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Procédure pénale : entre réforme annoncée et régression programmée

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Mohcine Belabbas

Il est des réformes qui se disent modernes, mais prolongent l’archaïsme. Le projet de loi sur la procédure pénale, tel qu’il se profile aujourd’hui, n’ouvre pas une ère nouvelle de justice; il consolide un système de contrôle. Il ne cherche pas à rééquilibrer les rapports entre l’État et le citoyen, mais à les figer au profit du pouvoir. Il ne sécurise pas les droits, il les encadre. Il ne rassure pas, il surveille.

La détention provisoire en est le symptôme le plus flagrant. Ce qui devrait n’être qu’un recours exceptionnel s’est mué, en pratique, en principe de gestion judiciaire. On enferme d’abord, on interroge ensuite, on juge… parfois. La présomption d’innocence s’efface derrière la logique du soupçon. L’avocat, pourtant garant du contradictoire, devient un figurant, convoqué quand tout est déjà décidé. La liberté cesse d’être un droit, pour devenir une faveur; toujours révocable, jamais assurée.

La réforme aurait pu rompre avec cette dérive. Elle aurait pu poser les jalons d’une justice plus équilibrée, plus rigoureuse, plus respectueuse. Mais elle évite l’essentiel. Elle n’évoque pas, ou à peine, la nécessité d’introduire la collégialité des décisions privatives de liberté, pourtant l’un des piliers des systèmes judiciaires qui se respectent. Dans toute démocratie digne de ce nom, priver durablement une personne de sa liberté ne peut reposer sur l’avis d’un seul juge. La décision collégiale, prise à plusieurs voix, est une garantie fondamentale : elle protège le justiciable, bien sûr, mais aussi le juge, qui n’est plus seul face à la pression politique ou hiérarchique. Maintenir le modèle du juge unique, c’est perpétuer la vulnérabilité du système, et par là même, son instrumentalisation.

Le renforcement des droits de la défense devrait également être au cœur de toute réforme crédible. Un accès immédiat et complet au dossier dès la première heure de garde à vue, la présence obligatoire de l’avocat à chaque étape de l’interrogatoire, la possibilité de contester sans délai toute mesure attentatoire aux libertés, l’instauration de délais stricts pour les enquêtes; ce ne sont pas des revendications corporatistes, mais les conditions minimales d’un procès équitable. Une procédure qui marginalise l’avocat n’est pas une procédure rigoureuse : c’est une procédure à sens unique, déséquilibrée dès l’origine.

Il ne s’agit pas ici d’un simple débat technique, mais d’un choix de société. Voulons-nous d’un État où la justice protège, ou d’un système où elle obéit ? Car une justice aux ordres, c’est une justice qui condamne sans preuve, qui punit sans débat, qui confisque sans contrôle. Ce n’est pas l’ordre qu’elle garantit, mais la peur qu’elle administre.

La population le sait. Les investisseurs le devinent. On ne construit pas la confiance sur le soupçon, ni le développement sur l’arbitraire. Un pays où les libertés fondamentales sont précaires est un pays dont l’économie vacille, dont les talents fuient, dont les voix se taisent ou s’exilent.

La réforme actuelle est donc bien plus qu’un texte législatif : c’est un test politique. Si elle ne réaffirme pas la vocation protectrice de la procédure pénale, si elle ne rétablit pas l’équilibre entre les pouvoirs, si elle ne place pas la défense au cœur du procès, elle trahira son ambition affichée et manquera son rendez-vous avec l’Histoire.

L’Algérie mérite mieux qu’une justice de façade. Elle mérite une justice debout, impartiale, visible et digne. Une justice qui ne tremble pas face au pouvoir, mais qui s’en distingue. Une justice qui ne pèse pas les libertés au gré des équilibres politiques, mais qui les garantit, en tout temps, pour tous.

Car il ne suffit pas de réécrire la loi pour en faire une réforme. Encore faut-il qu’elle soit fondée sur le droit, et non sur la défiance. Sur l’équité, non sur le contrôle. Sur la liberté, non sur la peur.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

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L’Américain Robert Prevost devient le nouveau pape sous le nom de Léon XIV

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Léon XIV
Léon XIV

À l’issue du deuxième jour du conclave, de la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine jeudi 8 mai à 16h09 TU, signe que les cardinaux ont élu un nouveau pape. Selon l’annonce du cardinal protodiacre Dominique Mamberti, le cardinal américain Robert Francis Prevost devient le pape Léon XIV, en succédant à François, décédé le 21 avril. Le nouveau pape est le premier pontife issu des États-Unis.

En choisissant leur nom, les souverains pontifes nouvellement élus font souvent référence à un prédécesseur envers lequel ils entendent exprimer leur gratitude ou leur filiation morale et intellectuelle.

Clément, François, Hilaire, Simplice, Benoît, Innocent… Elu lors du conclave, jeudi 8 mai, l’Américain Robert Francis Prevost est devenu Léon XIV, 267e souverain pontife. Son nom a été partagé avec le monde lors de sa présentation aux fidèles depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican. Une première décision en tant que pape qui ne peut pas être prise à la légère puisque cette tradition s’inscrit dans une histoire millénaire et donne en général le ton du pontificat à venir.

