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vendredi 19 septembre 2025
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John Steinbeck, une allégorie de l’argent

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Conseil de lecture aux jeunes

John Steinbeck, une allégorie de l’argent

Questionnez un jeune lycéen francophone sur une liste d’auteurs américains en littérature, il associera spontanément Hemingway et Steinbeck, seuls ou parmi d’autres. Le même constat est relevé si vous demandez l’énumération de grands écrivains français, l’association de Balzac avec Zola sera immédiate.

Et même si les deux écrivains, tout autant que leurs œuvres, sont très distants, ils sont confondus par la mémoire collective dans le cercle fermé des grands auteurs américains, tous les deux d’ailleurs ayant obtenu le prix Nobel de littérature.

Mais questionnez de nouveau ce même lycéen, cette fois-ci sur les titres de John Steinbeck, il n’y a aucun doute que le premier de la liste sera inévitablement « Les Raisins de la colère ». Un écrit bouleversant sur les années vingt dans le milieu des pauvres paysans chassés de leurs terres et de leurs emplois durant la grande crise américaine. Ce roman a eu l’appui considérable du cinéma qui a produit un film inoubliable tout autant que le livre « À l’est d’Éden » qui bénéficia de l’interprétation magistrale du mythique James Dean.

Mais vous remarquerez que dans la liste de ce lycéen figurent dans les premières places deux autres titres majeurs de l’auteur, « La perle » et « Des souris et des hommes », qui auront une place de cœur mais pas autant de notoriété comme l’eurent les deux ouvrages cités précédemment grâce au cinéma.

Et c’est justement de « La perle » dont je voudrais vous entretenir aujourd’hui. Comme à mon habitude, à qualité égale, je privilégie le plus court pour permettre un plaisir de lecture intense sans la crainte d’une longueur, toujours redoutée par les jeunes lecteurs.

Dans un village de l’extrême sud de la péninsule californienne hispanique, un indien dénommé Kino vivait en compagnie de son épouse. Le couple avait un unique petit enfant, Coyotito. Celui-ci fut piqué par un scorpion et sa vie était menacée si des soins urgents ne lui étaient pas prodigués. La mère de l’enfant comprit que ses soins traditionnels ne pouvaient suffire vu l’état du pauvre garçon.

Le couple de villageois était d’une grande pauvreté et lorsqu’ils se présentèrent au domicile du seul docteur « blanc » présent dans le village, lieu de ses consultations, ce dernier les renvoya sans détour car ils n’avaient aucun argent pour le payer.

Pour nourrir la famille, Kino retourna à la pêche en ne se doutant pas que le destin allait frapper à  sa porte. Celui-ci se manifesta par la découverte d’une énorme perle. Kino comprit la valeur de la fortune qu’il avait entre ses mains.

Vous devinez certainement la suite car cela ne fut pas exactement le bonheur dont on peut attendre d’une richesse aussi soudaine. Tout le village fut immédiatement au courant et, de bouche à oreille, le secret voulu par Kino ne fut plus possible. Même le docteur s’empressa de proposer ses services à une famille considérée dorénavant comme richissime.

Je vous laisse découvrir la suite de cet haletant roman dont l’intensité est accentué, tout autant par le rythme que par la relative brièveté de l’histoire. Le roman de John Steinbeck est une allégorie de l’argent qui démontre bien combien celui-ci peut faire autant de bien que de malheur à l’humanité.

auteur

John Steinbeck est un auteur du « roman social » comme on l’avait défini, par exemple, pour Émile Zola. Toute son œuvre est dédiée aux souffrances et combats des êtres humains confrontés à la misère et à l’injustice sociale. Mais John Steinbeck s’intéresse également aux personnages très particuliers touchés par cette misère, décrits par leur inculture, leur humeur et leur comportement décalés, celui des gens simples, souvent rustres, mal habillés, mal soignés et même parfois atteints d’une légère débilité mentale.

C’est eux qui intéressent l’auteur américain car ils dégagent une humanité forte et touchante malgré leur aspect hors du commun jusqu’aux limites du ridicule pour certains. Ces personnages sont le fondement de son œuvre majeure « Les Raisins de la colère » mais à mon avis, le sublime est à son paroxysme avec « Des souris et des hommes ».

Nous avons commencé par « La perle », après votre lecture qui sera certainement d’un grand plaisir, jetez vous sur les deux autres, dans l’ordre de simplicité pour de jeunes lecteurs, « Des souris et des hommes » puis « Les Raisins de la colère » qui est le livre inévitable.

Pour ce dernier, mon métier m’amène à connaître la réaction des jeunes face à un « pavé » qui les rebute et les fait passer, la plupart du temps, à côté d’un chef-d’œuvre car ils l’évitent. Je ne suis pas professeur de lettres mais il me semble que la majorité des collégiens francophones ont eu dans leur programme à lire l’un des deux dont je recommande la lecture en premier. « Les Raisins de la colère » étant abordé dans le cycle des classes supérieures du lycée.

Je ne sais pas si c’est le cas pour la jeune génération algérienne mais la nôtre ne pouvait éviter l’éternelle rediffusion à la télévision du film « Les Raisins de la colère », dont nous nous sommes jamais lassés et qui reste un souvenir inoubliable.

Ce n’est pas toujours le cas mais lorsqu’une adaptation au cinéma d’un grand roman est réussie, nous sommes en présence d’un plaisir complet dans toutes ses facettes. Lorsque vous regardez le film, c’est le roman qui défile dans votre esprit et lorsque vous lisez le roman, ce sont les images du film qui s’impriment sur les pages du livre.

