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Yasmina Khadra, le visage littéraire du  projet de lobbying diasporique en gestation

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Yasmina Khadra et Tebboune
Yasmina Khadra invité par Abdelmadjid Tebboune

Honoré par le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), Yasmina Khadra donne une nouvelle portée à son rapprochement avec le pouvoir. Derrière l’intention affichée de construire un soft power algérien, des interrogations subsistent sur les motivations du régime de Tebboune et la place ambiguë des intellectuels dans le paysage politique actuel.

Un écrivain engagé, une stratégie d’influence affirmée

En recevant le Prix de la diaspora décerné par le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), association de droit français présidée par Karim Zeribi, Yasmina Khadra n’a pas simplement été honoré. Il a clarifié, voire revendiqué, le rôle d’influence qu’il entend désormais jouer au service de l’Algérie. La déclaration lui ressemble puisqu’il a toujours fait foi de ses convictions nationalistes au-delà de tout calcul politique. À travers une déclaration empreinte de fierté et de solennité, l’auteur de L’attentat a apporté une légitimité symbolique à un projet de lobbying diasporique en gestation— un projet auquel il semble adhérer pleinement.

Le romancier a exprimé sa volonté d’endosser un rôle actif au sein de cette dynamique, mettant sa notoriété internationale au service d’un soft power national encore embryonnaire. « Le monde avance grâce aux lobbies », a-t-il affirmé, plaidant pour la structuration d’un espace d’influence piloté par la diaspora algérienne.

Un projet politique camouflé sous la bannière culturelle ?

Ce rapprochement avec les cercles du pouvoir, récemment confirmé par une réception officielle accordée par le président Abdelmadjid Tebboune, prend une dimension nouvelle. Yasmina Khadra, en mettant sa stature littéraire au service de cette initiative, apporte de la visibilité et de la consistance au rôle qui lui a été confié — ou qu’il a choisi d’endosser — en tant que figure de proue d’un soft power longtemps négligé.

Mais si l’intention de créer un levier d’influence externe peut sembler louable, elle ne peut être dissociée du contexte politique algérien. Le régime est aujourd’hui confronté à de multiples défis : crise de légitimité, tensions sociales, libertés restreintes, et une image brouillée sur la scène internationale.

C’est dans ce moment délicat que surgit le cas Yasmina Khadra. Tandis que l’auteur de Ce que le jour doit à la nuit est célébré, d’autres figures majeures de la littérature algérienne sont marginalisées ou poursuivies.

L’incarcération de Boualem Sansal et les démêlés judiciaires visant Kamel Daoud, lauréat du Prix Goncourt 2024, illustrent un contraste saisissant. Ils jettent une ombre sur cette stratégie de réhabilitation symbolique orchestrée par le pouvoir, et posent une question de fond : Tebboune cherche-t-il à construire un véritable lobby d’intérêt national ou à s’adosser à des figures prestigieuses pour restaurer une image sérieusement écornée ?

Avec un célèbre écrivain de 80 ans condamné à 5 ans de prison et un autre, prix Goncourt sous deux mandats de recherche internationaux qu’aucun Etat ne prend au sérieux, voilà l’équation impossible à résoudre pour Tebboune et ses soutiens !

Le CMDA, structure activement soutenue par le pouvoir, semble avoir reçu le feu vert présidentiel pour initier cette démarche. Mais si ce soft power veut dépasser le stade du simple outil diplomatique, il devra s’enraciner dans des principes solides : liberté de pensée, indépendance et pluralisme — des valeurs encore peu incarnées dans l’Algérie de l’impitoyable tandem Tebboune- Chanegriha.

Une démarche instrumentalisée par le régime ?

Dans un contexte où le pouvoir peine à restaurer sa crédibilité — tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays —, le recours à des figures consensuelles et célèbres comme Yasmina Khadra peut être perçu comme une manœuvre de communication, plus que comme une stratégie de transformation.

La question reste donc entière : le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune cherche-t-il à construire un lobby solide au service de l’intérêt national ou à redorer son image internationale ?

L’engagement de Khadra, aussi sincère soit-il, n’échappe pas à cette lecture politique. Il cristallise à la fois les espoirs d’un soft power algérien longtemps laissé en jachère et les limites d’un système politique qui marginalise les voix critiques. 

