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Projet de loi sur les mines : une menace pour la souveraineté nationale, selon le FFS et le PT

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Mines
Le projet de loi sur les mines suscite l'inquiétude.

Le projet de la nouvelle loi sur les mines, actuellement débattu à l’Assemblée populaire nationale (APN), suscite une vive opposition politique. 

Le Front des Forces Socialistes (FFS) et le Parti des Travailleurs (PT) se disent inquiets quant aux retombées négatives et grave pour   la souveraineté nationale et à l’intérêt stratégique de l’Algérie. Les deux partis demandent le retrait pur et simple du texte soumis au parlement pour débat et adoption.

Le premier secrétaire national du FFS a exprimé un rejet catégorique du texte, qualifiant le projet de « menace explicite » contre la souveraineté de l’État et la maîtrise du peuple sur les ressources naturelles du pays. Le parti appelle à son retrait immédiat, considérant qu’il viole l’esprit de la Constitution, notamment l’article 20 qui consacre le caractère stratégique du secteur minier.

Une atteinte à l’esprit de Novembre

Le FFS estime que ce projet remet en cause le caractère social de l’État algérien, un des fondements de la Déclaration du 1er Novembre 1954. Pour le parti, ce texte compromet la justice sociale, l’indépendance économique et la souveraineté politique du pays. Il critique également l’accélération du processus législatif, sans consultation élargie aux experts, acteurs du secteur et société civile.

Le PT, de son côté, dénonce une tentative de « dénationalisation » du secteur minier. Il rappelle que ce secteur a toujours été au cœur des luttes pour l’indépendance, au même titre que les banques et les chemins de fer.

En 1966, les mines avaient été récupérées à 100 %, et la Sonarem (Société nationale de recherche et d’exploitation minières) avait été créée en 1967 pour asseoir la souveraineté nationale.

Une histoire de luttes et de pillages

Les deux partis rappellent que l’histoire du secteur minier est jalonnée de luttes et de dérives. L’ouverture partielle du secteur dans les années 2000, sous la houlette de Chakib Khelil, avait déjà suscité des controverses. Des entreprises étrangères, comme ArcelorMittal ou GMA (General Mediterranean Holding), ont été accusées de pillage, de non-respect de leurs engagements et de laisser derrière elles des dettes colossales.

Le PT évoque notamment le cas de la mine d’Annaba, où l’emploi a été drastiquement réduit, ou celui de Tamanrasset, où la GMA aurait exploité massivement les gisements d’or avant de se retirer, laissant la National Gold Company en grande difficulté financière.

Des dispositions contestées

Les articles 66 et 102 du projet de loi sont particulièrement visés. Le premier met sur un pied d’égalité les investisseurs publics, privés, nationaux et étrangers pour l’octroi de licences, abolissant ainsi le principe de préférence nationale. Le second supprime la règle souveraine du 51/49, limitant la participation de l’État à seulement 20 % dans les projets miniers. Ces dispositions pourraient, selon les détracteurs, ouvrir la voie à une reconsidération de cette règle dans d’autres secteurs stratégiques.

Le projet va également à l’encontre du décret exécutif 21-145 du 17 avril 2021, qui reconnaît officiellement le caractère stratégique du secteur minier.

Un secteur clé pour l’avenir

Alors que l’Algérie dispose de réserves importantes (fer, phosphate, or, terres rares…), le développement du secteur minier constitue un levier de diversification économique et de réduction de la dépendance aux hydrocarbures.

Pourtant, seulement 27 % du territoire national aurait été exploré à ce jour. Pour le FFS et le PT, le véritable frein à l’investissement n’est pas le cadre juridique, mais le manque de financements publics alloués au secteur.

Avec des réserves de change dépassant les 75 milliards de dollars et un Fonds de régulation des recettes toujours alimenté, les partis d’opposition s’interrogent sur l’intérêt de faire appel à des investisseurs étrangers pour un secteur aussi stratégique.

Un appel à une mobilisation nationale

Le FFS et le PT appellent à l’ouverture d’un débat national inclusif et à la réécriture d’une loi qui préserve les intérêts du peuple algérien. Pour eux, les députés de l’APN sont aujourd’hui face à une « responsabilité historique ». Le retrait du projet de loi est une exigence patriotique, destinée à défendre la souveraineté, la transparence et la justice sociale dans la gestion des ressources naturelles.

Samia Naït Iqbal

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Mali : plusieurs militants de l’opposition enlevés par la Sécurité d’État

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Assimi Goita, le chef de la junte militaire à Bamako
Assimi Goïta, le chef de la junte militaire

Au Mali, les proches sont toujours sans nouvelles des trois militants politiques pro-démocratie, opposants aux putschistes, sont enlevés il y a une dizaine de jours par la Sécurité d’État. Alhassane Abba, du parti Codem et de la coalition Jigiya Kura, et El Bachir Thiam, du parti Yelema, ont été enlevés le 8 mai.

Abdoul Karim Traoré, également de la Codem, a disparu le 11 mai. Selon les informations de RFI, les trois hommes sont prisonniers des services maliens de renseignement qui les soupçonnent de tentative de « déstabilisation ».

Les trois militants politiques sont détenus séparément et leur libération n’est « pas pour maintenant ».  De source sécuritaire malienne, les services de renseignement soupçonnent Alhassane Abba, Abdoul Karim Traoré et El Bachir Thiam d’être impliqués dans des projets de « déstabilisation » et recherchent des informations sur d’éventuels « contacts extérieurs ».

La sécurité de l’Etat sème la terreur au sein de l’opposition depuis plusieurs semaines.

Des accusations balayées par leurs camarades de parti, qui estiment qu’il s’agit essentiellement de réprimer et d’intimider tous les militants pro-démocratie, et qui rappellent que la contestation de la Transition s’est toujours inscrite dans le cadre de la légalité. Contrairement à ces détentions par la Sécurité d’État, réalisées en dehors de toute procédure judiciaire et au sujet desquelles ni les autorités de transition, ni la Justice malienne, n’ont fait la moindre déclaration.

Cellule de crise et prière collective

Le président autoproclamé, Assimi Goïta ne veut pas entendre parler de l’opposition à son règne. Selon plusieurs responsables politiques, les enlèvements des militants de la Codem et de Yelema sont également des messages adressés aux leaders de ces partis, l’ancien ministre Housseini Amion Guindo et l’ancien Premier ministre Moussa Mara. Le premier est un opposant acerbe des autorités de transition, qui évite depuis longtemps toute apparition publique, le second se présente plutôt comme un « accompagnateur » de la Transition, mais il est l’une des dernières personnalités maliennes restées au pays et qui assume ouvertement des positions parfois très critiques.