L’enseignant que je suis ne peut éviter de vous rappeler que la lecture façonne des compétences bien plus profondes que la filmographie que vous avez appréciée. C’est incontestablement elle qui nourrit l’apprentissage de la découverte de la culture, dans tous ses aspects, et surtout qui modèle l’esprit critique, petit à petit.

Le conseil hebdomadaire toujours répété, n’entrez pas dans la lecture avec ce qui vient d’être dit car ce n’est pas une cause de lecture mais une conséquence. Il faut entrer dans la lecture avec un seul objectif, le plaisir de lire une histoire magnifique et touchante. Le reste viendra, inévitablement, celui qui construira votre éducation et, plus que tout, votre libre arbitre.

Vous l’avez compris, aujourd’hui je vous ai conseillé trois livres, dans un ordre qui permet de rentrer progressivement dans l’œuvre de John Steinbeck, une œuvre remarquable de plaisir de la lecture, le seul objectif de cette rubrique hebdomadaire d’été destinée aux jeunes Algériens.

Steinbeck

John Steinbeck est devenu, comme Ernest Hemingway, un classique de la littérature américaine et mondiale. « La perle » restera pour vous un des points forts de son œuvre, une allégorie parfaitement  réussie.

Au passage, je rappelle aux jeunes lecteurs qu’une allégorie met en scène des éléments réalistes (au cinéma, en littérature, en sculpture…) afin de  mettre en avant des idées, parfois complexes. Nous l’avons déjà dit, il s’agit ici du rapport de la fortune soudaine face à une communauté qui peut être envieuse, hostile et menaçante.

Né en 1902 et décédé en 1968,  John Steinbeck est donc un écrivain américain du milieu du XXe siècle. Contrairement à Hemingway que l’on peut qualifier de citoyen du monde, John Steinbeck est le narrateur de sa Californie natale.

Ce fut le cas de Mahfouz Naguib, écrivain de sa ville du Caire, dont nous avons déjà parlé dans une autre note de cette chronique d’été. Vous trouverez le même lien entre un écrivain et sa région avec bien d’autres auteurs, comme Giono ou Pagnol avec la Provence ou Camus dont j’avais titré dans cette rubrique « L’enfant de Belcourt ».

Ce grand auteur américain s’en est allé dans une période trouble dans le monde, la fin des années soixante, moment particulier de la guerre au Vietnam. Durant cette fin de vie, la jeunesse américaine l’avait un peu boudé, prise par d’autres combats. Ce n’est que quelques années plus tard que la notoriété de l’écrivain revint pour s’installer dans les hauteurs de la littérature américaine et mondiale.

Précipitez-vous pour lire l’extraordinaire aventure de Kino, le pêcheur de perles. Une magnifique entrée dans l’œuvre de John Steinbeck dont vous ne vous lasserez jamais. Et, ce n’est pas anodin lorsqu’on s’adresse aux jeunes du grand public, le prix du livre est très abordable.

Mais comme toujours, ne jamais être obligé, ni d’aimer ni de poursuivre. Faites au moins un effort car la lecture est toujours, dans les débuts d’un jeune lecteur, un don de soi. C’est sa persévérance qui apporte cette grande jouissance qui, sans se rendre compte, forge petit à petit vos références culturelles et, au final, votre liberté intellectuelle.

Pour « La perle », franchement, l’effort est mince pour un plaisir en retour immense.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene

 




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L’Algérie soutient Riyad dans sa crise avec le Canada

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Violation des droits de l’homme en Arabie Saoudite

L’Algérie soutient Riyad dans sa crise avec le Canada

Le Canada dénonce depuis plusieurs mois les violations des droits de l’homme en Arabie saoudite. En représailles, Riyad vient d’expulser son ambassadeur. Dans cette crise, l’Algérie a choisi son camp : celui de l’Arabie saoudite. Sous le prétexte tout trouvé de non-ingérence dans les affaires internes. Quant aux droits de l’homme, ils attendront..

En effet, selon l’APS, a exprimé, jeudi, sa préoccupation quant aux répercussions de la crise diplomatique entre l’Arabie Saoudite et le Canada, appelant au respect de la souveraineté des pays et à la non ingérence dans leurs affaires internes, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

« L’Algérie appelle à la nécessité, pour les pays, de recourir dans leurs relations extérieures aux principes du droit international et de la Charte de l’ONU, notamment dans leur volet relatif au respect de la souveraineté des pays et la non ingérence dans leurs affaires internes » (MAE). La belle affaire !!!

N’est-ce pas l’Arabie saoudite que défend aujourd’hui Alger qui mène une coalition partie en guerre au Yémen depuis plusieurs mois sous le fallacieux prétexte de droit d’ingérence cher à Abdelkader Messahel ? Mais là l’Arabie saoudite se sent dans son rôle de bombarder civils et houthis sans distinction !

Cela ne semble pas arracher des hauts le coeur ou quelque inquiétude à la diplomatie algérienne ! 

Dans son communiqué, Alger rappelle les bonnes pratiques sans doute plus au Canada qu’à la monarchie saoudienne. « L’Algérie appelle à la nécessité, pour les pays, de recourir dans leurs relations extérieures aux principes du droit international et de la Charte de l’ONU, notamment dans leur volet relatif au respect de la souveraineté des pays et la non ingérence dans leurs affaires internes », poursuit le communiqué du ministère.

Et comme pour préciser le choix de son camp à ceux qui ne l’auraient pas compris, le ministère a profité pour rappeler aux étourdis les « profondes relations fraternelles unissant l’Algérie et le Royaume d’Arabie Saoudite frère », reprend l’APS.