La tradition veut que le doyen du Collège des cardinaux demande en latin au pape nouvellement élu : « De quel nom voulez-vous être appelé ? » Le nom du nouveau pape est ensuite proclamé à la foule par le cardinal « protodiacre » (cette année, ce sera le Corse Dominique Mamberti), depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre, explique l’Eglise catholique. La décision peut être prise par admiration pour un pape précédent, par volonté de marquer une continuité ou au contraire une rupture.

Le premier pape à avoir abandonné son nom est Mercure en 533. Il se déleste de ce nom faisant référence à un dieu romain du commerce (et donc païen), pour celui plus approprié de Jean, l’un des apôtres du Christ. Il argue alors que si Jésus avait changé le nom de Simon – le premier pape – pour Pierre, d’autres papes pouvaient faire de même. Seule exception depuis Mercure : au XVIe siècle, Adrien VI conserva son nom de baptême.

Un « premier signe » à « ne pas surinterpréter »

Jean demeure le nom le plus utilisé au fil des siècles, suivi de Benoît, Grégoire, Clément, Innocent, Léon et Pie. Dans l’histoire contemporaine, la référence à un prédécesseur, envers lequel le nouvel élu entend exprimer sa gratitude ou sa filiation morale et intellectuelle, est une raison souvent invoquée pour justifier son choix.

Cela peut « être aussi le premier signe qu’un nouveau pape donne sur la marque qu’il entend donner à son pontificat », selon qu’il prend le nom d’un pape conservateur ou progressiste, explique le vaticaniste John Allen dans son livre Conclave. En 2013, Jorge Bergoglio a par exemple créé la surprise en étant le premier à choisir François, le défenseur des pauvres au XIIIe siècle.

Les bookmakers, eux, pariaient sur Léon. Ils avaient donc vu juste. En choisissant ce nom, le nouveau pape se place dans les pas de Léon XIII (1878-1903). Ce dernier a publié pendant son pontificat une encyclique en 1891 à l’origine de la doctrine sociale de l’Eglise, comme le rappelle La Croix. Mais des spécialistes interrogés sur France 2 rappellent que la référence peut aussi remonter à Léon Ier, un « pape des temps troublés », contemporain du déclin de l’Empire romain, et qui rencontra Attila en 452. Seul Robert Francis Prevost pourra donner les clés de ce choix. 

L’Allemand Joseph Ratzinger, pape de 2005 à 2013, a lui expliqué avoir opté pour Benoît XVI « en référence à Benoît XV, qui a guidé l’Eglise dans la période difficile de la Première Guerre mondiale ». Quant à Jean-Paul II, pape de 1978 à 2005, il avait expliqué vouloir s’inscrire symboliquement dans la lignée de son prédécesseur, Jean-Paul Ier, mort soudainement 33 jours seulement après son élection. « J’ai voulu porter les mêmes noms qu’avait choisis mon très aimé prédécesseur », avait simplement dit le pape polonais, alors qu’un tel double nom était sans précédent dans l’histoire de la papauté. « Souvent, avertit toutefois John Allen, les papes choisissent un nom parce qu’ils veulent honorer un membre de leur famille ou un saint, aussi est-il important de ne pas surinterpréter » ce choix.

Certains noms à connotation négative

Aucun souverain pontife n’a choisi le nom de Pierre II, par respect pour le premier pape, mais aussi peut-être parce que, selon une prophétie, l’avènement du second Pierre conduira à la destruction de Rome et déclenchera l’Apocalypse.

Formose n’est pas non plus très coté, car l’unique pape (d’origine corse) à avoir porté son nom fut exhumé au IXe siècle par son successeur qui le détestait, Stéphane VII, et jugé pour avoir occupé illégalement le trône de Saint-Pierre. Après qu’il a été condamné, ses doigts, qui donnaient la bénédiction, furent tranchés et son corps jeté dans le Tibre.

Certains noms ont une connotation négative en raison de la personnalité des papes qui les ont portés : Pie XII, critiqué pour son silence durant l’Holocauste, Grégoire VII, élu en 1073 et accusé de nécromancie, ou encore Alexandre VI, un Borgia célèbre pour sa débauche.

Avec AFP/Francetvinfos

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Tebboune : « Le dossier de la mémoire soit relégué à l’oubli et au déni »

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Tebboune Abdelmadjid

M. Abdelmadjid Tebboune a adressé, mercredi, un message à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de la mémoire, commémorant le 80e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. En voici la traduction APS:

« Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,

Prière et paix sur son vertueux Messager,

Chères concitoyennes, chers concitoyens

Le 8 mai, le peuple algérien commémore, avec fierté, l’anniversaire d’un soulèvement populaire décisif, ayant acheminé les luttes du Mouvement national, des décennies durant, à un moment crucial de l’histoire… marquant la naissance d’un front de lutte armée, une option, devenue l’unique voie pour s’affranchir du joug d’un colonialisme abject, l’humanité étant témoin des pires exactions qu’il a commises pendant plus d’un siècle contre le peuple algérien.

