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Massacres du 8 mai 1945: un épisode sanglant de l’arrogance du colonialisme

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8 Mai 1945
Répression sauvage des Algériens à partir du 8 mai 1945 dans l'est algérien

Les massacres du 8 mai 1945 furent un épisode sanglant de la brutalité et de l’arrogance du colonialisme français en Algérie, dévoilant au grand jour la supercherie de la prétendue mission de civilisation dont la France coloniale se fait le chantre dans les fora internationaux.

Des enseignants et historiens, interrogés par l’APS, ont souligné que les tueries de masse perpétrées à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres régions du pays, faisant plus de 45.000 martyrs, furent « un crime d’Etat imprescriptible à part entière ».

A ce propos, M. Bouazza Boudersaya, enseignant d’histoire moderne et contemporaine et recteur de l’Université Mohamed-El-Bachir-El-Ibrahimi de Bordj Bou Arreridj, a indiqué que « les massacres odieux perpétrés le 8 mai 1945 contre le peuple algérien sans défense ont inscrit la France coloniale au registre des Etats sanguinaires et entaché sa réputation construite sur les principes de la Révolution française ».

Et d’ajouter que la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) était une occasion pour le peuple algérien de sortir dans « des manifestations pacifiques, réclamant de la France le respect de ses promesses envers les Algériens à savoir: leur droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance, or la réponse coloniale ne fut que tueries et massacres ».

Selon l’enseignant Boudersaya, cette répression visait à « briser le tissu social et à enrayer la croissance démographique à travers le recours au moyen le plus sordide possible, à savoir commettre un génocide humain, ce qui constitue l’une des pages les plus sombres de la colonisation française ».

De son côté, l’enseignant d’histoire à l’Université « chahid Hamma Lakhdar » d’El Oued, Lazhar Bedida, a rappelé que ces massacres et crimes odieux « ne se sont pas limités à la journée du 8 mai 1945, mais avaient débuté par des opérations de poursuites, d’emprisonnement et d’assassinat depuis le 18 avril, qui s’étaient étendues à Alger, notamment le 1er mai, pour atteindre leur paroxysme le 8 mai à Sétif, Guelma, Kherrata et d’autres régions du pays ».

Quant aux visées de ces massacres, l’enseignant a précisé que l’administration française « était préparée à commettre de tels massacres, en raison de l’activité croissante du Mouvement national engagé sous la bannière du Manifeste du peuple algérien de février 1943, avec le soutien du peuple algérien ».

A son tour, l’enseignant de l’histoire contemporaine à l’Université de Blida 2, Mahfoud Achour, a affirmé que les massacres du 8 mai 1945, « ont révélé le vrai visage du colonialisme français, non seulement pour les Algériens mais pour le monde entier, d’autant plus que ces massacres coïncidaient avec la fin de la Seconde guerre mondiale, à laquelle ont participé de nombreux enfants du peuple algérien, suite aux promesses qui leur avaient été faites par la France pour la liberté et l’indépendance après que l’Allemagne nazie fût vaincue ».

L’enseignant a également souligné que ces manifestations « se sont étendues à plusieurs villes algériennes et étaient bien organisées par le mouvement national, notamment dans les villes de l’est du pays dont Sétif, Guelma et Kherrata. La réaction de l’administration française fut brutale et préparée d’avance à travers les manœuvres de l’armée française ».

A cette époque, le peuple algérien « s’était rendu compte que le colonialisme ne comprenait pas le langage pacifique. Ces massacres ont marqué un tournant décisif dans le parcours de lutte des Algériens après avoir réalisé que ce qui est pris par la force ne peut être repris que par la force », a affirmé M. Achour.

Suite à ces massacres atroces, le mouvement national, après la libération des détenus à partir de 1946, s’est engagé dans la préparation à la lutte armée. La création de l’Organisation spéciale (OS) en 1947 amorça la préparation à la Glorieuse guerre de libération.

En dépit des obstacles et des difficultés, la jeunesse de cette époque continua la marche en fondant le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), couronnant ainsi les sacrifices des prédécesseurs depuis 1830, en déclenchant la révolution du 1er Novembre 1954, qui a abouti à l’indépendance et au recouvrement de la souveraineté nationale.

Radio Algérie

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Ligue des champions : le PSG domine Arsenal et se qualifie pour la finale

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Le PSG en finale
Le PSG en finale de la coupe de la Ligue des champions

Déjà vainqueur à l’aller, le PSG club de la capitale française a remporté le match retour, mercredi au Parc des Princes, pour s’ouvrir avec autorité les portes de la finale.

