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Décès de Hamid Sidi Saïd : itinéraire d’un haut commis de l’État controversé 

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Hamid Sidi Said
L'ancien ministre Hamid Sidi Said décédé.

Hamid Sidi Saïd, ancien ministre et wali, est décédé jeudi à l’âge de 83 ans. Il a été enterrée, ce vendredi 9 mai, au cimetière Garidi d’Alger. 

La nouvelle de sa disparition a suscité des réactions partagées, entre hommages officiels et critiques sur son rôle dans des épisodes clés de l’histoire politique algérienne.

Père de Kamel Sidi Saïd, actuel conseiller à la Présidence de la République en charge de la communication, Hamid Sidi Saïd a été l’un des visages familiers de l’appareil d’État durant les dernières décennies. 

 Derrière le parcours classique d’un serviteur de l’État se dessine en réalité une trajectoire plus complexe, révélatrice des logiques de pouvoir et des fractures persistantes entre le centre et les marges, notamment en Kabylie.

Originaire d’Aïn El Hammam( une quarantaine de kms à l’est de TiziOuzou), issu d’une grande famille maraboutique, cet ancien instituteur a connu une trajectoire remarquable au sein de l’État. Son parcours l’a conduit à occuper des fonctions stratégiques durant les décennies 1980 et 1990 : d’abord , au sein du parti-Etat FLN puis au sein de l’administration et du gouvernement algériens. Il sera wali, puis ministre de la Poste et des Télécommunications en 1989, avant de diriger le ministère de la Santé en 1990. Plus qu’une simple ascension administrative, son intégration au cœur de l’appareil d’État portait une forte charge symbolique : celle d’un héritier d’un lignage familiale qui a toujours constitué un levier pour  accéder  aux leviers du pouvoir moderne.

 À première vue, son parcours illustre celui d’un cadre compétent, promu au sein des institutions au gré des conjonctures politiques. Mais cette intégration au cœur du pouvoir ne fut jamais neutre sur le plan symbolique.

Pour une partie de l’opinion, notamment parmi les militants kabyles favorables à une rupture avec le système politique en place, Hamid Sidi Saïd incarne l’archétype du « Kabyle de service » — cette expression critique désignant des personnalités issues de la Kabylie cooptées par le régime pour asseoir sa légitimité, tout en marginalisant les véritables revendications régionales. Ce rôle d’interface, perçu comme une forme de collaboration passive, voire de trahison, a longtemps suscité défiance et rejet, particulièrement dans les milieux intellectuels et militants de la région.

Un épisode marquant résume à lui seul cette fracture mémorielle : en mars 1980, alors wali de Tizi Ouzou, Hamid Sidi Saïd interdit la conférence que devait donner Mouloud Mammeri à l’université locale. Ce geste bureaucratique, apparemment qui n’avait rien d’anodin, provoque une mobilisation sans précédent, donnant naissance au Printemps berbère — première contestation de masse portée par une conscience identitaire kabyle affirmée.

Depuis, cet épisode reste une tache indélébile dans son parcours, et symbolise pour beaucoup la subordination d’élites locales à un pouvoir central sourd aux aspirations culturelles et politiques régionales.

Aujourd’hui, alors que sa dépouille s’apprête à être inhumée à Alger, en présence de hauts responsables de l’État, le legs de Hamid Sidi Saïd interroge. Il est celui d’un haut fonctionnaire rigoureux et fidèle à l’appareil, mais aussi celui d’un homme dont la loyauté au système a cristallisé, en creux, les limites de la représentation régionale dans l’architecture institutionnelle algérienne.

Sa trajectoire illustre, en dernière analyse, la difficulté persistante de concilier participation au pouvoir et expression autonome d’identités périphériques dans un État centralisé. Elle invite, aussi, à réfléchir sur le rôle que jouent — ou refusent de jouer — les élites régionales dans les dynamiques de transformation politique.

Sofiane Ayache

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Mali : plusieurs enlèvements et tentatives d’enlèvements d’hommes politiques par la sécurité d’Etat

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Manif à Bamako
Il y a quelques jours, l'opposition a manifesté contre la junte militaire.

La place de l’Indépendance, à Bamako, est restée calme ce vendredi 9 mai. Un important dispositif policier avait été déployé, mais les partis politiques maliens avaient annoncé le report du rassemblement de contestation initialement prévu dans la capitale malienne.

La junte militaire au pouvoir s’agace de l’opposition. La décision est prise après la suspension par les autorités militaires de transition, mercredi, de toutes les activités politiques dans le pays. En revanche, plusieurs cas d’enlèvements et de tentatives d’enlèvements d’hommes politiques, par la Sécurité d’État, ont eu lieu hier et ce vendredi.

