23 novembre 2024
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Tebboune inaugure Djamaâ El-Djazaïr construit par Bouteflika !

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Tebboune inaugure Djamaa El Djarair

Tebboune inaugure Djamaa El Djarair

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, dimanche à Alger, l’inauguration officielle de Djamaâ El-Djazaïr, construite sous le long règne d’Abdelaziz Bouteflika.

On va pouvoir accueillir le ramadan avec le sourire enfin ! Plus rien ne sera comme avant. Et pour cause. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été accueilli à l’entrée de la mosquée par le recteur de Djamaâ El-Djazaïr, Cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Youcef Belmehdi, et le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, M. Mohamed Tarek Belaribi.

 Tebboune a ensuite suivi, selon le récit qu’en fait l’APS, au salon d’honneur de Djamaâ El-Djazaïr, un documentaire sur les différentes installations et structures de cet édifice civilisationnel et religieux.

Le président de la République a, par la suite, visité toutes les structures de la mosquée, à savoir le Musée de la civilisation islamique, le Centre culturel avec sa salle de conférences et sa bibliothèque et l’Ecole supérieure des sciences islamiques « Dar El-Coran » avec ses salles d’études et ses laboratoires.

Au terme de sa visite, le président de la République a accompli la prière du Dohr avec la délégation l’accompagnant, composée de hauts responsables de l’Etat, de membres du Gouvernement, d’oulémas, d’imams, de cheikhs de zaouïas et d’éminentes personnalités intellectuelles et religieuses du monde musulman.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le recteur de Djamaâ El-Djazaïr a salué la décision du président de la République d’inaugurer officiellement la mosquée après l’achèvement des travaux de construction et d’aménagement de toutes ses installations et structures, mettant en évidence la symbolique du moment choisi pour cette inauguration, à savoir la mi-chaâbane.

Erigé au cœur de la capitale dans la commune de Mohammadia selon les normes parasismiques, Djamaâ El-Djazaïr compte une grande salle de prière de 20.000 m2 pouvant accueillir jusqu’à 120.000 fidèles. Renversant !

Il se démarque par ses colonnes octogonales dressées dans la grande salle de prière et décorées de marbre avec des veinures d’un blanc éclatant, son grand mihrab et ses 6 (six) kilomètres d’écritures calligraphiques.

La mosquée compte le plus grand minaret au monde, d’une hauteur de 265 mètres, qui comporte 43 étages desservis par des ascenseurs panoramiques permettant d’observer la baie d’Alger et ses environs, dont 15 abritent un musée dédié à l’histoire de l’Algérie et 10 autres consacrés à un centre de recherches et à des commerces.

Djamaâ El-Djazaïr abrite aussi l’Ecole nationale supérieure des sciences islamiques « Dar El Coran », d’une capacité d’accueil de 1.500 places, dédiée aux étudiants algériens et étrangers de post-graduation en sciences islamiques et sciences humaines. L’école dispose de salles de cours, d’une salle multimédia, d’une salle de conférences et d’un internat.

Djamaâ El-Djazaïr comprend également d’autres bâtiments, dont un centre culturel doté d’une bibliothèque pouvant contenir jusqu’à un million de livres, outre une piste d’atterrissage des hélicoptères, un parking à deux niveaux d’une capacité de 4.000 véhicules au sous-sol d’une grande esplanade bordée de nombreux jardins et de bassins.

En mai 2022, ont été publiés les décrets exécutifs et les statuts relatifs à Djamaâ El-Djazaïr, dont le décret exécutif portant création de son conseil scientifique et fixant son organisation et son fonctionnement, celui portant modification du statut et de l’appellation de l’Agence nationale de réalisation et de gestion de Djamaâ El Djazaïr pour devenir Etablissement de gestion de Djamaâ El Djazaïr, celui portant création de l’Ecole nationale supérieure des sciences islamiques (Dar El Coran) et celui portant création du Centre de recherche en sciences religieuses et dialogue des civilisations, lequel est chargé de promouvoir les valeurs de modération, du juste-milieu, de tolérance et du vivre-ensemble et d’œuvrer à la préservation du référent religieux national et à la sauvegarde du patrimoine religieux.

La Bibliothèque de Djamaâ El-Djazaïr est, quant à elle, chargée de créer un laboratoire de restauration des manuscrits et d’établir des relations de coopération et d’échanges avec les établissements culturels et scientifiques similaires à l’échelle nationale et internationale.

