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samedi 20 septembre 2025
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L’Algérie dans la « chekchouka » linguistique !

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REGARD

L’Algérie dans la « chekchouka » linguistique !

Quelles langues parlent les Algériens entre eux ? Peut-on répondre simplement à cette question qui, pour beaucoup de pays linguistiquement homogènes, n’a pas lieu d’être ?

Pour l’Algérie, on peut établir un bref ‘’état des lieux’’  :

On parle tamazight, selon la dizaine de variantes régionales (chaouia, kabyle, touareg, Tachenwit, tamnasrit, tawarglit, tamzabt, tasnusit de Tlemcen, tazenatit de Timimoun, de Bechar, de Sougueur, etc.) ;

On parle darja (arabe dialectal), selon les grandes variantes de l’Est (Constantinois), Centre (algérois), Ouest (Oranais), et les darjas des hauts-plateaux et du Sud que pratiquent les bédouins/Aârubiyya, tribus arabes ou zénètes arabisés de Djelfa, Laghouat, et les Chaâmbas de Metlili, etc.

On parle souvent le français, ou un mélange de français et de tous les autres parlers, selon le locuteur.

On ne parle jamais l’arabe dit classique (arabe littéraire moyen oriental), enseigné depuis plus de 50 ans dans les écoles algériennes !

Sur ce dernier point, une anecdote vaut mieux que tous les discours : dans un récent colloque à Annaba, nous étions plusieurs conférenciers sur la scène. Cinq d’entre nous avaient fait leur présentation en langue ‘’arabe classique châtiée’’. A la fin, lorsque nous nous sommes levés, aucun des cinq conférenciers n’a prononcé un mot dans cet ‘’arabe châtié’’ qu’ils débitaient à la vitesse supersonique, quelques instants auparavant, comme pour se décharger d’un poids imposé. Tous s’étaient spontanément retournés vers leur langue naturelle, le darja, tamazight ou le français, et souvent le mélange des trois.    

Cette situation est en train de changer très rapidement.

Pendant que les Algériens sont focalisés sur le prix du baril de pétrole à la bourse de New York et sur le silence d’un président impotent et aphone (qui ne peut plus parler), c’est toute l’Algérie qui risque de ne plus pouvoir parler sa langue (ses langues), dans un avenir pas très lointain.

En effet, les deux langues véhiculaires du pays (tamazight et darja) sont en train de subir de graves agressions multiformes, très au-delà des évolutions linguistiques normales propres à chaque langue.

Pour situer la gravité de la situation, les langues populaires subissent aujourd’hui ce que subit comme dégradations l’environnement du pays (pollutions des terres et des sources, décharges à tous les coins de rues et de routes, anarchie dans l’architecture urbaine et rurale, non respect des lois, laisser faire des autorités…).

Ce n’est pas une vision catastrophiste, mais une réalité que chacun vit au quotidien, pour peu que l’on prenne conscience et que l’on observe et écoute… que l’on s’observe aussi dans ses rapports quotidiens avec les autres.    

Tamazight et darja subissent un tsunami de fragments de phrases en français, de vocabulaire introduit sans nécessité pour se substituer à l’existant, d’adverbes et autres  (donc, normal, c’est-à-dire,…), qui conduisent à des montages d’élocutions qui ne sont plus de l’amazigh, ni du darja, ni du français. En bref, c’est une chekchouka verbale qui n’épargne personne ou très peu.

Pour schématiser, un linguiste a récemment entendu dire dans la rue algérienne : «kul chaque jour… », au lieu de dire tout simplement « yal ass » (chaque jour) en tamazight !

Toutes les langues en contact sur un territoire, ou du fait de la colonisation, s’interpénètrent par des emprunts souvent guidés par la nécessité (terme inexistant dans l’une ou l’autre, terme nouveau ou scientifique, terme plus court remplaçant une phrase de l’autre langue, etc.). Lorsque des bouts de phrases sont exprimés successivement par un locuteur dans plusieurs langues, cela s’appelle le code switching (1).

Mais ce qui se passe actuellement en Afrique du Nord, de par son ampleur et la vitesse de chamboulement, est annonciateur d’un véritable choc linguistique similaire à ceux qui avaient eu lieu dans l’Histoire.

  1. Le développement de Carthage à partir du 8eme siècle Av. JC. a vu l’apparition de la langue punique, hybridation du phénicien et de tamazight (libyque), qui a vécu des siècles à côté de tamazight.

  2. L’arrivée des Hilaliens arabophones en Afrique du Nord au 11e siècle, a vu la naissance de la darja (ou l’arabe maghrébin), qui continue de vivre à côté de tamazight ;

La colonisation française en 1830 a introduit le français qui a pénétré dans les deux langues véhiculaires, le darja et tamazight, surtout au niveau lexical, de la même nature que l’influence romaine à son époque.

Mais, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu de création d’une nouvelle langue de synthèse  à partir de tamazight, darja et le français.

L’accélération actuelle des mélanges dans les modes d’expressions des nouvelles générations (le code switching !), impactant de plus en plus la syntaxe des langues et donc les modes de réflexion et d’expression, finira par sauter le pas vers cette création d’une nouvelle langue de synthèse (une forme de créole), à l’image du punique et du darja.  

Devant ce ‘’tsunami linguistique’’, selon notre linguiste, peut-on envisager une forme de résistance linguistique pour protéger d’abord la matrice qu’est la langue tamazight afin d’assurer la ressource linguistique de base ?

