Saada Arbane, une survivante à un massacre lors de la décennie noire qui a été suivie médicalement par la femme de Kamel Daoud, dit s’être reconnue dans le personnage principal du roman « Houris ».
Antoine Gallimard, le président des éditions Gallimard, a dénoncé lundi 18 novembre les attaques diffamatoires à l’encontre de l’auteur franco-algérien Kamel Daoud, Goncourt 2024 (Nouvelle fenêtre) pour son roman Houris, accusé par une victime de la guerre civile en Algérie d’avoir exploité son histoire et ses traumatismes.
« Si Houris est inspiré de faits tragiques survenus en Algérie durant la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictionnels », affirme Antoine Gallimard dans un communiqué.
« Depuis la publication de son roman, Kamel Daoud fait l’objet de violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d’un régime dont nul n’ignore la nature », poursuit le dirigeant de la maison d’édition qui s’est vu interdire de présenter ses ouvrages lors du salon international du livre d’Alger, qui s’est terminé samedi 16 novembre.
L’interdiction de participer à ce salon a été notifiée aux éditions Gallimard début octobre, quand Houris, le roman de Kamel Daoud sur les violences de la « décennie noire » (entre 1992 et 2002), était déjà vu comme l’un des grands favoris du Goncourt.
Il a remporté le prix, le plus important de la littérature française, le 4 novembre 2024. Il faut rappeler que deux autres maisons d’édition algériennes, Koukou éditions et Tafat éditions, ont été interdites par les autorités de prendre part au Sila d’Alger.
Le livre n’a pas pu être édité en Algérie. Toutefois, contrairement à ce qui rapporté ici ou là, il faut rappeler que de nombreux ouvrages traitant de la décennie noire ont déjà été publiés en Algérie. « Après l’interdiction du livre et de notre maison d’édition au salon du livre d’Alger, c’est au tour de son épouse [psychiatre de profession], qui n’a aucunement sourcé l’écriture de Houris, d’être atteinte dans son intégrité professionnelle », poursuit Gallimard.
Une femme dit s’être reconnue dans le personnage principal
Selon les médias algériens, Saâda Arbane, survivante d’un massacre lors de la décennie noire, qui a été suivie médicalement par la femme de Kamel Daoud, dit s’être reconnue dans le personnage principal de son roman.
Houris qui désigne dans la foi musulmane les jeunes filles promises au paradis, est un roman sombre se déroulant en partie à Oran sur le destin d’Aube, jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.
La Tanzanie, le Botswana et le Mozambique ont pris ce mardi 19 novembre les derniers billets pour compléter la liste des 24 pays qualifiés pour la CAN 2025 au Maroc. Le Ghana et la Guinée sont restés à quai au moment où le Gabon revient en compagnie des Comores.
Les éliminatoires de la CAN les plus rapides de l’histoire ont pris fin ce mardi 19 novembre après leur lancement le 4 septembre dernier. Six journées menées tambour battant qui n’ont pas changé profondément la face du football africain des nations depuis la fraîche dernière CAN. De la Côte d’Ivoire 2024 au Maroc 2025, sept pays ont été laissés sur le bord de la route (Cap-Vert, Gambie, Namibie, Ghana, Guinée, Mauritanie et Guinée-Bissau).
Il y a peu de saignée chez les gros, car les dix premiers du dernier classement Fifa seront présents au Maroc. Certains ont déjà montré les crocs ; les hôtes marocains en premiers avec une attaque de feu : 26 buts en six journées…. Loin devant l’Algérie, 16 réalisations. Les Lions de l’Atlas sont les seuls à avoir réussi le carton plein avec six victoires en six journées.
Le Mali, lui, a fait valoir sa solidité défensive avec un seul but encaissé alors que le Cameroun, malgré ses soucis en coulisses, a bouclé les éliminatoires sans la moindre défaite.
Les Comores, un retour rafraîchissant
Chez les historiques, il manquera d’abord le Ghana, géant aux pieds d’argile depuis trop longtemps, qui a fini par s’effondrer avec une humiliante campagne sans victoire en six matchs. Ensuite, la Guinée a payé son faux départ (deux défaites lors des deux premières journées) et a vu la qualification lui passer sous le nez avec sa défaite face à la Tanzanie.
Beau quart de finaliste en 2024, éliminé aux tirs au but, le Cap-Vert a perdu de sa superbe en moins d’un an et voit sa place récupérée par le Botswana au nez et à la barbe de la Mauritanie qui ne connaîtra pas une quatrième CAN de suite. La Guinée-Bissau non plus ne verra pas le Maroc après quatre Coupes d’Afrique de suite au derby lusophone perdu face au Mozambique ce mardi (1-2).
Au rayon des retours, paris sportifs en ligne au Québec pour comprendre les enjeux en cours. Il y a celui du Gabon est une bonne nouvelle, même si les Panthères n’ont pas été flamboyantes en qualification avec deux gros revers face au Maroc (1-4 ; 1-5). Le retour le plus rafraichissant est certainement celui des Comores dont le parcours en 2021 reste encore vivace. L’équipe a un nouveau sélectionneur et semble avoir bien grandi comme le suggère un parcours sans défaite et une place de leader du groupe A devant la Tunisie.
Depuis la nationalisation des hydrocarbures en 1971, l’Algérie a construit son modèle politique et économique autour de la rente pétrolière et gazière. Et ça continue avec Tebboune.
Au départ, cette rente a été prometteuse, financée par des ressources naturelles abondantes qui ont assuré la stabilité de l’État et enrichi une élite dirigeante. Mais aujourd’hui, ce modèle est obsolète, et les gouvernements algériens semblent être devenus des produits dérivés des hydrocarbures, avec une date de péremption imminente.
Une rente volatile au service de gouvernements éphémères
À l’instar des produits périssables, les gouvernements algériens ont prospéré grâce à la rente pétrolière. La nationalisation des hydrocarbures a consolidé un système économique centré sur le pétrole et le gaz, permettant de financer des projets d’infrastructures et de maintenir une stabilité à court terme.
