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Appel à un rassemblement unitaire contre les discours de haine, pour la dignité et l’égalité ! 

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Rassemblement pour dénoncer le meurtre d'Ibrahim Ali,

Appel à un rassemblement unitaire contre les discours de haine, pour la dignité et l’égalité ! Le racisme tue. Nous exigeons des actes. Rassemblement jeudi 12 juin 18h  place de la République.

Le meurtre raciste de Hichem Miraoui à Puget-sur-Argens n’est ni un fait divers ni un accident. Il s’agit d’un acte politique, un attentat haineux nourri par des années de banalisation des discours racistes, xénophobes, islamophobes.

Assez !  Ibrahim Ali, tué à Marseille le 21 février 1995 par des colleurs d’affiches du Front national ; Brahim Bouarram, jeté dans la Seine et tué le 1er mai 1995 par des manifestants d’extrême droite ; Djamel Benjaballah, assassiné le 31 août 2024 par un militant néonazi ; Aboubakar Cissé, abattu dans une mosquée le 25 avril 2025 par un raciste islamophobe ; et, aujourd’hui, Hichem Miraoui, tué à Puget-sur-Argens. La Liste est longue.

Jusqu’à quand resterons-nous silencieux ?

Un crime raciste clairement revendiqué dans des vidéos publiées par l’assassin, où il exprimait sa volonté de « tuer des étrangers » tout en se réclamant de l’idéologie d’extrême droite. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’affaire, en raison du caractère politique de l’acte.

Ce crime, comme les précédents, sont le résultat direct et tragique de la banalisation des discours de haine. Des partis d’extrême droite, relayés par toutes sortes de figures politiques et des médias nauséabonds alimentent sans relâche un climat de stigmatisation. Des propos racistes, xénophobes, négrophobes et islamophobes sont relayés et normalisés, jusqu’à devenir un bruit de fond quotidien. Et quand la parole haineuse devient la norme, elle prépare le passage à l’acte.

 Nous, organisations issues de l’immigration et des quartiers, les collectifs luttons contre le racisme institutionnel, syndicats, associations, citoyennes et citoyens engagés, nous appelons à une grande mobilisation pour exiger :

  • la fin de l’impunité des discours racistes, xénophobes et islamophobes dans l’espace public ;  
  • la mise en œuvre effective de la loi contre le racisme et l’antisémitisme concernant les actes et propos racistes et islamophobes qui visent les citoyens de culture musulmane ;
  • la mise en place d’un plan national de lutte contre le racisme institutionnel ;
  • la promotion, dans les écoles, les médias et les institutions publiques, des valeurs de fraternité, d’égalité, de tolérance et de respect, indispensables à une société réellement plurielle et solidaire ;
  • une réelle mobilisation des institutions contre les discriminations systémiques ;

Nous n’attendrons pas la prochaine victime pour nous faire entendre.
Le racisme tue. Nous exigeons des actes.

Rassemblement place de la République, à Paris,

Jeudi 12 juin 2025, à 18 heures 

[Meeting avec la présence des familles des victimes : date à définir.]

Premiers signataires :

FTCR – CRLDHT – ADTF – UTIT – Assemblée des Quartiers- Femmes Plurielles – ATMF – AMF – ACORT – Cedetim – FFF – ASDHOM – APEL Egalité – DAL – Droits devant – Réseau féministe « Ruptures » – GISTI – UJFP – Ensemble Vivre Travailler Coopérer – Forum Palestine Citoyenne – REF – ATTAC- MRAP – Femme Egalité – Syndicats Solidaires – (ODJ) du Burkina – – AEBF – REMCC

LFI – PEPS – Ensemble – NPA-A – PCOF –

Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR)

Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

Association démocratique des Tunisiens en France (ADTF) 

Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT) 

Assemblée des quartiers

Femmes plurielles

Association des travailleurs Maghrébins de France (ATMF)

Association des Marocains en France (AMF) 

Association des citoyens originaires de Turquie (ACORT) 

Cedetim/IPAM 

Fondation Frantz Fanon (FFF) 

Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM) 

Appel Egalité 

Droit au Logement (DAL) 

Droits Devant 

Réseau féministe « Ruptures »  

Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI) 

Union juive Français pour la Paix (UJFP) 

Ensemble vivre travailler coopérer (EVTC) 

Forum Palestine Citoyenneté (FPC) 

Réseau Euro Med France (REF) 

ATTAC 

Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) 

Femme Egalité 

Organisation démocratique de la jeunesse du Burkina (OJD) 

Association des étudiants burkinabais en France (AEBF) 

Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC) 

Syndicats Solidaires 

La France insoumises (LFI)  

Pour une écologie populaire et sociale (PEPS)

Nouveau parti anticapitaliste – Anticapitaliste (NPA-A) 

Ensemble 

Parti communiste des ouvriers de France (PCOF) 

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Déshumanisation et bonne conscience

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Famine à Gaza
Les habitants de Gaza crient famine

Déshumaniser un peuple c’est par exemple pouvoir éviter de traiter les Palestiniens d’êtres humains. C’est plus facile à la conscience d’avouer vouloir les éliminer comme des bêtes ou des insectes. La déshumanisation est le fait de tous les régimes génocidaires dans l’histoire pour justifier l’immonde. 

Les Tutsi avaient été dénommés par les Hutu de cafards et de serpents. Les Arméniens étaient des parasites à la société turque. Au Cambodge les minorités ethniques devaient être éradiquées come des animaux nuisibles. Les musulmans bosniaques étaient traités de cafards, la même expression qu’au Rwanda. Et ainsi de suite dans beaucoup d’autres exemples dans l’histoire.

