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Procès en appel de Boualem Sansal : le parquet requiert 10 ans de prison

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Boualem Sansal
Boualem Sansal condamné à 5 ans de prison a retrouvé la liberté

Le verdict dans le procès en appel de l’écrivain algéro-français Boualem Sansal a été reporté au 1er juillet par la 10e chambre pénale et la  Cour  d’Alger. 

Lors de l’audience tenue ce mardi, le représentant du ministère public a requis une peine de dix ans de prison ferme, assortie d’une amende d’un million de dinars algériens, jugeant la condamnation initiale de cinq ans de prison ferme insuffisante.

Âgé de 80 ans, Boualem Sansal a comparu  devant le tribunal, en assurant sa propre défense et sans l’assistance d’un avocat. Il est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation graves, notamment atteinte à l’unité nationale, diffusion de fausses informations de nature à induire l’opinion publique en erreur, et atteinte à une institution de l’État. Ces charges découlent principalement de propos controversés qu’il a tenus lors d’un entretien avec une plateforme médiatique française, où il affirmait que l’Algérie « n’avait pas de véritable existence avant la colonisation française ».

De plus, de nouvelles accusations pèsent sur l’auteur, incluant la détention de vidéos et de publications jugées menaçantes pour la sécurité et la stabilité du pays, l’atteinte à l’économie nationale, et l’outrage à corps constitué.

 Pour rappel, le tribunal de première instance de Dar El Beïda avait prononcé une peine de cinq ans de prison ferme en mars dernier, un jugement contre lequel les deux parties, l’accusation et la défense, avaient interjeté appel.

Ce procès, qui bénéficie d’une importante couverture médiatique, continue de susciter de vifs débats, oscillant entre la défense de la liberté d’expression et les rappels à la souveraineté judiciaire nationale. Le délibéré, attendu début juillet, est donc particulièrement suivi, tant au niveau national qu’international.  En France  le gouvernement et la majorité de la classe politique française ne cesse de réclamer sa libération en souhaitant un geste de mansuétude de la part des autorités algériennes.  

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L’Algérie, prochaine cible d’Israël ? L’ANIRA dénonce une campagne de désinformation

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Drapeau

 L’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA)  a récemment lancé un avertissement sévère contre la propagation de fausses informations et de contenus trompeurs. L’organisme dénonce une rhétorique qui s’inscrit dans ce qu’il appelle des « guerres de quatrième et cinquième générations », visant à déstabiliser le pays par la désinformation. 

Cette alerte fait suite à la circulation de spéculations, notamment celle présentant  l’Algérie comme la « prochaine cible ( d’Israël) après l’Iran », souvent amplifiées par des acteurs en ligne, notamment marocains et israéliens, connus pour leurs méthodes de propagande.

L’ANIRA a condamné avec la plus grande fermeté cet « alarmisme artificiel et tendancieux ». Elle a expressément mis en garde les médias contre la diffusion d’un discours trompeur qui participe à des « campagnes de perturbation et d’illusions propagandistes ». Cette alerte intervient alors que certains sites web et analystes véhiculent des hypothèses et des analyses infondées, suggérant que l’Algérie pourrait être la prochaine cible d’Israël après l’Iran. Ces théories s’appuient notamment sur des tweets de militants connus pour leur ton propagandiste, sans fondement ni source fiable.

L’Autorité insiste sur le fait que ces contenus malveillants « manquent aux moindres normes professionnelles » et sont dépourvus des règles fondamentales d’enquête et de vérification. De tels actes constituent une violation flagrante du Décret exécutif n° 24-250, qui régit les services de communication audiovisuelle en Algérie. L’article 5 de ce décret oblige les diffuseurs à respecter des principes essentiels tels que la souveraineté nationale, l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la sécurité et la défense nationales, l’ordre public, ainsi que les intérêts économiques et la politique étrangère de l’État algérien.

L’ANIRA a clairement indiqué qu’elle appliquera les dispositions de l’article 34 de la Loi 23-20 régissant l’activité audiovisuelle en cas de non-respect des cahiers des charges. Les opérateurs de communication audiovisuelle qui contreviendraient à ces règles s’exposeront à des poursuites administratives.