Cependant, cette dépendance à la rente se révèle de plus en plus fragile, soumise aux fluctuations des prix mondiaux et aux crises géopolitiques. En conséquence, les gouvernements algériens se retrouvent pris dans une spirale d’obsolescence, leur survie désormais directement liée à la possibilité des marchés mondiaux.
Les gouvernements successifs ont misé sur une gestion politique de court terme, fondée sur les ressources pétrolières, au lieu de diversifier l’économie. En se nourrissant exclusivement de cette rente, une élite rentière s’est installée au pouvoir, sans jamais instaurer de réformes durables. Cette logique de consommation immédiate a mené à une stagnation économique et politique. Les gouvernements actuels, devenus obsolètes, sont incapables de répondre aux besoins d’une société moderne, qui exige des réformes démocratiques, une transparence accrue et un développement diversifié.
Un système à bout de souffle
À mesure que la rente des hydrocarbures s’amenuise, les gouvernements algériens semblent de plus en plus déconnectés des aspirations populaires. La crise sociale et politique qui a émergé avec le mouvement Hirak en 2019 témoigne d’une rupture profonde entre le pouvoir et la société. En privilégiant l’argent facile des hydrocarbures, les gouvernements ont ignoré les véritables préoccupations du peuple, ce qui a conduit à un mécontentement général et à un appel pressant à des réformes structurelles.
L’Algérie doit impérativement se réinventer pour éviter que ses gouvernements ne deviennent des reliques d’un système périmé. La diversification de l’économie est désormais une nécessité absolue. L’investissement dans les énergies renouvelables, la numérisation et l’innovation technologique sont des secteurs stratégiques pour assurer une croissance soutenue et durable. Mais cela nécessite également un renouvellement des institutions et un changement de modèle de gouvernance. L’Algérie doit se libérer de l’immobilisme et des pratiques rentières pour adopter une gouvernance démocratique, plus transparente et responsable.
L’Algérie se trouve à un tournant décisif. Le modèle rentier a montré ses limites et les gouvernements algériens, nourris par la rente pétrolière, sont désormais condamnés à la péremption si le pays persiste dans cette voie.
Le véritable défi réside dans la capacité du pays à se réinventer, à diversifier son économie et à entreprendre des réformes audacieuses. La dépendance à la rente ne peut plus être une excuse pour l’inaction. L’Algérie doit passer de la consommation des ressources naturelles à la création de valeur, en garantissant l’innovation, la gouvernance et le développement durable au cœur de son projet national.
En conclusion, l’Algérie n’a pas seulement à consommer ses hydrocarbures ; elle doit construire son avenir. Pour éviter que ses gouvernements ne deviennent des produits périmés, il est temps d’opérer un changement profond, d’embrasser une économie diversifiée et de réinventer la gouvernance pour préparer un avenir plus juste et plus prospère.
La Turquie, bien que membre clé de l’OTAN et candidate de longue date à l’Union européenne, ne se limite pas à ses alliances occidentales. Son intérêt pour les BRICS, notamment manifesté lors du sommet de Kazan en octobre 2024, témoigne d’une stratégie de diversification des partenariats.
Ce rapprochement avec les BRICS soulève des questions sur l’avenir de la politique étrangère turque : L’adhésion aux BRICS marquerait-elle une rupture avec le camp occidental ou s’agit-il plutôt d’une complémentarité ? Les autorités turques inclinent pour la deuxième raison. Examinons de près les BRICS et les récentes orientations de la diplomatie turque afin d’apporter une réponse nuancée à cette question.
BRICS : une plateforme aussi puissante que nébuleuse
Le groupe BRICS a été créé en 2009 pour réussir une meilleure coopération financière et de développement entre les pays émergents. Le mot « BRIC » est l’acronyme pour Brésil, Russie, Inde et Chine. La plateforme est devenue « BRICS » avec la participation de l’Afrique du Sud en 2010 et est communément appelée « BRICS+ » depuis l’adhésion de l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis en janvier 2024. Avec cette dernière vague d’élargissement, la population totale des BRICS+ a atteint 3,5 milliards d’habitants, soit 45 % de la population mondiale.
La taille totale des économies des pays membres est de 28,5 billions de dollars. Cela correspond à environ 28 % de l’économie mondiale. Il importe de noter également que les pays du BRICS produisent également 44 % du pétrole brut mondial.
En 2014, les BRICS ont créé un instrument au service d’une nouvelle dynamique économique mondiale, la Nouvelle banque de développement (NBD), dotée alors de 250 milliards de dollars. En amont de leur adhésion aux BRICS, les Émirats et l’Égypte sont devenus membres de la NBD dont l’objectif principal est le financement des projets d’infrastructure dans les pays en développement.
Réunis annuellement sous une présidence tournante, les BRICS forment un bloc économique dynamique où l’Inde et la Chine, grands consommateurs d’énergie, trouvent avec la Russie un fournisseur privilégié.
Cependant, l’absence d’une structure institutionnelle solide en fait un ensemble au potentiel encore incertain. Les BRICS n’ont pas de secrétariat permanent, ni de traités contraignants entre leurs membres. En outre, l’hétérogénéité du groupe ne peut être ignorée. Alors que la Russie voit dans les BRICS un soutien pour contrer les sanctions occidentales qui pèsent sur son économie depuis l’invasion de l’Ukraine, d’autres membres comme l’Afrique du Sud et le Brésil évitent une confrontation directe avec l’Occident. Bref, les BRICS sont un groupe de pays en pleine ascension, mais leur cohésion et leur capacité à agir de manière unifiée restent à prouver.
Sommet de Kazan : remise en cause de l’ordre occidental ?
Au dernier sommet des BRICS, les délégations de 35 pays et de six organisations internationales se sont réunies pour échanger sur les questions mondiales et les perspectives d’élargissement des partenariats dans trois domaines principaux : la politique et la sécurité, le commerce et l’investissement, ainsi que les échanges culturels et humanitaires.
Les États ont discuté des efforts conjoints possibles pour stimuler la croissance économique dans les États des BRICS et les pays du Sud. Dans ce cadre, par l’intermédiaire de la NBD, ils visent à mettre en œuvre de nouveaux projets communs dans les domaines de l’industrie, de l’énergie, de la logistique et de la haute technologie.
