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mercredi, 12 novembre 2025
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Ligue des champions : Inter-Barça, un match retour indécis

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Football

Moins d’une semaine après leur spectaculaire affrontement (3-3), l’Inter Milan et le FC Barcelone se retrouvent mardi 6 mai (19 h TU) à Milan pour le match retour de la demi-finale de la Ligue des champions. Entre deux équipes qui n’ont plus gagné la C1 depuis au moins dix ans, le duel s’annonce dantesque.

Le temps, court, n’a pas effacé les images de cette formidable demi-finale aller (3-3). Les instantanées sont figées en attendant le match retour ce mardi; la « Madjer » de Thuram, le numéro de soliste de Yamal, le doublé de Dumfries ou le missile de Raphinha. Barça-Inter a mis la barre tellement haut qu’on ne peut imaginer que Inter-Barça puisse faire mieux.

Mais Milan, son stade San Siro est un beau cadre pour espérer que les deux équipes, à un match de la finale, offrent un récital à la mesure des promesses de l’aller.

Le FC Barcelone s’avance sur la pelouse interiste avec l’ambition de retrouver la finale de la Ligue des champions, 10 ans après son dernier sacre. Un succès qui portait la marque de la « MSN » Messi-Suarez-Neymar qui avait dompté la Juventus (3-1). Cette fois-ci, les Espagnols comptent sur la triplette Raphinha, Yamal et Lewandowski absent au match aller (blessé) et annoncé prêt pour le match retour. C’est une attaque renforcée alors que celle du match aller avait déjà réussi à secouer l’arrière-garde milanaise qui n’avait encaissé que trois buts en 10 matches en Ligue des champions. C’était avant la rencontre contre les Barcelonais.

Ces derniers sont à une semaine décisive, car après le match retour face à l’Inter, le clasico contre le Real Madrid les attend dimanche. Leader de la Liga, l’équipe, entraînée par l’Allemand Hans Flick, possède quatre points d’avance sur son éternel rival madrilène, à quatre journées de la fin du Championnat espagnol. Nul doute que le résultat de mardi aura une incidence sur la rencontre de dimanche.

En face, l’Inter Milan, champion en titre en Italie, est à trois points derrière Naples. Les Milanais, qui n’ont plus remporté la Ligue des champions depuis 2010 avec José Mourinho, comptent retrouver la finale, deux ans après avoir perdu celle de 2023 face à Manchester City.

L’Inter a gardé le même coach, Simone Inzaghi, et le même groupe avec neuf joueurs qui étaient présents lors de la défaite de 2023 contre City. Les Milanais ont donc plus de certitudes et d’expérience au moment d’aborder cette demi-finale cruciale. Mais il leur faudra résoudre l’équation Lamine Yamal qui a mis au supplice leur défense, particulièrement l’arrière gauche Federico Dimarco.

« Yamal est clairement un phénomène, comme il en naît peut-être tous les 50 ans. Je n’avais jamais vu un tel talent auparavant, a avoué l’entraîneur de l’Inter Simone Inzaghi. Il nous a posé des gros problèmes, nous l’avons doublé au marquage et nous avons ensuite manqué de joueurs ailleurs sur le terrain ».

En attendant, l’équipe italienne n’est pas sûre de récupérer son capitaine et buteur, l’Argentin Lautaro Martinez, sorti sur blessure au match aller après avoir disputé la première période.

Rfi

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Skype tire sa révérence après 21 ans de communication 

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Skype

Le 5 mai 2025, Skype a fermé ses portes, mettant un terme à plus de deux décennies de service pour des millions d’utilisateurs. Depuis son lancement en 2003, la plateforme a bouleversé les communications, mais n’a pas su s’adapter aux nouvelles tendances.

Né en 2003, Skype a longtemps été le roi des communications en ligne, permettant à des expats, des étudiants, et des couples éloignés de se connecter sans frais. Considéré comme un pionnier des appels audio et vidéo, il symbolisait la promesse d’un monde toujours plus connecté. Vingt et un ans plus tard, la plateforme a fermé ses portes, laissant derrière elle une vague de nostalgie et une question : pourquoi ce déclin si rapide ?

