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vendredi, 31 octobre 2025
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Mohamed Bouakkaz, ancien directeur du protocole de Tebboune, condamné à 5 ans de prison ferme

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Mohamed Bouakkaz, ancien directeur du protocole de Tebboune

La cour de Bir Mourad Raïs a rendu son verdict, mercredi 23 avril,  dans l’affaire de Mohamed Bouakkaz, ancien conseiller à la présidence de la République, chargé de la Direction générale du protocole. L’ex-haut responsable a été condamné, à cinq années de prison ferme, assorties d’une amende de 200 000 dinars algériens.

Outre la peine principale, le tribunal a également ordonné à Mohamed Bouakkaz de verser un million de dinars de dommages et intérêts au Trésor public, représenté par l’Agent judiciaire de l’État, pour les préjudices subis.

Poursuivi pour « enrichissement illicite et abus de fonction« , Mohamed Bouakkaz a dû répondre devant le juge de l’acquisition de plusieurs biens immobiliers dans la capitale et de la possession de montres de luxe (sic !). Interrogé à ce sujet le 9 avril dernier, il avait rejeté en bloc les accusations, affirmant avoir déclaré l’ensemble de ses biens dans le cadre de la déclaration obligatoire de patrimoine. La justice ne semble toutefois pas convaincue par ses déclarations.

Le parquet avait requis une peine de dix ans de prison ferme, tandis que la défense plaidait l’acquittement.

La chute de Mohamed Bouakkaz avait été amorcée en juin dernier, lorsque le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune avait mis fin à ses fonctions pour « manquements graves à l’éthique professionnelle ». Les motifs exacts de son éviction étaient demeurés flous jusqu’à la publication d’un article du magazine Jeune Afrique, évoquant des liens compromettants avec des hommes d’affaires controversés, et des soupçons autour de ses relations privées avec une femme voyageant régulièrement entre la Turquie et les Émirats arabes unis. Des éléments jugés incompatibles avec la haute fonction protocolaire qu’il occupait.

Nommé directeur du protocole présidentiel en décembre 2019, quelques jours après l’investiture du président Tebboune, Mohamed Bouakkaz avait alors effectué un retour remarqué sur la scène politique, après une mise à l’écart sous le gouvernement précédent. Il avait occupé plusieurs postes de responsabilité au sein du gouvernement, dont celui de chef du protocole d’Abdelmalek Sellal, puis brièvement sous Tebboune lors de son passage à la tête du gouvernement en 2017, avant d’être écarté par Ahmed Ouyahia.

Samia Naït Iqbal

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Un député algérien réclame la peine capitale pour les personnes transgenres

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C’est à peine croyable ! Un député, islamiste, qui éructe comme un fou sur la travée de l’Assemblée contre les transgenres. Il réclame rien de moins contre eux que la peine capitale.

Lors de la discussion sur le projet de loi relatif aux procédures pénales, en présence du ministre de la Justice et garde des sceaux, Lotfi Boudjema, le député d’un parti islamiste, Benamar Fouzi, a suscité une vive controverse en demandant l’introduction de la peine de mort pour les individus reconnus coupables de pédophilie, mais aussi pour les personnes transgenres, qualifiées de « travestis ».

"Un homme est un homme, une femme est une femme"

« Il n’y a pas de demi-homme, de demi-femme », a martelé le député, estimant que toute personne ayant entrepris une transition de genre devait être passible de la peine capitale. 

Plusieurs médias ont rapporté la controverse  suscitée par cette prise de position radicale,  sur les réseaux sociaux, divisant l’opinion publique entre ceux qui y voient une défense des valeurs traditionnelles et ceux qui dénoncent une atteinte grave aux droits humains.

Si certains internautes soutiennent le député dans sa lutte contre ce qu’ils considèrent comme une « déviance », d’autres voix s’élèvent pour condamner un discours haineux et discriminatoire,  qualifiant la sortie du parlementaire de « dangereuse et rétrograde ». Une chose est certaine : ce discours haineux devraient plaire à Donald Trump et aux conservateurs de tous les pays qui ont actuellement le vent en poupe.