Le PSG aura droit à sa finale. Le club de la capitale n’a jamais laissé Arsenal revenir, mercredi 7 mai, en demi-finales retour de la Ligue des champions. Il a fait mieux que défendre le court avantage acquis une semaine plus tôt en Angleterre (1-0), s’imposant à nouveau (2-1), mais cette fois devant son public, au Parc des Princes.

Fabian Ruiz a mis son équipe à l’abri dès la 27e minute, d’une reprise de volée somptueuse. Puis, Achraf Hakimi a éteint tout suspense en inscrivant le deuxième but des siens, sur un service d’un Ousmane Dembélé tout juste entré en jeu (72e). La réduction du score de Bukayo Saka, quatre minutes plus tard, n’aura rien changé à la teneur de cette soirée presque parfaite. Luis Enrique et son équipe de jeunes décomplexés s’envoleront pour la finale prévue le 31 mai à Munich, face à l’Inter, avec l’objectif de remporter la première C1 de l’histoire du club parisien.

Avec Francetvinfos

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Douze parlementaires français en Algérie pour reconnaître les massacres de 1945

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Une partie de la délégation de parlementaires français à Alger.
Une partie de la délégation de parlementaires français à Alger.

Une délégation, principalement composée de députés de gauche et du centre, se rend en Algérie pour commémorer le 80e anniversaire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, tout en appelant à une reconnaissance officielle de ces crimes coloniaux par la France.

Le 8 mai 2025 marquera le quatre-vingtième anniversaire des massacres tragiques de Sétif, Guelma et Kherrata, qui ont coûté la vie à des milliers d’Algériens. En anticipation de cette date, une douzaine de parlementaires français ont fait le déplacement en Algérie, symbolisant un pas vers la reconnaissance des crimes coloniaux de la France. Ce voyage aux enjeux mémoriels et politiques s’inscrit dans un contexte de tensions et de débats sur le colonialisme.

Les douze parlementaires – Fatiha Keloua-Hachi, Sabrina Sebaihi, Danielle Simonnet, Karim Ben Cheikh, Belkir Belhaddad, Sophie Briante Guillemont, Raphaël Daubet, Ahmed Laouedj, Laurent Lhardit, Akli Mellouli, Adel Ziane – expliquent que ce déplacement « s’inscrit dans le cadre du groupe de travail lancé le 8 mai 2024 visant à reconnaître officiellement les massacres commis en Algérie à Sétif, Guelma et Kherrata le 8 mai 1945. » Et d’ajouter : « Ce déplacement en Algérie doit marquer une étape dans la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans ces crimes coloniaux.« 

Reconnaissance des massacres : une nécessité politique

Alors que la mémoire des massacres de 1945 hante encore les esprits, ces parlementaires, parmi lesquels se trouve la députée écologiste Sabrina Sebaihi, insistent sur l’importance pour la France de faire face à son passé colonial. « Il est crucial que la France reconnaisse ses responsabilités historiques pour apaiser les mémoires », a-t-elle affirmé. Cette démarche s’accompagne d’un groupe de travail visant à promouvoir la reconnaissance officielle des événements tragiques survenus il y a quatre-vingts ans.

Une commémoration controversée

Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité. Certains membres de la classe politique, notamment du camp nationaliste, critiquent ce déplacement, arguant que la commémoration devrait se dérouler sur le sol français, en hommage aux victimes françaises. L’association du 8 Mai 1945 réclame, elle depuis de nombreuses années, une reconnaissance des victimes françaises des massacres, soulignant la complexité des mémoires en jeu.

L’importance de l’apaisement des mémoires

Face à cette opposition, les parlementaires engagés dans ce projet insistent sur l’importance de l’apaisement des mémoires. « Il n’est pas question d’oublier les victimes françaises, mais il est nécessaire de reconnaître que ces événements ont touché aussi beaucoup d’Algériens », ont-ils défendu. Le besoin de dialogue entre les deux pays sur ce sujet sensible est plus que jamais d’actualité.

vers une réconciliation des mémoires ?

Ce déplacement constitue un nouveau chapitre dans les relations franco-algériennes, marquées ces derniers mois d’une tension très vive qui frôle la rupture diplomatique. Le besoin de reconnaissance mutuelle des souffrances. L’Algérie et la France gagneraient à travailler ensemble sur cette question mémorielle pour couper l’herbe sous les pieds des extrêmes.

