"La Discrétion", adaptation scénique du roman de Faïza Guène présentée à Marseille.
Sous un ciel étoilé de juin, le Théâtre de la Sucrière a offert vendredi soir une soirée bouleversante avecLa Discrétion, adaptation scénique du roman de Faïza Guène. Dans le cadre paisible du parc François Billoux à Marseille, le spectacle a pris vie en plein air, mêlant théâtre, musique et images dans une émotion partagée.
On a retrouvé Yamina, cette femme algérienne presque septuagénaire, incarnée avec justesse par Meriem Medjkane, et sa famille. Autour d’elle, son mari Brahim, usé par des années d’ouvrage, et leurs quatre enfants qui, à travers leurs colères et leurs silences, portent le poids d’une double appartenance souvent douloureuse. La mise en scène de Dina Mousawi laisse place à la pudeur et à la force du récit : pas de grands effets, mais un travail subtil sur la parole et les silences.
Les voix d’Amal Kateb et de Meriem Medjkane s’élèvent puissantes, entre français et arabe, rappelant que cette histoire traverse les langues et les frontières. La musique habite la scène comme un souffle vital : le mandoluth d’Hakim Hamadouche résonne avec mélancolie et rage contenue, tandis que les percussions de Nadia Tighidet battent au rythme d’un exil intime. Les chants méditerranéens de Sylvie Aniorte Paz offrent des éclats lumineux, et le violon de Kheireddine M’kachiche déchire parfois le silence d’une poignante intensité.
Les images projetées en direct par la vidéaste franco-tunisienne Shiraz Bazin-Moussi ajoutent une profondeur visuelle émouvante, mêlant portraits flous, archives familiales et paysages d’Algérie, tissant un lien sensible entre passé et présent.
À la fin de cette traversée sensible, Faïza Guène s’est avancée en bord de scène. Avec sa présence discrète mais lumineuse, elle incarnait ce lien subtil entre l’écriture et la vie, entre la blessure et le récit. Il y avait dans sa voix une douceur grave, une pudeur à peine voilée, comme si chaque mot pesait du poids de toutes les histoires tues.
« Ce livre, je l’ai écrit pour celles et ceux qui ne parlent pas, qui n’ont jamais appris à raconter. C’est une forme de reconnaissance, une façon de dire : je vous ai vus, je vous ai entendus », a-t-elle confié avec émotion.
Son intervention, brève mais habitée, a résonné comme un écho à tout ce qui venait d’être joué : l’urgence de transmettre, la beauté des silences, et la nécessité, enfin, de les faire entendre.
Vendredi soir, dans la chaleur tranquille d’une nuit marseillaise, La Discrétion a fait surgir une mémoire à la fois intime et universelle. Une œuvre poignante sur la transmission, l’exil et la puissance du non-dit. Un cri retenu devenu chant collectif.
Le 27 septembre 2025, le Dôme de Paris accueillera un événement sans précédent : Berbère Nation, un hommage grandiose à la culture kabyle. Portée par la société de production Maderprod, cette première édition s’annonce comme le plus vaste spectacle jamais consacré à l’héritage musical et poétique de la Kabylie, avec une ambition assumée : faire vibrer la mémoire de tout un peuple en exil.
Sous la direction musicale du talentueux Amine Dehane et la vision artistique de Farid Ben Moussa, Berbère nation réunira un plateau exceptionnel. Mohamed Allaoua, figure incontournable de la scène kabyle, partagera l’affiche avec Hassiba Amrouche, Taous Arhab, Akli D., Cheikh Sidi Bémol, Karim Abranis, Hamidou, Kedym, Amel Brahim Djelloul, Célia Ould Mohand ou encore Yasmine Taleb.
Un orchestre live, une scénographie pensée comme un pont entre les générations, une narration envoûtante conduite par Ryad Aberkane : tout est mis en œuvre pour offrir au public une immersion totale dans l’âme kabyle, entre tradition, création contemporaine et mémoire de l’exil.
L’événement entend aussi saluer les voix fondatrices qui ont su porter, parfois dans l’ombre, la douleur et la beauté de l’exil : Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Zerrouki Allaoua… Autant de figures qui ont inscrit, dans le répertoire kabyle, les chroniques de la séparation, de la dignité, de l’attachement aux montagnes et aux langues.
À travers cette grande célébration, c’est tout un peuple dispersé qui se retrouvera le temps d’une nuit, sous les lumières de Paris, dans une communion rare entre artistes, mémoire collective et fierté d’un héritage toujours vivant.
Les billets, à partir de 49 euros, sont disponibles sur la plateforme Ticketmaster. Un conseil : ne tardez pas. Ce 27 septembre 2025 promet d’être un moment historique.
Sid Ahmed Chaâbane, né à Oran, est un artiste peintre algérien dont l’œuvre est profondément marquée par son parcours personnel et artistique. Diplômé de l’École régionale des Beaux-Arts d’Oran et de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts d’Alger, il a acquis une maîtrise des techniques classiques tout en développant une sensibilité artistique distinctive.
Un événement marquant de sa vie fut son emprisonnement en 1988, lors des troubles politiques qui secouaient l’Algérie. Cette expérience bouleversante a radicalement transformé sa perception de la peinture, l’incitant à abandonner l’approche académique pour se tourner vers des thèmes plus personnels et profonds. Les murs des prisons, ornés d’inscriptions, de graffitis et de traces, sont devenus une source d’inspiration majeure. Dans ses œuvres, il utilise ces éléments pour jouer avec les textures, les marques et les imperfections, afin de traduire le passage du temps et la violence de l’histoire.
En 1992, Sid Ahmed Chaâbane choisit l’exil en France, cherchant à se libérer des contraintes politiques et sociales de son pays natal. Il débute en tant que portraitiste à Montmartre, avant de poursuivre son parcours artistique ailleurs. Son travail se caractérise par une expérimentation constante, mêlant techniques mixtes, pastels, encres et crayons. Il incorpore souvent des « accidents » dans ses créations, transformant les imperfections en éléments clés de ses œuvres.
Les thèmes qu’il aborde sont universels et profondément humains : le passage du temps, la violence, la mémoire et l’interaction entre l’homme et son environnement. Ses œuvres, souvent sombres, sont imprégnées d’une “lumière intérieure nocturne”, reflétant une quête de sens et de spiritualité. Dans certaines de ses toiles, il explore la fragilité du corps humain face au temps, en jouant sur les textures et les couleurs pour évoquer la peau, les cicatrices et les transformations.