Le décret exécutif portant création du Musée de la civilisation islamique note que ce dernier illustre la civilisation islamique en Algérie, notamment les étapes historiques qui ont forgé le référent religieux national, le patrimoine cultuel et culturel et les traditions authentiques de l’Algérie, son architecture et ses arts islamiques, ainsi que l’histoire de l’écriture et la publication du Saint Coran.

Combien a coûté cet édifice ? est la question que se posent tous les Algériens qui tirent le diable par la queue. Certains avancent le montant de un milliard d’euros, d’autres le double. Mais quand on aime on ne compte pas.

Cependant il y a un hic, au moment où les malades atteints de pathologies lourdes se meurent dans les hôpitaux, où les universités et centres de recherches souffrent cruellement de moyens, l’Algérie s’était lancée sous Bouteflika dans la construction d’un complexe religieux, comme pour faire pièce à celui bâti par Hassan II.

Concrètement de quoi a besoin l’Algérie? De foi ou de projets de développement et de prospérité ? Tout aussi prestigieux que puisse être Djamaa El Djazaïr, imaginée par des architectes étrangers et construit par des Chinois, l’Algérie méritait mieux pour son avenir.

L.M./APS

Stéphane Séjourné à Rabat pour acter le dégel des relations franco-marocaines

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Séjourné
Stéphane Séjourné. Crédits : Denis Lomme / Parlement européen
Séjourné
Stéphane Séjourné. Crédits : Denis Lomme / Parlement européen

Stéphane Séjourné, le ministre français des Affaires étrangères, est en visite dans la capitale marocaine, Rabat. Arrivé dimanche soir, Stéphane Séjourné sera reçu dans la matinée par son homologue Nasser Bourita.

Au programme des échanges, les relations bilatérales en cours de dégel après 18 mois très tendus. En effet, Paris et Rabat ne se parlaient presque plus. Tous les appels du pied d’Emmanuel Macron étaient restés lettres mortes après la limitation du quota de visas entre autres.

Plus d’une année s’est écoulée entre la dernière visite d’un ministre français des Affaires étrangères et celle de Stéphane Séjourné. En décembre 2022, Catherine Colonna, sa prédécesseure, venait annoncer à Rabat la fin des restrictions de visas vers la France, une crise qui avait durablement marqué les esprits marocains. Pour preuve, aucune amélioration significative n’a été observée entre les deux pays dans les semaines suivantes.

Les relations maroco-françaises se réchauffent

La tension est même revenue à son comble lorsque le Parlement européen a voté une motion demandant au Maroc de mieux respecter les droits de l’homme. Pour Rabat, pas de doute, la mission est téléguidée par Paris et même par un certain Stéphane Séjourné, à l’époque chef du mouvement Renew à Strasbourg. Alors en réponse, le Maroc avait mis fin à la mission de son ambassadeur à Paris et les discussions s’étaient limitées au strict minimum. Pas seulement. Rappelons-nous que le Maroc, d’après plusieurs médias, espionné le président Macron et plusieurs ministres français grâce au logiciel Pegasus. Même le chef du gouvernement espagnol, Manuel Sachez n’a pas échappé à ces intrusions.

Pegasus espionnait des téléphones de diplomates américains en Afrique

Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, le Maroc a nommé une ambassadrice à Paris en octobre dernier et la France a annoncé son intention d’ouvrir un nouveau chapitre avec le royaume, garantissant même un investissement personnel de son nouveau chef de la diplomatie.

Ces dernières semaines, plusieurs déclarations, notamment de l’ambassadeur de France au Maroc, ont mentionné la nécessité « d’avancer » sur la question du Sahara occidental. Des propos qui ont retenu l’attention du royaume, tant la cause est centrale pour Rabat.

L.M/RFI

Mondial de gymnastique : Kaylia Nemour (4e) de la poutre et 6e au sol

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Kaylia Nemour

Kaylia Nemour

L’Algérienne Kaylia Nemour a clôturé sa participation à l’étape de Cottbus en Allemagne, comptant pour la Coupe du monde 2024 de gymnastique, avec une 4e place au concours de la poutre et une 6e position au sol, lors des finales disputées dimanche.

Au concours de la poutre d’équilibre, Nemour a réalisé 14.000 points, se positionnant au pied du podium, derrière les vainqueurs: la Chinoise Zhou Yaqin (14,900 pts) et les deux Japonaises Urara Ashikawa (14,200 pts) et Haruka Nakamura.