Mais l’exemple le plus  inlassablement répété  est celui des juifs qui étaient assimilés à des rats par le régime nazi. Pour lui,  ils étaient d’immondes bêtes.  L’événement le plus connu à ce sujet est une exposition sous le régime de Vichy sous l’appellation, Le juif et la France, un rat au cœur de la nation. 

Le loup doit être combattu car il menace les troupeaux, les rats parce qu’ils sont des vecteurs importants des maladies, les insectes car ils dévastent les champs. Tout cela, Israël l’a oublié ou semble vouloir l’oublier.

La bonne conscience d’être qualifié de poste avancé de la démocratie au Proche-Orient et de la conduite morale exemplaire de ses troupes militaires l’a rendu inattaquable par les pays qui ont encore une mauvaise conscience envers lui dans l’histoire. Par culpabilité, ils détournent leur regard dans la réponse au 7 octobre. Ils ne se rendent pas compte que le 7 octobre, c’est chaque semaine dans la bande de Gaza. 

L’écrasante majorité des citoyens israéliens et leurs soutiens, de moins en moins nombreux dans le monde, sont enfouis dans la bonne conscience de l’excuse du massacre du 7 octobre qu’ils rabâchent nuit et jour. Ils savent que s’ils ouvraient leurs yeux ils seraient confrontés à la terrible barbarie de la déshumanisation d’un peuple qu’on veut déporter ou éliminer.

Les Israéliens se bouchent les oreilles pour ne pas entendre prononcer un mot qu’ils ont tellement brandi depuis des décennies pour alimenter la perpétuelle immunité du pays. Ce mot holocauste, c’est eux qui le font subir maintenant à un peuple colonisé et déshumanisé.

Ils trembleraient d’entendre un autre mot qui est associé au premier pour le caractère juridique des faits, celui de génocide, celui que la Cour internationale de justice ainsi que les organisations internationales ont enfin prononcé. Celui qu’Emmanuel Macron refuse de prononcer, même s’il annonce la reconnaissance prochaine de l’Etat palestinien, laissant les historiens et les juristes débattre sur cette qualification. 

Ce mot qui est depuis quatre-vingt ans leur assurance vie, le maintien d’un Etat colonial et sans limite dans sa violence. Alors, devant le renversement de l’histoire, ils ferment leurs yeux, bouchent leurs oreilles et enterrent le peu d’humanité qui restait pour plonger dans le massacre et les tueries de masse.

Déshumaniser les Palestiniens ne leur sert en fin de compte qu’à réveiller l’humain qui se trouve encore dans la majorité des peuples du monde. Les bêtes, ce sont eux maintenant. 

Les pierres de la construction de l’Etat d’Israël ont été cimentées par le sentiment de culpabilité de l’histoire à leur égard. Mais ce sentiment de culpabilité s’estompe avec le temps et Israël essaie de maintenir la flamme avec le sang des Palestiniens.

La société israélienne commence à faire apparaitre chez de rares citoyens la gêne d’une atrocité qui se commet en leur nom. On perçoit des frémissements de réveil, des silences là où il y avait des appels à la vengeance, des retenues de langage à peine murmurés là où il y avait des indignations outrancières et bruyantes.

Ces rares Israéliens se rendent compte qu’un monde s’écroule devant eux. Une conscience émerge doucement et avec terreur car ils regardent le désastre de ce qu’ils avaient tellement brandi à la face du monde comme justificatif de la création de leur pays.

Mais hélas, ils sont tellement minoritaires et encore timides dans leur dénonciation qu’ils ne peuvent être audibles dans une explosion de barbarie généralisée.

Israël a toujours voulu déshumaniser le peuple palestinien, c’est ce pays qui est désormais hors de l’humanité.

Boumediene Sid Lakhdar

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Mobilisation pour Georges Abdallah à Marseille : une rencontre publique avant l’audience décisive

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Mobilisation pour Georges Abdallah à Marseille

À quelques jours d’une audience cruciale pour sa libération, le sort de Georges Abdallah, plus ancien prisonnier politique d’Europe, continue de mobiliser. Incarcéré en France depuis 1984, le militant communiste libanais, engagé depuis toujours pour la cause palestinienne, est maintenu en détention malgré l’avis favorable à sa libération délivré dès 2003.

C’est dans ce contexte qu’une rencontre publique est organisée jeudi 12 juin à 18h30 à Marseille, dans les locaux de Solidaires (29, boulevard Longchamp, 1er arrondissement). À l’initiative de la section locale du Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP), cette réunion entend renforcer la mobilisation à la veille de l’audience prévue le 19 juin prochain devant la cour d’appel de Paris.

« Seule une pression populaire forte peut influer sur la décision judiciaire. Chaque action compte, chaque voix pèse », insiste le FUIQP Marseille, qui appelle à élargir le front de soutien autour d’un combat devenu emblématique.

Lors de cette soirée, il sera largement question de Georges Abdallah, de son engagement aux côtés des luttes anti-impérialistes et de son attachement indéfectible à la résistance palestinienne. Mais le débat s’élargira aussi à la répression menée en France contre les collectifs de solidarité avec la Palestine, dans un contexte de criminalisation croissante de la parole critique vis-à-vis d’Israël.

Le gouvernement français, poursuivant sa logique de disqualification du soutien à la Palestine, multiplie depuis des mois les interdictions de manifestations, les dissolutions d’organisations et les pressions judiciaires contre les militants. Tout cela pendant que, sous les yeux du monde, le peuple palestinien subit à Gaza un massacre qualifié de génocidaire par de nombreuses voix internationales.

Saïd Bouamama, sociologue, militant du FUIQP et figure de longue date des luttes anticoloniales en France, interviendra aux côtés de militant·e·s d’Urgence Palestine Paris pour apporter éclairages, analyses et perspectives.