Un service autrefois incontournable  

À son apogée, Skype était un outil indispensable pour communiquer à distance. En permettant des conversations vidéo de qualité, la plateforme a transformé des relations maritimes, marquées par l’amour et l’amitié. Selon une étude réalisée par l’Institute for Digital Communications, près de 300 millions de personnes utilisaient Skype chaque mois en 2015. Son modèle gratuit a séduit des millions, rendant les appels intercontinentaux accessibles à tous.

L’émergence de nouveaux concurrents  

Cependant, l’essor de nouvelles plateformes comme Zoom et Microsoft Teams a changé la donne. Ces outils, souvent plus adaptés aux besoins contemporains des utilisateurs, ont remplacé Skype dans de nombreuses entreprises et établissements scolaires. Les utilisateurs ont été séduits par les fonctionnalités collaboratives de Teams, et Skype a semblé rapidement dépassé. De nombreuses personnes ont dû s’adapter aux nouveaux outils pendant la pandémie.

Une résistance à l’évolution  

Malgré une tentative de mise à jour de ses fonctionnalités lors des confinements liés à la Covid-19, Skype n’a pas réussi à s’implanter durablement dans la nouvelle réalité numérique. Les utilisateurs ont cherché une interface plus intuitive et répondant aux besoins de collaboration en temps réel, ce qui a fait chuter encore un peu plus l’intérêt pour la plateforme.

Des souvenirs inoubliables 

La fermeture de Skype a provoqué une vague de nostalgie sur les réseaux sociaux. C’était un lieu de rencontre d’amis, de partenaires et un lieu de discussion sans limites et qui a permis à des millions d’immigrés de se connecter avec leurs familles et surtout de les voir. Cette connexion émotionnelle souligne l’impact de la plateforme sur notre quotidien et le souvenir indélébile qu’elle laisse chez ses anciens utilisateurs.

Un miroir de l’évolution technologique  

Le déclin de Skype illustre non seulement la rapidité des innovations technologiques, mais aussi l’évolution des attentes des consommateurs. À l’instar de nombreuses technologies, Skype symbolise un chapitre de l’histoire numérique qui a été dépassé, mais qui reste gravé dans la mémoire collective. Alors que des alternatives continuent de fleurir, le besoin fondamental de connexion demeure, prouvant que derrière chaque technologie, ce sont les relations humaines qui priment.

Rabah Aït Abache

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Humbert Ibach : l’emblématique producteur, réalisateur et auteur-compositeur n’est plus

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Humbert Ibach

Humbert Ibach, l’emblématique producteur, réalisateur et auteur-compositeur, est décédé dimanche 4 mai 2025 à l’âge de 88 ans. Son départ marque la fin d’une époque dans le monde de la musique et de la télévision françaises. 

Durant sa carrière, Humbert Ibach a su façonner et accompagner la carrière de nombreux artistes devenus des icônes, notamment Sheila, Karen Cheryl, et Douchka. Il laisse derrière lui un héritage indélébile, tant dans le domaine musical que télévisuel, et reste une figure majeure de l’industrie du spectacle en France.

Humbert Ibach, de son vrai nom Umberto Petrucci, fut un producteur, réalisateur et auteur-compositeur français qui a profondément marqué la scène musicale française, notamment dans les années 1970 et 1980. Véritable passionné, il a su imposer sa vision en révélant et accompagnant plusieurs artistes devenus emblématiques.

Son parcours, singulier et inspirant, commence loin du monde de la musique : dans les années 1960, il ouvre un salon de coiffure à Lyon qui connaît un vif succès. Mais c’est dans l’univers musical qu’il aspire à s’épanouir. Une rencontre déterminante avec Jacques Brel, dans les coulisses du Palais d’Hiver, le pousse à s’installer à Paris pour tenter sa chance.

Il rejoint alors Claude Carrère, producteur de Sheila, et devient l’attaché de presse de la chanteuse. Il contribue activement à sa stratégie de communication et à son rayonnement médiatique. Très vite, Humbert Ibach développe un sens aigu de la production et un flair remarquable pour les jeunes talents.

En 1975, il repère une chanteuse de 17 ans, parie sur son avenir, vend sa voiture, hypothèque sa maison et produit son premier disque. Il la rebaptise Carène Cheryl, future Karen Cheryl, qui deviendra une icône du disco. Plus tard, il accompagnera aussi Douchka, chanteuse phare des années 1980. 

