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jeudi, 13 novembre 2025
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Le Soudan rompt ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis

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Le général Abdel Fattah al-Burhan
Le général Abdel Fattah al-Burhan était un proche des Emiratis.

Le gouvernement soudanais aligné sur l’armée régulière a décidé ce 6 mai 2025 de rompre ses relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, déclarés «État agresseur», a annoncé le ministre de la Défense Yassin Ibrahim.

Dans un discours à la télévision soudanaise, le ministre a accusé Abou Dhabi de violer la souveraineté du Soudan en soutenant les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire impliquée dans le conflit armé qui ravage le pays depuis 2023. Khartoum accuse Abu Dhabi d’armer les paramilitaires avec des drones qui ont visé notamment Port-Soudan, depuis trois jours, le siège provisoire du gouvernement.

L’armée soudanaise attribue ces attaques aux FSR, bien que le groupe n’ait pas revendiqué les frappes. Celles-ci ont endommagé plusieurs infrastructures stratégiques, notamment l’aéroport, une base militaire, une centrale électrique et des dépôts de carburant, selon des sources concordantes. Aucun décès n’a été signalé pour l’heure, mais les conséquences sont déjà visibles : files interminables dans les stations-service par crainte d’une pénurie de carburant, et coupures d’électricité généralisées, selon la compagnie nationale d’électricité. Mais l’implication des Emirats arabes unis ne se résume pas à cette opération ni d’ailleurs à la seule guerre au Soudan.

Le ministre soudanais de la Défense, Yassin Ibrahim, a dénoncé un « crime d’agression contre la souveraineté du Soudan », affirmant que les Émirats avaient fourni des « armes stratégiques sophistiquées » aux FSR. Il a promis une réponse « par tous les moyens nécessaires » pour protéger la population civile et défendre l’intégrité territoriale du pays.

Une escalade brutale

Depuis avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile opposant l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR menées par son ancien adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Longtemps épargnée par les combats, la ville de Port-Soudan, où transitent aides humanitaires et diplomates étrangers, est désormais une cible directe.

« Personne ne s’attendait à une escalade aussi rapide ni à ce que les FSR puissent frapper aussi loin », a confié le chercheur soudanais Hamid Khalafallah à l’AFP. D’autres villes de l’est, comme Kassala, jusque-là considérées comme des refuges pour les civils déplacés, ont également été visées par des frappes de drones. L’aéroport de Kassala aurait été ciblé, selon des témoins.

Dans l’ouest du pays, au Darfour, un bombardement mené par les FSR sur le camp de déplacés d’Abou Chouk, près de la ville assiégée d’El-Facher, a fait au moins six morts et plus de 20 blessés, d’après des secouristes bénévoles. Cette région, déjà menacée par la famine selon l’ONU, continue de payer un lourd tribut au conflit.

Privées d’aviation de chasse, les FSR misent désormais sur l’utilisation intensive de drones, allant de modèles artisanaux à des appareils de haute technologie. Leur objectif : affaiblir les lignes de ravitaillement de l’armée régulière. Mardi, la principale base militaire de Port-Soudan a encore été visée, ainsi qu’un hôtel situé à proximité de la résidence actuelle du général al-Burhane, selon des sources militaires et des témoins.

 A rappeler que le général Abdel Fattah al-Burhane qui a réprimé le mouvement démocratique dans le sang en 2019 était un proche des Emirats arabes unis. Il était derrière l’envoi de troupes au Yémen en soutien à l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis pour combattre les rebelles houthis.

Il a commencé à prendre ses distances il y a quelques mois. Jibril Ibrahim, le ministre des Finances et de la Planification, avait annoncé, selon Rfi, l’annulation du plus important de ces protocoles d’accords. « Nous n’allons pas permettre aux EAU d’investir un centimètre du territoire », a-t-il déclaré. Il s’agit de la construction du port d’Abou Amama sur la mer Rouge ainsi qu’une zone économique de libre échange et une zone touristique autour de ce port situé à 230 km de Port-Soudan et qui devait être inauguré en janvier 2022. Un projet qui s’élevait à 6 milliards de dollars et qui serait confié à un consortium soudano-émirati regroupant la société des ports d’Abou Dhabi et Invictus Investment, une société dirigée par l’homme d’affaires soudanais Oussama Daoud.