Rabah Aït Abache

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Tunisie : l’affaire du transfert « Tassfir » : nouvelle instrumentalisation politique

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Laarayedh
Ali Larayedh,

Suite à la délibération de la Chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis dans l’affaire dite du transfert « tassfir » (envoi et embrigadement de jeunes jihadistes pour les envoyer dans les zones dites de tensions : Syrie, Libye, etc.), et aux lourdes condamnations de prison prononcées à l’encontre de l’ex-Premier ministre, Ali Larayedh,  34 ans et de 18 à 36 ans d’emprisonnement pour sept autres membres ou proches du parti Ennahdha — Abdelkrim Labidi, Fethi Beldi, Seifedine Rayes, Sami Chaar, Hichem Saadi, Nouredine Gandouz et Lotfi Amami — ainsi qu’au regard des graves violations qui ont entaché les poursuites dans cette affaire, notamment

  • L’application abusive de la loi organique antiterroriste n°26/2015 à des faits présumés remontant à 2012 ;
  • Une instruction et un procès ni à charge ni à décharge, puisque le juge d’instruction et la Chambre criminelle ont refusé d’auditionner, voire de poursuivre les responsables du ministère de l’Intérieur en poste à l’époque des faits, ou encore de consulter les archives du ministère dont notamment les procès-verbaux des réunions du ministre en poste à l’époque et les correspondances officielles réputés « détruits » ;
  • La qualification des accusés considérés comme responsables au sens de l’article 10 de la loi n°26/2015, autrement dit des « agents légalement chargés de constater et de réprimer les infractions terroristes » , à savoir le ministère public et la police judiciaire , alors qu’aucun des accusés ne dispose en vertu de la loi de telles prérogatives ;
  • Le fait que les autorités se sont abstenus d’auditionner les directeurs du ministère de l’Intérieur et les membres des gouvernements qui ont suivi bien que les données statistiques montrent que le phénomène du transfert s’est aggravé sous leur mandature ;
  • L’absence de lien entre les faits reprochés aux accusés et les charges retenues contre eux.

    Le CRLDHT :

Condamne fermement les violations — désormais systématiques — des droits à un procès équitable digne d’une justice indépendante, l’affaire dite du transfert en constituant une illustration supplémentaire.

Dénonce l’instrumentalisation politique d’un dossier dont la gravité exigerait une instruction approfondie et respectueuse des textes en vigueur ;

Appelle à un traitement judiciaire sérieux des infractions liées au terrorisme afin que justice soit rendue et que de telles crimes soient évitées à l’avenir, d’autant plus que la pauvreté et les phénomènes de marginalisation qui se sont encore aggravés depuis le coup d’État de Kaïs Saïed constituent un terreau fertile pour l’extrémisme.

Exprime une nouvelle fois sa solidarité avec les victimes de ces procès tenus au mépris des règles de justice élémentaires et considère la détention de l’ex-ministre de l’Intérieur et ex-Premier ministre, Ali Larayedh, comme arbitraire. Il qualifie sa condamnation de politique, celle-ci ayant d’ailleurs été propagée sur les réseaux sociaux proches du régime avant même qu’elle ne soit prononcée par les tribunaux !

Réitère son appel à toutes les composantes de la magistrature et de la société civile tunisiennes à résister à l’arbitraire actuel et à ces violations systématiques des droits humains.

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Israël doit immédiatement renoncer à tout projet d’annexion à Gaza, estime A.I.

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Gaza
Un peuple massacré et réduit à vivre sous les bombes etdes tentes.

Nous publions ci-dessous le communiqué d’Amnesty International (AI) sur la dramatique situation à Gaza. L’ONG appelle à arrêter les opérations militaires et l’opération d’expulsion des Palestiniens de Gaza.

Le gouvernement israélien doit immédiatement renoncer aux projets de vastes opérations militaires récemment dévoilés qui prévoient notamment l’annexion de territoires et le déplacement forcé de Palestinien·ne·s dans la bande de Gaza occupée et assiégée, qui constitueraient une grave violation du droit international, a déclaré Amnesty International le 7 mai 2025.