En cette journée nationale commémorant le 80e anniversaire des manifestations du 8 mai 1945, les Algériennes et Algériens doivent méditer ce douloureux évènement qui révèle l’ampleur de la cruauté des souffrances endurées par un peuple résistant et très fier de sa bravoure, hier comme aujourd’hui, et demain encore, un peuple qui a repoussé l’agression de notre terre bénie, par sa patience et ses sacrifices pour la patrie.

Les manifestations du 8 mai sont l’expression la plus sincère de l’attachement du peuple algérien à la liberté, à la dignité et à la fierté, ce même peuple sorti il y a 80 ans pour faire face aux pires crimes de génocides et crimes contre l’humanité des temps modernes, en payant le lourd tribut de plus de 45.000 martyrs pour la liberté et l’affranchissement.

La commémoration de cet anniversaire douloureux, par loyauté et fidélité à nos prédécesseurs qui ont enduré des horreurs et des tragédies dévastatrices pour l’homme et la terre, est une forme d’engagement à la préservation du legs des martyrs, qui ancre dans les consciences la nature même de l’identité nationale, dont la profondeur et les repères ont été façonnés par les résistances, les luttes et le combat de générations unies par l’amour de la patrie..

Ce moment émouvant qui rappelle à la mémoire l’anniversaire du martyre de dizaines de milliers parmi les enfants les plus chers de la patrie, à Sétif, Kherrata, Guelma, Aïn Témouchent et autres villes, atteste de l’attachement profond du peuple algérien à la glorification de son histoire, de sa nation et de sa liberté.

L’Algérie souveraine, fière et victorieuse, construit le socle de son présent, aspire et œuvre avec résolution à davantage de développement durable.. portée aujourd’hui par la volonté des patriotes sincères, jaloux de leur patrie et engagés -en cette étape cruciale- à la mobilisation de ses ressources pour préserver sa place sur les plans régional et mondial, forte d’un capital historique source de fierté pour le peuple algérien, un peuple pétri de courage, et d’un souci permanent de faire prévaloir les principes de justice et de liberté.

Mue par son attachement au droit de son peuple et en reconnaissance de la sacralité de l’héritage de la résistance et de la lutte, par fidélité à l’esprit de Novembre et au message éternel des martyrs, l’Algérie ne saurait en aucun cas accepter à ce que le dossier de la mémoire soit relégué à l’oubli et au déni.

Le peuple algérien qui a su jadis transformer souffrances et sacrifices en gloires, ne verra pas son élan freiné par la rudesse des défis. Bien au contraire, il redoublera de résolution face à ceux qui s’acharnent contre nos principes et l’indépendance de notre décision nationale. Il déjouera leurs manœuvres en poursuivant sa marche vers de grandes réalisations en matière d’infrastructures à travers toutes les régions et en concrétisant une stratégie visant à inscrire notre économie sur une nouvelle trajectoire d’investissement judicieux dans les immenses potentialités de l’Algérie.

Il s’agit aussi de promouvoir les niveaux de bien-être du peuple algérien qui a toujours surmonté les épreuves grâce à son génie, en s’inspirant de son histoire et des chouhada à la pure mémoire desquels nous nous recueillons en cette occasion mémorable.

Vive l’Algérie,

Gloire et éternité à nos valeureux martyrs,

Que la paix et la bénédiction d’Allah vous entourent ».

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Marseille se souvient : 80 ans après Sétif, Guelma et Kherrata

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Marseille commémore les massacres de mai 1945
Marseille commémore les massacres de mai 1945

Par une fin d’après-midi douce et partiellement couverte, le 8 mai 2025, la Porte d’Aix à Marseille s’est muée en une place de mémoire et de dignité. Là, où la pierre murmure encore les échos des exils et des luttes, une foule s’est rassemblée pour commémorer les 80 ans des massacres coloniaux de Sétif, Guelma et Kherrata.

Alors que l’Europe célébrait en 1945 la chute du nazisme, l’Algérie saignait. Le 8 mai de cette même année, la foudre coloniale s’abattait sur les manifestants algériens réclamant leur liberté. La répression fut d’une brutalité inouïe. Kateb Yacine, alors jeune lycéen, dira plus tard : « C’est en 1945 que mon humanitarisme fut confronté pour la première fois au plus atroce des spectacles. J’avais vingt ans. Le choc que je ressentis devant l’impitoyable boucherie qui provoqua la mort de plusieurs milliers de musulmans, je ne l’ai jamais oublié. Là se cimente mon nationalisme ».

Dans cette lumière de mémoire, Soraya Guendouz, autrice d’« Algérie(s) intime » et membre d’ACT (Approche Culture et Territoriale), ouvre la cérémonie par ces mots de résistance et d’espoir : « Nous aussi, nous aimons la vie quand nous en avons les moyens ». Sa voix posée a porté, dans l’enceinte marseillaise, la douleur mais aussi la leçon d’histoire que la France peine encore à regarder en face.

Autour d’elle, plusieurs figures de la lutte, de la mémoire et de la politique étaient présentes : Faïza Guène, écrivaine et cinéaste, Aïcha Guedjali, conseillère municipale, Sébastien Delogu, député de la France Insoumise, Nora Mekmouche, éditorialiste et militante engagée, ainsi que les jeunes communistes de l’ANC 13. Ensemble, ils ont exigé : la reconnaissance des massacres de 1945 comme crimes contre l’humanité, l’ouverture de toutes les archives, la création de lieux de mémoire, l’encouragement d’une recherche historique indépendante et l’inscription de ces tragédies dans l’espace public marseillais.