Sid Ahmed Chaâbane ne se limite pas à la peinture sur toile. Il participe à des expositions, des projets artistiques et des collaborations variées. Il a également ouvert un atelier en plein cœur d’Agde, un espace dans lequel il partage son savoir-faire dans le cadre de sa pratique artistique, permettant à d’autres artistes et amateurs de découvrir et explorer leur propre créativité. Sid Ahmed Chaâbane est aujourd’hui à Montpellier.
Pour Sid Ahmed Chaâbane, le temps est une force omniprésente, presque divine, qui façonne la matière et les êtres. Cette réflexion se trouve au cœur de ses œuvres, où il cherche à capturer l’essence de cette transformation. Il utilise des matériaux et des techniques qui mettent en valeur les traces laissées par le temps, créant des œuvres à la fois poétiques et introspectives.
Sid Ahmed Chaâbane est un artiste dont le parcours et l’œuvre témoignent d’une profonde sensibilité aux enjeux humains et historiques. Son travail invite à une réflexion sur la condition humaine, la mémoire et la résilience face aux épreuves du temps et de l’histoire. Son emprisonnement en 1988 fut un tournant décisif dans sa carrière. Il a intégré dans ses œuvres les textures, inscriptions et traces des murs de prison, créant ainsi une peinture qui illustre la souffrance humaine et les cicatrices laissées par le temps.
Cette approche unique a permis de donner une voix aux oubliés et aux opprimés. Sid Ahmed Chaâbane utilise des techniques qui valorisent les transformations imposées par le temps, capturant la fragilité de l’existence humaine et la résilience face aux épreuves.
L’œuvre de Sid Ahmed Chaâbane s’impose comme un témoignage artistique puissant, né d’une expérience intime et marquée par l’histoire. En transposant les stigmates du vécu carcéral et les traces du temps dans sa peinture, il a forgé une esthétique singulière, à la fois brute et poétique. Son approche, fondée sur l’expérimentation et l’acceptation de l’imperfection, interroge la mémoire, la souffrance et la résilience humaine. En exil, il a su faire rayonner une voix artistique algérienne contemporaine, tout en contribuant activement à la scène culturelle locale par ses expositions, ses collaborations et son engagement dans la transmission.
Le Matin d’Algérie : Comment votre formation aux Beaux-Arts d’Oran et d’Alger a-t-elle façonné votre approche de l’art, et quels souvenirs gardez-vous de ces années d’apprentissage ?
Sid Ahmed Chaâbane : J’ai été formé dans deux écoles qui ont profondément marqué mon parcours : celle d’Oran et celle d’Alger dans les années 80-90.
À Oran, j’ai reçu une formation académique classique, avec des professeurs compétents et engagés, comme monsieur Belhachemi Nourredine, Rabah Echaib, Malika Kouskoussa, Mme Essgayer, Cherfaoui Efif, Merssali Otmane, et d’autres…
Ce socle solide m’a permis de me lancer plus librement dans la peinture expérimentale, une fois arrivé à Alger. Là-bas, au contact de Maîtres comme Denis Martinez, Mesli ou Ali Khoudja, j’ai compris que la peinture pouvait être bien plus qu’une technique : un langage personnel, un espace de pensée.
Ma rencontre avec mon ami Mokrani a aussi été déterminante sur le plan conceptuel. Mais au fond, ma plus grande école à Alger, ça été la ville elle-même. Dans une période de fortes tensions politiques et culturelles, tout ce que je vivais dans les rues, les quartiers, les échanges, m’a nourri artistiquement. Cette vie-là, chaleureuse et intense, m’a appris autant que des cours.
Le Matin d’Algérie : Votre emprisonnement en 1988 a marqué un tournant dans votre vie artistique. Comment cet événement a-t-il transformé votre vision de la création et les thématiques que vous explorez ?
Sid Ahmed Chaâbane : Les événements d’octobre 1988 ont été un tournant décisif à la fois personnel et collectif.
Enlevé de chez moi sans motif, par la, Sécurité Militaire, j’ai été enfermé dans une cellule souterraine, sombre et isolée.
C’est là, face aux murs griffés, couverts de traces, d’inscriptions anonymes à moitié effacées, que quelque chose a basculé, en moi. Ces murs portaient une mémoire vivante, comme une présence – absence bouleversante. Ils sont devenus mes premières « œuvres », faits de strates, de traces et de témoignages.
Cette expérience a profondément transformé ma vision de la peinture : elle ne pouvait plus n’être que décorative. Elle devait porter une vérité, un vécu, une mémoire, un espace de passage, une trace mentale, d’un « Moi-pluriel ».
Le Matin d’Algérie : Quel impact votre exil a-t-il eu sur votre processus créatif ? Estimez-vous que cette expérience a élargi ou modifié votre regard sur l’art et l’identité ?
Sid Ahmed Chaâbane : L’exil pour moi est un espace suspendu entre le pays natal et le pays d’accueil. Cette suspension mentale se reflète directement dans mon travail, la fragmentation, l’effacement, l’accumulation, l’inachèvement, etc… sont autant de caractéristiques picturales qui traduisent cette expérience de l’exil.
Je le perçois comme un troisième pays, à construire intérieurement, un espace instable, certes, mais aussi profondément créatif – un véritable laboratoire d’expérimentation, si l’on sait comment l’habiter.
L’exil m’a beaucoup appris et continue de m’enseigner chaque jour.
Le Matin d’Algérie : Vous intégrez souvent des textures et des imperfections dans vos œuvres. Pouvez-vous nous expliquer votre démarche artistique et ce que vous cherchez à exprimer à travers ces choix esthétiques ?
Sid Ahmed Chaâbane : Les textures et les imperfections dans mon travail ne sont pas un style, mais les conséquences d’un processus long et métamorphique. J’interviens sur le même support pendant des mois, parfois des années, dans une dynamique d’accumulation et d’effacement.
Ce « Moi pluriel » construit, détruit, creuse et révèle, créant une sorte de palimpseste pictural. Ce processus, je l’ai reconnu dans les murs des cellules de prison (octobre 1988), comme dans les façades abandonnées, marquées par le temps, les accidents et les traces humaines anonymes.
Ma peinture est ainsi le reflet d’une vision mentale, en mutation constante – faite d’hésitation, de balbutiements, de monologues, où s’incarne un « Moi » en transformation, dans un temps sans fin.
Le Matin d’Algérie : Vos œuvres abordent des thématiques universelles telles que le passage du temps et la mémoire. Quelle est la place de l’histoire et de vos expériences personnelles dans votre travail artistique ?
Sid Ahmed Chaâbane : Je ne me considère pas comme un peintre de l’histoire, mais comme un peintre de visions, poétiques.