Yacine K.

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Plus de 1100 migrants expulsés d’Algérie vers le Niger en un seul jour

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Migrants

Plus de 1 100 personnes en situation irrégulière ont été expulsées dans le désert par les autorités algériennes samedi dernier. Ces personnes ont marché jusqu’à la frontière au Niger, pays de transit pour des milliers de migrants qui se rendent en Libye et en Algérie pour rejoindre l’Europe.

Depuis trois ans, le nombre de migrants expulsés dans cette zone est en hausse constante. C’est la première fois qu’autant de migrants sont expulsés d’Algérie en une seule fois. 

Selon le collectif d’associations nigérien « Alarme Phone Sahara » qui vient en aide aux migrants sur les routes dans le désert, 1 140 personnes ont été expulsées d’un coup. Un chiffre jamais vu. Ces personnes venaient en majorité d’Afrique subsaharienne et trois venaient du Bangladesh.

Elles ont été abandonnées par les autorités algériennes près de la frontière du Niger, dans un endroit surnommé le « point zéro ». Les personnes expulsées doivent ainsi marcher une quinzaine de kilomètres pour rejoindre la localité la plus proche de la frontière au Niger, Assamaka. Sur la route, elles sont livrées à elles-mêmes dans une chaleur extrême qui fait régulièrement des victimes.

Cela fait des années que de telles expulsions ont lieu sur cet axe mais le nombre est en forte hausse. Sur le mois d’avril, 4 000 personnes sont arrivées à Assamaka. Certains migrants reprennent la route vers le nord dès qu’ils sont débarqués du convoi d’expulsion. Mais beaucoup repartent dans leur pays d’origine avec leur propre argent ou celui reçu de leurs proches. La majorité s’enregistre auprès de l’OIM et des organisations présentes pour bénéficier d’un voyage retour dans leur pays.

RFI

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Ammar Abba nommé conseiller diplomatique auprès de Tebboune

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Ammar Abba

Par décret présidentiel signé le 17 avril dernier publié au dernier journal officiel, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a procédé à la nomination de M. Ammar Abba au poste de conseiller auprès du Président de la République, chargé des affaires diplomatiques.

Cette décision intervient dans le cadre de la réorganisation des services de la Présidence, conformément aux dispositions de la Constitution et aux précédents décrets relatifs à la gestion des hautes fonctions civiles de l’État. 

Diplomate chevronné, Ammar Abba a occupé plusieurs postes stratégiques au sein du ministère des Affaires étrangères, représentant l’Algérie dans diverses capitales et institutions internationales.  En plus de la Russie du Royaume Uni et de l’Irlande, Amar Abba a occupé le poste d’ambassadeur en Grèce et en Tanzanie.

Le recours à une personnalité aussi expérimentée qu’Amar Abba intervient dans un contexte d’instabilité régionale, à un moment où l’Algérie cherche à renforcer sa présence sur la scène internationale et africaine. 

Sa nomination à ce poste de confiance, directement rattaché au président de la République, vise à soutenir ce dernier dans le suivi et l’orientation des grands dossiers internationaux, notamment dans un contexte de recomposition géopolitique au Maghreb, en Afrique et au Moyen-Orient.

Né en 1948 à Ighil-Mahni, dans la région d’Azeffoun en Kabylie, Amar Abba est également un intellectuel reconnu. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La politique étrangère de l’Algérie : 1962-2022. Il a aussi publié un essai littéraire intitulé Inig, voyage dans la poésie de Lounis Aït Menguellet.

Il y a une dizaine de jours, Tebboune renvoyait l’ancien colonel du DRS, Mohamed Chafik Mesbah qui était conseiller en charge des questions politiques et des relations avec la jeunesse, la société civile et les partis politiques. 

La rédaction

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Ce qu’endurent les Algériens dans les aéroports !

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PAF

Il est de notoriété publique que le voyageur algérien par voie aérienne est confronté à toutes les difficultés du monde et subit les désagréments de la suspicion de la police des frontières du monde entier tellement l’image de l’Algérie s’est décolorée jusqu’à se ternir.