Des proches et des camarades politiques d’Alhassane Abba et Abdoul Karim Traoré ont formé une « cellule de crise », pour soutenir les familles et maintenir, autant que faire se peut, la pression sur leur cas. « Quoi de plus légitime pour un enfant que d’exiger la libération de son père enlevé dans ces conditions ? », interroge un membre de cette cellule, « ou pour une épouse, la libération de son mari ? » Une prière collective a aussi été organisée au domicile d’Alhassane Abba vendredi 16 mai, pour sa libération et celle des autres détenus. Dans l’entourage d’El Bachir Thiam, on indique garder « le moral », malgré « la peur. » 

« Privés de leur liberté pour leur opinion »

L’ancien Premier ministre Moussa Mara a quant à lui initié une série de visites « de solidarité » et « de soutien » dans les familles des trois détenus, mais aussi dans celles de nombreux autres prisonniers d’opinion, en détention depuis plusieurs mois, voire, pour certains d’entre eux, plusieurs années : Ras Bath, Rose vie chère, Issa Kaou Ndjim, Ben le cerveau, Bandiougou Traoré, Alou Badra Sacko. « L’unité et la réconciliation chères à nos autorités demandent que tous ceux qui sont privés de leur liberté pour leur opinion soient relâchés », a commenté l’ancien Premier ministre sur les réseaux sociaux.

Leur détention, en dehors de tout cadre judiciaire, a porté un coup très rude au mouvement pro-démocratie qui avait éclos au début du mois – la dissolution des partis politiques, la semaine dernière, également. Les familles et les camarades de parti des trois hommes restent à la fois apeurés et déterminés.

Avec RFI

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Acu yessazzalen « les arabistes »… ?

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Mokri, Bengrina et Djaballah
Mokri, Bengrina et Djaballah

Tamsalt n Mohamed Belghit (1) tesban-d ayen illan yakan di tmurt n Lezzayer si tsertit n FLN di 1962. Ur illi d « tuccda/dérapage » n Mohamed Belghit, am akken i t-uran deg yeɣmisen, maca d tagejdit n tmuɣli-s, am netta am wiyaḍ.

Mačči d Ben Bella i yennan di Tunes di 1962, kraḍ n tikkal : « nekkni d Aâraben… ! » ?

Ayen illan deg umezruy n Tefrikt n Ugafa tamaziɣt ur izmir yiwen ad as-yeg tikerkas. Anekcum n tinneslemt di lqern wis 7 ur tbeddel aẓar n tmurt, ur tbeddel idles n tmurt, ɣas akken tlul-d tutlayt n darǧa idis n tmaziɣt.

Nezmer ad nẓer yal asurif :

Iserdasen n waâraben i d-ikcemen s ujenwi, ur fkin aẓar di tmurt, taggara amur ameqqran n wid iddren deffir ugar n 50 iseggasen n imennuɣen, yuɣal ansi d-ikka, ɣer Damas. D adabu amaziɣ i ibedden ver sdat di yal tamnaṭ n Tamazɣa tineslemt.

Si lqern wis 7, yal adabu ibedden di tmurt tamaziɣt, si Libya ar Merruk, d adabu amaziɣ. Ekkes-d adabu n « ugellid » Idris wis 2 (791-828), di Merruk, ɣas akken d Imaziɣen Iwraben i yesbedden baba-s, netta yesbedd adabu aârab.

Banu Hilal akked Banu Suleyman i d-yusan si lqern wis 11, ifka-ten-id ugellid afaṭimi n Lqahira, ur beddlen tamurt. Takemmict  n 10000 n yemdanen, ur tezmir ad tbeddel aẓar n tmurt deg llan imelyunen n yemdanen. Tameddurt tabedwit n ddaw uqiḍun (yal tameṭṭut ad tarew 5 tdusin akken ad idder yiwen), ur tezmir ad tessefrurex imdanen ugar n imezdaɣ n tmurt izedɣen tizeɣwa n uẓru, ikkerzen, iteẓẓun, iteččen ar tawat-nsen.

Akkin deg umezruy, Ifniqen i d-ikcem di lqern wis -7 qbel Aâisa, bnan tiɣremt tameqqrant n Carthage. Ifniqen usan-d s talwit si Lubnan (Thyr), ur llin d Aâraben, ur tutlayen taârabt. Taggara negren qbel ad tenger Carthage s timmad-is deg useggas n -146 (d Roma akked Imaziɣen n Makawsen i tt-ihudden di ṭṭrad wis 3 gar Carthage akked Roma). 

Imezdaɣ illan deg-s, ugar n 90 % d Imaziɣen deg idammen. 

Tutlayt n Carthage, tin i yellan di tazwara d tafniqit, tuɣal tbeddel talɣa, tlul-d deg-s tutlayt tamaynut « taqanant » (punique, ou cananéen). Amur ameqqran deg-s d tamaziɣt. 

Mi thudd Carthage, amur n imezdaɣ ur nemmut di tmes akked imenɣi, ffɣen tiɣremt inegren, bḍan ɣef tmura n Tamazɣa. D nutni i yeskecmen yal tamussni di tɣermin  (amahil n wuzzal, arqem n usɣar, ideqqi n talaɣt, aẓref/lfeṭṭa… deg iseggasen izrin, asenduq ireqmen i tettawi teslit, isem-is ‘’afniq’’.

Arki n tineslemt akked taârabt.

Arki/confusion i yellan ass-a di tmura tinselmin gar tinneslemt akked taârabt, ikka-d si tsertit n igelliden n udabu ineslem n Damas akked Beɣdad, si tazwara mi keččmen timura deg umussu n « lfutuḥat », akken ad skecmen ddin inslem s imenɣi d idammen. 

Tasertit-nsen tebna ɣef umkan anemmas n ddin di tmurt tineslemt : « tineslemt d ddin, d dewla » (akka i tẓeggin deg iberdan yimeɣnasen n FIS, di Lezzayer deg iseggasen-nni n 1990 !).

Di yal tamurt deg idda ṭṭrad n ‘’lfutuḥat’’ (invasions) s yisem n ddin, netta d ṭṭrad n tamharsa, d anekcum n tmurt, d asehres n tmurt (colonisation). Deffir ddin, d tutlayt taârabt, d idles aârab, d tasertit taârabt akken ad imḥu uẓar n yidles akked tutlayt n tmurt i kecmen.

Di tmura i tekcem tinneslemt, anagar tamurt tafersit (Iran) akked tmurt n Turk, amur ameqqran tekcem-itent tmagit taârabt, tenɣa idles akked tutlayin n tmura-nni (icban Surya, Maser, Sudan…).

Di Tefrikt n Ugafa ur tessaweḍ tinneslemt akken ad tessenger idles akked tutlayt tamaziɣt.

D win i d annar n umennuɣ illan ass-a ! 

Anekcum n tsertit n taârabt-tinneslemt (arabo-islamisme)

Ayen ibeddlen deg umussu ineslem n zik, d anekcum n tsertit taârabt, taɣelnaẓri taârabt (nationalisme arabe) si yiwet tama, akked txunit tineslemt n « ummaten inselmen » (les frères musulman). D yiwet tsertit-nsen : nnger n tmagit akked tutlayin n tmurt deg kecmen akken ad sbedden tamagit taârabt-tinneslemt.