Mon travail cherche à incarner comme une poésie mentale sur la matière, sans partir d’un thème défini. C’est le processus métamorphique fait d’accumulation, d’effacement dans une durée qui fait naître le sujet. Je ne cherche ni à illustrer ni à interpréter, mais à révéler les formes qui surgissent d’elles-mêmes. Comme un archéologue, je fouille le chaos pour faire renvoyer une vision mentale. Le tableau se construit presque seul ; je ne suis qu’un médium, un passeur.
Le Matin d’Algérie : Vous donnez des cours d’art plastique dans votre atelier. Que représente pour vous cet aspect de transmission, et comment inspirez-vous vos élèves à travers leur propre processus créatif ?
Sid Ahmed Chaâbane : J’ai arrêté d’enseigner, parce que transmettre demande une énergie et une disponibilité que je n’ai plus à 64 ans. Aujourd’hui, je préfère consacrer pleinement ce qui me reste de force et de temps à mes propres recherches picturales.
La création est un monde sans fin, où chaque jour ouvrir sur une découverte. Peindre pour moi, reste le seul espace où je peux me perdre… pour mieux me retrouver.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Sid Ahmed Chaâbane : Oui, j’ai des projets en cours, notamment la création d’un beau livre mêlant peinture et poèmes, ainsi qu’une collection d’ouvres variées retraçant mon parcours pictural.
Ce sont pour moi, une façon de rassembler, de transmettre et de donner forme à tout le chemin intérieur.
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?
Sid Ahmed Chaâbane: Merci pour cet échange, vos questions m’ont permis de revisiter mon parcours et mon processus de création. Je vous offre, en toute amitié, quelques dessins, comme une poignée de lumière partagée, modestes mais pleine de sens.
Après les bombardements américains qui ont visé trois sites nucléaires iraniens dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin, l’Iran a lancé des missiles balistiques contre des bases US au Qatar et en Irak.
Des explosions ont été entendues par des journalistes de l’AFP au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient.
L’Iran a lancé une « puissante » réponse à « l’agression américaine », a annoncé la télévision d’Etat iranienne, lundi 23 juin, deux jours après les frappes des Etats-Unis contre des installations militaires iraniennes. « L’opération [de tirs] de missiles iraniens contre les bases américaines situées au Qatar et en Irak a commencé et porte le nom ‘Bénédiction de la victoire' », a ajouté l’agence de presse officielle Irna. Des explosions ont notamment été entendues par des journalistes de l’AFP au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient, al-Udeid, en périphérie de Doha. Suivez notre direct.
Israël ressort son antienne utilisée à Gaza avec les milliers de morts qu’on connaît. Les habitants de Téhéran appelés à s’« éloigner » des infrastructures militaires, appelle Tel Aviv.L’armée israélienne, dans un message en persan sur X, avertit qu’elle « poursuivra ses attaques contre des cibles militaires dans la région de Téhéran », « dans les prochains jours ». « Pour votre sécurité personnelle, nous vous demandons de vous éloigner des usines d’armement, des bases militaires et des institutions sécuritaires liées au régime », dit ce message.
Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, Israël a mené lundi, en parallèle de ses frappes à Téhéran, une nouvelle attaque contre le site nucléaire iranien de Fordo, enfoui sous une montagne au sud de Téhéran. C’est ce même site, entre autres, qui a été visé samedi soir par des bombardements américains. « L’armée israélienne a frappé pour bloquer les voies d’accès au site d’enrichissement de Fordo », à environ 160 km au sud de Téhéran, a annoncé l’armée israélienne.
Un ami vient de retenir mon attention sur le communiqué du ministère des affaires étrangères de l’Algérie à propos du bombardement de l’Iran par les États-Unis.
Je me suis précipité pour le lire, ce que je ne fais plus depuis longtemps car c’est toujours un copier-coller de tous les autres, le nom du destinataire étant à remplir. Habitude nous avait tant été donnée de lire les bravades et les menaces d’un gouvernement qui a arrêté son horloge depuis le colonel Boumédiene.
Ce pays était la résidence de quelques tyrans du monde et se proclamait être l’épée vengeresse de l’humanité opprimée. Il était le rendez-vous des révolutionnaires, des combattants et des martyrs des systèmes capitalistes, néo-colonialistes et impérialistes, la liste des istes est longue.
L’horloge s’était arrêtée à cette époque et j’ai pensé que j’allais retrouver dans ce communiqué un violent réquisitoire, marque déposée de l’Algérie. Et là, stupéfaction ! J’ai lu et relu, j’ai même retourné la page plusieurs fois pour voir s’il n’y avait pas une suite.
Non, rien, il fallait se rendre à l’évidence, ce pays est un lâche devant les grands. Il s’agenouille devant eux et murmure son avis pour ne pas recevoir les foudres du puissant. Un avis bien calibré, sans aucune bravade ni sourcillement de cils, un chef-d’œuvre de la diplomatie suisse.
Pour ce crime devant lequel la majorité des pays dans le monde s’insurge, voilà les propos du grand héros des causes justes : L’Algérie exprime sa « profonde préoccupation » et ses « profonds regrets », c’est-à-dire au plus profond de sa pensée outrée.
Le petit Fennec qui s’est toujours vu en lion s’est encore une fois piteusement enterré dans le sable pour éviter la violence des griffes de l’aigle américain.
Comme Tebboune et ses prédécesseurs de la dynastie qui doit constamment se coucher devant la grande Russie dont la colère risquerait à tout moment de bloquer son soutien et sa protection (celle d’un matamore plus que d’un ami) depuis la période glorieuse du tiers-mondisme, des non-alignées et autres désignations qui sont les costumes de Spiderman ou de Zorro.
Avez-vous entendu l’Algérie une seule fois crier son indignation et menacer de représailles les Etats-Unis qui ont fait plus qu’un pas dans la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental ?
Non ! Lorsqu’elle se pare d’une prudence, voire de manque de courage (certains parleraient de réalisme) tout le temps par nature, elle se retourne vers son meilleur miroir de puissance, c’est-à-dire son éternel colonisateur, la France.
Son courage est alors remarquable, ses propos sont incisifs et sa colère menaçante. Mais il ne faut pas pousser trop loin, les affaires et les comptes bancaires détestent l’instabilité. Juste montrer ses dents au monde pour s’embrasser immédiatement après.
Cela lui fait du bien de se rappeler qu’elle fut dans l’estrade des leaders du tiers-monde. Elle se persuadait qu’elle avait une invitation VIP alors qu’elle était toujours assise sur un strapontin.
L’Algérie a de « profonds regrets » et de « profondes inquiétudes » ose-t-elle à peine murmurer aux oreilles de Donald Trump.
