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mardi, 11 novembre 2025
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Drogue en Algérie : double échec, double hypocrisie 

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Trafic de drogue
Le trafic de drogue explose en Algérie.

Dans une annonce de ce matin, presque quotidienne, un important stock de drogue a été saisi ainsi que l’arrestation de plusieurs trafiquants. Si ce fléau est mondial, l’échec de l’Algérie est fracassant dans ses deux volets, la répression et la prévention, le tout dans une hypocrisie insolente.

Pour l’approche par la répression, aucun pays au monde n’a jamais réussi à endiguer le trafic d’une substance hautement dangereuse et illégale qui ravage l’ensemble des sociétés humaines.

Tout a été fait et plus on en fait, plus le trafic se développe à une vitesse prodigieuse. Si le phénomène de la prise de stupéfiant est vieux comme le monde, ce n’est que dans notre époque contemporaine qu’il est devenu non seulement massif mais menaçant pour toute la population, soit au regard de la santé publique soit à celui de la criminalité. 

Comme toujours dans le cas d’une affaire humaine, on est face à un choix binaire, répression ou prévention ? La réponse spontanée de bon sens est d’affirmer qu’il faut les deux.

Hélas, ni une politique ni l’autre n’ont jamais réussi à venir à bout du fléau mondial encore plus dévastateur qu’une pandémie car il est permanent. De plus, il concerne toutes les couches de la population, dans sa composante générationnelle ou sociale.

Les politiques de lutte contre le trafic ont atteint des sommets de dispositifs de répression policière et judiciaire. Nous avons à faire à une véritable guerre mondiale contre des trafiquants qui n’ont peur de rien et utilisent des procédés tout aussi guerriers jusqu’aux armes lourdes.

Dans les années soixante-dix avait débuté un débat portant sur la question de la légalisation. Certains pays ont été pionniers en la matière comme la Hollande puis plus tard l’Espagne ou quelques États américains. L’objectif est double, éradiquer le trafic et sa violence meurtrière aussi bien que celui de préserver la santé publique. 

Dans ce second cas il était attendu de la légalisation un meilleur contrôle du niveau de dangerosité des composants et, autant que possible, une étude de la sociologie des consommateurs pour adapter les mesures d’éducation et de prévention.

Dans la même idée, on a cru à l’approche par l’éducation scolaire ou par des campagnes médiatiques. C’est un échec retentissant à la hauteur des espoirs et des financements sans fond. Par ce dernier constat une conclusion générale s’impose en matière de drogue, la morale et la crainte de la déchéance physique jusqu’à la mort sont aussi inefficaces qu’un moustique sur la peau d’un éléphant.

L’Algérie, sur ses grands chevaux a échoué lamentablement sur les deux tableaux. Son système répressif est renforcé à outrance, voulant donner à la population l’impression que l’Etat est efficace et qu’il ne laissera rien passer. Les saisies et les arrestations sont systématiquement médiatisées avec tambours et trompettes.

Les pays démocratiques en font de même, c’est incontestable. Mais la différence est que l’Algérie a la prétention de montrer ostentatoirement sa puissance répressive et ses gros muscles. Force est de constater qu’il n’en n’est rien et qu’elle n’échappe pas aux échecs des pays démocratiques comme elle essaie de le faire croire.

Si l’échec est flagrant dans ce volet, il est fracassant dans le second. Le régime algérien s’est toujours vanté que sa politique et ses valeurs morales sont un rempart contre la déchéance des populations occidentales. 

Et la première des valeurs qu’elle brandit est la morale que transmet la religion d’état. Elle est convaincue ou essaie de se convaincre qu’il est impossible dans un pays où la religion est profondément le dogme divin de voir la consommation de drogue faire des ravages. La religion est selon eux le rempart à toutes les dérives perverses de la société.

Non seulement cela s’avère un mensonge, ce qui d’ailleurs était connu, mais l’endoctrinement religieux et nationaliste massif de son système éducatif n’a pas plus de crédibilité dans la lutte contre la drogue pour les générations futures.

Puis encore, l’ordre moral exhibé par ce régime totalitaire n’a jamais empêché les propres enfants des dirigeants et autres puissants de le contredire avec autant de sûreté que donne la puissance de protection du pouvoir.

Je me souviens qu’à l’époque de Boumediene, le trafic de drogue par beaucoup d’officiers militaires basés sur la frontière marocaine était un secret de polichinelle. Seule l’herbe avait le laissez-passer pour traverser la frontière. 

Le régime algérien ne pourra berner que les crédules de sa propagande ou ceux qui créent des diversions pour camoufler d’autres corruptions et tyrannies. 

L’Algérie est un rempart contre la drogue comme une brindille d’herbe sèche voulant arrêter la puissance d’un cours d’eau. 

Boumediene Sid Lakhdar

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Amazighes : plongée au cœur d’une culture ancestrale au Mucem de Marseille

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Mucem
Le Mucem accueille l'exposition Amazighes.

Imaginez un monde où chaque bijou, chaque motif, chaque geste porte un sens profond. Un monde où la beauté et la protection s’entrelacent, où les symboles racontent l’histoire d’un peuple qui traverse les âges. C’est cette immersion fascinante que propose l’exposition Amazighes. Cycles, parures, motifs, au Mucem de Marseille, du 30 avril au 2 novembre 2025.