Mais le plus affligeant pour ce même passager est le mépris qu’il endure avec sa propre police des frontières. Eh oui, les nôtres font montre d’un zèle à faire pâlir de jalousie les autres polices du monde.

Par exemple, pour aller aux Emirats arabes unis et spécialement à Dubaï – destination prisée – un visa est exigé pour les Algériens. Jusque-là rien de spécial bien que les Algériens aient été des acteurs de premier plan dans la création des Emirats arabes unis…

Le comble est que le visa est délivré aux femmes seules qui peuvent voyager librement vers cette destination. La chance pour un pays arabe ! Tandis que pour les hommes, tenez-vous bien, les autorités émiraties exigent un visa familiale. C’est-à-dire qu’il ne peut se rendre à Dubaï qu’accompagné de sa famille.

S’il doit s’y rendre pour les affaires, il doit être accompagné de son épouse. Et qui veille à faire appliquer cette directive ? Devinez ? Ce sont bien sûr les paffistes algériens qui refusent l’embarquement vers Dubaï à un homme qui voyage seul. Mais ne nous arrêtons pas là.

Une autre pratique de la police des frontières algérienne porte également préjudice aux Algériens installés en France. Ils renseignent l’administration française (services sociaux et autres) sur les allers et venues des Algériens installés en France.

Comme la police des frontières tamponne les passeports algériens lors de l’entrée ou de la sortie, l’administration française demande aux Algériens leur passeport algérien pour les contrôler.

Merci à la police des frontières algérienne d’offrir ses services aux Emiratis et aux Français.

Sofiane Ayache

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On a vécu dangereusement

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Fumeur
Image par myungho lee de Pixabay

On est toujours étonné d’avoir vécu tout à fait sereinement dans des situations qui pourtant nous apparaîtraient aujourd’hui très dangereuses et même fatales. C’est tout simplement parce que la sensation du danger n’existe que si on prend conscience de son existence. Bien entendu que les risques d’autrefois étaient connus mais la véritable conscience est celle qu’une société prend en charge par des campagnes de communications publiques.

Mon dermatologue en France m’avait dit : « Monsieur, je sais que vous êtes né au soleil mais aujourd’hui vous payez le prix d’une trop forte exposition par les taches brunes qui apparaissent sur votre peau ». Il n’avait pas osé me dire, sur une peau qui avait autant de kilomètres dans le compteur pour pouvoir faire le tour de la terre.

Et dans le même instant, je me suis imaginé le visage terrifié du pauvre docteur si je lui avais racontée une histoire vécue. Lorsque nous descendions sur la plage de Bouisseville, il y avait toujours un ou deux points lumineux qui apparaissaient, comme des phares posés sur le sable. Plus on se rapprochait plus cette lumière laissait apparaître une masse brune luisante, celle d’un homme qui avait bronzé avec… de l’huile d’olive. 

Vous visualisez bien maintenant le visage de terreur de mon dermatologue si je lui avais raconté cette histoire. De l’huile à friture, chauffée au soleil, il irait même jusqu’à imaginer des merguez rôtissant dessus.

Puis dans la remémoration des dangers assumés inconsciemment, ce bon vieux canoune au charbon. Seuls les étrangers à l‘Afrique ignorent qu’il y fait parfois un temps glacial. Posséder un chauffage central dans beaucoup de maisons, c’était comme si l’oncle Hamza s’était payé une Mercedes. 

Les braises dispersaient une chaleur comme jamais aucun appareil moderne n’aurait pu le faire. Mais comme le diable se présente toujours avec sa parure de beauté envoûtante, leur couleur et le bruit du crépitement sont les meilleurs amis de la douce somnolence. Il y avait assez d’oxyde de carbone pour terrasser dix bœufs bien robustes. Et comme il faisait froid, les portes devaient être fermées et toutes les entrées d’air calfeutrées.

Ce n’est pas seulement mon dermatologue mais le chef de la brigade des pompiers et les écologistes, à cause des émanations d’oxyde de carbone, qui seraient morts d’asphyxie s’ils connaissaient ce tableau. Le dermatologue n’en saurait rien, il est déjà mort de stupéfaction avec l’huile d’olive.