Rabah Aït Abache avec AFP

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Riposte Internationale dresse l’état des lieux de la presse algérienne

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Lanceur d'alerte

L’ONG de défense des droits humains, Riposte Internationale, dont le site internet a été bloqué depuis cette semaine par les autorités en Algérie, a rendu public un communiqué pour rappeler l’état des lieux lamentables dans lequel évolue la presse en Algérie.

Dans un contexte marqué par des tensions diplomatiques entre l’Algérie, les pays du Sahel, le Maroc et la France, Riposte Internationale tient à exprimer sa vive préoccupation face à l’érosion continue des libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse et le droit d’accès à l’information. Ces atteintes pèsent lourdement sur l’opinion publique, déjà fragilisée par les restrictions imposées à la liberté d’expression et à la pluralité des voix.

Une chape de plomb s’est abattue sur le monde médiatique en Algérie. Journalistes harcelés, médias indépendants réduits au silence, chantage à la publicité, lois répressives votées dans l’urgence : tout concourt à museler les voix libres et à imposer une vérité officielle, au mépris du droit des citoyens à une information indépendante, pluraliste et fiable.

Alors que le 3 mai dernier, le monde célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse, il est crucial de rappeler que cette liberté n’est pas seulement un pilier de la démocratie : elle est aussi une condition essentielle à l’exercice d’une citoyenneté éclairée. Sans un accès libre, transparent et diversifié à l’information, les citoyens sont privés de leur capacité à comprendre, débattre et participer pleinement à la vie publique.

Riposte Internationale rappelle le prix élevé payé par de nombreuses femmes et hommes pour garantir l’indépendance des médias, ainsi que les sacrifices consentis pour défendre ces valeurs universelles. Fidèle à ses principes fondateurs, notre organisation a toujours été, et reste, résolument engagée dans la défense de la liberté de la presse – en Algérie comme ailleurs.

Nous condamnons avec la plus grande fermeté les attaques répétées contre cette liberté, notamment l’adoption de lois liberticides visant journalistes, militants et organisations indépendantes. À ce titre, nous dénonçons le blocage en Algérie de notre site internet (www.riposteinternationale.org), un acte de censure manifeste qui prive les citoyennes et citoyens algériens d’un accès à une information libre, plurielle et indépendante. Notre site n’est par ailleurs pas le seul média en ligne bloqué par les autorités algériennes.

Nous rejetons fermement toute tentative de museler les voix dissidentes et de verrouiller l’espace informationnel. De telles dérives mettent en péril non seulement la liberté de la presse, mais aussi les fondements mêmes de tout régime démocratique.

Face à cette situation, Riposte Internationale réaffirme son engagement indéfectible en faveur des droits humains, de la liberté de la presse et de la démocratie. Nous poursuivrons sans relâche notre action pour garantir à chaque citoyen, en Algérie et partout dans le monde, un droit fondamental : celui de savoir.

Aussi, nous en appelons aux autorités afin qu’elles se conforment au Pacte International Relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie en 1989, qui garantit la liberté de la presse et d’expression. Car, nous restons convaincus que ce n’est qu’en assurant une liberté d’expression et d’information que le citoyen arrivera à distinguer les enjeux présents et futurs.

Fait à Paris, le 06/05/2025
P/ Riposte
Internationale
Ali Ait Djoud
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Pétrole : le Brent chute à 60,23 dollars

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Baril

Les cours du pétrole ont chuté, lundi soir, après l’annonce par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et l’Opep+ d’une accélération du retour de ses barils sur le marché.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a perdu 1,73% à 60,23 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a cédé 1,99% à 57,13 dollars.

Alors que le président américain souhaite augmenter la production américaine de pétrole, l’Opep annonce également une augmentation de sa production afin de préserver ses revenus. Conséquence directe : les prix à la pompe diminuent rapidement, pour le plus grand bonheur des automobilistes.

Samedi 3 mai, huit membres du cartel (l’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman), ont ainsi convenu d’accélérer leur production à 411.000 barils par jour pour le mois de juin, soit le même niveau qu’en mai. Ce niveau équivaut à « trois augmentations mensuelles », précise l’Opep dans un communiqué.