Les drapeaux algériens et palestiniens flottaient fièrement. Des banderoles vertes clamaient des messages forts, comme « Sétif, Guelma, Kherrata — la bourgeoisie a du sang sur les mains », et « Pas une arme, pas un euro, pas un soldat, non aux guerres impérialistes ». En réponse à cette première banderole, une autre banderole verte portée par des jeunes militants affirmait : « La bourgeoisie a le sang dans les mains ». Parmi les visages, Zohra et Faïza Guène portaient les couleurs nationales, tandis que les jeunes communistes affichaient avec fierté leurs convictions contre l’impérialisme.

Une autre banderole, marquante, portait en lettres vertes et frappantes le message : « L’autre 8 mai, un autre tournant dans l’histoire coloniale française », un rappel poignant que cette date, qui commémore aussi la victoire contre le nazisme, marque un tournant décisif dans la mémoire coloniale, souvent minimisée, de la France.

Cette commémoration, empreinte de gravité et de poésie, a rappelé aux consciences que le silence ne guérit pas les blessures de l’histoire. Marseille, carrefour des mémoires méditerranéennes, porte la responsabilité d’ouvrir ce dialogue. Car, comme l’ont clamé les participants, il ne s’agit pas de raviver les haines, mais de rendre justice à la vérité.

Au crépuscule, la foule s’est dispersée lentement, les visages empreints d’émotion et de recueillement. Une leçon adressée aux héritiers d’un passé colonial non assumé : il n’y aura pas de paix durable sans reconnaissance des crimes commis.

Cette journée ne se limite pas à un simple souvenir. Elle est un appel à l’action, à l’engagement. La mémoire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata n’est pas un poids à porter, mais une exigence de justice. Le silence de l’État français, sa réticence à affronter cette page sombre de son histoire, n’est plus tenable. Nous, héritiers et alliés de ces luttes, ne cesserons de dénoncer l’impunité, d’exiger des réparations, et d’affirmer haut et fort que le combat pour la vérité et la justice ne prend jamais de vacances. Nous ne voulons pas seulement la reconnaissance de ces crimes, nous voulons leur inscription dans le cadre d’une décolonisation véritable de la mémoire, une décolonisation qui libère tous les peuples de l’oubli et de l’injustice.

Djamal Guettala

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Israël menace de faire à Téhéran ce qu’il a « fait au Hamas à Gaza »

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Gaza, un champ de ruines.
L'armée israélienne a fait de Gaza, un champ de ruines.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a lancé jeudi une mise en garde sévère à l’encontre des dirigeants iraniens, les menaçant de subir le même sort que le Hamas à Gaza. Cette déclaration intervient quatre jours après une attaque de missiles lancée sur l’aéroport de Tel-Aviv par les rebelles Houthis du Yémen, alliés de l’Iran.

Israël menace encore. « J’adresse un avertissement aux dirigeants iraniens qui financent, arment et manipulent l’organisation terroriste des Houthis : le temps de vos mandataires est révolu, et l’axe du mal s’effondre », a déclaré M. Katz dans un communiqué.

Il a poursuivi : « Vous portez une responsabilité directe. Ce que nous avons infligé au Hezbollah à Beyrouth, au Hamas à Gaza, et à Bachar al-Assad à Damas, nous le ferons également à Téhéran. »

En réaction à l’attaque de dimanche, l’armée israélienne a lancé cette semaine plusieurs frappes ciblées au Yémen, visant l’aéroport de Sanaa, des infrastructures électriques et des cimenteries.

Les Houthis, soutenus par l’Iran – grand rival régional d’Israël – sont perçus par Téhéran comme faisant partie de « l’axe de la résistance », aux côtés du Hamas et du Hezbollah. Téhéran nie cependant leur fournir un appui militaire direct.

Affirmant leur solidarité avec les Palestiniens, les Houthis restent les derniers à soutenir militairement le peuple palestinien dans leur lutte contre l’armée israélienne. Ils ont revendiqué de nombreuses attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début du conflit avec le Hamas à Gaza. Bien qu’un cessez-le-feu ait été négocié avec les États-Unis, ils ont annoncé poursuivre leurs offensives contre Israël et disent avoir envoyé trois drones en direction du territoire israélien mercredi.

Parallèlement, Israël continue ses opérations militaires dévastatrices dans la bande de Gaza, en réponse à l’attaque meurtrière perpétrée par le Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Cette guerre menée par l’armée israélienne a fait plus de 51000 morts dans la population de cette bande de terre cernée par Israël. Tous les équipements importants sont démolis par l’armée israélienne.

La rédaction/AFP

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Leïla Marouane : « Lettres d’Algérie », la mémoire à vif d’une décennie noire

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Leila Merouane

Trente ans après avoir fui l’Algérie, Leïla Marouane continue de prêter sa plume à ceux que l’on voudrait faire taire. Avec Lettres d’Algérie, son dernier roman paru le 12 mars 2025 (Éditions Abstractions, broché), l’écrivaine franco-algérienne offre une plongée saisissante au cœur des années 90, cette « décennie noire » qui a laissé des cicatrices profondes dans la mémoire collective.