Les développements actuels de la recherche et de l’enseignement de tamazight, associés au dynamisme populaire de l’écriture (romans, nouvelles, livres scientifiques, lexiques…), de l’édition et des traductions permettent, avec sa pratique quotidienne et son insertion réelle dans l’économie, d’espérer cette résistance et son déploiement sur son territoire naturel de Tanger à Derna.

La situation est plus préocupante pour la langue darja. Elle n’a aucun statut en Afrique du Nord, et aucun organisme de recherche, excepté quelques érudits qui travaillent isolément. Situation paradoxale pour une langue nationale non reconnue « qui est utilisée dans l’enseignement de plusieurs matières dans les universités de l’intérieur du pays », selon un professeur de l’université de Bab Ezzouar !

De plus, la langue darja est agressée de plus en plus par les puristes de l’arabisation et de l’islamisme en arabisant cette langue (remplacement systématique des mots d’origine amazighs par des mots de l’arabe moyen-oriental). Bien évidemment, ce sont les mêmes qui déploient leurs forces et influence pour supprimer l’enseignement de tamazight dans les écoles publiques.

Rien n’est joué. L’avenir de la langue (des langues) d’un peuple ne dépend que de la volonté de ce peuple pour la prendre en charge, contraindre les pouvoirs politiques, et assurer ainsi sa pérennité.

C’est l’affaire de chacun de nous, chaque jour, pour mettre fin à cette chekchouka.

A.U L.

Notes :

(1) Le code switching en Kabylie, Farid Benmokhtar, éditions Harmattan Paris 2013 et éditions Tira, Bgayet 2016.

(2) L’école algérienne de Ben Badis à Pavlov, Malika Boudalia Greffou, éditions LAPHOMIC, Alger.

(*) Précision : dans le titre, nous avons employé le mot chekchouka parce qu’il est entré depuis longtemps dans le dictionnaire français, à partir du mot en darja. En réalité, il vient du mot amazigh ‘’achekhchoukh’’ (Acexcux, correctement en tamazight), qui vient du verbe iccexcux = mijoter sur le feu.

 

Auteur
Aumer U Lamara, écrivain

 




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L’Afrique du Sud cartonne, le Maroc a eu chaud

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CAN 2019

L’Afrique du Sud cartonne, le Maroc a eu chaud

Les Sud-Africains ouvraient cette journée de matches de qualifications à la CAN. Un succès net et sans bavure des Bafana Bafana devant les Seychelles (6-0), grâce notamment à un but du Strasbourgeois Lebo Mothiba.

L’Afrique du Sud est leader de son groupe devant le Nigéria, facile vainqueur également, de la Libye (4-0). Un peu plus tard dans la journée, le Maroc a souffert pour s’imposer face aux Comores.

Il a fallu attendre la septième minute du temps additionnel de la seconde période pour voir le Caennais Fajr offrir la victoire à sa sélection.

Les Lions de l’Atlas sont deuxièmes de leur groupe, un point derrière le Cameroun. La Tunisie s’est contentée du minimum face au Niger (1-0), le Burkina Faso a dominé le Botswana (3-0), pendant que le Sénégal s’est baladé face au Soudan (3-0).

Auteur
Reuters

 




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Des pluies « assez marquées » affecteront dès ce soir plusieurs wilayas du pays

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METEO

Des pluies « assez marquées » affecteront dès ce soir plusieurs wilayas du pays

Des pluies « assez marquées » parfois sous forme d’averses orageuses affecteront dès la soirée de dimanche, plusieurs wilayas du pays, selon un bulletin météo spécial (BMS) émis par les services de l’Office national de météorologie (ONM).

Il s’agit des wilayas de Saida, Relizane, Tiaret, Tissemsilt, Chlef, Ain Defla, Médéa, Blida, Tipaza, Alger et Boumerdès.

La validité du BMS s’étale du dimanche à 18H00 jusqu’à lundi à 03H00, a ajouté la même source alors que les cumuls estimés atteindront ou dépasseront localement 30 mm durant la validité de ce bulletin.

Auteur
APS

 




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Décès de l’ancien commandant de la Gendarmerie nationale, Ahmed Boustila

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DISPARITION

Décès de l’ancien commandant de la Gendarmerie nationale, Ahmed Boustila

Le général major, Ahmed Boustila, ancien commandant de la Gendarmerie nationale est décédé dimanche à Paris à l’âge de 74 ans, des suites d’une longue maladie, a-t-on appris auprès de son entourage.

Le défunt a occupé le poste de commandement de la Gendarmerie nationale en mars 2000, avant d’être remplacé en 2015 par le général-major Menad Nouba.

Né le 8 avril 1944 à Aïn M’lila dans la wilaya d’Oum Bouaghi, Ahmed Boustila a passé presque toute sa carrière professionnelle au sein du corps de la Gendarmerie nationale.

Ahmed Boustila était à la tête de la gendarmerie lors des émeutes du printemps noir en Kabylie en 2001 et 2002. 127 jeunes ont été tués par des gendarmes lors de ces tragiques événements et des centaines de jeunes ont été gravement blessés. En plus des tortures subies par les jeunes de Tkout (Aurès) en 2004, cet épisode est l’un des sombres du règne d’Abdelaziz Bouteflika.

Auteur
La rédaction avec APS

 




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Israël : Benyamin Netanyahu menace encore le Hamas

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Après le blocus imposé à Gaza

Israël : Benyamin Netanyahu menace encore le Hamas

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé dimanche d’infliger des « coups très douloureux » au Hamas à la suite d’une recrudescence de violences dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste.