Voilà qui nous rassure. Quant aux bombardements de la coalition arabe menée par Riyad et qui font des dizaines de victimes civiles au Yémen, l’Algérie n’a manifestement aucun avis à donner. Une trentaine d’enfants yéménites sont tués par un missile tiré par la coalition. L’Arabie saoudite a estimé légitime ce bombardement. 

Auteur
La rédaction

 




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La 11ème édition de la fête du tapis d’Aït Hichem

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Patrimoine

La 11ème édition de la fête du tapis d’Aït Hichem

C’est jeudi à 10h 45min que les youyous des femmes d’Aït Hichem habillées de belles robes kabyles ont déchiré l’air de ce village situé à trois kilomètres de l’ex-Michelet pour annoncer l’ouverture officielle de la 11e édition de la fête du tapis qui s’étendra du 09 au 13 août 2018. Le son des tambourins a suivi instantanément ces youyous pour faire régner un air de fête, de joie et de danse dans cette vieille école primaire que la volonté des gens de ce village et de l’association des femmes tisseuses sous la présidence de Madame Taous Aït Ouazou ont transformée en une foire d’exposition, d’art et de culture.  

Une scène merveilleusement décorée de photos des anciennes tisseuses qui ne sont plus de ce monde qui grâce à eux le célèbre tapis d’Aït Hichem a survécu en dépit des difficultés qu’elles ont affrontées avec dignité et bravoure est installée dans la cour de cet établissement qui a donné les premières notions du savoir à plusieurs générations.

Une fois les délégations officielles sont installées au premier rang, notamment les représentants du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, les délégués des différents organismes de la wilaya de Tizi Ouzou ainsi que les autorités locales, une belle jeune fille ornée de bijoux kabyles et vêtue d’une splendide robe berbère prend le micro pour souhaiter la bienvenue à tous les visiteurs en sa langue maternelle kabyle ce qui a suscité des youyous du public qui est majoritairement féminin. Après l’hymne national et la minute de silence à la mémoire des défuntes tisseuses. La parole a été donnée à la présidente de l’association Taous Aït Ouazou, au responsable du village M. Mohamed Aït Ouazou et aux délégués présents.

Dans la totalité des classes transformée en salle d’exposition, les visiteurs majoritairement des familles ont pu admirer les tapis d’une rare beauté qui sont exposés et discuter avec les tisseuses qui répondaient gentiment à toutes les questions comme cette veuve d’un ancien moudjahid et martyr de la démocratie, en 1963. Cette dame nous a appris qu’il n’a pu élever ces deux enfants et fait vivre sa petite famille que grâce au tissage de ces tapis.

L’exposition ne s’est pas limitée uniquement aux tapis. Dans ces classes transformées en stands, on trouve de la poterie, des bijoux berbères en argent, du miel, des confitures traditionnelles et on peut même prendre du thé de Timimoune sous une grande tente dressée dans la seconde cour de l’école par les « Ezenaytiyian » venus du fond sud algérien. Comme nous avons pu rencontrer deux poètes d’expression kabyle, Mohand Aït Abdellah et Hacen Merich qui faisait des ventes dédicaces et qui lisaient avec volonté leurs poèmes aux présents.

Le premier jour de cette fête qui porte le slogan « AZTA D AGRUJ N AT HICEM » le métier à tisser est le trésor d’Aït Hichem est une réussite. Les gens rencontrés ont beaucoup apprécié le déroulement de cette ouverture notamment l’organisation, le comportement civilisé des visiteurs, la sécurité et la diversité des expositions. Sans oublier qu’un délicieux couscous a été servi à tous les visiteurs et des bouteilles d’eau ont été distribuées gratuitement dans la cour et dans les salles à tout le monde pour apaiser la soif de cette journée d’été.

hichem

Auteur
Rachid Mouaci

 




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L’Arabie saoudite justifie la mort de 29 enfants yéménites

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La coalition arabe a bombardé leur bus

L’Arabie saoudite justifie la mort de 29 enfants yéménites

Au moins 29 enfants ont été tués dans une attaque ayant frappé jeudi leur bus sur un marché dans le nord du Yémen, a annoncé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), la coalition sous commandement saoudien affirmant avoir mené une opération militaire « légitime » dans ce secteur rebelle.

Un hôpital de la province de Saada soutenu par le CICR « a reçu les corps de 29 enfants âgés de moins de 15 ans et 48 blessés, dont 30 enfants », a annoncé l’organisation sur son compte Twitter, sans donner de détails sur la nature de l’attaque ayant touché le marché de Dahyan.

Un photographe collaborant avec l’AFP dans la province a vu des enfants blessés pris en charge dans un centre de secours, pour la plupart ensanglantés. L’un d’eux était perfusé, recouvert d’une couverture de survie, avec un large bandage à la tête.

La région de Saada est le fief des rebelles Houthis, combattus par la coalition dirigée par l’Arabie saoudite en soutien aux forces du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Un porte-parole du CICR dans la capitale Sanaa, également sous contrôle des Houthis, a averti qu’il ne s’agissait pas là d’un bilan définitif de l’attaque, puisque les victimes ont été transportées dans des hôpitaux différents. 

Les médias des rebelles Houthis ont pour leur part donné un bilan de 50 morts et 77 blessés, qui n’a pas pu être confirmée de source indépendante dans l’immédiat.

Cité par la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah, un porte-parole du ministère de la Santé des Houthis a confirmé que le bilan était particulièrement lourd parce que l’attaque avait touché un marché.

« Enfants innocents tués » 

« De nouveau, de nombreux enfants auraient été tués ou blessés lorsqu’un bus scolaire a été attaqué dans le nord du Yémen. (…) Est-ce que le monde a vraiment besoin de voir davantage d’enfants innocents tués pour arrêter la guerre cruelle au Yémen? », a réagi le directeur du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) pour le Moyen-Orient, Geert Cappelaere.