Lundi 5 mai, l’or noir a fortement baissé en réaction à ces annonces. Le contrat de juillet sur le Brent de mer du Nord abandonne 1,9% et celui de même échéance sur le WTI coté à New York lâche 2%. Les deux références de l’or noir évoluent à des plus bas de février 2021.

Avec agences

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Crise diplomatique : les relations algéro-françaises au point mort

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Drapeau Algérie France

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé mardi que l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, n’est toujours pas retourné à son poste depuis la mi-avril, signe d’un blocage persistant dans les relations entre Paris et Alger. « À ce stade, la situation est bloquée et c’est la responsabilité des autorités algériennes », a-t-il déclaré sur RTL.

Ce blocage diplomatique fait suite à une décision d’Emmanuel Macron, le 15 avril, d’expulser douze agents du réseau consulaire et diplomatique algérien en France, en réaction à des mesures similaires prises par l’Algérie. Le président français avait également rappelé son ambassadeur « pour consultations ».

Jean-Noël Barrot a qualifié la réponse algérienne de « décision très violente », soulignant une nouvelle fois la gravité des tensions actuelles. Il a également évoqué le cas préoccupant de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 80 ans, emprisonné en Algérie et actuellement hospitalisé. Le ministre a exprimé l’espoir que les autorités algériennes « sauront faire preuve d’humanité » à son égard.

La détérioration des relations bilatérales s’est aussi accentuée autour de la question des OQTF (obligations de quitter le territoire français) concernant des ressortissants algériens. Le sujet, régulièrement agité dans le débat politique français, a contribué à exacerber les tensions. Jean-Noël Barrot a mis en garde contre l’instrumentalisation de l’Algérie dans le débat intérieur français : « Nous avons intérêt à ne pas faire de l’Algérie un sujet de politique intérieure (…) C’est lorsque la relation est équilibrée que l’on obtient des résultats. » Cette déclaration est adressée sans nul doute à Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur qui a fait de l’Algérie le carburant de sa politique en France, en agitant à tout va le dossier Algérie, avec ses différentes questions : Emigration, OQTF, colonisation…

Tensions récurrentes

Les relations entre la France et l’Algérie se sont particulièrement dégradées depuis quelques semaines suite à l’arrestation d’un agent consulaire en France dans le cadre de l’enlèvement d’Amir Dz. Résultat : expulsion de 12 fonctionnaires français de l’Algérie. En face, la France a répliqué avec aussi l’expulsion du même nombre de fonctionnaires algérien et rappel de son ambassadeur à Alger. Une première depuis l’indépendance.

Cependant, depuis 2020, les deux capitales ont connu plusieurs épisodes de crise avec rappel de son ambassadeur par l’Algérie.

Parmi les épisodes récents de tensions : en 2021, des propos d’Emmanuel Macron sur « le système politico-militaire algérien » et sur « une rente mémorielle » avaient provoqué la colère d’Alger, qui avait rappelé son ambassadeur et fermé son espace aérien aux avions militaires français. Un climat de méfiance chronique entre les deux pays s’est installé ces dernières années.

La rédaction

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Charlotte Dordor : une œuvre à la fois engagée et introspective

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Charlotte Dordor
Charlotte Dordor. Photo DR

Charlotte Dordor, écrivaine et éditrice française, se distingue par une œuvre mêlant réflexion contemporaine et sensibilité littéraire. À travers une plume à la fois réaliste et introspective, elle aborde des sujets majeurs tels que le climat et les dynamiques familiales, offrant des récits à la fois engagés et émouvants.

Diplômée en lettres classiques, elle débute dans l’édition scolaire avant de se consacrer pleinement à l’écriture. Son parcours littéraire témoigne d’une quête de sens et d’une volonté d’ancrer ses œuvres dans une réalité tangible, tout en portant une vision tournée vers l’avenir.

Son premier roman, Le Retour de Janvier, publié en 2023, met en scène une France en proie aux conséquences d’un dérèglement climatique dramatique. À travers le personnage de Janvier Bonnefoi, un déserteur de l’armée française, elle explore un futur marqué par pandémies, migrations et terrorisme. Salué pour son audace, l’ouvrage est sélectionné pour la première édition du Prix Futurs, affirmant ainsi sa place dans le domaine de la littérature engagée.