« Le Hamas n’a apparemment pas compris le message: s’il ne cesse pas ses attaques, elles s’arrêteront d’une autre manière, sous forme de coups douloureux, très douloureux », a averti M. Netanyahu lors du conseil des ministres. 

« Nous sommes très proches d’un autre type d’action qui comprend des coups très durs. Si le Hamas fait preuve d’intelligence, il cessera le feu et les violences maintenant », a-t-il ajouté.

Israël a déjà suspendu vendredi les livraisons de fioul à la bande de Gaza, censées soulager les maux de ce territoire palestinien sous blocus depuis plus de dix ans et atténuer des mois de tensions.

L’accord obtenu par l’ONU et soutenu par les Etats-Unis avait vu la livraison de milliers de litres de fioul payé par le Qatar dans l’enclave palestinienne.

Mais le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a annoncé vendredi l’arrêt « immédiat » de ces livraisons, vitales pour la production d’électricité, après des affrontements qui ont coûté la vie à sept Palestiniens dans la bande de Gaza, le long de la frontière avec Israël.

Samedi, M. Lieberman a affirmé sur son compte Twitter que les livraisons de carburants et de gaz à Gaza ne reprendront qu’en cas « d’arrêt total des violences, du lancement de ballons incendiaires (de Gaza vers Israël) et de l’utilisation de pneus brûlés face aux localités israéliennes » voisines du territoire.

Des camions transitant par Israël avaient auparavant livré depuis mardi dernier des centaines de milliers de litres de carburant destinés à la seule centrale électrique du territoire coincé entre l’Etat hébreu, l’Egypte et la Méditerranée. Le Qatar, soutien de longue date du Hamas, règle la facture de ce carburant (60 millions de dollars pour six mois).

L’objectif était que les Gazaouis puissent avoir du courant plus longtemps que les quatre heures qu’ils reçoivent chaque jour tout en dissipant les tensions faisant craindre une quatrième guerre entre Israël et le Hamas, après celles de 2008, 2012 et 2014. 

Auteur
AFP

 




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Indice du développement: urgence pour l’Algérie de s’adapter à la 4e révolution économique mondiale

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Rapports 2018 du PNUD et de la Banque mondiale

Indice du développement: urgence pour l’Algérie de s’adapter à la 4e révolution économique mondiale

Deux rapports 2018 traitent de l’indice du développement humain, qui ne donnent pas les mêmes résultats (utilisant certainement des méthodes de calcul différentes) celui du PNUD et récemment le 11 octobre 2018 celui de la Banque mondiale. Ces deux rapports montrent l’urgence de l’adaptation aux nouvelles mutations géostratégiques mondiales, étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale ,qui sera largement dominée par le primat de la connaissance et de la bonne gouvernance, fondement du développement du XXIème.

1.- L’indice du PNUD

Les derniers rapports du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), examinent les liens, positifs et négatifs, entre le travail et le développement humain dans un monde en rapide évolution, où la globalisation rapide, les transitions démographiques, les défis écologiques et beaucoup d’autres facteurs créent de nouvelles opportunités, mais présentent aussi des risques, ce qui génère des gagnants et des perdants. Dans sa récente publication du rapport sur l’indice de développement humain 2018 , ce rapport consacre une fois encore le faible positionnement de l’Afrique. Les 10 pays les moins bien classés sur un total de 179 évalués par le rapport sont africains. Le Programme des Nations Unies pour le Développement révèle qu’au-delà de l’amélioration générale constatée dans les conditions de vie des peuples, de nombreux défis subsistent. Les hommes vivent peut-être plus longtemps, mais cela ne change pas grand-chose à leurs qualités de vie.

Des centaines des milliers de jeunes achèvent des programmes scolaires et supérieurs et pourtant, ils n’ont aucune garantie quant à la possibilité de trouver un travail décent. Selon le PNUD pour l’année 2017, (édition de 2018), les niveaux d’IDH moyens ont considérablement augmenté depuis 1990 – de 22 % à l’échelle mondiale et de 51 % dans les pays les moins développés Un examen plus poussé des éléments constituant l’IDH livre des données sur la répartition inégale des résultats en matière d’éducation, d’espérance de vie et de revenu au sein des pays. L’Indice de développement humain ajusté aux inégalités permet de comparer les niveaux d’inégalités internationales : plus ce niveau est élevé, plus l’IDH d’un pays diminue. Des variations considérables de la qualité de l’éducation, des soins de santé et de nombreux aspects essentiels de la vie sont observées d’un pays à l’autre.

Une classe du cycle primaire compte en moyenne 39 élèves pour un enseignant en Afrique subsaharienne et 35 en Asie du Sud, mais 16 à 18 dans les pays de l’OCDE, en Asie de l’Est et Pacifique, ainsi qu’en Europe et Asie centrale. D’autre part, tandis que 28 et 27 médecins respectivement soignent 10 000 personnes dans les pays de l’OCDE et d’Europe, et dans les pays d’Asie de l’Est et Pacifique, ces chiffres sont réduits à huit seulement en Asie du Sud et moins de deux en Afrique subsaharienne. La Norvège, la Suisse, l’Australie, l’Irlande et l’Allemagne dominent le classement des 189 pays et territoires du plus récent Indice de développement humain (IDH) diffusé ce jour par le Programme des Nations Unies pour le Développement, tandis que le Niger, la République centrafricaine, le Soudan du Sud, le Tchad et le Burundi occupent le bas du tableau des résultats nationaux en matière de santé, d’éducation et de revenu. Le passage d’un grand nombre de pays à la catégorie supérieure de l’IDH traduit une tendance globale à l’amélioration continue du développement humain : sur les 189 pays pour lesquels l’IDH est calculé, 59 appartiennent aujourd’hui à la catégorie « développement humain très élevé » et 38 seulement à la catégorie « développement humain faible », par rapport à 46 et 49 respectivement il y a huit ans (2010). L’indice de développement humain ou IDH a été développé en 1990 par l’économiste pakistanais Mahbub ul Haq et l’économiste indien, prix Nobel d’économie Amartya Sen. L’IDH est un indice composite, compris entre 0 (exécrable) et 1 (excellent), calculé par la moyenne de trois indices.