La coalition a qualifié l’attaque qu’elle a menée d' »opération militaire légitime ». Elle n’a pas précisé sa nature et n’a pas dit avoir visé un bus transportant des enfants.

« L’attaque qui s’est produite aujourd’hui dans la province de Saada est une opération militaire légitime contre des éléments qui ont (…) tiré la nuit dernière un missile contre la ville (saoudienne) de Jizane, faisant un mort et des blessés parmi les civils », a indiqué la coalition dans un communiqué.

La coalition avait annoncé mercredi que la défense anti-aérienne saoudienne avait intercepté dans le sud du royaume un missile tiré par les rebelles Houthis dont les débris ont tué un Yéménite et blessé 11 autres personnes.

Sur Twitter, Médecins sans frontières (MSF) s’est dit « profondément attristé » par l’attaque de jeudi, soulignant que cette zone, où elle fournit un soutien médical, est inaccessible depuis un mois pour des raisons de sécurité.

« Les civils continuent de payer le prix le plus élevé après trois ans de guerre au Yémen, des milliers d’entre eux ont été tués, blessés ou amputés », a déploré l’ONG.

« Horrible attaque » 

Il y a une semaine, la coalition avait nié avoir lancé des attaques qui ont fait, selon le CICR, 55 morts et 170 blessés à Hodeida, dans l’ouest du Yémen.

Cette ville stratégique est contrôlée par les Houthis qui ont également attribué à la coalition la responsabilité de ces attaques. Mais celle-ci a démenti et accusé à son tour les rebelles de les avoir menées.

La coalition a été accusée à plusieurs reprises de bavures ayant coûté la vie à des centaines de civils.

Elle a admis sa responsabilité dans certains raids ayant tué des civils mais accusé les Houthis de se mêler aux civils ou de les utiliser comme boucliers humains.

La coalition a répété ce même argument jeudi après avoir affirmé dans un premier temps avoir visé des responsables de tirs de missiles sur l’Arabie saoudite.

« Cette opération a été menée dans le respect du droit humanitaire international », a-t-elle assuré, accusant les Houthis de recruter des enfants.

L’ONG Save the Children a condamné « une horrible attaque », appelant à « une enquête indépendante sur cette attaque et sur d’autres précédentes ayant visé des civils ou des institutions civiles comme des écoles et des hôpitaux ».

Les rebelles Houthis, issus de la minorité zaïdite (une branche du chiisme) qui s’estime marginalisé dans un pays majoritairement sunnite, sont soutenus par l’Iran mais Téhéran conteste leur fournir un appui militaire.

La guerre au Yémen a fait plus de 10.000 morts depuis l’intervention de la coalition en mars 2015 et provoqué « la pire crise humanitaire » au monde, selon l’ONU.

Auteur
AFP

 




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Le duel commercial USA-Chine

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Regard

Le duel commercial USA-Chine

En plein bras de fer commercial avec Pékin qu’il accuse depuis des mois de pratiques commerciales déloyales, Donald Trump envisage désormais une taxe de 25% sur 200 milliards de dollars de biens chinois importés, contre 10% évoqués jusque-là par son administration.

L’information, venue de sources anonymes et révélée récemment par Washington Post, a créé de l’incertitude dans les bourses. Ayant déjà imposé des taxes à l’importation sur les machines à laver, les panneaux solaires, l’acier, l’aluminium et 34 milliards de dollars de produits chinois, l’administration américaine a ajouté, le 10 juillet dernier, une liste de produits portant sur 200 milliards de dollars de marchandises chinoises. Il est évident que, même si les marchés financiers se montrent jusque-là rassurants quant à la reprise des négociations commerciales entre la Chine et les USA, le groupe financier américain «Bloomberg», aurait annoncé à cet effet que des représentants du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, et du vice-ministre chinois Liu He, étaient en discussion en vue de reprendre des négociations, le temps est à la montée des craintes.

D’autant que, juste auparavant, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères aurait déclaré ceci, lors d’un point de presse, à Pékin : «la pression et le chantage des USA à l’encontre de la Chine ne marchent jamais», ajoutant, menaçant : «Si les USA prennent des mesures pour continuer à aggraver la situation, nous prendrons assurément des contre-mesures pour défendre fermement nos droits et intérêts légitimes».

Sans doute, la décision de Trump est venue après que les USA ont accusé un déficit commercial de 376 milliards de dollars avec la Chine. Un déficit qu’ils ont bien décidé de réduire en toute urgence.

Outre ce déficit commercial, l’oncle Sam reproche à la Chine le transfert abusif de technologies américaines, dérobant la propriété intellectuelle aux entreprises américaines pour faire affaire sur le marché chinois.

La Chine utilise, selon les Américains, des restrictions telles que la nécessité de créer des co-entreprises dans le but d’exiger un transfert technologique d’entreprises américaines au profit d’entités chinoises. C’est dans cette logique-là que Trump a menacé récemment d’imposer des taxes punitives sur la totalité des importations chinoises, qui représentent plus de 500 milliards en 2017! 

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Que reproche-t-on à Merzouk Touati ?

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Il est en grève de la faim depuis 33 jours

Que reproche-t-on à Merzouk Touati ?

Merzouk Touati est à son 33ème jour de grève de la faim pour protester contre sa condamnation. Sept ans de prison ferme, telle est la peine qui lui a été infligée par une justice aux ordres pour une accusation farfelue et fabriquée de toutes pièces, celle de l’atteinte à la sacro-sainte sécurité d’Etat.