El Bachir Thiam, jeune militant du parti Yelema, a été enlevé hier jeudi 8 mai vers 14 heures à Kati, ville-garnison proche de Bamako et fief des militaires au pouvoir. Il se trouvait, selon son entourage, devant la boutique d’un ami lorsque des hommes encagoulés l’ont embarqué dans un véhicule banalisé. Figure locale de la société civile, membre du collectif Sira ko, El Bachir Thiam n’est pas un cadre dirigeant du parti Yelema, qu’il a rejoint il y a à peine trois mois.

Voix critique de la Transition, il avait organisé mercredi matin, avant donc la suspension des activités politiques dans le pays annoncée à la mi-journée, une réunion avec des femmes de Kati sur le respect des droits et de la Constitution. Dans une vidéo enregistrée au cours de cette activité, on l’entend dénoncer en chantant la « Transition infinie. »

Hommes armés et encagoulés

Quelques heures plus tard, vers 19 heures, c’est Alhassane Abba, secrétaire général du parti Codem et vice-président de la coalition d’opposition Jigiya Kura-Espérance nouvelle, qui a été enlevé à son domicile bamakois, dans le quartier de Baco Djicoroni ACI. Selon ses proches, des hommes armés et encagoulés, se réclamant de la gendarmerie, l’ont sorti de chez lui avec violence et l’ont embarqué dans un véhicule sans plaque d’immatriculation.

L’ancien député de Goundam (région de Tombouctou) est réputé pour son franc-parler. Il fait partie des rares figures politiques à avoir continué de plaider régulièrement pour le retour à l’ordre constitutionnel dans les médias maliens, sans toutefois jamais appeler à la déstabilisation.

« Les enlèvements vont continuer »

Dans ces deux cas, leurs proches ont fait le tour des commissariats sans trouver trace d’El Bachir Thiam ni d’Alhassane Abba. Le mode opératoire des services maliens de renseignements est malheureusement devenu très familier depuis le début de la Transition. « Ils sont à la Sécurité d’État » confirme à RFI une source sécuritaire malienne, c’est-à-dire dans des lieux de détention secrets. Cette source avertit : « les enlèvements vont continuer », « le champ d’action de la Sécurité d’État est élargi aujourd’hui. »

Deux autres tentatives d’enlèvements, ce vendredi, ont été rapportées à RFI. La première concerne Baïssa Koné, président du parti VNDA et membre de la coalition Jigya Kura. Deux hommes en civil se sont présentés à son domicile pour l’emmener, mais, selon son entourage, le chef de parti ne s’y trouvait pas et se cache depuis. Ibrahima Tamega, membre du parti La Convergence et du Collectif des jeunes pour la démocratie, figure montante de la contestation, a lui aussi subi une tentative d’enlèvement. Il ne doit son salut, selon ses proches, qu’à l’intervention déterminée de jeunes qui se trouvaient alentour.

« Corée du Nord »

« Le Mali est devenu la Corée du Nord », soupire un opposant qui confie rester terré chez lui. D’autres, par précaution, ont quitté Bamako ou se cachent chez des amis. Ces enlèvements, en dehors de tout cadre judiciaire, visent de toute évidence à couper le mouvement de contestation inédit qui a débuté le week-end dernier, en le privant de certaines figures et en dissuadant tous ceux qui seraient tentés d’y participer. Les personnalités jointes par RFI demeurent pourtant déterminées à poursuivre leur combat pour la démocratie et les droits des Maliens.

Le rassemblement avorté de ce vendredi après-midi avait pour mots d’ordre l’organisation d’élections, la fin de la Transition et le retour à l’ordre constitutionnel, mais aussi la fin des coupures de courant ou encore des nouvelles taxes sur les services téléphoniques jugées « injustes. » La centaine de partis politiques qui appelait les Maliens à se mobiliser ont dû se résoudre à reporter l’évènement « à une très prochaine date », afin de préserver leurs militants de tout risque de représailles, de la part des forces de l’ordre ou des soutiens des autorités de transition – dont des membres du CNT – qui appelaient ouvertement à la violence.

Dans un communiqué diffusé hier jeudi 8, l’ordre des avocats du Mali appelle « au respect de l’État de droit » et « au respect scrupuleux des libertés individuelles et collectives constitutionnellement reconnues et protégées. »

Avec Rfi

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10 ans de prison requis contre Belkacem Sahli, Saïda Neghza et Abdelhakim Hamadi

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Belkacem Sahli, Saïda Neghza et Abdelhakim Hamadi
Les trois mis en cause. Composition El Watan.

Le ministère public près le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed à Alger a requis, ce jeudi, des peines de dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars à l’encontre de Belkacem Sahli, Saïda Neghza et Abdelhakim Hamadi, trois candidats à l’élection présidentielle de septembre 2024.

Ils sont poursuivis dans le cadre d’une affaire de corruption électorale à grande échelle, qui éclaire d’un jour cru les dérives du système de parrainage en Algérie.