Une explosion de couleurs, de formes et de symboles — c’est ainsi que l’on pourrait résumer cette exposition unique en son genre. Amazighes n’est pas simplement une rétrospective ; c’est un voyage sensoriel et visuel au cœur de la culture amazighe, un peuple aux racines profondes, un peuple qui vit à travers ses symboles, ses objets, et surtout à travers ses gestes ancestraux.

L’exposition, fruit de la collaboration entre la Fondation Jardin Majorelle de Marrakech et le Mucem, présente près de 150 pièces exceptionnelles, allant des bijoux d’une beauté à couper le souffle aux céramiques délicates, en passant par des sculptures et des textiles aux motifs envoûtants. Ces objets, souvent porteurs de significations cachées, racontent l’histoire d’une identité forte, d’une culture qui, loin d’être figée, se nourrit et se réinvente au fil du temps.

Une fibule qui parle… et protège

Parmi les trésors exposés, une fibule Tabzimt, venue tout droit de la Grande Kabylie, attire immédiatement l’œil. D’un argent éclatant et décorée de corail, cette pièce unique, datant de la première moitié du XXe siècle, n’est pas seulement un bijou : elle incarne la protection, l’identité et le lien entre le passé et le présent. C’est là l’essence même de la culture amazighe : chaque objet n’est pas seulement décoratif, il est porteur de sens, un amulette spirituelle, une transmission de génération en génération.

« Chaque motif, chaque courbe, chaque matériau a une signification », explique Salima Naji, commissaire de l’exposition et anthropologue. « La parure, ici, n’est pas qu’une simple question d’esthétique. C’est un langage, un moyen de se protéger, de marquer son identité et de relier l’humain à l’univers. »

Le féminin sacré : un voyage au cœur de la culture amazighe

L’exposition se déploie autour d’une figure centrale : la femme amazighe, incarnation de la fertilité, de la sagesse et de la protection. Les gestes des femmes amazighes — vannerie, henné, tatouage, tissage — sont non seulement des savoir-faire ancestraux, mais aussi des rituels qui sculptent le temps et l’espace. À travers ces gestes, les femmes transmettent un savoir profond, presque magique, qui réunit l’art, la nature et la spiritualité.

Les hommes, quant à eux, sont les artisans des objets qui, bien que utilitaires, sont également chargés de symbolisme. L’orfèvrerie amazighe, avec ses lignes épurées et ses motifs sacrés, fait le lien entre le quotidien et le sacré.

Exposition au Mucem

Un succès retentissant

L’exposition a d’ores et déjà conquis le public marseillais. Dès son ouverture, la file d’attente pour accéder à ce voyage fascinant dans l’histoire amazighe a impressionné : un flot continu de visiteurs, impatients de découvrir ce que cache cette culture millénaire. Ce dimanche, le Mucem était noir de monde. Les visiteurs se pressaient pour observer de près les objets et œuvres, chacun voulant s’imprégner de la magie de ce monde ancestral.

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir l’exposition, il est grand temps de le faire. L’occasion de s’immerger dans une culture riche, complexe et profondément humaine. Amazighes vous invite à une rencontre inédite avec un peuple, une culture et un patrimoine qui, loin de se perdre dans le temps, continue de vivre, de vibrer et de s’exprimer.

Djamal Guettala

Exposition Amazighes. Cycles, parures, motifs

Mucem, Marseille. Du 30 avril au 2 novembre 2025

Entrée libre le mercredi et dimanche après-midi.

Commissariat :

Salima Naji, architecte DPLG et docteure en anthropologie

Alexis Sornin, directeur des musées Yves Saint Laurent Marrakech et Pierre Bergé des arts berbères

D’après une idée originale de la Fondation Jardin Majorelle, en coproduction avec le Mucem.

Image

Fibule Tabzimt, vers 1900-1950, Algérie, Grande Kabylie. Argent, corail.

Collection Mucem, Marseille. Don Jacqueline Terrer.

© Mucem / Marianne Kuhn

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D’où proviennent les armes des groupes jihadistes du Sahel ?

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Djihasites

D’où proviennent les armes utilisées par les groupes jihadistes au Sahel ? C’est la question à laquelle tente de répondre le rapport publié mardi 29 avril par Conflict Armament Research (CAR), un projet de recherche européen qui trace les armes utilisées dans les conflits à travers le monde.

Pour cette étude consacrée au Sahel central (Mali, Niger et Burkina Faso), les chercheurs concluent que les armes utilisées par le Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, ou par l’État islamique au Sahel, proviennent majoritairement du pillage des armées nationales de la région.

Au moins une arme sur cinq, 20% de l’arsenal jihadiste, provient des armées régulières de la région du Sahel. Elles ont été amassées lors d’attaques menées sur place, contre les forces maliennes, nigériennes et burkinabè, mais le Conflict Armament Research a aussi identifié des armements provenant des forces de Côte d’Ivoire, du Liberia, de Libye, du Nigéria et du Tchad. 

Ces « détournements » constituent, selon les chercheurs, « la principale source d’approvisionnement » des groupes jihadistes, qui en ont même fait « un aspect clef de leur double stratégie : affronter militairement les autorités étatiques et se procurer les armes nécessaires pour mener leurs opérations. » En témoigne la propagande du Jnim, qui diffuse régulièrement des vidéos présentant ses « butins de guerre. »

Les jihadistes s’approvisionnent localement

Plus de 700 armes récupérées lors d’opérations antiterroristes entre 2015 et 2023 ont été analysées : fusils, mitrailleuses, lance-grenades, mortiers.