Le blogueur avait interviewé une source, supposée ou réelle, israélienne pour mettre en relief les mensonges et la duplicité du discours du régime algérien qui entretiendrait des relations et des échanges secrets et non officiels avec l’Etat israélien. Un entretien qui avait été réalisé à la suite des événements de Bejaia où les manifestants avaient été accusés, comme à l’accoutumée face à toute contestation et pour les discréditer, par le pouvoir et ses relais médiatiques d’être à la solde du sionisme.

Merzouk Touati a touché ainsi à une fibre sensible, qui est l’instrument de propagande du régime devenu au fil de temps un mensonge d’Etat. Et c’est ce mensonge que Merzouk Touati a manifestement dévoilé.

C’est vrai, le pouvoir algérien est foncièrement, comme ses relais médiatiques, ses prêches officiels du vendredi, ses programmes télés et ses manuels scolaires, antisémite et anti-juifs, mais pas antisioniste, il entretient depuis l’arrivée de Bouteflika au pouvoir des relations non-officielles avec l’Etat Israélien.

L’Algérie de Bouteflika avec Israël

Rappelons-nous, la visite organisée en juin 2000 d’une délégation de journalistes et d’universitaires algériens en Israël où ils avaient rencontré à Jérusalem David Lévy, le ministre des affaires étrangères israélien. Souad Azzouz, l’actuelle femme de Anis Rahmani et sa directrice du journal Ennahar, faisait partie de la délégation. Le Président Bouteflika avait accusé à l’époque les membres de la délégation de « haute trahison » et promis de les traduire à leur retour en justice et de les déchoir de leur nationalité. « Nous ne sommes pas d’eux et ils ne sont pas de nous et il appartient au peuple algérien de les juger », avait-il clamé devant le parlement tunisien de Zine El Abidine Ben Ali.

C’est à partir du journal Le Matin qu’il y avait eu la première riposte, une déclaration de soutien aux journalistes, l’installation d’un comité de soutien, que j’avais présidé en personne, et l’organisation d’un sit-in au niveau de la Maison de la Presse Tahar-Djaout, auquel une foule nombreuse avait pris part. C’était une position de principe, car certains membres de la délégation avaient été floués sur la partie à l’origine de l’initiative en collaboration avec l’organisme organisateur de la visite.

À voir la liste des autres membres, ceux qui avaient démarché pour composer la délégation et la chapeauter, il sautait aux yeux que le DRS était derrière en vue de leur proximité affichée avec Ben Aknoun, le siège de la défunte institution dédiée à l’information.

Cette visite aurait été une tentative de DRS pour faire capoter les rapprochements de Bouteflika avec les officiels israéliens et son plan de normalisation. Car elle intervenait presque un an (juillet 1999) après la fameuse poignée de main entre Bouteflika et le premier ministre israélien de l’époque, Ehud Barak, en marge des obsèques de Hassan II, le roi du Maroc. Il s’agissait de la première rencontre publique entre un dirigeant algérien et un dirigeant israélien. Selon une dépêche AFP, le Président Bouteflika avait ensuite rencontré en octobre 1999 le ministre israélien de la Coopération régionale, Shimon Peres, ainsi que le ministre de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, lors d’un forum organisé dans l’archipel des Baléares, indique le quotidien Yédiot Aharonot. Ce même quotidien avait à cette occasion publié une interview du Président algérien, qui avait évoqué une « possible » coopération économique avec l’Etat hébreu. Et en décembre de la même année, le journal français Le Monde avait fait état de la visite en Algérie, du 15 au 25 octobre, « d’une délégation israélienne de haut niveau ». On se souvient de l’invitation officielle faite quelques mois après par Bouteflika au chanteur Enrico Macias, lors de sa visite officielle en juin 2000 en France.

Il y avait même des rumeurs par la suite, pendant le printemps noir, en 2001, font état de l’importation par l’Algérie des bombes lacrymogènes d’Israël.

Le régime de Bouteflika n’entretient pas seulement des relations semi-officielles avec l’Etat Israélien, mais il réprime toute contestation dénonçant la normalisation des relations avec l’Etat hébreu, et par-delà, la complicité d’autres pays avec l’occupant isrélien. Sinon, comment peut-on qualifier les excuses présentées par Ahmed Ouyahia, le premier ministre algérien, aux Saoudiens à la suite de la banderole (le tifo) soulevée par les supporters de l’équipe locale de Ain M’lila fustigeant le transfert par le président Trump de l’ambassade américaine à Jérusalem avec la bénédiction de Mohamed Ben Selmane, le prince héritier saoudien.

A-t-on entendu une déclaration algérienne dénonçant la normalisation et la convergence avec l’Israël prônées par les Saoudiens afin, dit-on, de faire face à « l’ennemi commun » iranien ?

Bien sûr que non ! À l’instar des islamistes, il est manifeste que le régime algérien verse dans l’antisémitisme, l’anti-juif, comme l’antichristianisme ou l’anti-chiite ou l’anti-Ahmadite et jusqu’à l’anti-ibadite. En clair, contre tout ce qui est différent de sa vision sur le plan de la foi religieuse ou de sa pratique. Il instrumentalise son antisémitisme pour sa propagande interne et il se nourrit de la confusion entretenue entre le sionisme, le colonialisme israélien, et les juifs. C’est la même manière qu’utilisent les islamistes – dont les wahhabites – qui ne s’attaquent jamais à la colonisation israélienne, mais aux juifs. Il y a comme une alliance sacrée entre les islamistes et les sionistes, chacun s’alimente de l’autre en occultant la nature réelle du conflit, qui est celle de l’occupation.