Cette rencontre s’annonce comme un moment fort de solidarité internationale, dans une ville, Marseille, où la mémoire des luttes décoloniales et l’actualité des engagements populaires continuent de résonner avec force.

Djamal Guettala

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L’acte poétique face au silence : Hamma Meliani, voix de la résistance et de la mémoire

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Hamma Meliani

Dans un monde où l’injustice et la censure cherchent à étouffer les voix, Hamma Meliani se dresse comme un dramaturge engagé, un passeur de mémoires et un poète révolté. À travers son théâtre, porté par l’urgence et la vérité, il donne vie aux tragédies contemporaines, de Gaza aux terres ravagées de Duel au lointain, enracinant son art dans les langues et les douleurs des peuples. Du tamazight à la dramaturgie grecque, il tisse un dialogue entre l’intime et l’universel, entre la résistance et la poésie, pour briser les murs du silence.

Dans cet entretien, Meliani dévoile sa vision d’un théâtre populaire, vibrant et subversif, qui refuse l’indifférence et célèbre l’espoir d’un renouveau humain, porté par la justice et la liberté.

Le Matin d’Algérie : En 2025, écrire sur Gaza, c’est écrire dans l’urgence. Avec L’Axe du monde, vous convoquez la tragédie antique pour évoquer un drame contemporain. Pourquoi ce détour par la Grèce des origines pour évoquer l’actualité la plus brûlante ?

Hamma Meliani : Oui, l’actualité est terrible. D’abord, je tiens à exprimer ma profonde tristesse et ma solidarité aux militantes et militants de la Flottille de la liberté, arraisonnés par Israël dans les eaux internationales. J’adresse également toute mon admiration et mes encouragements aux marcheuses et marcheurs du monde entier, ainsi qu’aux Algériens, Marocains et Tunisiens qui prouvent, par cet acte de résistance, la possibilité de l’unité du grand Maghreb. La menace est partout. Aujourd’hui, c’est l’enfer qui se déchaîne sur les Palestiniens, sous le regard impassible du monde.

Quelques jours après l’insurrection du 7 octobre 2023, dans un accès de colère, j’ai publié sur les réseaux sociaux un article d’alerte sur les crimes de guerre commis par l’armée d’occupation, article qui a été partagé et republié le 25 octobre 2023 dans les colonnes du journal national algérien L’Expression. Aussitôt après cette publication, ma colère n’a pas cessé. Je me suis alors mis en syntonie avec mes personnages en création pour trouver rapidement, en fonction de nos moyens et de nos possibilités, la forme dramaturgique et le langage théâtral idéaux pour exprimer ce drame.

Pourquoi la dramaturgie grecque des origines ? C’est pour donner vie à cette tragédie. Parce que le drame palestinien est une tragédie humaine qui nous bouleverse tous ; chaque jour, nous voyons le désastre que subit l’ensemble de la population palestinienne. C’est un fait historique qui me révolte. J’ai donc d’abord tenté d’aborder le sujet dans un oratorio, ainsi que dans un montage poétique en forme d’épopée, mais le temps manquait et il fallait agir vite. La dramaturgie grecque convenait parfaitement pour faire entendre et montrer la tragédie de la Palestine. C’est dans l’urgence que le Théâtre d’Urgence est né en novembre 2023 autour de L’Axe du monde, journal d’un génocide, une tragédie moderne, montée par des comédiens bénévoles et des militantes et militants d’Urgence Palestine.

Le Matin d’Algérie : Votre pièce est portée par un coryphée, figure rare aujourd’hui au théâtre. Que symbolise-t-il dans votre dramaturgie ? S’agit-il de la conscience d’un peuple, de la voix des absents ou de celle du poète ?

Hamma Meliani : En effet, le Coryphée de L’Axe du monde joue le rôle du narrateur qui fait le lien entre les individus en désarroi au sein de la société dans son ensemble. Il est tout à la fois la conscience humaine, la voix des vivants et des morts, et la rage du poète.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes l’un des rares dramaturges algériens à écrire en tamazight et à mettre en scène cette parole minorée. En 2025, quel espace reste-t-il pour cette parole, sur scène comme dans la société ?

Hamma Meliani : Tamazight est la langue de nos parents. C’est la langue de l’avenir. Je pense que la société algérienne dans son ensemble a pris conscience que notre identité nationale est foncièrement amazighe. Tous, dans toutes les régions d’Algérie, souhaitent la généralisation de l’enseignement du tamazight dans les écoles et les collèges du pays.

Le théâtre peut jouer un rôle d’unificateur auprès de ces nouvelles générations. Il peut les amener à s’exprimer en tamazight, en derja, en arabe ou en français. Toute langue est une richesse et le tamazight est l’âme et la voix de l’Algérie. Il faut rendre notre identité encore plus belle, à l’écoute du monde, éveillée, juste et rebelle. Quel espace reste-t-il pour le théâtre en tamazight ? Il y a certes un public et des créations qui, je l’espère, ne cesseront de se développer. Je ne connais pas la situation du théâtre en Algérie cette année, mais j’espère qu’il se développera.

Le Matin d’Algérie : Dans Duel au lointain, deux errants se confrontent dans un monde ravagé par les guerres et le chaos climatique. Cette pièce est-elle pour vous une fable sur l’humanité survivante ou une mise en garde ?

Hamma Meliani : C’est exact, c’est une fable, et comme toutes les fables, elle nous met en garde. Duel au lointain est une pièce drôle et dystopique dans laquelle une femme et un homme, fuyant le monde et errants dans l’immensité d’une terre ravagée, se rencontrent. Le climat est imprévisible et les rapports humains sont marqués par la suspicion et la violence. J’adore cette pièce. Je me suis beaucoup amusé à l’écrire en lui donnant des dialogues vifs et drôles qui mettent en valeur le traitement théâtral de ces deux personnages émouvants : une vieille femme au vocabulaire décalé et un vieux guérillero en fuite.