Talalit n ugraw n tmura taârabin (Ligue des Etat arabes), ur d-tlul akken ad teslelli tamurt n Palestine, maca akken ad teseddu « tasertit taârabt » di yal amkan. 

D iswi-nni i yessazzalen ass-a « les arabistes » akked « les islamistes ». D yiwen ubexlaluḍ !

Mačči yiwen wudem i yellan, yal tamurt s umezruy-is. Maca ur illi uɣref i d-yusan si berra akken ad yeg tamharsa di tmurt nniḍen. D udem n autocolonisation / self colonization)

Di Lezzayer, Mohamed Belghit, akked wiyaḍ am netta, d Imaziɣen i llan, ur d-usin si Emirates neɣ si Qatar. 

Maca tamsalt n Sudan temgarad : d tiwsimin taârabin Ǧanǧawid i yesnejlin iberkanen n sudan, s yimragen/armes n Qatar, Saâudi akked Emirates, akken ad ten-nfun si tmurt-nsen, ad gen « grand remplacement » akken ad d-slalen « Sudan aârab ». 

Imenɣiyen illan ass-a gar jiniral Daglo akked jiniral Burhan, d aɣebbar s allen kan, d yiwet tsertit-nsen. 

Sin iberdan i yellan sdat udabu n Lezzayer

Issefk tamsalt n Belghit ad tbeddel tamuɣli, ad tesfi timmist, ad tbeddel tsertit.

1. Ad yeǧǧ amussu n taârab-inneslemt ad iṭṭef adabu azekka, ad issenger tamagit n tmurt, ad issekcem Lezzayer deg unnar n imennuɣen n igelliden n pétrole gar-asen akked tuccar n tmura n umaḍal (Russia, USA, Urupa…). D beṭṭu n tmurt d iḥedren ara d-yasen, d imennuɣen, d nnger.

2. Ad ildi tibbura i tlalit n Lezzayer tazzayrit, deg ubrid n tugdut akked tdukli akked tmura i yaɣ-d-izzin. 

D aɣref n Lezzayer ara yilin d afrag, ara yilin d tagejdit n tdukli akked Merruk, Tunes, Libya. D tasertit ur zmiren ad qablen yimeɣnasen « arabistes » neɣ « islamistes » s tikerkas-nsen, akked tbalizin-nsen n dollars n pétrole. 

Aumer U Lamara

Timerna / Notes :

1. Deg wass n 29 yebrir 2025, Mohamed Amine Belghit, inna-d di TV Sky News n Emirates : « tamagit tamaziɣt d asenfar n Fransa akked Israël (projet franco-sioniste) ». 

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Tebboune accorde une audience à l’écrivain Yasmina Khadra

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Tebboune et Khadra

Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a accordé ce lundi 19 mai une audience à l’écrivain Mohammed Moulessehoul, connu sous le nom d’auteur de Yasmina Khadra.

Cette audience intervient dans une séquence politique particulière. Un autre grand auteur algérien, Boualem Sansal est condamné à 5 ans de prison pour des déclarations qu’il a faites concernant les frontières algériennes.

Un autre auteur, Kamel Daoud, prix Goncourt, est sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice algérienne.

Auteur prolifique, Yasmina Khadra a été récompensé, en janvier dernier, par le prix Pepe Carvalho, un prix littéraire qui récompense les écrivains  pour l’ensemble de leurs œuvres 

En novembre 2020, Yasmina Khadra écrivait, entre autres, dans un texte puissant ceci : « Certes, il y a mille aberrations dans le quotidien des Algériens, mille raisons d’être en colère, en souffrance, en ébullition. Cela, nous le savons tous. Mais nous sommes obligés d’aller de l’avant contre vents et marées. Nous n’avons pas d’autres choix. Le monde change. L’Algérie doit changer avec. Pour SA SURVIE. Car le monde de demain s’annonce farouche et sans quartier pour les peuples distraits. »

Qu’est-ce qui a changé depuis ? Peu de choses malheureusement.

Réservé sur la situation en Algérie, Yasmina Khadra a gardé le silence sur ces deux affaires. Cette audience que lui a accordée le chef de l’Etat pourrait être vue comme un message en direction des deux autres écrivains algériens.

Nous formulons le vœu que l’écrivain ait réussi à glisser à l’oreille du chef de l’Etat ses quatre vérités.

Yacine K.

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Cherif Mellal : 852 jours de détention arbitraire

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Cherif Mellal

Cherif Mellal clôture aujourd’hui 28 mois de prison, soit 852 longs jours de détention, dénonce Me Fetta Sadat.

Il croupit en prison depuis le 19 janvier 2023.

Le 23 octobre 2024, Cherif Mellal a été condamné à quatre années de prison ferme par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed.

Ce jugement a été intégralement confirmé en appel par la chambre pénale de la cour d’Alger en date du 25 février 2025.

Cherif Mellal n’a eu de cesse de clamer son innocence et pour se faire n’a pas hésité à user à quatre reprises de l’ultime recours qu’est la grève de la faim, n’hésitant pas à mettre sa vie en danger.

De sa cellule Chérif Mellal continue à mener avec courage, acharnement et forte conviction son combat pour la vérité, la justice et sa réhabilitation dans ses droits.

Il s’agit là du combat d’un homme libre qui a tout sacrifié sur l’autel de l’intérêt général et du bien commun.

Liberté pour Chérif Mellal.

Liberté pour toutes les détenues et tous les détenus d’opinion.

Me Fetta Sadat

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Jacqueline Brenot : « Le devoir de mémoire sur les massacres du 8 mai 1945 est une priorité »

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Jacqueline Brenot

Alors que les commémorations officielles du 8 mai 1945 se succèdent en France dans un silence persistant sur les massacres perpétrés à Sétif, Guelma et Kherrata, certaines voix refusent l’oubli. Celle de Jacqueline Brenot en fait partie.

Universitaire, écrivaine, et chroniqueuse littéraire en Algérie, elle s’attache à réveiller les mémoires enfouies, à questionner les silences de l’histoire coloniale, et à transmettre, par la littérature, ce que l’histoire officielle tait. Dans cet entretien exclusif avec Le Matin d’Algérie, elle revient sur ses recherches, ses engagements, et sur la force de la parole écrite face au déni.

Le Matin d’Algérie : Qu’est-ce qui vous a personnellement poussée à vous intéresser au 8 mai 1945 en Algérie et à en faire une synthèse aussi détaillée ?

Jacqueline Brenot : Chroniqueuse littéraire début 2018 auprès de l’hebdomadaire Le Chélif en Algérie, et à l’approche de la commémoration du 8 mai, j’avais choisi d’écrire sur cette journée. Il semblait impérieux de rappeler les circonstances et la réalité de ces massacres à l’encontre du peuple algérien ayant participé à la victoire contre le fascisme allemand et réclamant ses droits les plus élémentaires.

En France, cet épisode sanglant resté absent des manuels scolaires, et des discours officiels le jour de la célébration nationale, toute littérature historique sur le sujet est plus que nécessaire. La lecture de l’ouvrage, paru en 2017, particulièrement documenté de Mehana Amrani m’y engagea davantage.