Auteur
Youcef Rezzoug

 




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« Nous exigeons l’acquittement pur et simple du citoyen Salim Yezza »

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Collectif des militants du mouvement Amazigh

« Nous exigeons l’acquittement pur et simple du citoyen Salim Yezza »

Salim Yezza, le militant de la cause amazighe, vient d’être condamné par le tribunal de Ghardaia à une peine d’une année avec sursis et 100 000 DA d’amende pour avoir exprimé une opinion sur sa page facebook en 2014 concernant les événements tragiques qui ont secoué cette ville.

Ce jugement inédit dans les annales de la justice algérienne suscite moult interrogations. Au-delà des vices de forme constatés tout au long de la procédure judiciaire, la condamnation de Salim Yezza est aussi étonnante qu’inique puisqu’il est accusé d’avoir contribué et incité aux troubles de Ghardaia alors qu’il n’a jamais mis les pieds dans cette ville.

Ce qui nous amène à penser que cette affaire n’est qu’une autre forfaiture du pouvoir et une mise en scène montée de toutes pièces en vue de nuire aux militants activistes du combat identitaire d’un côté et de les utiliser dans des luttes de clans qui ne les concernent nullement d’un autre côté.

Sinon, pourquoi ouvrir le dossier des événements douloureux du Mzab aujourd’hui, surtout que le calme est revenu dans cette région et que les deux communautés mozabite et châamba ont retrouvé cette entente scellée depuis des siècles ?

Pourquoi la justice n’a pas convoqué toutes les personnes ayant émis une opinion et/ou mis en cause des responsables dans la tragédie du Mzab, bafouant ainsi deux principes fondamentaux de l’institution judiciaire, à savoir l’impartialité et l’égalité devant la loi ?

Si nous nous élevons contre cette condamnation injuste, nous lançons un appel à la classe politique algérienne et à l’opinion nationale pour soutenir nos démarches visant l’acquittement pur et simple du citoyen Salim Yezza dans cette affaire et mettre un terme aux poursuites aussi injustifiées que cocasses qui discréditent la justice de notre pays.

Les signataires :

Brahim Tazaghart, écrivain, militant de l’Algérianité

Salim Guettouchi, universitaire et journaliste

Djamel Ikhloufi, inspecteur de formation

Jugurtha Imad Hanachi, journaliste

Mohand Ait Ighil, écrivain et dramaturge

Salim Lounici, enseignant universitaire

Salim Souhali, écrivain et artiste

Mohamed Merdaci, écrivain chercheur dans le patrimoine amazigh

Messaoud Bouras, ex-animateur du MCA

Rebiai Mebarki, animateur associatif

Hamid Saoudi, animateur associatif

Malek Houd, poète et nouvelliste

Yacine Merchiche, enseignant à la retraite

Hamdane Meraihi, enseignant à la retraite

Djamel Guettala, militant associatif

Nadhir Djebbar, artiste et enseignant de tamazight

Djamel Merabet, militant de tamazight

 




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Ernest  Hemingway, l’engagement et le don de soi

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Conseil de lecture aux jeunes

Ernest  Hemingway, l’engagement et le don de soi

Nous voici, encore une fois, avec un monument de la littérature mondiale, Ernest Miller Hemingway. Avec ce nom se réveille immédiatement dans la mémoire les nombreux et célèbres titres de cet auteur américain mais également l’histoire de son engagement sur lequel nous reviendrons rapidement.

Et dans ce cas, comme toujours, nous voilà bien embarrassés pour choisir un livre entre tous puisque c’est l’objectif annoncé de cette rubrique d’été. Pourtant, il n’est pas possible de débuter l’œuvre d’Hemingway, si vous n’avez jamais lu l’auteur américain, par celui qui est le plus court, le plus simple à lire et le plus merveilleux d’entre tous, son dernier roman publié en 1952 de son vivant, « Le vieil homme et la mer ». Vous ne pouvez rester insensible à ce grand roman.

Ernest Hemingway

Et si vous avez suivi cette rubrique dans ses opus précédents, vous avez compris que la simplicité (par forcément l’œuvre courte mais elle y contribue) lorsqu’elle est alliée à un grand talent construit les chef-d’œuvres de la littérature mondiale.

Santiago, un vieux pêcheur cubain, n’a plus pêché un gros poisson depuis de très longues semaines. Les parents de son jeune ami et apprenti Manolin interdisent à leur fils de s’embarquer de nouveau avec le vieux pêcheur dont l’infortune est dorénavant connue dans tout le village. Ils l’obligent à prendre un autre bateau qui vient de ramener à bon port trois prises importantes en une seule semaine.

Santiago laisse donc à terre son jeune ami et s’en va tenter de nouveau sa chance, en solitaire cette fois-ci. Loin des côtes, cette dernière semble enfin lui revenir avec la capture d’un très gros poisson, un marlin,  une prise hors du commun par sa taille.

Santiago tient au bout de sa ligne le poisson et tente de l’épuiser lorsque celui-ci, par un geste d’abandon, sort de l’eau au petit matin. Le vieux pêcheur finit désespérément à le tracter mais ne put le monter à bord, incapable d’en avoir la force à lui tout seul. C’est ainsi qu’il l’attacha sur le flanc du bateau pour se diriger vers le port.

Le lecteur était déjà entièrement captivé par cette lutte inégale mais c’est à ce moment que la puissance narrative d’Ernest Hemingway nous entraîne vers une complète immersion de l’aventure par ce qui va suivre, on comprend alors pourquoi les Prix Nobel sont attribués à certains.

Toute la nuit, le vieil homme va combattre l’adversité dans un face à face que le lecteur ressent comme s’il était présent, à la place de ce téméraire combattant. Tout est contre lui et cet être diminué par l’âge, trahi par sa soudaine solitude, va se confronter à tous les éléments qui s’acharnent pour lui retirer sa proie.

