24 novembre 2024
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Lourde amende et prison pour Obiang, fils du dictateur de la Guinée Equatoriale

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« Biens mal acquis » en France

Lourde amende et prison pour Obiang, fils du dictateur de la Guinée Equatoriale

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi le fils aîné du président de Guinée équatoriale à des peines de prison et d‘amende avec sursis mais mis en cause la Banque de France et la Société générale, au terme du premier procès des “biens mal acquis” par des dirigeants africains.

Teodorin Obiang, 48 ans, vice-président de Guinée équatoriale jugé en son absence pour blanchiment d‘abus de biens sociaux, abus de confiance, corruption et détournement de fonds publics, a été condamné à trois ans de prison avec sursis.

Le tribunal lui a aussi infligé une amende de 30 millions d‘euros avec sursis et a ordonné la confiscation de ses biens saisis en France, soit plus de 100 millions d‘euros, dont un vaste ensemble immobilier luxueux avenue Foch, à Paris.

Ce verdict pourrait faire jurisprudence pour les autres procès qui s‘annoncent dans le cadre des dossiers des “biens mal acquis”, notamment pour les familles d‘Ali Bongo (Gabon) et de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville).

La justice française évalue les sommes “blanchies” en France entre 1997 et 2011 par Teodorin Obiang, à plus de 150 millions d‘euros, produit présumé de la corruption, de détournements de fonds publics et d‘autres délits commis en Guinée équatoriale.

Le ministère public avait requis le 7 juillet des peines de prison et d‘amende fermes. La présidente du tribunal a justifié le sursis par le fait que Teodorin Obiang a pu longtemps penser bénéficier d‘une forme d‘impunité en France.

Bénédicte de Perthuis a notamment dit tenir compte de la “complaisance” de la Société générale, “qui a permis à tout le moins par son absence de réaction la poursuite de l‘infraction”.

“L‘attitude de la Société générale, comme celle de la Banque de France, pendant de nombreuses années, a pu laisser penser (à Teodorin Obiang) qu‘il existait en France une forme de tolérance à l’égard de ces pratiques”, a-t-elle expliqué.

Elle a rappelé que la Société générale de banque de Guinée équatoriale (SGBGE), filiale à 42% de la Société générale, avait joué un “rôle essentiel” dans le transfert de fonds à l’étranger au profit de Teodorin Obiang.

Bénédicte de Perthuis a cité une note interne de 2005 du responsable de la lutte anti-blanchiment de la Société générale, selon qui la SGBGE était en fait une “banque de l‘Etat Obiang”, et qui se plaint de l‘absence de contrôle ou d‘audit.

Elle a cité d‘autres notes internes démontrant que la direction de la Société générale était parfaitement au courant du rôle de sa filiale dans le détournement de fonds publics par Teodorin Obiang, sans que les conséquences en aient été tirées.

Selon Bénédicte de Perthuis, la Banque de France a aussi vu transiter de tels fonds “sans qu‘aucune alerte ne soit déclenchée” et a ainsi joué entre 2005 et 2011 un “rôle déterminant” dans les acquisitions de Teodorin Obiang.

Le tribunal a estimé pour toutes ces raisons que la peine principale devait être “essentiellement un avertissement destiné tant à la personne condamnée” qu‘aux autres protagonistes susceptibles d’être impliqués dans le blanchiment.

“Malgré la gravité des faits, une peine d‘emprisonnement ferme n‘apparaît dans ce contexte ni nécessaire ni adaptée”, a dit la présidente. “Il ne paraît pas non plus justifié (…) qu‘une amende ferme destinée à être recouvrée par le Trésor public français soit prononcée.”

Les parties civiles ont salué un verdict “historique”.

“Maintenant on sait qu‘un chef d‘Etat ou un fils de chef d‘Etat peut être condamné”, a déclaré à Reuters Jean-Pierre Spitzer, avocat d‘un collectif d‘opposants équato-guinéens.

“En plus il y a deux grands signaux : l‘Etat français ne peut plus être un sanctuaire et le système bancaire est appelé à faire très très attention dans le futur”, a-t-il ajouté.

William Bourdon, avocat de l‘ONG Transparency international France (TIF), a fait valoir que les sursis ne devaient pas être compris comme une “faiblesse” ou une marque de “générosité” de la part du tribunal, dont il a au contraire salué le “courage”.

“Il a dit que ces infractions de blanchiment n‘ont pu prospérer qu‘en raison d‘une triple tolérance de la Société générale, de la Banque de France, des autorités françaises.”

D‘AUTRES PROCÈS À VENIR

Les avocats de Teodorin Obiang ont en revanche dénoncé un jugement “militant” et annoncé qu‘ils allaient examiner toutes les voies de recours possible.

“La décision rendue va à l‘encontre des engagements internationaux de la France”, a ainsi déclaré Emmanuel Marsigny, pour qui le tribunal “est allé au-delà de son rôle” en reprenant “sans aucun discernement” l‘argumentation des parties civiles.

Son collègue équato-guinéen Sergio Abeso Tomo a pour sa part dénoncé un “non-sens extraordinaire” : “On n‘a pas de peine de prison, pas d‘amende pour notre client mais on confisque un immeuble qui appartient à l‘Etat et qui abrite une ambassade.”