En 2024, avec Un furieux silence, Charlotte Dordor s’intéresse aux tensions familiales, mettant en lumière les retrouvailles bouleversantes de frères et sœurs séparés depuis des décennies. Ce roman, coup de cœur du magazine Version Femina, plonge dans les méandres de la mémoire et des non-dits, explorant des thématiques universelles telles que la réconciliation et le poids du passé.

Loin de se cantonner à un seul registre, son travail conjugue enjeux globaux et récits intimes. Le Retour de Janvier ouvre une réflexion profonde sur l’avenir climatique, tandis que Un furieux silence interroge les liens familiaux et les conflits générationnels. À travers une écriture sensible et réaliste, Charlotte Dordor construit une œuvre à la fois engagée et introspective, capturant avec finesse les questionnements de notre époque.

Dans cette interview, elle revient sur son parcours, ses inspirations et sa manière d’aborder des thèmes aussi essentiels que l’avenir de la planète et les relations humaines.

Le Matin d’Algérie : Votre parcours d’éditrice a précédé votre carrière d’auteure. En quoi cela a-t-il influencé votre manière d’écrire et de concevoir vos œuvres ?

Charlotte Dordor : Je suis éditrice de manuels scolaires !  Ce n’est a priori pas la même « matière » littéraire que celle du roman. Pourtant, ce métier a façonné chez moi un certain rapport au texte : un texte, ça se travaille, ça se modifie, ça se coupe, ça se questionne. Je sais qu’on est toujours perfectible à l’écrit, qu’il n’y a pas à sacraliser un texte sous prétexte qu’il est publié – et qu’il faut savoir aussi s’arrêter de faire des modifications, qu’il faut savoir se dire : « si je touche davantage mon texte, il sera moins bon ». 

Le Matin d’Algérie : Vos romans abordent des sujets profonds avec une forte intensité émotionnelle. Comment réussissez-vous à mêler une narration captivante avec des réflexions sur des thèmes aussi complexes ?

Charlotte Dordor : La clé pour capter un lecteur et faire vivre un texte, il me semble qu’elle vient des personnages. Si vous tenez votre personnage, s’il tient la route, si au moment de la rédaction de votre roman, vous vous dites « non, ce personnage ne ferait jamais ça », alors votre roman peut aborder des questions complexes, politiques ou psychologiques, il sera toujours vivant, habité et incarné, parce que ce sera le personnage qui mènera la danse. 

Le Matin d’Algérie : Le Retour de Janvier imagine un futur apocalyptique lié au climat. Qu’est-ce qui vous a inspirée et quel message souhaitez-vous transmettre ?

Charlotte Dordor : Ce qui m’a inspirée au départ, pour ce roman, c’est une émotion esthétique, et non pas politique : je passais par La Rochelle, que je découvrais pour la première fois. C’est une ville magnifique et je me suis demandé à quoi elle ressemblerait lorsque le niveau de la mer atteindrait une hauteur problématique. Et étrangement j’ai trouvé l’image de La Rochelle submergée inquiétante, mais très belle. Mais évidemment, cette idée elle-même est venue d’une inquiétude sous-jacente, celle de l’effondrement de notre éco-système. Je voulais tordre le cou à l’idée que l’effondrement est toujours brutal et apocalyptique : dans Le Retour de Janvier, aucun des personnages n’a conscience de vivre dans un monde bouleversé. 

Tout le monde vit comme si l’effondrement était encore à venir, alors qu’il a déjà eu lieu. Chacun se dit qu’il a de la chance, qu’ailleurs, plus loin, ça a l’air terrible. Que la foudre est tombée à côté. J’ai travaillé sur cette idée de l’aveuglement. La question des personnages était centrale car je voulais me concentrer non pas sur le changement climatique en tant que tel mais sur ses conséquences politiques et sociales : comment on se comporte dans le chaos ? Est-ce qu’on reste le même, est-ce qu’on change ? Qui a-t-on envie de protéger ? 

Je n’ai pas de message univoque dans ce roman, sauf peut-être celui-ci : il n’y a pas un monde d’avant et un monde d’après, mais une évolution lente sur laquelle on peut avoir une prise. 

Le Matin d’Algérie : Un furieux silence explore les tensions familiales et les non-dits. Pourquoi ces thèmes sont-ils si pertinents aujourd’hui et comment les avez-vous abordés ?