Le premier aspect ( A) quantifie la santé/longévité (mesurées par l’espérance de vie à la naissance), qui permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l’accès à une alimentation saine, à l’eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux adopté par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 1990. Il est plus fiable que l’indicateur précédent utilisé, le PIB par habitant, qui ne donne pas d’information sur le bien-être individuel ou collectif quantifiant que la production économique.

Le deuxième aspect (B) est le savoir ou niveau d’éducation mesuré par le taux d’alphabétisation des adultes (pourcentage des 15 ans et plus sachant écrire et comprendre aisément un texte court et simple traitant de la vie quotidienne) et le taux brut de scolarisation (mesure combinée des taux pour le primaire, le secondaire et le supérieur). Il traduit la satisfaction des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou dans la société. Le troisième aspect ( C) est le niveau de vie (logarithme du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat), afin d’englober les éléments de la qualité de vie qui ne sont pas décrits par les deux premiers indices tels que la mobilité ou l’accès à la culture donnant ainsi IDH = A D E/divisé par trois. 

2.- L’indice de la Banque mondiale

Dévoilé dans le cadre des Assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI en ce mois d’octobre 2018, , l’indice du capital humain fait partie des enjeux abordés dans l’édition 2019 du Rapport sur le développement dans le monde intitulé The Changing Nature of Work, qui traite de l’importance d’investir dans le capital humain pour se préparer au travail de demain Pour 126 des 157 pays couverts par l’indice, les données ont pu être ventilées par sexe. Le nouvel indice du capital humain montre que 56 % des enfants nés aujourd’hui dans le monde seront privés de plus de la moitié de leurs revenus potentiels à l’âge adulte parce que les États ne font pas les investissements nécessaires pour produire une population éduquée, résiliente et bien portante, prête pour le monde du travail de demain. L’indice du capital humain mesure le niveau de capital humain qu’un enfant né aujourd’hui est susceptible d’atteindre d’ici ses 18 ans, compte tenu des services de santé et d’éducation dans son pays. Il mesure la distance qui sépare un pays d’une situation optimale de scolarisation et de santé. Ce rapport indique : « Le capital humain est souvent le seul capital des personnes les plus pauvres. C’est un des facteurs essentiels d’une croissance économique durable et inclusive. Pourtant, les investissements dans la santé et l’éducation n’ont pas reçu l’attention qu’ils méritent. Cet indice établit un lien direct entre l’amélioration de la santé et l’éducation des populations, la productivité et la croissance économique. Espérons qu’il encouragera les pays à prendre des mesures urgentes et à investir plus et mieux dans leur population. Tous les pays, peu importe leurs niveaux de revenus, doivent développer leur capital humain pour pouvoir soutenir la concurrence dans l’économie du futur ».

Ainsi, cette mesure intègre trois facteurs :

Survie : un enfant né aujourd’hui atteindra-t-il l’âge d’aller à l’école ?

Scolarité : quelle sera la durée de sa scolarité et quels seront ses acquis ?

Santé : cet enfant sortira-t-il du système scolaire en bonne santé, prêt à poursuivre ses études ou à entrer sur le marché du travail à l’âge adulte

3.- Et le classement de l’Algérie ?

Selon l’indice du PNUD, entre 1990 et 2017, l’IDH de l’Algérie est passée de 0,577 à 0,754, soit une augmentation de 30,6%, selon le rapport du PNUD. L’indice a maintenu une courbe ascendante progressant de 0,644 en 2000 à 0,749 en 2015 puis à 0,754 en 2017 dans la catégorie des pays ayant un niveau de développement humain élevé. L’Algérie est venue en 2017 à la 85ème place de ce classement des pays en hausse comparé au 0,752 obtenue en 2016 mais qui avait, alors, placé l’Algérie à la 83ème place de ce palmarès qui évalue les efforts de 189 pays et territoires en la matière. L’Algérie a amélioré sensiblement son classement au niveau africain et pointe ainsi à la deuxième place, juste après les Seychelles après avoir figuré cinquième dans l’édition de 2016. Au plan maghrébin, l’Algérie devance de le Maroc (123ème place), la Tunisie (95ème place), la Libye (108ème place), la Mauritanie (159ème place) et l’IDH de l’Algérie en 2017 demeure supérieur à la moyenne de 0,699 obtenu par les pays arabes, selon la note explicative qui lui a été consacrée. L’espérance de vie à la naissance en Algérie a enregistré une légère progression de 76,1 ans en 2016 à 76,3 ans en 2017, mais avec une légère différence de 77,6 ans pour les femmes et 75,1 ans pour les hommes. Suivant la même tendance, la durée attendue de la scolarisation est passée de 14,3 ans à 14,4 ans, alors que la durée moyenne est restée la même pour ces deux années à 8 ans.