Mais il y aussi des risques inconsidérés qui n’étaient pas seulement locaux mais ceux de la planète entière. Comme on ne peut rédiger une chronique de trois pages d’un journal en les énumérant, je vais vous résumer trois risques regroupés en une seule image.

Le premier ferait tomber les pauvres gendarmes actuels dans une apoplexie fatale car il s’agit de la voiture sur la route. Tout d’abord la cigarette qui est au sommet du podium par le nombre incalculable de risques.

Une cigarette en voiture, c’est une main qui n’est pas sur le volant, un risque de perdre son contrôle puis celui de la tombée des cendres qui pouvait tout faire flamber. Sans compter la Bastos sans filtre qui, à elle seule, génère autant de goudron dans les poumons que la production nationale d’électricité à partir d’une usine à charbon.

Vous rendez-vous compte qu’au cinéma il était autorisé de fumer, comme dans les trains ou les autobus. Le film avait un décor particulier, la fumée qui sortait du siège de devant faisait des signaux bien connus des Apaches. Et pire encore, le mur et les sols étaient revêtus d’un gros feutre sans compter le siège. Ils fondraient aussi rapidement que l’esquimau au chocolat de l’entracte dans la bouche.

Et enfin, cette ceinture de sécurité inexistante qui pourtant allait plus tard sauver des millions de vie sur les routes du monde. De plus les carrosseries que nous avions cru solides s’écraseraient au moindre choc comme un œuf jeté du sixième étage. 

Puis je m’imagine les yeux sortis de leur orbite des neurologues du futur lorsqu’on leur dira que les très jeunes enfants passaient autant de temps devant un petit écran de téléphone qu’eux en consultation. Nous ne mettrons pas la panique au futur par tant d’exemples, sa définition étant d’apporter encore plus de santé et de prospérité que dans le présent.

L’inconscience est souvent fille de l’ignorance mais la prudence excessive, ce n’est pas vivre. L’huile d’olive est interdite sur le sable ainsi que le canoune au charbon dans une maison. Mais un barbecue au charbon et huile d’olives sur le sable d’une plage n’a jamais fait de mal à personne, non ? 

Boumediene Sid Lakhdar

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Des Français chez les Abdelkader 

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L'émir Abdelkader

C’est une toute autre France qui s’invitait, au début du siècle passé, chez la famille des descendants de l’Emir Abdelkader en Syrie. Une nation d’intellectuels humanistes et bien attachée à ses valeurs spirituelles et culturelles. Ce fut une France, civilisée et entièrement imprégnée par son appartenance à la Méditerranée multiethnique et portait très haut l’étendard de la défense des cultures qui l’ont façonné en retour, et ce à l’ombre de l’acte colonisateur. 

C’est ainsi que nous lisons avec intérêt, un écrit de grande retenue intellectuelle de l’académicien Maurice Barrès (1862-1923) qui est passé sous silence dans l’histoire littéraire de la Mare-Nostrum. Il est encore judicieux de le mentionner aujourd’hui, puisque sept d’entre ses pages forment un document historique de première main. Dans Enquête aux pays du Levant paru en 1923, l’auteur de La Colline inspirée comble un énorme vide historique d’une commune mémoire entre l’Algérie, la Syrie et la France.

Il est question du jeune « émir » Omar (1876-1916) fils d’Abdelkader et dont le nom est étroitement lié à la martyrologie syrienne durant l’occupation ottomane. Un « émir » que l’auteur rencontra tout d’abord à Paris où il était venu « désireux de faire augmenter la pension que la France lui servait en souvenir de son aïeul » (Barrès). En effet, « l’émir » Omar est allé à Paris au mois de novembre 1911 afin de « remercier le gouvernement français de lui avoir accordé la croix de Chevalier de la Légion d’honneur ». (Le Temps, 9/11/1911). Tout comme il ne manquera pas de signaler aux autorités de la métropole « la situation pénible dans laquelle se trouve » (Idem) les Algériens de Syrie. Une situation qualifiée d’injustifiée, selon le quotidien parisien, alors qu’il serait plus juste qu’ils y restent dans leur pays d’origine !