Ils ont réaffirmé leur détermination à approfondir les partenariats dans le domaine financier en améliorant la communication interbancaire et en créant de mécanismes de paiement dans les monnaies nationales. La volonté d’établir un tel système pourrait être un défi majeur à l’hégémonie du dollar, monnaie au cœur du système financier international conférant aux États-Unis une influence considérable sur l’économie mondiale.
La Russie, qui préside actuellement les BRICS, a également invité au sommet les dirigeants des États qu’elle qualifie de « partenaires », y compris la Turquie. La déclaration de Kazan souligne l’opposition collective des BRICS à la pratique des sanctions « illégales ».
La Turquie, déjà marginalisée au sein des cercles occidentaux notamment depuis son achat des missiles russes antiaériens S-400, semble s’éloigner de ses partenaires traditionnels. Toutefois, les apparences peuvent être trompeuses.
La Turquie d’Erdoğan en 2024 : entre marasme économique et équilibres diplomatiques fragiles
La Turquie affirme depuis des années sa volonté d’intégrer les BRICS pour équilibrer ses relations internationales. Les propos du président Afrique du Sud de la MÜSİAD, association patronale islamoconservatrice proche du gouvernement, en témoignent : « Les pays tels que la Chine et l’Inde, grâce à leurs fortes populations et leurs efforts sur le plan économique, tentent de briser le monopole des pays occidentaux. Les BRICS prévoient de mettre sur pied un nouveau système financier à l’horizon 2025, ce qui leur permettra non seulement de mieux se soutenir, mais aussi et surtout de trouver des alternatives aux structures financières mondiales, notamment le FMI et la Banque mondiale. (…) La Turquie, bien que non membre des BRICS, a été conviée au sommet avec le statut d’invité spécial. Cette invitation est une grosse opportunité en vue de développer l’économie turque. La coopération économique et la lutte contre le terrorisme seront au menu des échanges tête-à-tête entre le président Erdoğan et les leaders des BRICS (…) le pouvoir économique des BRICS sera supérieur à celui des nations occidentales d’ici 2030. »
La Turquie, sous la direction d’Erdoğan et du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir depuis 2002, est coutumière de revirements diplomatiques. On note les efforts de réconciliation du président Erdoğan avec d’anciens adversaires : le prince saoudien Mohammed ben Salmane, le président émirati Mohammed bin Zayed Al Nahyane et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Alors qu’il avait porté des accusations très dures contre ces dirigeants depuis 2013, Erdoğan avait entrepris des visites officielles à Riyad, Dubaï et au Caire, marquant ainsi un tournant dans ses relations avec ces pays. Parallèlement, son désir d’intégrer la Turquie aux BRICS, un bloc économique réunissant ces anciens adversaires, témoigne d’un pivot stratégique turc au Moyen-Orient.
Toutefois, les déclarations gouvernementales demeurent souvent équivoques. D’une part, en participant au sommet des BRICS et en demandant à en devenir membre, le gouvernement turc montre qu’il est à la recherche de nouvelles alliances, tandis que d’autre part, il répète à plusieurs reprises que cela ne signifie pas quitter l’OTAN. La Turquie insiste sur le fait que sa collaboration avec les BRICS s’ajoute à son partenariat douanier avec l’UE, sans le substituer.
Le discours d’Erdoğan prononcé seulement quatre jours après le sommet de Kazan, illustre la direction que prend la Turquie : « Nous renforçons notre coopération avec l’Allemagne d’une manière qui sied à deux amis de longue date et alliés de l’OTAN. Notre objectif est d’atteindre 60 milliards de dollars dans les échanges bilatéraux, qui s’élèvent actuellement à 50 millions de dollars (…) Les relations croissantes de la Turquie avec les BRICS ne sont en aucun cas une alternative à ses engagements existants. La Turquie participe à toutes ces plateformes en tant que pays allié de l’OTAN et menant des négociations en vue d’une adhésion à part entière à l’UE ». Le chef de l’État turc continue donc à donner la priorité à la coopération avec l’Occident.
De toute manière, depuis septembre 2024, Moscou tempère les attentes sur l’adhésion de la Turquie aux BRICS. L’organisation a besoin de consolider l’intégration des nouveaux membres accueillis en janvier 2024. Plutôt qu’une adhésion immédiate, un « statut de partenariat » a été proposé à la Turquie et aux autres pays candidats, témoignant d’une approche plus graduelle.
Conclusion
La volonté d’adhésion de la Turquie aux BRICS répond avant tout à une volonté d’éviter l’isolement sur la scène internationale. Les liens historiques, économiques et institutionnels étroits de la Turquie avec l’Europe, notamment avec l’UE, son premier partenaire commercial, et le Conseil de l’Europe dont elle est membre fondateur, créent une interdépendance complexe difficile à rompre.
Face à une situation économique délicate marquée par l’hyperinflation, la Turquie est visiblement à la recherche de nouvelles pistes pour stimuler sa croissance et accéder à de nouvelles sources de financement. L’intégration aux BRICS et à la Nouvelle banque de développement pourrait ouvrir de nouveaux horizons à la Turquie. La matérialisation des opportunités offertes par les BRICS dépendra également de la capacité du groupe à se structurer en une organisation formelle véritablement efficace proposant une alternative crédible aux institutions financières internationales existantes.
Ozan Doğan Avunduk, analyste politique, expert de la Turquie.
Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.
Malgré la brouille diplomatique qui s’est intensifiée, notamment après une importante visite d’État d’Emmanuel Macron au Maroc et son soutien au plan marocain pour le Sahara occidental, le travail de reconciliation des mémoires et de vérité historique, entamé, à l’initiative du président français et celle d’Abdelmadjid Tebboune doit se poursuivre.
C’est le sens à donner au geste du président français qui a demandé à l’ambassadeur de France en Algérie de se recueillir sur la tombe du héros de révolution algérien, Larbi Bn M’hidi, tué par les parachutistes après son arrestation en mars 1957.
« L’ambassadeur de France en Algérie, Stéphane Romanet, s’est rendu, aujourd’hui mardi, au carré des Martyrs du cimetière d’El Alia où il a déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Larbi Ben M’hidi », informe un communiqué publié sur la page Facebook de l’ambassade de France à Alger.