Trois figures en accusation

Belkacem Sahli, ancien secrétaire d’État chargé de la communauté nationale à l’étranger et ex-leader de l’Alliance nationale républicaine (ANR), figure de l’ère Bouteflika. Saïda Neghza, présidente controversée de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), connue pour ses critiques virulentes contre la politique économique actuelle. Et Abdelhakim Hamadi, candidat indépendant très actif sur les réseaux sociaux, promoteur d’un programme intitulé « Sécurité nationale ».

Tous trois étaient placés sous contrôle judiciaire avant leur inculpation : interdiction de quitter le territoire et de s’exprimer publiquement.

Un système de fraude électorale bien rodé

L’enquête préliminaire, déclenchée à l’été 2024, a mis à jour un réseau présumé de corruption électorale impliquant des élus, des intermédiaires et des proches des accusés. Selon le parquet, le trio aurait mis en place un système d’achat de signatures de citoyens et de parrainages d’élus, afin d’atteindre le seuil légal de parrainages requis pour la validation de leur candidature.

Les chefs d’accusation incluent : octroi d’avantages indus, abus de fonction, trafic d’influence, escroquerie et corruption électorale.

Des dizaines d’élus, principalement locaux, ont été auditionnés : plus de 50 ont reconnu avoir perçu entre 20 000 et 30 000 dinars (100 à 200 dollars) pour accorder leur signature. Une dizaine d’intermédiaires ont également avoué leur implication.

Une organisation tentaculaire

Le ministère public a requis des peines allant de cinq à huit ans de prison ferme à l’encontre de plusieurs autres prévenus, dont des élus locaux, des membres de la CGEA, et le fils de Saïda Neghza, actuellement en fuite à l’étranger. Ce dernier fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. Le parquet a également demandé la confiscation de tous les biens saisis dans le cadre de l’affaire.

Un accord visant à collecter 50 000 signatures contre la somme de 4 milliards de centimes (environ 300 000 dollars) aurait été conclu, selon des éléments présentés au tribunal.

Des dénégations en bloc

Lors des audiences, les trois principaux accusés ont nié fermement les faits, malgré la présence d’enregistrements, de documents compromettants et de témoignages accablants. Les plaidoiries de la défense sont attendues avant que le tribunal ne rende son verdict.

Un processus électoral opaque

L’élection présidentielle de 2024, qui a vu Abdelmadjid Tebboune briguer et obtenir un second mandat, a été marquée par une sélection très stricte des candidatures. Sur seize dossiers déposés, seuls trois ont été validés par la Commission nationale indépendante des élections (ANIE) : Abdelmadjid Tebboune (indépendant sortant), Abdelali Hassani Cherif (MSP) et Youcef Aouchiche (FFS). Les autres candidatures, dont celles des accusés, ont été rejetées pour non-conformité. 

Cette affaire relance le débat sur la transparence du processus électoral en Algérie et l’indépendance des institutions comme l’ANIE ou la Cour constitutionnelle, elles-mêmes citées dans des polémiques post-électorales.

Une législation propice aux dérives

La loi électorale algérienne exige pour tout candidat à la présidentielle : soit 50 000 signatures de citoyens, soit 600 parrainages d’élus (locaux ou parlementaires). 

Un système censé filtrer les candidatures farfelues, mais qui semble, selon les observateurs, favoriser les abus et ouvrir la porte aux pratiques frauduleuses, comme le montre ce procès emblématique.

La proclamation des résultats qui ont donné un avantage artificiel et préfabriqué au président candidat, Abdelmadjid Tebboune ont suscité un énorme scandale impliquant l’ autorité indépendante des élections (Anie) et la Cour constitutionnelle.

Samia Naït Iqbal

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Conseil de la nation : Tebboune désigne 6 nouveaux membres

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Tebboune

M. Abdelmadjid Tebboune a signé, jeudi, un décret présidentiel portant nomination de six nouveaux membres au Conseil de la nation, à compter de la date de leur installation, a indiqué un communiqué de la Présidence de la République.  

« Conformément aux dispositions des articles 121 (alinéa 3) et 122 (alinéas 2 et 3) de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé un décret présidentiel portant nomination de six membres au Conseil de la nation pour une durée de six ans à compter de la date de leur installation. Il s’agit de Mme Dalila Bendjoudi et MM. Aissa Bouragba, Ayache Djebablia, Belkacem Boukhari, Lakhdar El-Habiri, et Hadj Belghouthi », lit-on dans le communiqué.

En revanche, le perchoir du Sénat est toujours squatté par l’inamovible Salah Goudjil. L’homme aura connu tous les président, gouvernements et huiles du régime depuis 1962.

