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L’Arabie saoudite et Donald Trump, rencontre de deux jumeaux

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Trump et MBS.
Trump et MBS. Credit: Daniel Torok/White House.

La visite de Donald Trump en Arabie saoudite, sitôt après son investiture,  n’est pas une surprise. Aucun autre tandem dans le monde ne pouvait offrir l’image d’une telle fusion. Deux jumeaux héritiers qui se rencontrent avec l’amour de deux frères de sang.

L’Arabie saoudite a toujours été l’alliée indéfectible des Etats-Unis. Son rôle d’acteur principal et de défenseur des intérêts du Moyen-Orient, seuls les crédules ou les illuminés pouvaient y croire.

Pour les émirs du golfe, en première position desquels se trouve l’Arabie Saoudite, n’étaient pas loin de traiter Donald Reagan et Margaret Thatcher de dangereux terroristes d’ultra gauche. Car, eux avaient osé aller jusqu’à l’acceptation d’un régime démocratique, une abjection politique. 

La puissance économique et le faste impérial, aussi ostentatoire que celui des nouveaux riches, inonde de mauvais goût le palais royal, depuis les meubles jusqu’à la cuisine.

Un journaliste avait décrit ce palais comme la copie parfaite de la résidence de Mar-a-Lago de Donald Trump, ou le contraire. Comment voulez-vous que le président américain ne soit pas chez lui dans le palais royal des maîtres du Moyen-Orient ? Il est dans son monde avec les mêmes mœurs de domination, presque d’essences divines.

Pour l’Arabie Saoudite, la seule politique est celle du business, aucune autre considération n’est de l’objectif de cette dynastie. La visite officielle s’est transformée en voyage de représentants de commerce. Un langage diplomatique que connaissent les deux parties, ils sont nés avec ce mode d’instruction pour héritiers.

La vision de la démocratie pour les rois du désert est un condamné dont on tranche la tête avec un sabre, aux yeux d’un public réuni dans un stade. Donald Trump tranche la tête aux institutions et aux universités devant les médias du monde réunis en spectateurs.

L’Arabie saoudite est le régime islamiste le plus doctrinaire qu’il soit. La femme n’est pas seulement mise au rang de l’esclavage, sa soumission est une jouissance. Plus elle est écrasée par les lois barbares du royaume, plus celui-ci se pavane en protecteur du dogme de l’Islam.

En miroir, les partisans de Donald Trump sont les plus grands adeptes de l’extrémisme religieux chrétien. La foi est leur légitimité, leur doctrine racialiste est le bannissement de tout ce qui n’est pas béni par le ciel comme l’est la race blanche et chrétienne.

La puissance de l’Arabie saoudite ne s’arrête pas là. Le divin dont ils se réclament être les élus, a accordé à ce pays un sceptre impérial. Ce sera le pétrole à flot comme les rivières d’or et le miel qui coulent au paradis selon la croyance au livre sacré. Comment le prophète aurait-il pu naître et mourir dans un autre lieu ? Même les météorites sont tombées du  ciel pour l’honorer d’une sépulture.

Donald Trump a le même jouet de puissance avec huit cent milliards de dollars de budget militaire. Il règne en émir sur un monde tétanisé par son pouvoir écrasant.

Une seule différence entre les deux frères siamois, l’un est dans le secret et le silence d’un palais royal dont la seule communication est la terreur. L’autre est dans l’outrance et la vulgarité des paroles, aussi ignorant que turbulent. Les cousins de sang n’ont pas forcément les mêmes comportements mais sont nés dans un même berceau familial.

Tous les deux se présentent comme les médiateurs des conflits du Moyen-Orient, tous les deux n’ont jamais obtenu le moindre début de résultat. Depuis ma jeunesse la médiation de l’Arabie Saoudite n’a pu résoudre quoi que ce soit sinon le prestige par l’illusion du grand frère protecteur du monde arabo-musulman.

Avez-vous entendu une seule parole dans un communiqué de ce pays à l’adresse de Trump à propos des Palestiniens ? Il voulait une Riviera sur les terres de Gaza, ils offrent, comme ils l’ont toujours fait,  les salons fastueux pour accueillir les délégations en conflit. L’Arabie Saoudite, comme à Alger, est le Sheraton qui loue des salles de mariage. 

L’Arabie saoudite et Trump, deux milliardaires en affaires. Le monde arabo-musulman n’est pour eux qu’un ramassis de la plèbe fasciné par le palais royal mystique et puissant, l’héritier du prophète.