Ce geste de reconnaissance mémorielle a été accompli, « à la demande et au nom du président français Emmanuel Macron », précise le communiqué.
« Le Président de la République estime que le travail de vérité et de reconnaissance doit se poursuivre », estime-t-on à l’ambassade de France.
Mort en 1957, Larbi Ben M’hidi a été « assassiné par des militaires français », a reconnu Emmanuel Macron qui présente le dirigeant du Front de libération nationale de l’Algérie comme un « héros national » pour son pays.
Larbi Ben M’hidi a été assassiné en 1957 par le général Paul Aussaresses, qui l’a avoué au début des années 2000, démentant la version officielle qui avait maquillé son décès en tentative de suicide.
Les propos du président français Emmanuel Macron ont été accueillis froidement en Algérie. « Le dossier de la mémoire n’accepte aucune concession ni négociation », a répliqué, par exemple, le Front de libération nationale, parti qui se revendique d’un ancrage nationaliste.
Les tensions diplomatiques ont déteint sur le travail de recherche documentaire des commissions mixtes d’historiens des deux pays qui ont interrompu leur cycles de rencontres.
Née en 1993 à Djelfa, Saâda Arbane a miraculeusement survécu à une attaque terroriste ayant décimé une grande partie de sa famille et où elle a été, elle-même, égorgée. L’histoire de cette sportive qui « ne parle pas » est connue d’un cercle restreint d’Oranais.
Dans un récent entretien recueilli par une télévision algérienne, One TV[1], elle estime que l’auteur algérien du Goncourt 2024 aurait « exploité son histoire personnelle sans son consentement », voire en utilisant abusivement des confidences recueillies dans un cadre médical. Ayant « mis plus de vingt-cinq ans pour oublier » son « traumatisme », elle estime que Kamel Daoud aurait « remué les plaies » d’une « histoire » dont elle estimait « la seule à décider comment [elle devait] sortir ».
Si la presse mainstream en France, du Monde à Valeurs Actuelles, en passant par Libération et Le Point, dénonce par avance tout questionnement littéraire ou idéologique des dits et écrits de celui qui vient de recevoir le Goncourt pour son Houris (Gallimard, 2024), cette mise en cause venant d’Algérie, si elle était confirmée, serait de nature à rompre sur le plan éthique cet unanimisme médiatique autour du « roman le plus féministe de la rentrée » (Frédéric Beigbeder)[2] par lequel « une jeune rescapée […] de la guerre civile algérienne [mettrait] enfin des mots sur son histoire » (Elle, 04/11/24)[3].
Sur One TV, Saâda Arbane estime en effet que cet auteur qui prétend donner la parole aux femmes de son pays face aux islamistes aurait en réalité « dépossédé une victime du terrorisme de son histoire, de sa vie, contre son gré », et malgré « les refus catégoriques de ses parents de leur vivant ».
« Ma famille et mon entourage, qui savaient que je ne voulais pas parler de cette histoire, étaient choqués », témoigne-t-elle, ajoutant que cette histoire, « c’est quelque chose qui me perturbe dans ma vie ». « Tout le monde m’a dit : ‘‘C’est bizarre ce que tu as fait’’ ». Après la parution de Houris, « on m’a même appelé pour me demander combien j’ai été payée pour le livre ». Une « amie installée à Paris » avait du mal à croire que « j’ai laissé utiliser mon histoire de cette manière ». « Quand j’ai commencé à lire le livre, je n’ai pas dormi trois jours ». « Cela fait 25 ans que je cache mon histoire, que je cache mon visage, que je refuse qu’on me montre du doigt. C’est horrible… ».
Elle ajoute cette accusation plus grave à l’égard de l’écrivain concernant « les détails de sa vie personnelle » qu’elle n’a jamais confiés qu’en thérapie : « Il a tout pris de sa femme ». « On ne peut pas parler comme ça tant qu’on n’a pas vécu la chose ». « C’est ma vie, c’est mon passé. Y a que moi qui peut juger comment ça doit sortir. Ce n’est pas à lui de faire ça. C’était pas à lui de me jeter comme ça. En plus, il salit ma réputation ». Houris « est une violation de mon intimité ».
Par-delà l’incontestable et légitime droit de l’écrivain à la fiction et à la libre création, ces déclarations soulèvent de sérieuses questions d’éthique tant littéraire que médicale.
Dans l’émission « Houris, la contre-enquête », la jeune femme affirme que la vie de Fajr ressemblerait étonnement à la sienne : « Ma cicatrice. Ma canule. Les conflits avec ma mère. L’opération que je devais subir en France, la pension que je reçois en tant que victime [du terrorisme islamiste]. L’avortement, je voulais avorter. La signification de mes tatouages [au niveau de la nuque et du pied]. Le salon de coiffure, j’avais un salon de coiffure et d’esthétique et c’est dans le livre. Le lycée Lotfi. L’allusion romancée à ma passion pour l’équitation », énumère-t-elle auprès du journaliste.
Comment des faits aussi précis auraient-ils pu arriver jusqu’au romancier ? Selon elle, il s’agirait d’une « violation du secret médical » par son ancienne psychiatre, « Mme Daoud ». Elle affirme qu’elle aurait été suivie chez cette dernière, de l’année 2015 jusqu’au départ de la famille Daoud en France, dans plusieurs établissements médicaux oranais, d’abord pour une thérapie de groupe avec sa mère, et puis seule.
La survivante du massacre de Djelfa insiste sur le fait que durant ses consultations chez Mme Daoud, sa parole était totalement libre : « je n’avais pas de filtre, [je parlais] sans tabous, je disais tout. Pour moi, c’était ma psychiatre. Il y avait le secret médical, je disais tout ». Durant son interview, elle précise qu’« il y a trois ans et demi, l’écrivain [lui] a demandé l’autorisation de raconter [s]on histoire dans un livre. Mon refus était catégorique. J’étais chez lui, cité Hesnaoui. Sa femme m’avait invité pour boire un café et discuter de ma thérapie ».