En effet, contrairement à ce qui est déjà annoncé, le président du conseil de la nation, Salah Goudjil, reste en place. Et ce, contre la décision de la cour constitutionnelle. Mais en Algérie de Tebboune et Chanegriha, on n’est plus à une entorse près des textes fondamentaux. Sans rancunes.

La rédaction Yacine K.

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Hommage à Martigues : La mémoire des massacres de 1945 enfin reconnue ?

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Hommage à Martigues aux victimes des massacres de mai 1945

Le 8 mai 2025, à Martigues, une stèle a été inaugurée en mémoire des Algériens tués lors des massacres de 1945 dans le Constantinois. Un geste symbolique, certes, mais qui met en lumière une mémoire longtemps enfouie. Cette cérémonie, marquée par la présence du maire Gaby Charroux, des représentants algériens et de nombreux témoins, a été l’occasion de revenir sur un épisode tragique qui a duré plusieurs semaines en mai et juin 1945.

Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, souvent ignorés ou minimisés, continuent de hanter la mémoire collective. Ils rappellent la brutalité du système colonial français, où des milliers de civils algériens ont perdu la vie à la suite d’une répression féroce d’un mouvement populaire réclamant plus de libertés et de dignité.

En ce 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, Martigues semble avoir pris une petite revanche sur l’oubli officiel.

À l’occasion de cet hommage, le maire de Martigues a exprimé son souhait que « cette mémoire ne soit plus ignorée, que justice soit rendue à ces victimes ». Un discours empreint de bonnes intentions, mais qui rappelle aussi la lente prise de conscience en France autour de la question coloniale. En effet, ce n’est qu’au cours des dernières décennies que les autorités françaises, sous pression des associations et de la société civile, ont commencé à reconnaître certains des crimes commis durant la colonisation.

Cependant, cette reconnaissance a encore bien des limites. Si Martigues a rendu hommage aux victimes algériennes de 1945, il ne faut pas oublier qu’une grande partie de l’histoire coloniale reste encore taboue dans les manuels scolaires français. L’éducation à la mémoire coloniale, qui reste superficielle dans les programmes scolaires, montre la distance entre des gestes comme celui de Martigues et une véritable réconciliation historique.

Salah Bougris, un témoin présent lors de la cérémonie, a rappelé à quel point cet hommage était important pour les générations actuelles : « Nous sommes ici pour nos ancêtres, mais aussi pour que nos enfants comprennent la réalité de notre histoire. » Sabrina Kerrouzi, elle aussi présente à la commémoration, a insisté sur un point crucial : « Ce moment historique doit faire partie de l’enseignement des jeunes générations, c’est un devoir de mémoire pour que ces traumatismes ne se répètent jamais. »

Pourtant, la France peine encore à aborder cette question de manière sérieuse. La reconnaissance officielle des massacres de mai 1945 a été lente, et la plupart des responsables n’ont jamais été jugés. Un silence qui perdure, malgré les avancées récentes en matière de mémoire, comme celle d’un président français qui a, timidement, reconnu certains crimes de guerre. Mais la mémoire collective des Algériens, et des Français d’origine algérienne, semble toujours être en décalage avec celle de l’État français.

La cérémonie à Martigues s’est conclue par l’hymne national algérien, Kassaman, repris en chœur par les participants, symbolisant un moment de fraternité entre les peuples, mais aussi l’espoir d’une meilleure reconnaissance de l’histoire partagée.

L’hommage rendu à Martigues ne doit pas se contenter d’être un geste symbolique, il doit être l’amorce d’un débat plus large sur la réconciliation entre la France et l’Algérie, sur la reconnaissance de la souffrance des victimes, et sur la manière dont l’histoire coloniale est enseignée en France. Le chemin reste encore long

Djamal Guettala 

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Un échange sans droit de douane

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L’Amérique de Trump a abandonné et méprisé la vieille Europe. L’ancien monde a accueilli un cardinal américain et lui a envoyé un pape, sans droit de douane.

Deux réflexions sont immédiatement venues à mon esprit ce jeudi 5 mai avec l’élection du pape Léon XIV. La première est celle que je viens d’énoncer, la surprise générale du monde de voir ainsi pour la première fois un pape américain élu.

Dans le même temps j’ai également eu le réflexe de regarder deux chaines américaines d’information de deux mondes séparés, Fox News et CNN. Toutes les deux ont montré une stupéfaction des américains pour un événement dont ils n’auraient jamais eu l’idée qu’il puisse arriver.

J’ai alors pensé que Donald Trump avait dû, lui aussi, ressentir un choc et une leçon du monde chrétien qui lui rappelle qu’il n’était pas le centre du monde. Rome venait de lui jeter à la face sa splendeur séculaire et le Vatican, sa puissance temporelle universelle. Elle lui a signifié que ce qu’il croit être un empire américain n’est en fait qu’un phénomène très récent et certainement éphémère. Ce jeudi 5 mai, la Grande Rome lui a donné une leçon magistrale, la ville portant le qualificatif d’éternelle n’est pas la Trump land autour de laquelle le monde tournerait.