Appel à la responsabilité et à la vigilance des médias

En tant qu’entité légalement mandatée pour protéger l’espace de communication audiovisuelle des dérives, l’ANIRA appelle toutes les institutions médiatiques à faire preuve de responsabilité, d’une vigilance accrue et à s’engager en faveur de l’objectivité et du professionnalisme dans le traitement des sujets sensibles. Il est crucial, selon l’Autorité, de « veiller à une enquête rigoureuse dans le choix des analystes politiques reconnus pour leur compétence et leur objectivité » et d’éviter « d’inviter des voix non qualifiées, manquant d’expérience ou versant dans l’analyse émotionnelle et trompeuse ».

L’Autorité a affirmé qu’elle n’hésitera pas à prendre toutes les mesures légales et réglementaires nécessaires contre toute institution dont il serait prouvé qu’elle a délibérément diffusé un « alarmisme collectif ». Cette détermination vise à préserver l’unité nationale, à respecter l’opinion publique et à garantir la crédibilité des médias nationaux.

Pour conclure, l’ANIRA a réitéré que « l’Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne sera pas intimidée par les campagnes de perturbation ni par les illusions de propagande ». Elle a souligné que les médias nationaux demeureront un partenaire actif dans la défense des constantes nationales et au service de l’intérêt général.

Sofiane Ayache

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Entre Washington, Téhéran et Doha : la diplomatie algérienne ou l’art délicat de ne fâcher personne

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Tebboune Larbaoui

Face à la récente escalade militaire entre les États-Unis et l’Iran, Alger a choisi, comme à son habitude, de ne pas trancher. À travers deux communiqués successifs, le ministère algérien des Affaires étrangères s’est exprimé avec une extrême prudence, illustrant une posture de neutralité rigoureuse, mais parfois perçue comme ambiguë.

Le premier communiqué est intervenu à la suite des frappes américaines ayant visé des sites nucléaires iraniens. Sans nommer explicitement Washington, le texte se contente de « regretter l’attaque » contre les installations iraniennes, soulignant les risques d’un embrasement régional, mais en s’abstenant de désigner le responsable. Le lendemain, alors que Téhéran ripostait par une salve de missiles sur une base américaine située au Qatar,  la diplomatie algérienne a publié une seconde déclaration, cette fois pour condamner « la violation de la souveraineté du territoire qatarien », sans mentionner l’Iran.

Cette retenue dans les mots n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans une tradition diplomatique fondée sur le respect de la non-ingérence, le soutien à la souveraineté des États et une volonté constante de préserver une position d’équilibre entre les puissances régionales et internationales. L’Algérie, fidèle à sa ligne historique de neutralité active, refuse de se ranger dans un camp ou de se laisser entraîner dans les dynamiques de confrontation, surtout lorsqu’il s’agit d’alliés ou de partenaires stratégiques.

Mais cette posture, bien que conforme à la doctrine algérienne, suscite des interrogations. Car à force de vouloir ménager toutes les parties, Alger court le risque d’être perçue comme frileuse, voire absente, dans un contexte où les lignes de fracture se durcissent. Dans un Moyen-Orient à haute tension, où chaque mot est scruté et chaque silence interprété, ne pas nommer les acteurs d’un acte militaire peut être interprété comme un signe de faiblesse ou de calcul diplomatique excessif.

Cela étant dit, cette prudence traduit aussi la complexité du moment. En condamnant les atteintes à la souveraineté – que ce soit celle de l’Iran ou du Qatar – sans se livrer à des dénonciations directes, Alger cherche visiblement à maintenir des canaux ouverts avec tous les acteurs. Une stratégie qui vise sans doute à préserver sa capacité de médiation et à défendre ses propres intérêts sécuritaires et économiques dans la région.

En somme, la diplomatie algérienne continue de marcher sur une ligne de crête : celle du refus de l’alignement tout en évitant l’isolement. Une posture qui relève autant de la prudence que d’un positionnement réfléchi, dans une région où la moindre prise de position peut avoir des conséquences durables. Reste à savoir jusqu’où cette stratégie du « bâton tenu au milieu », selon une expression populaire algérienne, peut tenir dans un monde de plus en plus polarisé.