Si la condamnation est confirmée, il restera à mener la bataille de la restitution des sommes détournées à la population équato-guinéenne, ce qui suppose notamment une évolution de la législation française, a estimé le tribunal.

“Il apparaît désormais moralement injustifié pour l‘Etat prononçant la confiscation de bénéficier de celle-ci sans égard aux conséquences de l‘infraction”, a dit Bénédicte de Perthuis.

Au-delà du cas équato-guinéen, l‘enquête sur les “biens mal acquis” vise notamment les dirigeants gabonais et congolais.

La fille, le gendre et un neveu du président congolais, Julienne Sassou-Nguesso, Guy Johnson et Wilfrid Nguesso, ont été mis en examen pour blanchiment de fonds publics.

Les juges chargés du volet gabonais ont pour leur part achevé son instruction et le parquet national financier devrait rendre prochainement son réquisitoire définitif.

 

Auteur
Reuters

 




Saddek Hadjerès, l’autre façon de raconter le 1er Novembre

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Novembre ou ce qui nous reste

Saddek Hadjerès, l’autre façon de raconter le 1er Novembre

Il y avait motif, cette semaine, pour une nouvelle polémique creuse. En adressant à la presse algérienne une lettre dont l’affectation même de cordialité trahissait un paternalisme tyrannique, le chef de l’État nous conviait à une nouvelle controverse sans intérêt, une de celles qui ont remplacé la réflexion et qui, dans notre monde sans génie et sans mémoire, font office de débat. Du reste, il faut rendre à notre époque cette justice qu’elle supporte mieux les mauvaises polémiques que les profondes pensées.

L’attitude d’un libre penseur, qui, sans préoccupation polémique, se propose d’échanger sur les attentes du siècle et les épreuves qui s’annoncent, est sans doute ce qu’il y a de plus étranger à notre goût algérien. Nous n’avons que peu de penchant pour les opinions étalées à l’abri des altercations partisanes. Ce sont pourtant ces esprits sereins et passionnés par la seule recherche du vrai ou, tout au moins, de ce qui s’en rapproche, qui nous indiqueront, le moment venu, sur les murs où nous tâtonnons, des fenêtres qui pourraient s’ouvrir.

Sadek Hadjerès est l’un d’eux, un de ces cerveaux bien algériens qui explorent pour nous, au stéthoscope, le passé, le présent et l’avenir, le passé pour savoir d’où l’on vient, le présent pour comprendre ce qui nous arrive, l’avenir pour tenter de deviner où l’on va. Au stéthoscope puisque, pour notre bonheur, en plus d’être un militant de la première heure et un pratiquant chevronné de la politique l’Homme, est chercheur médical et applique à ses investigations l’ardente insatisfaction du scientifique.

Hadjerès est un survivant de l’obscur. Il a marché de nuit et connaît donc mieux que quiconque la valeur de la lumière. Son chemin fut celui des proscrits : toujours obligé de partir pour ne pas se pervertir. Partir du Parti du peuple algérien (PPA) dès l’âge de seize ans, pour cause crise berbériste ; partir du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS) dont il était le premier secrétaire…

Aussi, plutôt que d’épiloguer sans panache sur la lettre du président à la presse, nouvelle fourberie de dirigeants assez cyniques pour se réclamer de valeurs qu’ils sont les premiers à combattre ou à mépriser, profitons de ce que cet intellectuel de l’ombre soit, pour une fois, et fort humblement, sous l’éclairage de l’actualité, pour en voler quelques précieuses pépites.

Sadek Hadjerès nous propose un livre-bilan, « Quand une nation s’éveille », un ouvrage historique et géopolitique que son éditeur, Boussad Ouadi, n’hésite pas à qualifier d’ »événement de la rentrée littéraire à l’occasion du Salon du livre d’Alger de 2014″. Si je m’autorise à parler d’un livre que je n’ai pas encore lu, c’est parce que je fais confiance à Boussad, paroissien du livre sans Église, une espèce d’abbé qui se fout des clergés et qui s’entête à vouloir offrir des lecteurs à ceux qui ont quelque chose à leur dire et des livres à ceux qui ont besoin de les lire. Et cela tombe plutôt bien.

En ce 60e anniversaire de l’insurrection nationale du Premier novembre, il nous offre de lire l’ouvrage d’un homme dont l’exigence de vérité (au sens de la connaissance) est autrement plus sérieuse que celle qui s’exhibe aujourd’hui, avec une sorte d’impudence, dans certaines œuvres et dans bien des journaux. Hadjerès a de récurrentes obsessions : expliquer nos impasses, soixante ans après l’insurrection, par la dénaturation du Mouvement national, rattacher ce dernier à l’Histoire universelle, nettoyer l’histoire du Mouvement national de ses mensonges de ces omissions…

Ce livre ne sera pas du goût des fabulateurs, prébendiers de l’histoire et autres nouveaux muftis de la vérité historique, ceux que Hadjerès qualifie de « famille dynastique révolutionnaire agrippée à une généalogie trafiquée » et qui agissent « comme si le 1er novembre 54 avait jailli du néant. » Tant pis : il trouvera un public parmi ceux qui, chez nous, sont de plus en plus nombreux à refuser les mystifications du siècle. Nous vivons l’époque des « remises en question » Á tous les esprits qui désirent savoir d’où ils viennent pour situer où ils vont, de transfigurer l’expérience de la Nation au lieu de s’y complaire.