La scolarisation est un peu plus élevée chez les femmes que les hommes s’affichant l’année dernière à 14,6 ans contre 14,1 ans. L’écart entre les deux sexes se creuse concernant l’indice PNB par habitant où les hommes cumulent 23.181 dollars contre seulement 4.232 pour les femmes. L’indice global pour le PNB par habitant s’est chiffré à 13.802 l’année dernière dollars contre 13.809 dollars en 2016. Selon l’indice de la banque mondiale de 2018, les 28 pays « pionniers » sont l’Arabie saoudite, l’Arménie, le Bhoutan, le Costa Rica, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, la Géorgie, l’Indonésie, l’Iraq, la Jordanie, le Kenya, le Koweït, le Lesotho, le Liban, le Malawi, le Maroc, l’Ouzbékistan, le Pakistan, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Pérou, les Philippines, la Pologne, le Rwanda, le Sénégal, la Sierra Leone, la Tunisie et l’Ukraine. Mais l’Afrique est en bas de l’échelle. Dans ce tableau de 157 pays, les pays pour les africains, les Seychelles 43ème mondial réalisent un indice national de 0,68 point. Ce qui signifie pour la Banque, que le «potentiel économique» futur de la population (et du pays dans son ensemble) est amputé de 32%. Ce qui suppose également de lourdes pertes économiques, et une réduction annuelle de la croissance du PIB dans les années à venir. Les Seychelles sont suivies de l’Île Maurice (52ème mondiale avec 0,63), l’Algérie (93ème mondial avec 0,52), du Kenya (94ème mondial avec 0,52), la Tunisie (96ème mondial avec 0,51) et du Maroc (98ème mondial avec 0,50). Quant autres grands du Continent, ils n’ont pas de meilleurs indices et sont perdus au fond du classement. C’est l’exemple de l’Egypte (104ème mondial avec 0,49), l’Afrique du sud (126ème mondial avec 0,41) ou du Nigeria (152ème mondial avec 0,34).

Résumé 

Il faut le reconnaître en Algérie beaucoup d’efforts ont été faits dans l’éducation en termes d’investissement mais la baisse alarmante du niveau ayant misé sur la quantité et non la qualité, tant de l’école que des universités, une inadaptation de la formation professionnelle aux nouvelles mutations, une importante déperdition du primaire au secondaire, puis du secondaire aux universités, excepté pour environ 20% ( dont une partie s’expatrie –fuite des cerveaux ). C’est le constat en fonction de mon expérience en tant que professeur des universités de 1974 à 2018. Et c’est dans ce cadre qu’il faut prêter une attention mondiale particulière aux indices du développement humain du PNUD et de la banque qui constituent une percée importante dans le domaine de l’utilisation d’indicateurs plus crédible que le produit intérieur brut (PIB). Mais selon de nombreux experts internationaux ces indicateurs comportent des lacunes importantes dont principalement : le choix et la pondération des indicateurs retenus ; la qualité et la fiabilité des données servant à les calculer qui sont très variables d’un pays à l’autre ;l’utilisation des moyennes, sans tenir compte des inégalités tant socio professionnelles que spatiales, voilant donc la concentration du revenu national au profit d’une minorité rentière ; le niveau tant de la scolarisation que de la santé, varient considérablement selon les pays et enfin certains indicateurs sociaux sont difficilement quantifiables faussant les comparaisons d’un pays à l’autre. Aussi, l’analyse qualitative doit suppléer nécessairement à la déficience quantitative. Il est par ailleurs souhaitable tant pour l’indice du PNUD que celui de la banque mondiale , de compléter cet indice par de nouveaux indicateurs qui prennent en compte la participation, le genre, la jouissance des droits de l’homme, les libertés publiques, l’intégration sociale la durabilité environnementale et pour les pays du tiers monde le poids de la sphère informelle, tout cela supposant un appareil statistique performant et adapté aux situations sociales. En bref , il devrait inclure les normes de la bonne gouvernance dont notamment les indices de corruption et de transparence dans la gestion de la Cité renvoyant d’ailleurs à déclaration officielle le 12 octobre 2018 de l’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique Mr John Desrocher, qui ne fait que traduire d’ailleurs les préoccupations des investisseurs tant nationaux qu’étrangers pour qui en Algérie « attirer d’autres investissements nécessitera plus de transparence, plus de prévisibilité et un meilleur accès aux marchés ».

Auteur
Dr Abderahmane Mebtoul

 




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Aïcha Kassoul lauréate du Prix « Escale littéraire » 2018

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Distinction

Aïcha Kassoul lauréate du Prix « Escale littéraire » 2018

L’écrivaine algérienne Aïcha Kassoul a remporté jeudi à Alger pour son roman « La Colombe de Kant » le Prix « Escale littéraire », une distinction décernée à des auteurs algériens édités en Algérie.

La lauréate qui concourait parmi cinq auteurs francophones finalistes à la 5eme édition de ce prix qui a mis en lice des romans édités en Algérie entre juillet 2017 et juillet 2018, a reçu lors d’une cérémonie à l’hôtel Sofitel à Alger une distinction d’une valeur de 300.000 DA.