Samia Naït Iqbal

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Dominique de Villepin lance « La France Humaniste »

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Dominique de Villepin

L’ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a annoncé la création d’un nouveau mouvement politique intitulé La France Humaniste, qu’il présidera en tant que président d’honneur. Ce mouvement, dirigé par Benoît Jimenez, maire de Garges-lès-Gonesse, se veut un espace de réflexion et d’action politique, en particulier en vue des élections municipales de 2026.  

Parallèlement, Dominique de Villepin s’apprête à publier un nouvel ouvrage intitulé « Le Pouvoir de dire non », prévu pour le 25 juin 2025. Dans cet essai, il analyse les bouleversements mondiaux actuels et plaide pour une politique fondée sur la résistance et le refus des dérives contemporaines.  

Bien que l’ancien ministre des Affaires étrangères n’ait pas encore annoncé officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2027, ses récentes déclarations suggèrent une volonté de s’impliquer activement dans le débat politique. Lors d’une interview accordée à Médiapart en janvier 2025, il a affirmé : « Je ne peux pas ne pas être aux avant-postes », soulignant l’importance de participer au « combat » politique actuel.  

Dominique de Villepin semble ainsi préparer son retour sur la scène politique française, avec une vision claire et des propositions concrètes pour l’avenir du pays. 

Djamal Guettala

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Un «cessez-le-feu total» entre Israël et l’Iran va entrer en vigueur, assure Donald Trump

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Donald Trump
Trump

La guerre entre l’Iran et Israël a connu un tournant dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 juin. Donald Trump a annoncé un « cessez-le-feu total » entre les deux pays qui doit entrer en vigueur à 04h00 TU. Au terme de celui-ci, la guerre devrait prendre fin, a promis le président américain.

Donald Trump a annoncé dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 juin un accord pour un « cessez-le-feu total de 12 heures » entre Israël et l’Iran. Celui-ci prendra effet à 4h00 TU mardi et devrait être suivi de la fin de la guerre, assure le président américain. Pour le moment, les annonces officielles de l’Iran et d’Israël concernant le cessez-le-feu sont toujours attendues.

Après douze jours de frappes, la fin du conflit entre Israël et l’Iran ? Donald Trump a annoncé, tôt mardi 24 juin, qu’un « cessez-le-feu total » avait été accepté par les deux pays. Cet arrêt des combats doit se dérouler en deux temps, selon un message posté par le président américain peu après minuit sur son réseau TruthSocial. A partir de mardi matin, à 6 heures (heure française), l’Iran est censé observer un cessez-le-feu. A partir de la 12e heure de ce cessez-le-feu, ce sera au tour d’Israël de cesser les hostilités. A la 24e heure, « le monde saluera la fin officielle de cette guerre de 12 jours », écrit Donald Trump. Mais il faudra attendre la réalité sur le terrain tant le président américain a habitué le monde à des déclarations tonitruantes.

En réponse aux frappes menées par Washington contre des sites nucléaires iraniens, l’Iran a lancé, lundi 23 juin, une importante opération baptisée « Annonce de la victoire » contre des bases américaines au Qatar et en Irak. De son côté, Israël avait annoncé plus tôt dans la journée des frappes d’une force « sans précédent » contre Téhéran, et poursuit ses attaques sur la capitale iranienne après l’annonce du cessez-le-feu.

Le Pentagone a affirmé avoir « dévasté le programme nucléaire iranien », après ses frappes sur Fordo et les installations nucléaires d’Ispahan et de Natanz. Mais le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a jugé ce lundi lors d’une réunion à Vienne, impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts. 

Avec RFI

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Bombardement d’une base américaine au Qatar : l’Algérie dénonce une atteinte à la souveraineté sans désigner l’Iran

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Ministère des Affaires étrangères.

L’Algérie a exprimé, lundi 23 juin, sa « vive préoccupation » face à la dégradation rapide de la situation au Moyen-Orient, à la suite d’« atteintes manifestes » à la souveraineté de l’État du Qatar.