Je devais la monter avec mon ami Ahmed Benaïssa, mais il est décédé depuis. Il aimait l’échange de situations entre les deux personnages et voulait interpréter le vieux guérillero. Mais le temps était sans pitié, et un mois après, Ahmed Benaissa est décédé. Qu’il repose en paix. Par ailleurs, mon ami Hachimi Kachi a traduit la pièce en tamazight et, si les moyens le permettent, elle sera créée en 2026.

Le Matin d’Algérie : Vous écrivez depuis plus de quarante ans. Comment votre regard sur le théâtre et le monde a-t-il évolué depuis vos débuts dans les années 1980 jusqu’à aujourd’hui, où le sentiment d’effroi semble permanent ?

Hamma Meliani : En effet, c’est un monde où l’on se bat contre le temps perdu à se perdre, des décennies de bouleversements multiples qui nous font perdre la vision globale de la réalité, qu’elle soit festive ou morbide. Et qu’en est-il de mon regard sur le théâtre et la culture en général ? Le théâtre a perdu sa langue. Il a zappé sa fonction sociale, sa voix atone est inaudible et se perd dans les cris du monde. C’est l’inutilité du théâtre au théâtre.

Il est vrai que dans les années 80, les troupes étaient nombreuses et la parole était multiple. Les sujets abordés étaient tous ceux de la société, avec un langage théâtral aussi multiple que le nombre de troupes. C’étaient les idées progressistes de 68 qui continuaient d’irradier la créativité des artistes.

Après 1991, tout change dans les institutions culturelles et le politiquement correct sera exigé dans toutes les expressions artistiques. D’ailleurs, tout comme dans les médias qui semblaient auparavant animés par la soif d’éduquer, d’apporter la culture dans chaque foyer et d’informer, tout y a changé. Les médias sont devenus des organes de propagande et de désinformation.

Quelle est alors la portée de ma démarche artistique ? Mon théâtre est celui d’un dramaturge engagé. Et puis, être algérien et dramaturge engagé, c’est, aux oreilles des experts de la culture et des gardiens de la pensée unique, le son d’un bourdon de subversion. Oui, je mène un combat culturel et politique à travers mes créations théâtrales et mes publications. La censure étouffe nos voix ; elle se manifeste dans les commissions de lecture, l’attribution des subventions et les réseaux de diffusion. Il existe un écart scandaleux entre la population et les « sanctuaires de la culture » où l’art n’a plus de sens. Quelques théâtreux qui ont la jouissance de cet outil de travail ne conçoivent d’autres spectateurs qu’eux-mêmes et leurs amis. Ils admirent leur nombril dans leur théâtre impassible au rideau de roses, alors que le monde est en mouvement constant et que le génocide ronge l’âme de la Palestine. Il est temps de créer des œuvres qui parlent le langage d’aujourd’hui et véhiculent les idées, le génie et les espoirs des femmes et des hommes d’aujourd’hui.

Parfois, on a l’impression qu’une caste refuse de laisser la place aux artistes de la périphérie et aux créations nouvelles. Cette inutilité du théâtre est favorisée par la censure, le manque de contrôle des responsables de la culture et par le manque d’intérêt des élites à l’éducation et à la créativité des vivants. Le théâtre est un bien commun et sa parole nous manque. Les démarches artistiques portées par l’acte poétique sont le plus souvent mal interprétées, voire malvenues, dans les objectifs du développement culturel des communes et de l’État. Le marché de l’art, avec sa cour et son fric, nous inonde de sa culture du loisir éphémère. L’art facile et futile nous anesthésie chaque jour un peu plus.

Le Matin d’Algérie : Dans vos textes, la poésie est omniprésente. En 2025, alors que le langage est souvent réduit au flux des réseaux et au bruit médiatique, quelle est la place encore laissée à la poésie ?

Hamma Meliani : La poésie évolue avec les nouvelles expressions artistiques. Que peut encore la poésie ? Elle crie, elle interpelle, elle rassemble, elle se bat avec des mots. Certes, cela peut paraître insuffisant, mais les mots sont forts et percutants ; ils touchent le cœur et la raison des gens par leur vérité. Les mots combattent également les maux de la société.

La poésie libre ou subversive est partout autour de nous. Rien que sur le thème du génocide palestinien, d’innombrables poèmes et chants s’expriment dans toutes les langues sur les réseaux sociaux, faute de publication écrite. Il s’agit d’une poésie nouvelle, empreinte de colère et de compassion. Nos mots et nos images combattent les maux du mensonge et de l’intelligence conquérante, chacun le faisant à sa manière. C’est l’énergie du renouveau poétique, accessible à toutes et à tous, qui se développe en marge du marché de l’art et du show-biz pour faire entendre l’appel au secours de la Palestine. Que ce soit le rap, le slam, les clips vidéo ou toute autre forme d’expression, ces performances poétiques résolument tournées vers la libération de la Palestine pétillent d’intelligence et de vie. Si la poésie est une invite à célébrer la gloire du conquérant, elle exprime aussi le désarroi et l’impuissance de l’opprimé. Tout comme la folie, la poésie est l’une des ressources spirituelles de la révolte, de l’indignation, mais aussi de l’amour et de la justice. C’est une intuition, un songe, une colère humaine pour rester fidèle à sa rébellion.

Le Matin d’Algérie : En mettant en scène un couple palestinien, vous humanisez un conflit souvent déshumanisé. S’agit-il d’une manière de résister à l’effacement et à l’indifférence internationales ?