Si le projet porté par le CMDA veut s’inscrire dans la durée, il devra rompre avec les logiques d’instrumentalisation et s’ouvrir aux expressions multiples de la culture et de la pensée algériennes.

C’est à ce prix seulement qu’un véritable lobby algérien, crédible et durable, pourra exister et peser sur l’échiquier international.

Samia Naït Iqbal

Lien pour écouter la déclaration du célèbre écrivain Yasmina Khadra 

https://www.facebook.com/share/v/1ASfkxhY4E

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Cannes Classics rend hommage à Mohamed Lakhdar Hamina

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Mohamed Lakhdar Hamina
Mohamed Lakhdar Hamina

Cannes Classics a célébré les 50 ans d’une Palme d’or algérienne, décernée en 1975 à Mohamed Lakhdar Hamina pour Chronique des années de braise, une fresque sur les étincelles qui mèneront à la guerre d’indépendance.

Une version restaurée a été présentée vendredi sur la Croisette, 50 ans après obtenu cette récompense. C’était le lendemain de son décès à Alger à un âge canonique.

Cette fresque cinématographique pleine de lyrisme retrace les années qui précèdent le soulèvement de novembre 1954, dans un pays au prise avec un colonialisme violent et cynique, qui refuse de voir les réalités terribles auxquelles étaient confrontés les indigènes, autrement dit, les Algériens.

Mohamed Lakhdar Hamina expliquait alors : « C’est un film contre l’injustice, contre l’humiliation. Ce qui domine, c’est la motivation de la guerre d’Algérie. Pour les jeunes qui n’ont pas connu cette époque, ça les aidera à la comprendre. Les plus âgés reconnaîtront l’authenticité des faits relatés. »

Célébration des 50 ans de la Palme d’or

Pour les 50 ans de cette palme attribuée à Mohamed Lakhdar Hamina, Sofiane Zemani a prononcé ce discours au festival de Cannes a l'occasion de la projection de "Chronique des Années de Braise"

« Je m’appelle Sofiane Zermani, comédien, rappeur et producteur, je suis né en France, mes parents sont venus d’Algérie. Je suis de cette génération qu’on appelle parfois « les Beurs », entre deux rives, entre deux mémoires, entre deux histoires qui se regardent sans toujours se parler.

Et aujourd’hui, je suis ému, fier et reconnaissant d’être ici à Cannes, pour rendre hommage à un monument du cinéma : Mohamed Lakhdar-Hamina.

« Chronique des années de braise », ce n’est pas juste un film. C’est un cri d’humanité, une œuvre de vérité; C’est un morceau de notre histoire, celle qui brûle encore dans les silences, dans les blessures, dans les souvenirs qu’on nous a trop souvent appris à taire.

Ce film c'est la voix de nos grands-parents. C'est la marche de ceux qui n'avaient rien, sauf leur dignité. C'est une lumière dans la nuit de l'oubli.
Et ce soir, cette lumière brille à Cannes.

Alors je veux dire merci. Merci au Festival de Cannes. Merci d’avoir eu le courage d’honorer un homme, un film, une mémoire; Ce n’est pas un geste banal. C’est un acte fort. C’est un pont tendu entre les peuples, entre les générations. C’est une main posée sur l’épaule de ceux qui ont été invisibles trop longtemps.

Mohamed Lakhdar-Hamina, par son œuvre, a fait ce que peu d’hommes savent faire : il a raconté la douleur sans la haine, la lutte sans vengeance, l’histoire sans l’effacer. Il a filmé pout guérir; Il a filmé pour rassembler.

Et pour nous, les enfants d’ici avec le cœur là-bas, Chronique des années de braise nous dit « Vous avez le droit de savoir. Vous avez le droit de vous souvenir. Vous avez le droit d’être fiers ».

Ce film, c’est un héritage. Et cet héritage, on le porte avec amour, avec respect, et avec la promesse de ne jamais oublier.
Alors merci à vous, Lakhdar-Hamina
Merci au Festival de Cannes
Merci à tous ceux qui savent que la culture, la vraie, celle qui vient du cœur et qui parle à l’âme, c’est ça qui fait avancer le monde. »

Mohamed Lakhdar Hamina, le cinéma comme mode de résistance

Né un 26 février 1934, alors que l’hiver s’éteint lentement sur les hauteurs pierreuses de M’sila, Mohamed Lakhdar Hamina voit le jour dans une humble demeure, fils de la terre, enfant des hautes plaines et du silence paysan.