Dans la postface qu’elle a rédigée pour ce livre, l’historienne Malika Rahal observe ceci : « L’ouvrage de Sadek Hadjerès est à la croisée de deux temporalités : celle d’une pensée en mouvement, texte vivant d’une analyse encore en cours et une temporalité plus fixe de la trace écrite. Ces ‘’mémoires’’ sont fixées pour être lues et utilisées comme référence pour l’écriture de l’histoire. Les débats autour du texte vivant porteront sur des sujets d’une importance capitale dans le présent de l’Algérie ».

Rien de plus clair : on pourra peut-être incarcérer ces nouveaux esprits ; les bâillonner aussi. Mais on ne les dupera plus. La confiscation de l’Histoire qui s’appuyait sur le mensonge, ne s’appuie, soixante ans après l’insurrection, désormais sur rien. Des tréfonds de la terre trahie, sort cette imploration aux cieux : pourquoi ta guerre, père, n’a pas apporté ma délivrance ?

Le 24 octobre 2014

 

 

Auteur
Mohamed Benchicou

 




Les jeunes cinéastes algériens au festival Cinemed de Saint Etienne

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7e Art

Les jeunes cinéastes algériens au festival Cinemed de Saint Etienne

 Plus de 15 ans après la décennie de plomb en Algérie, une poignée de réalisateurs tente de faire renaître le cinéma algérien, une nouvelle garde qui est au coeur du festival de cinéma méditerranéen (Cinemed) de Montpellier, dans le sud de la France.

Depuis 2010, analyse Christophe Leparc, directeur de Cinemed, est arrivée une « génération spontanée » de réalisateurs algériens, désormais trentenaires ou quadragénaires, qui voulaient « sortir la tête de l’eau par le biais du cinéma », tels Karim Moussaoui et Hassen Ferhani, qui ont co-animé l’unique ciné-club d’Alger.

« Il y a une dynamique mais je ne sais pas si l’on peut parler de renouveau », a avancé prudemment mercredi Moussaoui lors d’une table ronde sur la « jeune garde du cinéma algérien », placée au coeur de Cinemed 2017 prévu du 20 au 28 octobre.

Pour ces réalisateurs qui ont connu les années de guerre civile, le cinéma est un moyen de « sortir du refoulement » et de « se regarder en face », en posant la question fondamentale: « comment trouver sa place au sein d’une société qui a été violentée », a expliqué la réalisatrice et journaliste Amel Blidi.

« En Algérie, on ne fait pas de film gratuitement, il y a une urgence absolue », renchérit l’acteur et réalisateur Lyes Salem.

« Le rapport au cinéma a changé depuis les années 1990 » en Algérie, assure-t-il, parlant de « l’arrivée de considérations morales voire bigotes ». « La première chose contre laquelle je dois me battre, c’est une auto-censure qui m’a été rentrée dans la tête », avoue-t-il.

Le réalisateur franco-algérien Damien Ounouri fait sienne l’expression « faire des films en mode guérilla », empruntée au maître Merzak Allouache, 73 ans, qui en 1976 révolutionna le cinéma algérien en sortant du registre de la glorification de la lutte d’indépendance contre le pouvoir colonial français.

Déployant des identités artistiques singulières, la « jeune garde » puise inlassablement, sur les pas d’Allouache, dans le quotidien plein d’obstacles, de désillusions, de débrouille, d’une population en quête de travail, d’amour, d’avenir…

« J’ai toujours eu envie que ce tempérament algérien, cette façon d’aimer, de rire, de souffrir soient reconnus par le monde », admet Lyes Salem, qui vit en France mais dont « les sources d’inspiration restent en Algérie ».

– ‘Faire soi-même’ –
A travers son premier long métrage, « En attendant les hirondelles », Karim Moussaoui dit pour sa part vouloir inciter les Algériens à « prendre leur destin en main ». Ses personnages, placés devant des cas de conscience complexes, « en ont marre d’attendre que les choses changent » en Algérie.

Comme d’autres collègues, il admet pudiquement les difficultés rencontrées pour faire du cinéma dans son pays et notamment la distribution qu’il faut « faire soi-même ».

Pour la production, ces cinéastes ayant souvent un pied de chaque côté de la Méditerranée et une binationalité, à l’image de Sofia Djama, font fréquemment appel à des financements français ou européens.

Mais certains, comme Damien Ounouri, expriment la volonté de « s’en affranchir », notamment pour éviter de se voir imposer des « modes », comme des projets en rapport avec les « printemps arabes ».

A l’indépendance, en 1962, on comptait plus de 400 salles de cinéma en Algérie et l’industrie cinématographique était très largement financée par des fonds publics.

Mais dans les années 1980, ce pays riche en pétrole a vu « disparaître petit à petit ses salles de cinéma, son industrie, et ses talents » sous les effets conjugués de « l’instabilité politique » et d’une « économie défaillante », rappelle Christophe Leparc.