Après, continue-t-elle, quand « sa femme m’a dit qu’il est en train d’écrire un livre, je lui ai dit : ‘‘Attention, je ne veux pas que ça soit sur moi’’. Elle m’a dit : ‘‘Non, ça ne parle pas de toi du tout’’. Plusieurs fois durant mes consultations, j’ai redit à sa femme : ‘‘Attention, je refuse qu’il fasse ça’’ ». Mme Daoud l’aurait rassurée en lui répondant : « ‘‘Pas du tout… Je suis là pour te protéger’’».
Aujourd’hui, et après la lecture de Houris, elle juge qu’elle n’aurait en rien été protégée par son médecin. « J’ai dit tous ces détails à sa femme en tant que psychiatre ». « Je ne l’ai jamais dit à personne [d’autre] », affirme-t-elle. Son intime conviction est que Kamel Daoud aurait eu accès « à [s]on histoire » par le biais de « sa femme », « [s]a psychiatre ». Selon elle, Houris serait une « divulgation du secret médical » : « Je n’ai jamais communiqué mon dossier médical à Kamel Daoud ». « Je n’ai jamais autorisé Kamel Daoud ou sa femme, ma psychiatre, à raconter mon histoire ». La jeune femme estime en outre que l’écrivain aurait « attendu la mort de [s]es deux parents pour faire ça ».
L’intérêt de la presse, des médias et des écrivains pour l’histoire de Saâda Arbane ne serait pas nouveau. En 2009, raconte-t-elle, « quand j’ai gagné la médaille d’or du Championnat Maghrébin d’Équitation », « je commençais à recevoir les premières demandes pour raconter mon histoire ». Depuis lors, pour elle comme pour ses parents par kafala (forme musulmane d’« adoption »), le refus de raconter son histoire était catégorique.
« Depuis 25 ans, continue-t-elle, je refuse qu’on raconte mon histoire à ma place. C’est mon intimité, c’est mon histoire ». « J’avais refusé que mon histoire soit divulguée », « lui, il l’a bien divulguée », « mon intimité a été dévoilée ». Et si elle a décidé de prendre la parole aujourd’hui, ce serait « pour dénoncer l’abus que Kamel Daoud a fait dans son livre de [s]on histoire ».
D’après elle, Mme Daoud se serait rendue en octobre dernier à son domicile, pour lui remettre un exemplaire de Houris portant une dédicace signée de l’écrivain : « Notre pays a souvent été sauvé par des femmes courageuses, et tu es l’une d’entre elles, avec mon admiration ». Cette dernière lui aurait « parlé du projet du film et de son éventuelle implication dans le scénario » qui pourrait lui faire « gagner énormément d’argent » par lequel elle pourrait « acheter son appartement en Espagne ». Saâda Arbane dit avoir compris cette proposition « comme une tentative de l’acheter et de l’amener à se taire ».
Également devant le journaliste de One TV, son mari considère que la publication de Houris et son hypermédiatisation « a remué le couteau dans la plaie » de l’histoire familiale de sa femme et que, depuis, « elle trouve énormément de mal à se nourrir, à dormir », « souffre gravement de sévères maux de tête ». Selon lui, le roman « a fait resurgir de mauvais souvenirs » et cela pourrait se répercuter négativement sur leur fils de huit ans.
Dans l’attente d’éléments vérifiés sur les faits allégués dans ce tout récent entretien et d’éventuelles explications de Kamel Daoud lui-même, une question mérite au moins d’être posée : un romancier qui se présente comme défendant les femmes de son pays contre la violence qu’elle y subissent et leur restituant une voix qui leur serait refusée, aurait-il lui-même dépossédé une survivante du terrorisme islamiste de son histoire, de sa vie, de sa parole, une parole confiée sous le sceau du secret et dans le refus explicite de sa divulgation ?
Comme le mythomane désigne une personne atteinte d’un trouble pathologique caractérisé par la tendance au mensonge et la fabulation ou un cleptomane, une personne dont la pathologie est l’obsession à voler des objets, le « waliman » se dit de quelqu’un obsédé par la fonction de wali : Nomination de wali, permutation de walis, éviction de walis, création de nouveaux walis, walis délégués, chefs de daïras.
Tebboune est le plus grand « waliman » de l’Algérie indépendante. Il se réveille le matin, après une nuit tourmentée de rêves et de cauchemars les plus invraisemblables, tel un chirurgien muni d’un scalpel, ou à l’aide de son stylo, il coupe, il enlève, il remplace, il greffe dans le corps malade des walis ; dans ce corps qui lui est tant familier.
Mais en ce qui concerne la nomination en Premiers ministres et ministres, il semble perdu. Kafka ne peut faire mieux que lui.
Sur trois premiers ministres nommés sous sa présidence aucun n’a fait montre d’une once de pragmatisme et d’efficacité. Le point commun des trois exercices de ces personnages : immobilisme quasi-total. Bien sûr, la palme d’or de l’inaction revient au dernier d’entre eux qui a été, à la surprise générale, reconduit. C’est ce qu’on appelle reconduire l’échec.
De deux choses l’une. Soit Abdelmadjid Tebboune est seul maître de la décision ou il ne l’est pas. Dans les deux cas, il en porte l’entière responsabilité puisqu’il est le « président élu », comme on nous le dit. Quoi qu’il en soit, le ou les « désigneurs » de premiers ministres choisissent des « pieds de vache » ! Dans le langage populaire, se dit d’une personne inactive, non productive qui ne sert à rien.
Cette métaphore trouve son origine par rapport au quatrième pied de la vache qui reste plié quand l’animal broute, ou debout immobile, celui qu’elle n’utilise jamais.
Le premier, Abdelaziz Djerrad, qui s’est efforcé de rester digne, a eu l’intelligence de réaliser son impuissance à engranger quoi que ce soit et s’est éclipsé en Suède comme ambassadeur après 18 mois. Belle promotion !
Le deuxième, Benabdarhmane, ce « Badissi novembri » aux ambitions présidentielles démesurées n’a cessé de faire de l’obstruction en restant le plus immobile possible et a terminé presque chassé.