Le destin, en habits simples, le mène à comprendre très tôt le sort fait par le colonialisme français aux Algériens.

Mais l’Histoire, avec ses crocs cruels, ne tarde pas à le rattraper. Pendant que la guerre d’indépendance fait trembler les montagnes et les plaines, son père est arraché à la vie par les mains froides de l’armée française : enlevé, torturé puis assassiné. Le jeune homme, alors appelé sous les drapeaux en 1958, choisit le refus et l’engagement — il rejoint le gouvernement provisoire algérien (GPRA) installé à Tunis. Là, on l’interroge : « Quel est ton métier ? » Il répond, avec une bravade qui frôle le rêve : « Cinéaste ». Il ne l’est pas encore. Mais le cinéma est déjà en lui.

Apprenant sur le vif, façonné par les actualités tunisiennes, il tourne ses premiers courts-métrages, découvre le regard à travers l’objectif, et affine son art à Prague, dans une école de cinéma où il apprivoise la lumière et la narration. De cette éducation rude et libre naît une œuvre habitée par la guerre, mais qui refuse les raccourcis et les conforts idéologiques. Une guerre qu’il explore sans fard, sans héros faciles.

On la retrouve dans « Hassen Terro » (1968), satire mordante portée par l’inimitable Rouiched, antihéros candide aux accents uniques, dans « Décembre » (1973), où la figure du père supplicié devient symbole d’un peuple meurtri, et bien sûr dans « Chronique des années de braise », fresque puissante où il disait puiser dans la mémoire pour retrouver « le ton juste ».

Mohamed Lakhdar Hamina n’est pas homme à se taire. C’était un cinéaste qui tonnait sur les plateaux comme hors champ, porté par une colère ancienne et une tendresse intransigeante. Avec « Vent de sable » (1982), il lève le voile sur l’enfermement des femmes dans les sociétés musulmanes, dédicaçant ce cri à sa mère, figure sacrifiée des 16 maternités : « Je l’ai toujours connue enceinte et cloîtrée », confiera-t-il.

Il évoque aussi l’éveil du cœur, l’innocence bouleversée, dans « La Dernière image » (1986), où il raconte son amour d’enfance pour son institutrice française, incarnée par Véronique Jannot — comme un dernier écho d’une Algérie plurielle, encore possible.

Au lendemain de l’indépendance, il devient directeur des actualités algériennes jusqu’en 1974, puis dirige, entre 1981 et 1984, l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique. Mais déjà, il a choisi la fiction comme territoire de vérité.

Son premier long-métrage, « Le Vent des Aurès » (1967), est un choc. Inspiré par le combat obstiné de sa grand-mère pour retrouver son fils, captif des Français, le film, traversé d’amour maternel et de paysages déchirés, reçoit le Prix de la première œuvre à Cannes. Ce souffle venu des montagnes annonçait déjà un auteur majeur, un témoin, un homme debout.

Rabah Aït Abache

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Festival de Cannes : l’Iranien Jafar Panahi décroche la palme d’or

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Jafar Panahi, palme d'or
L'Iranien Jafar Panahi, palme d'or 2025 au festival de Cannes.

La Palme d’or 2025 a été décernée au film du réalisateur et opposant iranien Jafar Panahi, Un simple accident. Outre cette distinction politique, la Caméra d’or, prix qui récompense la première meilleure œuvre de fiction, a, elle, été attribuée à un long métrage irakien, The President’s Cake, de Hasan Hadi, une première à Cannes.

Malgré le blocus américain et la dictature des mollahs, le cinéma iranien reste l’un des plus importants au monde. L’émotion était palpable, samedi 24 mai, au Festival de Cannes après la remise de la Palme d’or à Jafar Panahi pour son film Un simple accident. « C’est une palme qui a une telle valeur politique et qui a une telle valeur en Iran, , explique dimanche sur franceinfo Philippe Martin, producteur du film, que depuis quelques jours, une pression importante montait aussi de ce côté-là. Tout le mouvement Femme, Vie, Liberté était aussi incarné par cette récompense possible. » 

Philippe Martin salue le talent du cinéaste iranien, rappelant que « c’est un immense cinéaste », et que « cette Palme d’or, certes, elle a une valeur politique énorme, mais elle a avant tout une valeur esthétique ». Jafar Panahi avait déjà reçu à Cannes la Caméra d’or en 1995 pour le Ballon blanc et le Prix du jury – Un certain regard pour Sang et Or en 2003, mais il n’avait jamais encore été auréolé de la distinction suprême.