Décerné en l’absence de la lauréate- représentée par son éditeur- la  distinction offre également à Aïcha Kassoul le visa de participer au « Maghreb des livres », une rencontre littéraire annuelle organisée à Paris par l’association française « Coup de soleil » partenaire du Prix. « Pôv’ cheveux » de Lynda Chouiten , « Le Soleil n’était pas obligé » de Saâd Khiari, « Le Temps de mourir  » de Saïd Oussad et « Promesse de bandit » de Ahmed Gasmia étaient , entre autres romans, en lice.

Parue en 2017 aux éditions Casbah, « La Colombe de Kant » est une fiction à travers laquelle la romancière porte un regard sur l’histoire de l’Algérie indépendante.

Le jury, composé d’écrivains et de journalistes algériens et français, a également distingué du Prix honorifique « Coup de cœur » les romans « 1994  » (2018, éd. Barzakh) d’Adlène Meddi et « Le Soleil n’était pas obligé » (2017 éd. Hibr) de Saad Khiari.

Organisé depuis 2013, « Escale littéraire » met en lumière les œuvres littéraires de langue française d’auteurs algériens éditées en Algérie.

Depuis sa création en 2013 par la chaîne hôtelière française Sofitel, « Escale littéraire » a consacré, successivement, « Le Remonteur d’horloge » de Habib Ayoub, « Meursault, contre-enquête » de Kamel Daoud, « Le châle de Zeineb » de Leïla Hamoutène et Mohamed Sari pour son dernier roman « Pluies d’or », paru en 2016.

Auteur
APS

 




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Pourquoi la France préfère Bouteflika même s’il est « branché » (I)

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DECRYPTAGE

Pourquoi la France préfère Bouteflika même s’il est « branché » (I)

La bonne volonté du Président Emmanuel Macron de conduire cette fois-ci l’ancienne puissance coloniale à observer une neutralité dans les échéances électorales 2019 ne suffit pas car la relation entre les deux pays est beaucoup plus compliquée que de l’insérer comme il l’entend dans un modèle politique qui obéit aux règles des relations internationales d’usage.

Bien que cela a créé une vive polémique dans les milieux d’extrême droite lors de son annonce, l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, avait déclaré début février 2015 que « le nombre de Français ayant un lien direct avec l’Algérie avoisine les sept millions »  Toute la question reste de circonscrire avec précision qui sont vraiment les musulmans de France ?

L’Institut Montaigne a tenté d’apporter la même année une réponse sur la base d’un sondage commandé à l’Institut français d’opinion publique (IFOP). Cet organisme étatique a interrogé 15 459 personnes de 15 ans et plus, représentatives de la population française pour son sondage, dont 874 qui se disent de confession musulmane. Cela représente environ 5,6 % des répondants. Si l’on applique ce ratio à l’ensemble de la population française, on arrive donc à une estimation de 3 millions de musulmans sur la base de cette étude.

Les chiffres officiels repris en 2018 confirment le chiffre de 7 millions soit près de 11% des 67,2 millions de Français avec un taux de natalité de 0,3%.

Sur les 233 000 qui viennent chaque année, plus de la moitié sont issus de l’émigration. Il se trouve justement que l’approche utilisée par l’IFOP  n’a pas été du goût d’internautes et de sites d’extrême droite, qui l’ont accusée de largement sous-estimer le nombre de musulmans en France. Avec des arguments complètement erronés. Depuis cette date, les spéculations sur le sujet vont bon train. L’Algérie par exemple, si l’on croit l’Institut national français des études démographiques (Ined), figurerait parmi les 15 pays qui fournissent le plus de migrants au monde.

Pour l’Aida (Association internationale de la diaspora algérienne) basée à Londres, les Algériens ou personnes d’origine algérienne vivant à l’étranger en 2018, seraient au nombre de 7 millions d’individus, voire plus. Rien qu’en France, ils seraient plus de 5 millions ! En Amérique du Nord, ils se situeraient entre 120 000 et 140 000 (110 000 au Canada, 30 000 aux USA et 2000 au Mexique).

Dans les pays arabes, ils seraient quelques milliers et en Afrique plusieurs centaines. Si l’on croit les statistiques du ministère de l’Intérieur français, repris par les réseaux sociaux, entre 1998 et 2017, plus de 400 000 Algériens ont obtenu la nationalité française et 70 000 sont actuellement en instruction.

Selon le campus France, 30.521 étudiants algériens sont actuellement inscrits dans des établissements français d’enseignement supérieur. Ils étaient 26.116 au cours de l’année universitaire précédente. Ce campus précise que les Algériens représentent ainsi la 2e communauté d’étudiants étrangers en France après les Marocains (39.855 étudiants).Fatima Besnaci, historienne et petite fille de harki, a déclaré avoir pris connaissance des milliers de dossiers des fils de harkis, résidents actuellement en Algérie demandant la naturalisation française.

En mai dernier, Emmanuel Macron a embrassé une femme vêtue d’un bonnet phrygien portant l’inscription harki,au Champs-Elysées à Paris. Il a promis à cette communauté que son quinquennat va prendre à cœur ce problème et que devrait dévoiler une série d’annonce d’ici au 25 septembre et cela a été effectivement fait. Cette communauté a déjà bénéficié d’une aide de 40 millions d’euros et s’attend au plus important qui est le dossier de libre-circulation entre la France et l’Algérie qui se trouve actuellement entre les mains du président Bouteflika selon l’actuel secrétaire général du Front de la libération nationale, Djamel Ould Abbès. Toute cette communauté dont le nombre croît d’année en année constitue un lobby contre lequel aucune approche politique ne sera que vaine si elle l’ignorait dans son équation, ce que le jeune président ne veut pas comprendre et s’entête dans sa rationalité politique.  