Coupe du monde : Kaylia Nemour décroche l’or aux barres asymétriques

Au sol, l’Algérienne s’est contentée de la 6e position avec un total à 12,866 pts. Le concours a été remporté par la Chinoise Zhou Yaqin (13,733 pts), devant sa compatriote Xinyi Chen (13,666 pts) et l’Autrichienne Chezlize Moerr (13,100 pts).

Dans la journée du samedi, Kaylia Nemour, élue en décembre dernier, meilleure athlète algérienne de l’année 2023, avait remporté haut la main, le titre mondial du concours des barres asymétriques.

L’Algérienne de 17 ans avait dominé le concours avec un total de 15.433 points, avec un degré de difficulté de 7, devançant ainsi la Biélorusse Alena Tsitavets (2e/14.100 pts), et la Belge Maellyse Brassart, avec un total de 13.700 points.

Le concours des barres asymétriques est le concours de prédilection de Nemour qui prépare les prochains Championnats d’Afrique, prévus du 30 avril au 7 mai prochains, et l’autre manche de Coupe du Monde Doha, entre autres.

A l’issue des quatre manches de la Coupe du monde, les deux premiers dans chacun des quatre agrès (Au maximum un par pays et par agrès), d’une nation non qualifiée, décrocheront un billet individuel pour les prochains Jeux olympiques d’été. Cependant, les gymnastes doivent participer à un minimum de trois manches sur les quatre pour être éligibles.

APS

Coupe d’Algérie : la VAR utilisée à partir des quarts de finale

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VAR

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L’assistance vidéo de l’arbitrage (VAR) sera utilisée cette saison «à partir des quarts de finale de la Coupe d’Algérie», a déclaré le vice-président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Amine Mesloug. 

«Nous avons décidé d’utiliser la VAR cette saison à partir des 1/4 de finale de la Coupe d’Algérie, dans des stades qui répondent aux normes internationales, soit d’une capacité d’au moins 12.000 places, dotés d’une salle de presse, et surtout d’un emplacement destiné à l’installation des stations de la VAR», a indiqué Mesloug lors d’une émission sportive à la télévision nationale.

Le Bureau fédéral de la FAF, réuni mercredi au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, a approuvé le cadre stratégique du programme For Word 2023-2026, qui comprend notamment l’acquisition des stations VAR.

«La commission d’organisation de la Coupe d’Algérie va désigner les stades devant abriter les quarts de finale de l’épreuve, en prenant en compte bien évidemment l’installation de la VAR et la retransmission télévisuelle», a ajouté Mesloug, également chargé de la gestion de la Ligue de football professionnel (LFP).

Et d’enchaîner : «le président de la FAF (Walid Sadi, NDLR) est en train de finaliser ce dossier de la VAR. La FAF va acquérir quatre stations de la VAR mobiles qui vont couvrir l’ensemble des matchs du championnat à partir de la saison prochaine 2024-2025. Notre objectif est d’élever le niveau de notre championnat, cela passera par la nécessité de jouer dans des stades de classe A. Il y a un cahier des charges qui sera élaboré pour fixer les conditions des stades devant être dotés de cette technologie.»

La VAR avait déjà été utilisée la saison dernière en «Dame Coupe» à partir des demi-finales, disputées au stade Miloud-Hadefi d’Oran.

Avec APS

Philippidès et le mensonge des Jeux olympiques

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@Gerhard
@Gerhard

Un mythe, il faut le vivre, pas y croire. Les Jeux olympiques vont nous accaparer au mois de juillet et la terre entière sera une fervente spectatrice. C’est pourtant sur une grande fiction que le rêve sera bâti. Au fond, le rêve est justement la mise en scène d’une fiction. La magie est douce lorsque ce n’est pas un cauchemar mais il faut se réveiller et revenir à la réalité.

L’événement, il faut le reconnaître, est exceptionnel et très attendu. Cette chronique ne le remet certainement pas en cause mais elle se propose de rappeler la vigilance qu’il faut toujours avoir avec les mythes et les légendes.

Le XIXème siècle en a ressuscité dans des proportions industrielles. Ce siècle a voulu reproduire le prestigieux siècle de la Renaissance en remettant à jour les arts, coutumes et architectures de l’antiquité ainsi que d’autres grandes cultures. Seulement, il l’a fait en scénario hollywoodien comme ce fut également le cas pour la mode de l’orientalisme, plus en pièce de boulevard qu’en une reconnaissance digne de la grandeur de la culture de l’Orient.