Quant au champion de handball des années d’or, cet avocat reconverti en diplomate, il est resté dans le box des remplaçants depuis son arrivée. Il n’agit pas, ne parle pas, ne discute pas, il est assis sagement à côté du coach, impassible. Il n’a pas demandé à être là colporte-t-on.
Mais est-ce possible ? Pourquoi affubler tout un pays de la taille d’un continent et toute une action gouvernementale de tant de passivité et d’immobilisme ? Pour quelle raison, au nom de quoi la paralyser d’avance, la rendre caduque avant même qu’elle ne débute ?
Là sont les questions qui viennent à l’esprit de tout observateur averti. La confiance semble le seul critère des décideurs dans leurs choix. Mais hélas c’est prendre trop de risque dans ces périodes incertaines. L’immobilisme en politique a montré ses limites de par le monde. C’est même source de gros périls.
Pour ce qui est des choix des personnes s’agissant des portefeuilles ministériels : la confiance, le clientélisme, la cooptation, l’obéissance et la soumission aveugles sont les critères essentiels. Sans compter l’innovation du siècle initiée probablement par le plus grand bouffon conseiller du roi en charge du commerce : couper le ministère du Commerce en deux comme les mamans coupent une tarte au citron considérée trop grande.
En résumé, il n’y a pas eu de changement majeur, dans ce gouvernement. Et pour cause ! Il ne semble pas qu’un consensus ait été trouvé en haut lieu entre les différents clans qui ont de plus en plus l’air de factions.
Comme quand les associés ou les héritiers ne s’entendent pas ils gardent la situation telle quelle. Sans changement afin d’éviter le conflit à laquelle la situation actuelle ne se prête pas. Dans l’attente d’éléments nouveaux.
Mis à part le grand gagnant, la grande victoire de l’inusable Saïd Chanegriha qui atteint en fin de compte son but. Il fait son entrée au gouvernement en préférant le titre de ministre délégué à la Défense à celui de vice-ministre de la Défense qui a des relents de subalterne.
Pour ce qui est des autres portefeuilles ministériels, point de grands changements pour les ministres régaliens. Pour les autres ministres, ils n’ont pas eu leur mot à dire lors du premier quinquennat de Tebboune durant lequel ils sont restés silencieux et peu actifs , pour la plupart d’entre eux
En conclusion le second mandat de Tebboune et de son équipe n’augure rien de bon. L’intérêt de l’Algérie et des Algériens étant renvoyé aux calendes grecques.
Le rejet de la proposition faite par certains députés d’autoriser l’importation des véhicules de moins de cinq ans pour une majorité de citoyens pour lesquelles l’achat d’une voiture neuve est quasiment impossible ou les dernières mesures coercitives prises à l’encontre des commerçants par le CNRC n’augurent rien de bien reluisant.
Cinq années se sont écoulées lors du premier mandat de Tebboune durant lesquelles rien n’a été réalisé, aucune politique sérieuse n’a été mise en œuvre dans quelque domaine que ce soit. Cinq années de non développement ou d’anti développement.
Cinq années d’immobilisme total que ce soit sur le plan économique, diplomatique, social ou politique. Cinq années d’effondrement du dinar et de pouvoir d’achat. Cinq années de disparition de milliers d’entreprises et de centaines de milliers d’emplois.
Cinq années de répression et d’interpellations. Cinq années de quasi disparition de l’activité politique. Cinq années perdues pour l’Algérie. Dans la rue le citoyen Lambda ne cesse de regretter les années Bouteflika.
Les cinq années à venir ne se présentent guère mieux. Elles ne sont guère plus prometteuses. Les responsables de cette situation sont les tenants d’un pouvoir vieilli et malade. Le « waliman » est responsable devant l’histoire. Mais il n’est pas le seul responsable de cette débâcle. Ceux qui l’ont coopté et qui ne cessent de le soutenir sont encore plus coupables. Les générations futures s’en souviendront.
Abdelmadjid Tebboune a reçu, lundi, la sous-secrétaire d’Etat américaine à la sécurité civile, à la démocratie et aux droits de l’homme, Uzra Zeya ainsi que la sous-secrétaire d’Etat américaine adjointe aux affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, indique un communiqué de la Présidence de la République.
L’audience s’est déroulée en présence du directeur de Cabinet à la Présidence de la République, Boualem Boualem, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, du Conseiller du président de la République, chargé des organisations non gouvernementales (ONG) et des droits de l’Homme, Hamid Lounaouci, et de l’ambassadeur d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, précise la même source.
Abdelmadjid Tebboune a procédé lundi 19 novembre à un remaniement de son gouvernement promis juste après son investiture pour un second mandat présidentiel.
Tout ça pour ça, sommes-nous tentés d’écrire. C’est sans changement majeure dans la composante de l’ancienne équipe gouvernementale. Un coup à blanc, comme nous a habitués aamou Tebboune.
Nadir Larbaoui, premier ministre ayant fonctionné en mode avion car effacé, reste à son poste. Il est presque un spectre de Tebboune, une ombre qui ne gêne pas. De même pour les détenteurs des ministères régaliens qui sont élevés au rang de ministre d’Etat.
Ainsi, Ahmed Attaf, qui ne peut être crédité d’un bilan élogieux à la tête du ministère des Affaires étrangères rempile à son poste. On ne peut dire que la diplomatie algérienne a brillé sous son règne, dans le concert des nations. A part par des déclarations sonores et tonitruantes au sujet de la Palestine. Ahmed Attaf est « bombardé » du double titre de Ministre d’État et de Ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines. Un titre à rallonge, sans véritable efficience.
Élevé lui aussi au rang de Ministre d’Etat, Mohamed Arkab dirigera toujours le secteur de l’Energie, des Mines et des Énergies renouvelables.
Mais l’originalité, la seule car politiquement fort significative, est l’arrivée de Saïd Chengriha au gouvernement. Le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire occupe désormais le poste de ministre délégué auprès du Ministre de la Défense nationale. La curiosité de l’annonce, c’est que, même s’il n’est que ministre délégué, donc de moindre importance, son nom a été placé avant les ministres d’Etat. Comprenez que c’est lui le chef.