Charlotte Dordor : La famille est un terrain de jeu formidable pour un auteur ! Aujourd’hui comme hier, d’ailleurs : c’était déjà le matériau de la tragédie grecque. C’est un thème très riche parce qu’il articule des questions qui touchent aux relations à la fois intimes et sociales. Si ces questions sont pertinentes aujourd’hui, c’est parce qu’on commence tout juste à décortiquer les mécanismes à l’œuvre dans la transmission intergénérationnelle d’un traumatisme.

J’ai abordé la question du secret de famille en faisant parler chaque enfant d’une fratrie de son propre point de vue, qui est toujours riche mais limité : chacun détient une partie de la vérité, mais les clés du secret initial se sont perdues pour eux avec le temps et le lecteur ne les trouvera qu’à la fin. 

Je me suis attachée à construire des personnages forts, très différents les uns des autres, des voix très spécifiques qui, chacune à sa façon, remontent le temps et dévoilent au fur et à mesure des parts sombres de leur enfance, sans qu’aucune de ces voix ne raconte tout à fait la même chose. 

En gardant en tête que dans une même fratrie, chaque enfance est unique : on a les échos de l’enfance des autres, mais on a beau avoir vécu côte à côte, ensemble, on n’aura jamais vécu ni compris la même chose. Chaque enfant, isolé au sein de la fratrie, traverse l’enfance de manière très singulière. 

Le Matin d’Algérie : Vous conjuguez les grandes questions globales avec des interrogations personnelles. Comment parvenez-vous à harmoniser ces deux dimensions dans votre écriture ?

Charlotte Dordor : Quand un personnage est vivant et incarné, il peut articuler des questions intimes et d’autres plus universelles ! En ce sens, tout roman est politique parce qu’il donne une vision du monde, un regard. 

Le Matin d’Algérie : Quelles sont les influences littéraires qui ont marqué votre écriture ?

Charlotte Dordor : J’ai été très marquée par la poésie de Jean Giono, et je pense que son roman Le Hussard sur le toit n’est pas étranger à la trajectoire de mon héros Janvier, cet homme qui rentre chez lui à travers un monde en plein chaos. Bien qu’il s’y sente toujours à part, en marge, il va essayer de se conduire du mieux possible, d’être un homme de bien.

L’immersion dans un milieu social et familial que constitue Un furieux silence, avec tous ses travers et ses non-dits, a trouvé son inspiration chez des romanciers comme Mauriac, ou même Simenon. Ce sont des auteurs que j’ai dévorés quand j’étais jeune, j’ai adoré ces plongées sociologiques dans une famille, un métier. Simenon avait un regard toujours neuf et percutant sur les gens.

Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Charlotte Dordor : Je suis en train d’écrire un troisième roman mais je n’en dis pas plus !

Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?

Charlotte Dordor : Merci pour votre lecture et votre curiosité à l’égard de mon travail ! 

Entretien réalisé par Brahim Saci

Livres publiés :

Le Retour de Janvier, éditions Julliard, 2023

Un furieux silence, éditions Julliard, 2024

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Ligue des champions : Inter-Barça, un match retour indécis

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Football

Moins d’une semaine après leur spectaculaire affrontement (3-3), l’Inter Milan et le FC Barcelone se retrouvent mardi 6 mai (19 h TU) à Milan pour le match retour de la demi-finale de la Ligue des champions. Entre deux équipes qui n’ont plus gagné la C1 depuis au moins dix ans, le duel s’annonce dantesque.

Le temps, court, n’a pas effacé les images de cette formidable demi-finale aller (3-3). Les instantanées sont figées en attendant le match retour ce mardi; la « Madjer » de Thuram, le numéro de soliste de Yamal, le doublé de Dumfries ou le missile de Raphinha. Barça-Inter a mis la barre tellement haut qu’on ne peut imaginer que Inter-Barça puisse faire mieux.

Mais Milan, son stade San Siro est un beau cadre pour espérer que les deux équipes, à un match de la finale, offrent un récital à la mesure des promesses de l’aller.