L’enquête conclut que les groupes jihadistes s’approvisionnent essentiellement à cette échelle locale, du fait des « contraintes logistiques et géographiques. » Lorsqu’elles n’ont pas été pillées aux armées régulières, leurs armes vieillissantes ont souvent servi « à d’autres acteurs illicites de la région. » 

« Les rares armes récentes en leur possession ont été obtenues principalement, sinon exclusivement, par des attaques contre les forces des pays du Sahel central » (Mali, Niger, Burkina), expliquent encore les chercheurs, qui affirment n’avoir trouvé « aucune preuve convaincante de l’existence d’approvisionnement direct en armes depuis l’extérieur du Sahel central, ni de liens systémiques avec des groupes actifs en dehors de cette région. »

Ce qui réfute à la fois l’existence de liens d’approvisionnements avec les « maisons mères » des groupes jihadistes, al-Qaïda et l’État islamique, mais également les théories complotistes circulant sur les réseaux sociaux selon lesquelles les jihadistes seraient armés par des puissances ennemies, à commencer par la France. 

RFI

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Claire Barré : « Nous sommes les gardiens de la Terre et non ses propriétaires »

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Claire Barré
Claire Barré.

Claire Barré est une créatrice dont l’œuvre littéraire et cinématographique se nourrit d’une profonde exploration spirituelle. Son parcours singulier, empreint de sincérité et de curiosité, témoigne d’un engagement constant à sonder les territoires invisibles de l’âme humaine. À travers ses écrits et ses scénarios, elle façonne une vision du monde où l’imaginaire dialogue avec le réel et où la narration devient une porte d’accès à des vérités plus vastes.

Elle entame son voyage littéraire avec Ceci est mon sexe (2014), un texte à la fois intime et universel qui explore l’identité à travers le prisme du corps et du féminin. Cette première publication reflète déjà son désir d’interroger les profondeurs de l’expérience humaine. L’année suivante, avec Baudelaire, le diable et moi (2015), elle plonge dans l’univers poétique et sombre de Charles Baudelaire, mêlant fiction, introspection et méditation sur la nature de l’âme. Ce dialogue littéraire avec un esprit tourmenté traduit son approche exigeante de l’écriture.

Un tournant décisif survient avec Pourquoi je n’ai pas écrit de film sur Sitting Bull (2017), un essai à la fois déroutant et lumineux où elle relate une expérience spirituelle bouleversante.

Ce récit amorce son intérêt profond pour le chamanisme et les traditions ancestrales, explorations qu’elle poursuit avec Ma vie de chamane (2025, Mama Éditions), son dernier ouvrage. Ce livre mêle témoignage personnel et réflexion sur la place de la spiritualité dans nos sociétés modernes, interrogeant les liens entre sagesse ancienne et quête contemporaine de sens.

Parallèlement à son parcours littéraire, Claire Barré s’impose comme scénariste, collaborant avec des chaînes majeures telles que TF1, France 2 et Arte. Ses écrits audiovisuels reflètent une grande sensibilité et une volonté de capturer l’humain dans sa complexité. Elle contribue notamment au film Un monde plus grand (2019), avec Cécile de France, qui met en scène une femme confrontée à une initiation chamanique. Inspiré de faits réels, ce récit illustre parfaitement l’alignement entre ses aspirations spirituelles et son travail de scénariste.

Son œuvre tout entière s’ancre dans une fascination pour l’invisible. Les traditions chamaniques, en particulier celles liées à Sitting Bull, nourrissent son imaginaire et ses réflexions. À travers ses livres et son engagement personnel, elle cherche à transmettre une vision élargie du monde, où l’invisible n’est pas relégué au domaine du rêve, mais constitue un espace essentiel de compréhension et d’intuition.

Claire Barré incarne une voix singulière, capable de conjuguer introspection personnelle et portée universelle. Ses écrits ne se contentent pas de raconter des histoires : ils interrogent les certitudes, éclairent les zones d’ombre de l’existence et proposent une relecture sensible de notre rapport au monde. Elle explore les seuils entre le visible et l’invisible, entre rationalité contemporaine et sagesses anciennes, entre trajectoire intime et héritage collectif.

Ses collaborations avec des éditeurs variés témoignent de la richesse de son parcours, Ceci est mon sexe (Hugo & Cie), Baudelaire, le diable et moi et Pourquoi je n’ai pas écrit de film sur Sitting Bull (Robert Laffont), Chant d’amours (Sable Polaire), La Ballade de Nitchevo (Guy Trédaniel Éditeur), Ma vie de chamane (Mama Éditions).

Chaque ouvrage explore une facette différente de sa sensibilité, tout en contribuant à bâtir une œuvre cohérente à la croisée du littéraire, du spirituel et de l’intime.

Engagée dans une quête artistique et intérieure, Claire Barré trace un chemin singulier, porté par un besoin vital de comprendre, de ressentir et de transmettre. Son art devient un vecteur d’élévation, un espace de réflexion sur soi, les autres et les mystères du monde. Une exploration qui, loin d’être achevée, semble encore ouverte à de nouveaux horizons, à d’autres formes, d’autres récits où le visible et l’invisible continueront d’être au cœur de sa démarche.