Hamma Meliani : Dans cette tragédie, le couple est la colonne vertébrale du peuple palestinien. Handal est un chrétien et Leila une musulmane. Tous deux attendent la naissance de leur enfant. Symbole d’un renouveau palestinien. C’est un couple comme les autres, avec des hauts et des bas, qui rêve de paix, de liberté et de justice véritable. Résistants acharnés contre la colonisation, ils entraînent compassion et colère dans leur sillage. Le Théâtre d’Urgence est un outil essentiel pour briser le mur de l’invisibilité et de l’indifférence internationale et sensibiliser les gens lors d’événements et de manifestations de solidarité avec la résistance palestinienne.

Le Matin d’Algérie : Vos œuvres parlent d’exil, de mémoire, de silence. À l’heure où les récits se fragmentent, comment votre théâtre parvient-il à recoudre ces mémoires disloquées ?

Hamma Meliani : C’est la magie du théâtre et de la poésie. Parfois dans le conte on évoque la mémoire, avec l’histoire on désigne le 17 octobre 61, en silence on exprime la vie de quartier et la violence policière. C’est difficile, cela dure depuis longtemps. Face à la censure exercée au sein de toutes les commissions culturelles qui étouffe nos voix, et à la désinformation médiatique qui fait de nous des caricatures atroces, nous résistons. Face à la malice des personnalités politiques qui se prennent pour la naïveté et les niaiseries des journalistes, des experts du théâtre et des inspecteurs de la culture, nous résistons. La hantise de la censure est toujours là, elle plane partout, surtout concernant l’édition.

Les éditeurs courageux sont mis à l’index, eux aussi craignent pour leur enseigne. Que reste-t-il à l’écrivain et au créateur ? Il lui reste sa colère et sa plume. Bien sûr, l’écriture en pâtit, c’est comme un corps qu’on ampute, mais elle s’améliore avec ruse, et la ruse parfois joue avec la censure, transforme le manuscrit, reprend avec hardiesse le sens profond des paroles interdites, tourne l’obstacle et prend le risque de n’agir que dans le seul intérêt de la vérité. Oui, il est compliqué de se faire éditer, mais il est également compliqué d’écrire ou de dire ce que l’on veut. Le contrôle social mène la cadence des pas, certains résistent, d’autres trébuchent ou restent dans les rangs de la masse. Il est difficile de s’exprimer librement et de porter sa parole pour être entendu partout. Et dans ce chaos mondial, nous ne devons pas rester sourds et muets face aux malheurs de l’injustice et aux crimes de guerre.

Le Matin d’Algérie : Vous avez longtemps milité pour un théâtre populaire, enraciné dans les langues et les douleurs du peuple. Ce théâtre a-t-il encore une place dans un monde dominé par l’image, l’instantané et le spectacle ?

Hamma Meliani : Je n’ai pas un optimisme débordant concernant la place du poète, de l’écrivain, de l’artiste en général. Aujourd’hui, rares sont les artistes soutenant les contestations contre l’occupation de la Palestine et le génocide qu’elle subit, avec leurs paroles, leurs écrits ou leurs médias.

Les lois relatives à l’apologie ou à l’antisémitisme hantent les artistes, qui ont peur de perdre leur emploi, leurs biens et leur famille. Les audacieux qui s’indignent et crient leur colère sont rares. Les artistes, comme toutes les personnalités publiques, sont muselés. Dans ce monde qui bride les gens et étouffe la parole de vérité, dans ce monde où l’intelligence artificielle et le numérique ont pris d’assaut la créativité humaine, il m’est difficile de prévoir quelle sera la place de l’artiste. Mais l’acte poétique, individuel ou collectif, continuera d’exister pour fustiger nos sociétés qui, fâcheusement, ont de moins en moins besoin de lire, de se cultiver, de connaître l’histoire. Nos sociétés consacrent de moins en moins de temps à l’actualité et aux bouleversements du monde. Franchement, ça va être difficile, mais il faut se battre.

Le Matin d’Algérie : Vous êtes également un passeur entre les générations, les langues et les continents. Quel dialogue souhaitez-vous instaurer entre les jeunes artistes d’Algérie, de France et du reste du monde ?

Hamma Meliani : Un dialogue culturel est essentiel au bassin méditerranéen. Instaurer un dialogue en interaction avec tous les arts est un moyen plus qu’utile pour vaincre l’ignorance, l’exclusion et les discriminations dont souffrent nos villes et nos sociétés, et pour tisser les liens qui fondent la communauté humaine. Des actions pédagogiques sous forme de créations théâtrales, de formations pratiques et de conférences permettront la confrontation d’œuvres pour ouvrir le débat entre créations et créateurs, entre spectacle et public. Ces interactions artistiques sont essentielles dans le cadre de ce dialogue entre les pays.

Le Matin d’Algérie : La pièce L’Axe du monde est créée pendant la guerre, alors que Gaza est détruite et que la douleur palestinienne est souvent censurée. Pensez-vous que le théâtre peut encore briser ces murs du silence ?

Hamma Meliani : Le Théâtre d’urgence reste fidèle à sa révolte, à ses actions de soutien et de solidarité avec les Palestiniens ; il participe également à la lutte contre le mur du silence qui sépare l’humanité en deux mondes. Il est difficile de porter haut la parole de vérité devant la censure. C’est vrai aussi qu’autour de la création et de la diffusion de L’Axe du monde, journal d’un génocide, le théâtre d’urgence, malgré les obstacles, s’est manifesté en un acte poétique porté par des comédiens bénévoles et des militantes et militants d’Urgence Palestine. Dès novembre 2023, nous avons organisé des rencontres, des lectures publiques de la pièce, ainsi que des débats, avant de commencer, en décembre, à former une troupe et à initier l’essentiel de l’expression dramatique aux participants directement pendant les répétitions, pour enfin mettre en scène la pièce.