Nous avons vu toutes les nationalités de ce monde représentés dans cette place qui ont applaudi un américain avec une ferveur que les meetings auprès de la secte MAGA ne pourront jamais égaler. Ce jour-là, Donald Trump a été remis à sa place, personne n’a entendu sa déclaration qui est attendue tous les matins pour connaître sa nouvelle idée pour le sort de la planète qu’il pense pouvoir manipuler par ses doigts.

L’universalité ne s’est pas seulement exprimée sur la place Saint Pierre mais aussi en la personne du pape. Donald Trump va devoir affronter l’idée qu’un pape peut aussi bien être Chilien, Algérien et Américain. L’honneur qui vient d’être rendu à l’Amérique est celui de lui rappeler qu’elle est construite par des peuples d’origines multiples, essentiellement européenne pour sa fondation. Sans compter que ce pays-continent possédait déjà en ses terres une civilisation indigène et une population massive d’esclaves noirs qui ont trimé pour contribuer à sa richesse agricole et industrielle.

Non, l’Amérique blanche et raciste de Trump n’est pas l’élue de la création. La nomination du pape lui a violemment rappelé que l’immigration a fait et fait encore la puissance de son pays. Peut-être que Donald Trump, un ignorant du fond de la classe, se rendra compte maintenant qu’il est d’origine allemande.

Que le lecteur soit assuré que ma chronique n’est en rien une dévotion envers la vielle Europe mais une analyse critique objective du sens de l’histoire qui, elle seule, bonne ou mauvaise, peut créer les grands événements et les grands hommes. Donald Trump est une brindille d’un gigantesque champ qui sera balayée par le prochain vent.

La seconde réflexion qui m’est venue à l’esprit est l’image d’un cardinal particulier qui a participé à l’élection du pape. Un cardinal aimé et respecté par toute l’Algérie dont il est devenu un citoyen, Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger. Permettez-moi un moment de vanité pardonnable, il fut auparavant évêque d’Oran.

C’est lui qui dira aux journalistes « L’Afrique est encore largement sous-représentée dans le collège cardinalice » (un adjectif qui, au passage, nous a été rappelé). Le cardinal d’Alger aurait pu avoir la lourde charge pontificale. Il nous aurait honorés davantage car il était déjà sur la liste d’honneur de son pays du soleil.

Voilà ce que m’a inspiré l’événement de ce jeudi 5 mai, un espoir que l’universalisme, en toutes ses cultures et confessions religieuses, soit rappelé à la figure de l’insignifiant Donald Trump.

Rome sait qu’on ne devient pas empereur du monde sans être un grand.

Boumediene Sid Lakhdar

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Qu’est-ce qu’amager n tefsut : à la rencontre du printemps ?

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Printemps en Kabylie

L’événement dont il est question est la célébration d’une fête traditionnelle du bassin méditerranéen. Déclinante partout ailleurs, elle reste encore vivace dans certaines localités de Kabylie.

« À la rencontre du Printemps » est un grand moment de joie, d’hommage à la nature et pour les bienfaits que la terre nourricière offre aux êtres vivants. Sans que la gent masculine ne soit en reste, ce rendez -vous festif est surtout celui des femmes et des enfants. C’est cette fête du renouveau que les Kabyles de France veulent joyeusement partager avec tous leurs amis en célébrant, cette année à Mûrs À Pêches de Montreuil, l’arrivée du printemps (Amager n tefsut).

Un peu d’histoire légendaire

Dans les traditions populaires du pourtour méditerranéen fortement marquées par les valeurs paysannes, le 28 février dans le calendrier grégorien fut fixé comme 1er jour du printemps.

Selon la légende de la Grèce antique, le printemps symbolisait le retour sur terre de la fille de la déesse de la terre. Perséphone était emprisonnée aux enfers. La mère désespérée sème la désolation sur terre jusqu’à ce qu’un accord fut trouvé entre le Dieu des enfers et la Déesse de la terre. La fille doit partager son temps entre la surface de la terre et ses entrailles. Son absence symbolisait, à travers l’hiver, la tristesse et la désolation de la terre et le printemps celui du retour de la vie et de la gaité.

L’accueil du printemps

Les processions, à travers champs, à la rencontre du printemps débutent de bonne heure, à la levée du soleil, au moment où, après son long sommeil hivernal, la sainte nature se réveille. Elles sont effectuées, le plus souvent, par la gent féminine.

Parées de leurs plus beaux atours, les femmes jeunes et moins jeunes parcourent les champs en chantant des chants élogieux sur le printemps et ceux où elles se comparent à cette saison fleurie et remplie de vie. Elles organisent des jeux, se roulent dans l’herbe pour s’embaumer du parfum de la nature. Elles font des pique-niques avec les provisions qu’elles prennent avec elles tout en prenant soins de réserver la part destinée aux offrandes.