Le même canard et en reprenant une enquête parue sur les colonnes de La Dépêche d’Oran, il y aurait eu quelque 20 000 Algériens vivant en Syrie et au Liban, en ce début du XXe siècle et dont le statut a été modifié à diverses reprises depuis une trentaine d’années, déjà à cette époque. L’ “émir” Omar, en porte-parole de cette communauté est connu pour avoir refusé les plus alléchantes offres de la part des Britanniques lors de leur occupation du Soudan : le sultanat de Fachoda (l’ouest du pays) ne l’intéressait nullement pas. 

Après ce séjour parisien de « l’émir », Maurice Barrès qui l’avait rencontré brièvement, est à Damas via Beyrouth afin de tenir à sa promesse de le voir un jour au Cham (pays du Levant). « C’est le long de la Barada et du chemin de fer de Beyrouth, qu’une voiture m’emmène à la maison de campagne de l’émir Omar ». Ce dernier, a fait guetter l’arrivée de son hôte, il préféra le traditionnel accueil « au seuil de son domaine ». Dès le premier échange, « l’émir » exprima face à son illustre invité, un petit regret du court séjour de l’écrivain français et qui ne lui « permit pas de lui faire les honneurs de ses chasses ». « L’émir » parla longuement de ses chiens et du poème que son frère, Ali, a consacré aux chevaux. De même, qu’il lui évoquera son souhait de voir un jour réaliser ce chemin de fer qui relierait la ville de Homs à Bagdad, un rêve partagé par son frère aîné Ali.

Maurice Barrès au chevet de « l’émir » Abdelkader

Barrès et d’une manière galante écrira-t-il, demanda à visiter le tombeau de l’illustre père d’Omar. L’ « émir » lui exprima le désir de lui faire les honneurs de cette visite. « Nous voilà partis en voiture, pour gagner sur les pentes de Saléhiye, non loin du tombeau d’Ibn-el-Arabi, le philosophe et poète mystique, une petite mosquée dont les fenêtres ouvrent sur la verdure », (Barrès). C’est à cet instant que l’émir Omar lui rétorquera que le vœu de la famille était d’enterrer son père, mais aux vues de la vénération du lieu, il a été décidé qu’il soit enterré dans un des lieux les plus beaux de Damas. C’est une heure pleine d’humanité, notera Maurice Barrès, où dans « un silence amicale, s’accordent un Arabe et un Français, deux âmes de formations si diverses ». Entre la présentation de riches manuscrits du Coran et des ses commentaires et l’intérêt de Barrès pour la pensée mystique d’Abdelkader les quelques lumières de réponses de « l’émir » Omar ne viendront pas, et l’écrivain se limitera « à lui poser de bonnes questions bien préciser ».

Barrès en compagnie de « l’émir » Omar visiteront le courant des Franciscaines de Marie et les principales mosquées de Damas et sous un rire du « prince », l’écrivain français est subjugué par la beauté des lieux. Il notera à ce sujet : « Si j’avais été seul, j’aurais cherché à goûter l’atmosphère religieuse de la grande mosquée ; et ses nobles proportions me touchent, quand je me les remémore à distance ; mais je trainais à ras du sol des babouches d’emprunt, auprès de l’émir qui trottait en chaussettes, et je n’ai pas su me dégager de ces mesquineries pour m’élever jusqu’à l’esprit même du temple ».

Quatre ans après cette rencontre de noblesse, Maurice Barrès apporte son témoignage d’une toute autre Syrie sous domination ottomane. Un Orient, écrit-il, où l’on soulève les draps d’or et d’argent, « on voit courir les punaises, et dans les broderies mêmes elles éclosent ». « L’émir » Omar vivait sous le sabre du boucher Djemal Pacha, le gouverneur turc de Syrie et du Liban. En 1916, « l’émir » Omar sera pendu sur la place publique à Damas et son frère Taher condamné aux travaux forcés, pour « attachement à la cause des Alliés » et ce, en pleine Première Guerre mondiale. C’est ainsi que s’envolèrent les minutes heureuses que Maurice Barrès passait avec le fils d’Abdelkader dans sa fraîche villa et parmi les jeunes musulmanes !