Le FC Barcelone s’avance sur la pelouse interiste avec l’ambition de retrouver la finale de la Ligue des champions, 10 ans après son dernier sacre. Un succès qui portait la marque de la « MSN » Messi-Suarez-Neymar qui avait dompté la Juventus (3-1). Cette fois-ci, les Espagnols comptent sur la triplette Raphinha, Yamal et Lewandowski absent au match aller (blessé) et annoncé prêt pour le match retour. C’est une attaque renforcée alors que celle du match aller avait déjà réussi à secouer l’arrière-garde milanaise qui n’avait encaissé que trois buts en 10 matches en Ligue des champions. C’était avant la rencontre contre les Barcelonais.

Ces derniers sont à une semaine décisive, car après le match retour face à l’Inter, le clasico contre le Real Madrid les attend dimanche. Leader de la Liga, l’équipe, entraînée par l’Allemand Hans Flick, possède quatre points d’avance sur son éternel rival madrilène, à quatre journées de la fin du Championnat espagnol. Nul doute que le résultat de mardi aura une incidence sur la rencontre de dimanche.

En face, l’Inter Milan, champion en titre en Italie, est à trois points derrière Naples. Les Milanais, qui n’ont plus remporté la Ligue des champions depuis 2010 avec José Mourinho, comptent retrouver la finale, deux ans après avoir perdu celle de 2023 face à Manchester City.

L’Inter a gardé le même coach, Simone Inzaghi, et le même groupe avec neuf joueurs qui étaient présents lors de la défaite de 2023 contre City. Les Milanais ont donc plus de certitudes et d’expérience au moment d’aborder cette demi-finale cruciale. Mais il leur faudra résoudre l’équation Lamine Yamal qui a mis au supplice leur défense, particulièrement l’arrière gauche Federico Dimarco.

« Yamal est clairement un phénomène, comme il en naît peut-être tous les 50 ans. Je n’avais jamais vu un tel talent auparavant, a avoué l’entraîneur de l’Inter Simone Inzaghi. Il nous a posé des gros problèmes, nous l’avons doublé au marquage et nous avons ensuite manqué de joueurs ailleurs sur le terrain ».

En attendant, l’équipe italienne n’est pas sûre de récupérer son capitaine et buteur, l’Argentin Lautaro Martinez, sorti sur blessure au match aller après avoir disputé la première période.

Rfi

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Skype tire sa révérence après 21 ans de communication 

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Skype

Le 5 mai 2025, Skype a fermé ses portes, mettant un terme à plus de deux décennies de service pour des millions d’utilisateurs. Depuis son lancement en 2003, la plateforme a bouleversé les communications, mais n’a pas su s’adapter aux nouvelles tendances.

Né en 2003, Skype a longtemps été le roi des communications en ligne, permettant à des expats, des étudiants, et des couples éloignés de se connecter sans frais. Considéré comme un pionnier des appels audio et vidéo, il symbolisait la promesse d’un monde toujours plus connecté. Vingt et un ans plus tard, la plateforme a fermé ses portes, laissant derrière elle une vague de nostalgie et une question : pourquoi ce déclin si rapide ?

Un service autrefois incontournable  

À son apogée, Skype était un outil indispensable pour communiquer à distance. En permettant des conversations vidéo de qualité, la plateforme a transformé des relations maritimes, marquées par l’amour et l’amitié. Selon une étude réalisée par l’Institute for Digital Communications, près de 300 millions de personnes utilisaient Skype chaque mois en 2015. Son modèle gratuit a séduit des millions, rendant les appels intercontinentaux accessibles à tous.

L’émergence de nouveaux concurrents  

Cependant, l’essor de nouvelles plateformes comme Zoom et Microsoft Teams a changé la donne. Ces outils, souvent plus adaptés aux besoins contemporains des utilisateurs, ont remplacé Skype dans de nombreuses entreprises et établissements scolaires. Les utilisateurs ont été séduits par les fonctionnalités collaboratives de Teams, et Skype a semblé rapidement dépassé. De nombreuses personnes ont dû s’adapter aux nouveaux outils pendant la pandémie.

Une résistance à l’évolution  

Malgré une tentative de mise à jour de ses fonctionnalités lors des confinements liés à la Covid-19, Skype n’a pas réussi à s’implanter durablement dans la nouvelle réalité numérique. Les utilisateurs ont cherché une interface plus intuitive et répondant aux besoins de collaboration en temps réel, ce qui a fait chuter encore un peu plus l’intérêt pour la plateforme.