Le Matin d’Algérie : Votre dernier ouvrage, Ma vie de chamane, approfondit votre exploration du chamanisme et de la spiritualité. Quelles expériences personnelles vous ont particulièrement inspirée ?

Claire Barré : Le chamanisme s’est invité dans ma vie de manière « accidentelle », alors que j’allais fêter mes 40 ans. C’est une vision, qui a duré 4 jours, qui a initié mon éveil à la spiritualité. Avant cette vision (j’ai vu apparaître le visage de Sitting Bull, un grand chef amérindien mort au XIXe siècle), j’étais plutôt fermée à toute forme de spiritualité. Seul l’art m’inspirait et me tenait en vie. 

C’est cette vision, inexplicable, qui m’a menée jusqu’au cabinet de consultation d’une chamane russe en 2014. Et c’est elle qui m’a « diagnostiquée » chamane. Depuis, la pratique du tambour chamanique m’accompagne. Mon monde s’est agrandi et enrichi. Ce que je trouve beau, dans ce parcours de vie, c’est que cet éveil n’a pas touché que moi. Comme un cercle vertueux, il a eu un impact positif sur tous mes proches : famille, amis, et lecteurs. Il a notamment beaucoup influencé le parcours de mon mari, Emmanuel Barrouyer. De simple observateur bienveillant, au départ, il s’est, peu à peu, lui aussi ouvert à la spiritualité et a même su accueillir en lui des aptitudes dormantes d’énergéticien. 

La vie est toujours plus belle et surprenante qu’il n’y paraît. Dans ce livre, j’essaie de partager les fruits de mon cheminement et de donner des clés de compréhension du chamanisme et des états modifiés de conscience, tout en racontant mon voyage de l’ombre à la lumière. J’ai, en effet, traversé une longue nuit noire de l’âme dans ma jeunesse (notamment, à cause de mes addictions), avant de retrouver le chemin vers l’espoir. 

Le Matin d’Algérie : Dans Baudelaire, le diable et moi, vous explorez la figure fascinante de Baudelaire. Qu’est-ce qui vous a attirée dans cet univers, et comment avez-vous intégré votre propre réflexion ?

Claire Barré : Baudelaire, le diable et moi est mon deuxième roman, paru en 2015. C’est un roman fantastique dans lequel une jeune femme, sorte de double fictionnel, signe un pacte avec le diable, afin de pouvoir rencontrer les poètes qu’elle aime. Mais rien ne se passe comme prévu. J’ai découvert la poésie à l’adolescence. J’ai eu la sensation que cette découverte me sauvait la vie. Tout me parlait (enfin) dans les vers des poètes, particulièrement ceux du XIXe siècle. Baudelaire était haut dans mon Panthéon personnel, ses poèmes aussi lumineux que vénéneux résonnaient avec mon être profond. 

J’étais une jeune femme mélancolique et tourmentée et avais la sensation de retrouver un frère d’âme. Ma mélancolie s’est métamorphosée en une énergie plus joyeuse, grâce à mon cheminement spirituel, mais Baudelaire reste, à mes yeux, à grand Maître. Ce roman était un moyen de lui rendre hommage et de saluer aussi, en creux, la jeune femme désespérée que j’ai pu être à une époque de ma vie.

Le Matin d’Algérie : Dans votre essai Pourquoi je n’ai pas écrit de film sur Sitting Bull, vous partagez une expérience spirituelle marquante. Comment cette expérience a-t-elle transformé votre vision du monde et enrichi vos créations artistiques ?

Claire Barré : Ce témoignage, paru en 2017, raconte, en effet, cette vision de Sitting Bull qui a bouleversé ma vie. J’y raconte mes premiers pas dans la découverte du chamanisme, ainsi que l’amitié qui m’a liée (et me lie toujours aujourd’hui) avec Ernie LaPointe, l’arrière-petit-fils de Sitting Bull, un septuagénaire, vétéran du Vietnam, avec lequel je suis devenue amie, suite à cette étrange vision. Nous avons même écrit un livre ensemble : Sun Dancer, Sagesse et Visions d’un Natif américain, en 2021. Cette expérience a changé ma manière d’être au monde et me pousse à écrire ce que j’appelle des « livres-médecine », ou encore, des « films-médecine » (je suis également scénariste pour le cinéma), afin de semer des graines d’éveil et donner de l’espoir aux lecteurs et spectateurs.  

Le Matin d’Algérie : Vous avez collaboré avec des chaînes majeures comme Arte et des réalisateurs renommés, en tant que scénariste. Comment ces expériences dans l’audiovisuel alimentent-elles votre travail en tant que romancière ?

Claire Barré : J’aime beaucoup mon travail de scénariste. Justement parce que c’est collaboratif. Je trouve agréable de quitter de temps en temps ma tour d’ivoire de romancière, afin de co-écrire avec des réalisatrices ou des réalisateurs. Je crois que l’apprentissage du scénario apporte de solides connaissances en dramaturgie et en structure. Le roman, lui, permet de belles envolées dans la psyché du personnage, alors que le scénario sera plus comportementaliste : c’est la manière dont le personnage agit, réagit et interagit qui nous dit qui il est. 