Au fil de leurs parcours, les marcheuses tissent des relations écologiques en déposant, dans des endroits propres et visibles, des petites quantités de nourriture qui seront mangées par des oiseaux, vers, insectes et autres animaux sauvages. Des offrandes sont aussi déposées dans des endroits supposés être occupés par des génies gardiens (Iɛsasen). Ce n’est pas tant les quantités offertes qui sont importantes mais plutôt le geste accompli qui est considéré présage pour la saison à venir, en l’occurrence celle des moissons.

Lors de ce premier jour du printemps la gent masculine n’est pas exclue. Les paysans accompagnés des enfants, se rendent dans leurs champs en effectuant tout autant des offrandes pour dame-Nature.

Au retour, les marcheuses et marcheurs ornent leurs têtes de fleurs et de plantes comestibles fraichement cueillies (églantines, narcisses, thym, etc.).

Le soir, les marcheuses préparent le repas du premier jour du printemps à base de févettes superficiellement grillées et les différentes herbes comestibles qu’elles auraient cueillies dans les champs. Ce repas a une signification symbolique très puissante autant que celle du repas du premier jour de l’an (Imensi u menzun yennayer). Il traduit la rénovation, la résurrection périodique de la nature et du vivant.

Le sens du rituel

Amager n tefsut ou À la rencontre du printemps dans la légende berbère, comme pour la fête de l'équinoxe du printemps dans d'autres légendes antiques, traduit le retour ou le réveil d'une divinité sur terre.

Dans l’ensemble de ses croyances liées à la nature, le Kabyle considère le printemps comme une saison particulière de germination et de floraison (Tafsut). Elle compromettrait l’équilibre vital de la nature si elle venait à être fâcheusement bousculée. Il la charge à ce titre plus que les autres saisons de rites protecteurs et de bons augures.

Durant ce début de printemps, par des rites forts abondants et chargés de présages, le Kabyle appelle la terre-mère à ressusciter sur elle la vie, l’aimer et la protéger.

Cette fête est plus que jamais d’actualité. Elle nous enseigne qu’elle est porteuse de modernité, d’universalité et pose les problématiques du moment. Elle met en avant l’importance de la femme qui est assez malmenée de nos jours par le machisme religieux. Par beaucoup de ses aspects, elle nous interpelle à respecter la nature qui est dangereusement menacée par l’appétence immodérée des humains.

Sans conteste, Amager n tefsut doit s’inscrire durablement, comme Yennayer, dans le calendrier festif amazigh et méritent tous deux d’être inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco.  

Madjid Boumekla

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Procès inique de Mohamed Tadjadit, la justice joue la montre

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Mohamed Tadjadit.
Derrière le regard de ce jeune militant, il y a la détermination d'une génération qui refuse de se taire.

A la Cour d’Alger, les juges, cyniques, ont décidé le maintien à l’examen pour l’audience du 22 mai 2025 du dossier en appel concernant Mohamed Tadjadit.

En Algérie, en ce jour de commémoration des terribles massacres de mai 1945, des juges ont renoncé à leur serment. A la cour d’Alger, des juges aux ordres ne se pressent pas de mettre fin à l’arbitraire. Ils en sont incapables, enfoncés qu’ils sont jusqu’au trognon dans un machine inique. Ils sont devenu un rouage complaisant.

Ce procès en appel concerné un jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20 janvier 2025 ayant infligé au jeune militant et poète Mohamed Tadjadit une peine de 5 ans de prison ferme et 200 000 dinars d’amende ferme avec confiscation des objets saisis.

Mohamed Tadjadit est poursuivi de pas moins de quatre infractions (délits), à savoir : atteinte à l’intégrité du territoire national, exposition à la vue du public des publications, vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national, incitation à attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’information et outrage à corps constitué, rapporte Me Fetta Sadat, dans une information rendue publique sur les réseaux sociaux.

Sans surprise évidemment, le représentant du ministère public avait requis l’aggravation de la peine. Le zèle est sans fond avec ces individus.

La défense de l’immense Mohamed Tadjadit ont plaidé la relaxe pure et simple pour la flagrante inexistence des éléments constitutifs de toutes ces infractions. Mais l’argument et les preuves les plus implacables ne tiennent malheureusement pas face au mur de mensonges, d’accusations les plus inimaginables que les petites mains au service d’un système arbitraire concoctent pour enfoncer les activistes.

Mohamed Tadjadit partagera encore sa cellule avec ses camarades de lutte pacifique. Ils sont quelque 250 prisonniers d’opinion. Mais il y a encore beaucoup plus d’Algériennes et d’Algériens privés de leurs droits de voyager ou de parler.