L’histoire se déroule à Constantine, en 1999. Massi, un jeune homme en quête de liberté, tente d’échapper à la conscription militaire. Sa grand-mère Jazia, mémoire vive d’une famille déchirée, l’accompagne dans ce combat silencieux. À travers une correspondance nourrie avec sa sœur Jenna, Massi dévoile les fractures d’une Algérie marquée par la violence, l’exil, les tensions et les non-dits.

Entre rites ancestraux et révoltes intimes, traditions familiales et aspirations à l’émancipation, Lettres d’Algérie est autant un roman d’apprentissage qu’une chronique politique. Leila Marouane y explore les contradictions d’une société tiraillée entre fidélité aux racines et désir d’un avenir libéré.

Ce récit résonne avec une actualité brûlante. Alors que la censure connaît un regain dans les deux rives de la Méditerranée, et que des voix comme celle de Kamel Daoud sont muselées, Leïla Marouane poursuit, avec détermination, son combat littéraire entamé il y a plus de trois décennies.

Victime d’une attaque terroriste en Algérie, exilée à Paris depuis 1991, la romancière — traduite, primée et reconnue — n’a jamais cessé d’interroger la mémoire et de défendre la liberté d’expression.

Les lecteurs pourront la rencontrer le samedi 10 mai à 16h30 à l’Institut du Monde Arabe à Paris, pour échanger autour de son œuvre et de son engagement.

Djamal Guettala

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Seconde Guerre mondiale : le rôle de l’Afrique dans la victoire de 1945

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Combattants africains

Il y a 80 ans, le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait face aux troupes alliées, marquant la fin des combats de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Ce conflit est le plus meurtrier de l’histoire, avec au moins 60 millions de victimes.

La victoire célébrée aujourd’hui par les occidentaux, et demain en Russie, a aussi eu un impact sur le continent africain, avec des centaines de milliers de combattants impliqués dans la victoire sous uniforme français et britannique. Leur participation a ouvert la voie à la décolonisation.

Près de 10% de l’armée française mobilisée en 1940 est composée de troupes maghrébines, africaines et malgaches, soit 500 000 hommes. Parmi eux, 179 000 tirailleurs sénégalais, dont 40 000 engagés dans les combats, et 320 000 hommes d’Afrique du Nord.

Au cours de la débâcle, les soldats noirs sont ciblés par les nazis : beaucoup sont exécutés comme à Clamecy, Chasselay, ou Airaines.

Une France s’avoue vaincue, une autre poursuit le combat : le 26 août 1940, le Tchad est le premier territoire à rallier le général de Gaulle. Son gouverneur, Félix Eboué, prend la tête de l’Afrique-Équatoriale française pour en faire une plateforme économique et stratégique majeure.

Ndjamena est le point de départ des premiers succès militaires de la France libre contre les Italiens en Libye sous le commandement du général Leclerc. Brazzaville devient sa capitale jusqu’en juin 1943, lorsque Alger accueille les autorités transitoires.

Accélérateur de mouvements de décolonisation

Les soldats maghrébins et les tirailleurs forment le gros de la nouvelle armée, débarquent en Italie puis en Provence, avant d’être souvent écartés, en vertu du « blanchiment » des troupes exigé par les Américains.

En métropole, 5 000 Africains et Malgaches, déserteurs ou prisonniers évadés, gagnent les rangs de la résistance FFI (Forces françaises de l’intérieur). Au total, 21 500 Africains et Malgaches sont tués entre 1939 et 1945 sous uniforme français, ainsi que 16 600 Maghrébins. On compte 14 Africains parmi les 1 030 compagnons de l’Ordre de la Libération.

Ce combat au nom de droits universels créera aussi des déceptions en raison de promesses émancipatrices non tenues. Dès le 8 mai 1945, une manifestation indépendantiste algérienne est réprimée à Sétif. Le conflit servira d’accélérateur aux mouvements de décolonisation. Certains leaders seront d’ailleurs d’anciens combattants de l’armée française.

Côté britannique, plus de 500 000 Africains ont été mobilisés durant le conflit. Ils ont combattu en Afrique de l’Est, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie.

RFI

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Azouz Begag : « Le racisme est un poison »

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Azouz Begag
Azouz Begag. photo DR

Azouz Begag est une figure marquante de la scène intellectuelle et littéraire française. Écrivain, sociologue, chercheur et homme politique, il incarne une parole engagée, nourrie par une double appartenance culturelle qu’il explore avec finesse et humanité. Né le 5 février 1957 à Lyon dans une famille d’origine algérienne, Azouz Begag puise dans son parcours personnel les fondements d’une œuvre riche, plurielle et profondément ancrée dans les réalités sociales de la France contemporaine.

Son enfance, marquée par la précarité et les défis de l’immigration, se déroule dans le bidonville du Chaâba, à Villeurbanne. Ce cadre de vie difficile devient, des années plus tard, le cœur battant de son roman le plus célèbre, Le Gone du Chaâba, publié en 1986. Ce récit autobiographique, devenu un classique de la littérature française, raconte avec tendresse et lucidité les premières années d’un enfant pris entre deux mondes, celui de ses racines algériennes et celui de la République française, exigeante et souvent indifférente.