Le Matin d’Algérie : Comment décririez-vous l’accueil de ce sujet dans les milieux littéraires et universitaires en France ?

Jacqueline Brenot : Difficile d’y répondre, puisqu’à chaque célébration du 8 mai 1945 en France, il n’est question en général que de la « Victoire française et des Alliés sur l’occupant allemand », avec depuis quelques années récentes des initiatives prises dans certaines communes, comme celle par exemple de Mitry-Mory dans la région parisienne et qui a fait l’objet d’un article par un de vos confrères dans un quotidien algérien.

Pour cette année, j’ai parcouru quelques grands titres de la presse nationale et n’ai vu aucune allusion à ce fait historique, rien sur les en-têtes, mais à noter dans un quotidien de gauche : un encart d’une trentaine de lignes dans un article intitulé « Le crépuscule des empires coloniaux », évoquant « les tueries qui s’échelonnent sur sept semaines » et un bilan de « victimes » pouvant atteindre « 30 000 morts » sous le titre : « Sétif et les drapeaux algériens ».

Mon travail de recherche et d’enquête succincte effectué sur le sujet pour ma chronique chélifienne pour le 8 mai 2018 participe d’une réponse incomplète à votre question. En fait, la rareté des ouvrages réservés à ce « sujet » en médiathèque m’a intriguée.

Pour ma part, ils furent agrémentés de documents textes et séquences filmées ou photographiées du massacre, disponibles et consultables sur le Net. Après des recherches plus approfondies, il existe bien une bibliographie. L’accueil en France que vous évoquez dans les milieux universitaires et de la recherche historique existe donc par cette documentation conséquente, mais insuffisamment diffusée, voire occultée et absente actuellement des médias.

Le Matin d’Algérie : Vous évoquez une recherche difficile avec peu de documents disponibles : comment avez-vous contourné cet obstacle documentaire ?

Jacqueline Brenot : Ponctuellement au moment de ma chronique envoyée au journal Le Chélif sur ce massacre, à défaut d’ouvrages disponibles en bibliothèque, il restait internet, sur la base de recherches croisées et authentifiées. Les quelques ouvrages denses présents sur le sujet ont constitué cependant une mine de ressources à compléter. L’obstacle fut contourné par une recherche d’articles, d’enquêtes et de publications universitaires disponibles en ligne.

Le Matin d’Algérie : Parmi vos lectures, quels ouvrages vous ont le plus marquée dans l’analyse de ces massacres ?

Jacqueline Brenot : Comme je l’ai expliqué ci-avant, je n’ai pu consulter dans l’urgence de la chronique hebdomadaire et des disponibilités des médiathèques, que trois ouvrages disponibles avec celui de Mehana Amrani inclus, celui de Mekhaled Boucif, Chronique d’un massacre – 8 mai 1945 – Sétif- Guelma-Kherrata, éd. Syros, Paris 1995, celui de l’historienne Annie Rey-Goldzeiguer Aux origines de la guerre d’Algérie 1940-1945, éd. La Découverte, 2002.

Le Matin d’Algérie : Dans quelle mesure l’ouvrage de Mehana Amrani a-t-il influencé votre réflexion ou enrichi votre travail ?

Jacqueline Brenot : Mehana Amrani, Docteur en sciences de l’information et en littérature de langue française, chercheur dans le domaine des discours sociaux à Montréal, propose d’analyser les discours français « divers et divergents » de 1945 à nos jours. Il reste une référence en la matière.

Son angle d’attaque du sujet met en lumière le choix des mots, par exemple « massacre » et « répression » qui renvoie à la rhétorique française de l’époque, l’impact des discours hégémoniques avec « les massacres rangés dans la catégorie d’événements absents », l’emploi et la portée du mot « répression », la rareté des images du 8 mai 1945, « la doxa du discours pied-noir », les divergences des « syntaxes iconographiques » des massacres, autant d’exemples révélateurs des zones d’ombre de l’époque et de récupération des faits.

Le Matin d’Algérie : Quel rôle attribuez-vous à la presse littéraire dans la transmission de cette mémoire historique ?

Jacqueline Brenot : Tout article ou recension d’ouvrage à caractère historique est nécessaire et relance l’attention, au mieux la recherche sur le sujet. Dans l’une des premières chroniques littéraires de mes quatre recueils publiés aux « Presses du Chélif » et disponibles en Algérie, je présente l’ouvrage de Mehana Amrani et ses nombreuses pistes de réflexion sur les discours pour explorer les « non-dits d’une époque ». De nombreux romans chroniqués de ces recueils relatent ou s’appuient sur l’Histoire de l’Algérie. Par un phénomène d’interaction évidente, la fiction ou l’auto-fiction s’enrichissent de ces périodes authentiques. La mémoire historique inspire et nourrit la littérature.

Le Matin d’Algérie : Le roman Le Boucher de Guelma n’est pas de vous, mais vous y faites référence : pourquoi ce choix et que dit ce roman selon vous ?

Jacqueline Brenot : Ce titre de récit romancé ou roman historique, mais répertorié en polar, « tendancieux », de Maurice Zamponi est lié aux massacres de Sétif sous l’un des responsables, ancien sous-préfet de Guelma. Dans le roman, recherché pour « crime contre l’humanité », ce personnage sera arrêté à sa descente d’avion par les autorités algériennes. Dans la réalité, ce sous-préfet est un ancien commissaire de police, ayant créé une milice civile à Guelma, participé à des exécutions sommaires, puis s’étant reconverti en militant de l’OAS. Son titre interpelle et évoque les pratiques expéditives dénoncées, ainsi que les abjectes disparitions des bilans officiels. Le roman fait référence « aux fours à chaux où la milice avait brûlé les cadavres d’Algériens sommairement exécutés ». Ce roman noir est paru en 2007, donc consultable.

Le Matin d’Algérie : Vous avez publié une chronique sur ces événements dans Œuvres en partage : comment l’avez-vous articulée dans l’ensemble du recueil ?

Jacqueline Brenot : Le choix hebdomadaire de mes chroniques s’inspirait de parutions récentes d’ouvrages et des dates officielles, fondatrices de l’Histoire algérienne. Celle-ci parut le 8 mai 2018, mettant à l’honneur l’ouvrage de Mehana Amrani édité en 2017 chez l’Harmattan.

Le Matin d’Algérie : Votre dernier ouvrage, Autant en emporte l’enfance, mêle mémoire familiale et Histoire : en quoi le regard d’une fillette apporte-t-il une lecture nouvelle de la colonisation ?

Jacqueline Brenot : Le regard neuf et implacable de l’enfance interrogeant le monde qui l’entoure a toujours nourri l’imaginaire des écrivains. C’est une matière privilégiée pour comprendre et réfléchir sur la fabrique de l’Histoire, telle qu’elle s’exerce sur nos vies. En arpentant ici le chemin de cette perception blessée par les réalités quotidiennes, avide de sens et de justice, attentive aux paroles du père, l’enfant mène de bric et de broc son enquête pour comprendre.