L’Amérique a son dollar, les régnants du désert ont leur pétrole. La théorie de David Ricardo sur les avantages comparés dans les échanges extérieurs est validée.

Boumediene Sid Lakhdar

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À Chlef, le FFS prône la rupture avec la stagnation politique

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Le FFS à Chlef

Le Front des forces socialistes (FFS) a tenu, samedi 17 mai, à Chlef, un séminaire politique marqué par une forte mobilisation militante. L’occasion pour son premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, de dresser un diagnostic sans concession de la situation politique nationale et de plaider pour un sursaut démocratique.

Dans son discours, Aouchiche a dénoncé l’atonie du paysage politique algérien et la fermeture des espaces d’expression. Pour lui, l’heure est à la réactivation du débat public, à l’élargissement du pluralisme et à la construction d’un projet national fondé sur l’inclusion et le respect des différences. Il a alerté sur les conséquences du repli autoritaire et mis en garde contre les divisions identitaires, appelant à faire de l’identité nationale un vecteur d’unité.

Sur le plan géopolitique, le leader du FFS a évoqué les menaces sécuritaires aux frontières sud et les pressions internationales, notamment celles visant à imposer une normalisation extérieure. Face à ces défis, il prône une vigilance stratégique et la consolidation de la souveraineté nationale par une conscience politique active.

Loin d’un simple discours d’intention, Aouchiche a présenté les avancées organisationnelles du parti, désormais implanté dans 54 fédérations, et a annoncé le lancement d’une campagne de mobilisation militante. Il a également souligné l’importance des dynamiques locales, notamment celle impulsée à Chlef, comme levier d’une démocratie par la base.

Enfin, le chef du FFS a identifié plusieurs priorités : ouverture médiatique et politique, relance économique hors hydrocarbures, réhabilitation des secteurs productifs, et participation citoyenne accrue. Une feuille de route qu’il qualifie de « pari stratégique » pour sortir du statu quo.

L’appel d’Aouchiche à un dialogue national sérieux et responsable vient rappeler l’urgence de renouveler les pratiques politiques en Algérie, dans une Algérie placée sous formol autoritaire et dans un contexte régional incertain. Voire dangereux.

Samia Naït Iqbal

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Glissement de terrains à Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou) : un phénomène qui interpelle

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Glissement de terrain
Draa El Mizan balafrée par les glissements de terrains

Pour la deuxième fois en l’espace de trois mois, la commune de Draâ El Mizan, située au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, a été le théâtre d’un glissement de terrain d’une ampleur inquiétante.

Les fortes pluies qui se sont abattues sur la région en fin de semaine ont provoqué un important mouvement de sol, affectant particulièrement le quartier des 200 logements EPLF et les abords du chantier de réalisation de 420 logements AADL. Ce phénomène a engendré d’importants dégâts matériels et ravivé l’inquiétude des habitants.

Face à la gravité de la situation, les autorités locales et wilayales ont réagi promptement. Le wali de Tizi Ouzou, M. Aboubakr Esseddik Boucetta, s’est rendu sur les lieux dès la nuit du vendredi 16 mai, accompagné des membres de la commission de sécurité, pour constater les dommages. Il a renouvelé sa visite le lendemain matin, samedi 17 mai 2025, afin d’évaluer plus en détail l’évolution de la situation et de coordonner les mesures d’urgence.

Ce nouvel épisode survient moins de trois mois après un précédent glissement de terrain survenu dans la même commune, soulignant la vulnérabilité structurelle de certaines zones de Draâ El Mizan à ce type de catastrophe naturelle. En réponse, les autorités ont mis en place un dispositif d’intervention d’urgence, mobilisant les services techniques de la wilaya ainsi qu’un comité d’experts dépêché par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville.

Parmi les mesures engagées figurent : la réhabilitation des réseaux d’assainissement et d’alimentation en eau potable endommagés ;

la coupure temporaire du gaz et de l’électricité à des fins de sécurité ; la construction d’un mur de soutènement en pierre pour ralentir le glissement et  l’installation d’équipements de surveillance du mouvement des sols.

Le wali a insisté sur la nécessité d’accélérer l’exécution des travaux et de suivre scrupuleusement les recommandations techniques formulées par les experts, rappelant que la sécurité des citoyens demeure la priorité absolue.