Quand j’ai un projet très personnel à transmettre, je l’écris sous forme de livre. Les scénarios sur lesquels je travaille sont souvent des commandes. Je ne choisis que des projets humanistes (quel que soit leur genre).  

Le Matin d’Algérie : Votre œuvre mêle des thématiques intimes, poétiques et spirituelles. Comment parvenez-vous à maintenir un équilibre entre introspection personnelle et réflexion universelle dans votre écriture ?

Claire Barré : Il me semble que plus l’on va chercher loin au cœur de son être et plus l’on atteint une forme d’universalité. À mes yeux, au plus profond, nous sommes tous reliés, malgré nos différences apparentes. Être sincère et introspectif peut donc permettre de partager des expériences qui vont résonner avec un grand nombre de lecteurs.  

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Claire Barré : Je travaille actuellement sur plusieurs projets de films pour le cinéma et de séries pour la télévision. Le prochain film que j’ai co-écrit va sortir en salles le 5 juin, ça s’appelle Le Répondeur, c’est un film réalisé par Fabienne Godet, avec Denis Podalydès et Salif Cissé. C’est une comédie, adaptée d’un roman de Luc Blanvillain, qui a déjà reçu un Prix du Public au Festival de l’Alpe d’Huez.  

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Claire Barré : Merci pour cet échange. Je souhaite que la paix, l’amour, l’espoir et la joie puissent s’infiltrer dans les cœurs des humains et que nous prenions conscience que nous sommes les Gardiens de la Terre, et non ses propriétaires. Comme le dit cette phrase de sagesse, attribuée divers Amérindiens : « Lorsque le dernier arbre aura été abattu, le dernier fleuve pollué, le dernier poisson capturé, vous vous rendrez compte que l’argent ne se mange pas. » 

Entretien réalisé par Brahim Saci 

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Bengrina défend Belghit : quand le national-islamisme invoque l’unité pour mieux exclure

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Bengrina
Abdelkader Bengrina, un spécimen politique dont seul le système algérien a le secret de création.

En demandant au chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune d’intervenir en faveur de Mohamed El Amine Belghit, placé en détention provisoire pour atteinte à l’unité nationale, Abdelkader Bengrina brouille les lignes entre justice, politique et idéologie. Une démarche qui soulève de nombreuses interrogations.

Le guignol Abdelkader Bengrina s’en mêle ! La lettre ouverte adressée par le président de la formation islamiste, Al Bina al Watani (Construction nationale), Abdelkader Bengrina, au chef de l’État, suscite un malaise croissant. En prenant publiquement la défense de Mohamed El Amine Belghit, présenté comme un « historien » mais davantage connu pour ses positions controversées sur l’identité algérienne, Bengrina s’inscrit dans une logique de lobbying politique déguisé en appel au dialogue national.

Mohamed El Amine Belghit a été placé en détention provisoire pour « atteinte à l’unité nationale », une accusation grave dans un contexte où l’État tente de contenir les discours clivants, notamment ceux niant la composante amazighe de l’identité algérienne. La réaction d’Abdelkader Bengrina, qui invoque la « sagesse » du chef de l’Etat et la « cohésion du tissu national », paraît dès lors déplacée, sinon contre-productive.

Au-delà du contenu même de la lettre, c’est la posture de l’ancien candidat à la présidentielle qui interroge. En s’érigeant en intercesseur entre la justice et le pouvoir exécutif, Bengrina ravive une pratique bien ancrée dans les milieux islamistes algériens : celle de présenter certains accusés comme des « patriotes mal compris », victimes d’un « excès de zèle » de l’appareil judiciaire, pour mieux imposer leur propre grille de lecture du patriotisme.

Or, les propos tenus par Belghit dans diverses interventions publiques, souvent marqués par un nationalisme arabo-islamique exclusif et un mépris affiché pour la diversité culturelle algérienne, ne peuvent être réduits à de simples opinions. Ils participent d’une tentative plus large de réécriture de l’histoire nationale dans une perspective homogénéisante, marginalisant la composante amazighe pourtant reconnue dans la Constitution.

En défendant Belghit, Bengrina ne fait donc pas que contester une décision de justice. Il s’inscrit dans une continuité idéologique bien connue : celle qui, depuis les années 1990, oppose une Algérie plurielle à une vision uniformisante et excluante du nationalisme.

Le geste de Bengrina pourrait ainsi être interprété comme un signal envoyé à une base politique nostalgique d’un récit national figé, où la diversité culturelle du pays est perçue comme une menace plutôt qu’une richesse. Une posture qui semble à contre-courant des aspirations démocratiques et inclusives portées par de larges pans de la société algérienne.

Reste à savoir si le chef de l’Etat donnera suite à cette interpellation. Une réponse favorable, même indirecte, risquerait de fragiliser la crédibilité de l’institution judiciaire, déjà mise à mal par son instrumentalisation effrénée contre la dissidence pacifique. En cette période de tensions multiples, le pouvoir algérien peut-il se permettre de céder à ce type de pression idéologique ?

Samia Naït Iqbal

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Amazighité : la négation de soi d’un pseudo-intellectuel égaré

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L'amazighité
L'identité amazighe est systématiquement attaquée par le courant arabo-islamiste qui a pris le contrôle d'importants rouages du pouvoir.