Elle livre, du haut de son jeune âge — celui-qui-ne-ment-pas — des situations courantes et des éléments perturbateurs du soi-disant décor de rêve des poètes de passage. Cette perception enfantine nourrie de ses découvertes, notamment du langage avec son pouvoir discriminatoire, sous-entend que personne n’ignorait les effets de ce système de domination coloniale. Le mutisme complice ambiant, quasi général, récupéré ensuite par l’action et les mots d’ordre, les crimes des ultras et milices de l’OAS reste au cœur de ce récit. Cette histoire intime, sa révolte précoce, fondatrice, résonne directement avec la révolte algérienne et les luttes de l’époque.

Le Matin d’Algérie : Quels retours avez-vous reçus des lecteurs algériens ou de la diaspora sur vos publications à ce sujet ?

Jacqueline Brenot : Ce livre sort à peine, et l’édition algérienne va paraître incessamment, mais les précédentes publications sont source d’intérêt et d’échanges ininterrompus depuis 2018. Ces jours-ci, les mots nombreux d’amitié des lecteurs et auteurs sont encourageants avant Le Maghreb du Livre à Paris fin juin, où mon ouvrage sera présent. La littérature algérienne actuelle est prodigue, elle favorise et tisse de riches échanges entre les lecteurs et les auteurs par-delà les frontières.

Le Matin d’Algérie : Pensez-vous que la reconnaissance des massacres de 1945 progresse réellement aujourd’hui, en France comme en Algérie ?

Jacqueline Brenot : Cette reconnaissance est tardive côté France. Dans ce domaine historique, la demande d’ouverture des dossiers persiste. Les générations montantes veulent et doivent savoir. Le travail des historiens et des éditeurs devrait suivre pour que ces dates et ces faits soient inscrits avec force documentation dans les programmes scolaires. Ces massacres restent un acte majeur, déterminant de la Guerre d’Algérie.

Le Matin d’Algérie : Comment voyez-vous le rôle de l’écrivain(e) face à l’occultation ou la manipulation de certains pans de l’histoire coloniale ?

Jacqueline Brenot : Les écrivains ont toujours eu un rôle-clef pour raconter l’histoire coloniale. On ne citera jamais trop les auteurs algériens qui, dès le début du 20ème siècle, par leur courage et leur talent ont fait porter leur voix pour combattre le silence et le déni quasi-général. Depuis le début de la colonisation, des auteurs célèbres français de passage, des écrivains-voyageurs, voire des inspecteurs de l’Éducation Nationale envoyés en Algérie, ont aussi apporté leur contribution dans ce domaine, mais leurs écrits ont été mis de côté, sous le boisseau.

Le Matin d’Algérie : Quel conseil donneriez-vous aux jeunes journalistes ou écrivains qui souhaitent aborder ce type de sujet sensible ?

Jacqueline Brenot : À une époque où la communication précède presque les faits, où la société est noyée par l’information, souvent orientée, formatée, en continu et en direct, il est nécessaire et utile de considérer l’apport de la recherche historique en tant que science avec ses exigences déontologiques et ses méthodes, son souci du fait réel, vérifié, documenté.

Le Matin d’Algérie : Si vous deviez résumer en une phrase l’importance de transmettre cette mémoire du 8 mai 1945, quelle serait-elle ?

Jacqueline Brenot : Toute colonisation est fondée sur la conquête, l’occupation, l’exploitation, l’expropriation d’un territoire et de ses richesses, donc par la force d’une puissance étrangère, donc réalisée et écrite dans le sang et les larmes. Celle de l’Algérie a été féroce.

Les massacres du 8 mai 1945 en sont un des exemples d’une extraordinaire violence appliquée méthodiquement, après les tentatives d’extermination de tribus et les enfumades du 19ème siècle à l’encontre des paysans, bergers et ruraux. Le devoir de mémoire des historiens et de ceux qui contribuent à faire connaître le passé des nations reste une priorité pour la fidélité des témoignages, le respect et l’honneur des générations suivantes.

Djamal Guettala 

A propos de Jacqueline Brenot 

Écrivaine, chroniqueuse littéraire et auteure de plusieurs ouvrages, dont Autant en emporte l’enfance. Elle contribue régulièrement à la mise en lumière de faits historiques occultés à travers ses publications.
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Yémen : une enquête est nécessaire sur la frappe aérienne américaine ayant causé la mort de dizaines de migrants

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Avion de guerre américain

Amnesty International a rendu public un communiqué sur la situation au Yémen et les bombardements américains visant ce pays meurtri par la guerre.

« Un centre de détention pour migrants à Saada, dans le nord-ouest du Yémen, a été la cible d’une frappe aérienne américaine le 28 avril, qui a fait des dizaines de morts et de blessés et doit faire l’objet d’une enquête pour violation du droit international humanitaire, a déclaré Amnesty International le 19 mai 2025, alors que des informations font état de centaines de morts et de blessés à la suite des frappes aériennes menées par les États-Unis au Yémen depuis mars 2025..

D’après l’analyse des images satellite, les attaques américaines dirigées contre le complexe pénitentiaire de Saada ont touché le centre de détention pour migrants et un autre bâtiment situé sur le site.

Amnesty International s’est entretenue avec trois personnes qui travaillent avec les communautés de migrants et de réfugiés africains au Yémen. Deux d’entre elles, qui ont visité le centre de détention pour migrants, deux hôpitaux voisins et leurs morgues au lendemain de la frappe aérienne, ont confirmé avoir vu des preuves du nombre élevé de victimes. En outre, l’organisation a analysé des images satellite et des vidéos de scènes terribles, où l’on peut voir des cadavres éparpillés dans les décombres et des sauveteurs s’efforçant d’en sortir des blessés graves.  

« Les États-Unis ont attaqué un centre de détention répertorié où les Houthis enferment des centaines de migrants qui n’avaient nulle part où se mettre à l’abri. Cette attaque a entraîné des pertes considérables en vies civiles, ce qui soulève de graves interrogations quant au respect par les États-Unis de leurs obligations au regard du droit international humanitaire, notamment des principes de distinction et de précaution », a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

« Les États-Unis doivent mener sans délai une enquête indépendante et transparente sur cette frappe aérienne et sur toutes les autres frappes ayant causé des victimes civiles, ainsi que sur celles où les règles du droit international humanitaire ont pu être bafouées. »

"Cette attaque a entraîné des pertes considérables en vies civiles, ce qui soulève de graves interrogations quant au respect par les États-Unis de leurs obligations au regard du droit international humanitaire, notamment des principes de distinction et de précaution" déclare Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International

Des témoins qui se sont rendus à l’Hôpital républicain et à l’hôpital général Al Talh à Saada ont déclaré avoir vu plus d’une vingtaine de migrants éthiopiens blessés, souffrant notamment de fractures graves et parfois amputés. Selon leurs témoignages, les morgues de ces hôpitaux n’avaient plus assez de place pour accueillir les cadavres, de sorte que les victimes des frappes aériennes ont dû être empilées à l’extérieur. Le CICR, dont le personnel était présent sur le site immédiatement après l’attaque, a confirmé le nombre élevé de victimes, dont de nombreux migrants..