Depuis janvier 2024, le spectacle a tourné dans plusieurs villes de France, dont Paris, en banlieue et pendant le Festival d’Avignon. Vu et apprécié d’un grand public, il a permis d’ouvrir le débat et de sensibiliser les spectateurs à la tragédie du peuple palestinien. Je remercie ici tous les membres de la troupe pour leur courage, leur dévouement et leur engagement dans cet acte théâtral à contre-courant de la parole de l’establishment. Merci à mes ami(e)s d’avoir tenu bon, malgré les contraintes matérielles, professionnelles, étudiantes et familiales. Je remercie également les structures et organisations associatives qui ont soutenu et accueilli L’Axe du monde, Journal d’un génocide dans leurs villes. Je remercie également l’éditeur de cette œuvre pour son courage et son amitié. Édition Tangerine Nights 2024. L’Axe du monde de Hamma Meliani.

Le Matin d’Algérie : Les figures féminines de vos pièces – souvent fortes, blessées, résistantes – rappellent que vous n’écrivez pas seulement l’Histoire, mais l’intime. En quoi la femme est-elle représentée dans votre théâtre ?

Hamma Meliani : Elle représente R’guia, ma mère, elle représente Gaïa, notre mère à tous. Elle est la sœur rebelle, l’amoureuse éperdue qui se cherche. Elle incarne la justice, la tendresse.

Le Matin d’Algérie : Vous avez été membre de jurys, directeur de troupes, metteur en scène et formateur. Comment percevez-vous l’évolution des pratiques théâtrales aujourd’hui, notamment dans les zones de fracture comme les Aurès ?

Hamma Meliani : L’Aurès n’a jamais été une zone de fracture ; c’est le cœur de l’Algérie libre et indivisible. C’est une région en pleine mutation, avec une démographie en augmentation constante, où il est vrai que tout manque pour mieux vivre. Pourtant, l’Aurès connaît un engouement pour l’art en général ; des poètes, des artistes, des chanteurs de talent aimeraient aussi se produire dans les galeries d’art et sur les scènes des théâtres. Ce marasme est peut-être passager. Il est temps de mettre en chantier une politique culturelle nationale et une éducation harmonieuse pour la jeunesse de toutes les régions d’Algérie. Chaque région développera ses activités culturelles, ses structures, ses lieux, la qualité de la pratique artistique et ses liens avec les autres régions pour renforcer la cohésion nationale. Il en va de même pour les sciences et les activités sportives dans les Aurès et ailleurs. Il faut investir dans la jeunesse, ouvrir des gymnases, des stades, des écoles spécialisées, des théâtres, des bibliothèques, des médiathèques, etc. Notre peuple a besoin de respirer et de voir ses enfants s’épanouir dans la joie sociale.

Le Matin d’Algérie : Enfin, dans ce monde troublé, qu’est-ce qui vous pousse à écrire, à témoigner et à croire encore dans le pouvoir de la scène ?

Hamma Meliani : Je ne supporte pas l’injustice. Je lutte et je témoigne avec mon acte poétique. Free Palestine.

Entretien Réalisé par Djamal Guettala  

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Droit à l’image des enfants : des chaînes de télévision sévèrement recadrées par l’ANIRAV 

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Anira

Dans un communiqué publié ce mardi, l’Autorité nationale indépendante de régulation de l’audiovisuel a sévèrement mis en garde les médias contre toute atteinte aux droits des enfants lors des couvertures médiatiques des examens scolaires. Elle appelle à davantage de professionnalisme, de responsabilité et de respect de l’éthique journalistique dans le traitement réservé aux mineurs.

L’Autorité dit avoir constaté « des dérives médiatiques graves » durant les épreuves du brevet d’enseignement moyen, notamment à travers des interviews réalisées à chaud avec des élèves mineurs à la sortie des centres d’examen.

Alors que l’examen du baccalauréat approche à grands pas, elle exprime sa « profonde inquiétude face à la récurrence de ces violations des textes légaux en vigueur », en référence au décret exécutif n°24-250 de l’année 2024, fixant le cahier des charges applicable aux services de l’audiovisuel, ainsi qu’à la loi n°12-15 relative à la protection de l’enfance.

Face à ce qu’elle qualifie de « mépris persistant de certaines chaînes à l’égard du cadre réglementaire national », l’Autorité avertit avec la plus grande fermeté : toute couverture susceptible de porter atteinte aux droits des enfants, en les exposant au voyeurisme médiatique ou à l’exploitation de leur image, sera considérée comme une infraction grave.

Elle rappelle aux responsables de l’audiovisuel qu’aucune apparition médiatique d’un mineur ne peut avoir lieu sans l’accord écrit, explicite et préalable de son représentant légal, et ce, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets sensibles pouvant porter atteinte à sa dignité, son identité ou sa santé psychologique.

Ces pratiques, dénonce-t-elle, sont contraires à l’intérêt supérieur de l’enfant et tombent sous le coup de la loi. « Interroger un élève mineur et diffuser ses propos sans respecter les exigences légales constitue une violation flagrante de ses droits fondamentaux », martèle-t-elle.

« La protection de l’enfant n’est ni un luxe juridique ni un simple principe abstrait. C’est une responsabilité morale et sociétale que doivent pleinement assumer les professionnels de l’audiovisuel », insiste l’Autorité.

Elle alerte par ailleurs sur les conséquences psychologiques durables que peuvent engendrer ces expositions médiatiques non encadrées, notamment en matière de cyberharcèlement et de stigmatisation sur les réseaux sociaux.

En conclusion, l’autorité adresse une ultime sommation à tous les opérateurs audiovisuels : le respect des droits de l’enfant n’est pas négociable. Elle les exhorte à privilégier des couvertures responsables, à forte valeur éducative, conformes aux chartes éthiques et aux principes de responsabilité sociale, loin de toute quête sensationnaliste.