Tout juste un an après la parution du témoignage de Barrès, voici le quotidien parisien Le Temps et dans sa livraison du 2/9/1924, qu’il fait paraître un reportage des plus émouvants, témoignant de cet intérêt que portait l’opinion publique de la Métropole pour la famille d’Abdelkader, notamment après avoir soumis toute la grande Syrie sous mandat français. Et c’est en pleines insurrections armées qui éclatèrent dans de nombreuses régions, qu’une femme, journaliste et écrivaine est sur place pour témoigner de l’entrée des troupes du général Gouraud et de ses spahis algériens. 

« L’émir » Saïd, un « play-boy » du Sham

La journaliste Myriam Harry, de son nom Maria-Rosette Shapira (1869-1959) est à Damas au milieu des villages désertés qui entouraient la citadelle omeyyade, soudain elle voit une seule maison ouverte « où flottait un drapeau français, et, penchées sur un haut balcon, deux menues formes mystérieuses, enveloppées de tcharchaf noir ». C’est la dernière et jeune veuve de « l’émir » Abdelkader et sa suivante (M. Harry).

Cette dernière accourt à la sereine retraite « où l’illustre chef algérien avait terminé dans la contemplation et la prière une existence commencée dans la glorieuse fureur des combats » (Harry). C’est bien une demeure d’eaux courantes et d’ombrages et là où l’écrivaine rencontra les autres « émirs » accourus de leur exil. L’« émir » Abdallah, fils du grand guerrier, occupé surtout de chevaux et de chasse ; « l’émir » Ali, frère de l’infortuné Omar, un lettré et un poète, vice-président de l’académie arabe de Damas ; « l’émir » Taher, conservateur du Musée national syrien ; « l’émir » Kazem, professeur de français à la Faculté de médecine et enfin, « l’émir » Saïd, le « play-boy » en quelque sorte et qui a eu une mésaventure avec les Anglais et qui finit par être leur prisonnier sur l’île de Malte. Saïd ressemble bien physiquement à son grand-père :  

« D’un visage ouvert et avenant, d’une noblesse d’attitude mêlée à beaucoup de simplicité, d’une tolérance – malgré sa grande piété islamique – et d’une générosité quasi légendaire, l’émir Saïd joint à ces qualités héréditaires une éducation  presque occidentale, un goût pour notre progrès », notera Myriam Harry.

Dans sa 60 chevaux de couleur pourpre, armoriée de mains de fatma en argent, il traverse la Syrie jusqu’n Palestine en compagnie de son chauffeur, un Circassien, d’un goumier algérien comme garde du corps et de son secrétaire, un prince-poète libanais. « L’émir » Saïd passe son temps libre à chasser la gazelle à Tadmour (Palmyre), l’autruche en Transjordanie et les quelques heures de méditations sur les Monts-Liban.

A Beyrouth, « l’émir » syro-français participe à une soirée officielle, court dans la région de Houran afin de participer à des fouilles archéologiques et sur ses propriétés terriennes on trouva bien une stèle de Ramsès II d’Égypte, après avoir rouler du côté de Sour (Liban), les orangers en fleur ou encore, sur les terres de son grand-père de la Galilée en Palestine que le sultan Ottoman lui a concédé afin d’établir les milliers d’Algériens qui avaient suivi en exil.

L’auteure de La conquête de Jérusalem n’omettra pas de relever toute l’ardeur bien spécifique des compagnons de « l’émir » Abdelkader en relevant :

« Ah ! Les Algériens d’Abd-el-Kader ! Qui ne connaît pas leur réputation de bravoure ? Qui n’a entendu parler de leur intervention salutaire lors des massacres de Damas, lors de cette Saint-Barthélemy musulmane où de minaret en minaret on appelait l’égorgement des chrétiens ? ».