En vertu du droit international humanitaire, les forces offensives sont tenues de faire tout ce qui est possible pour établir une distinction entre les objectifs militaires et les biens de caractère civil, afin de vérifier si l’objectif visé est militaire et d’annuler l’attaque en cas de doute.  Lorsqu’elles attaquent un objectif militaire, les parties à un conflit sont tenues de prendre toutes les précautions possibles pour réduire au maximum les préjudices subis par les civils se trouvant à proximité. 

En cas de dommages causés aux civil·e·s, les victimes et leurs familles doivent recevoir une réparation complète pour les violations du droit international humanitaire. En outre, si les enquêtes révèlent l’existence d’attaques directes contre des civils et des biens de caractère civil ou d’attaques aveugles frappant des cibles militaires et des civils sans distinction et ayant tué ou blessé des civils, ces attaques doivent faire l’objet d’investigations au titre de violations du droit international et de possibles crimes de guerre.

Les experts en armements d’Amnesty International ont analysé des photos de fragments d’armes utilisées lors de l’attaque et identifié des fragments d’au moins deux bombes de petit diamètre GBU-39 de 120 kilos, une arme à guidage de précision. Le Commandement militaire américain n’a pas annoncé la cible de la frappe, mais un responsable de la Défense a déclaré qu’il évaluait les « allégations » de victimes civiles au cours de l’attaque et procédait à « l’évaluation des dommages causés par la frappe ». Cette évaluation, y compris toute conclusion relative aux préjudices causés aux civils et aux efforts déployés pour y répondre, doit être rapidement rendue publique.

Les États-Unis auraient dû savoir que la prison de Saada était un centre de détention utilisé depuis des années par les Houthis pour détenir des migrants et que le CICR y faisait des visites régulières, mais aussi que toute attaque aérienne pouvait entraîner des préjudices importants pour les civil·e·s.

Amnesty International rappelle qu’un autre centre de détention situé dans l’enceinte de la même prison de Saada a été touché par une frappe aérienne de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite le 21 janvier 2022, au moyen d’une munition à guidage de précision  fabriquée aux États-Unis, faisant plus de 90 morts et des dizaines de blessés parmi les détenus. D’après les images satellite, depuis cette frappe en 2022, les autorités houthies de facto ont construit d’autres bâtiments sur ce site, dont l’un a été touché le 28 avril.

Amnesty International n’a pas été en mesure d’identifier de manière concluante une cible militaire légitime dans l’enceinte de la prison de Saada. Les restrictions imposées par les autorités houthies de facto aux enquêtes indépendantes, notamment pour accéder au deuxième bâtiment touché le 28 avril, limitent notre capacité à enquêter pleinement sur l’attaque ou à exclure la présence d’objectifs militaires à l’intérieur de la prison. Toute attaque qui ne fait pas de distinction entre les civils et les biens de caractère civil, et les objectifs militaires légitimes, y compris à l’intérieur d’une même enceinte, constitue une attaque aveugle et une violation du droit international humanitaire.

« Le choc et l’horreur se lisaient sur leurs visages »

Amnesty International a analysé des dizaines de vidéos et de photos publiées par la chaîne de télévision houthie al Masira, ainsi que sept vidéos partagées de manière privée par un témoin. Ces preuves numériques montrant des corps éparpillés dans les décombres indiquent que des dizaines de migrants civils ont été tués ou blessés lors de la frappe aérienne qui a touché le centre de détention.

Selon le ministère de l’Intérieur dirigé par les Houthis, au moment de l’attaque, le centre accueillait 115 migrants africains détenus : 68 ont été tués et 47 blessés.  Si ces chiffres s’avèrent exacts, il s’agit du pire cas de dommages causés à des civils lors d’un seul incident par l’armée américaine depuis une frappe aérienne à Mossoul, en Irak, en 2017.

Amnesty International n’a pas pu vérifier de manière indépendante le nombre de morts, ni s’entretenir avec des survivants ou des travailleurs médicaux, en raison de la répression de l’espace civique exercée par les Houthis. Les responsables houthis ont publié plusieurs déclarations et directives interdisant à la population de communiquer des noms, des photos ou toute autre information relative aux victimes des frappes aériennes américaines sur les réseaux sociaux et les plateformes publiques. Beaucoup ont confié avoir peur de parler par crainte de représailles. Ces dernières années, des travailleurs humanitaires, des journalistes et des militants ont été placés en détention par les Houthis et accusés d’espionnage.

Toutefois, Amnesty International a pu s’entretenir, sous couvert d’anonymat, avec trois personnes travaillant avec les communautés de migrants et de réfugiés africains. Elles ont indiqué que tous les migrants détenus dans ce centre étaient Éthiopiens, à l’exception d’un Érythréen.  

Un témoin a relaté avoir vu 25 migrants blessés à l’Hôpital républicain et neuf à l’hôpital général Al Talh à Saada : « Ils souffraient de différentes fractures et contusions. Certains étaient dans un état critique et deux avaient été amputés au niveau des jambes […] La morgue de l’Hôpital républicain était débordée et il n’y avait plus de place pour les dizaines de cadavres qui se trouvaient encore à l’extérieur le deuxième jour. »

Un autre témoin s’est rendu dans les deux hôpitaux et s’est entretenu avec des dizaines de migrants éthiopiens blessés :

« Ils m’ont raconté qu’ils dormaient lorsque le premier missile a frappé vers 4 heures du matin […] Ils se sont réveillés pour découvrir des corps démembrés autour d’eux. Le choc et l’horreur se lisaient sur leurs visages. Certains étaient encore incapables de parler à cause du traumatisme. »

Le 27 avril, la veille de l’attaque, le Commandement central américain a annoncé avoir frappé plus de 800 cibles au Yémen depuis le 15 mars et limiter délibérément la communication d’informations sur ses opérations pour des raisons de sécurité.

Le Congrès américain doit veiller à la poursuite des efforts déployés afin d’atténuer les dommages causés aux civils

Le gouvernement actuel menace les systèmes essentiels mis en place ces dernières années sur la base des travaux entamés sous le premier mandat de Donald Trump afin d’atténuer les dommages causés aux civils par les actions meurtrières des États-Unis à l’étranger et de mieux y répondre. Selon certains organes de presse, les programmes du ministère de la Défense axés sur l’atténuation des dommages causés aux civils et sur la réponse à y apporter sont vidés de leur substance et le président américain a supprimé les contraintes imposées aux commandements habilités à autoriser certains types de frappes aériennes et d’opérations spéciales.  Il a également été rapporté que le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a limogé les principaux avocats militaires chargés de veiller au respect du droit international humanitaire lors des opérations de l’armée.