Pierre de Coubertin, le créateur des Jeux olympiques modernes, est né dans ce siècle et en a donc été imprégné même si une grande partie de sa vie déborda sur le XXème siècle. Son idée première était très honorable et respectable.

Tout le monde connaît l’objectif de sa création, soit le surpassement de soi et la compétition créatrice d’une fraternité entre les peuples et les nations. Tout cela est symbolisé par le drapeau des Jeux avec cinq anneaux représentant les cinq continents. Cinq anneaux enchevêtrés pour imager la grande fraternité des nations dans la confrontation de leur jeunesse rayonnante.

Il fallait un slogan à la hauteur du projet, ce sera « Plus vite, plus haut, plus fort, ensemble » reproduit de la citation latine d’une Rome qui était héritière de la civilisation grecque, « Citius, Altius, Fortius – Communiter » .

Ce grand dessein humaniste et universaliste avait justement été puisé dans le mythe des Jeux de la Grèce antique. Tous les bons professeurs faisaient la pédagogie du mythe et en expliquaient le sens. Ils n’étaient pas la réalité mais c’est à partir de ces mythes que l’humanité va imager ses propres projections dans la littérature, la psychologie et les valeurs humaines. Pierre de Coubertin nous les a « vendus » comme une réalité historique, c’est en cela que réside le mensonge.

Commençons par Philippidès dont la légende est racontée différemment selon les versions qu’il nous est permis de connaître. Celle qui a été retenue par Pierre de Coubertin est celle qui l’arrangeait. Il l’a puisée dans la version de Lucien de Samosate au 2ème siècle après J.-C. Le soldat Philippidès aurait couru de la plaine de Marathon jusqu’aux portes d’Athènes pour annoncer  la victoire des Grecs sur les armées perses dirigées par Darius. Il mourut d’épuisement au bout des 40 km (environ) qui séparent Marathon et Athènes.

Cependant, Hérodote dont la version remonte à six siècles auparavent, donc plus proche de l’époque mythique, raconte une toute autre histoire. Philippidès aurait couru pour demander de l’aide à Sparte pour éviter une déroute des armées grecques en grande difficulté.

L’épreuve du marathon clos les Jeux olympiques car elle est la plus symbolique pour annoncer la victoire des Jeux. Pierre de Coubertin s’est donc appuyé sur la seule version racontée aux collégiens du monde entier. Elle est tronquée et orientée pour une image de la gloire et de la victoire.

Venons-en maintenant à plus grave que la légende de Philippidès car c’est au cœur du mensonge, les Jeux en eux-mêmes. Le choix de la mythologie des Jeux antiques est radicalement contraire  aux valeurs annoncées par  Pierre de Coubertin pour les Jeux modernes.

La société grecque était d’une violence inouïe, le culte de la force était considéré comme une vertu portant gloire et honneur. La civilisation grecque ne considérait l’universalisme que par les conquêtes territoriales victorieuses et la soumission des autres peuples. Les Jeux, nous raconte la mythologie, sont la marque du culte de dévotion à Zeus.

Ils avaient comme signification de relater la puissance du combat glorieux que ce dernier a mené pour se venger de son père, Ouranos, et le tuer. Toute la mythologie grecque tourne autour des valeureux combats pour la puissance, le pouvoir et la gloire du plus fort.

Le marathon termine les jeux, le symbole de la flamme olympique les débutte. Elle est pourtant la flamme que portaient en relais les messagers pour annoncer le début des jeux antiques. Elle est la représentation de la puissance de Zeus qui en avait été doté en même temps qu’il eut la foudre comme symbole de sa puissance.

Ce feu que Prométhée avait dérobé à Zeus pour sauver l’humanité en voulant lui apporter la chaleur et la possibilité de cuir les aliments (feu qui lui avait été donné puis retiré) et qui lui a coûté très cher. Ce feu dont elle fut privée et qui aujourd’hui est le symbole d’ouverture des Jeux modernes. Pierre de Coubertin a ressuscité les Jeux à la sauce du XIXème siècle, il les fait inaugurer, les fait dérouler et les terminer avec un vaste détournement du mythe.

Mais la réalité des Jeux, au fil des décennies, a rétabli la vérité car ils sont devenus la résonance de tous les conflits du monde. Le drapeau, l’esprit de revanche, l’image de la force nationale, les boycotts et les exclusions ont égrené leur histoire. On sait combien Hitler en avait fait l’image de la gloire de la race arienne. C’est ce qu’ils feront encore en juillet car on nous annonce tant de litiges dans ce sens, comme toujours, depuis le début de cette histoire à la Walt Disney.