Israël continue de commettre des actes de génocide, tout en étant pleinement conscient des dommages irréversibles qu’il inflige à la population palestinienne de Gaza. Toute initiative d’Israël visant à déplacer des Palestinien·ne·s vers le sud de la bande de Gaza et à les confiner dans des « bulles fermées », ou à continuer d’imposer des conditions de vie inhumaines pour pousser la population palestinienne à quitter Gaza, constituerait un crime de guerre de transfert illégal ou de déportation. De tels agissements commis dans le cadre d’une attaque de grande ampleur ou systématique dirigée contre la population civile constitueraient également des crimes contre l’humanité.

Après avoir imposé un siège total à Gaza pendant deux mois, l’intention déclarée d’Israël d’étendre son offensive militaire déjà dévastatrice, de renforcer encore son occupation illégale de la bande de Gaza et de déplacer de force des Palestinien·ne·se pourrait achever de détruire la population palestinienne de Gaza qui, depuis des mois, lutte pour survivre dans le contexte du génocide israélien en cours

Depuis octobre 2023, le monde est témoin de vagues répétées de déplacements forcés de Palestinien·ne·s dans des conditions inhumaines à Gaza. La manière dont ces vagues de déplacement ont été opérées a été déterminante, Israël infligeant à la population palestinienne de Gaza des conditions de vie calculées pour entraîner sa destruction physique. À l’heure actuelle, près de 70 % de la bande de Gaza font l’objet d’un ordre d’« évacuation » ou sont interdits d’accès.

Les nouveaux projets d’Israël indiquent que les autorités prévoient une escalade effroyable en s’emparant de territoires, en y établissant une « présence physique soutenue » et en déplaçant pour une durée indéterminée la majorité de la population.

« Ces plans témoignent du mépris total d’Israël pour le droit international et pour les droits des Palestinien·ne·s. Amnesty International réitère son appel sans équivoque au Hamas et aux autres groupes armés pour qu’ils libèrent immédiatement et sans condition les otages civils. Israël semble utiliser la libération des otages comme prétexte pour justifier d’autres crimes et violations commis contre les Palestinien·ne·s et la poursuite du génocide dans la bande de Gaza, que certaines des familles des personnes toujours détenues à Gaza ont dénoncés », a déclaré Erika Guevara Rosas.

Les projets d’Israël visant à contrôler et à militariser la distribution de l’aide humanitaire compromettront également la fourniture indépendante et impartiale d’une aide essentielle pour une population qui en a cruellement besoin. Ces plans ont été largement condamnés par les agences des Nations unies et les organisations humanitaires, qui ont unanimement rejeté toute tentative d’instrumentalisation de l’aide.

Le siège actuel, qui bloque totalement l’arrivée d’une aide vitale, y compris la nourriture, les médicaments et le carburant, depuis plus de deux mois, est utilisé par Israël comme une arme de guerre et en tant que sanction collective illégale. Il s’agit d’une violation flagrante du droit international humanitaire, qui interdit strictement les sanctions collectives et exige de toutes les parties qu’elles autorisent et facilitent la fourniture d’une aide humanitaire impartiale aux civil·e·s dans le besoin.

Toute tentative d’instrumentalisation de l’aide humanitaire à des fins de déplacement forcé ou pour établir des zones de distribution d’aide discriminatoires violerait le droit international et devrait être rejetée

« La communauté internationale doit rejeter sans équivoque ces plans dangereux et faire pression sur Israël pour qu’il respecte ses obligations au titre du droit international et garantisse l’accès sans entrave de l’aide humanitaire partout à Gaza. »

La majorité des Palestinien·ne·s de Gaza sont les descendant·e·s de celles et ceux qui ont survécu à la Nakba de 1948 et ont déjà subi des décennies de déplacement et de dépossession de la part d’Israël, se voyant aussi refuser leur droit au retour. Les derniers plans d’Israël risquent d’aggraver davantage encore cette injustice historique.

« Au lieu de mener des politiques conduisant à de nouveaux déplacements forcés et potentiellement à une annexion illégale, Israël doit immédiatement mettre fin au génocide qu’il commet à Gaza et à son occupation illégale du territoire palestinien, conformément à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice rendu en juillet 2024, et démanteler son système d’apartheid contre les Palestinien·ne·s », a souligné Erika Guevara Rosas.

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Nabila Chaïb, tisseuse de perles et de mémoire – Bibaperlo

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Bijoux de Nabila Chaïb

C’est au théâtre Azzedine-Medjoubi d’Annaba, par une matinée tiède d’avril 2025, que mes pas m’ont conduit vers elle. En ce mois du patrimoine, les artisans avaient déployé leurs merveilles comme autant de fragments d’un passé vivant.