La répétition de ces incidents pose la question de la stabilité géotechnique de plusieurs secteurs urbanisés de Draâ El Mizan, notamment ceux situés sur des pentes ou à proximité de grands chantiers. Elle invite à une réflexion urgente sur les politiques d’aménagement urbain et de prévention des risques naturels dans une région exposée à des aléas climatiques de plus en plus fréquents et violents.

L’inquiétude est d’autant plus vive que les séquelles du glissement de terrain survenu le 25 février dernier dans le village d’Ouled-Aïssa sont encore présentes.

L’expertise menée par le Contrôle technique de la construction (CTC) avait alors dressé un constat alarmant : sur les 92 habitations expertisées, 55 ont été classées en zone rouge, représentant un risque élevé d’effondrement, tandis que les 37 autres ont été réparties entre les zones orange et verte.

Une enquête technique avait également été ouverte pour déterminer les causes précises de ce glissement d’une ampleur considérable, mais aucune information n’a à ce jour été communiquée sur ses conclusions.

Dans ce contexte, les habitants de Draâ El Mizan attendent des réponses concrètes et des actions durables. La récurrence des glissements de terrain dans cette commune interpelle plus que jamais sur la nécessité d’une stratégie globale de gestion des risques et d’une révision des normes de construction et d’aménagement dans les zones sensibles.

La rédaction

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Mobilisation générale : la commission juridique veut impliquer les détenus

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À l’approche de l’examen du projet de loi sur la mobilisation générale, prévu à partir du 19 mai à l’Assemblée populaire nationale (APN), la Commission des affaires juridiques et des libertés a émis une série de recommandations pour le moins qui interrogent.

Parmi elles, une proposition inédite retient particulièrement l’attention : la possibilité d’associer les personnes incarcérées à la mobilisation nationale en cas de crise majeure.

Dans son rapport préliminaire, la commission suggère à l’exécutif de réfléchir aux formes d’implication des détenus, « si les circonstances l’exigent ». Cette mesure, encore jamais évoquée dans le cadre juridique algérien, s’inscrirait dans une logique d’extension des ressources humaines mobilisables dans des situations exceptionnelles, telles que les conflits armés ou les crises sécuritaires graves.

Le projet de loi en question, adopté en avril en Conseil des ministres conformément à l’article 99 de la Constitution, fixe les modalités de la mobilisation générale à travers 69 articles. Il définit les conditions de réquisition des moyens matériels et humains, encadre strictement la diffusion d’informations sensibles, et prévoit des sanctions en cas d’entrave aux mesures ordonnées par les autorités compétentes.

Préparation multisectorielle

Outre la question des détenus, la Commission plaide pour un renforcement rapide des capacités du pays. Elle recommande l’aménagement d’abris, l’adaptation des infrastructures stratégiques, et la mise à niveau des dispositifs de protection civile. Le rapport met également l’accent sur la cybersécurité, appelant à soutenir les chercheurs, ingénieurs et innovateurs algériens, y compris ceux établis à l’étranger, pour développer des outils numériques souverains.

La commission insiste enfin sur l’importance d’un cadre juridique solide pour anticiper les bouleversements à venir dans un environnement international instable, où les alliances sont mouvantes et les menaces multiformes. La mobilisation, selon cette vision, doit dépasser le strict cadre militaire pour s’étendre à l’ensemble du tissu national.

Le Parlement aura désormais à trancher : intégrer ces recommandations dans le texte final ou en limiter la portée. L’enjeu est de taille, tant sur le plan sécuritaire que sociétal.

Un bémol à tout ce cirque : un régime honni par le peuple ne peut faire que l’unanimité contre lui. La seule vraie mobilisation populaire de ces dernières années est celle du Hirak, un mouvement tué dans l’oeuf par Tebboune et le clan au pouvoir.

Samia Naït Iqbal

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Visa obligatoire pour les diplomates algériens en France

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Visa-Schengen-France

Nouvelle étape dans la « riposte graduée » de la France dans sa crise diplomatique avec l’Algérie. Même avec un passeport diplomatique, les ressortissants algériens auront besoin d’un visa pour entrer en France.

Les Algériens détenteurs de passeports diplomatiques doivent désormais avoir un visa pour entrer en France, a appris, samedi 17 mai, franceinfo de sources concordantes.