Dans un communiqué au ton mesuré mais ferme, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé « des violations flagrantes, injustifiées et inacceptables » du territoire qatari, sans nommer explicitement les auteurs de ces actes. On l’aura compris, l’Iran est un pays « ami » de l’Algérie. Mais comment faire ? Se taire c’est se renier le Qatar et les USA ! Dénoncer explicitement ? C’est prendre le risque de rompre avec Téhéran ! Alors reste l’option de l’équilibre.

Le texte met en lumière l’inquiétude croissante d’Alger face à une spirale de tensions aux conséquences potentiellement graves pour la stabilité de la région. S’alignant avec Doha, l’Algérie affirme sa solidarité « pleine et entière » avec le Qatar dans cette « épreuve », et réaffirme son attachement aux principes du droit international et au respect de la souveraineté des États.

Un appel au respect des équilibres régionaux

L’approche d’Alger, traditionnellement prudente sur la scène internationale, prend ici une tonalité entendue chez bon nombre de pays. Le communiqué évoque un « niveau d’escalade sans précédent » qui, s’il n’est pas contenu, pourrait « compromettre durablement la paix et la sécurité au Moyen-Orient ». L’Algérie insiste sur « l’impératif de déployer des efforts vigoureux » pour empêcher que cette crise ne soit exploitée à des fins « de recomposition géopolitique » ou d’« imposition de faits accomplis ».

Cette déclaration intervient dans un contexte d’extrême volatilité régionale, marqué notamment par les tensions entre l’Iran et plusieurs puissances occidentales, ainsi que par une intensification des conflits par procuration dans la région du Golfe. Si Alger ne cite aucun pays, son propos semble pointer du doigt des actions militaires menées sans mandat onusien, perçues comme des atteintes graves à la légalité internationale. En effet, la situation est inédite, avec Donald Trump, Washington s’est affranchie de tous les mécanismes onusiens. Avant lui, Tel Aviv avait déjà fait le travail dans sa guerre contre les Palestiniens de Gaza et la Cisjordanie.

Une critique implicite de l’impunité israélienne

Le communiqué algérien va plus loin en soulignant « l’impunité » dont jouiraient certains acteurs, accusés de perpétrer des violations « sans crainte de sanction ou de reddition de comptes ». Cette critique vise de manière à peine voilée Israël, dont les actions militaires répétées dans la région sont régulièrement dénoncées par Alger. L’Algérie met en garde contre une banalisation du recours à la force, qui ouvrirait la voie à des « dérives hégémoniques » menaçant directement les peuples de la région.

Dans la droite ligne de sa doctrine diplomatique, l’Algérie privilégie une lecture juridique et multilatérale des conflits, réaffirmant la centralité du droit international et des mécanismes onusiens. Le communiqué du 23 juin s’inscrit dans cette logique : il met en garde contre les « plans criminels » susceptibles d’être encouragés par le silence de la communauté internationale face aux violations actuelles.

En somme, l’Algérie tente de tirer la sonnette d’alarme tout en appelant à un sursaut diplomatique. Elle invite les acteurs régionaux et internationaux à faire preuve de retenue, à œuvrer à la désescalade, et à préserver ce qu’il reste des équilibres fragiles dans un Moyen-Orient en ébullition.

Samia Naït Iqbal

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Au parc François-Billoux : « La Discrétion », une mémoire en voix et en musique

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"La Discrétion", adaptation scénique du roman de Faïza Guène
"La Discrétion", adaptation scénique du roman de Faïza Guène présentée à Marseille.

Sous un ciel étoilé de juin, le Théâtre de la Sucrière a offert vendredi soir une soirée bouleversante avec La Discrétion, adaptation scénique du roman de Faïza Guène. Dans le cadre paisible du parc François Billoux à Marseille, le spectacle a pris vie en plein air, mêlant théâtre, musique et images dans une émotion partagée.

On a retrouvé Yamina, cette femme algérienne presque septuagénaire, incarnée avec justesse par Meriem Medjkane, et sa famille. Autour d’elle, son mari Brahim, usé par des années d’ouvrage, et leurs quatre enfants qui, à travers leurs colères et leurs silences, portent le poids d’une double appartenance souvent douloureuse. La mise en scène de Dina Mousawi laisse place à la pudeur et à la force du récit : pas de grands effets, mais un travail subtil sur la parole et les silences.