Des souvenirs inoubliables 

La fermeture de Skype a provoqué une vague de nostalgie sur les réseaux sociaux. C’était un lieu de rencontre d’amis, de partenaires et un lieu de discussion sans limites et qui a permis à des millions d’immigrés de se connecter avec leurs familles et surtout de les voir. Cette connexion émotionnelle souligne l’impact de la plateforme sur notre quotidien et le souvenir indélébile qu’elle laisse chez ses anciens utilisateurs.

Un miroir de l’évolution technologique  

Le déclin de Skype illustre non seulement la rapidité des innovations technologiques, mais aussi l’évolution des attentes des consommateurs. À l’instar de nombreuses technologies, Skype symbolise un chapitre de l’histoire numérique qui a été dépassé, mais qui reste gravé dans la mémoire collective. Alors que des alternatives continuent de fleurir, le besoin fondamental de connexion demeure, prouvant que derrière chaque technologie, ce sont les relations humaines qui priment.

Rabah Aït Abache

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Humbert Ibach : l’emblématique producteur, réalisateur et auteur-compositeur n’est plus

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Humbert Ibach

Humbert Ibach, l’emblématique producteur, réalisateur et auteur-compositeur, est décédé dimanche 4 mai 2025 à l’âge de 88 ans. Son départ marque la fin d’une époque dans le monde de la musique et de la télévision françaises. 

Durant sa carrière, Humbert Ibach a su façonner et accompagner la carrière de nombreux artistes devenus des icônes, notamment Sheila, Karen Cheryl, et Douchka. Il laisse derrière lui un héritage indélébile, tant dans le domaine musical que télévisuel, et reste une figure majeure de l’industrie du spectacle en France.

Humbert Ibach, de son vrai nom Umberto Petrucci, fut un producteur, réalisateur et auteur-compositeur français qui a profondément marqué la scène musicale française, notamment dans les années 1970 et 1980. Véritable passionné, il a su imposer sa vision en révélant et accompagnant plusieurs artistes devenus emblématiques.

Son parcours, singulier et inspirant, commence loin du monde de la musique : dans les années 1960, il ouvre un salon de coiffure à Lyon qui connaît un vif succès. Mais c’est dans l’univers musical qu’il aspire à s’épanouir. Une rencontre déterminante avec Jacques Brel, dans les coulisses du Palais d’Hiver, le pousse à s’installer à Paris pour tenter sa chance.

Il rejoint alors Claude Carrère, producteur de Sheila, et devient l’attaché de presse de la chanteuse. Il contribue activement à sa stratégie de communication et à son rayonnement médiatique. Très vite, Humbert Ibach développe un sens aigu de la production et un flair remarquable pour les jeunes talents.

En 1975, il repère une chanteuse de 17 ans, parie sur son avenir, vend sa voiture, hypothèque sa maison et produit son premier disque. Il la rebaptise Carène Cheryl, future Karen Cheryl, qui deviendra une icône du disco. Plus tard, il accompagnera aussi Douchka, chanteuse phare des années 1980. 

Humbert Ibach a contribué à la production musicale de Marc Hamilton, Mac & Katie Kissoon, Mathias, Ringo, Roméo, René Simard et Hervé Vilard, parmi d’autres, influençant la musique populaire des années 1970 et 1980 grâce à son sens du marketing et son talent pour repérer les artistes.

Il a aussi collaboré avec Didier Barbelivien, auteur-compositeur prolifique dont les succès ont été interprétés par Johnny Hallyday, Michel Sardou et Patricia Kaas. Ensemble, ils ont marqué le paysage musical des années 1980 et 1990, alliant textes puissants et mélodies accrocheuses.

Outre la musique, Humbert Ibach a également laissé son empreinte dans le monde de la télévision. Il est à l’origine de l’émission « Les Grands du Rire », diffusée sur France 3 de 2003 à 2019, qui célébrait les grandes figures de l’humour et de la chanson française. En 2024, il relance brièvement l’émission sur C8 avant que la chaîne ne cesse d’émettre.

Précurseur dans l’âme, Humbert Ibach avait bien avant l’heure imaginé faire de « Salut les Copains » un divertissement télévisé, anticipant le succès des émissions nostalgiques telles qu’Âge Tendre.