« Pour ces antinationaux religieux et qawmiyine, diviseurs du peuple, notre amazighité linguistique aussi réelle et légitime, qui est l’un des piliers fondamentaux de la nation algérienne, n’existe pas, puisqu’ils nient même l’évidence de cette dernière et ne reconnaissent que la nation arabe », Mostefa Lacheraf

Alors que l’Etat algérien par la voix des ses officiels ne cesse de revendiquer par juxtaposions des structures centralisées du gouvernement des hommes, la profondeur historique du peuplement amazigh, de pseudo-intellectuels nient cette évidence pour justifier les chimères d’un arabité que même les gens d’Arabie rejettent au nom de la pureté du Logoi au même titre que l’appointement des Barbares et des civilisés chez les anciens Grecs.

De même que l’ethnicité des tribus Banu Hilal nomadisant en Egypte est discutée par les spécialistes au point qu’on se résout à incriminer la rivalité toute maghrébine entre les Fatimides et les Zirides dans le désastre « écologique » qui est pourtant nuancé par les historiens.

Par ailleurs, une des conséquences majeures du déferlement humain aurait été l’arabisation de la population amazighe qui a pourtant été un long processus historique selon les linguistiques.

Pour preuve, la résilience de la langue amazighe est d'une historicité implacable qui détonne par l'ampleur de son vitalité millénaire. 

Mise à part la téléologie musulmane, rien et absolument rien d’une quelconque trace d’un Orient ancien, s’empreinte à l’identité du peuplement amazigh de l’Afrique du Nord et du Sahara.

Les découvertes récentes en paléoanthropologie réexaminent les aires de circulation des hommes au Sahara durant la longue transition entre la Paléolithique supérieur et le Néolithique.

Cette thèse accrédite l’hypothèse d’une filiation continue entre l’Iberomaurusien et le Capsien. De surcroît, la Figure 1 de l’article paru le 2 avril 2025 dans la revue Nature montre bien la conjecture de Michel Brunet (cours au Collège de France) sur l’immensité de l’aire de la circulation des hominidés entre le lac Tchad et les rivages de la grande Syrte durant plusieurs millions d’années.

Du reste, la paléoanthropologie ne cesse de faire reculer les dates de la présence humaine en Afrique du Nord et au Sahara (travaux des équipes de Mohamed Sahnouni et de Jean Jacques Hublin).

Quoique les bonnes offices des chefferies amazighes aient contribué à l’installation des navigateurs phéniciens et des Grecs sur les rivages de la Méditerranée, il n’en demeure pas moins que l’érosion identitaire du devenir punique en Afrique du Nord est constitutif d’un brassage ethnoculturel et prend la forme inhérente à la production de la puissance de la cité-Etat qui ferait dire à l’historien français Gabriel Camps que même Hannibal est le fruit du métissage phénico-berbère.

En outre, la question démographique et du brassage des populations restent ouverts parce qu’aucune d’étude ne valide la thèse du remplacement de l’écrasante majorité des Autochtones par le phénomène allogénique.

Toutefois on peut admettre l’idée que cette terre africaine n’a jamais été promise comme l’a été le Levant pour les Israelites mais au moins, il faut accepter le rôle de l’hospitalité amazighe dans l’accueil de vagues successives de refugiés venant d’Orient, de Grèce, d’Espagne, etc.

Pour ainsi dire, la charge médiatique du journal télévisé du 2 mai 2025 contre les dirigeants des Emirats arabes unis, devenus adversaires géopolitiques qu’invoque la présentatrice, est à la mesure des images sublimées d’une Algérie millénaire où tant d’œuvres et de héros sont célébrées à l’orée d’un nationalisme effréné.

Comme cela ne suffit pas, une litanie de discours dithyrambiques rappelle la résistance multiséculaire et la bravoure d’un Jugurtha qui voulait vendre Rome, d’un Takfarinas défiant l’autorité romaine, de la Kahina et les illustres résistants au colonialisme français.

D’un coup, l’existence de l’Algérie, comme société et nation, se légitime dans le discours par l’évocation du millionième des martyrs. Pour ainsi dire, l’existence de l’Etat algérien est donc vouée à la remémoration des personnages allant de Massinissa, le roi de la Numidie, au dernier des combattants de la guerre de libération nationale en passant par une des grandes figures targuies ayant combattu l’armée coloniale dans le grand Sud algérien.

Le défilé des noms à usage kaléidoscopique est certes une manœuvre de la contre-propagande du régime algérien envers ses ennemis. Par bien des aspects, la guerre des ondes par la voix off des réseaux sociaux illustre parfaitement la bataille de l’influence menée par des Etats rivaux.

Alors que la problématique amazighe relève de l’ordre sémiologique de l’Etat national qui, rappelons-le, a été minorée dans la définition de l’identité nationale durant des décennies, les propos de l’intellectuel algérien aussi confondant qu’il le soit ne font que répéter l’écrit sur la question berbère du feu président Benyoucef Benkhadda. Même si cet écrit s’inscrivait dans une logique du rapport de forces par la marginalisation des militants berbéristes au sein du mouvement national, la teneur des propos de l’intellectuel algérien, de plus égaré dans ses propos contradictions lorsqu’il affirmait en 2018 être un « Berbère Chaoui », est surprenante lorsqu’il dit face à la caméra émiratie que l’amazighité est une opération de déstabilisation de la France.