D’après un message de l’Etat-major de la direction générale de la police nationale (DGPN) qu’a pu consulter franceinfo, « tous les ressortissants algériens, titulaires de passeports diplomatiques ou de service, sont soumis à l’obligation de détenir un visa pour franchir les frontières extérieures françaises« . Nous ne savons pas combien d’Algériens sont détenteurs de passeports diplomatiques. Mais, plusieurs sources, outre nombre de hauts fonctionnaires, ministres et autres huiles du pouvoir, des femmes, fils et filles de… bénéficient de ce fameux sésame qui leur permet de voyager sans subir les insupportables chaînes pour avoir un visa.

« Le ressortissant algérien, titulaire de passeport diplomatique ou de service qui ne détient pas de visa (…) fera l’objet d’une procédure de non-admission / refoulement », ordonne l’état-major de la DGPN, qui demande aux forces de l’ordre de « rendre compte de toute difficulté rencontrée ».

Il s’agit de l’application de « la riposte graduée » annoncée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avec « la suspension des accords de 2007 pour l’exemption de visa aux détenteurs de passeports diplomatiques ».

La France a convoqué, mercredi, le chargé d’affaires algérien à Paris pour dénoncer la décision « injustifiée et injustifiable » d’Alger d’expulser douze fonctionnaires français d’Algérie et lui indiquer que Paris allait riposter en renvoyant des diplomates algériens, a annoncé mercredi le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.

Les relations se sont brutalement dégradées depuis les révélations sur l’implication d’au moins un diplomate algérien dans l’enlèvement d’Amir DZ.

La rédaction/Francetvinfos

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Sommet arabe sur Gaza ou la faillite morale du monde arabe

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Gaza famine
Plus de un million de Gazaouis menacés par la famine dans un Proche-Orient riche

Alors que les bombes continuent de pleuvoir sur Gaza et que les cadavres d’enfants sont tirés des décombres sous l’œil impuissant de la communauté internationale, les dirigeants arabes se réunissent à Bagdad. Sur le papier, un sommet pour soutenir la reconstruction de Gaza.

Les dictateurs, rois et émirs qui se retrouvent ce samedi pour parler de la bande de Gaza entendent-ils les râles des centaines de victimes des bombardements israéliens ? Peu sûr.

Dans les faits, ce sera une réunion de plus. Elle sera révélatrice d’une vérité que beaucoup refusent d’admettre : le monde arabe a abandonné la cause palestinienne.

Une solidarité de façade

Que reste-t-il de cette solidarité arabe qu’on disait indéfectible ? Certainement pas la présence des grandes figures du Golfe, qui ont brillé par leur absence à Bagdad. Ni celle de l’Algérie, pourtant fervente défenseure de la Palestine depuis des décennies. Les absents parlent plus fort que les présents : les capitales arabes ne veulent plus se salir les mains dans un conflit qu’elles jugent perdu, embarrassant ou trop coûteux sur le plan diplomatique.

La guerre à Gaza, qui a éclaté après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, s’est muée en massacre à huis clos. Les civils, piégés entre les murs d’un territoire assiégé, meurent par centaines. On en est à près de 54000 morts et des centaines de milliers de blessés. Les infrastructures sont rasées, l’espoir est enterré. Et pourtant, aucune voix arabe n’arrive à renverser la table ou à imposer un cessez-le-feu, à faire pression sur Israël ou à mobiliser l’opinion mondiale. Les communiqués de soutien n’ont jamais sauvé une vie.

L’impunité israélienne, reflet de l’impuissance arabe

Pendant que Benjamin Netanyahu promet d’ »entrer en force » à Gaza pour « achever le Hamas », les dirigeants arabes signent des déclarations vagues et inoffensives. Où sont les sanctions ? Où est le boycott ? Où est la diplomatie active ? Nulle part. Car la vérité dérange : les pays arabes ont perdu tout levier sur Israël, et ils n’en cherchent même plus au risque de passer pour cible de l’Etat hébreu et son protecteur américain.

Rappelons que la normalisation des relations entre Israël et plusieurs monarchies du Golfe depuis les accords d’Abraham — Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc, Soudan — a acté un virage stratégique. L’ennemi d’hier est devenu le partenaire économique et sécuritaire d’aujourd’hui. La Palestine n’est plus qu’un slogan creux, bon pour les discours de circonstance, mais incompatible avec les intérêts pétroliers, les investissements croisés et les promesses de haute technologie et les importants intérêts financiers qui lient les monarchies et dictatures arabes à l’oncle Sam.

