte, harassant, creux, en peine de consistance, en peine de substance, mixant l’anglais et le français truffé de dardja. Il est à craindre qu’on ne devienne analphabète trilingue, alors que nos voisins sont tout au moins parfaitement bilingues. Là est le mérite de votre implacable constat que nous ne saurions ignorer, ni même négliger. D’emblée, vous affirmez « qu’on ne [nous] lit nulle part ». Ayez maintenant la bienveillance de nous donner la possibilité de nous exprimer médiatiquement, comme vous l’aviez fait brillamment. C’est alors que vous pourriez aisément nous juger sur ce que nous écrivons. 

Un constat désobligeant

Par-delà votre ton éprouvé dans un réalisme cru par lequel vous dénonciez courageusement des comportements malsains (« doctorats achetés, plagiés, pléthore de docteurs, carence de penseurs …), j’ai trouvé dans votre amer perception quelques vérités irréfutables. Votre constat est bien réel. Et il faut bien le reconnaître, sauf à se boucher la vue. Cependant, votre appréhension de la vérité ne va pas plus loin que la description des faits que vous tentez de restituer objectivement. Et c’est déjà bien. Et vous êtes bien dans votre rôle ! En vous limitant sciemment à une description objective des faits – ce qui n’est pas toujours facile – votre constat ne parvient à proclamer qu’une demi-vérité. 

Votre billet décrit des faits largement connus. Votre mérite est d’avoir pointé des méfaits, sans pouvoir vous interroger fermement sur les circonstances qui les ont générés. J’ose espérer qu’ils susciteront des échanges constructifs. J’aurais voulu que votre constat eu été éprouvé par les enseignants eux-mêmes et d’expurger ainsi leur noble mission de pratiques malsaines. N’ayons crainte, le pouvoir a besoin de nos critiques pour mieux se regénérer…

Au-delà de votre constat

Il vous reste à avouer les causes. Les voici en quelques mots : Ce qui nous « manque cruellement », ce n’est pas tant « l’intelligence vivante », mais un projet de société possible et acceptable, fondé sur deux idées de base porteuses d’émancipation et d’espérance, à savoir : l’éducation et la santé. Là est notre prospérité, notre bien-être. Que serions-nous sans l’école, sans la médecine, sans l’université ? Là est la question fondamentale. Ce n’est pas à l’école, en tant que telle, qu’il faut s’attaquer ; ce serait même une grave erreur, comme le déplore JP Brighelli. Apparemment, vous n’avez pas bien saisi les faits qu’il dénonce vigoureusement, s’insurgeant courageusement contre tout un système éducatif qui tend à infantiliser les enseignants. Brighelli ne s’attaque pas exclusivement aux enseignants, quand bien même il pourrait se le permettre, lui-même étant un brillant agrégé de Lettres.

Ce qui a échappé à votre constat 

Permettez-moi de soulever un tout autre problème inquiétant, celui du rapport entre temps scolaire et temps des vacances. Depuis notre Indépendance, jusqu’aux années 70-80, les écoles, lycées… et universités étaient intensément fréquentés. Il faisait bon d’y vivre. Et nous y restions tard le soir pour des cours de promotion sociale et même pour se détendre par des loisirs et toutes sortes d’activités culturelles. Maintenant, tous ces lieux d’acquisition des connaissances et d’épanouissement sont désertés dès cinq heures de l’après-midi, au profit d’autres où règne une grande propreté, une grande sérénité. Entendez, cher Monsieur, que je n’ai rien contre ces lieux de recueillement, étant élevé dans un islam ultra-rituel. Je souhaite simplement que la libre fréquentation des uns ne doit pas inhiber la nécessité de la fréquentation des autres, mais devraient aller plutôt la main dans la main comme l’affirme le Saint Coran… 

J’observe, avec amertume, une réduction du temps de scolarité effective depuis au moins une trentaine d’années. Je suis peiné de voir nos enfants abandonnés à un total désœuvrement durant de long mois d’étouffement, de fin mai à fin septembre, particulièrement pour les filles, pendant que les garçons sont contraints au « trabendisme », à défaut d’activités culturelles. « Oisive jeunesse / A tout asservie, / Par délicatesse / J’ai perdu ma vie. / Ah ! Que le temps vienne / Où les cœurs s’éprennent… » se lamente le poète disparu. En considérant les vacances d’hiver et de printemps, l’année scolaire se réduit tout au plus à 7 mois. Il y a là un désengagement du Système éducatif très dommageable vis-à-vis de l’école faite en principe pour nous construire, pour nous donner à comprendre, voire à réfléchir, à nous émanciper, là est notre graal, notre esthétique, notre humilité. 

Aussi, permettez-moi de me présenter à vous en quelques mots : Enseignant à l’INA durant 20 ans où j’ai eu à monter un centre de calcul, puis MC à Paris VI durant 3 ans, au Rectorat de Rouen durant 8 ans, Hydrogéologue agréé en Haute Normandie et en Ile-de-France durant 20 ans… Adhérant à l’AFPS et à l’UP2V, participe à un atelier philo de l’INRIA depuis une dizaine d’années. Retraité depuis 2020, je me suis mis à écrire ce qui me passe par la tête, avec une liberté de parole parfois à mes dépens, Sinon comment s’émanciper ?

Veillez pardonner mon lyrisme, parfois mélancolique, comme une espèce de prière qui m’habite à mon insu. Là est ma faiblesse, ma blessure, ma musique intérieure. Je vous serai très reconnaissant de bien vouloir publier mon texte comme « droit de réponse ». Dans cette attente, recevez cher Monsieur mes cordiales salutations. 

Abdallah Khammari

Google Books : A. Khammari s’est consacré à la description des systèmes hydrologiques et à la protection des captages d’AEP, assurant diverses consultations UNESCO, SOFRCO, ANRH… Il est aussi l’auteur d’un essai épistémologique sur Bachelard et la mathématique des sciences expérimentales paru en 2021 et d’un Plaidoyer pour l‘Hydrosphère, 2024, chez L’Harmattan. 

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