« Alors que les États-Unis semblent restreindre les initiatives visant à réduire les dommages causés aux civils par les opérations américaines meurtrières, le Congrès doit assumer son rôle de supervision et exiger des informations sur les enquêtes menées sur ces frappes. En outre, il doit veiller à ce que les mécanismes d’atténuation des dommages aux populations civiles et de réaction soient préservés et apportent une réponse solide à ces frappes et à d’autres événements récents », a déclaré Agnès Callamard.

Complément d’information

Entre novembre 2023 et janvier 2025, les forces armées houthies ont pris pour cibles au moins 74 navires commerciaux et militaires en mer Rouge, dans le golfe d’Aden et dans l’océan Indien, qu’elles estimaient être liés à Israël, aux États-Unis ou au Royaume-Uni.

Le président américain Joe Biden, associé à des partenaires, avait lancé des frappes aériennes contre les Houthis en 2024. La nouvelle vague de frappes américaines sous le gouvernement de Donald Trump a débuté le 15 mars 2025, après l’annonce par les Houthis le 11 mars de la reprise des attaques contre les navires israéliens traversant la mer Rouge et la mer d’Arabie, en réaction au blocus par Israël de l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza occupée.

Depuis le 15 mars, les Houthis ont tiré des missiles et des drones sur l’USS Harry S. Truman, un porte-avions stationné en mer Rouge. Ils ont également repris leurs attaques contre Israël, en lançant une frappe près de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv le 4 mai. Israël a riposté en mai par des frappes aériennes, notamment contre le port de Hodeida et l’aéroport de Sanaa.

Le 6 mai, les États-Unis ont annoncé qu’ils mettaient fin à leur campagne militaire contre les Houthis au Yémen.

Amnesty International

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Raouf Harzallah, visé par une ISTN arbitraire, interpelle Abdelmadjid Tebboune

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Raouf Harzallah
Raouf Harzallah

Raouf Harzallah, figure médiatique non militante, est visé par une Interdiction de quitter le territoire nationale (ISTN). Il interpelle le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune. L’ONG Riposte International réagit à travers ce communiqué.

Raouf Harzallah n’est pourtant pas une figure de l’opposition politique. Journaliste expérimenté et chroniqueur régulier, il s’est distingué par ses interventions posées sur des sujets d’intérêt public, dans les médias nationaux et arabes. En 2019, il avait publiquement interrogé l’ancien Premier ministre Noureddine Bedoui sur la légitimité du maintien du président Bouteflika au pouvoir. Plus récemment, il avait adressé une lettre au chef de l’Etat Tebboune, dénonçant les conditions imposées aux voyageurs algériens rapatriés lors de la crise sanitaire.

Ses prises de parole, bien que parfois critiques, relèvent d’un exercice de citoyenneté et de journalisme, sans appel à la confrontation, ni appartenance à une mouvance politique.

Un parcours kafkaïen face au silence des autorités

Bénéficiant d’un réseau au sein des cercles institutionnels, Harzallah a tenté d’obtenir des explications sur l’ISTN dont il faisait l’objet. Il a notamment rencontré le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, dans l’espoir d’obtenir des éclaircissements. La réponse, donnée sur un ton léger, que Raouf Harzallah dit avoir reçu du ministre fut glaçante : « 40% des Algériens sont sous ISTN ».  Une remarque désinvolte au regard de la gravité d’une mesure qui prive des citoyens de leur liberté de mouvement, sans jugement, ni recoursLe ministre a cependant démenti avoir tenu ces propos.

Face à ce mur administratif et malgré ses efforts, aucune réponse formelle ne lui a été fournie. Venu spécialement de France pour tenter de régulariser sa situation, il s’est retrouvé coincé en Algérie, privé de liberté de circulation, comme enfermé à ciel ouvert. Ne voyant aucune issue légale, Harzallah a été contraint de quitter le pays de manière clandestine.

L’ISTN, une mesure contraire aux droits algérien et international

L’ISTN qui le visait semble avoir été prononcée en dehors de tout cadre judiciaire clair. Pourtant, selon le code de procédure pénale algérien, toute mesure restrictive de liberté doit être motivée, notifiée et susceptible de recours. En l’absence de décision judiciaire, elle ne repose sur aucun fondement légal public. En effet, l’article 49 de la Constitution algérienne garantit le droit à la libre circulation, y compris l’entrée et la sortie du territoire, sauf décision judiciaire motivée et temporaire. Selon l’article 36 bis 1 du Code de procédure pénale (Ordonnance n°15-02 de 2015), le procureur peut interdire la sortie du territoire à une personne soupçonnée d’un crime ou délit, sur demande motivée de la police judiciaire.

Sur le plan international, l’Algérie est liée par le Pacte internationale relatif aux droits civils et politiques, dont l’article 12 garantit à tout citoyen le droit de quitter son pays librement, sauf restrictions « prévues par la loi » et « nécessaires dans une société démocratique ». En l’espèce, aucun motif légal, proportionné ou formellement établi n’a été communiqué à Raouf Harzallah.

Une interpellation directe du chef d’Etat Tebboune

Dans une lettre ouverte publiée en fin de semaine dernière, Raouf Harzallah s’adresse directement au chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune, et lui demande des explications sur la mesure dont il fait l’objet. La situation rendue publique par Raouf Harzallah est la réalité de nombreux Algériens, qui ne peuvent pas s’exprimer sur le sujet. Au-delà du cas personnel de Monsieur Raouf Harzallah, cette lettre met en lumière un système de contrôle silencieux, dans lequel des centaines d’Algériennes et d’Algériens – souvent sans notoriété, sans recours, sans audience – se retrouvent empêcher de circuler, fichés ou sanctionnés, sans explication, ni transparence. L’histoire de Raouf Harzallah révèle ainsi les contours plus larges d’une restriction autoritaire des libertés en Algérie.  

Une pratique administrative de plus en plus fréquente

L’affaire Harzallah s’inscrit dans un contexte plus large. Riposte Internationale documente régulièrement des cas similaires, de personnalités de divers horizons faisant l’objet d’ISTN arbitraires. Ces ISTN, souvent invisibles et sans recours effectif, s’apparentent à des sanctions administratives arbitraires et violent les droits fondamentaux des citoyens algériens.

Riposte Internationale exprime sa solidarité avec Raouf Harzallah et dénonce fermement la mesure injustifiée qui le vise. L’organisation restera attentive quant à l’évolution de sa situation et quant aux éventuelles explications qu’il pourrait recevoir de la part des autorités. Aussi, nous appelons à la levée immédiate de toutes les ISTN arbitraires et à cesser l’utilisation abusive et sans cadre de cette mesure, portant une grave atteinte aux libertés fondamentales, pourtant garanties par le droit.

P/ Riposte Internationale

Ali Ait Djoudi

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Visas imposés par la France aux diplomates algériens : l’Algérie promet la réciprocité

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Ministère des Affaires étrangères.

L’Algérie qui suit avec un grand étonnement les développements intervenus récemment dans la communication française au sujet de la problématique des visas, répondra par une application stricte de la réciprocité à la juste mesure du manquement de la partie française à ses obligations et engagements, indique lundi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.