C’est ainsi que les requins, sentant la proie facile, vont venir se jeter sur le marlin pour dévorer des parties entières arrachées corps. Mais le vieil homme s’acharne à continuer et espérer qu’il va en garder un maximum jusqu’au port. Si ce n’est pour prouver à tout le monde qu’il n’est pas fini, qu’il est un grand pêcheur et que l’éloignement du petit Manolin fut une grande injustice à son égard.

Le combat est épique, Ernest Hemingway nous montre en cet épisode une facette des plus caractéristiques de son œuvre générale, l’homme face à l’adversité et son courage tenace à lutter pour recouvrer son bien, ses droits et sa dignité. Rien d’autre que sa détermination comme arme face à un ennemi plus fort.

C’est la raison pour laquelle il faut connaître un élément fondamental de son parcours personnel. Ernest Hemingway, né en 1899, fait partie de ce qu’on appelle aux États-Unis la « génération perdue » car sacrifiée  au cours de la première guerre mondiale.

Ainsi toutes les valeurs de gloire nationale passées qui furent le creuset de cette Amérique pétrie d’idéaux, furent anéantis. L’aventure d’Ernest Hemingway fut surtout marquée par sa mission de journaliste de guerre où il affronta les plaies de l’Europe engloutie par la guerre puis par les montées des régimes fascistes.

De la première guerre mondiale, l’auteur écrivit l’un de ses plus célèbres romans « L’adieu aux armes ». En Espagne, il vécu le combat des républicains contre l’armée du général Franco où il connu un autre écrivain et célèbre romancier, le français André Malraux. De cet épisode espagnol fut publié un autre roman célèbre de l’américain, « Pour qui sonne le glas ».

La vie assez dissolue d’Ernest Hemingway et ses mariages répétés et, au final, son suicide, contribuèrent a façonner la légende du personnage dont l’œuvre fut consacrée comme « classique » aux États-Unis.   

Tout concoure à comprendre pourquoi « Le vieil homme et la mer » est le chef-d’œuvre que je vous propose aujourd’hui. Le roman est une véritable parabole du don de soi lorsque l’humain est face à à un destin qui lui est hostile.

La lutte des hommes y est magnifiquement décrite mais dans un contexte qu’Ernest Hemingway a voulu être extrait de l’environnement de guerre qu’il a tellement connu. Le génie de ce livre est de nous entraîner vers la lutte des hommes dans une situation inattendue habituellement et qui, pourtant, est le quotidien de ceux qui luttent pour leur survie.

Au petit matin, le vieux Santiago finit par ramener au port le gros poisson dont il  ne reste plus que la carcasse arrimée au bateau. Il aura perdu sa bataille mais rentre avec l’honneur d’avoir été de nouveau par la chance. Le regard des autres villageois ne sera plus le même, y compris celui des parents du petit Manolin.

Comme je vous le répète à chaque fois dans ce rendez-vous d’été, seul le plaisir de la lecture compte. La parabole et l’enseignement qu’elle instille se mettent en place dans la construction d’un esprit critique lorsqu’il est confronté à d’autres sources éducatives et expériences. Un roman n’est pas un manifeste politique mais uniquement une source fantastique de bonheur de l’instant.

Procurez-vous ce livre dont le prix est très bas, il vous en coûtera quelques heures de lecture seulement mais des plus intenses et inoubliables.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene

 




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Quand Donald Trump veut pactiser avec l’Iran…

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Regard

Quand Donald Trump veut pactiser avec l’Iran…

Que s’est-il passé dans la tête de Donald Trump pour changer rapidement d’avis et proposer, il y a quelques jours seulement, de rencontrer sans pré-conditions, le président iranien Hassan Rohani ? En marge d’une réunion, le 30 juillet dernier, avec le chef du Conseil italien Giuseppe Conte, il glisse aux journalistes qui l’interrogent, allusion faite à un probable sommet avec son homologue iranien : «ce serait bon pour nous, bon pour eux, bon pour tout le monde».

Mais le locataire du bureau ovale, habitué des sorties politiques fracassantes, est-il vraiment déterminé à faire marche arrière, concernant le dossier iranien ? Autrement dit, est-il prêt à faire un « remake » de sa démarche avec la Corée du Nord ? Pas sûr, mais rien n’empêche d’y croire ! Signalons, à ce titre, que durant l’été 2017, Trump et Kim Jong-un se sont livrés à une surenchère verbale sans précédent, jusqu’au point que la planète entière a cru à un accrochage imminent entre les deux Etats.

Or, en juin dernier, les deux leaders ont fait, à la surprise générale, une rencontre spectaculaire sous les flashs des caméras du monde entier à Singapour, en Malaisie. L’administration américaine peut-elle alors faire pareil avec l’Iran ? 

Si on regarde bien la capacité du revirement diplomatique de Trump, rien n’exclut cette hypothèse, du moins dans la forme. D’autant que le ton dur utilisé en mai dernier par Mike Pompeo se trouve contredit par l’attitude actuelle du président républicain. Le secrétaire d’État avait présenté, pour rappel, douze exigences majeures au pouvoir des Ayatollahs pour conclure un nouvel accord, parmi elles, la fin de tout enrichissement nucléaire de l’uranium, le retrait de leurs milices de la Syrie et la fin du soutien au Hamas et au Hezbollah !

Puis Trump qui essayait toujours d’étouffer l’économie iranienne et de la priver de ses revenus pétroliers, a-t-il changé de méthode, lui qui s’était plu à réprimander ouvertement Rohani, lui promettant des sanctions très sévères au cas où l’Iran ne se plie pas aux vœux des USA ? C’est-à-dire une suite de restrictions à ses partenaires économiques (sans exemptions spécifiques comme cela a été le cas sous les administrations précédentes), s’ils achètent le brut d’ici le 4 novembre !