Maintenant comment s’applique cette préférence à l’homme Bouteflika ? Pourquoi les récentes turbulences politiques et surtout économiques ne sont qu’un orage d’été d’une relation tumultueuse qui a ses hauts et ses bas depuis les accords d’Evian ? (A suivre)

Auteur
Rabah Reghis

 




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Abdelaziz, une énigme linguistique

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DIGRESSION

Abdelaziz, une énigme linguistique

Nous avions connu la psychiatrie lourde avec Boumediene, de celles qui forgent les terribles regards fixes et profonds appelant à la soumission et à la terreur. Les jeunes générations ont connu un virtuose mondial du burlesque, Ould Abbès, en équilibre mental explosif de tout instant. Mais j’ai un faible pour notre phénomène national, immortel et énigme de la linguistique, notre Abdelaziz, qui va nous quitter et nous manquer.

Vous ne savez jamais ce que votre cerveau peut vous envoyer comme pensée à des moments où vous vous attendez le moins. Cette semaine, j’ai rendu visite à mes étudiants en première année de licence d’arts appliqués dans un atelier de typographie.

Et, par dessus l’épaule d’une étudiante, je regarde l’écran où était simultanément projetées une série  de lettres de l’alphabet (sous leur forme artistique) et une petite vidéo visionnant des lèvres qui reproduisaient les différents sons possibles d’une même lettre. Dans une école supérieure d’art, rien ne me surprend depuis huit ans, l’insolite fait partie de notre quotidien, en dehors de ma classe où l’enseignement en droit est plus conventionnel comme il le serait en langue ou en français.

Il s’agissait là d’un projet de fin de semestre dans lequel l’étudiante présentera une thématique sur les prononciations des lettres à travers l’histoire de France en les associant avec la représentation typographique des époques concernées. C’est qu’ils sont intelligents, mes étudiants !

Mais voilà qu’au moment même où j’allais continuer ma visite vers d’autres postes de travail qu’apparaît la lettre « r ». Et pendant que les lèvres prononçaient les différentes phonies de la lettre, un souvenir absolument inattendu vint à ma mémoire.

Il faut comprendre qu’Abdelaziz, notre mesure du temps, notre étalon de l’avancée en âge de notre vie, m’avait fasciné lors du début de notre existence commune, dès notre prise de conscience intriguée de ces petits bonhommes de la télévision, quotidiens.

Abdelaziz avait une particularité, il roulait les « r » à en faire trembler la moustache et les murs. Déjà, à cette époque, je m’étais posé toutes les questions sur ce phénomène mais aucune ne parvenait à avoir une réponse certaine. Examinons celles qui me restent en mémoire.

La première fut exclue immédiatement car j’avais un professeur originaire des Pyrénées, montagnard et brave, qui roulait les r au point de les avoir encore présents à l’oreille près de cinquante ans plus tard. Non, Abdelaziz n’est pas des Pyrénées, explication à écarter. Pas plus qu’il n’était Gascon où de Bourgogne, ce que notre instruction grandissante nous apprendra dans la filmographie où les metteurs en scène privilégiaient les accents régionaux et ne les écartaient pas pour les grands rôles comme ce fut le cas plus tard.

Puis, la seconde piste fut de penser que le « r » roulé était peut-être une caractéristique régionale algérienne que nous ne connaissions pas à Oran. Encore une fois une piste à écarter, ma famille paternelle est de Tlemcen, comme Abdelaziz, et je ne me souviens pas qu’il y ait eu une seule personne dans celle-ci roulant les « r » de cette façon.

Dans la poursuite de cette quête de vérité, à un moment plus présent puisque le soir même de cette visite de l’atelier de typographie, je me suis précipité sur Internet pour en apprendre un peu plus sur le roulement du « r » à travers l’histoire. Et là, mes chers lecteurs, c’est fascinant ce que l’histoire linguistique vous apprend.

Je n’oserai reproduire toute la science du « r » à travers l’histoire que j’ai découvert car j’ai crainte qu’un linguiste qui lirait mon article soit épouvanté de ma mauvaise compréhension. Cependant, j’en ai retenu deux points que je peux mentionner sans risque. Du temps de la langue latine, le « r » était très roulé par l’intermédiaire de la pointe de la langue (upex) rapprochée des alvéoles supérieures, d’où le nom de « r apical ». Et c’est à partir du XVIIe siècle que le basculement s’est produit au profit du « r uvulaire », celui qui permettait de ne pas prononcer « jusqu’à écorcher les oreilles » disait-on dans la cour royale.

Ai-je enfin trouvé la réponse de l’énigme nationale ? Bouteflika est éternel, il ne pouvait se modifier. Puis, Abdelaziz est certainement latiniste. On lui avait attribué tellement de vertus intellectuelles, je l’ai tant écrit dans mes articles pour rappeler à quel point le niveau était abyssal en ces périodes fastes de la dictature militaire.

Tout cela est passionnant mais je dois vous avouer que je me suis laissé aller à un mensonge. Un professeur essaie toujours d’enrober son analyse, autant qu’il le peut, de justificatifs objectivement attestés par la connaissance et la certitude documentaire. Mais en fait, la raison de ce tremblement de terre vocal du « r », nous l’avions identifié depuis la petite enfance, auprès des instituteurs français, dès la seconde moitié des années cinquante pour ce qui me concerne, dans la toute petite école.