Ce déclin s’accentue pendant les sombres années 1990 qui engendrent le départ en exil de professionnels du cinéma et de nouvelles fermetures de salles, que certains n’hésitent pas à dépeindre comme des « lieux de débauche ».

Aujourd’hui, il ne reste qu’une centaine de cinémas autonomes dans le pays dont 10 dans la capitale, selon le constat dressé à Cinemed.

Pourtant, souligne l’actrice, scénariste et productrice Adila Bendimerad, il y a en Algérie « une faim » de culture et « d’espaces de débats ». « Les autorités algériennes, dit-elle, « doivent en prendre conscience ».

Auteur
AFP

 




Verra-t-on sa reconstruction ou son démantèlement définitif ?

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Union du Maghreb (UM)

Verra-t-on sa reconstruction ou son démantèlement définitif ?

L’actualité diplomatique a été riche en rebondissements ces derniers jours. Devant cette situation délicate, la turbulence s’amplifie et les deux principales puissances démographiques de l’UMA répliquent dans la confusion. L’UMA sera-t-elle capable de maintenir ses principes fondateurs ? Les statuts qui régissent l’UMA depuis 27 ans ne sont pas adaptés aux mutations internationales en cours. La réforme des structures et la révision du texte fondateur de l’UMA doivent être débattues, afin de relever les enjeux régionaux et internationaux qui se posent, notamment le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Comment redonner du sens au projet maghrébin ?

Comment restituer à l’Afrique du Nord son histoire, sa géographie et une aspiration ? Car il y a un paradoxe : jamais dans leur histoire, les peuples de cette sous-région n’auront observé une telle contiguïté et jamais dans son histoire, l’UMA n’aura été aussi près d’une décomposition. La cause de ce paradoxe réside dans l’obstination d’enlever la légitimité aux organisations politiques sur les territoires de l’UMA, à l’instar de l’Etat-Nation, en ne suggérant comme ersatz qu’une architecture maghrébine superficielle, où les régimes politiques tentent de mettre en retrait les peuples, alors même que d’une certaine manière, les peuples d’Afrique du Nord sont en avance sur leurs dirigeants. Selon les analystes politiques, l’interrogation sur la position singulière du Maghreb s’impose d’elle-même : les affaires maghrébines sont-elles encore des affaires étrangères ou sont-elles, dans une large mesure, des affaires intérieures, tant les rapports entre les peuples des Etats membres sont devenus importants ?

La position de l’Algérie, avec ses frontières terrestres, est si importante qu’elle détermine le développement et la sécurité de tout son voisinage. En effet, c’est le seul pays de l’UMA qui a des frontières avec tous ses Etats membres. C’est en ce sens que l’Union européenne (UE) plaide pour un programme de partenariat avec l’UMA : la dernière résolution de l’année 2016 du Parlement européen intitulée ‘’ Mise en œuvre de la politique étrangère et de sécurité commune (article 36 traité UE)’’ adoptée, le 14 décembre 2016,mentionne notamment que « la résilience de notre voisinage serait plus forte si celui-ci s’organisait dans le cadre d’une coopération régionale permettant d’apporter des réponses communes aux défis, entre autres, de la migration, du terrorisme et du développement ». En outre, l’UE ‘’invite dès lors l’Union à travailler avec ses voisins du Maghreb pour la relance et le développement de l’Union du Maghreb ».

Les pays de l’UMA vont-ils une fois encore rater le rendez-vous avec le Sommet Union européenne -Afrique, prévu fin novembre 2017 à Abidjan (Côte d’Ivoire) ? La République arabe Sahraouie Démocratique sera-t-elle finalement invitée ? De plus, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a décidé de tenir sa 52ème session ordinaire à Lomé, au Togo, en décembre 2017 ; session à laquelle elle a invité le roi du Maroc, leurs homologues tunisien et mauritanien.

Selon la CEDEAO, la Mauritanie, ancien Etat membre va présenter une requête de réadmission, alors qu’elle a accordé le statut d’observateur à la Tunisie. Devant ces perspectives diplomatiques qui se dessinent, l’Algérie a-t-elle encore un avenir au sein de l’UMA ?

Auteur
Benteboula Mohamed-Salah, géographe

 




Et si nos associations s’engageaient pour réformer ?

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Algérie

Et si nos associations s’engageaient pour réformer ?

Et qui oserait encore affirmer que les associations culturelles, éducatives ou caritatives n’ont aucun intérêt pour la santé des nations ? En mai 2009, par exemple, une association de quartier londonienne aurait décidé de donner, sans aucune contrepartie, la modique somme de 3.000 livres (environ 3.500 euros), à 13 sans-abri de quelques banlieues de la capitale britannique et je vous laisse imaginer la suite.

Si cette expérience-là n’a pas suscité au départ trop d’engouement de la part des autorités qui assimilent l’opération à de l’assistanat, il n’en reste pas moins qu’un an et demi après, toutes les personnes concernées en ont tiré le plus grand bénéfice et pu avancer. Ils avaient fait tous, pour la première fois, des pas déterminants vers la solvabilité et l’amélioration de leur statut économique. Sept d’entre eux dormaient même sous un toit alors que deux autres étaient sur le point de s’installer dans des appartements à eux.