Des jours sombres pour l’Histoire de l’Orient de l’intolérance où, après le massacre de plus de 600 chrétiens, Abdelkader ouvra sa demeure afin de sauver d’autres milliers, quittant sa famille pour s’enfermer, en vêtements de deuil et les pieds nus, durant deux mois dans la mosquée des Omeyyades. Le croyant « émir » Abdelkader se purifia l’âme par des mortifications et des prières d’avoir sauvé la vie aux infidèles, note encore Myriam Harry dans son enquête.

Mohamed-Karim Assouane, universitaire

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Mali : des dizaines de corps découverts près du camp militaire de Kwala

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Assimi Goïta
Assimi Goïta

Au Mali, plusieurs dizaines de corps ont été découverts près du camp militaire de Kwala, dans la région de Koulikoro, à l’ouest du pays, dans la nuit du 21 au 22 avril. La découverte a été faite par des personnes à la recherche de leurs proches, arrêtés par l’armée malienne et les paramilitaires de Wagner le 12 avril 2025 à Sébabougou, dans le cercle de Diéma, toujours dans la même zone. L’état de décomposition avancée des corps empêche leurs identifications.

Plusieurs sources communautaires et habitants confirment à RFI cette découverte. Aucune certitude n’existe pour l’instant sur le nombre exact de corps retrouvés, ni sur leur identité. Pour un témoin, il est difficile d’identifier les victimes à cause de l’état de décomposition avancée des corps.

« Sur certains d’entre eux, il ne reste que la peau et les os, quand il ne s’agit pas de simples squelettes », explique-t-il. Selon lui, « seuls les vêtements peuvent éventuellement permettre une identification ». Ce même témoin raconte aussi sa frayeur : « Il faisait nuit et on était très proche du camp militaire, on a vite fui par peur d’être vus. »

Un autre, toujours à la recherche de ses proches, confie : « Depuis plusieurs jours, je suis à la recherche de mon frère et de mon cousin arrêtés par l’armée et Wagner à Sébabougou », « j’ai peur qu’ils soient parmi les corps », s’inquiète-t-il.

Zone contrôlée par le Jnim

Cette découverte intensifie l’angoisse des proches de la soixantaine de personnes arrêtées le samedi 12 avril 2025 à Sébabougou par l’armée malienne et le groupe Wagner. Elles ont été emmenées vers une destination inconnue et, depuis, leurs proches n’ont reçu aucune information à leur sujet. Les Forces armées maliennes (Fama) n’ont pas communiqué, ni sur ces arrestations, ni sur la découverte des corps.

Cette zone est frontalière des trois régions de Koulikoro, Nara et Nioro du Sahel. Elle est le théâtre d’affrontements depuis plusieurs années entre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, affilié à al-Qaïda) et l’armée malienne accompagnée de ses supplétifs russes de Wagner.

En mars 2024, une trentaine de militaires maliens avaient été tués dans une violente attaque revendiquée par le Jnim.

Rfi

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L’industrie pharmaceutique sous pression : vers une relocalisation massive aux États-Unis

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Etats-Unis
Image par Uwe Conrad de Pixabay

Roche et Novartis annoncent des investissements colossaux aux États-Unis pour contourner les droits de douane menacés par l’administration Trump. Ce mouvement suscite des inquiétudes en Europe sur l’avenir de la production pharmaceutique.

Roche et Novartis investissent massivement aux États-Unis pour éviter des droits de douane. Cela produit un important impact sur l’Europe et l’avenir de l’industrie pharmaceutique.

En effet, au moment où la mondialisation est remise en question, les grandes entreprises pharmaceutiques font face à des pressions inédites pour relocaliser une partie de leur production. Roche et Novartis, deux géants de l’industrie, répondent à ces défis en promettant des investissements historiques aux États-Unis. Au cœur de cette stratégie se cache une volonté d’échapper aux droits de douane qui pourraient lourdement affecter leur rentabilité.