Un prix pour tous les prisonniers politiques en Iran

Le producteur d’Un simple accident rappelle également les conditions de tournage clandestines : « Le fait que le film se tourne tout le temps en cachette crée une nécessité pour les acteurs et pour Jafar Panahi, un rythme de tournage extrêmement soutenu, en espérant pouvoir terminer la journée sans que la police ne les arrête ou ne saisisse la caméra ou les rushes comme c’est déjà arrivé. »

Très ému, Philippe Martin évoque un email reçu par Jafar Panahi de son scénariste, actuellement détenu à la prison d’Evin à Téhéran. Ce message expliquait à quel point « tous les prisonniers d’Evin étaient dans l’attente de cette Palme d’or », que « ce serait essentiel pour eux que Jafar Panahi gagne ce prix si important, parce que c’est un prix pour eux tous ». Selon Philippe Martin, pour l’équipe du film, la joie de cette récompense reste « très particulière », entre fierté artistique et espoir pour ceux qui, en Iran, voient dans ce prix un symbole de liberté et de résistance. « C’est une joie complexe », conclut le producteur.

Avec Francetvinfos

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Tunisie : la loi antiterroriste transformée en loi de la terreur

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Kais Saied
Kais Saied, le prototype d'un dictateur absolutiste.

Ironie tragique ou logique obscure des régimes autoritaires ? En Tunisie, la loi antiterroriste, censée protéger la démocratie émergente, façonnée par certains de ceux persécutés ou employés par le régime actuel, est devenue une arme pour le saper.

Ce texte, devenu aujourd’hui une pierre angulaire de la machine de répression politique, a été écrit en 2015 dans un contexte de choc national suite aux attentats terroristes du Bardo, de Sousse et de Tunis.

A l’époque, l’ingénieur juridique Mohamed Saleh Ben Aissa, alors ministre de la Justice et ancien doyen de la Faculté de droit, prônait la mise en place d’un cadre juridique « strict mais équilibré ».

Le projet de loi a été présenté au Conseil des ministres et voté à main levée à la quasi-unanimité – seuls Mahmoud Ben Romdhane, Latifa Lakhdar et moi-même nous sommes abstenus.

Nous avons refusé de soutenir un texte qui inclurait la peine de mort dans 17 cas et établirait un régime d’exception permanent. Le projet de loi a ensuite été renvoyé à la Chambre des représentants, où il a été voté à une confortable majorité.

Les voix de l’opposition étaient peu nombreuses et isolées, embourbées dans un climat général de peur d’être accusé de complaisance envers le terrorisme.

Après dix ans, cette loi n’est plus un outil de protection de l’État de droit, mais plutôt un moyen de le saper. L’un de ses architectes les plus éminents, Mohamed Saleh Ben Issa, est désormais devenu un rouage essentiel du système de Kais Saied, occupant le prestigieux poste de représentant de la Ligue arabe en Tunisie.

Ainsi, le cercle était bouclé : ce qui était censé protéger la république est devenu un outil pour l’étrangler.

Même la justice ne peut plus résister. Les juges ne jugent plus, mais obéissent. Ils écrivent des jugements comme on écrit des confessions. La vérité judiciaire a été remplacée par des récits fabriqués et des scénarios concoctés dans lesquels journalistes, avocats, figures de l’opposition et militants sont mélangés pour créer un réseau fictif d’« ennemis ».

Mais ce qui est encore plus dégoûtant, c’est le comportement de certains juges : ils ne se contentent pas de se soumettre, mais exécutent les instructions avec zèle. Ils poursuivent avec passion. Ils règnent avec une froideur mortelle. Ils ont arrêté de rendre justice. Ils sont en train d’exécuter.

C’est l’essence du régime autoritaire imposé depuis le 25 juillet 2021 : la loyauté est le moyen de s’élever, la soumission est la méthode de gouvernance et la haine est la force motrice. L’État de droit n’est plus une forteresse, mais une décoration. Les lois ne sont plus un cadre, mais un prétexte.

Oui, la haine peut ouvrir les portes du progrès. L’immunité contre les sanctions peut offrir une protection temporaire. Mais cela ne dure pas éternellement.