En outre, la plupart de ces SDF suivaient désormais des cours de chant et de langues, apprenaient à faire de la cuisine, s’impliquaient de façon régulière dans des séances de cure d’intoxication, rendaient fréquemment visite à leurs familles et faisaient des projets d’avenir. Enorme ! Cela n’aurait sans doute jamais été possible s’il n’y avait pas eu à la base ce travail associatif assidu de proximité, d’entraide et de solidarité avec les plus pauvres de la cité. Les associations de quartier sont, à vrai dire, la cellule centrale la plus proche du quotidien des gens et de leurs préoccupations que n’importe quelle autorité politique. D’ailleurs, celles-ci peuvent résoudre certains problèmes de citoyens à la phase primaire avant que la situation ne pourrisse, en jouant le rôle d’intermédiaires entre ces derniers et les pouvoirs publics tutélaires.

Elles peuvent aussi, quand leurs membres sont très actifs et engagés sur le terrain, et non pas comme dans le cas de la plupart de nos associations en Algérie, des tubes digestifs sans âme, branchés au sérum de la rente, combler le vide laissé par les collectivités locales et apaiser les esprits pour resserrer les liens entre gouvernants et gouvernés.

Seul ce maillage associatif est susceptible de permettre une métamorphose par petites transformations successives, lesquelles peuvent produire en s’additionnant à la fin un changement qualificatif au sein de tout le corps social. Imaginons maintenant que les 80.000 associations algériennes agissent de la sorte, c’est-à-dire, elles tendent l’oreille aux citoyens, tentent de transmettre leurs doléances et leur venir en aide comme dans l’exemple de cette association de quartier londonienne ? Le pays n’en serait jamais là, décidément ! Car, si la politique est l’art du possible, comme disait l’Allemand Bismarck (1815-1898), le militantisme associatif est ce possible lui-même. 

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




Un écrivain appelle les autorités à légaliser « zaouadj el Moutaâ » en Algérie

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Mariage de plaisir

Un écrivain appelle les autorités à légaliser « zaouadj el Moutaâ » en Algérie

Sadek Slaïmia, écrivain algérien d’expression arabe, a lancé, dans un entretien, un appel aux autorités algériennes pour légaliser le mariage de plaisir ou temporaire et communément appelé « zawadj el moutaâ ».

« Ce type de mariage va contribuer à prémunir la société de la décomposition. Il sauvera ces jeunes qui se livrent à des relations sexuelles en dehors du cadre du mariage », a-t-il détaillé dans un entretien accordé au journal en ligne SabqPress.

L’argument du lumineux écrivain ? « Les 80 000 enfants qui naissent » hors mariage. Pour Sadek Slaïmia, ces « enfants illégitimes » sont la meilleure preuve de l’urgence de légiférer en vue d’une officialisation du mariage de plaisir, croit savoir l’écrivain arabophone.

Il faut cependant préciser que de nombreux mariages sont consentis en Algérie avec juste l’aval de l’imam sans passer par une inscription à l’état civil.Sadek Slaïmia assure d’ailleurs que « les salafistes, les femmes divorcées et les veuves sont de fervents partisans de ce type de mariage qui leur permet d’assouvir leurs besoins ».

Auteur
Sofiane Ayache

 




L’ONU accuse le régime de Bachar Al Assad

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Gaz sarin

L’ONU accuse le régime de Bachar Al Assad

L’ONU a accusé clairement jeudi le régime de Damas d’être responsable d’une attaque au gaz sarin qui a tué plus de 80 personnes en Syrie en avril, Washington affirmant de son côté que le régime de Damas n’avait « pas d’avenir ».

« Nous ne pensons pas qu’il y ait un avenir pour le régime Assad et la famille Assad », a déclaré le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, peu avant le rapport de l’ONU mettant en cause le pouvoir syrien.

« Je pense l’avoir dit à plusieurs occasions. Le règne de la famille Assad arrive à sa fin, la seule question qui reste est de savoir comment cela sera provoqué », a-t-il poursuivi devant des journalistes à Genève où il a rencontré l’émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura. Un message qui avait rarement été aussi clair.

Ces propos et, quelques heures après, le rapport très attendu des experts de l’ONU et de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) ont éclipsé l’annonce dans la journée d’un nouveau cycle de pourparlers.

L’attaque au gaz sarin du 4 avril à Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb (nord de la Syrie), alors contrôlée par des rebelles et des jihadistes, a fait 83 morts selon l’ONU, au moins 87 dont plus de 30 enfants selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Après l’attaque, les Etats-Unis avaient lancé leur première action militaire contre le régime en six ans de guerre, tirant 59 missiles de croisière Tomahawk depuis deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate (centre) dans la nuit du 6 au 7 avril.

Le rapport a conclu, comme l’affirmaient notamment Washington, Londres et Paris, que le régime de Damas est bien responsable de l’attaque. Les éléments rassemblés vont dans le sens du « scenario le plus probable » selon lequel « le gaz sarin a été le résultat d’une bombe larguée par un avion », affirme le rapport, « certain que le responsable de cette attaque sur Khan Cheikhoun est le régime syrien ».