Humbert Ibach a contribué à la production musicale de Marc Hamilton, Mac & Katie Kissoon, Mathias, Ringo, Roméo, René Simard et Hervé Vilard, parmi d’autres, influençant la musique populaire des années 1970 et 1980 grâce à son sens du marketing et son talent pour repérer les artistes.

Il a aussi collaboré avec Didier Barbelivien, auteur-compositeur prolifique dont les succès ont été interprétés par Johnny Hallyday, Michel Sardou et Patricia Kaas. Ensemble, ils ont marqué le paysage musical des années 1980 et 1990, alliant textes puissants et mélodies accrocheuses.

Outre la musique, Humbert Ibach a également laissé son empreinte dans le monde de la télévision. Il est à l’origine de l’émission « Les Grands du Rire », diffusée sur France 3 de 2003 à 2019, qui célébrait les grandes figures de l’humour et de la chanson française. En 2024, il relance brièvement l’émission sur C8 avant que la chaîne ne cesse d’émettre.

Précurseur dans l’âme, Humbert Ibach avait bien avant l’heure imaginé faire de « Salut les Copains » un divertissement télévisé, anticipant le succès des émissions nostalgiques telles qu’Âge Tendre.

Surnommé avec affection « Mémé Ibach », il était reconnu pour son énergie, son audace et son attachement indéfectible aux artistes qu’il accompagnait. Son parcours atypique, commencé dans la coiffure et accompli dans la culture populaire, témoigne d’une détermination rare et d’un amour profond pour le monde du spectacle.

Son influence reste aujourd’hui encore tangible. Il a façonné des carrières, contribué à populariser la musique française auprès du grand public, et su, à travers ses productions, préserver une mémoire collective. Son héritage, à la croisée de la musique et de la télévision, continue d’inspirer de nombreux artistes et professionnels du milieu.

Brahim Saci

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Signature d’un accord-cadre entre l’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie (IEMA) et l’Institut Eco-Conseil de Namur (Belgique)

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Institut euro-méditerranéen d'Algérie

L’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie (IEMA) a eu l’honneur d’accueillir M. Augustin Joiris, Directeur de l’Institut Eco-Conseil ASBL de Namur (Belgique), à l’occasion de la signature officielle d’un accord-cadre de partenariat entre les deux institutions.

Cet accord marque une étape importante dans le développement de coopérations euro-méditerranéennes ambitieuses et durables. Il prévoit le lancement à Boumerdès d’une formation pilote d’éco-conseiller, conçue pour répondre aux enjeux environnementaux contemporains, tout en étant adaptée aux spécificités du contexte local algérien.

Ce programme de formation, à la croisée de l’expertise européenne et des besoins méditerranéens, vise à doter les acteurs du territoire de compétences solides en matière de développement durable, de gestion environnementale et de concertation territoriale. La formation sera dispensée dans un format trilingue (arabe, français, anglais) afin de favoriser l’ouverture internationale et l’inclusion.

À travers cette initiative, l’IEMA et l’Institut Eco-Conseil renforcent leur engagement en faveur d’une transition écologique concertée, innovante et porteuse d’avenir pour les territoires de la région.

À propos de l’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie (IEMA)

L’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie est un centre de formation, de recherche et de coopération dédié à la promotion du développement durable, de l’innovation territoriale et de la gouvernance environnementale dans la région euro-méditerranéenne. Situé à Boumerdès, l’IEMA accompagne les acteurs publics, privés et associatifs par des formations spécialisées, des projets de recherche appliquée et des actions de sensibilisation.

À propos de l’Institut Eco-Conseil de Namur (Belgique)

Créé en 1991, l’Institut Eco-Conseil est une association sans but lucratif (ASBL) basée à Namur, en Belgique. Pionnier de la formation d’éco-conseillers en Europe, il propose depuis plus de 30 ans des formations axées sur l’accompagnement des politiques environnementales, le développement durable et la concertation territoriale. L’Institut est reconnu pour son expertise en matière de facilitation de processus participatifs et d’élaboration de stratégies environnementales intégrées.