Les systèmes fondés sur la vengeance, la peur et la trahison de leurs propres lois doivent finalement se retourner contre eux-mêmes. Il est en train de tomber, entraînant avec lui ses fidèles serviteurs dans les poubelles de l’histoire.

Kamal Jandoubi, ancien ministre des droits de l’homme en Tunisie

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Revoilà le procès de la prise d’otages de Tiguentourine !

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Tiguentourine.
Le site gazier de Tiguentourine a connu une des attaques les plus spectaculaires et sanguinaires en 2013.

Renvoyé dès son ouverture en mai 2024, le procès de l’attaque du complexe gazier de Tinguentourine (In Amenas), par un commando islamiste armé, en janvier 2013, reprend ce dimanche 25 mai à Alger.

Quatre hommes sont jugés pour appartenance à un groupe terroriste armé, prise d’otages, homicides volontaires avec préméditation et détérioration de biens de l’État. Ce procès est relancé au moment où le général Hassan prend la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Le procès de l’attaque terroriste d’In Amenas, dans le sud-est de l’Algérie, en janvier 2013, qui avait été renvoyé dès son ouverture, au mois de mai 2024, en raison de l’absence de l’avocate de l’un des accusés, reprend ce dimanche 25 mai à Alger. Sur le banc des accusés : quatre hommes qui comparaissent – entre autre – pour appartenance à un groupe terroriste armé, prise d’otages, homicides volontaires avec préméditation et détérioration de biens de l’État. 

Ces derniers sont poursuivis pour avoir été membres du commando terroriste qui, durant 3 jours, en janvier 2013, a pris en otage quelque 800 employés du site gazier de Tinguentourine, près de la localité d’In Amenas, jusqu’à ce que les autorités algériennes réagissent par une opération de sauvetage musclée.  

L’opération était menée par les Signataires par le sang, un groupe terroriste islamiste dissident d’Al Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) que dirigeait Mokhtar Belmokhtar.

Elle avait commencé à l’aube du 16 janvier avec l’entrée de 10 pick-up dans l’enceinte du complexe gazier. Les terroristes islamistes qui en étaient descendus avaient alors rapidement séparé les expatriés des travailleurs locaux et préparé le siège. Selon des témoins, ils avaient notamment fait porter des ceintures d’explosifs à leurs otages, menaçant de faire sauter le site.

Cette attaque particulièrement sanglante est alors menée en réaction à l’opération française Serval déclenchée cinq jours plus tôt pour aider l’armée malienne à repousser l’offensive d’une coalition de groupes islamistes qui menace de marcher sur Bamako, selon les assaillants. Demandant aux militaires algériens qui encerclent le périmètre de quitter la zone, le commando islamiste avait exigé notamment « la fin de l’agression française au Mali ». Pour mettre fin à la prise d’otages, l’armée algérienne lance deux assauts, les 17 et 19 janvier, dans lesquels une trentaine de terroristes sont tués, mais aussi une quarantaine d’employés du site de Tiguentourine.

Alors que plusieurs familles de victimes seront présentes au procès de ce dimanche, ces dernières espèrent que les audiences permettront aussi de faire toute la lumière sur l’intervention de l’armée algérienne à qui elles demandent transparence et vérité. C’est par exemple le cas de Marie-Claude Desjeux, la présidente de la Fédération nationale des victimes d’attentats et d’accidents collectifs, qui cherche depuis 12 ans à connaître les circonstances précises de la mort de son frère.

« Ce qui est très étrange, c’est que sur les 40 otages tués, c’est le seul sur lequel on n’a pas d’informations. J’arrive donc à ce procès, où je vais avoir la chance de m’exprimer, avec plusieurs questions : pourquoi un site d’exploitation majeur comme celui-ci n’a-t-il pas été plus protégé ? Comment un commando a-t-il pu s’infiltrer presque portes ouvertes ? Et comment, finalement, celui-ci a-t-il pu attaquer de façon assez tranquille ? », explique-t-elle.

Des dizaines de morts

Cette prise d’otages a marqué les esprits. Au lendemain de quatre jours d’une prise d’otage meurtrière, le ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci, a estimé que l’assaut donné par les forces spéciales algériennes pour libérer les otages détenus par des terroristes sur le site d’In Amenas a permis d’éviter une « véritable catastrophe »

Selon un décompte effectué par l’agence Reuters, la prise d’otages a provoqué la mort de 80 personnes. L’armée algérienne a abattu 32 preneurs d’otages, lors de l’assaut final lancé samedi contre les ravisseurs, selon un communiqué du ministère de l’Intérieur algérien. Selon ce premier bilan officiel, 23 étrangers et Algériens sont morts. En outre, les corps de 25 otages ont été retrouvés sur le site dimanche. Un otage roumain est par ailleurs décédé de ses blessures. Cela pourrait porter à près de 50 le nombre d’otages tués au cours de l’opération.