Au détour des allées, une table, baignée de lumière tamisée, m’a arrêté. Là, parmi les étoffes et les matières, une femme faisait naître la poésie du geste : Nabila Chaib, créatrice derrière le nom délicat de Bibaperlo.

Perleuse d’exception, elle ne se contente pas d’enfiler des perles — elle les écoute, les choisit, les unit comme on assemble des mots rares pour écrire un poème. Ses mains, fines et agiles, dansent sur le fil invisible de la tradition. Elles composent des colliers où chaque perle, ronde ou allongée, mate ou nacrée, raconte une histoire venue de loin : histoires de mer, de terre ocre, de palmiers et de souffles oubliés.

Sous le nom Bibaperlo, ses colliers se déploient comme des constellations précieuses. L’œil est attiré par ces entrelacs savants d’ambre doré, de verts profonds, d’éclats d’ivoire et d’ombres noires satinées. La lumière joue entre les formes, glisse sur les surfaces polies, s’accroche aux aspérités d’une perle irrégulière, caresse le velouté d’une pierre mate. Ces compositions n’ont rien d’anodin : elles portent l’écho des gestes anciens, ceux des femmes qui, autrefois, en Algérie, tissaient le bijou comme un talisman.

En parlant avec elle, la conversation glisse naturellement vers Annaba, sa ville-mère. D’une voix assurée et souriante, elle affirme : « Ici, il ne faut pas avoir peur, les vrais Bonois et Bonoises ont le cœur ouvert. » On sent chez elle cet ancrage profond, cette fierté tranquille d’appartenir à une cité chargée d’histoires et de brassages. Puis, presque comme une confidence, j’apprends qu’elle est la fille d’un ancien chocolatier de la ville — un métier oublié aujourd’hui, mais qui jadis embaumait les ruelles d’Annaba de parfums sucrés et chaleureux. De l’atelier de son père, elle a sans doute hérité le goût du travail minutieux et du geste soigné.

Quand je l’interroge sur ce qui l’a poussée à se lancer dans la création de bijoux, sa réponse est empreinte d’une sincérité lumineuse :

« Ce qui m’a poussée à me lancer dans la création de bijoux, c’est avant tout ma passion pour l’artisanat et mon désir profond de créer des pièces uniques. Des pièces qui, comme vous l’avez joliment évoqué, racontent des histoires, expriment des émotions, des souvenirs. À travers chaque bijou, j’essaie de transmettre une part de mémoire et de sensibilité. C’est aussi une manière pour moi de partager ma vision artistique, tout en concevant de petits objets précieux que l’on peut porter au quotidien, au plus près de soi. »

Elle-même incarne cette fusion subtile entre tradition et modernité. Drapée d’un chemisier fleuri aux éclats de bleu vif et de corail tendre, assorti à un pantalon blanc lumineux, elle porte ses créations comme un prolongement naturel d’elle-même. Rien d’ostentatoire : seulement une harmonie délicate entre l’art et l’être.

Il y a chez elle quelque chose de Pénélope Cruz : ce mélange rare de beauté méditerranéenne, de douceur terrienne et de caractère franc. Son regard droit et son sourire discret évoquent ces femmes qui savent raconter un monde entier en quelques gestes simples.

Ma visite en ce mois d’avril a été un arrêt dans le tumulte du quotidien : un moment suspendu au milieu des perles et des fils, dans l’atelier éphémère d’une artisane qui tisse l’âme des bijoux.

Si un jour vos pas vous mènent à Annaba, sachez que les créations de Nabila Chaib – Bibaperlo ne s’envolent pas avec les salons. Une vitrine permanente lui est consacrée à la Chambre de l’Artisanat de la ville. Là, ses colliers attendent, éclatants de sens et de beauté, que quelqu’un les écoute et les emporte.

Djamal Guettala

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Affrontements armés indo- pakistanais : l’Algérie appelle à la retenue

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Ministère des Affaires étrangères.

À travers un communiqué rendu public ce mercredi, le ministère algérien des Affaires étrangères a exprimé la « profonde préoccupation » du gouvernement face à la montée des tensions entre l’Inde et le Pakistan. L’Algérie appelle les deux puissances nucléaires à faire preuve de retenue et à privilégier le dialogue pour éviter une escalade aux conséquences dramatiques.