Brillant étudiant, Azouz Begag poursuit des études en économie et sociologie, disciplines qui lui permettent de théoriser ce qu’il a vécu, la vie en marge, l’exclusion, les tensions identitaires et la quête d’appartenance. Il soutient une thèse de doctorat intitulée L’immigré et sa ville, avant d’intégrer le CNRS comme chercheur et de devenir enseignant à l’École centrale de Lyon. Ce va-et-vient constant entre la théorie et l’expérience, entre l’analyse sociologique et l’expression littéraire, constitue l’un des traits distinctifs de son œuvre.

De 2005 à 2007, il fait une incursion en politique en tant que ministre délégué à la Promotion de l’égalité des chances dans le gouvernement de Dominique de Villepin. Fidèle à ses convictions, il met alors en lumière les inégalités structurelles et défend une société plus équitable, fondée sur la reconnaissance de toutes les identités et la valorisation de la diversité.

Azouz Begag est l’auteur de plus de vingt ouvrages, parmi lesquels romans, essais, récits autobiographiques et littérature jeunesse. Son écriture, à la fois accessible et subtile, se distingue par une grande sensibilité et un humour discret. Le Marteau pique-cœur (2004), hommage poignant à son père, rend compte des sacrifices et du silence de toute une génération d’immigrés venus bâtir la France d’après-guerre. En 2025, il cosigne avec Mamadou Sow Né pour partir, un texte bouleversant sur le parcours d’un jeune migrant guinéen, mêlant témoignage personnel et regard critique sur les drames migratoires contemporains.

À travers chacun de ses engagements, qu’ils soient politiques, artistiques ou académiques, il poursuit un même objectif, faire entendre les voix qu’on entend trop peu, redonner leur dignité à celles et ceux que l’on regarde trop souvent de biais.

Portée par une vision humaniste et inclusive, son œuvre constitue une véritable passerelle entre les cultures, un espace de réflexion sur ce que signifie « être français » dans un monde marqué par le métissage et les migrations. En mettant des mots sur des trajectoires souvent invisibles, Azouz Begag contribue à élargir notre regard collectif et à construire une mémoire commune plus juste et plus riche.

Azouz Begag est une figure majeure de la littérature contemporaine française et un fervent défenseur de la diversité et de l’égalité des chances. Écrivain, sociologue et ancien ministre, son parcours est marqué par une double identité culturelle qu’il explore avec finesse et humanité dans ses œuvres littéraires. Depuis son enfance dans le bidonville du Chaâba jusqu'à son engagement politique, il n'a cessé de mettre en lumière les défis de l'intégration, les tensions identitaires et les richesses du multiculturalisme.

À travers ses romans et essais, dont le célèbre Le Gone du Chaâba, il invite les lecteurs à une réflexion profonde sur la société française, tout en partageant des récits universels empreints d’humour, d’émotion et de tendresse. 

Les Yeux dans le dos, son dernier livre paru chez Erick Bonnier, s’inscrit dans la continuité de l’œuvre d’Azouz Begag, qui, à travers ses écrits, cherche à promouvoir la compréhension interculturelle et à dénoncer les injustices sociales. Ce livre offre une réflexion profonde sur les défis du vivre-ensemble, toujours d’actualité, Azouz Begag explore des thèmes universels tels que la fraternité, la solidarité face à l’adversité, et les dangers du fanatisme religieux. À travers cette fable romanesque, il met en lumière l’importance de la compassion et du respect mutuel dans des sociétés multiculturelles. La figure de l’émir Abdelkader incarne l’espoir d’une coexistence pacifique entre les différentes confessions.

Dans cet entretien, Azouz Begag revient sur son expérience de vie, ses inspirations littéraires et ses aspirations pour un avenir plus inclusif et égalitaire. À travers ses réflexions, émerge une pensée profonde sur la mémoire, la transmission et l’importance de bâtir des passerelles entre les cultures.

Le Matin d’Algérie : Comment votre enfance dans le bidonville du Chaâba à Lyon a-t-elle influencé votre écriture et votre vision du monde ?

Azouz Begag : Je suis né pauvre, j’ai vécu pauvrement, avec des parents pauvres, sans aucun confort, et c’était une grande chance que de devoir tout apprendre et construire pour faire sa vie avec ses propres mains. Chez nous, le mot héritage n’a jamais existé. Sauf pour une chose : les valeurs. Celles que nos parents nous ont transmises : respect des autres, hospitalité, humilité, écoute, partage… C’est mon cadeau familial. Il guide encore ma route, ma vision du monde et mon écriture. Mon dernier roman, Les Yeux dans le dos, traite de ce thème avec un aveugle et un paralytique comme principaux personnages.