Le ministre de la communication de l’époque, Mohamed Saïd, a déclaré dimanche que le nombre de victimes risquait d’être « revu à la hausse ». D’autre part, 685 employés algériens et 107 étrangers ont pu être libérés.

Cette opération, préparée de longue date a permis à ses auteurs de réclamer, entre autres, l’arrêt de l’intervention militaire française au Mali lancée cinq jours auparavant.

La rédaction avec Rfi/Reuters/AFP

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Karim Benzema et Lyna Khoudri officialisent leur relation au Festival de Cannes

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Benzema et Lyna Khodri
Benzema et Lyna Khodri. Crédit : @InstantFoot

Le Festival de Cannes 2025 a été le théâtre d’une belle surprise ce vendredi 23 mai. Le Ballon d’Or 2022, Karim Benzema, et l’actrice franco-algérienne Lyna Khoudri ont officialisé leur relation en arrivant main dans la main sur le tapis rouge.

Les deux stars étaient présentes à la projection hors compétition du film « 13 jours, 13 nuits », une œuvre réalisée par Martin Bourboulon, dans laquelle Lyna Khoudri tient le rôle principal d’Eva, une jeune humanitaire franco-afghane. Le film, qui relate l’évacuation de l’ambassade de France à Kaboul en août 2021, est une adaptation de l’ouvrage autobiographique de Mohamed Bida, incarné à l’écran par Roschdy Zem.

Cette apparition publique marque une nouvelle étape dans leur histoire, jusque-là discrète. Ancienne vedette du Real Madrid et ex-avant-centre de l’équipe de France, Karim Benzema, et Lyna Khoudri, révélée dans plusieurs productions françaises, mêlent désormais sport et cinéma avec élégance sous les projecteurs cannois.

Le film « 13 jours, 13 nuits » sortira en salles en France le 27 juin 2025, promettant une belle visibilité à l’actrice et à cette nouvelle idylle très suivie.

G. D 

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Cannes 2025 : Gaza, Tunis et Téhéran sous les projecteurs

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Hafsia Herzi et Nadia Melliti

Le Festival de Cannes 2025 a mis en lumière des voix issues des franges du monde arabe et de l’Iran.

Trois œuvres marquantes, à la fois personnelles et politiques, ont été récompensées : le Prix de la mise en scène a été attribué aux Palestiniens Arab et Tarzan Nasser pour Once Upon a Time in Gaza, Nadia Melliti a décroché le Prix d’interprétation féminine pour La Petite Dernière de Hafsia Herzi, et Jafar Panahi, figure emblématique du cinéma iranien, a reçu le Prix du Jury pour Un simple accident.

Gaza, entre colère et tendresse

Once Upon a Time in Gaza brosse le portrait de deux jeunes hommes pris dans la violence quotidienne du territoire palestinien. Arab et Tarzan Nasser signent un film sobre et intense, salué pour sa mise en scène puissante et sa dimension profondément humaine.

Une révélation franco-tunisienne

Dans La Petite dernière, Hafsia Herzi filme avec délicatesse l’histoire d’Amel, adolescente tiraillée entre ses origines tunisiennes et sa vie en banlieue française. Nadia Melliti, dans son tout premier rôle, livre une prestation d’une grande justesse, qui lui vaut une distinction majeure et la propulse parmi les révélations de Cannes 2025.

L’Iran au cœur de la résistance artistique

Assigné à résidence, Jafar Panahi poursuit son combat pour la liberté d’expression à travers Un simple accident, une comédie noire filmée clandestinement en Iran. Le Prix du Jury récompense non seulement un film audacieux, mais aussi l’engagement d’un artiste qui refuse de se taire face à la censure.

Cannes 2025 consacre ainsi un cinéma de résistance, porté par la jeunesse, la mémoire et la quête de liberté. Gaza, Tunis, Téhéran : des voix fortes, des regards nécessaires.