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Libération de Charaf Eddine Talhaoui, représentant des étudiants en médecine incarcéré à Tlemcen

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Etudiants en médecine
Les étudiants en médecine ont mené une longue grève pour leurs droits.

Les autorités judiciaires de Tlemcen, dans l’ouest de l’Algérie, ont ordonné la libération de Charaf Eddine Talhaoui, représentant des étudiants en médecine, incarcéré dans le cadre de la longue grève nationale menée par les étudiants en sciences médicales.

Initialement condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Tlemcen pour des accusations liées à une prétendue atteinte à l’ordre public, Charaf Eddine Talhaoui avait été placé en détention provisoire début février 2025. Selon son équipe de défense, son arrestation est intervenue le mardi 28 janvier devant la résidence universitaire de Tlemcen.

Cette incarcération avait suscité une vague d’indignation parmi ses camarades, qui ont rapidement lancé une vaste campagne de solidarité sur les réseaux sociaux, exigeant sa libération immédiate. La mobilisation étudiante, portée par un élan national, a mis en lumière les revendications d’un mouvement en lutte depuis plusieurs semaines.

Les étudiants en médecine réclament notamment l’augmentation du nombre de postes de résidanat, la reconnaissance internationale de leurs diplômes, l’amélioration des conditions d’encadrement et de formation au sein des centres hospitalo-universitaires (CHU), ainsi que des garanties d’emploi à l’issue de leurs études.

La rédaction

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Trois chaînes de télévision cessent d’émettre pour défaut de paiement des droits de diffusion à la TDA

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El Haddaf

Trois chaînes de télévision algériennes ont été contraintes d’interrompre leur diffusion en raison d’arriérés de paiement considérables dus à l’Établissement public de télédiffusion (TDA) d’Algérie.

Les chaînes concernées par cette suspension sont la chaîne sportive « El Heddaf TV », la chaîne pour enfants « Kids 4 », et la chaîne économique « Al Iktissadia al oula ». Cette mesure drastique fait suite à l’accumulation de dettes impayées par ces chaînes envers l’organisme de diffusion. L’autorité nationale indépendante (Anira) a déjà rappelé à l’ordre à deux reprises El Haddaf TV pour dérives professionnelles dans ses débats sportifs.

L’Entreprise de Télédiffusion d’Algérie (TDA), est un établissement public industriel et commercial, sous la tutelle du ministère de la communication. Elle a été créée par un décret numéro 148-86 daté du 24 Chouwal 1406, (premier juillet 1986). 

Elle monopolise la diffusion radio-télévisuelle et l’exploitation des outils de diffusion de 57 chaines radiophoniques, cinq chaines publiques de TV à l’intérieur du territoire national et à l’extérieur.  

Son travail consiste à exploiter les réseaux sous contrôle du secteur de l’information, de leur maintenance, à signer avec n’importe quelle administration nationale ou internationale, une convention pouvant garantir la diffusion de programmes de TV ou de radio, d’informations, à travers ses réseaux.

Ses missions  englobent,  également, la gestion et la maintenance des réseaux de diffusion terrestre, qu’ils soient analogiques ou numériques, y compris la Télévision Numérique Terrestre (TNT). 

La rédaction

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Algérie : quand les médias traditionnels se prennent pour les réseaux sociaux 

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Presse

La récente décision de l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel (ANIRA) de suspendre la chaîne Echourouk News pour une durée de dix jours, à la suite de la diffusion de propos haineux et racistes à l’encontre de migrants africains est une sanction révélatrice d’un malaise plus profond.

Cette mesure vient mettre en lumière une dérive devenue structurelle dans le paysage médiatique algérien. Plus qu’un simple faux pas, cette affaire révèle la tentation, de plus en plus marquée, de nombreux médias – aussi bien audiovisuels qu’écrits – de s’aligner sur les méthodes discursives des réseaux sociaux, en sacrifiant la déontologie sur l’autel de l’audience.