Tout est mensonge dans cette belle fable. Pourtant, les Jeux doivent être préservés si on veut bien supprimer les références aux pays mais préserver seulement la prise en compte des performances individuelles des magnifiques sportifs du monde. C’est une ancienne proposition qui n’est pas de moi mais partagée de longue date par beaucoup.

Les sélections se font de toute façon déjà par les minimas requis pour les performances des athlètes. Cela ne changerait rien sinon de revenir au véritable message du sport, celui du dépassement de soi et de la confrontation cordiale et universelle.

Le mythe est le rêve indispensable à l’être humain. Le détournement du mythe est par contre un mensonge qui insulte l’intelligence humaine.

Sid Lakhdar Boumediene

Les pesticides, le dossier empoisonné de l’agriculture française

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Tracteur agricole
Image par Franck Barske de Pixabay
Tracteur agricole
Image par Franck Barske de Pixabay

La France, première puissance agricole européenne, a du mal à s’en passer: les pesticides restent considérés comme un «moyen de production» par une majorité d’agriculteurs qui refusent de s’en passer «sans solution alternative» alors que leurs usages sont censés considérablement diminuer d’ici 2030.

Trois jours avant le Salon de l’agriculture et à la grande satisfaction du syndicat majoritaire FNSEA, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé l’abandon du Nodu, indicateur de référence pour mesurer la réduction d’usage de ces substances, au profit d’un indice européen, au grand dam des ONG environnementales.

L’UE interdit trois pesticides dangereux pour des abeilles

Où se situe la France ?

Dans le monde, l’usage de pesticides ne cesse d’augmenter depuis 1990. En Europe, il a augmenté de moins de 1% par rapport à 1990, quand il bondissait de 191% sur le continent américain. En France, il a augmenté de 7% en 2021, mais diminué de 29% par rapport à 1990, selon l’agence onusienne FAO.

«La France se classe depuis longtemps dans la moyenne des pays de l’UE en ce qui concerne les quantités de substances actives utilisées ramenées à l’hectare» avec 3,7 kilogrammes par hectare en 2021, derrière les Pays-Bas, premier consommateur européen (10,9 kg/ha), et l’Allemagne (4,1 kg/ha), selon un rapport parlementaire.

Exportation de céréales hors UE : la France autorise l’utilisation d’un pesticide

Du «progrès» au «poison»

Après la Seconde Guerre mondiale, les pesticides apparaissent comme un «progrès» qui a permis de tourner la page des grandes crises du XIXe siècle comme le mildiou de la pomme de terre en Irlande, responsable de la Grande Famine.

Les rendements, qui se sont envolés jusqu’à la fin des années 90, puis ont stagné, pourraient se réduire sous l’effet des crises climatiques.

«Quand on utilise massivement des pesticides, on génère des résistances. Donc, de toute façon, les pesticides vont perdre leur efficacité», explique Christian Huyghe, directeur scientifique à l’Inrae.

Après le Grenelle de l’Environnement, la France fixe en 2008 un objectif de réduction de 50% de l’usage des pesticides de synthèse en dix ans. Les deux plans successifs mis en œuvre, Ecophyto 1 et 2, se sont soldés par des échecs.

Mais une dynamique est lancée. En 2014, des produits phytopharmaceutiques sont interdits dans les jardins et espaces publics.

L’année suivante est confiée à l’agence sanitaire Anses, outre sa mission de contrôle, la charge de l’autorisation de mise sur le marché des pesticides. Depuis, la grande majorité des molécules les plus toxiques (CMR1 et 2), qualifiées de «poison» par les ONG environnementales, ont été retirées.

L’eau potable en France contaminée par des résidus d’un fongicide interdit

Logiques contraires

Le plan français Ecophyto 2030 maintient l’objectif de réduction de moitié des usages (par rapport à la période 2015-17), mais veut aussi préserver la compétitivité en cherchant des solutions alternatives à 75 molécules — représentant près de 80% des volumes vendus en France, selon l’Inrae — qui sont les plus exposées à un risque de retrait du marché dans les 5-7 prochaines années.

Mais les céréaliers contestent ce plan, qui selon eux ne reflète pas les efforts de réduction déjà consentis, de «-46% en 20 ans». «A partir du moment où on remplace un produit efficace, mais considéré comme nocif, par un produit moins efficace, on est obligé de le passer plus souvent dans les champs», affirme Éric Thirouin, représentant des producteurs de blé.