Le Matin d’Algérie : « Dans Les Yeux dans le dos, votre nouveau livre, la fraternité entre Ibrahim et Elias résonne avec la figure de l’émir Abdelkader, protecteur des chrétiens de Damas. En quoi ce personnage historique éclaire-t-il votre message sur le vivre-ensemble et l’engagement face à la haine ? »

Azouz Begag : J’ai presque tout lu ce qui concerne l’émir. J’en ai même fait une bande dessinée chez Dalimen, à Alger. A l’âge de 6-7 ans, le fils de Mahieddine savait lire et écrire à la Guetna où il a grandi avec ce père soufi érudit et savant. Abdelkader connaissait les philosophes grecs dans son enfance ! En 1815-1820 ! Vous imaginez ?! Son père avait compris la clef du développement spirituel de son fils : les livres. La lecture. La connaissance. D’ailleurs, pendant les années de résistance à la colonisation française, il transportait toujours sa bibliothèque dans sa smala. Quel héros ! Quel maître ! Avec ce dernier roman, je rends hommage au chantre de la fraternité entre les religions. Aux USA, une ville porte son nom dans l’Iowa. J’y suis allé deux fois pour me recueillir.

Le Matin d’Algérie : Dans « Le Gone du Chaâba », vous décrivez avec tendresse et humour les défis de l’intégration. Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ce livre ?

Azouz Begag : C’est celui de l’éducation, évidemment. Il faut lire, lire, sans cesse tout au long de sa vie pour s’enrichir. Nos enfants doivent connaitre cette vérité le plus tôt possible dans leur existence. Iqra ! L’école est un marche-pied formidable pour la liberté. La connaissance c’est la sève de l’arbre, elle donne de belles feuilles, toujours.

Le Matin d’Algérie : En tant que sociologue et écrivain, comment parvenez-vous à concilier réflexion académique et expression littéraire ?

Azouz Begag : Mes romans s’appuient toujours sur les savoirs que j’ai acquis dans les sciences sociales et humaines à l’université. Par exemple, depuis ma terrasse, chaque matin je vois derrière les montagnes le soleil qui se lève et qui se déplace dans le ciel. C’est beau, mais je dois me pincer chaque fois pour me souvenir que le soleil ne bouge pas, c’est moi qui tourne parce que je suis sur la terre qui tourne elle aussi ! Vous voyez, ce n’est pas simple à comprendre… nos yeux ne nous disent pas la vérité ! Mais c’est de la matière littéraire.

Le Matin d’Algérie : Votre engagement en faveur de l’égalité des chances a marqué votre parcours politique. Quels sont, selon vous, les principaux défis pour une société plus inclusive aujourd’hui ?

Azouz Begag : Je dois dire d’abord que le racisme est un poison. Quand il pénètre dans le corps social, il est presque impossible de l’en sortir. Il envenime tout, notamment l’égalité des chances, l’inclusion, la fraternité. Or, en France, comme dans beaucoup d’autres pays, ce cancer progresse à grande vitesse… Dans sa campagne présidentielle, Donald Trump a déclaré en public que les immigrés haïtiens mangeaient des chats et des chiens… Malgré tout, l’éducation reste le vecteur le plus important de l’accès à l’ascenseur social pour les enfants d’immigrés et les autres de catégorie modeste…  racisme ou pas racisme. Il faut se battre.

Le Matin d’Algérie : Vous avez exploré différents genres littéraires. Qu’est-ce qui vous motive à écrire pour des publics variés ?

Azouz Begag : J’essaie plusieurs genres pour me régénérer, ne pas me laisser prendre par la facilité. Mon dernier sur l’émir Abdelkader à Damas en 1860 est une fable historique pour laquelle j’ai écrit différemment que d’habitude, avec un style qui n’a rien à voir avec l’autobiographie. J’aime beaucoup changer. Raconter des histoires d’enfant, d’enfance, me fait plaisir également. Enfin, l’humour est mon ingrédient préféré. Rire est mon médicament.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle la littérature peut-elle jouer dans la sensibilisation aux questions d’identité et de diversité culturelle ?

Azouz Begag : À présent, elle ne peut jouer qu’un rôle faible. Le monde est devenu fou. La guerre éclate partout. Que peut un livre dans cette explosion planétaire où seul l’argent compte. Donald Trump et Elon Musk en sont les incarnations maléfiques. D’ailleurs, ces deux-là, milliardaires, interdisent l’usage du mot ‘diversité’…

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Azouz Begag : Je pars en mai faire une tournée au Japon avec Le Gone du Chaaba qui est traduit. Je suis ravi de ce voyage extraordinaire où l’enfant du bidonville né de parents immigrés sétifiens, va raconter son histoire à des Japonais. Tout cela a du sens. 

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Azouz Begag : Oui, je le dédie à mes parents qui sont nés analphabètes et morts analphabètes. Ils se sont sacrifiés pour moi. Je ne les oublierai jamais. Je suis devenu écrivain pour eux. Ma réussite est leur revanche. Allah yarhamhoum.

Entretien réalisé par Brahim Saci

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Massacres du 8 mai 1945: un épisode sanglant de l’arrogance du colonialisme

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8 Mai 1945
Répression sauvage des Algériens à partir du 8 mai 1945 dans l'est algérien

Les massacres du 8 mai 1945 furent un épisode sanglant de la brutalité et de l’arrogance du colonialisme français en Algérie, dévoilant au grand jour la supercherie de la prétendue mission de civilisation dont la France coloniale se fait le chantre dans les fora internationaux.