« Le Gouvernement algérien suit avec un grand étonnement les développements intervenus récemment dans la communication française au sujet de la problématique des visas d’une manière générale et de celle de l’exemption des passeports diplomatiques et de service de cette procédure d’une manière particulière », précise la même source.

En effet, le Gouvernement algérien « n’a pas manqué de constater que la communication française à ce sujet semble relever désormais d’une pratique curieuse et douteuse consistant à organiser grossièrement des fuites à des médias savamment sélectionnés par les services du ministère français de l’Intérieur et de la Direction générale de la police française », note le communiqué.

« C’est désormais par ce canal inhabituel que sont annoncées les décisions françaises dans un irrespect total pour les usages diplomatiques consacrés et dans une violation, toute aussi totale, des dispositions de l’Accord algéro-français de 2013 organisant l’exemption de visas au profit des détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Et de fait, jusqu’à ce jour, et en contravention flagrante notamment avec les dispositions de l’article 8 de cet Accord, l’Algérie n’a été rendue destinataire d’aucune notification officielle française par le seul et unique canal qui vaille dans les relations entre Etats, en l’occurrence le canal diplomatique ».

« Le Chargé d’affaires de l’Ambassade de France à Alger, qui a fait l’objet de quatre convocations au ministère des Affaires étrangères à ce sujet, a systématiquement affirmé ne disposer d’aucune instruction du ministère français des Affaires étrangères. De la même manière, et à ce jour, il n’a pas été en mesure de répondre aux demandes algériennes formelles de clarification sur ce même sujet », relève-t-on.

Le Gouvernement algérien « tient à rappeler de manière solennelle que c’est la partie française qui porte la responsabilité, pleine et entière, des premières violations de l’Accord de 2013 portant exemption de visas au profit des détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Dès leur survenance, ces violations ont fait l’objet d’un communiqué officiel des autorités algériennes les déplorant et mettant la partie française face à ses responsabilités en la matière ».

Dans le prolongement de ce rappel, le Gouvernement algérien « rejette, comme étant foncièrement une inexactitude et une contre-vérité, l’allégation française selon laquelle c’est l’Algérie qui aurait été la première à manquer à ses obligations au titre de l’Accord de 2013 ».

Au-delà de ces mises au point indispensables, le Gouvernement algérien « saisit cette occasion pour rappeler qu’en matière d’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service, l’Algérie n’a jamais été demandeur. Lors de l’introduction du visa, en 1986, pour les ressortissants des deux pays, c’est la France qui a pris l’initiative d’une proposition portant exemption de cette exigence au profit des détenteurs de passeports diplomatiques. L’Algérie y avait alors opposé une fin de non-recevoir franche et sans équivoque. Bien plus tard, dans le cours des années 1990, et par trois fois, la partie française a renouvelé cette même proposition qui a essuyé une même fin de non-recevoir systématique ».

« Ce n’est qu’en 2007, lorsque la partie française est revenue encore une fois à la charge sur ce même sujet, que la partie algérienne a fini par consentir à la conclusion d’un accord bilatéral portant exemption de visas au profit des détenteurs de passeports diplomatiques. Et c’est toujours à l’initiative de la partie française qu’un nouvel Accord, conclu en 2013, a élargi l’exemption aux détenteurs de passeports de service et a abrogé l’Accord de 2007 à portée limitative », rappelle le communiqué.

« Au total, il apparaît dans la pratique que le Gouvernement français tend vers le gel ou la suspension de l’Accord de 2013, en évitant soigneusement d’en assumer les responsabilités et les conséquences, et ce au mépris des dispositions pertinentes dudit Accord ».

« Aujourd’hui, comme hier, l’Algérie n’a aucun intérêt particulier, ni aucun attachement significatif, à l’égard de cet Accord. Elle prend dûment acte de ce qui s’apparente à une suspension de fait de l’Accord de 2013 sans le respect par la France des procédures requises. Elle en tire toutes les conséquences et y répondra par une application stricte de la réciprocité à la juste mesure du manquement de la partie française à ses obligations et engagements », conclut le communiqué.

APS

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Crise des visas : Alger menace Paris de réciprocité 

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Drapeau Algérie France

Les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France prennent une nouvelle tournure autour de l’épineuse question des visas. En toile de fond : l’accord bilatéral de 2013 sur l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service, dont l’interprétation divergente nourrit une vive querelle entre les deux capitales.

Une réponse ferme d’Alger

Les hostilités continue entre l’Algérie et la France. Dans un communiqué au ton particulièrement ferme, le gouvernement algérien a exprimé sa « vive indignation » face à ce qu’il qualifie de « pratique curieuse et douteuse » de la part des autorités françaises.

Il dénonce la diffusion sélective d’informations sensibles via des fuites orchestrées vers certains médias, en contournant les canaux diplomatiques officiels.

Pour Alger, cette méthode constitue une atteinte grave aux usages diplomatiques et une « violation totale » des engagements pris dans le cadre de l’accord de 2013. Le gouvernement affirme n’avoir reçu aucune notification officielle par les voies prévues, dénonçant une communication unilatérale dépourvue de cadre institutionnel.

La convocation à quatre reprises du Chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger, restée sans réponse concrète, témoigne selon les autorités algériennes du « malaise profond » et d’un dysfonctionnement manifeste dans les échanges entre les deux pays.

Une mise au point historique

Rejetant catégoriquement les accusations françaises de manquement, Alger renverse la charge de la preuve en rappelant que les premières entorses à l’accord de 2013 sont, selon elle, à imputer à la France. Cette position avait déjà fait l’objet d’un précédent communiqué officiel.

Le gouvernement algérien retrace également l’historique de cette coopération diplomatique, soulignant que l’idée d’exempter de visas les détenteurs de passeports diplomatiques provient de la France, dès 1986, à l’instauration du régime de visa réciproque. Alger affirme avoir, à l’époque, décliné « franchement et sans équivoque» cette offre, malgré sa réitération à trois reprises dans les années 1990. Ce n’est qu’en 2007, face à l’insistance française, qu’un accord limité fut signé, élargi ensuite par celui de 2013 à l’initiative, là encore, de Paris.

Vers une réciprocité stricte ?

Selon Alger, l’attitude actuelle de la France s’apparente à une suspension de fait de l’accord de 2013, sans annonce officielle ni respect des procédures prévues. Une démarche perçue comme unilatérale, et en contradiction avec les engagements bilatéraux.

Dans sa déclaration finale, le gouvernement algérien souligne qu’il n’accorde « aucun intérêt particulier, ni attachement significatif » à cet accord. Dès lors, il se réserve le droit d’en tirer toutes les conséquences, notamment en appliquant une réciprocité stricte dans la délivrance des visas, « à la juste mesure du manquement français ».

La crise entre les deux pays s’est particulièrement exacerbé depuis les révélations de la justice française concernant l’enlèvement d’Amir DZ.

Sofiane Ayache

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