Derrière les discours lénifiants dont les médias abreuvent le bon peuple, il y a une autre réalité. Celle d’un système Potemkine, menteur et violent en diable.

Yacine K.

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Procédure pénale : entre réforme annoncée et régression programmée

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Mohcine Belabbas

Il est des réformes qui se disent modernes, mais prolongent l’archaïsme. Le projet de loi sur la procédure pénale, tel qu’il se profile aujourd’hui, n’ouvre pas une ère nouvelle de justice; il consolide un système de contrôle. Il ne cherche pas à rééquilibrer les rapports entre l’État et le citoyen, mais à les figer au profit du pouvoir. Il ne sécurise pas les droits, il les encadre. Il ne rassure pas, il surveille.

La détention provisoire en est le symptôme le plus flagrant. Ce qui devrait n’être qu’un recours exceptionnel s’est mué, en pratique, en principe de gestion judiciaire. On enferme d’abord, on interroge ensuite, on juge… parfois. La présomption d’innocence s’efface derrière la logique du soupçon. L’avocat, pourtant garant du contradictoire, devient un figurant, convoqué quand tout est déjà décidé. La liberté cesse d’être un droit, pour devenir une faveur; toujours révocable, jamais assurée.

La réforme aurait pu rompre avec cette dérive. Elle aurait pu poser les jalons d’une justice plus équilibrée, plus rigoureuse, plus respectueuse. Mais elle évite l’essentiel. Elle n’évoque pas, ou à peine, la nécessité d’introduire la collégialité des décisions privatives de liberté, pourtant l’un des piliers des systèmes judiciaires qui se respectent. Dans toute démocratie digne de ce nom, priver durablement une personne de sa liberté ne peut reposer sur l’avis d’un seul juge. La décision collégiale, prise à plusieurs voix, est une garantie fondamentale : elle protège le justiciable, bien sûr, mais aussi le juge, qui n’est plus seul face à la pression politique ou hiérarchique. Maintenir le modèle du juge unique, c’est perpétuer la vulnérabilité du système, et par là même, son instrumentalisation.

Le renforcement des droits de la défense devrait également être au cœur de toute réforme crédible. Un accès immédiat et complet au dossier dès la première heure de garde à vue, la présence obligatoire de l’avocat à chaque étape de l’interrogatoire, la possibilité de contester sans délai toute mesure attentatoire aux libertés, l’instauration de délais stricts pour les enquêtes; ce ne sont pas des revendications corporatistes, mais les conditions minimales d’un procès équitable. Une procédure qui marginalise l’avocat n’est pas une procédure rigoureuse : c’est une procédure à sens unique, déséquilibrée dès l’origine.

Il ne s’agit pas ici d’un simple débat technique, mais d’un choix de société. Voulons-nous d’un État où la justice protège, ou d’un système où elle obéit ? Car une justice aux ordres, c’est une justice qui condamne sans preuve, qui punit sans débat, qui confisque sans contrôle. Ce n’est pas l’ordre qu’elle garantit, mais la peur qu’elle administre.

La population le sait. Les investisseurs le devinent. On ne construit pas la confiance sur le soupçon, ni le développement sur l’arbitraire. Un pays où les libertés fondamentales sont précaires est un pays dont l’économie vacille, dont les talents fuient, dont les voix se taisent ou s’exilent.

La réforme actuelle est donc bien plus qu’un texte législatif : c’est un test politique. Si elle ne réaffirme pas la vocation protectrice de la procédure pénale, si elle ne rétablit pas l’équilibre entre les pouvoirs, si elle ne place pas la défense au cœur du procès, elle trahira son ambition affichée et manquera son rendez-vous avec l’Histoire.

L’Algérie mérite mieux qu’une justice de façade. Elle mérite une justice debout, impartiale, visible et digne. Une justice qui ne tremble pas face au pouvoir, mais qui s’en distingue. Une justice qui ne pèse pas les libertés au gré des équilibres politiques, mais qui les garantit, en tout temps, pour tous.

Car il ne suffit pas de réécrire la loi pour en faire une réforme. Encore faut-il qu’elle soit fondée sur le droit, et non sur la défiance. Sur l’équité, non sur le contrôle. Sur la liberté, non sur la peur.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

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L’Américain Robert Prevost devient le nouveau pape sous le nom de Léon XIV

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Léon XIV
Léon XIV

À l’issue du deuxième jour du conclave, de la fumée blanche s’est échappée de la cheminée de la chapelle Sixtine jeudi 8 mai à 16h09 TU, signe que les cardinaux ont élu un nouveau pape. Selon l’annonce du cardinal protodiacre Dominique Mamberti, le cardinal américain Robert Francis Prevost devient le pape Léon XIV, en succédant à François, décédé le 21 avril. Le nouveau pape est le premier pontife issu des États-Unis.