Trump en maître de cérémonie

Comme pour couronner cette abdication, Donald Trump — sans mandat, mais jamais sans ambition — effectue une tournée triomphale dans le Golfe. À coups de poignées de main, de deals spectaculaires et de promesses de « liberté » pour Gaza, l’ancien président américain s’impose comme l’acteur principal d’un jeu où les Arabes sont réduits au rôle de figurants. Les monarchies du Golfe qui se piquent de jouer un rôle sont réduites à être des courroies de transmission entre Israël, les USA et les cadres du Hamas.

Trump parle de reconstruire Gaza, mais selon ses propres termes : hors du cadre palestinien, en écartant le Hamas, en marginalisant l’Autorité palestinienne, et surtout sous supervision américaine. Une forme de tutelle néocoloniale que les puissances arabes, étrangement silencieuses, semblent prêtes à tolérer. Là encore, la voix arabe est inaudible.

Le sommet de Bagdad : un théâtre vide

Le sommet de Bagdad pourrait marquer un tournant, une relance de la solidarité arabe, une riposte politique à la tragédie humanitaire en cours. Il ne sera qu’un théâtre de plus, dans lequel les dirigeants se congratulent entre drapeaux et tapis rouges pendant que Gaza brûle et ses habitants écrasés par les bombes israéliennes.

La représentation peu importante de l’Algérie à ce sommet passera inaperçue. Mais, une présence aurait-elle servi à quelque chose quand on sait l’isolement dans laquelle l’a plongée Abdelmadjid Tebboune ces dernières années ?

Un abandon historique

Ce que Gaza révèle aujourd’hui, ce n’est pas seulement l’échec d’un processus de paix ou la brutalité d’un conflit asymétrique. C’est la faillite morale du monde arabe, son incapacité à se tenir debout face à l’injustice, et sa résignation face à l’occupation. La cause palestinienne, autrefois colonne vertébrale du nationalisme arabe, est désormais reléguée au rang de vestige romantique, sans poids, sans voix, sans avenir.

Il ne reste plus que les peuples — les citoyens, les résistants, les ONG — pour porter la mémoire d’un combat de plus en plus solitaire.

Le monde arabe, lui, regarde ailleurs. Comme vers les affaires qu’ils pourraient faire avec Donald Trump, ou comment lui plaire pour ne pas susciter sa colère. Pathétique époque !

Rabah Aït Abache

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L’Iran doit renoncer à la bombe et Israël démanteler la sienne

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Gaza bombardée par l'armée israélienne
Le peuple gazaoui écrasé par deux ans d'une guerre effroyable.

C’est bien connu, les médias chassent en meute et bien souvent avec la complaisance de la classe politique qui participe ainsi à la fabrication de l’opinion publique.

Le spectre de la bombe iranienne fait ainsi la une de tous les plateaux médiatiques sans que soit abordée la question de l’autre bombe, l’israélienne. Comme si celle-ci était naturelle, allait de soi et ne pouvait faire l’objet d’aucune interrogation.

Ainsi l’une serait admissible et l’autre désignée comme le mal absolu. La seconde ferait l’objet de toutes les critiques, la première serait un tabou qu’il serait indécent d’évoquer, au risque pour le journaliste qui en serait tenté de sentir son oreillette grésiller, le rappeler à l’ordre et lui faire sentir que sa carrière n’est plus assurée. Ainsi, il y aurait une bombe de la guerre et une bombe de la paix.

C’est ainsi que médias et classe politique organisent de concert le débat en évoquant de façon récurrente la menace iranienne d’accéder à l’arme nucléaire. On remarquera la fausse symétrie, l’une n’étant que virtuelle, l’autre bien réelle, mais tous deux se réfugiant, pour l’un dans l’absence d’assumer en entretenant un flou total et pour l’autre en jurant que telle n’est pas son intention et qu’on lui fait un mauvais procès. Dissimulation chez l’un et déni chez l’autre.

L’affaire remonte à loin et reste régie par l’ombre tutélaire du Traité de non-prolifération nucléaire signé en 1968, peu à peu rejoint par une majorité de pays – aujourd’hui 192. D’emblée, refuser d’adhérer à l’Accord signifiait une intention non-dissimulée d’accéder au statut de puissance dotée de l’arme nucléaire. Peu de pays en prirent le risque. On en connaît la liste : Afrique du sud, Inde, Pakistan, Israël. Tous ces pays, avec des complicités diverses, accédèrent à l’arme nucléaire. Deux y renoncèrent, l’Afrique du sud et l’Ukraine, pour des raisons différentes. On peut donc affirmer que le Traité, même si tous ses termes ne sont pas intégralement appliqués, a rempli l’essentiel de son rôle, celui d’éviter la prolifération nucléaire.