Les voix d’Amal Kateb et de Meriem Medjkane s’élèvent puissantes, entre français et arabe, rappelant que cette histoire traverse les langues et les frontières. La musique habite la scène comme un souffle vital : le mandoluth d’Hakim Hamadouche résonne avec mélancolie et rage contenue, tandis que les percussions de Nadia Tighidet battent au rythme d’un exil intime. Les chants méditerranéens de Sylvie Aniorte Paz offrent des éclats lumineux, et le violon de Kheireddine M’kachiche déchire parfois le silence d’une poignante intensité.

Les images projetées en direct par la vidéaste franco-tunisienne Shiraz Bazin-Moussi ajoutent une profondeur visuelle émouvante, mêlant portraits flous, archives familiales et paysages d’Algérie, tissant un lien sensible entre passé et présent.

À la fin de cette traversée sensible, Faïza Guène s’est avancée en bord de scène. Avec sa présence discrète mais lumineuse, elle incarnait ce lien subtil entre l’écriture et la vie, entre la blessure et le récit. Il y avait dans sa voix une douceur grave, une pudeur à peine voilée, comme si chaque mot pesait du poids de toutes les histoires tues.

« Ce livre, je l’ai écrit pour celles et ceux qui ne parlent pas, qui n’ont jamais appris à raconter. C’est une forme de reconnaissance, une façon de dire : je vous ai vus, je vous ai entendus », a-t-elle confié avec émotion.

Son intervention, brève mais habitée, a résonné comme un écho à tout ce qui venait d’être joué : l’urgence de transmettre, la beauté des silences, et la nécessité, enfin, de les faire entendre.

Vendredi soir, dans la chaleur tranquille d’une nuit marseillaise, La Discrétion a fait surgir une mémoire à la fois intime et universelle. Une œuvre poignante sur la transmission, l’exil et la puissance du non-dit. Un cri retenu devenu chant collectif.

Djamal Guettala

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Berbère nation : la Kabylie en majesté au Dôme de Paris

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Berbère Nation
Berbère Nation

Le 27 septembre 2025, le Dôme de Paris accueillera un événement sans précédent : Berbère Nation, un hommage grandiose à la culture kabyle. Portée par la société de production Maderprod, cette première édition s’annonce comme le plus vaste spectacle jamais consacré à l’héritage musical et poétique de la Kabylie, avec une ambition assumée : faire vibrer la mémoire de tout un peuple en exil.

Sous la direction musicale du talentueux Amine Dehane et la vision artistique de Farid Ben Moussa, Berbère nation réunira un plateau exceptionnel. Mohamed Allaoua, figure incontournable de la scène kabyle, partagera l’affiche avec Hassiba Amrouche, Taous Arhab, Akli D., Cheikh Sidi Bémol, Karim Abranis, Hamidou, Kedym, Amel Brahim Djelloul, Célia Ould Mohand ou encore Yasmine Taleb.

Un orchestre live, une scénographie pensée comme un pont entre les générations, une narration envoûtante conduite par Ryad Aberkane : tout est mis en œuvre pour offrir au public une immersion totale dans l’âme kabyle, entre tradition, création contemporaine et mémoire de l’exil.

L’événement entend aussi saluer les voix fondatrices qui ont su porter, parfois dans l’ombre, la douleur et la beauté de l’exil : Slimane Azem, Cheikh El Hasnaoui, Zerrouki Allaoua… Autant de figures qui ont inscrit, dans le répertoire kabyle, les chroniques de la séparation, de la dignité, de l’attachement aux montagnes et aux langues.

À travers cette grande célébration, c’est tout un peuple dispersé qui se retrouvera le temps d’une nuit, sous les lumières de Paris, dans une communion rare entre artistes, mémoire collective et fierté d’un héritage toujours vivant.

Les billets, à partir de 49 euros, sont disponibles sur la plateforme Ticketmaster. Un conseil : ne tardez pas. Ce 27 septembre 2025 promet d’être un moment historique.