On notera aussi, le sort malheureux réservé à l’ex-titulaire du portefeuille de ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, Ali Aoun.
Son départ très attendu a des allures d’un limogeage qui ne dit pas son nom. L’ex-ministre de 79 ans paie ainsi la gestion controversée du dossier de la relance ratée de l’industrie automobile. A cela s’ajoutent les nombreux changements précipités et dans des conditions opaques opérés, il y a peu de temps, à la tête de certaines entreprises publiques de la filière sidérurgie. Mais pourquoi il est le seul à payer son échec ?
Ayant survécu à des remaniements successifs de gouvernements, Abdelhakim Belaabed fait les frais de ce remaniement. Il perd son portefeuille de Ministre de l’éducation nationale au profit de Mohamed Seghir Saâdawi, un universitaire de la wilaya de Naama, jusque-là, conseiller du président de la République chargé de l’Éducation, de l’Enseignement Supérieur, de la Formation Professionnelle et de la Culture.
Réputé proche du chef de l’Etat, Ibrahim Merrad garde son poste de Ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire.
L’autre changement qui étonne mais sans surprendre est celui opéré au niveau du secteur stratégique de la communication. Mohamed Meziane hérite du poste jusque-là occupé par Mohamed Lagab qui passait, pourtant, pour être l’un des hommes du président mais, visiblement, tombé en disgrâce.
Son acharnement à défendre avec zèle Abdelmadjid Tebboune n’a pas empêché que son action à la tête du secteur de la communication soit parasitée par des interférences venant du cercle directe de Tebboune. Kamel Sidi Saïd, conseiller du président de la République, chargé de la Direction générale de la communication à la présidence de la République, a carrément phagocyté les prérogatives ministérielle d’un Laagab passé maître dans l’art de tancer les journalistes coupables, à ses yeux, de ne pas mettre assez d’entrain patriotique à défendre le programme de Tebboune. Il est bien remercié !
Aussi, on notera une promotion dont il reste à décrypter les motivations. Il s’agit de celle de l’ex-wali d’Oran, Saïd Saïoud qui passe au statut supérieur de ministre des Transports en remplacement de Mohamed Habib Zahane, « appelé à d’autres fonctions », nous dit-on.
Du changement aussi à la tête du secteur du commerce. Mohamed Bouchari est nommé ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Tayeb Zitouni quant à lui reste mais occupe un nouveau département ministériel, celui du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national. C’est là une autre curiosité. Deux ministères pour le commerce !
Ce changement plutôt technique est symptomatique d’une gestion approximative et de courte vue d’un secteur stratégique qui n’a pas manqué de produire un impact négatif sur le quotidien des algériens.
Survenu après deux mois d’attente, au bout d’un suspense qui, pour être factice, n’a nullement impressionné les Algériens, cet énième jeu de chaises musicales qui s’apparente à un simple changement de visages n’aura aucune conséquence réelle sur leur quotidien. Leur pouvoir d’achat restera plombée par des prix à la consommation qui jouent au yoyo.
Passé cet instant d’agitation politique superficielle provoquée par cet rééquilibrage au sein de l’équipe gouvernementale où les femmes occupent une portion congrue, on retombera dans la glaciation qui caractérise une scène politique qui ne fait pas place à l’expression libre de la presse et des idées. Créés pour être des leviers de la démocratie, les partis politiques sont caporalisés. Les moins malléables parmi eux sont réduits au silence.
Tebboune et Saïd Chanegriha, les deux face d'une machine qui paralyse l'Algérie.
Depuis 62 ans, l’indépendance a été portée avec elle des promesses d’un avenir radieux, d’un développement économique inclusif et d’une justice sociale pour tous. Des discours politiques enthousiastes ont esquissé l’image d’un pays qui allait progresser à un rythme soutenu.
Pourtant, cette vision a peu à peu cédé la place à une réalité où la stagnation semble être la norme, et où la promesse de progrès se transforme en une illusion de plus en plus évident.
Le système dans lequel nous vivons ressemble de plus en plus à un immeuble dont l’ascenseur est en panne et l’escalier verrouillé. Le principe de la mobilité sociale, c’est-à-dire la possibilité de gravir les échelons sociaux en fonction de ses efforts et de ses mérites, est devenu un mythe. Les mécanismes censés faciliter cette ascension, que ce soit à travers l’éducation, l’emploi ou l’entrepreneuriat, semblent non seulement défaillants, mais carrément inaccessibles pour une grande partie de la population.
Le constat est accablant : l’ascenseur social, autrefois perçu comme le moyen de sortir de la précarité ou de la marginalisation, est bloqué depuis des décennies. Pour ceux qui pensaient pouvoir trouver une alternative – emprunter l’escalier de service, par exemple, en utilisant les réseaux ou les opportunités informelles – il y a aussi une déception cuisante. Cet escalier est désormais verrouillé, laissant la majorité des citoyens coincés dans une impasse où la seule a choisi qui monte, ce sont les inégalités.
Les promesses de réformes économiques et sociales faites au lendemain de l’indépendance se sont heurtées à la dure réalité des détournements de ressources, de la corruption et de l’inertie gouvernementale. Ce qui devait être une montée en flèche vers la prospérité s’est souvent transformée en un chemin de plus en plus sinueux, où les richesses et les privilégiés continuent de monter dans des déclenchements réservés, tandis que les autres sont coincés au rez-de- chaussée, sans espoir d’une issue favorable.
Le paradoxe du système actuel est frappant : on parle encore de justice sociale, mais tout est conçu pour empêcher cette justice d’atteindre ceux qui en ont réellement besoin. L’ascenseur social est devenu un fantasme réservé à une élite, et l’escalier de service est désormais une légende urbaine, réservé à ceux qui connaissent les bonnes personnes ou bénéficient d’opportunités inaccessibles au commun des mortels.
Cette situation nourrit la frustration et la résignation. Au lieu de voir un avenir prometteur, beaucoup de citoyens se sentent condamnés à tourner en rond, à observer les privilèges des autres, sans espoir de changer leur condition. Le rêve d’un avenir meilleur s’éloigne chaque jour un peu plus, remplacé par une amère réalité où la seule certitude est que l’ascenseur ne fonctionne plus, et l’escalier est hors de portée.