« Le Conseil de sécurité doit envoyer un message clair: aucun usage d’arme chimique ne sera toléré et il faut apporter un soutien total aux enquêteurs indépendants », a réagi de son côté l’ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Nikki Haley.

« Tout pays qui se refuse à le faire ne vaut pas mieux que les dictateurs et les terroristes qui utilisent ces armes terribles », a-t-elle ajouté.

Le rapport a délivré une « conclusion claire », a abondé le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, qui a exhorté « la communauté internationale à s’unir pour tenir le régime de Bachar al-Assad responsable » de cette attaque.

« J’appelle la Russie à cesser de couvrir son abject allié et tenir son propre engagement, qui est de s’assurer que les armes chimiques ne soient plus jamais utilisées », a-t-il réclamé.

Les images des habitants agonisants de Khan Cheikhoun, dont de nombreux enfants, avaient frappé la communauté internationale. Le président américain Donald Trump avait notamment qualifié de « boucher » son homologue syrien.

Huitième round de discussions 

Mais les propos de son secrétaire d’Etat jeudi, dont la fermeté tranchait avec les précédentes prises de position de Washington, ont fait grincer des dents dans le rang des alliés de Bachar al-Assad.

« Nous ne devrions pas anticiper l’avenir, le futur seul sait ce qui attend chacun », a ainsi répondu l’ambassadeur russe aux Nations unies, Vasily Nebenzia.

L’émissaire des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait indiqué plus tôt dans la journée qu’un nouveau cycle de pourparlers sur la Syrie se tiendrait à partir du 28 novembre à Genève, sous l’égide de l’ONU.

« Nous devons engager les parties (au conflit) dans de vraies négociations », a déclaré le diplomate suédo-italien, qui a vu son annonce de recherche de solution pacifique occultée par les déclarations de Rex Tillerson, avec qui il s’était pourtant entretenu dans la journée.

Staffan de Mistura a déjà organisé sept sessions de discussions entre le régime syrien et l’opposition. Jamais il n’a réussi à surmonter le principal obstacle, qui concerne le sort du président Bachar al-Assad. 

Le fils de l’ancien président Hafez al-Assad, soutenu par les forces armées iraniennes et russes, n’a pas abandonné les rênes du pays, plongé depuis 2011 dans une guerre civile sanglante. Il n’a cessé de répéter qu’il ne démissionnerait pas sous la pression des rebelles, qu’il qualifie de « terroristes ».

Mais plusieurs puissances occidentales, l’opposition syrienne et les pays arabes voisins accusent Bachar al-Assad d’être responsable des 333.000 morts du conflit. 

Sous Barack Obama, les Etats-Unis avaient assuré à de nombreuses reprises que ses jours à la tête de la Syrie étaient comptés, mais l’ancien président démocrate avait refusé de recourir à des frappes militaires après de précédentes accusations d’utilisation d’armes chimiques par Damas.

Auteur
AFP

 




Le président indépendantiste catalan renonce à convoquer des élections

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Espagne :

Le président indépendantiste catalan renonce à convoquer des élections

Le président indépendantiste catalan a renoncé jeudi à convoquer des élections dans sa région, douchant les espoirs de ceux qui espéraient un apaisement, et rapprochant la Catalogne d’une mise sous tutelle, voire d’une déclaration unilatérale d’indépendance.

Signe de la gravité de la situation, il a tergiversé pendant des heures jeudi, annonçant une allocution, puis la repoussant deux fois, alors que beaucoup attendaient de savoir si un espoir de dialogue existait encore entre Madrid et Barcelone.

Et pendant que M. Puigdemont s’enfermait dans l’historique bâtiment abritant le siège de l’exécutif catalan dans le quartier gothique de Barcelone, quelques milliers d’étudiants manifestaient pour la République catalane. 

A 17h00 (15h00 GMT), il a annoncé qu’il renonçait à organiser des élections faute d’avoir eu « des garanties » qu’en contrepartie le gouvernement du conservateur Mariano Rajoy n’appliquerait pas l’article 155 de la Constitution.

Cet article permet une suspension de l’autonomie à laquelle la Catalogne tient tant, récupérée après la fin de la dictature de Francisco Franco (1939-1975).

M. Puigdemont a finalement laissé au Parlement catalan, dominé par les séparatistes, le soin « de déterminer les conséquences de l’application contre la Catalogne de l’article 155 ».

Sur tous les tons, l’opposition l’a encore appelé dans la soirée à « revenir à la légalité et convoquer ces élections ».

Un membre réputé modéré de son propre cabinet, Santi Vila, en charge des entreprises, a même démissionné, constatant que ses efforts pour susciter un dialogue avaient « échoué ».

Les indépendantistes semblent, eux, déterminés

Ils soutiennent que les résultats du référendum d’autodétermination interdit du 1er octobre – émaillé de violences policières -, constituent « un mandat » pour déclarer l’indépendance. Ces résultats, invérifiables, donnaient 90% de « oui », avec 43% de participation.