Djamal Guettala

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Sid Ahmed Chaâbane : peindre l’absence, graver le silence

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Sid Ahmed Chaâbane
Sid Ahmed Chaâbane

Sid Ahmed Chaâbane, né à Oran, est un artiste peintre algérien dont l’œuvre est profondément marquée par son parcours personnel et artistique. Diplômé de l’École régionale des Beaux-Arts d’Oran et de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts d’Alger, il a acquis une maîtrise des techniques classiques tout en développant une sensibilité artistique distinctive.

Un événement marquant de sa vie fut son emprisonnement en 1988, lors des troubles politiques qui secouaient l’Algérie. Cette expérience bouleversante a radicalement transformé sa perception de la peinture, l’incitant à abandonner l’approche académique pour se tourner vers des thèmes plus personnels et profonds. Les murs des prisons, ornés d’inscriptions, de graffitis et de traces, sont devenus une source d’inspiration majeure. Dans ses œuvres, il utilise ces éléments pour jouer avec les textures, les marques et les imperfections, afin de traduire le passage du temps et la violence de l’histoire.

En 1992, Sid Ahmed Chaâbane choisit l’exil en France, cherchant à se libérer des contraintes politiques et sociales de son pays natal. Il débute en tant que portraitiste à Montmartre, avant de poursuivre son parcours artistique ailleurs. Son travail se caractérise par une expérimentation constante, mêlant techniques mixtes, pastels, encres et crayons. Il incorpore souvent des « accidents » dans ses créations, transformant les imperfections en éléments clés de ses œuvres.

Les thèmes qu’il aborde sont universels et profondément humains : le passage du temps, la violence, la mémoire et l’interaction entre l’homme et son environnement. Ses œuvres, souvent sombres, sont imprégnées d’une “lumière intérieure nocturne”, reflétant une quête de sens et de spiritualité. Dans certaines de ses toiles, il explore la fragilité du corps humain face au temps, en jouant sur les textures et les couleurs pour évoquer la peau, les cicatrices et les transformations.

Sid Ahmed Chaâbane ne se limite pas à la peinture sur toile. Il participe à des expositions, des projets artistiques et des collaborations variées. Il a également ouvert un atelier en plein cœur d’Agde, un espace dans lequel il partage son savoir-faire dans le cadre de sa pratique artistique, permettant à d’autres artistes et amateurs de découvrir et explorer leur propre créativité. Sid Ahmed Chaâbane est aujourd’hui à Montpellier.

Pour Sid Ahmed Chaâbane, le temps est une force omniprésente, presque divine, qui façonne la matière et les êtres. Cette réflexion se trouve au cœur de ses œuvres, où il cherche à capturer l’essence de cette transformation. Il utilise des matériaux et des techniques qui mettent en valeur les traces laissées par le temps, créant des œuvres à la fois poétiques et introspectives.

Sid Ahmed Chaâbane est un artiste dont le parcours et l’œuvre témoignent d’une profonde sensibilité aux enjeux humains et historiques. Son travail invite à une réflexion sur la condition humaine, la mémoire et la résilience face aux épreuves du temps et de l’histoire. Son emprisonnement en 1988 fut un tournant décisif dans sa carrière. Il a intégré dans ses œuvres les textures, inscriptions et traces des murs de prison, créant ainsi une peinture qui illustre la souffrance humaine et les cicatrices laissées par le temps.

Cette approche unique a permis de donner une voix aux oubliés et aux opprimés. Sid Ahmed Chaâbane utilise des techniques qui valorisent les transformations imposées par le temps, capturant la fragilité de l’existence humaine et la résilience face aux épreuves.

L’œuvre de Sid Ahmed Chaâbane s’impose comme un témoignage artistique puissant, né d’une expérience intime et marquée par l’histoire. En transposant les stigmates du vécu carcéral et les traces du temps dans sa peinture, il a forgé une esthétique singulière, à la fois brute et poétique. Son approche, fondée sur l’expérimentation et l’acceptation de l’imperfection, interroge la mémoire, la souffrance et la résilience humaine. En exil, il a su faire rayonner une voix artistique algérienne contemporaine, tout en contribuant activement à la scène culturelle locale par ses expositions, ses collaborations et son engagement dans la transmission.