La rédaction

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Fraude dans les demandes de visas Schengen : le cri d’alarme de l’Union européenne

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Demande de visas

Le 7 juin dernier, la délégation de l’Union européenne en Algérie, en partenariat avec les services consulaires des États membres de l’espace Schengen, a lancé un cri d’alarme face à la recrudescence de la fraude documentaire dans les demandes de visas.

Une situation préoccupante, d’autant plus que l’Algérie, avec un nombre estimé de 550 000 demandes pour l’année 2024, se classe parmi les pays les plus demandeurs de visas Schengen.

Ce chiffre, bien qu’indiquant une relation solide avec l’Europe, représente également un défi de taille pour les services consulaires.

Une priorité absolue : la lutte contre la fraude documentaire

La lutte contre la fraude documentaire est désormais une priorité majeure pour les ambassades et consulats des pays Schengen. Désormais, tous les documents justificatifs fournis par les demandeurs, qu’il s’agisse de relevés bancaires, d’attestations d’emploi ou de lettres d’invitation, font l’objet de contrôles d’authenticité rigoureux. Les autorités ont constaté une multiplication des dossiers contenant des documents frauduleux ou falsifiés, ce qui compromet la fiabilité de nombreuses demandes.

Les intermédiaires informels : un risque majeur pour les demandeurs

Une partie de cette augmentation de la fraude peut être attribuée à l’implication d’intermédiaires informels. Ces derniers proposent leurs services pour aider les demandeurs à obtenir un rendez-vous et à constituer leur dossier de demande de visa. Cependant, il est crucial de souligner que seuls les prestataires agréés par les États membres de l’Union européenne sont habilités à gérer ces démarches. De plus, ces services sont totalement gratuits.

Recourir à des intermédiaires non officiels expose les demandeurs à un risque accru : la possibilité d’insertion de documents falsifiés dans leur dossier, parfois à leur insu. Un tel manquement entraînera inévitablement un refus de visa. Pour garantir la validité de leur demande, il est donc vivement conseillé de prendre en charge personnellement l’ensemble de la procédure et de se tourner uniquement vers les prestataires agréés.

Des conséquences graves et durables

Les conséquences d’une demande de visa contenant des documents falsifiés sont considérables. Non seulement cela remet en cause la crédibilité du dossier, mais cela nuit également à la relation de confiance entre le demandeur et le consulat. En outre, une telle fraude engendre une méfiance généralisée au sein des services consulaires des pays Schengen, ce qui peut impacter toutes les demandes futures du même demandeur.

La Délégation de l’UE tient à rappeler un point essentiel : l’utilisation d’un intermédiaire non agréé n’exonère en aucun cas le demandeur de sa responsabilité. En effet, la présentation de documents frauduleux expose le demandeur, tout comme l’auteur des falsifications, à des poursuites judiciaires sévères.

Appel à la vigilance et à la transparence

Face à la montée de la fraude documentaire, les services consulaires appellent à une vigilance accrue de la part des demandeurs. Pour garantir le succès de leur demande, il est primordial que chaque demandeur vérifie minutieusement l’authenticité des documents qu’il soumet. Les États membres de l’espace Schengen assurent travailler de concert pour garantir un processus de demande de visa à la fois juste et transparent, tout en contribuant à la sécurité de leurs frontières.

Samia Naït Iqbal

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Caravane « Al Soumoud » : l’épopée des peuples en route vers Gaza

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Marche vers Gaza

Dans le fracas du silence international, au milieu des ruines fumantes d’une terre assiégée, une flamme d’espoir s’est allumée ce lundi 9 juin 2025 à Tunis. C’est une armée pacifique, une colonne de résistance inébranlable, une caravane — « Al Soumoud » — ce mot qui claque comme un serment : ténacité.

Ils sont venus par milliers, plus de 5 000 âmes tunisiennes, rejoints par près de 1 500 Algériens et des délégations libyennes et marocaines. Des médecins, des avocats, des journalistes, des simples citoyens — des porteurs d’humanité et de justice — qui ont décidé de briser les murs du silence et de la complicité.

À bord de 300 véhicules, ils roulent vers Gaza, cette enclave martyre, prison à ciel ouvert où plus de 2 millions de Palestiniens vivent sous le joug d’un blocus étouffant depuis presque deux décennies. Là-bas, la vie s’effiloche sous les bombes, la faim, le manque d’eau, la maladie. Le taux de chômage dépasse les 60 %, et plus de 70 % des habitants vivent dans la pauvreté la plus noire. Pas seulement, l’armée israélienne y mène une guerre innommable avec pour résultat plus de 55000 morts et la destruction massive de toutes les infrastructures du territoire.

La caravane du peuple, défi aux oppresseurs

Ils ne transportent pas seulement des marchandises, ils portent une charge sacrée : la voix des sans-voix, la colère des oubliés. Ce n’est pas un simple convoi humanitaire, mais un acte politique, un défi jeté à la face d’un monde sourd, un message lancé à ceux qui ferment les yeux et les portes.

La caravane traverse la Tunisie, longe la côte libyenne, s’arrête à Sousse, à Sfax, franchit la frontière de Ras Jedir. Elle affrontera les barbelés, les contrôles, l’indifférence. Le passage vers l’Égypte, ultime rempart avant Rafah, reste incertain, mais la volonté est invincible.

Une fraternité d’Afrique du Nord indomptable

Cette marche est un cri commun, un chant de révolte qui unit les peuples d’Afrique du Nord. Dans un monde divisé, des frontières tracées dans le sang et les intérêts, « Al Soumoud » est le symbole d’une solidarité qui ne connaît ni frontières ni compromis.