Pour le chercheur de l’Inrae, il faut sortir de cette «logique par substitution».

«Par exemple, est-ce qu’on peut faire en sorte demain de ne désherber que la moitié d’une surface, d’avoir une combinaison entre baisse des phytos et désherbage mécanique», ce qui permettrait de «ralentir le processus d’émergence de résistance?», propose-t-il.

«Distorsions de concurrence»

Pour les syndicats majoritaires, ces changements, «pas du tout simples», se solderaient par une chute de la production et une destruction des filières.

Ils se réjouissent du renouvellement de l’herbicide controversé glyphosate, de l’échec du projet législatif européen sur les pesticides cet automne, et ont salué un vote du Parlement européen début février pour ouvrir la voie aux nouvelles techniques d’édition du génome (NGT), qualifiés de «nouveaux OGM» par leurs détracteurs.

Mais ils dénoncent toujours des «distorsions énormes de concurrence» au sein de l’UE, jugeant que la France est allée seule plus loin et trop vite.

Daniel Sauvaitre, de l’interprofession des fruits et légumes, a ainsi «une très grande crainte pour la production de pommes, avec la fin annoncée pour 2026 du Movento, qui permet de contrôler le puceron cendré»: «nos voisins peuvent utiliser d’autres molécules autorisées en Europe mais pas nous, car la France les a interdites».

Les betteraviers français, privés de l’insecticide néonicotinoïde acétamipride, qui reste utilisé en Allemagne, ont réclamé sa réautorisation. Pas question de «revenir en arrière», a toutefois tranché début février le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

AFP

Des Aztèques aux Kabyles ou la mort absurde de Mouloud Mammeri

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Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri
Mouloud Mammeri au milieu d’étudiants de tamazight

Les Aztèques c’était hier, nous vivons encore l’aventure qui les a vu combattre et disparaître. Leur histoire est la nôtre. Ils n’ont eu que le privilège -fatal- de venir les premiers et de s’offrir sans ruse et sans paravent aux coups d’un destin dont nous subissons encore les arrêts. (Mouloud Mammeri – La mort absurde des Aztèques).

Les années passent et chaque jour est une commémoration. Chaque jour porte le deuil que « l’insoutenable légèreté de l’être » nommé ou anonyme ; individu ou groupe, actant ou commanditaire ; vient frapper indifféremment dans les foyers, les cœurs, la chair et la mémoire. Chaque jour nous commémorons la mort de untel . « Toutes les morts sont absurdes ». La mort est un terme générique qui signifie la fin matérielle d’une vie, d’une dynamique, d’une dynamique de vie. Les mots qui s’y réfèrent sont multiples : suicider, ravir, accident, décapiter, engloutir et assassiner. Si toutes les morts sont absurdes, comment et quel alibi viendra justifier un assassinat ?

Mouloud Mammeri di tnemmast n ṭṭrad, la « Bataille d’Alger » : awal akked Ḥend Sadi

« Il est incertain où la mort nous attende, attendons-la partout » nous dit Montaigne. Mouloud Mammeri, il y a de cela vingt-sept ans, l’a trouvée sur son chemin de retour du Maroc. Un arbre l’a surpris. Au pays des mirages, les chênes détestent les intellectuels, les Imusnawen. Le chêne, celui qui attendait Mouloud Mammeri est anthropoforme, il est peut-être jaloux de lui car mieux enraciné.

L’Amusnaw et Tamusni de Mammeri : une épistémologie kabyle

Qui osera juger un arbre sur l’assassinat de Mammeri ? Qui pourra dire à ce chêne que Mammeri est assassiné car c’était en 1989 l’ouverture d’une nouvelle ère, dite démocratique et que les chaînes de la clandestinité allaient fondre.

Ce maudit arbre est tombé sur Mammeri car il savait qu’il refusait les compromissions et qu’il était l’homme qui pouvait rassembler objectivement les gens à penser leur être, leur identité et leur Histoire. Il savait démontrer par l’histoire, l’anthropologie, que la terre qui l’a vu naître est Berbère.

La mort de Mouloud Mammeri ressemble étrangement à celle de ses personnages, de la Colline oubliée à la Traversée, de Mokrane à Mourad, la mort survient au retour vers le village natal. Étrange !.