Elle se courbe devant les puissants, vous n’imaginez pas qu’elle soit effrontée face au plus puissant de la planète !
Boumediene Sid Lakhdar
PS :
Ma précaution auprès du lecteur serait de dire que je ne fais pas une confusion entre le régime algérien et son peuple. Il arrive toujours un moment dans la vie où on arrête d’essayer de se convaincre de son propre mensonge. Je lis les résultats aux élections, j’entends les youyous bruyants de millions d’Algériens, je suis incapable de lire et d’écouter les âmes des silencieux.
Moncef Marzouki, l'ancien président tunisien, lourdement condamné
L’ancien président tunisien Moncef Marzouki, actuellement en exil en France, a été condamné par contumace à vingt-deux ans de réclusion criminelle, vendredi 20 juin 2025. Il lui est reproché, ainsi qu’à son ancien conseiller Imed Daimi et à l’ex-bâtonnier Abderrazak Kilani, d’avoir tenu une conférence de presse à Paris au cours de laquelle ils ont vivement critiqué les institutions tunisiennes et le pouvoir judiciaire.
Cette nouvelle condamnation s’ajoute à deux précédentes : quatre ans de prison en 2021 pour « atteinte à la sûreté de l’État » et huit ans en 2024 pour « tentative de provoquer le désordre ». Elle intervient dans un contexte marqué par la dérive autoritaire du régime de Kaïs Saïed, de plus en plus accusé de criminaliser la contestation politique et de faire taire les voix dissidentes.
Moncef Marzouki, premier président élu démocratiquement après la révolution de 2011, a dénoncé une décision de justice « nulle et non avenue », y voyant une manœuvre visant à museler l’opposition démocratique. Il affirme que la lutte pour les libertés en Tunisie est loin d’être terminée.
Cette condamnation, largement relayée par les médias internationaux, suscite une vive inquiétude parmi les défenseurs des droits humains et les militants démocrates dans le monde arabe. Elle est symptomatique du régime de Kaïs Saïed.
La recomposition violente du Moyen-Orient, par le feu et le sang, désormais ponctuée par des frappes menées unilatéralement par un membre permanent du Conseil de sécurité contre un autre État membre des Nations unies, marque un tournant d’une gravité exceptionnelle.
Loin de simples conflits régionaux, ces actes d’agression menés en dehors de tout cadre légal consacrent le mépris assumé de l’ordre international. Cette région, déjà ravagée par des décennies de guerres et de conflits asymétriques, devient l’épicentre d’un basculement mondial où la force prime sur le droit, et où les institutions multilatérales apparaissent impuissantes face aux logiques de domination.
Le droit international, établi au lendemain du cataclysme de 1939‑1945 pour réguler les rapports entre États et prévenir la répétition de tragédies à grande échelle, est aujourd’hui discrédité et marginalisé. Vidé de son autorité, il cède le pas à la loi du plus fort. Le discours des puissances occidentales dominantes, fondé sur les valeurs universelles de droit et de justice, se délite dans des politiques à géométrie variable : certains États sont sommés d’obéir au droit, tandis que d’autres en sont exemptés et le bafouent impunément. Ce deux poids deux mesures n’érode pas seulement la légitimité des institutions internationales ; il sape jusqu’à l’idée même de droit et de justice, accroît le cynisme politique et favorise les autoritarismes. On sous-estime la portée dévastatrice de ce traitement inégal sur l’ensemble des valeurs fondatrices du droit, de la démocratie, de l’équité et de la justice, partout ailleurs dans le monde.
La recomposition du Moyen-Orient est également portée par des dynamiques multipolaires. La montée en puissance de la Chine et de la Russie, l’émergence des BRICS et la paralysie des instances internationales (Conseil de sécurité, Cour pénale internationale, AIEA) révèlent une fragmentation et un besoin d’un ordre mondial plus juste. L’échec du droit international n’est plus seulement une crise morale, mais le symptôme d’un basculement historique. Le bloc occidental perd de son hégémonie sans que ne s’impose une alternative crédible. Ce désarmement normatif laisse le champ libre aux logiques de domination brutale.
La région est aussi travaillée par des enjeux énergétiques majeurs : contrôle des voies maritimes, redéploiement des alliances autour des hydrocarbures, stratégie des détroits. L’obsession sécuritaire masque souvent la réalité d’une guerre pour les ressources. Toute diplomatie fondée sur des principes humanitaires se heurte à la permanence de cette économie politique de la guerre.
L’autre leçon est que l’Histoire n’a pas vacciné l’humanité contre la barbarie. Le souvenir de la Shoah, que l’on pensait inscrire dans la conscience universelle comme un point de non-retour, ne semble plus freiner certains États, y compris celui du peuple qui en a été victime. Le peuple palestinien, confronté à des logiques de dépossession, de déplacement forcé subit une politique d’extermination. Actuellement, ce sont les tueries répétées de civils désarmés et affamés aux rares points de distribution de nourriture qui choquent et indignent l’opinion mondiale face à l’impunité de tels actes.
Il faut aussi interroger le rôle des idéologies religieuses dans la région. Celles-ci ne relèvent pas seulement de la sphère privée ; elles participent activement à la structuration des conflits. Ces guerres s’inscrivent parfois dans des récits prophétiques anciens, mobilisés pour justifier des entreprises de conquête, de purification ou de vengeance sacralisée. Dans ce contexte, la religion devient non pas un langage de paix, mais un arsenal narratif au service d’objectifs géopolitiques.
Un autre enseignement est la faillite des régimes autoritaires : États fragilisés de l’intérieur, peuples écrasés par la répression, élites au pouvoir plus préoccupées par la neutralisation de leurs opposants que par la construction de la souveraineté. Lorsque la menace étrangère se précise, ces mêmes régimes appellent à l’union sacrée, feignant d’ignorer qu’ils ont eux-mêmes disloqué le lien social par la violence, l’humiliation et la dilapidation des ressources publiques. Un tel État devient une cible vulnérable, facilement instrumentalisé et exposée à une mise sous tutelle étrangère voire à sa dislocation.
À travers ces bouleversements, un adage se vérifie avec force : les relations internationales ne reposent ni sur l’amitié ni sur la morale, mais sur la convergence temporaire d’intérêts stratégiques. Nombre de peuples découvrent, dans la douleur, le désengagement brutal de leurs soutiens déclarés lorsque le prix à payer devient trop élevé. Les doctrines et les illusions de soutien inconditionnel volent en éclats. La géopolitique n’est pas gouvernée par la morale ou l’émotion, mais par l’équilibre de puissances.