En choisissant leur nom, les souverains pontifes nouvellement élus font souvent référence à un prédécesseur envers lequel ils entendent exprimer leur gratitude ou leur filiation morale et intellectuelle.

Clément, François, Hilaire, Simplice, Benoît, Innocent… Elu lors du conclave, jeudi 8 mai, l’Américain Robert Francis Prevost est devenu Léon XIV, 267e souverain pontife. Son nom a été partagé avec le monde lors de sa présentation aux fidèles depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre au Vatican. Une première décision en tant que pape qui ne peut pas être prise à la légère puisque cette tradition s’inscrit dans une histoire millénaire et donne en général le ton du pontificat à venir.

La tradition veut que le doyen du Collège des cardinaux demande en latin au pape nouvellement élu : « De quel nom voulez-vous être appelé ? » Le nom du nouveau pape est ensuite proclamé à la foule par le cardinal « protodiacre » (cette année, ce sera le Corse Dominique Mamberti), depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre, explique l’Eglise catholique. La décision peut être prise par admiration pour un pape précédent, par volonté de marquer une continuité ou au contraire une rupture.

Le premier pape à avoir abandonné son nom est Mercure en 533. Il se déleste de ce nom faisant référence à un dieu romain du commerce (et donc païen), pour celui plus approprié de Jean, l’un des apôtres du Christ. Il argue alors que si Jésus avait changé le nom de Simon – le premier pape – pour Pierre, d’autres papes pouvaient faire de même. Seule exception depuis Mercure : au XVIe siècle, Adrien VI conserva son nom de baptême.

Un « premier signe » à « ne pas surinterpréter »

Jean demeure le nom le plus utilisé au fil des siècles, suivi de Benoît, Grégoire, Clément, Innocent, Léon et Pie. Dans l’histoire contemporaine, la référence à un prédécesseur, envers lequel le nouvel élu entend exprimer sa gratitude ou sa filiation morale et intellectuelle, est une raison souvent invoquée pour justifier son choix.

Cela peut « être aussi le premier signe qu’un nouveau pape donne sur la marque qu’il entend donner à son pontificat », selon qu’il prend le nom d’un pape conservateur ou progressiste, explique le vaticaniste John Allen dans son livre Conclave. En 2013, Jorge Bergoglio a par exemple créé la surprise en étant le premier à choisir François, le défenseur des pauvres au XIIIe siècle.

Les bookmakers, eux, pariaient sur Léon. Ils avaient donc vu juste. En choisissant ce nom, le nouveau pape se place dans les pas de Léon XIII (1878-1903). Ce dernier a publié pendant son pontificat une encyclique en 1891 à l’origine de la doctrine sociale de l’Eglise, comme le rappelle La Croix. Mais des spécialistes interrogés sur France 2 rappellent que la référence peut aussi remonter à Léon Ier, un « pape des temps troublés », contemporain du déclin de l’Empire romain, et qui rencontra Attila en 452. Seul Robert Francis Prevost pourra donner les clés de ce choix. 

L’Allemand Joseph Ratzinger, pape de 2005 à 2013, a lui expliqué avoir opté pour Benoît XVI « en référence à Benoît XV, qui a guidé l’Eglise dans la période difficile de la Première Guerre mondiale ». Quant à Jean-Paul II, pape de 1978 à 2005, il avait expliqué vouloir s’inscrire symboliquement dans la lignée de son prédécesseur, Jean-Paul Ier, mort soudainement 33 jours seulement après son élection. « J’ai voulu porter les mêmes noms qu’avait choisis mon très aimé prédécesseur », avait simplement dit le pape polonais, alors qu’un tel double nom était sans précédent dans l’histoire de la papauté. « Souvent, avertit toutefois John Allen, les papes choisissent un nom parce qu’ils veulent honorer un membre de leur famille ou un saint, aussi est-il important de ne pas surinterpréter » ce choix.

Certains noms à connotation négative

Aucun souverain pontife n’a choisi le nom de Pierre II, par respect pour le premier pape, mais aussi peut-être parce que, selon une prophétie, l’avènement du second Pierre conduira à la destruction de Rome et déclenchera l’Apocalypse.

Formose n’est pas non plus très coté, car l’unique pape (d’origine corse) à avoir porté son nom fut exhumé au IXe siècle par son successeur qui le détestait, Stéphane VII, et jugé pour avoir occupé illégalement le trône de Saint-Pierre. Après qu’il a été condamné, ses doigts, qui donnaient la bénédiction, furent tranchés et son corps jeté dans le Tibre.

Certains noms ont une connotation négative en raison de la personnalité des papes qui les ont portés : Pie XII, critiqué pour son silence durant l’Holocauste, Grégoire VII, élu en 1073 et accusé de nécromancie, ou encore Alexandre VI, un Borgia célèbre pour sa débauche.

Avec AFP/Francetvinfos

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