Djamal Guettala

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Le général Aït Ouarabi installé à la tête de la DGSI

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MDN

Le général Abdelkader Aït Ouarabi Abdelkader est installé officiellement dans des fonctions de Directeur général de la Sécurité intérieure par le général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP), indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN), comme le veulent les usages en Algérie.

L’information a été révélée il y a plusieurs jours, le général Hassan revient donc au devant de la scène sécurité à un poste de premier plan. Celui de chef des renseignements intérieurs en lieu et place du général Abdelkader Haddad, alias Nacer El Djenn. Bien sûr, aucune information n’est donnée sur les raisons qui ont présidé à ce changement brutal, surtout quand on sait que Nacer El Djenn n’a même pas bouclé une année à la tête de la DGSI. Ce qui suppose que des motifs sensibles, voire graves ont poussé à cette nouvelle et énième recomposition à la chefferie de la Sécurité intérieure. N’a-t-on pas entendu à la télévision le chef de l’Etat dire au général Haddad pendant une cérémonie de l’Aïd.

« Au nom de Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, Monsieur le Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire, a supervisé, ce matin samedi 24 mai 2025, au siège de la Direction générale de la Sécurité intérieure, la cérémonie d’installation officielle du général Aït Ouarabi Abdelkader, dans les fonctions de Directeur général de la Sécurité intérieure en remplacement du Général Haddad Abdelkader », lit-on sur le communiqué venu confirmer l’information donnée au début de semaine par plusieurs influenceurs et nous avons également repris.

Cette cérémonie d’installation a été « une occasion pour Monsieur le Général d’Armée de se réunir avec les cadres de cette Direction, durant laquelle il leur a donné des instructions et des orientations d’ordre pratique, notamment, en termes de rigueur dans l’accomplissement des lourdes missions qui leur incombent, et qui requièrent de consentir davantage d’efforts persévérants et loyaux, afin de parfaitement s’en acquitter », ajoute le communiqué du ministère de la Défense.

A retenir qu’aucune image de la cérémonie n’a été diffusée par les médias. Ce black out sur mes images de cette cérémonie est une première depuis l’avènement du Hirak. Pourquoi garder le mystère ?

Il reste par ailleurs à savoir quels sont les possibles changements que le général Hassan va apporter à la DGSI après qu’il fut éclipsé pendant 10 ans des affaires de premier plan.

Yacine K.

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Le coup d’envoi du match amical Algérie-Rwanda avancé à 18h

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Equipe nationale

Le coup d’envoi du match amical Algérie-Rwanda, programmé le 5 juin au stade Chahid-Hamlaoui de Constantine, prévu initialement à 20h a été avancé à 18h, a annoncé la Fédération algérienne de football (FAF), jeudi dans un communiqué.

Les « Verts » qui entreront en stage au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa le lundi 2 juin, rallieront Constantine le 4 juin, à la veille de leur confrontation face aux « Amavubi. »

L’équipe nationale disputera un second test amical, le mardi 10 juin, face à son homologue suédoise, au Strawberry Arena de Solna (près de Stockholm) à 18h00 (heure algérienne).

Avant d’affronter l’Algérie, la Suède sera en appel pour défier la Hongrie dans un premier test amical, programmé le vendredi 6 juin au stade Ferenc-Puskas à Budapest (18h30).

Ces deux rencontres entrent dans le cadre de la préparation pour la reprise des qualifications de la Coupe du monde 2026, prévue en septembre, avec au menu la réception du Botswana et un déplacement en Guinée.

APS

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Le  MSP s’en prend au  ministre Mohamed Meziane : quand le parti frériste défend un allié idéologique 

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MSP
MSP, un parti islamiste défenseur du courant conservateur et arabiste

Derrière la charge frontale du Mouvement de la société pour la paix (MSP) contre le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, se cache moins un attachement sincère aux principes du contrôle parlementaire qu’un alignement idéologique avec le pseudo-historien Lamine Belghit. Le parti islamiste joue une partition politique bien connue : travestir un soutien doctrinal en croisade pour la légalité institutionnelle.

Le décor est planté. Une déclaration officielle du MSP publiée, hier vendredi, condamne avec véhémence les propos tenus par le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, à l’encontre du député Abdeslam Bachaâgha. Le ministre, rappelons-le, avait qualifié la prise de parole du parlementaire, qui dénonçait le traitement médiatique de l’affaire Belghit, de « discours ignorant » sur le fonctionnement des médias publics.