Le mimétisme avec les réseaux sociaux

À l’instar du journal Echourouk, dont la ligne éditoriale épouse souvent les excès de sa version télévisuelle, de nombreux organes de presse semblent céder à une logique de surenchère. Titres racoleurs, émotion brute, simplification extrême, recours au clash : les ressorts qui régissent les plateformes numériques deviennent la norme dans des espaces qui devraient, au contraire, s’en distinguer par leur rigueur et leur recul critique. Sous couvert d’une prétendue proximité avec « le peuple », ces médias s’autorisent des traitements approximatifs, biaisés, voire dangereux de sujets sociaux, politiques et économiques complexes.

Quand la provocation devient stratégie éditoriale

L’un des symptômes les plus révélateurs de cette dérive est l’omniprésence de figures médiatiques sulfureuses, connues non pour leur compétence, mais pour leur capacité à provoquer, à diviser et à faire parler. Le prétendu historien Belghit incarne parfaitement cette stratégie du choc. Répétitivement invité sur les plateaux de télévision, il distille un discours révisionniste, polémique, souvent dénué de fondement scientifique, mais taillé sur mesure pour générer du buzz. Dans cet écosystème, ce n’est plus la qualité de la pensée qui prime, mais son potentiel viral.

Ce type d’invité, façonné pour la polémique, s’inscrit pleinement dans une logique médiatique qui singe les mécanismes des réseaux sociaux : recherche du scandale, fragmentation du propos, émotions exacerbées et surreprésentation des opinions extrêmes. Loin d’éclairer le débat, ces figures brouillent les repères, attisent les clivages identitaires et alimentent les narrations les plus simplistes. Pire encore, elles bénéficient souvent d’une absence totale de contradiction, renforçant l’illusion de légitimité de leurs propos.

Un débat public dévoyé par le sensationnel

En cédant à ces pratiques, les médias abandonnent leur mission fondamentale : informer avec sérieux, contextualiser les faits, contribuer à l’élévation du débat public. À la place, ils participent à une dynamique de désinformation, de stigmatisation et de polarisation. Le journalisme devient alors un théâtre d’affrontement, un espace où l’émotion l’emporte sur la raison, et où l’instantanéité écrase toute forme de profondeur.

Un climat médiatique délétère

Cette dérive a des conséquences graves. Elle alimente un climat de défiance généralisée, fragilise la cohésion sociale et brouille les repères démocratiques. Elle contribue aussi à dévaloriser le travail des journalistes honnêtes, confrontés à une course effrénée au sensationnel dont les règles sont de plus en plus dictées par les algorithmes des plateformes numériques.

Revenir aux fondamentaux du journalisme

La suspension d’Echourouk News doit, à ce titre, servir d’alerte. Elle pose la question cruciale de la responsabilité des rédactions, mais aussi celle du rôle des institutions de régulation face à une crise profonde de l’éthique journalistique. Il est plus que jamais nécessaire que les médias se livrent à une introspection sérieuse, réévaluent leurs priorités éditoriales, et renouent avec les principes fondamentaux du métier : exactitude, impartialité, indépendance et respect de la dignité humaine.

une posture accommodante pour le pouvoir

La quête d’audience ne saurait justifier l’abandon des principes fondamentaux du journalisme. C’est à ce prix — et à ce prix seulement — que la presse algérienne pourra regagner la confiance du public et assumer pleinement son rôle dans une société démocratique, pluraliste et responsable. Or, cet idéal d’une presse libre, critique et éthique entre en collision avec la vision restrictive et les orientations utilitaristes que le pouvoir politique semble vouloir imposer aux médias, les cantonnant trop souvent à un rôle d’amplificateur docile plutôt que de contre-pouvoir éclairé.

Samia Naït Iqbal

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Du mythe à la haine : comment l’idéologie « Badissia-Novembria » fracture l’Algérie

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Belghit et ses sbires

De Khetal à Belghit et à l’ancienne députée, Naima Salhi, en passant par Madjid Boutamine — ancien journaliste sportif de l’ENTV aujourd’hui installé sur une chaîne du Golfe — ou encore Houcine Haroun, ex-officier des services secrets réfugié à Londres, la nébuleuse « Badissia-Novembria » ne cesse de s’étendre. À cette galaxie s’ajoutent des figures du passé comme Mahieddine Amimour, ancien ministre sous Boumédiène.