« Demain (vendredi) nous proposerons que la réponse à l’agression incarnée par l’article 155 soit de poursuivre le mandat du peuple de Catalogne, tel qu’il découle du référendum », a ainsi déclaré le député régional Lluis Corominas, de la coalition « Ensemble pour le oui » de partis indépendantistes de droite et de gauche.

Au total quelque 9.000 étudiants ont manifesté dans les rues de Barcelone, secouée depuis un mois par grèves et manifestations pour ou contre l’indépendance. 

Certains ont même accusé M. Puigdemont d’être « un traître » alors que la (fausse) rumeur d’élections gagnait la foule. « Nous sommes impatients de voir la république catalane proclamée. Ca devrait déjà être fait! », s’exclamait Natalia Torres, 19 ans.

Mesures draconiennes 

La Catalogne, dont les relations avec Madrid n’ont cessé de se dégrader depuis 2010, est au cœur de la plus grave crise politique qu’ait connue l’Espagne depuis le retour à la démocratie en 1977.

Dans la capitale espagnole, quelques minutes après l’allocution de M. Puigdemont, la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria a commencé à défendre devant le Sénat l’application de l’article 155, pour « ouvrir une nouvelle étape » dans laquelle la loi serait « respectée ».

« Le voyage de l’indépendantisme, qui ne mène nulle part, doit s’achever, pour revenir au respect de la légalité », a-t-elle lancé. 

Il s’agit de « préserver la reprise économique, l’emploi, la tranquillité des familles qui sont aujourd’hui en danger du fait de décisions capricieuses, unilatérales et illégales du gouvernement » catalan, a-t-elle dit.

Les mesures envisagées par Madrid sont draconiennes : destitution de l’exécutif indépendantiste de la région, mise sous tutelle de sa police, de son Parlement et de ses médias publics, pour une période qui pourrait atteindre six mois, avant des élections régionales en 2018.

M. Rajoy espère que les Catalans, divisés à parts presque égales sur l’indépendance, tourneront le dos aux séparatistes, qui n’ont pas de soutiens internationaux et font face à la fuite d’entreprises – plus de 1.600 depuis le début du mois – par peur de l’instabilité.

Beaucoup redoutent, quoi qu’il arrive, des retombées très négatives pour la région et son économie qui contribue à hauteur de 19% au PIB espagnol. 

Les indépendantistes ont prévu de mobiliser – pacifiquement – leurs partisans dès vendredi par le biais des associations ANC et Omnium Cultural, dont les dirigeants avaient été placés en détention pour « sédition » à la mi-octobre.

Auteur
AFP

 




Les travailleurs du consortium sud-coréen GS/Daelim en grève

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Khenchela

Les travailleurs du consortium sud-coréen GS/Daelim en grève

Les travailleurs de la future centrale électrique de Kaïs, dans wilaya de Khenchela, sont en grève depuis le 21 octobre dernier.  

En désaccord avec leur employeur, le consortium sud-coréen  GS/Daelim, les employés qui attendaient l’application de l’accord qu’ils ont conclu avec la multinationale sud-coréenne en août dernier, ont été surpris par la décision de leur employeur de licencier leur représentant.

D’après le communiqué des travailleurs, dont nous détenons une copie, la décision de licencier le  représentant des travailleurs  qui a mené la négociation avec la direction depuis des mois est un acte de vengeance.
Pour rappel, les travailleurs avaient signé un accord le 24 août 2017 avec la direction de l’entreprise mais cette dernière n’a pas encore appliqué tous les points du protocole d’accord. Parmi les points non appliqués, on peut citer la rémunération par effet rétroactif des heures supplémentaires qui excèdent les 40 heures par semaine, la revalorisation du salaire de base et l’alignement de la rémunération entre les travailleurs locaux et les étrangers (les Coréens, et les Chinois) et la fin des discriminations dans l’hébergement et la restauration.

Les grévistes pointent du doigt également le non-respect du code de travail algérien par la multinationale sud-coréenne en ce qui concerne les heures de travail par semaine ainsi que les jours de récupération.

Précarité et discrimination est le lot des travailleurs algériens

Dans leur communiqué, les travailleurs de la future centrale électrique de Kaïs, 30 km du chef-lieu de wilaya de Khenchela, dénoncent l’insoutenable précarité dans laquelle ils travaillent. Le représentant des travailleurs que nous avons contacté nous a confie :  « Nous ne sommes pas protégés, les contrats qu’on nous propose ne durent qu’une année renouvelable. A n’importe quel moment, le salarié peut être licencié. C’est la raison pour laquelle nous exigeons le renouvellement automatique de tous les contrats jusqu’à la fin des travaux ainsi que la revalorisation des indemnités de licenciement ».

Dans les villes de Kaïs et de Remila , les jeunes chômeurs se mobilisent également. Ils dénoncent leur exclusion et exigent plus de transparence dans le recrutement.  L’un d’eux précise : «Dans ce gigantesque chantier, il y a plus de six entreprises. Mais ils préfèrent tous recruter ailleurs,  y compris pour les emplois peu qualifiés. Les  Sud-Coréens et les Chinois embauchent leurs compatriotes et même les entreprises algériennes préfèrent  recruter dans les autres wilayas». En effet, le consortium sud-coréen travaille avec plusieurs sous traitants : Deux sociétés chinoises (ELECO et Sinocont), et trois entreprise nationales : Inerga (filiale de Sonelgaz), Metal Mind et Etterkib .