Ces instituteurs, contrairement au cinéma, faisaient la chasse aux accents jugés incompatibles avec le bon apprentissage du français et de l’évolution de la lecture, base de la formation intellectuelle à venir. Et l’un de leur cauchemar était le roulement du « r » de ceux qui n’avaient pu côtoyer un environnement purement francophone dès leur naissance.

Je vois et j’entends encore ces pauvres enseignants répéter et répéter sans fin qu’il ne fallait pas prononcer le « r » en un roulement mais en une sonorité plus actuelle. Et bien plus tard, alors adolescents, nous nous remémorions ces épisodes, en présence d’un camarade qui roulait les « r »,   en transformant malicieusement le vocabulaire de nos anciens instituteurs de la manière suivante : « Non, pas Bourrrrrricot mais bourricot, pas abrrrrrruti mais abruti ! ».

Oui, il n’y avait que les réfractaires à la langue qui n’y arrivaient pas, Abdelaziz devait être de ceux qui faisaient arracher les cheveux aux instituteurs jusqu’à l’abandon. Le cas était irrémédiablement impossible à traiter, nous le saurons plus tard.

Franchement, il va me manquer ce roulement du « r » d’Abdelaziz, terrrrrriblement !

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




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Mouwatana appelle à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale

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Présidentielle

Mouwatana appelle à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale

Mouwatana a rendu publique la résolution politique suivante

« L’Algérie vit une crise politique majeure. Le régime politique imposé aux Algériens est à bout de souffle et la rupture entre gouvernants et citoyens est définitivement consommée.

Ce régime fondé sur la force, l’appropriation des moyens de la nation par des groupes à des fins privatives, la corruption systématisée et programmée et la spoliation des biens matériels et moraux des Algériens par une caste devenue étrangère à son propre pays, ne peut en aucun cas offrir de nouvelles perspectives pour le pays.

L’Algérie aura à négocier, par la force des choses et dans un proche avenir, un nouveau système politique qui prenne en compte les aspirations et les besoins fondamentaux, matériels et moraux des citoyens. Une bonne gouvernance étant, par ailleurs, tributaire d’une classe politique compétente et intègre.

Les élections présidentielles de 2019 peuvent être une opportunité pour un changement de régime sans violence et sans déstabilisation pour le pays.

Le 5ème mandat pour l’actuel Président, illégal du point de vue constitutionnel et immoral au vu de l’état de santé de l’intéressé, ne peut que prolonger et complexifier la crise et n’être en aucun cas sa résolution. Le bilan pathétique des quatre mandats et le désastre général de l’état des lieux sont loin de plaider en faveur d’une quelconque continuité.

Il n’y a aucune autre solution viable et raisonnable en dehors du départ de l’actuel Président et des hommes dont il s’est entouré avec lesquels il a édifié son régime.

Le Président Bouteflika a déjà presque réussi son pari : celui de rester jusqu’à la fin de ses jours sur le trône même si en contrepartie l’Algérie devait être sacrifiée. Y a-t-il plus grande trahison pour son pays ?

Du point de vue de la Nation, l’interminable règne de cet homme aura été extrêmement couteux tant au plan de la gouvernance – erratique, médiocre et inefficace- mais plus encore au plan moral, la vertu ayant été remplacée par le vice comme principe de fonctionnement de l’Etat !

Le changement est donc non seulement nécessaire mais aussi inéluctable. Nous le souhaitons et nous le voulons au moindre coût possible.

Le meilleur scénario à espérer pour l’avenir est que toutes les parties qui ont un rôle dans la vie politique du pays acceptent une évolution notable, dès l’élection présidentielle de 2019.

Malheureusement, telle ne semble pas être la voie choisie.

Pour le moment, seul le peuple est dans un état d’esprit de refus de la mascarade du 5ème mandat. La pression de la situation économique et sociale est telle, qu’un refus du peuple s’exprimant dans la rue n’est plus une vue de l’esprit, avec les conséquences que l’on peut imaginer.

Au vu de ces éléments, Mouwatana fait les propositions suivantes pour sortir le pays de cette impasse historique et l’engager sur la voie de l’édification de l’Etat de droit :

  1. Renoncement au 5ème mandat où à son prolongement, ou même à une succession de pure forme.

  2. Election présidentielle ouverte, avec des garanties politiques négociées, permettant l’émergence d’une personnalité proposant la refonte des institutions d’Etat.

  3. Sous l’égide du Président élu, mise en place d’un gouvernement d’union nationale pour gérer le quotidien et préparer les conditions idoines pour une véritable relance socio-économique.

  4. Mise en place d’un processus constituant avec l’ensemble des partenaires politiques et de la société civile pour aboutir à une Constitution répondant aux attentes du pays (une Constitution modèle sera proposée par Mouwatana). Cette Constitution devrait valider un régime semi-présidentiel plus équilibré, avec un gouvernement responsable face aux élus du peuple, un pouvoir judiciaire indépendant de l’exécutif et des contre-pouvoirs sérieux, avec une cour constitutionnelle indépendante. Elle devra être approuvée par le peuple lors d’un référendum.

  5. Les lois touchant aux libertés publiques, aux médias, aux partis politiques, aux élections etc… devront être amendées en fonction des nouvelles données.

  6. Les nouvelles institutions devront être élues sous l’égide d’une commission électorale indépendante de l’exécutif et ayant la haute main sur l’ensemble du processus.

  7. La fin du mandat présidentiel laissera place à une véritable compétition politique concernant cette fois-ci les programmes et les visions politiques.

Auteur
Mouwatana

 




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