Ainsi l’Afrique est devenu un continent dénucléarisé et l’Amérique latine a évité de l’être malgré les ambitions symétriques de l’Argentine et du Brésil.

La situation du continent asiatique étendu au Moyen-Orient est fort différente et beaucoup plus complexe car des situations spécifiques y coexistent permettant à chacun de s’affirmer comme un cas particulier.

Après l’avoir signé, la Corée du nord s’en est retirée et possède aujourd’hui l’arme et les missiles pouvant la porter. La Chine était déjà dotée au moment de l’Accord.

L’Inde, le Pakistan et Israël non-signataires du Traité se sont chacun doté de l’arme et l’Iran signataire de l’Accord est suspecté par la communauté internationale de ne pas le respecter et de refuser de se soumettre aux inspections de l’AIEA (Agence Internationale de l’Énergie Atomique) censée en contrôler l’application et à procéder à une aide technique pour accéder à l’usage pacifique du nucléaire.

Il lui est reproché d’enrichir l’uranium à des taux qui se rapprochent de la capacité d’accéder à la bombe. L’Iran réfute ces accusations et affirme qu’il n’a pas une telle intention.

C’est dans ce contexte que, sous la mandature de Barack Obama, un Accord fut signé à Vienne en 2015, le Joint Comprehensive Plan of Action (JPCoA) associant les 5 membres du Conseil de sécurité, l’Allemagne et l’Iran.

Cet Accord fut dénoncé unilatéralement par Donald Trump en 2018. Depuis lors, malgré les sanctions, Téhéran augmente le nombre et le rythme de ses centrifugeuses enrichissant l’uranium à des teneurs qui approchent un possible usage militaire.

Aujourd’hui, Donald Trump, devant l’inefficacité de son retrait de l’Accord, semble désireux de renouer le contact avec l’Iran, sans se concerter avec l’Europe, et entame une série de négociations bilatérales auxquelles les Iraniens, lassés de l’entrave des embargos, acceptent de participer. Trump tente aujourd’hui de revenir sur sa posture, mais en écartant les Européens.

Ces négociations se déroulent sous l’égide du Sultanat d’Oman alors qu’États-Unis et Iran n’ont plus de relations diplomatiques. Le contexte a bien changé. Israël s’est imposée comme puissance militaire régionale incontestée et accumule les victoires par les armes contre le Hamas à Gaza, contre le Hezbollah au Liban, bénéficie de la chute du régime syrien et a détruit une large partie des défenses antimissiles iraniennes.

Téhéran a perdu beaucoup d’alliés au Moyen-Orient, peine sous les sanctions et redoute une attaque israélienne sur son potentiel nucléaire. Bref, Israël a fait le « sale boulot » pour le compte de l’Occident sous la protection des bâtiments de guerre américains patrouillant en Méditerranée orientale.

En réalité il est fort probable que l’Iran souhaite accéder au statut d’un État du « seuil nucléaire », c’est-à-dire d’être en capacité rapidement (entre un et deux ans) de devenir, si nécessaire, une puissance nucléaire. D’autres pays comme la Corée du sud ou le Japon, pourraient partager une telle ambition.

Cela ferait tâche d’huile au Moyen-Orient et demain l’Arabie saoudite ou la Turquie participeraient à une telle prolifération. Rien ne serait plus dangereux. Tout doit être fait, par des moyens diplomatiques et coopératifs pour rechercher une issue non-militaire.

Le paradoxe c’est qu’au Moyen-Orient le seul État doté – Israël – est le plus véhément dans l’opposition farouche à une éventuelle bombe iranienne, adoptant ainsi comme seule logique celle de vouloir être la seule puissance nucléaire de la région, au point de menacer de frappes préemptives le dispositif iranien, comme il le fit à l’égard de l’Irak en détruisant en 1981 son réacteur nucléaire en cours de construction.