Les travailleurs de GS/Daelim refusent  toute forme d’atteinte à la dignité du travailleur algérien, lit-on dans leur communiqué, et insistent sur leur détermination à mener cette action jusqu’à la satisfaction de toutes leurs revendications.  Ils ne ferment cependant pas la porte au dialogue et expriment  leur volonté de trouver une solution équitable à ce conflit.  

 

Auteur
Jugurtha Hanachi

 




Pourquoi la France doit revenir à une gestion plus « juste »

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Calvaire des demandeurs de visas

Pourquoi la France doit revenir à une gestion plus « juste »

En Algérie, toute personne souhaitant se rendre en France sait qu’elle doit s’armer de patience et faire preuve de flegme.

Depuis le 11 octobre 2011, la France a décidé d’externaliser la gestion des demandes de visas des ressortissants algériens vers une société privée, TLScontact.

A l’époque le Premier ministre français, Monsieur François Fillon, avait demandé à son ministère des Affaires étrangères, Monsieur Alain Juppé, de mettre en place un nouveau service afin de mettre fin aux longues files d’attente devant les consulats français en Algérie. Il fallait, selon le gouvernement Fillon 3 « accueillir dignement les demandeurs et réduire les délais de traitement ».

Ce qui devait être une idylle s’est transformé en cauchemar pour une grande majorité des Algériens désireux soit de rendre visite à un membre de leur famille, d’effectuer un séjour touristique ou bien un voyage d’affaires.

C’est ainsi que le 3 juillet 2017, l’ambassade de France a annoncé la fin de son partenariat avec TLScontact. Un nouvel appel d’offres a été lancé. Environ quarante prestataires privés se sont fait connaître mais selon les déclarations de Monsieur Xavier Driencourt, ambassadeur de France en Algérie, aucune décision officielle n’a encore été prise. Le nouveau prestataire sera connu à la fin de l’année 2107.

Officiellement, si TLScontact a été écarté, il s’agissait avant tout de dysfonctionnements répétés de l’opérateur privé. Or, n’importe quel Algérien, ayant déposé une demande de visa, vous expliquera que rien n’allait plus. Entre des délais d’attente de plus en plus longs et des soupçons de corruption, il n’en fallait pas moins pour que l’ambassadeur de France à Alger réagisse et mette fin à cette polémique.

Toutefois, et pour des raisons purement contractuelles, TLScontact restera le seul prestataire compétent jusqu’au 31 janvier 2018.

Cette externalisation ne concerne pas que l’Algérie. Elle a été, au fur et à mesure, transférée à bon nombre de consulats français à l’étranger (Chine, Egypte, Liban, Maroc, Tunisie, etc.).

A l’époque, le but affiché était de réaliser des économies et de pouvoir améliorer les conditions d’accueil des étrangers désireux de se rendre en France.

Autant dire que l’objectif recherché, en Algérie, est un réel échec.

Les files d’attente devant les consulats ont certes disparu, mais elles ont réapparu devant les centres de réception de TLScontact à Alger, Annaba et Oran.

Quant aux économies réalisées du côté du Quai d’Orsay, la mission a été remplie mais le surcoût s’est fait ressentir chez le demandeur de visa. En effet, outre le coût du visa (60 € pour un visa de court séjour), il faut ajouter les frais de service (27 € environ), qui peuvent doubler si vous optez pour un service premium.

Alors, l’interview de l’ambassadeur français faite au journal numérique Tout sur l’Algérie annonçant que le nombre de visas délivrés en quatre ans est passé de 200 000 en 2012 à 410 000 en 2016. Monsieur Driencourt oublie de préciser que les chiffres avancés sont en totale contradiction avec l’analyse faite par le journal Le Monde, dans son article publié le 21 janvier 2017.

Selon le quotidien français, « ce sont les Algériens, qui enregistrent la plus grosse chute, avec 9,7 % de baisse en 2016 par rapport à 2015. En revanche, le nombre de visas délivrés à des Tunisiens a globalement augmenté de 10,9 % et ceux octroyés à des Marocains de 11 % ».

Simple oubli de Monsieur l’Ambassadeur ou alors une erreur de calcul s’est glissée dans ses notes ?

En tout état de cause, ce changement de prestataires ne changera guère la donne. Les Algériens restent le plus gros contingent de demandeurs de visas.

La seule façon de mettre un terme à ces longs délais d’examen et à ces interminables files d’attente serait d’augmenter le nombre de salariés et d’améliorer les conditions d’accueil des Algériens.

D’ici là, les Algériens ont encore le choix de déposer leur demande de visa auprès des autres consulats européens présents sur le territoire algérien.

Rappelons, qu’un visa délivré par un pays membre de l’espace Schengen permet à son détenteur de se rendre sur l’ensemble de cet espace durant toute la période de son séjour.

Auteur
Farid Messaoudi (Juriste)

 




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