Le Matin d’Algérie : Comment votre formation aux Beaux-Arts d’Oran et d’Alger a-t-elle façonné votre approche de l’art, et quels souvenirs gardez-vous de ces années d’apprentissage ?

Sid Ahmed Chaâbane : J’ai été formé dans deux écoles qui ont profondément marqué mon parcours : celle d’Oran et celle d’Alger dans les années 80-90. 

À Oran, j’ai reçu une formation académique classique, avec des professeurs compétents et engagés, comme monsieur Belhachemi Nourredine, Rabah Echaib, Malika Kouskoussa, Mme Essgayer, Cherfaoui Efif, Merssali Otmane, et d’autres…

Ce socle solide m’a permis de me lancer plus librement dans la peinture expérimentale, une fois arrivé à Alger. Là-bas, au contact de Maîtres comme Denis Martinez, Mesli ou Ali Khoudja, j’ai compris que la peinture pouvait être bien plus qu’une technique : un langage personnel, un espace de pensée. 

Ma rencontre avec mon ami Mokrani a aussi été déterminante sur le plan conceptuel. Mais au fond, ma plus grande école à Alger, ça été la ville elle-même. Dans une période de fortes tensions politiques et culturelles, tout ce que je vivais dans les rues, les quartiers, les échanges, m’a nourri artistiquement. Cette vie-là, chaleureuse et intense, m’a appris autant que des cours. 

Le Matin d’Algérie : Votre emprisonnement en 1988 a marqué un tournant dans votre vie artistique. Comment cet événement a-t-il transformé votre vision de la création et les thématiques que vous explorez ?

Sid Ahmed Chaâbane : Les événements d’octobre 1988 ont été un tournant décisif à la fois personnel et collectif.

Enlevé de chez moi sans motif, par la, Sécurité Militaire, j’ai été enfermé dans une cellule souterraine, sombre et isolée. 

C’est là, face aux murs griffés, couverts de traces, d’inscriptions anonymes à moitié effacées, que quelque chose a basculé, en moi. Ces murs portaient une mémoire vivante, comme une présence – absence bouleversante. Ils sont devenus mes premières « œuvres », faits de strates, de traces et de témoignages. 

Cette expérience a profondément transformé ma vision de la peinture : elle ne pouvait plus n’être que décorative. Elle devait porter une vérité, un vécu, une mémoire, un espace de passage, une trace mentale, d’un « Moi-pluriel ».

Le Matin d’Algérie : Quel impact votre exil a-t-il eu sur votre processus créatif ? Estimez-vous que cette expérience a élargi ou modifié votre regard sur l’art et l’identité ?

Sid Ahmed Chaâbane : L’exil pour moi est un espace suspendu entre le pays natal et le pays d’accueil. Cette suspension mentale se reflète directement dans mon travail, la fragmentation, l’effacement, l’accumulation, l’inachèvement, etc… sont autant de caractéristiques picturales qui traduisent cette expérience de l’exil.

Je le perçois comme un troisième pays, à construire intérieurement, un espace instable, certes, mais aussi profondément créatif – un véritable laboratoire d’expérimentation, si l’on sait comment l’habiter.

L’exil m’a beaucoup appris et continue de m’enseigner chaque jour. 

Le Matin d’Algérie : Vous intégrez souvent des textures et des imperfections dans vos œuvres. Pouvez-vous nous expliquer votre démarche artistique et ce que vous cherchez à exprimer à travers ces choix esthétiques ?

Sid Ahmed Chaâbane : Les textures et les imperfections dans mon travail ne sont pas un style, mais les conséquences d’un processus long et métamorphique. J’interviens sur le même support pendant des mois, parfois des années, dans une dynamique d’accumulation et d’effacement.

Ce « Moi pluriel » construit, détruit, creuse et révèle, créant une sorte de palimpseste pictural. Ce processus, je l’ai reconnu dans les murs des cellules de prison (octobre 1988), comme dans les façades abandonnées, marquées par le temps, les accidents et les traces humaines anonymes.

Ma peinture est ainsi le reflet d’une vision mentale, en mutation constante – faite d’hésitation, de balbutiements, de monologues, où s’incarne un « Moi » en transformation, dans un temps sans fin.