Les dogmes et fantasmes, nourrissant des visions erronées du monde, ne sauraient tenir lieu de boussole dans l’arène impitoyable des rapports de force. Tant qu’ils ne sont pas remplacés par une analyse lucide, affranchie de l’émotion et guidée par le seul principe de réalité, le destin qui s’impose est invariable : désillusion, échec et humiliation.
Pour l’Algérie, les leçons sont immédiates, dont celle-ci : une nation ne peut compter que sur elle-même.
Ces enseignements valent pour toutes les nations, mais ils concernent l’Algérie de manière cruciale. L’expérience du Hirak a montré qu’un peuple pouvait se lever pacifiquement pour exiger sa souveraineté, sa dignité et la refondation de son contrat politique. Mais cet élan a été brisé, réprimé, criminalisé. Des milliers de citoyens ont été emprisonnés ou contraints à l’exil pour avoir exprimé des revendications légitimes. Dans ce contexte, il est légitime de s’interroger : que fera le pouvoir en cas de menace extérieure ?
PADA souligne que le salut ne pourra advenir que par une mobilisation populaire consciente autour de la sauvegarde de la Nation. Un front intérieur se construit avec un peuple libre. La libération immédiate des détenus d’opinion, la réouverture de l’espace politique et médiatique, et une parole citoyenne libre en sont d’incontournables préalables. La sécurité du pays ne repose pas seulement sur les capacités de l’armée, mais sur la confiance du peuple, sa cohésion et sa participation active au destin collectif. À cet égard, les jeunes générations doivent être placées au cœur du projet national : elles seules porteront la reconstruction durable du pacte civique algérien.
C’est pourquoi PADA réaffirme que seule une transition démocratique, inclusive et apaisée, permettra de redonner sens à l’État, force à la nation et légitimité à l’action publique. Cette transition est l’unique voie pour reconstruire une souveraineté populaire effective et faire émerger une politique étrangère conforme aux aspirations du peuple, tournée vers la paix, la collaboration interétatique et la stabilité. Cela implique également un renouveau doctrinal sur le plan militaire et diplomatique : l’Algérie ne peut fonder sa sécurité sur l’idée d’une armée toute-puissante sans vision d’ensemble, mais sur une souveraineté assumée, inscrite dans des dynamiques stratégiques intelligemment maîtrisées.
Dans ce cadre, l’Algérie doit repenser sa position dans le monde. Elle doit se désengager des appartenances aux « mondes » factices, nés d’abstractions idéologiques qui ont montré leur limites et nuisances. Située à la lisière du grand ensemble euro-méditerranéen, dont elle constitue la frontière méridionale, elle a une place privilégiée pour assurer son rôle de lien entre les mondes du Nord et du Sud.
De ce fait, elle ne peut rester figée dans des antagonismes stériles ou des postures idéologiques dépassées. Une politique étrangère digne de ce nom suppose de dépasser les conflits inutiles pour bâtir des partenariats équilibrés, en particulier avec l’Union européenne avec laquelle les interdépendances géographiques et économiques sont structurelles.
L’Algérie méditerranéenne est fondamentalement africaine. Dans son espace anthropologique, Tamazgha, l’Algérie devrait jouer un rôle majeur en Afrique du Nord et se doit de se poser en pivot d’un projet de construction régionale coordonnée avec les pays voisins. Un espace nord-africain intégré, solidaire et coordonné, constitue la meilleure réponse aux menaces sécuritaires, aux défis économiques et à l’aspiration des peuples à la dignité et à la paix.
Cette perspective n’est ni romantique ni utopique : elle est une nécessité stratégique. Cette ambition doit traduire sa profondeur stratégique africaine et sa place parmi les nations du continent tant sur le plan politique qu’économique et culturel.
Le XXIe siècle n’attendra pas les retardataires. Il appartient aux Algériens, et d’abord à leurs dirigeants, de tirer toutes les leçons de ce qui se joue aujourd’hui au Moyen-Orient — et d’en faire le socle d’une refondation nationale lucide et durable.
Pour l’Humanité, il faut espérer que la sagesse des peuples puisse refonder un ordre international plus juste et véritablement respecté, sans armes de destruction massive menaçant la pérennité de l’espèce humaine
3. La Perle. Nous voilà dans le troisième livre de l’auteur américain John Steinbeck. Un choix qui avait été présenté comme trois entrées possibles dans son œuvre. Nous aurions pu en trouver bien d’autres mais la subjectivité est toujours une cause du choix sinon à reproduire les fiches de lecture tellement nombreuses et faciles à recopier.
Reprenons la signification de la progression du choix en rappelant que Steinberg est le romancier de la Grande dépression des années 30 :
Dans Des souris et des hommes elle n’apparait pas, elle est suggérée à travers l’innocence du personnage Lennie, un faible d’esprit qui est victime du drame sans en avoir conscience.
Dans Les Raisins de la colère, Steinbeck nous plonge dans la réalité de la Grande dépression des années 30. Nous la vivons et la ressentons à travers une famille chassée de sa terre qui rejoint la terre promise à leurs yeux, la Californie.
Dans La Perle, Steinbeck prendra de nouveau du recul avec une histoire qui est extraite de la réalité de la période, dans un lieu et des circonstances imaginaires mais dont la toile de fond reste l’extrême pauvreté des personnages. L’auteur essaie donc de revenir à la méthode du premier roman, ne pas évoquer l’actualité de la crise, pour, cette fois-ci nous mener vers une réflexion philosophique globale de la question de la fatalité de la misère.
Et la boucle est bouclée. Résumons l’histoire de ce troisième roman d’une manière très courte (presqu’un pléonasme) pour un roman qui d’ailleurs est très court.
Le bébé Koyotito d’un couple vivant dans une très modeste hutte près de la mer, Kino et Juana, est piqué par un scorpion. Si Kino, le père, arrive à tuer la bête, son fils reste en grand danger de mort.
Ils se précipitent vers la maison d’un docteur dont le comportement est connu pour être étrange et les compétences, douteuses Méprisant envers les pauvres, il donne ordre à son domestique de les renvoyer vu leur incapacité à le payer.
Dans son désespoir Kino part pêcher des huitres dans l’espoir d’y trouver un revenu suffisant afin de soigner le bébé. Le miracle arrive, dans l’une d’elles se trouve une perle d’une grosseur qui ressemble au visage de la fortune.
Dès cet instant, tout le village, après avoir été émerveillé, s’est pris d’une compassion à leur égard. Le docteur accourt et les offres d’achat se multiplient, y compris celles des courtiers de la grande ville.