Des investissements historiques pour éviter les restrictions commerciales

Le laboratoire suisse Roche a annoncé un investissement monumental de 43,9 milliards d’euros sur le sol américain. Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, cette décision témoigne d’une volonté d’adaptation face à une politique protectionniste. Le président américain Donald Trump, dont l’administration avait déjà mis en place des mesures taxant les importations, continue d’exercer une pression significative sur l’industrie pharmaceutique pour qu’elle concentre ses activités aux États-Unis. Ces choix, loin d’être uniquement motivés par des considérations économiques, imposent un réel défi aux acteurs européens.

Un climat de méfiance pour l’Europe

L’European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations (EFPIA) tire la sonnette d’alarme. Selon ses représentants, cette dynamique pourrait engendrer une fuite des investissements, affaiblissant ainsi la capacité de production en Europe. « Nous sommes inquiets de voir des entreprises quitter le vieux continent pour se repositionner ailleurs, ce qui pourrait nuire à l’innovation et à l’emploi », confie un porte-parole de l’EFPIA.

La Belgique, célèbre pour son industrie pharmaceutique florissante, sent déjà les conséquences de cette pression. Les droits de douane envisagés pourraient entraîner une réduction des postes disponibles et freiner l’innovation, deux éléments cruciaux pour maintenir un secteur compétitif à l’échelle mondiale. 

Entre emploi et innovation : le dilemme européen

La crainte d’un impact négatif sur l’emploi et la recherche en Europe est palpable. Des économistes estiment que les effets de ces décisions pourraient s’étendre bien au-delà des simples mesures fiscales. La contraction des capacités de production pourrait, à terme, engendrer un déficit en matière d’innovation et d’accessibilité des médicaments pour les patients européens.

« D’un côté, nous comprenons les défis auxquels sont confrontés ces géants pharmaceutiques. De l’autre, nous ne pouvons pas négliger les implications socio-économiques de ces choix », déclare un économiste du secteur. 

En choisissant de relocaliser une partie de leur production aux États-Unis, Roche et Novartis ne font pas seulement un choix économique, mais également un choix stratégique qui pourrait redessiner les contours de l’industrie pharmaceutique mondiale. Tandis que les tensions commerciales s’intensifient, l’Europe doit redoubler d’efforts pour préserver sa compétitivité et ne pas céder le pas à un phénomène qui menace à la fois l’emploi et l’innovation.

Rabah Aït Abache

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Bouira : un réseau criminel spécialisé dans les cambriolages démantelé

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Un réseau criminel composé de cinq individus, spécialisé dans les cambriolages, a été démantelé lors d’une opération menée par les services de police dans la ville de Bouira, rapporte lundi un communiqué de la Sûreté de wilaya.

Agissant sur la base d’une plainte déposée auprès des services de la police par une des victimes de cette bande de malfaiteurs, les éléments de la 4ème sûreté urbaine de la ville de Bouira ont enclenché une enquête qui leur a permis par la suite d’identifier et d’arrêter les cinq membres de ce réseau qui sévit depuis des mois à Bouira.

« Les cinq malfaiteurs ont été arrêtés et tous les biens volés, dont des objets en or, ont été récupérés lors de cette opération accomplie en un temps record », a expliqué la Sûreté de wilaya dans son communiqué.

Après accomplissement de toutes les procédures d’enquête, tous les mis en cause ont été présentés devant les instances judiciaires territorialement compétentes pour « vol et constitution d’association de malfaiteurs », selon la même source.

Par ailleurs, et toujours dans le cadre de la lutte contre toute forme de criminalité, les services de la 4ème sûreté urbaine ont pu aussi arrêter un trafiquant de psychotropes lors d’une opération menée dans la ville de Bouira.

L’individu en question a été arrêté avec en sa possession une quantité de psychotropes de type « Pregabaline » ainsi qu’une somme d’argent. Le mis en cause a été ensuite emmené au commissariat pour des procédures d’enquête, a précisé la sûreté de wilaya dans un communiqué distinct remis à la presse.

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L’Assemblée nationale a connu mercredi une série de votes inattendus : une alliance de circonstance entre la gauche et le Rassemblement national (RN) a...

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