Connus ou moins visibles, ces acteurs partagent une même vision : simplifier à l’extrême l’histoire nationale en l’enfermant dans un récit monolithique, centré sur une identité arabo-islamique exclusive. Leur méthode ? Faire de l’amnésie sélective une stratégie politique.

Quand les réseaux sociaux deviennent terrains de chasse idéologique

L’espace numérique et médiatique, qui aurait pu être un levier pour le débat démocratique, est aujourd’hui colonisé par les tenants de cette vision identitaire. Les réseaux sociaux se transforment en véritables plateformes de chasse idéologique, où ce courant politique diffuse ses récits exclusifs, traque la différence, et banalise la haine. Insultes ciblées, discours stigmatisants, menaces répétées : la violence y est devenue routine, portée par une rhétorique qui réduit l’algérianité à une seule dimension.

Ce phénomène, bien que latent depuis des années, prend une ampleur inquiétante dans un contexte de crise du récit national. Le vivre-ensemble, fondé sur la pluralité culturelle de l’Algérie, vacille face à ces offensives identitaires qui rejettent toute altérité.

Le mythe « Badissia-Novembria » : un bric-à-brac idéologie fondé sur la haine et l’exclusion 

Se réclamant d’un double héritage — celui du réformisme religieux d’Abdelhamid Ben Badis et du nationalisme du 1er Novembre 1954 — le courant dit « Badissia-Novembria » prétend incarner l’orthodoxie nationale. Pourtant, cette synthèse est historiquement artificielle,  une sorte de  bric-à-brac idéologique qui ne résiste pas à l’épreuve du réel. Loin d’unir, elle sert aujourd’hui à imposer une vision rigide de l’algérianité, excluant les composantes amazighe, saharienne et méditerranéenne de la mémoire nationale.

Ce récit déformé réduit l’histoire à une ligne unique, niant la pluralité des contributions à l’indépendance. Il transforme une référence fondatrice en instrument d’exclusion, là où l’esprit de Novembre appelait à la libération de tous.

Kabylophobie : l’instrumentalisation de la haine

Dans cette vision univoque, les citoyens d’expression kabyle deviennent les cibles privilégiées. Soupçonnés de séparatisme, caricaturés, diabolisés, ils subissent une cabale numérique orchestrée au nom d’un nationalisme dévoyé. La « kabylophobie », devenue un outil politique, sert à délégitimer toute revendication culturelle ou engagement démocratique liés à l’amazighité.

Les réseaux sociaux, livrés à eux-mêmes, amplifient cette violence. Des comptes anonymes, parfois bien structurés, diffusent des discours haineux en toute impunité. Face à cette escalade, les institutions se taisent, laissant la haine s’installer durablement dans le débat public.

Belghit : la dérive médiatique incarnée

Parmi les figures qui alimentent cette dérive, Belghit occupe une place de choix. Se présentant comme historien, il s’illustre surtout par ses attaques virulentes contre la langue amazighe et la mémoire référant à la  Kabylie. Révisionniste, il nie délibérément le rôle central joué par cette région  dans la guerre de libération, allant jusqu’à minimiser le congrès de la Soumam et l’engagement de ses figures emblématiques.

Invité sur des plateaux télévisés, y compris publics, Belghit qualifie Tamazight de « produit d’un complot franco-sioniste », niant ainsi l’histoire plurimillénaire d’un peuple. Ce discours, loin d’être marginal, gagne en audience, faute de contradiction ou de sanction.

Pour un militant démocrate, cette rhétorique relève moins d’un débat d’idées que d’un délit : « Belghit est devenu l’une des voix les plus virulentes de la haine identitaire. Il ne propose pas une vision, il criminalise l’existence de milliers de citoyens. Ce n’est pas une opinion, c’est une négation. »

Et d’interpeller l’État : « Comment peut-on tolérer qu’un tel discours bénéficie d’une telle visibilité, alors même que des lois existent contre la haine ? Attaquer la Kabylie, c’est fracturer l’unité nationale. »

Réagir avant qu’il ne soit trop tard

Ce que le colonialisme n’a pas pu briser — l’unité du peuple algérien dans sa diversité — pourrait aujourd’hui vaciller sous le poids d’une haine virale, propagée en toute impunité. Face à cette menace, le silence n’est plus une option.