Et ce qui devait arriver est arrivé. Petit à petit apparaissent les médisances, les ragots et les convoitises. Non seulement le paisible et pauvre village fut pris d’une frénésie mais la vie du couple en fut également bouleversée.
Dans cette explosion, il était inévitable que la cupidité transforme radicalement Kino qui va connaitre une transformation de sa personne. La fuite de Kino et de Juana pour protéger leur fortune les mènent au meurtre.
Pour respecter la promesse d’un très court résumé, nous en arriverons jusqu’à la mort du petit Coyotito. Tout cela pour un résultat dramatique, la fortune qui devait apporter le salut et l’aisance s’est révélée être le fossoyeur de leur vie.
Dans ce mécanisme effroyable apparaît l’avidité humaine y compris pour ceux qui en étaient éloignés. Kino avait une âme humaine et un amour pour son bébé en réagissant désespérément pour le sauver. Mais le proverbe nous dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Il en fut de même pour les habitants du village, pour le docteur et pour les marchands de perles. Pour ces derniers l’avidité en est la nature et le réflexe.
C’est ainsi que nous déchiffrons dans cette histoire le message philosophique de John Steinbeck. Sans jamais évoquer la Grande crise des années trente mais uniquement par suggestion, il nous décrit ce qu’est le capitalisme sauvage, une pieuvre qui pervertit les hommes et engloutit les plus démunis
Que chacun essaie d’en trouver leçon dans son entourage, dans son pays ou… dans sa propre personne.
En matière de guerre et d’agression contre les nations récalcitrantes, comme l’Iran, ils n’éprouvent aucun état d’âme, comme en témoignent les bombardements des trois centrales nucléaires qu’ils viennent de pulvériser dans ce pays.
Les USA et la sanctification de la force
Lorsqu’ils s’agit de défendre leurs intérêts-et leur honneur-, à tort ou à raison, les Etats Unis font tout pour mettre en veilleuse leur proclamation démocratique, juridique et humaine, notions dont ils ont cure dès lors que les moyens justifient la fin. L’usage inconsidéré de la force et la brutalité avec laquelle ils usent et abusent contre leurs adversaires, surtout faibles, sont les deux critères principaux qui déterminent leur stratégie de l’action militaire. Pour eux, terroriste ou ennemi de la liberté et du « monde libre », tout peuple ou minorité nationale opprimée qui lutte justement pour sa liberté, comme les Palestiniens.
Cette représentation étrange qu’ils ont de la démocratie, du droit et du monde libre, les conduit à s’ériger en un gendarme du monde et à imposer par la force et par l’idéologie démocratique dont « le rêve américain » n’en est qu’une variante, leur modèle culturel et politique aux nations exogènes.
Le sionisme arabe en marche
La « sionisation du monde, autrement dit la propagation, la défense et l’exaltation de l’idéologie sioniste en tant que dérivée de l’Ancien Testament ( Thoura ),fait partie intégrante du projet politique américain de domination du monde non « libre ». Le« Peuple élu » d’Israël qui fascine et gagne le cœur des millions de sectes, de chapelles, de partis politiques, de sénateurs et des membres du Congrès aux Etats-Unis, s’est fait investi et s’est investi lui-même d’une mission quasi sacrée : celle de rendre sioniste au sens politique ce qui n’est pas juif de naissance, et d’en faire un instrument au service de l’action messianique sous tendu par un projet d’extension politique et militaire qui doit déborder le territoire d’Israël, territoire dont l’exiguïté s’oppose au rêve du Grand Israël
Qui, au Moyen-Orient, s’oppose à ce dessein expansionniste ? L’Iran, bien entendu. Depuis plus quarante ans, l’Iran qui ne reconnaît pas l’existence et la légitimité de cette entité imposée par la force par les puissances occidentales, n’a de cesse de vouer aux gémonies Israël tout en jurant sa perte ou son effacement définitif de la carte de la Palestine. Cette haine plus politique que religieuse a provoqué en retour, chez les Israéliens, une haine envers la République islamique, haine doublée d’une peur « existentielle. »
L’islam chiite contre l’islam sunnite ?
Sachant depuis bien longtemps ce qui différencie un musulman chiite d’un musulman sunnite, Israël s’est mis à étudier encore plus l’islam sous ses différentes facettes. Grâce à la formation des lettrés juifs dont la connaissance profonde de l’Islam et de ses discordes passées et présentes, Israël est parvenu en un moins d’un siècle à exploiter de manière fort productive tant sur le plan politique que sur le plan des fantasmes les divergences doctrinales entre ces deux grandes confessions musulmane, et surtout à « sioniser » les monarchies sunnites comme l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unies, Qatar, Bahreïn, Oman, le Koweit ? etc. Outre le chiisme majoritaire en Iran, les Arabes sunnites en général et ces monarchies arabes en particulier se remémorent et ruminent le contentieux millénaire, d’ordre ethnique, ayant opposé les Perses et les Arabes. Pourtant les Perses ont été à l’origine de l’Empire abbasside, qui marqua l’âge d’or de la civilisation arabe : celui de la science, de la culture, de l’expansion du commerce mondiale…
Comment Israël a réussi à « sioniser », autrement dit, à faire épouser par ces monarchies l’idéologie sioniste ? En brandissant l’épouvantail de l’idéologie chiite qui serait à la fois contre l’islam sunnite « modéré », et « pacifique », et comme « secte » extrémiste, ces monarchies arabes à qui l’Iran inspire une grande peur et un sentiment d’insécurité permanente, ont fini par tomber dans l’escarcelle d’Israël.
L’idéologie wahhabite, anti-chiite et conservatrice par sa nature même, a contribué grandement à sioniser la pensée, les sentiments et les penchants idéologiques envers Israël considéré par ces Arabes devenus plus sionistes que les sionistes eux-mêmes comme un antidote aux nuisances de ces méchants iraniens.
Les « Républiques » arabes, comme l’Egypte, La Syrie, et même l’Irak ne sont pas épargnés par cette idéologie wahhabite qui enseigne partout, de l’Indonésie au Maroc, en passant par la Tunisie et l’Algérie, mais discrètement, aussi bien aux cervelles juvéniles qu’aux cerveaux adultes, que le sionisme sous ses divers visages, est bien plus préférable au chiisme, « ennemi historique » du sunnisme. Les associations wahhabites s’activant sous couvert d’associations caritatives dans les divers pays arabo-musulmans servent de canaux efficaces à cette propagande sournoise.