Est-ce vraiment mourir quand on a laissé un héritage, un savoir et des travaux qui lient l’orature à l’écriture ? L’écriture, Mammeri la porte dans ses dates de naissance et de décès : il est né en 17 et est mort en 89. 1789. En plus de l’appartenance de cette date à l’histoire de la France, elle est aussi celle d’une Révolution qui met fin à un joug, et nous apprend que c’est vers leur libération que les hommes concourent. Cette dynamique de libération et de vivre en harmonie en société, ne se fait pas sans douleur.

Au-delà des frontières, l’Histoire se répète et risque de se répéter à chaque moment que l’animal qui habite l’homme se réveille. Mammeri nous parle des Aztèques, de leur mort absurde et nous enseigne que « nous autres civilisations nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». A Mexico en 1519 ou en Kabylie en 2001, « le monde pour survivre avait besoin du concours des hommes, qui jetaient chaque jour dans la gueule d’une mort insatiable des cœurs arrachés chauds de leurs poitrines ».

La capitale des Aztèques « Mexico » ou Bougie, Bouira, Tizi-Ouzou,Ghardaia en Algérie,

sont des cités hallucinées des sursitaires de la mort ou de la vie. Un peuple acculé et forcé à la disparition, croit en toutes les voies de salut parfois même dangereuses et illusoires à l’instar des Bretons qui croyaient trouver dans le nazisme l’expression de leur celtitude. « Par chance le siècle qui a sécrété le poison a aussi produit l’antidote ».

Face au despotisme et aux desseins des hommes à vouloir asservir l’humanité et la réduire au degré zéro de la connaissance, il y a eu et il y aura toujours des éclaireurs, des Lumières tel Mouloud Mammeri qui, par leur abnégation, leur savoir, leur humilité et leur pertinence écrivent et transmettent aux générations la primauté de l’humain dans toute sa diversité et que tout autre chose n’est que littérature.

Rabah Kadache

Win i tent-iferrun

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Village kabyle

Village kabyle

Dda Aâli U Mensur, d lamin n taddart, issen taqbaylit, d amussnaw ameqqran, isem-is idda akkin i laârac.

D netta i d amezwaru di yal leǧmaε iferrun tilufa gar medden.

Yiwen wass, terza ɣur-s terbaât akken ad t-awin, ad asen-ifru yiwet taluft. Mi wḍen sdat uxxam-is, wehmen s wayen ẓerren. Ufan axxam-nni yefferčečči, ur ifri d axxam neɣ d ixerban, aqermud irreẓ, tassara-s teffeɣ-d zun d ineccaben, ad yili ineggi, yugar i yekkaten ɣer uxxam, ayen iteddun ɣer berra.

Wid-nni bedden kan, ttmeslayen gar-asen, inna yiwen,

– Ẓer kan ! Wagi wuɣur d-nusa, axxam-is ur as-izmir, lǧamaε yeṭṭef-as amezzir ! Amek dɣa ara aɣ-d-ifru taluft-nneɣ urgaz-agi ?

Kecmen ɣer uxxam yergazen-nni, ufan-t diɣ yettwaɣ ugar. Yiwen seg-sen, inna-yas :

– A Dda Aâli, aql-aɣ nusa-d ad k-nawi, ad aɣ-tefruḍ yiwet taluft neḥsel deg-s, ur as-nufi tabburt. Acu kan a Dda Aâli, ma ulac uɣilif, bɣiɣ ad ak d-inniɣ yiwen wawal !

Mouloud Mammeri di tnemmast n ṭṭrad, la « Bataille d’Alger » : awal akked Ḥend Sadi

Amɣar-nni yerra-yas,

– Ini-d a mmi, ini-d ayen tebɣiḍ ! Dadda-k Aâli mačči yiwen wawal iwumi yesla di tudert-is.

– Ihi a Dda Aâli, ayen i bɣiɣ ad ẓreɣ, amek yiwen urgaz am keč, mechureḍ di laârac, d amussnaw i ttcawaren medden, tferruḍ tilufa timeqqranin, amek teǧǧiḍ axxam-ik yettwaɣ akka, iteddu ad yertem ?

Amɣar izmumeg, syin imummi wudem-is, irra-yas :

A mmi, asmi yella Dadda-k Aâli s tezmert-is ur yewεa ara, asmi yewεa ur izmir ara...

Ahmed Aït Bachir

Awal « Maghreb », am «nos ancêtres les Gaulois » !

Coupe du monde : Kaylia Nemour décroche l’or aux barres asymétriques

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Kaylia Nemour en Allemagne
Kaylia Nemour en or
Kaylia Nemour en Allemagne
Kaylia Nemour en or

L’Algérienne Kaylia Nemour a remporté la médaille d’or au concours des barres asymétriques de l’étape de Cottbus (Allemagne), comptant pour la Coupe du monde 2024 de gymnastique.