Cette déclaration intervient dans un contexte de regain de tensions entre New Delhi et Islamabad, marqué par des échanges diplomatiques tendus et des affrontements sporadiques à la frontière.

Alger s’est particulièrement inquiétée des récents développements qui ont été abordés lors des discussions au Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que lors des échanges bilatéraux du ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avec ses homologues.

Le communiqué indique que l’Algérie a adressé un appel clair en faveur de la désescalade et du retour au dialogue. Le représentant algérien permanent auprès des Nations unies, Mohamed Ihsane Derrar, a plaidé pour une approche basée sur la diplomatie et le respect du droit international, mettant en garde contre toute tentative de recours à la force.

« L’Algérie réitère avec insistance son appel, d’autant plus que les affrontements de la nuit dernière entre les deux pays font craindre une grave détérioration de la sécurité régionale», souligne le ministère.

Conformément à sa doctrine de résolution pacifique des conflits, l’Algérie affirme que seule la voie du dialogue peut permettre d’apaiser la situation. Elle appelle les dirigeants des deux États à faire preuve de sagesse et à éviter toute action susceptible d’alimenter un conflit aux conséquences imprévisibles.

La rédaction

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Kamel Daoud visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie

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Kamel Daoud

L’écrivain franco-algérien Kamel Daoud fait l’objet de deux mandats d’arrêt internationaux émis par un juge du tribunal d’Oran, rapporte Le Figaro dans son édition de ce mercredi 7 mai.

Ces mandats, dont le premier a été diffusé en mars dernier par Interpol Algérie, sont liés à son roman Houris, lauréat du prix Goncourt 2024. L’ouvrage, interdit en Algérie, évoque les violences de la décennie noire (1992-2002) et a suscité plusieurs plaintes, notamment pour « violation de la loi sur la réconciliation nationale» et « atteinte à la vie privée».

L’avocate de l’écrivain, Me Jacqueline Laffont, précise la même source, dénonce une manœuvre politique et annonce une requête auprès de la Commission de contrôle d’Interpol pour contester des mandats « manifestement abusifs». Une audience est prévue ce mercredi au tribunal de Paris dans le cadre de l’une des plaintes.

Sofiane Ayache

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Lettre ouverte de soutien à Belghit : quand la solidarité universitaire masque le dérapage idéologique

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Mohamed Lamine Belghit
Le négationniste Belghit.

Une lettre ouverte, signée par un groupe d’universitaires, dont des enseignants de la Faculté d’histoire de l’Université d’Alger, a récemment été adressée au président de la République pour demander la libération de l’enseignant universitaire, Mohamed El-Amine Belghit.

Le courant anti-amazighité sort du bois avec l’affaire Belghit. Présenté comme un « pilier de l’histoire algérienne », Mohamed Amine Belghit fait pourtant l’objet de poursuites pour des propos qui, loin de relever d’un débat académique légitime, sont considérés comme portant atteinte à l’un des fondements identitaires de l’Algérie et une remise en cause de la constitution algérienne.

Derrière le ton solennel et les appels au respect dus à une longue carrière, c’est une forme de solidarité de corps qui s’exprime, où le statut de collègue et le parcours professionnel semblent peser davantage que la gravité des faits reprochés. Les signataires ne défendent pas ici une liberté académique menacée, mais cherchent à réhabiliter un discours qui dépasse les limites du cadre universitaire pour entrer en conflit avec la loi.

Car les propos de Belghit ne relèvent ni d’une interprétation historique controversée, ni d’un point de vue marginal sur une question débattue : ils s’inscrivent dans une logique d’exclusion, niant une composante essentielle de l’identité algérienne. Ce n’est pas l’historien qu’on sanctionne, mais le dérapage idéologique.

Or, c’est justement ce glissement que le soutien exprimé dans la lettre tend à banaliser. En invoquant son apport scientifique ou son engagement intellectuel, les signataires semblent vouloir exonérer leur collègue de toute responsabilité morale et scientifique. Comme si la production d’ouvrages ou l’encadrement de thèses suffisait à absoudre tout écart à l’éthique universitaire.

Ce réflexe corporatiste pose question. Car à trop vouloir défendre l’un des leurs, certains enseignants donnent l’impression que l’université se replie sur elle-même, au détriment des principes qui fondent sa légitimité : la rigueur, l’objectivité et le respect de la pluralité nationale. En agissant ainsi, c’est la crédibilité de l’institution universitaire qui s’en trouve fragilisée.