Devenus sionistes par intérêt, par peur et par haine de l’Iran, ces monarchies arabes dont la marocaine marque un nouveau pas dans sa soumission quasi totale à cette entité sioniste, ont trouvé dans Israël et les Etats-Unis l’Etre providentiel qui les mettrait définitivement à l’abri de l’Epée de Damoclès suspendue sur leur tête par l’ennemi perse…
La fiction d’un monde arabe à l’âme vendue au diable ?
Est-il possible de parler de l’existence du monde arabe ? Le croire, c’est croire aux mirages. C’est un « monde » peuplé d’illusions, d’hypocrisie, de turpitudes, de sous-développement culturel et mental. Un monde d’aliénés, de complexés, au sens de Frantz Fanon. Un monde lâche, pusillanime, sans honneur ni dignité. Un monde où ne filtre point de lueur de lumière et d’intelligence. Un monde de soumis. De menteurs. De couards. Et ce qui qui relève du mensonge, de la lâcheté et de la risée, c’est quand on lit les communiqués officiels de toutes ces monarchies et républiques arabes dénonçant les agressions israéliennes et américaines contre Gaza, le Liban, le Yémen, etc.
Alors que toutes ces monarchies abritent non seulement des bases militaires et autorisent le vol de ces avions de chasse israélienne et américaine à survoler leur espace aérien pour bombarder l’Iran et la résistance Palestine , mais contribuent – ce qui est plus grave encore – à l’effort de guerre israélien contre Gaza et l’Iran ! C’est cela le Monde arabe, complètement drogué d’un islam pollué et d’idéologies fumeuses, pseudo-savantes, mais qui vicient les esprits et les obnubilent. Un islam arabe qui se soumet volontiers au plus fort, aux plus offrants, quitte à se renier en contrepartie d’une protection…
L’argent du pèlerinage à la Mecque
Le pèlerinage à la Mecque, qui fait drainer des milliards et des milliards de dollars dans les caisses du trésor Royal, est une véritable aubaine pour le président Donald Trump qui, à chaque visite dans ce pays, revient chez lui les poches bourrées de dollars. L’argent de nos pèlerins, comme celui du pétrole, renfloue les caisses du trésor américain, et ceci au grand dam des millions de pauvres dans le monde arabe ! Les Israéliens en profitent aussi. Car ces monarchies arabes frappées d’ankyloses ne sont nullement avares et se montrent très généreux envers les israéliens et aux familles des victimes « du terrorisme palestinien ». Ils leur offrent sans compter argent, aliments, médicaments et autres objets symboliques, comme les cadeaux…
En contrepartie, Israël forme des soldats au profit des armées régulières arabes et des mercenaires pour combattre, la cas échéant, leurs frères de « race » sur les divers théâtres d’opérations.
Ahmed Rouadjia, professeur retraité, non « émérite » des universités.
Dans La dame du Chemin des Crêtes, Jacqueline Brenot retrace avec intensité la trajectoire de sa mère, figure lumineuse et déterminée, entre Algérie, France et Sahara. Entre l’exil, la douleur, l’héritage, l’écriture devient ici chant, résistance et offrande. Ce livre est un hommage vibrant et sans concession, une traversée intime de la mémoire algérienne et féminine.
Le Matin d’Algérie : Votre livre s’ouvre sur cette clameur : “Que la terre s’arrête de tourner, ma mère est morte…” Ce cri inaugural, c’est une révolte, un chant, un adieu ? Quelle nécessité intérieure a dicté cette ouverture ?
Jacqueline Brenot : Cette « clameur » est d’abord une révolte contre l’incompétence humaine doublée de mensonges de médecins et l’économie d’une transfusion exercée à l’encontre d’une dame âgée et confiante. D’ailleurs, quelque temps après sa mort par manque de soins dans cette clinique marseillaise, le scandale des homicides par négligences à l’égard des personnes âgées en milieu hospitalier, a éclaté lors des canicules.
C’est aussi un cri de désespoir et un « refus » face à la violence de la situation ayant entraîné la mort d’une mère, une sorte de mise à mort involontaire qui resterait impunie si ce n’est, dans le cas d’une longue procédure contre le corps médical, un « Rappel à l’Ordre des Médecins ». Mais vous avez raison de proposer une troisième option un « adieu », en deux mots : à-Dieu, je remets la disparition de ma mère dans les mains de Dieu, mais avant je dois accomplir son vœu essentiel, celui d’être enterrée dans le Sahara.
Le Matin d’Algérie : La figure maternelle irradie tout le récit. Qui était cette mère que vous dépeignez ? Une femme libre ? Une survivante ? Une mémoire en mouvement ?
Jacqueline Brenot : Cette mère, au caractère très affirmé, était généreuse de son temps accordé aux siens, à son entourage et à ceux qu’elle croisait, somme toute de sa bonne humeur. C’était un être solaire et très intuitif. Elle avait résisté à beaucoup d’épreuves et savait le prix de la vie. Son éducation très stricte de fille méditerranéenne lui avait instillé le goût de la liberté, mais toujours avec mesure et discernement. Survivante dans les années 40 fascistes à Constantine, puis durant la folie meurtrière des Ultras qui s’exerça à l’encontre de l’engagement de mon père, donc de la famille.
Mon dernier ouvrage « Autant en emporte l’enfance… » le raconte en détails. Votre expression « une mémoire en mouvement » l’évoque parfaitement, puisque cette « dame du Chemin des Crêtes » cultivait les roses et leurs épines de la mémoire familiale et jijellienne dont elle était dépositaire. Ce récit existe car nécessaire après son décès pour conserver les traces de ce trésor mémoriel.
Le Matin d’Algérie : Vous évoquez l’exil de votre mère en terre de France. Comment cet exil a-t-il marqué son corps, son cœur, et la transmission silencieuse qu’elle vous a léguée ?
Jacqueline Brenot : Le sentiment de l’exil est un cancer qui ronge l’esprit quel que soit le traitement curatif. Le départ en 1986 d’Alger motivé surtout pour un rapprochement familial, suivi deux ans plus tard du décès de mon père par erreur médicale, s’était avéré une épreuve supplémentaire. En même temps, sa force vive l’avait guidée à reprendre ses encres et ses pinceaux, et à l’occasion sa cuisine, pour apporter au quotidien un peu des couleurs et senteurs de l’Algérie qui l’habitait.
Le Matin d’Algérie : Alger, Marseille, Tozeur… Trois étapes, trois mondes, trois respirations. Que représentent ces villes pour vous – en tant que fille, écrivain et témoin ?