« Nos peuples avancent main dans la main », proclame la Coordination tunisienne pour la Palestine. « La cause palestinienne est notre cause. » Ce combat est celui des peuples opprimés, celui des héritiers de la résistance, celui de l’espoir immortel.

Une épopée contre l’oubli

Au cœur de Gaza, l’humanité est au bord du gouffre. L’eau potable est un luxe raréfié — moins de 10 litres par jour et par personne — les hôpitaux sont à l’agonie, la survie est un combat quotidien. Pourtant, dans cette nuit, la caravane « Al Soumoud » est une étoile filante, une promesse que la dignité ne s’éteindra pas.

Ce n’est pas seulement une route vers Gaza, c’est une légende en marche, un chant de résistance qui portera ses fruits bien au-delà des frontières. Le 15 juin, à Rafah, la grande marche mondiale fera trembler les murs de l’indifférence.

Car là où le silence règne, les peuples en révolte écrivent l’Histoire.

Djamal Guettala

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Mélenchon dénonce un « acte de piraterie » contre Rima Hassan et interpelle l’Élysée

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Jean-Luc Mélenchon, chef des Insoumis, a lancé un cri d’alerte ce dimanche après l’interception de la Flottille de la Liberté par les forces israéliennes. Dans un message diffusé sur Telegram, le fondateur de La France insoumise affirme que Rima Hassan, militante franco-palestinienne récemment élue députée européenne, pourrait être « détenue en prison » après cette opération qu’il qualifie d’« acte de piraterie ».

L’élue participait à la mission de la Flottille, une initiative citoyenne internationale visant à briser symboliquement le blocus imposé à Gaza. Le bateau à bord duquel elle se trouvait aurait été arraisonné dans la nuit par la marine israélienne. Mélenchon accuse directement Israël d’avoir mené une action illégale en eaux internationales et s’en prend vivement au silence des autorités françaises : « Le gouvernement et le Président ne prennent pas la mesure du danger. Ont-ils peur de Netanyahu ? », écrit-il.

Dans un ton à la fois alarmiste et indigné, il évoque « les distributeurs de sandwich israéliens » – une expression énigmatique, peut-être ironique, pour désigner les assaillants – et alerte sur leur dangerosité. Il qualifie la situation d’« insupportable » et appelle à la mobilisation pour faire pression sur l’exécutif français.

Le leader de LFI a également annoncé une prise de parole publique, diffusée en direct sur YouTube, pour réaffirmer son soutien à la Flottille et exiger, une fois de plus, « la fin du génocide à Gaza ».

Une opération hautement politique

L’affaire intervient dans un contexte tendu : l’opinion publique européenne est de plus en plus critique vis-à-vis de la guerre israélienne à Gaza, et la présence d’une députée européenne française à bord de ce bateau donne une résonance politique supplémentaire à cette opération maritime.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, ni le ministère français des Affaires étrangères ni l’ambassade d’Israël à Paris n’ont encore réagi officiellement. Mais du côté des réseaux sociaux et de la sphère militante, la mobilisation s’intensifie : plusieurs organisations, dont l’Union juive française pour la paix (UJFP) et le Collectif pour la Palestine, appellent à des rassemblements urgents.

Si la détention de Rima Hassan est confirmée, la tension diplomatique pourrait monter d’un cran entre Paris, Bruxelles et Tel-Aviv.

Djamal Guettala 

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Pétrole : le Brent remonte à plus de 66,5 dollars  

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Pétrole

Les cours du pétrole sont stables lundi, conservant les gains de la semaine dernière avec de nouvelles discussions entre les Etats-Unis et la Chine visant à prolonger la trêve dans leur guerre commerciale.

Dans la matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, prenait 0,11% à 66,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, gagnait 0,08%, à 64,63 dollars.

Le cours du baril de Brent s’est apprécié de plus de 4% la semaine dernière avec l’espoir d’une avancée dans les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, estiment les analystes.

« Nous souhaitons que la Chine et les Etats-Unis poursuivent sur la lancée de l’accord signé à Genève », a insisté dimanche la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, sur Fox News.

Washington et Pékin sont les deux plus grands consommateurs de pétrole au monde, rendant le cours de l’or noir particulièrement sensible à la santé économique de ces pays. Un accord ou un prolongement de la trêve sur la majorité des droits de douane serait donc perçu comme un facteur de hausse des prix du baril.

Avec agences

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Trois individus arrêtés et 1,5 million de comprimés psychotropes saisis à Batna

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Trois criminels arrêtés et près de 1,5 million de comprimés psychotropes saisis à Batna

Trois criminels ont été arrêtés et près de 1,5 million de comprimés psychotropes ont été saisis, dimanche, au niveau du Secteur militaire de Batna (5e Région militaire) par les services compétents de la sécurité de l’armée, en coordination avec les Douanes algériennes, indique lundi un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

« Dans la dynamique des efforts soutenus contre la criminalité organisée multiforme, les services compétents de la sécurité de l’armée, en coordination avec les Douanes algériennes ont arrêté, hier 8 juin 2025, au niveau du Secteur militaire de Batna (5e Région militaire), trois criminels et saisi un camion citerne transportant une quantité importante de comprimés psychotropes s’élevant à un million quatre cent quatre vingt dix neuf mille cinq cent cinquante (1.499.550) comprimés de type prégabaline 300 mg et une somme d’argent qui s’élève à cinq millions quatre cent cinquante-et-un mille (5.451.000) DA », précise la même source.

« Cette opération qui s’inscrit dans le sillage des efforts soutenus dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic dans notre pays, dénote du haut professionnalisme, de la vigilance et de l’entière disposition de nos Forces armées », ajoute le communiqué.

Avec APS

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