Pour le MSP, cette réponse constitue un « dérapage grave », remettant en cause les équilibres entre les institutions et la séparation des pouvoirs. Mais à y regarder de plus près, ce qui mobilise réellement le parti islamiste, ce n’est pas tant le souci de l’orthodoxie parlementaire que la volonté de voler au secours d’un universitaire controversé et idéologiquement proche : Lamine Belghit, incarcéré et poursuivi par la justice.

Une indignation sélective

Le parti islamiste fait mine de s’ériger en défenseur de la liberté d’expression et du respect de la présomption d’innocence. Il dénonce ce qu’il appelle une « justice télévisuelle » orchestrée contre Mohamed Lamine Belghit par le média public. Pourtant, ce même MSP est resté étrangement silencieux face aux innombrables cas de journalistes inquiétés, d’intellectuels censurés ou de médias muselés, aussi bien publics que privés.

Cette indignation à géométrie variable trahit la vraie nature de son engagement : une solidarité de camp, motivée par la proximité idéologique avec un universitaire dont les thèses — notamment sur l’identité arabo-islamique exclusive de l’Algérie — résonnent avec le logiciel culturel du parti.

Belghit, un pseudo historien négationniste déguisé en victime 

Décrit dans un reportage de l’ENTV comme un « marchand d’idéologies dans le marché de l’Histoire », Lamine Belghit, enseignant d’histoire à l’université d’Alger, est une figure polémique. Ses positions sur l’Algérie « exclusivement arabe » et ses prises de parole virulentes sur les réseaux sociaux ont alimenté de nombreuses polémiques, notamment dans le contexte des débats sur la place de l’amazighité et la mémoire nationale.

Son arrestation et son placement en détention proivisoire, dans le cadre d’une affaire en cours de traitement judiciaire, a suscité peu de réactions dans la communauté académique. En revanche, elle est devenue un cheval de bataille pour le MSP, et l’ensemble du courant islamo-conservateur qui en font un martyr d’une supposée dérive autoritaire des médias d’État et de la justice. 

Un ministre critiquable, mais mal critiqué

Il serait pourtant simpliste de faire de Mohamed Meziane un champion des médias libres. Le ministre de la Communication, issu du sérail académique, ne s’est jamais illustré comme défenseur de la pluralité ou de l’indépendance de l’ENTV. Bien au contraire, il est un pâle donneur de leçons. Son ministère continue d’exercer un contrôle strict, voire un magistère souverain, sur les lignes éditoriales des médias, et ses rares sorties publiques manquent cruellement de vision réformatrice.

Mais l’attaque du MSP n’est pas dirigée contre cette emprise structurelle. Car il est tout aussi intolérant à l’idée démocratique. Elle se focalise sur une querelle de forme, qui masque mal son fond idéologique : protéger un allié culturel, tout en tentant de gagner des points dans l’opinion conservatrice. Ce faisant, le MSP instrumentalise le débat parlementaire et détourne les enjeux de la liberté d’expression.

Posture idéologique sous vernis institutionnel

En somme, la virulence du MSP n’est pas une bataille pour les principes, mais une offensive identitaire travestie en croisade institutionnelle. Le parti islamiste défend la figure de Belghit non pour ce qu’elle incarne en termes de droits ou de libertés, mais pour ce qu’elle représente en termes de combat idéologique : la préservation d’un récit arabo-islamique exclusif.

Rappel des faits 

Lors d’une journée d’étude à Sétif, le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a réagi aux propos du député Abdeslam Bachagha en déclarant : « Le député a tenu des propos déplacés et a fait preuve d’un manque de culture institutionnelle et d’informations précises. C’est le ministère de la Justice, représenté par le procureur de la République, qui a publié le communiqué, et non la télévision publique. » Il a précisé que la télévision publique « ne produit pas les communiqués des institutions, mais se contente de les diffuser dans le cadre de ses missions de service public. »

En réponse, le groupe parlementaire du mouvement Hamas a dénoncé une riposte « maladroite » et « inappropriée », estimant que les propos du ministre constituent « une atteinte flagrante aux représentants du peuple » et « un dépassement manquant aux plus simples conventions de l’État et des institutions. » Le groupe a souligné que ces déclarations « s’écartent du cadre institutionnel et excèdent ses prérogatives », rappelant le droit de contrôle parlementaire garanti par la Constitution.

Samia Naït Iqbal

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