Cette posture n’a aucune légitimité dès lors que sa sécurité est garantie par l’allié américain qui n’hésite pas à déplacer ses bâtiments de guerre en Méditerranée pour signifier sa totale solidarité avec Tel-Aviv et par le soutien acquis d’avance des pays occidentaux. Car en cas de danger existentiel tout le monde sait qu’Israël sera défendu de façon inconditionnelle par tous ses alliés qui ne manquent jamais de le répéter.

Cette bombe israélienne qui fut construite avec la complicité dissimulée d’États dotés et signataires du Traité de non-prolifération – notamment de la France et des États-Unis – est une incitation à pousser d’autres pays de la région à s’engager dans la même voie. Longtemps cachée, niée et dissimulée, son existence est maintenant admise mais, au contraire d’arsenaux d’autres pays pour lesquels la communication est d’usage dès lors que les expérimentations sont réussies, elle reste entourée d’un flou discret.

Envisagée très tôt par Ben Gourion, le programme israélien démarre dès la fin des années 1950 et sera effectivement considéré comme opérationnel dès le début des années 1970. Depuis lors, il est entouré d’une opacité entretenue et fait figure d’ « exception » acceptée y compris par l’AIEA qui n’a jamais pris le sujet à bras-le-corps et a ainsi contribué à en « normaliser » l’existence.

Ainsi le pays peut prétendre bénéficier du prestige de la possession de l’arme nucléaire sans avoir à en payer le moindre coût diplomatique ou moral et peut continuer à jouir du monopole de l’arme nucléaire dans la région. Partant de ce principe d’exception, Tel-Aviv peut s’exonérer de toute recherche politico-diplomatique en vue d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

Cette discrétion fut accompagnée et partagée par la quasi-totalité du monde occidental. Dans le pays, les critiques et les discussions fusent de toutes parts sur les options sécuritaires choisies par les dirigeants et visent tout à la fois l’armée, le Mossad et le Shin Bet, mais la question nucléaire reste taboue et n’est jamais débattue.

Aujourd’hui, poser, à raison, la question de l’accession de l’Iran à l’arme nucléaire est légitime, et il faut se réjouir de la reprise des négociations avec les États-Unis à Oman, mais peut-on aborder ce sujet en entretenant délibérément le silence sur l’autre bombe du Moyen-Orient ? Autre forme de deux poids et deux mesures ?

Michel Rogalski

Directeur de la revue Recherches internationales

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

Site : http://www.recherches-internationales.fr/ 

https://shs.cairn.info/revue-recherches-internationales?lang=fr

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Le Pape Léon XIV souhaite visiter l’Algérie, terre natale de Saint Augustin

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Léon XIV
Léon XIV

Le Pape Léon XIV a exprimé, ce vendredi, son profond désir d’effectuer une visite en Algérie, la terre qui a vu naître l’un des plus grands Pères de l’Église, Saint Augustin.

Ce souhait sincère, exprimé par le nouveau Pape a été formulé lors de la cérémonie officielle de son intronisation, en présence des ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège, dont M. Rachid Bladehane, ambassadeur d’Algérie auprès du Vatican.

Le souverain pontife a évoqué avec fierté le lien spirituel qui l’unit à Saint Augustin, déclarant dans son premier discours qu’il se considère comme l’un de ses fils. Il a saisi cette occasion pour faire part de sa volonté de se rendre dans le pays qui a vu naître l’évêque d’Hippone, figure emblématique du christianisme.

Au cours de cette cérémonie, l’ambassadeur Bladehane a transmis au Pape les chaleureuses félicitations du président Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de son élection à la tête de l’Église catholique et de l’État du Vatican. 

Le Pape Léon XIV a, pour sa part, adressé ses sincères remerciements au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune pour son message de félicitations, soulignant l’importance du dialogue et de la fraternité entre les peuples.

Samia Naït Iqbal

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Comptabilité macabre à Gaza : 53.119 tués par l’armée israélienne et 120 214 blessés

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Gaza

L’armée israélienne poursuit son œuvre macabre à Gaza. Les massacres de civils palestiniens continue sous le regard désarmé du monde. Tuerie, famine, tortures, destructions,… rien n’est épargné pour le peuple de Gaza.

L’insoutenable massacre des populations palestiniennes se poursuit. Le bilan humain s’est alourdi à 53.119 victimes et 120.214 blessés, depuis le 7 octobre 2023, ont indiqué vendredi les autorités sanitaires palestiniennes. L’organisation du blocus sur l’aide alimentaire et les destructions d’infrastructures vitales sont les autres armes utilisées par le premier ministre israélien à Gaza pour rendre la vie plus impossible que ce qu’elle est déjà.