Jacqueline Brenot : « Alger, Marseille, Tozeur », au niveau du temps, en effet : trois étapes et expériences successives de vie, puis de mort, pour ma mère et pour ses proches. Au niveau de l’espace, le même toujours, ancré, aussi motivant : l’Algérie. La vie apprend que l’on n’habite pas un pays, mais que c’est le pays qui nous habite, surtout si celui-ci demeure le même depuis l’enfance. D’ailleurs le titre eut été trop long, si j’avais respecté les cinq étapes essentielles avec les dénominations anciennes de Djidjelli ou l’enfance, de Constantine ou l’adolescence et l’âge adulte. Mais ces lieux agrémentés d’histoires inédites sont là pour évoquer la richesse que chaque individu porte en soi, sa faculté à tisser les liens avec son territoire intérieur qui sauvent de la tristesse et de l’indifférence.
Le Matin d’Algérie : Le Sahara est sa dernière demeure. Pourquoi ce choix ? Était-ce pour elle un retour aux sources ou une manière de s’ancrer à jamais dans une terre de lumière et de silence ?
Jacqueline Brenot : Le désert, en effet, fut pensé comme ultime demeure sur sa terre natale. Indépendamment de son attraction esthétique et mentale, ce lieu a toujours fasciné l’esprit mystique de ma mère. Pour faciliter le transport et surtout le choix de l’inhumation difficile à obtenir dans les meilleurs délais, ma mère avait imaginé cet espace désertique comme territoire idéal.
Les pérégrinations semées d’embûches qui accompagnèrent la réalisation de ce vœu semblent rocambolesques, mais c’est oublier que ce genre de mésaventures guette celui qui veut accomplir le vœu post-mortem de ses proches. Ce fut un « dernier voyage » hors norme mais compensé par ces lieux de silence, loin du tumulte du monde, et surtout l’accès à une paix intérieure du devoir accompli .
Le Matin d’Algérie : Vous écrivez : “Ma mère portait son pays au cœur et aux nues.” Le lien entre la mère et la terre — l’Algérie — est au centre de votre livre. Est-ce ce double amour qui vous a inspirée, voire poussée à écrire ?
Jacqueline Brenot : Beaucoup d’écrivains ont eu pour première motivation avouée ou non l’hommage à la mère. Celui-ci se doublait de l’amour partagé pour l’Algérie. L’inextricabilité des deux entités m’a conduite à écrire presque d’un seul jet cette histoire, même si l’enjeu de départ me parut vertigineux. Les deux sources d’inspiration ont fini par se mêler comme les fleuves aux mers et océans, c’est-à-dire le plus naturellement possible, avec la douleur et le rire en supplément d’âme. Bien sûr, je me devais d’ancrer les mots d’attachement profond à la terre d’Algérie, devenus plus précieux une fois ma mère disparue, ce fameux devoir de mémoire qui guette chacun. Il fallut dans l’urgence les emperler sur le fil de mes propres certitudes en chapelet de prières.
Le Matin d’Algérie : Votre style est à la fois mordant, incisif et poétique. Pourquoi cette forme ? Est-ce une manière de traduire l’ambivalence des sentiments : douleur, tendresse, colère, nostalgie ?
Jacqueline Brenot : Le style c’est la respiration de chacun. Les sentiments ne sont jamais uniformes et surtout volatils. L’écriture doit saisir la mesure d’événements et de sentiments qui opèrent à l’instant T d’une histoire, d’une phrase. C’est sans doute ce que l’on nomme Poésie, la couleur et le pouls d’un instant. La matière vivante compressée dans l’encre des mots est faite d’écoutes, d’observations, de larmes et de rires libérateurs, de rêves et de toutes les peurs générées par ce monde toujours injuste et cruel. L’existence demeure un grand théâtre oscillant entre rire et larmes.
Le Matin d’Algérie : La musique traverse le récit — darboukas, violons, flûtes… Est-ce un moyen de faire parler ce qui ne peut l’être autrement, de restituer l’invisible ?
Jacqueline Brenot : La musique c’est le fond sonore attaché au cortège des souvenirs d’enfance. Mes parents m’ont communiquée ce goût du chant pour ma mère et des airs d’harmonica pour mon père. Le bas de la Casbah relayait aussi des chants, des mélodies, des psalmodies, des habitants des lieux. Ils m’ont bercée comme la musique des vagues pas très loin de ma première école.
Le Matin d’Algérie : La mémoire est très présente, mais jamais figée. Elle circule dans les gestes, les silences, les paysages. Comment avez-vous travaillé cette matière vivante ?
Jacqueline Brenot : J’ai toujours beaucoup lu depuis ma prime enfance. J’étais et je reste une boulimique de livres, tout genre confondu, d’essais philosophiques et historiques aussi. Enfant, la littérature m’a sauvée des angoisses de la guerre. Sa compagnie m’a libérée du poids de l’autorité parentale, donné aussi le goût du savoir universel et de la réflexion. Cette stimulation continue de la lecture doublée de mon enseignement de la littérature impose une rigueur de l’écriture et une exigence de chercheur au plus de la réalité qui nous échappe.
Le Matin d’Algérie : Diriez-vous que ce récit est une forme de réparation ? Ou plutôt un passage obligé pour continuer à vivre, à transmettre, à vous tenir debout ?
Jacqueline Brenot : Rien ne peut « réparer » l’erreur et la négligence humaines qui conduisent à la mort comme ce fut le cas du décès de ma mère, puis de mon père. Ce récit avait pour but de partager les dons dont je pus bénéficier en ayant une mère aimante, attentionnée et artiste dans l’âme. Son don de conteuse, comme celui de sa mère, ne pouvait disparaître. Il est des trésors qui doivent se transmettre de génération en génération. D’une certaine façon, j’ai poursuivi ce travail de partage avec mes chroniques littéraires algériennes.
Le Matin d’Algérie : En guise d’au revoir – si votre mère vous écoutait aujourd’hui, depuis les dunes de Tozeur, quels mots ou quel silence lui adresseriez-vous ?
Jacqueline Brenot : Je la remercierai de m’avoir donné la vie et l’immense attention et vitalité sa vie durant, son attachement et son culte de l’Algérie. Pour retrouver son sourire et l’éclat bleu de ses yeux, je lui raconterais tout ce que l’écriture de ce livre a engendré depuis son départ, dont les marques nombreuses et indélébiles d’amitié.
Le Yémen a décrété mardi 30 décembre l’état d’urgence sur l’ensemble de son territoire, après des frappes aériennes menées par la coalition dirigée par...
Le Yémen a décrété mardi 30 décembre l’état d’urgence sur l’ensemble de son territoire, après des frappes aériennes menées par la coalition dirigée par...
Nous utilisons des cookies pour optimiser notre site web et notre service.
Fonctionnel
Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou l’utilisateur.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques.Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.