En appelant à « restituer sa dignité » à Belghit, c’est moins à la justice qu’on s’adresse qu’à une nostalgie d’une autorité académique qui serait au-dessus des lois. Or, dans une société démocratique, l’universitaire, aussi éminent soit-il, n’est pas au-dessus du débat public, ni à l’abri des règles qui régissent la parole responsable.

L’Algérie a besoin d’intellectuels engagés, mais aussi exigeants. D’universitaires capables de débattre, de questionner, de critiquer – sans jamais céder à la tentation de l’exclusion ou du mépris identitaire. L’histoire mérite mieux qu’une défense de clan. Elle mérite la vérité, toute la vérité, dans sa complexité et sa diversité.

La rédaction

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Soutien de Mokri à Belghit : « fraternité des croyants » pour la falsification de l’Histoire

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Mokri soutient Belghit

En défendant les propos controversés de Belghit sur l’amazighité, l’islamiste Mokri relance une vieille stratégie d’effacement identitaire. Derrière un discours religieux se cache une hostilité persistante à l’égard de tamazight, composante pourtant constitutionnelle de l’Algérie. Une manœuvre politique camouflée en appel à l’unité.

L’intervention récente de l’ancien chef du MSP, Abderrazak Makri, sur sa page Facebook, en soutien au pseudo-historien Belghit, marque une nouvelle tentative d’instrumentalisation religieuse et politique pour nier les fondements amazighs de l’Algérie. Sous couvert de fraternité religieuse et de discours apaisants, Mokri masque à peine son hostilité envers l’amazighité, dans un discours typique des cercles islamistes algériens qui, depuis des décennies, refusent d’admettre la diversité culturelle et linguistique du pays.

Derrière une rhétorique qui se veut unificatrice — « Les croyants sont frères », « ce n’est qu’un débat scientifique » — se cache en réalité un dangereux amalgame. Mokri présente la réaction populaire et institutionnelle à l’égard des propos de Belghit comme une injustice, une « diabolisation », alors même que ce dernier a nié l’amazighité de l’Algérie dans une émission d’une chaîne de télévision émiratie notoirement hostile aux mouvements d’émancipation identitaire dans le monde musulman. Il s’agit là d’un procédé classique : dépolitiser le débat identitaire tout en délégitimant ceux qui défendent la pluralité de l’héritage algérien.

Abderrazak Makri, fidèle à son orientation islamiste, cherche à réduire la question identitaire à une lecture strictement religieuse.

Mais cette posture cache mal une volonté d’effacement. Ce n’est pas la première fois que Mokri réduit tamazight à une langue « subsidiaire » sans valeur symbolique équivalente à l’arabe, qu’il sacralise en tant que langue du Coran. Il s’inscrit ainsi dans la lignée d’un courant qui, depuis les années post-indépendance, travaille à arabo-islamiser la mémoire nationale tout en niant l’héritage millénaire amazigh, pourtant reconnu aujourd’hui par la Constitution algérienne.

Ce courant, représenté aussi bien dans les partis comme le MSP que dans des associations comme les Oulémas musulmans ou certains cercles académiques, s’emploie à imposer une lecture unique de l’Histoire, qui relègue tamazight à un folklore toléré, à condition qu’il ne remette pas en cause l’axe arabo-islamique exclusif.

Le plus inquiétant est que cette négation identitaire est souvent justifiée par une rhétorique de la « fitna » : toute revendication amazighe serait une source de division, un péril pour l’unité nationale. 

Une démarche qui revient à reprocher aux défenseurs de l’identité amazighe de diviser, alors que c’est précisément la négation de leur existence culturelle et historique qui alimente les tensions.

Mokri accuse les autres de réveiller les démons de la division, alors qu’il soutient un discours qui nie l’évidence historique : l’amazighité est une composante originelle de l’Algérie, antérieure à l’arabisation et constitutive de son identité plurielle. À force de vouloir soumettre l’Histoire aux dogmes religieux ou idéologiques, les islamistes comme Mokri se retrouvent à reproduire les vieux schémas coloniaux qui, eux aussi, ont tenté d’opposer les Algériens les uns aux autres, au lieu de reconnaître la richesse de leur diversité.

Il est plus que jamais nécessaire de rappeler l’importance de tamazight en tant que langue, culture et histoire, face aux tentatives de marginalisation dissimulées derrière un discours religieux.

Samia Naït Iqbal

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