L’Iran qui exporte 2.4 millions de barils par jour, pourrait en perdre jusqu’à 1.2 millions de dollars. En conséquence, son rial (monnaie nationale) qui s’est dévalué de moitié cette année risque de plonger le pays dans la crise. Comme riposte, les Ayatollahs menacent de bloquer le détroit d’Ormuz où passe 30% du commerce international du pétrole.

La stratégie de «la pression maximale», chère à Mike Pompeo peut-elle avoir, cette fois-ci, comme avec la Corée du Nord, des retombées positives ? Wait and see ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Hilel Garmi, une conscience claire et juste

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Tribune

Hilel Garmi, une conscience claire et juste

À ceux (Algériens ou autres) qui se demandent « pourquoi la cause palestinienne soulève tant de passion », à ceux qui insultent le peuple palestinien avec divers prétextes fallacieux, à ceux qui se rendent en Israël non pour rencontrer des résistants palestiniens ou des Israéliens contraires à l’oppression du peuple palestinien mais pour participer à des rencontres organisés par des personnes liées à l’État oppresseur d’Israël, à ceux qui se font photographier à l’O.N.U. en compagnie souriante avec des représentants de l’État oppresseur d’Israël, à ceux qui accusent toute critique de la politique de l’État israélien comme étant de l’«anti-sémitisme», à ceux qui glorifient l’État israélien comme un « exemple de démocratie ».

Mais, également, à ceux qui confondent tous les Juifs du monde et/ou tous les Israéliens avec la politique coloniale de l’État israélien. Que tous ces gens-là, donc, lisent la lettre publique que voici :

« Je m’appelle Hilel Garmi. J’ai 19 ans, et je devais être incorporé dans l’armée israélienne au début août 2018.

Récemment, dans le contexte des manifestations gazaouies près de la barrière construite à Gaza, j’ai pris le temps de lire les déclarations d’Ahmed Abu Ratima, l’un des organisateurs de ce mouvement et j’ai été très impressionné de découvrir ces gens qui ont opté pour des alternatives non armées, pour aborder la question de la situation entre la Méditerranée et le fleuve Jourdain.

Comme eux, je crois en la désobéissance civile pour souligner le caractère illégitime de notre régime.

Mon frère aîné et mes deux soeurs ont fait leur armée. Et quand j’étais petit, le passage par l’armée était pour moi non seulement une obligation inévitable, mais aussi un des objectifs qui me fascinaient ; et je voulais servir dans une unité d’élite.

Mais en grandissant, et en étant convaincu que tous les êtres humains sont égaux, j’ai changé d’avis. Je ne crois pas à l’existence d’un dénominateur commun entre Juifs qui feraient d’eux des êtres différents des Arabes. Je ne vois pas pourquoi je devrais être traité différemment d’un enfant né à Gaza ou à Jénine. Et je ne pense pas que les souffrances ou les joies soient plus importantes pour les uns que pour les autres.

Alors, je me suis demandé pourquoi 3 millions d’habitants de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est vivent sous occupation militaire depuis plus d’un siècle, et pourquoi 2 millions de Gazaouis subissent un siège militaire, imposé depuis plus de 10 ans par Israel sur terre, mer et dans le ciel.

Qu’est-ce qui donne à Israël le droit de gérer la vie de ces 5 millions d’êtres humains ? De décider de leur droit de circuler, d’importer, d’exporter, de pêcher ou d’avoir de l’électricité ? De pouvoir les arrêter à tout moment ?

Pas question pour moi de participer à un régime aussi anti-démocratique, et à tous les maux qu’il impose aux Palestiniens dans leur vie quotidienne, afin de permettre à une autre population de prendre leur place.

Il y a des lignes rouges qu’on ne peut franchir, et pour moi celles-ci sont infranchissables.

Ma décision de rendre ceci public est liée au fait que je suis convaincu que la désobéissance civile peut amener des changements sociétaux, en faisant appel au sens de la justice des plus privilégiés qui vivent dans cette région.

Si les manifestants de Gaza ont le courage de recourir à cette option, je me sens l’obligation et le pouvoir, en tant que personne née du côté de ceux qui détiennent le pouvoir, de m’engager également dans cette voie.

Hilel Garmi, août 2018. » (1)

Cette position publique a causé l’arrestation et l’emprisonnement de l’auteur. Cependant, la solidarité ne manque pas en faveur de ce jeune à la consciene claire et juste (2).

K.N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1)  Traduit par CAPJPO-EuroPalestine, http://europalestine.com/spip.php?article14540&lang=en.

(2) Voir le réseau de solidarité avec les refuzniks : https://secure.squarespace.com/checkout/donate?donatePageId=570282fdb6aa607cbb9542c0. Consulter également http://www.refuser.org/.

Pour approfondir cette thématique du refus de servir de la part de militaires faisant partie d’armées d’agression, signalons l’association, concernant Israël, « Courage to Refuse » (Courage de refuser), le mouvement des militaires israéliens qui refusent de combattre dans une guerre qu’ils considèrent d’oppression du peuple palestinien. Par ailleurs, aux U.S.A., existe le mouvement de militaires refusant de servir dans les guerres d’agression en Afghanistan, en Irak et ailleurs, voir « LA GUERRE, POURQUOI ? LA PAIX, COMMENT ?… », librement télédéchargeable ici :  http://www.kadour-naimi.com/f_sociologie_ecrits_guerre_paix.html

 

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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