La réponse doit être collective. Elle passe par une législation rigoureuse contre les discours de haine, une éducation au pluralisme, une revalorisation du récit national dans toute sa richesse. Mais surtout, elle exige le courage des voix citoyennes : intellectuels, enseignants, artistes, religieux… tous ont un rôle à jouer pour restaurer une culture du respect, refuser la logique de l’exclusion et réaffirmer l’idéal d’un vivre-ensemble à la hauteur des promesses de Novembre.

Rabah Aït Abache

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Louisa Hanoune plaide pour le retrait de l’Algérie de la Ligue arabe

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Louisa Hanoune
Louisa Hanoune, patronne du PT.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a vivement réagi aux récentes déclarations du prétendu historien Mohamed El-Amine Belghit, lors d’un discours percutant prononcé au congrès de son parti à Béjaïa. Une sortie ferme et engagée qui marque une nouvelle étape dans le débat national sur l’identité, l’histoire et l’appartenance géopolitique de l’Algérie.

Louisa Hanoune n’a pas mâché ses mots : « Nous sommes un peuple amazigh, arabisé par l’Islam, partiellement ou totalement selon les régions. C’est une vérité historique scientifiquement établie, qu’elle plaise ou non. »

Par cette déclaration, elle réfute frontalement les propos tenus par Belghit sur une chaîne étrangère, qualifiant l’amazighité de « projet idéologique sioniste français ». Elle le qualifie d’ailleurs de « docteur autoproclamé en histoire » et dénonce une tentative grave de falsification de la mémoire collective.

Pour Louisa Hanoune, il ne s’agit pas d’un simple débat d’opinion : « Réécrire l’histoire à travers le prisme d’une idéologie particulière n’est ni une opinion ni un travail scientifique. C’est un crime. Dans tous les pays du monde, falsifier l’histoire est une infraction grave. »

Mais la dirigeante va plus loin en remettant en question les fondements mêmes de l’arabisme en Algérie, appelant clairement à un retrait du pays de la Ligue arabe. « L’Algérie n’appartient pas à ce qu’on appelle l’‘Oumma arabe’. Nous sommes une nation à part entière, avec notre histoire, nos langues, notre territoire et notre culture », a-t-elle affirmé.

Selon Louisa Hanoune, la Ligue arabe est devenue un instrument entre les mains de puissances étrangères, qu’elle qualifie sans détour de « sionistes », dénonçant ainsi une contradiction avec le soutien constant de l’Algérie à la cause palestinienne.

En prenant cette position radicale, Louisa Hanoune s’inscrit dans une rupture claire avec le discours officiel d’une partie de l’élite politique algérienne. Elle propose une lecture souverainiste et décoloniale de l’identité nationale, mettant en avant l’héritage amazigh comme fondement civilisationnel et historique de l’Algérie.

Sa déclaration selon laquelle « l’Algérie est une nation complète, souveraine, avec ses deux langues officielles, quoi qu’on en dise » vient poser un jalon dans le débat sur l’identité plurielle du pays.

Samia Naït Iqbal

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Présidentielle en Roumanie, la peste noire envahit l’Europe

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George Simion, chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR)
George Simion, chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) avec Marion Maréchal, la petite-fille d e Jean-Marie Le Pen.

L’élection présidentielle en Roumanie vient de rendre le verdict du premier tour. Comme il était redouté, le candidat George Simion, chef du parti de droite souverainiste Alliance pour l’unité des Roumains (AUR) a réussi son pari au-delà de toutes les prévisions.

Ne nous embarrassons pas d’étudier la nature de ce parti au nom et au programme guerriers, c’est un parti fasciste, rien d’autre à rajouter.

George Simion est le parfait fils spirituel de l’histoire sordide du fascisme et nazisme européen. Ce fils n’a que des bonnes fréquentions d’éducation démocratique, le chef d’état Hongrois, italien et Slovaque. Il est en étroite amitié avec tous les mouvements fascistes en Europe et dans le monde. Il est soutenu par deux immenses démocrates qui dirigent deux pays puissants, Poutine et Trump.

George Simion a le pedigree d’un candidat à la noblesse de sang de la peste noire qui avait dévasté l’Europe et le monde dans un bain de sang, de terreur et de misère. Il entre dans le Panthéon du nom glorieux de l’humanisme. 