Le Matin d’Algérie : Vos œuvres abordent des thématiques universelles telles que le passage du temps et la mémoire. Quelle est la place de l’histoire et de vos expériences personnelles dans votre travail artistique ?

Sid Ahmed Chaâbane : Je ne me considère pas comme un peintre de l’histoire, mais comme un peintre de visions, poétiques.

Mon travail cherche à incarner comme une poésie mentale sur la matière, sans partir d’un thème défini. C’est le processus métamorphique fait d’accumulation, d’effacement dans une durée qui fait naître le sujet. Je ne cherche ni à illustrer ni à interpréter, mais à révéler les formes qui surgissent d’elles-mêmes. Comme un archéologue, je fouille le chaos pour faire renvoyer une vision mentale. Le tableau se construit presque seul ; je ne suis qu’un médium, un passeur.

Le Matin d’Algérie : Vous donnez des cours d’art plastique dans votre atelier. Que représente pour vous cet aspect de transmission, et comment inspirez-vous vos élèves à travers leur propre processus créatif ?

Sid Ahmed Chaâbane : J’ai arrêté d’enseigner, parce que transmettre demande une énergie et une disponibilité que je n’ai plus à 64 ans. Aujourd’hui, je préfère consacrer pleinement ce qui me reste de force et de temps à mes propres recherches picturales. 

La création est un monde sans fin, où chaque jour ouvrir sur une découverte. Peindre pour moi, reste le seul espace où je peux me perdre… pour mieux me retrouver.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Sid Ahmed Chaâbane : Oui, j’ai des projets en cours, notamment la création d’un beau livre mêlant peinture et poèmes, ainsi qu’une collection d’ouvres variées retraçant mon parcours pictural.

Ce sont pour moi, une façon de rassembler, de transmettre et de donner forme à tout le chemin intérieur.

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Sid Ahmed Chaâbane : Merci pour cet échange, vos questions m’ont permis de revisiter mon parcours et mon processus de création. Je vous offre, en toute amitié, quelques dessins, comme une poignée de lumière partagée, modestes mais pleine de sens. 

Entretien réalisé par Brahim Saci

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L’Iran annonce avoir attaqué les bases américaines au Qatar et en Irak

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Proche-Orient

Après les bombardements américains qui ont visé trois sites nucléaires iraniens dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin, l’Iran a lancé des missiles balistiques contre des bases US au Qatar et en Irak.

Des explosions ont été entendues par des journalistes de l’AFP au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient.

L’Iran a lancé une « puissante » réponse à « l’agression américaine », a annoncé la télévision d’Etat iranienne, lundi 23 juin, deux jours après les frappes des Etats-Unis contre des installations militaires iraniennes. « L’opération [de tirs] de missiles iraniens contre les bases américaines situées au Qatar et en Irak a commencé et porte le nom ‘Bénédiction de la victoire' », a ajouté l’agence de presse officielle Irna. Des explosions ont notamment été entendues par des journalistes de l’AFP au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient, al-Udeid, en périphérie de Doha. Suivez notre direct.

Israël ressort son antienne utilisée à Gaza avec les milliers de morts qu’on connaît. Les habitants de Téhéran appelés à s’« éloigner » des infrastructures militaires, appelle Tel Aviv. L’armée israélienne, dans un message en persan sur X, avertit qu’elle « poursuivra ses attaques contre des cibles militaires dans la région de Téhéran »« dans les prochains jours »« Pour votre sécurité personnelle, nous vous demandons de vous éloigner des usines d’armement, des bases militaires et des institutions sécuritaires liées au régime », dit ce message.

Selon l’agence de presse iranienne Tasnim, Israël a mené lundi, en parallèle de ses frappes à Téhéran, une nouvelle attaque contre le site nucléaire iranien de Fordo, enfoui sous une montagne au sud de Téhéran. C’est ce même site, entre autres, qui a été visé samedi soir par des bombardements américains. « L’armée israélienne a frappé pour bloquer les voies d’accès au site d’enrichissement de Fordo », à environ 160 km au sud de Téhéran, a annoncé l’armée israélienne.

Avec agences

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