Le titre de cette chronique, « Le système bloque l’ascenseur et verrouille l’escalier ; personne ne monte, personne ne descend », résume parfaitement ce paradoxe. Il dénonce un système où les mécanismes supposés garantir la mobilité sociale sont non seulement défaillants, mais activement entravés, condamnant ainsi des générations à l’immobilisme.
Mais à un moment donné, cette situation devient insoutenable. Si le système ne fonctionne plus, il est impératif de le réinventer. Il est temps de remettre en marche l’ascenseur social, de débloquer l’escalier de service et de restaurer l’idée que, quelle que soit notre origine, il existe une possibilité de progresser, de monter, de réussir. Cela nécessitera des réformes profondes et un engagement sincère à instaurer des mécanismes de justice sociale réelles et efficaces. Tant que ce système perdura, l’illusion du progrès continuera de se désintégrer.
Il est temps de redonner aux citoyens la possibilité de prendre part à l’ascension. Car tant que l’ascenseur reste bloqué et que l’escalier reste fermé, le progrès reste un rêve inaccessible, réservé à une élite qui n’a jamais eu besoin de monter.
Il est évident que ce système, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, alimente un cercle vicieux : les inégalités se creusent, les élites restent en haut, et ceux d’en bas sont condamnés à regarder sans pouvoir agir. Cette réalité, aussi frustrante soit-elle, n’est cependant pas une fatalité. Le plus grand défi réside dans la capacité de la société à prendre conscience de ces blocages et à agir pour les éliminer.
Il ne s’agit pas seulement de réformer les structures économiques ou politiques. Il s’agit aussi de redéfinir ce que signifie « véritable progrès ». Le progrès ne peut pas être l’apanage de quelques-uns ; il doit concerner chaque citoyen, chaque individu, quelle que soit sa classe sociale ou son origine. La répartition équitable des opportunités est essentielle pour garantir que chacun puisse gravir les échelons – qu’ils soient ascenseur ou escalier. Mais pour que cela soit possible, il faut impérativement remettre en question l’ordre établi, cette hiérarchie figée où seuls certaines bénéficient des clés du pouvoir et de la richesse.
Les réformes nécessaires ne se limitent pas à de simples ajustements économiques. Il faut avant tout redonner du sens à l’ascenseur social. Cela passe par des politiques publiques audacieuses qui ouvrent les portes de l’éducation, de l’emploi et de l’entrepreneuriat à tous, dépendant des privilèges hérités ou des relations. Il s’agit de remettre l’humain au cœur du système, de promouvoir la méritocratie, certes, mais une méritocratie qui repose sur des bases solides d’égalité des chances.
Cela inclut la lutte contre la corruption, l’opacité et l’élitisme qui empêchent l’ascension de ceux qui, pourtant, en ont le potentiel. Ce n’est qu’en repensant les mécanismes de financement, en réformant le système éducatif pour le rendre accessible et équitable, et en créant des emplois durables que l’on pourra espérer faire fonctionner l’ascenseur social à nouveau. Et, pour ceux qui ne peuvent emprunter ce chemin, il faut que l’escalier – celui des opportunités alternatives – soit accessible, ouvert, sans verrous.
Ce changement ne se fera pas en un jour. Les obstacles sont nombreux, et les résistances au changement, puissantes. Mais chaque effort pour rendre l’ascenseur accessible à tous et chaque action pour ouvrir l’escalier à ceux qui en ont besoin est un pas vers une société plus juste et plus égalitaire. Il est impératif de comprendre que, si le système bloque l’ascenseur et verrouille l’escalier, il appartient à chacun d’entre nous de lutter pour que les portes se rouvrent.
Ainsi, le rêve d’un avenir meilleur n’est pas une utopie. Il est possible, mais il doit reposer sur une refonte totale du système actuel. Un avenir où chacun peut monter, progresser, mais aussi un avenir où personne ne soit laissé pour compte, où les inégalités ne soient pas une fatalité, mais un problème à résoudre. En rendant l’ascenseur social accessible à tous, et en ouvrant l’escalier de service à ceux qui en ont besoin, nous pourrons peut-être enfin transformer l’illusion du progrès en une réalité tangible.
En fin de compte, il s’agit de redonner à chaque citoyen la possibilité de gravir les échelons. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons restaurer la confiance dans les institutions, rétablir une véritable mobilité sociale et construire une société où l’ascenseur social et l’escalier ne soient plus des symboles de stagnation, mais des vecteurs d’espoir et de progrès pour tous.
En conclusion, « Le système bloque l’ascenseur et verrouille l’escalier ; personne ne monte, personne ne descend » n’est pas seulement une observation amère de notre réalité sociale, mais un appel à l’action.
Le blocage des mécanismes de mobilité sociale ne peut pas durer éternellement sans engendrer des frustrations profondes et une remise en question générale de l’équité du système. Tant que l’ascenseur social reste en panne et que l’escalier sera fermé à double tour, l’illusion d’un avenir meilleur continue de se dissiper.
Il est essentiel de comprendre que le véritable progrès ne se limite pas à des chiffres économiques ou des discours politiques creux, mais à la capacité de chaque citoyen à s’élever et à réaliser son potentiel. Cela nécessite une refonte des structures sociales et économiques pour garantir l’égalité des chances et offrir des opportunités à tous, sans discrimination. La lutte pour un système plus juste et plus équitable n’est pas une option, mais une nécessité.
Il revient à chacun de nous, à travers nos actions collectives et nos choix politiques, de rétablir les conditions nécessaires pour que l’ascenseur social fonctionne à nouveau et que l’escalier ne soit plus un chemin fermé. C’est ainsi que nous pourrons redonner de l’espoir à ceux qui sont aujourd’hui laissés pour compte et bâtir un avenir où la prospérité n’est pas l’apanage de quelques-uns, mais une réalité partagée par tous.
« L’égalité des chances n’est pas un luxe, mais un impératif moral et économique. Un système juste est celui où chacun peut gravir les échelons, modifiant de ses origines, de ses privilèges ou de son réseau. »
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