Par ponctuation, il annonce que les Amazighs sont des Arabes sans qu’il ne fasse la démonstration d’une ethnogénie probante.

Eu égard à l’ancienneté du peuplement de l’Algérie et de l’orientation de la recherche historique, cet intellectuel de plateau de télévision, nie ce qu’il est réellement en se dissolvant dans le salut compensateur d’un nationalisme arabe moribond et il abjure l’historial de l’Algérie même s’il se dit historien alors qu’il est après tout qu’un mythomane.

Fatah Hamitouche

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Presse : les hommages officiels et les muselières officieuses

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Mohamed Meziane
Mohamed Meziane, le ministre qui avait parlé de 9000 journalistes qui en veulent à l'Algérie.

Comme chaque année, le 3 mai, le pouvoir ressort ses antiennes sur les libertés de la presse et les beaux discours sur les formidables réalisations de l’Algérie sous ammou Abdelmadjid Tebboune.

Oraison funèbre

Les ministres montent à la tribune pour chanter la liberté de la presse, comme on irait déposer une gerbe de fleurs sur une tombe qu’on a soi-même creusée. Leurs hommages sont des oraisons funèbres, un ramassis de slogans pompeux qui transpirent la propagande la plus mal fagotée.

Cette année encore, le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, nous a apporté la bonne nouvelle. Il n’a pas dérogé à la tradition de ses prédécesseurs. L’homme s’est taillé depuis quelques semaines le costume de donneur de leçons. Et en l’espèce son patron, Tebboune, ne supporte que la presse des louanges et des tresses.

À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, il a réaffirmé l’« intérêt majeur » que porterait le « président » Tebboune aux médias. N’était l’état déplorable de la presse on aurait presque envie d’y croire. Presque.

Parce qu’à force de répéter que le pouvoir « promeut une presse libre, responsable, plurielle et indépendante », on finit par se demander : si tout cela était vrai, aurait-on besoin de le marteler à chaque discours ? Une presse libre n’a pas besoin qu’on la déclare comme telle. Elle l’est dans les faits, ou elle ne l’est pas. Car le miroir renvoie une image peu enviable de la liberté de la presse. Au risque de se répéter, les médias sont devenus de simples courroies de transmission, des outils d’une propagande officielle ronflante, menteuse et maladroite.

N’est-ce pas ce même ministre qui somme à longueur de journée les journalistes pour apporter la bonne nouvelle du gouvernement ? M. Meziane oublie ou fin d’oublier la différence entre presse et communication !

Derrière la rhétorique apaisante, non sans quelques oukases, la réalité est autrement plus rugueuse. Prosaïque. La presse algérienne évolue dans un climat où l’autocensure est devenue un réflexe de survie. Où le chantage à la publicité étatique a fini par défaire les lignes éditoriales d’une presse jadis courageuse et pertinente. Où les enquêtes gênantes n’aboutissent jamais, sauf au tribunal. Ne nous voilons pas le regard : le régime actuel a démantelé tous les droits de la presse arrachés au lendemain de la sanglante répression d’octobre 1988.

Et pendant ce temps, le « Fonds d’aide à la presse » est présenté comme un levier de soutien, alors qu’il fonctionne souvent comme un robinet à double commande : un peu d’argent pour ceux qui jouent le jeu, pas un centime pour ceux qui osent sortir du rang. Ces derniers sont quasiment inexistent. Au risque de disparaître, toute la presse s’est alignée derrière les desiderata du pouvoir

Mohamed Meziane a aussi vanté la création d’une plateforme numérique pour dialoguer avec les médias. Une bonne idée, sur le papier ! Mais on connaît les dessous de ces « dialogues » : une surveillance en creux, des consignes déguisées en recommandations fermes et non négociables, et une ligne rouge qu’il vaut mieux ne pas franchir, sous peine de sanctions économiques, administratives… ou judiciaires.

Silence des cimetières

Et comme il fallait bien désigner un ennemi, M. Meziane a pointé du doigt la fameuse « guerre médiatique » menée contre l’Algérie. Un refrain rance, usé, destiné à discréditer toute critique, qu’elle vienne de l’intérieur ou de l’extérieur. On somme donc la presse de faire bloc dans un « front médiatique uni ». Traduction : alignez-vous, rentrez dans le rang, défendez la version officielle. Le pluralisme ? Oui, mais en uniforme.

L’ironie de la situation est mordante : on célèbre la liberté de la presse en uniforme dans un cadre institutionnel verrouillé, pendant que des journalistes sont poursuivis pour avoir fait leur travail.

Pendant que des médias indépendants ferment ou survivent sous perfusion. Pendant que la parole critique est systématiquement suspectée de connivence avec des « agendas étrangers ». Par instinct de survie, plus aucune critique ne transpire des médias. Un silence de cimetière est imposé aux journalistes.

Alors oui bien entendu, célébrons la liberté de la presse. Mais pour ce qu’elle est réellement aujourd’hui : une idée en sursis, un droit théorique, un mot prononcé à la tribune officielle pour être piétiné cyniquement dans les couloirs et les prétoires.

Une démocratie digne de ce nom comme la liberté de la presse ne se décrète pas : elle se vit. Elle garantit, se protège et surtout… elle s’accepte, même quand elle dérange. On en est bien loin malheureusement.