Selon la même source, les corps de 109 morts et 216 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Gaza au cours des dernières 24 heures.

Les autorités sanitaires palestiniennes ont, en outre, souligné que 2.985 Palestiniens sont tombés en martyrs et 8.173 autres ont été blessés depuis le 18 mars, date de la reprise de l’agression sioniste, notant que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres.

Israël justifie cyniquement son blocus et ses massacres par la nécessité de se défendre contre le Hamas.

Toutefois, les bombardements meurtriers, la destruction d’infrastructures civiles, et le maintien d’un blocus asphyxiant ont conduit à des accusations de violations du droit international humanitaire. Plusieurs ONG accusent Israël de génocide. Pour de nombreux observateurs, y compris au sein de la société civile israélienne, la stratégie de terreur et de containment de Gaza est non seulement insoutenable, voire avec une arrière-pensée exterminatrice : elle nourrit le désespoir, l’extrémisme et affaiblit les voix modérées.

Un accord de cessez-le-feu était entré en vigueur le 19 janvier à Gaza après plus de 15 mois d’agression génocidaire, provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent. Les forces de l’occupation israélienne ont repris le 18 mars leur agression contre Gaza, après une interruption de deux mois, consécutive à l’accord de cessez-le-feu.

La rédaction

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Solidarité internationale pour Habib Kazdaghli : la liberté académique en jeu

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Habib Kazdaghli

Un vaste mouvement de solidarité se développe actuellement dans le monde académique international en soutien au professeur tunisien Habib Kazdaghli, historien reconnu et ancien doyen de la Faculté des Lettres de Manouba (Tunisie).

À ce jour, plus de 260 universitaires issus de 15 pays arabes, européens et nord-américains ont signé une lettre ouverte adressée au ministre tunisien de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’aux autorités de l’Université de Manouba, où le professeur a effectué l’ensemble de sa carrière d’enseignant-chercheur.

Au cœur de cette mobilisation : une mesure administrative jugée arbitraire à l’encontre de Habib Kazdaghli. Le ministère de l’Enseignement supérieur a en effet refusé de lui attribuer le grade de professeur émérite. Ce refus ne repose pas sur des considérations académiques, son dossier ayant été évalué positivement par ses pairs officiellement chargés de l’expertise. Il est plutôt accusé, par certains cercles conservateurs et dogmatiques, de « normalisation avec Israël » pour avoir abordé, dans ses recherches et lors de colloques internationaux auxquels participaient également des universitaires israéliens, des sujets liés aux minorités, notamment à l’histoire des Juifs de Tunisie.

Les signataires dénoncent une tentative manifeste de museler la liberté académique et d’intimider un enseignant pour ses choix de recherche, auxquels il a consacré plus de quatre décennies de carrière universitaire. Dans leur lettre, ils rappellent la rigueur scientifique et le parcours exemplaire du professeur Kazdaghli, reconnu pour ses travaux sur l’histoire contemporaine de la Tunisie, le mouvement syndical, le communisme et les minorités.

La mobilisation dépasse largement les frontières tunisiennes : elle rassemble des enseignants-chercheurs de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, d’Égypte, du Liban, de France, de Belgique, de Suisse, d’Allemagne, d’Italie, de Grèce, de Russie, du Canada et des États-Unis. Parmi eux, des chercheurs de renom affiliés à des institutions prestigieuses telles que le CNRS, l’EHESS, l’Université de Montréal, l’Université de Genève, l’Université de Bologne, UC Berkeley ou encore l’Académie des sciences de Moscou.

La lettre, publiée en arabe et en français en Tunisie et en France, appelle les autorités politiques et universitaires à réexaminer la question de l’éméritat du professeur Kazdaghli et à garantir un espace universitaire libre, pluraliste et critique.

Le texte complet de la lettre, ainsi que la liste des signataires, est consultable via le lien suivant https://wp.me/PaRArg-qu

Cette affaire n’est pas sans rappeler les multiples formes de pressions subies par les universitaires en Afrique du Nord et ailleurs, entre instrumentalisation idéologique et mise au pas des voix dissidentes. Une tendance inquiétante, qui trouve ici, heureusement, un contrepoids dans une mobilisation intellectuelle transnationale.

Djamal Guettala  

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