Kaylia Nemour offre un récital époustouflant sur les barres asymétriques. En 34 secondes, elle envoie ses concurrentes derrière. Une vraie bouffée d’air frais que cette jeune Algérienne.

A 17 ans, Kaylia Nemour a dominé le concours avec un total de 15.433 points, avec un degré de difficulté de 7, devançant ainsi la Biélorusse Alena Tsitavets (2e/14.100 pts), au moment où la Belge Maellyse Brassart a complété le podium, en prenant la troisième place, avec un total de 13.700 points.

Outre la finale des barres asymétriques, qui est sa spécialité de prédilection, Nemour s’est qualifiée pour deux autres finales à Cottbus, à savoir : celle de la poutre, et celle du sol.

En plus des médailles mises en jeu, Nemour profite de cette compétition pour préparer les prochains Championnats d’Afrique, prévus du 30 avril au 7 mai prochains.

Mais avant cela, elle compte réaliser un carton plein à Cottbus, en essayant de décrocher des médailles dans les deux autres agrès. La finale de la poutre aura lieu dimanche, à partir de 14h05, et elle sera suivie de celle du sol, à partir de 15h06.

A l’issue des quatre manches de la Coupe du monde, les deux premiers dans chacun des quatre agrès (Au maximum un par pays et par agrès), d’une nation non qualifiée, décrocheront un billet individuel pour les prochains Jeux olympiques d’été. Cependant, les gymnastes doivent participer à un minimum de trois manches sur les quatre pour être éligibles.

En octobre 2023, elle était déjà vice-championne du monde à Anvers. Cette fois, elle est montée à la première place. Bravo.

L. M

Tunisie : 8 ans de prison pour l’ex-président Moncef Marzouki

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Moncef Marzouki

Moncef Marzouki

L’ancien président tunisien Moncef Marzouki est considéré par le régime de Kaïs Essaied comme un ennemi de la Tunisie. Critique virulent du chef de l’État actuel Kaïs Saïed, Marzouki a été condamné par contumace à huit ans de prison ferme pour tentative de «provoquer le désordre» dans le pays, ont indiqué vendredi soir des médias locaux.

Ce verdict a été prononcé par la chambre pénale du Tribunal de première instance de Tunis, selon ces sources.

Vivant en France, Moncef Marzouki, premier président élu démocratiquement en Tunisie après la Révolution de 2011, est poursuivi dans cette affaire après des déclarations publiées sur les réseaux sociaux, selon des médias locaux. Il a été reconnu coupable en première instance d’avoir tenté de «changer la forme du gouvernement», d’«inciter les gens à s’armer les uns contre les autres» et de «provoquer le désordre et le pillage» dans le pays, a indiqué la radio privée Mosaïque FM citant une source judiciaire.

Le régime de l’autocrate Kaïs Saïed traque toutes les voix qui s’opposent à son autoritarisme. Placée sous état d’urgence, la Tunisie actuelle regrette celle autrement aussi autoritaire de Ben Ali.

Un «ennemi de la Tunisie»

Fin 2021, Moncef Marzouki avait déjà été condamné à quatre ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’État à l’étranger» après avoir, lors d’une manifestation à Paris, appelé le gouvernement français à «rejeter tout soutien» au président Saïed, qu’il avait accusé d’avoir «comploté contre la Révolution». Il fait aussi l’objet depuis novembre 2021 d’un mandat d’amener international émis par un juge tunisien peu après que Kais Saïed eut demandé d’enquêter sur divers propos de Moncef Marzouki, décrit comme un «ennemi de la Tunisie», et de lui retirer son passeport diplomatique.

Après le coup de force du président Saïed en juillet 2021 par lequel il s’est octroyé tous les pouvoirs, Moncef Marzouki a multiplié les interventions sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux pour appeler à la destitution d’un homme qu’il qualifie de «putschiste» et «dictateur». Opposant historique à la dictature de Ben Ali puis premier président de l’après-révolution (2011-2014), Moncef Marzouki, 79 ans, a longtemps symbolisé le combat pour la démocratie en Tunisie, même si son image s’est brouillée du fait notamment de son alliance controversée avec le parti islamo-conservateur Ennahdha, grâce à laquelle il avait remporté la présidentielle, selon les analystes.

Avec AFP

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