Yacine K.

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Mohamed Meziane : « Tebboune « accorde à la presse un intérêt majeur »

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Tebboune
Tebboune

Le ministre de la Communication, M. Mohamed Meziane, a réaffirmé, samedi à Alger, l’intérêt majeur qu’accorde le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, à la presse nationale et aux métiers de l’information et de la communication.

Dans une allocution prononcée lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, présidée par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, le ministre de la Communication a rappelé «l’intérêt majeur qu’accorde le président de la République à la presse nationale et aux métiers de l’information et de la communication» comme en témoigne, a-t-il dit, «la consécration de la tradition des entrevues périodiques accordées aux médias pour éclairer l’opinion publique».

«Les hautes autorités du pays ont placé parmi leurs priorités la promotion de l’environnement médiatique pour une presse libre, responsable, plurielle, indépendante et respectueuse des règles de professionnalisme et de l’éthique et de la déontologie de la profession, au service d’une pratique démocratique à l’abri de toute forme de dérive», a ajouté M. Meziane.

Passant en revue les principaux acquis réalisés récemment dans le secteur, le ministre a mis en avant la volonté de l’Etat de relancer le Fonds d’aide à la presse en tant que mécanisme pour «la mise en œuvre de sa politique de soutien à la presse sous toutes ses formes et le développement des aptitudes des journalistes», en veillant à «élargir ses bénéficiaires à l’ensemble des médias audiovisuels, électroniques et de la presse écrite, aussi bien publics que privés, afin que les médias nationaux puissent produire des contenus médiatiques de qualité».

Après avoir rappelé la promulgation du décret présidentiel fixant le statut et le mode de rémunération applicable au président, aux membres et au secrétaire général de l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA), M. Meziane a annoncé le lancement par le ministère d’une plateforme électronique interactive visant à «renforcer la communication avec les différents acteurs de la scène médiatique» et à «améliorer la qualité du contenu informationnel».

Evoquant la guerre médiatique visant à salir l’image de l’Algérie, à freiner son processus de développement et à semer la confusion par la diffusion de fausses informations, le ministre de la Communication a renouvelé son appel aux médias nationaux à «la mobilisation pour contrer cette agression médiatique éhontée dans le cadre d’un front médiatique uni».

Saluant l’adhésion de la corporation médiatique à la démarche de création de ce front uni, M. Meziane a affirmé que «la prise de conscience des professionnels du secteur de l’information et de la communication est à la hauteur des défis actuels et des exigences de la phase historique sensible que traverse notre pays».

«Les chantiers lancés par le secteur et ceux qui le seront bientôt appellent un engagement de la corporation pour promouvoir le système national d’information et lui permettre de s’acquitter de ses missions avec professionnalisme et efficacité», a expliqué le ministre.

APS

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Impôts : mise en place d’un nouveau service en ligne sur le portail Jibaya’tic

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Direction générale des impôts

La Direction générale des impôts (DGI) a annoncé, dans un communiqué, la mise en place d’un nouveau service en ligne sur le portail électronique des procédures fiscales « Jibaya’tic ».

Ce service, destiné aux contribuables relevant de la Direction des grandes entreprises (DGE), permet de demander et d’obtenir des certificats d’existence (C20) et des extraits de rôles, au niveau du portail « Jibaya’tic », selon la même source.

Ainsi, les contribuables concernés peuvent désormais solliciter en ligne, via leur espace privé de télé-déclaration et de télépaiement, ces deux documents et de les télécharger.

Le nouveau service permet également aux tiers, de procéder en ligne à l’authentification des certificats d’existence (C20) délivrés par la DGE, ajoute la DGI.

APS

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La HCA répond fermement aux propos de Mohamed Lamine Belghit

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Mohamed Lamine Belghit
Le négationniste Belghit.

La Haute commission à l’amazighité (HCA) a vivement réagi ce samedi aux déclarations de l’historien Mohamed Amine Belghit, tenues sur une chaîne de télévision émiratie. Ce dernier a remis en cause l’authenticité de la composante amazighe de l’identité algérienne, allant jusqu’à la qualifier de « fabrication judéo-française ».

Dans un communiqué officiel, la HCA dénonce un « discours de haine » qui, selon elle, ne relève pas de la liberté d’expression mais d’«une trahison à la mémoire des martyrs » et d’« une atteinte à l’esprit du 1er Novembre ». L’institution appelle la justice à appliquer strictement les lois en vigueur contre les propos incitant à la haine et mettant en péril l’unité nationale.

« Dans un contexte marqué par de multiples défis régionaux et internationaux, certaines voix isolées tentent encore de déstabiliser la cohésion sociale en s’en prenant à l’un des fondements identitaires du pays », souligne la HCA. Elle y voit des manœuvres alignées sur des « agendas extérieurs » visant à compromettre l’unité nationale et la richesse du pluralisme culturel algérien.

Le communiqué rappelle que l’officialisation de la langue amazighe, consacrée aux côtés de l’arabe par la Constitution, témoigne d’un enracinement historique et civilisationnel profond. Il insiste également sur la nécessité de « tarir les sources de la discorde » et de ne tolérer aucune attaque contre l’une ou l’autre des composantes de l’identité nationale.

La rédaction

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