Il n’est pas encore élu et devra affronter au second tour le modéré et pro-européen Nicusor Dan, maire de Bucarest. Le résultat semble plié dans un pays dont la majorité de la population a perdu son honneur. Mais même en cas de victoire du clan européen, nous constatons le retour effrayant des partis fascistes.

Tous les pays européens sont rongés par la croissance des partis populistes d’extrême droite qui pour certains sont aux portes du pouvoir ou y sont par un contrat de coalition. La terrible histoire du monde revient frapper aux portes de l’humanité et en a fracassé déjà de nombreuses.

Qu’est-il arrivé à ce vieux continent qui avait gagné la démocratie au prix fort ? Eternellement la même réponse, celle qui définit les circonstances et les discours du populisme.

C’est un phénomène récurrent dans l’histoire, le balancement en alternance entre les forces progressistes et les forces ultra-conservatrices. Elles se relaient par cycle plus ou moins long, 86 ans en Europe si on fait démarrer l’émergence de la doctrine mortifère en 1939.

Hélas, nous n’y pouvons rien car la démocratie et le libéralisme portent aux yeux de ses détracteurs des travers, sociétaux et économiques. Leur résistance aux libertés accordées à ces deux avancées finit par les pousser dans les bras du populisme.

Les peuples se battent farouchement pour la liberté arrachée aux tyrans puis ils se retournent contre elle pour demander ordre et sécurité. Cette liberté les avait grisés, elle leur fait ensuite nourrir une peur instinctive car ils pensent qu’elle va trop loin. Certains ont été les oubliés des avancées économiques, d’autres sont effrayés par la perte relative de la domination de leur culture, langue ou religion.

Les oubliés de la mondialisation, les victimes des avancées libérales se réfugient alors dans les bras de gourous qui leur promettent ordre et défense de la patrie dans ses composantes raciales, culturelles et religieuses.

Le populiste est celui qui sait flairer les craintes de la population. Il met en place une stratégie de discours qu’il sait être efficace pour rallier les peurs en les poussant à lui demander la protection.

Parfois ce sont des mots qu’on brandit à la clameur furieuse des populations, l’un des plus répandus dans notre époque actuelle est le wokisme. Un mot provenant du verbe anglais, walk, marcher, pour  signifier le sens du progrès vers toutes les libertés.

C’est en réalité un fourre-tout de tout ce qui effraie les populations conservatrices ou ceux qui sont démunis de toute possibilité de le comprendre ou d’y accéder.

Alors le populiste promet des barrières « sanitaires » contre ce qu’il clame être les dangers contre la nation. Tout y passe, l’ennemi intérieur et extérieur, la destruction des valeurs morales nationales, la menace contre la religion, l’histoire et les cultures, considérées en Occident comme séculairement la marque civilisationnelle des nations, insérée dans un ordre mondial blanc et chrétien.

Pas de doute sur l’ADN du candidat roumain qui se place sous la bannière de ceux qui veulent défendre un édifice qu’ils disent être menacé.  « C’est la victoire de ceux qui veulent que la Roumanie soit un pays libre et respecté »« Dégagez les voleurs, les patriotes arrivent », des slogans du candidat qui sont une signature attestée du fascisme.

Le gouvernement algérien et une très grande majorité de la population soutiennent les populistes du monde entier qui se présentent soit dans un costume de fascistes soit dans celui de l’illibéralisme.

L’illibéralisme, un mot pour éviter le qualificatif de fascisme sous le couvert d’institutions  à structure démocratique. C’est le cas de la politique de Donald Trump et de tous les populistes en Europe.

Je rejette sans aucun ménagement ce mot nouveau, trompeur et sorti de nulle part (ou du fin fond des écrits). La démocratie est ou ne l’est pas. Allez dire à tous les opprimés, terrorisés ou incarcérés, que l’illibéralisme reste de la démocratie.

Ce qu’oublient les fascistes, par conviction ou griserie du pouvoir, est que le balancier qui les a placés au pouvoir est par définition un aller et retour.

Si c’est le seul espoir qui reste à la démocratie pour un retour à son règne, le choc peut l’assommer pour longtemps.

Boumediene Sid Lakhdar

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