Surnommé avec affection « Mémé Ibach », il était reconnu pour son énergie, son audace et son attachement indéfectible aux artistes qu’il accompagnait. Son parcours atypique, commencé dans la coiffure et accompli dans la culture populaire, témoigne d’une détermination rare et d’un amour profond pour le monde du spectacle.

Son influence reste aujourd’hui encore tangible. Il a façonné des carrières, contribué à populariser la musique française auprès du grand public, et su, à travers ses productions, préserver une mémoire collective. Son héritage, à la croisée de la musique et de la télévision, continue d’inspirer de nombreux artistes et professionnels du milieu.

Brahim Saci

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Signature d’un accord-cadre entre l’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie (IEMA) et l’Institut Eco-Conseil de Namur (Belgique)

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Institut euro-méditerranéen d'Algérie

L’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie (IEMA) a eu l’honneur d’accueillir M. Augustin Joiris, Directeur de l’Institut Eco-Conseil ASBL de Namur (Belgique), à l’occasion de la signature officielle d’un accord-cadre de partenariat entre les deux institutions.

Cet accord marque une étape importante dans le développement de coopérations euro-méditerranéennes ambitieuses et durables. Il prévoit le lancement à Boumerdès d’une formation pilote d’éco-conseiller, conçue pour répondre aux enjeux environnementaux contemporains, tout en étant adaptée aux spécificités du contexte local algérien.

Ce programme de formation, à la croisée de l’expertise européenne et des besoins méditerranéens, vise à doter les acteurs du territoire de compétences solides en matière de développement durable, de gestion environnementale et de concertation territoriale. La formation sera dispensée dans un format trilingue (arabe, français, anglais) afin de favoriser l’ouverture internationale et l’inclusion.

À travers cette initiative, l’IEMA et l’Institut Eco-Conseil renforcent leur engagement en faveur d’une transition écologique concertée, innovante et porteuse d’avenir pour les territoires de la région.

À propos de l’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie (IEMA)

L’Institut Euro-Méditerranéen d’Algérie est un centre de formation, de recherche et de coopération dédié à la promotion du développement durable, de l’innovation territoriale et de la gouvernance environnementale dans la région euro-méditerranéenne. Situé à Boumerdès, l’IEMA accompagne les acteurs publics, privés et associatifs par des formations spécialisées, des projets de recherche appliquée et des actions de sensibilisation.

À propos de l’Institut Eco-Conseil de Namur (Belgique)

Créé en 1991, l’Institut Eco-Conseil est une association sans but lucratif (ASBL) basée à Namur, en Belgique. Pionnier de la formation d’éco-conseillers en Europe, il propose depuis plus de 30 ans des formations axées sur l’accompagnement des politiques environnementales, le développement durable et la concertation territoriale. L’Institut est reconnu pour son expertise en matière de facilitation de processus participatifs et d’élaboration de stratégies environnementales intégrées.

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Libération de Charaf Eddine Talhaoui, représentant des étudiants en médecine incarcéré à Tlemcen

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Etudiants en médecine
Les étudiants en médecine ont mené une longue grève pour leurs droits.

Les autorités judiciaires de Tlemcen, dans l’ouest de l’Algérie, ont ordonné la libération de Charaf Eddine Talhaoui, représentant des étudiants en médecine, incarcéré dans le cadre de la longue grève nationale menée par les étudiants en sciences médicales.

Initialement condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal de première instance de Tlemcen pour des accusations liées à une prétendue atteinte à l’ordre public, Charaf Eddine Talhaoui avait été placé en détention provisoire début février 2025. Selon son équipe de défense, son arrestation est intervenue le mardi 28 janvier devant la résidence universitaire de Tlemcen.

Cette incarcération avait suscité une vague d’indignation parmi ses camarades, qui ont rapidement lancé une vaste campagne de solidarité sur les réseaux sociaux, exigeant sa libération immédiate. La mobilisation étudiante, portée par un élan national, a mis en lumière les revendications d’un mouvement en lutte depuis plusieurs semaines.

Les étudiants en médecine réclament notamment l’augmentation du nombre de postes de résidanat, la reconnaissance internationale de leurs diplômes, l’amélioration des conditions d’encadrement et de formation au sein des centres hospitalo-universitaires (CHU), ainsi que des garanties d’emploi à l’issue de leurs études.

La rédaction

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