Des enseignants et historiens, interrogés par l’APS, ont souligné que les tueries de masse perpétrées à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d’autres régions du pays, faisant plus de 45.000 martyrs, furent « un crime d’Etat imprescriptible à part entière ».

A ce propos, M. Bouazza Boudersaya, enseignant d’histoire moderne et contemporaine et recteur de l’Université Mohamed-El-Bachir-El-Ibrahimi de Bordj Bou Arreridj, a indiqué que « les massacres odieux perpétrés le 8 mai 1945 contre le peuple algérien sans défense ont inscrit la France coloniale au registre des Etats sanguinaires et entaché sa réputation construite sur les principes de la Révolution française ».

Et d’ajouter que la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) était une occasion pour le peuple algérien de sortir dans « des manifestations pacifiques, réclamant de la France le respect de ses promesses envers les Algériens à savoir: leur droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance, or la réponse coloniale ne fut que tueries et massacres ».

Selon l’enseignant Boudersaya, cette répression visait à « briser le tissu social et à enrayer la croissance démographique à travers le recours au moyen le plus sordide possible, à savoir commettre un génocide humain, ce qui constitue l’une des pages les plus sombres de la colonisation française ».

De son côté, l’enseignant d’histoire à l’Université « chahid Hamma Lakhdar » d’El Oued, Lazhar Bedida, a rappelé que ces massacres et crimes odieux « ne se sont pas limités à la journée du 8 mai 1945, mais avaient débuté par des opérations de poursuites, d’emprisonnement et d’assassinat depuis le 18 avril, qui s’étaient étendues à Alger, notamment le 1er mai, pour atteindre leur paroxysme le 8 mai à Sétif, Guelma, Kherrata et d’autres régions du pays ».

Quant aux visées de ces massacres, l’enseignant a précisé que l’administration française « était préparée à commettre de tels massacres, en raison de l’activité croissante du Mouvement national engagé sous la bannière du Manifeste du peuple algérien de février 1943, avec le soutien du peuple algérien ».

A son tour, l’enseignant de l’histoire contemporaine à l’Université de Blida 2, Mahfoud Achour, a affirmé que les massacres du 8 mai 1945, « ont révélé le vrai visage du colonialisme français, non seulement pour les Algériens mais pour le monde entier, d’autant plus que ces massacres coïncidaient avec la fin de la Seconde guerre mondiale, à laquelle ont participé de nombreux enfants du peuple algérien, suite aux promesses qui leur avaient été faites par la France pour la liberté et l’indépendance après que l’Allemagne nazie fût vaincue ».

L’enseignant a également souligné que ces manifestations « se sont étendues à plusieurs villes algériennes et étaient bien organisées par le mouvement national, notamment dans les villes de l’est du pays dont Sétif, Guelma et Kherrata. La réaction de l’administration française fut brutale et préparée d’avance à travers les manœuvres de l’armée française ».

A cette époque, le peuple algérien « s’était rendu compte que le colonialisme ne comprenait pas le langage pacifique. Ces massacres ont marqué un tournant décisif dans le parcours de lutte des Algériens après avoir réalisé que ce qui est pris par la force ne peut être repris que par la force », a affirmé M. Achour.

Suite à ces massacres atroces, le mouvement national, après la libération des détenus à partir de 1946, s’est engagé dans la préparation à la lutte armée. La création de l’Organisation spéciale (OS) en 1947 amorça la préparation à la Glorieuse guerre de libération.

En dépit des obstacles et des difficultés, la jeunesse de cette époque continua la marche en fondant le Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), couronnant ainsi les sacrifices des prédécesseurs depuis 1830, en déclenchant la révolution du 1er Novembre 1954, qui a abouti à l’indépendance et au recouvrement de la souveraineté nationale.

Radio Algérie

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Ligue des champions : le PSG domine Arsenal et se qualifie pour la finale

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Le PSG en finale
Le PSG en finale de la coupe de la Ligue des champions

Déjà vainqueur à l’aller, le PSG club de la capitale française a remporté le match retour, mercredi au Parc des Princes, pour s’ouvrir avec autorité les portes de la finale.

Le PSG aura droit à sa finale. Le club de la capitale n’a jamais laissé Arsenal revenir, mercredi 7 mai, en demi-finales retour de la Ligue des champions. Il a fait mieux que défendre le court avantage acquis une semaine plus tôt en Angleterre (1-0), s’imposant à nouveau (2-1), mais cette fois devant son public, au Parc des Princes.

Fabian Ruiz a mis son équipe à l’abri dès la 27e minute, d’une reprise de volée somptueuse. Puis, Achraf Hakimi a éteint tout suspense en inscrivant le deuxième but des siens, sur un service d’un Ousmane Dembélé tout juste entré en jeu (72e). La réduction du score de Bukayo Saka, quatre minutes plus tard, n’aura rien changé à la teneur de cette soirée presque parfaite. Luis Enrique et son équipe de jeunes décomplexés s’envoleront pour la finale prévue le 31 mai à Munich, face à l’Inter, avec l’objectif de remporter la première C1 de l’histoire du club parisien.

Avec Francetvinfos

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