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samedi 12 juillet 2025
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Guerre de libération, société actuelle et « intellectuels » harkis

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Contre l’idéologie harkie, pour la culture libre et solidaire (VI)

Guerre de libération, société actuelle et « intellectuels » harkis

Suite à l’examen de l’attitude des dirigeants algériens après l’indépendance, à propos de la guerre de libération nationale (1), revenons aux écrivains et artistes algériens ou d’origine algérienne. Comme dans le cas des politiciens, nous constatons une corrélation directe entre l’attitude envers la guerre de libération nationale et celle concernant la réalité sociale actuelle de l’Algérie. Les dirigeants étatiques occultent la vérité sur la première, et gèrent la seconde de manière oligarchique ; tandis que les harkis dénigrent la première, et ne voient que négativement la seconde.  Concernant ces derniers, essayons d’éclairer les procédés fondamentaux, vis-à-vis du passé puis du présent.

Premier cas : la guerre de libération nationale

Tous les mouvements de résistance dans le monde, sans exception, ont connu des actions inacceptables, contraires à l’idéal proclamé et poursuivi. Cependant, les auteurs objectifs n’en ont pas tiré de ces événements négatifs une généralisation pour dénigrer la résistance en tant que telle. Pour ce qui est spécifiquement de l’Algérie, ces auteurs n’ont pas, non plus, suivi la tendance colonialiste et néo-colonialiste française. Elle est représentée notamment par un Eric Zemmour, déclarant le « rôle positif » de la colonisation, un Alain Finkielkraut, honoré par l’Académie, assurant le « bien aux Africains » que fut le colonialisme français, et un Robert Ménard, l’auteur de « Vive l’Algérie française ! » (2).

Est-ce là uniquement des propos concernant le passé ?… Absolument pas ! Il s’agit d’une évocation d’un passé (colonial) pour justifier un présent à visée néo-coloniale. Car, de même que dans le passé, l’Algérie possédait des ressources naturelles, un territoire et une force de travail, elles les possèdent aujourd’hui, encore davantage. Et de même que, dans le passé, l’oligarchie française avait besoin de coloniser pour s’enrichir, elle a également, aujourd’hui, besoin du même recours, pour ne pas perdre ce qui lui reste d’hégémonie « impériale ». D’où l’agression continue des représentants de cette oligarchie capitaliste (« socialistes » et « libéraux ») en Libye, puis en Syrie, en attendant le tour de l’ex-colonie « chérie » : l’Algérie.

Comment, donc, justifier l’actuel néo-colonialisme sinon en mettant en valeur les aspects « positifs » du colonialisme passé ? Et comment y parvenir sans salir la guerre de libération nationale algérienne, afin de lui enlever toute légitimité ? Les deux démarches constituent un processus unique complémentaire.

C’est dans cette infecte tendance idéologique néo-coloniale que se placent les productions et déclaration des harkis algériens ou d’origine algérienne dans le domaine culturel : romans, films, théâtre, déclarations de presse, participation à des colloques, chansons, etc (3). La meilleure preuve que ces oeuvres répondent aux intérêts néo-coloniaux, c’est qu’elles sont financées, parrainées, commercialisées, glorifiées par leurs représentants politiques, économiques et « culturels ». Autrement, a-t-on jamais vu des capitalistes offrir leur argent pour des œuvres « culturelles » dont ils n’étaient pas les premiers à en tirer pas profit, d’une manière ou d’une autre ?

Notons la méthode d’exposition médiatique glorificatrice de ces « oeuvres » : elles sont présentées comme l’aspect « civilisé » d’autochtones combattant la « barbarie » de leur propre peuple. Version actuelle des « Ya ! Ya ! Banania ! » et « beni-oui-oui » de l’ignoble époque coloniale. Bien entendu, cet aspect « civilisé » de l’auteur indigène ou d’origine indigène se présente comme tel parce qu’il se réfère aux « valeurs » occidentales, considérées comme les seules valables. Et, bien entendu encore, ce discours est soutenu et financé par les promoteurs néo-coloniaux de ces « œuvres ».

Qui croirait que c’est là procédure et langage nouveaux ignore l‘histoire. Dans le passé, tout colonialisme, et cela dès les invasions dans l’antiquité (Grèce, Chine, Inde), ne tenait-il pas le même discours par la voix de ses politiciens, idéologues, écrivains et artistes ? Apporter la « civilisation » aux « barbares » : là était et là demeure aujourd’hui l’ « argument ».

Quand au colonialisme visant spécifiquement les peuples musulmans, et cela dès les croisades, les arguments employés étaient de la même substance. Il a suffi de remplacer un mot par un autre particulier : Islam rétrograde, domination inacceptable de l’homme sur la femme, sexualité « débridée », « mystérieux harem », « danse du ventre langoureuse à la limite de la décence », « sultan » et « peuple » « fourbes » (les nazis ont appliqué l’adjectif aux Juifs, et les « Occidentaux » à tous les peuples du « Tiers-Monde »). Non pas que, dans les sociétés musulmanes, des problèmes, et graves, n’existaient ou ne perdurent pas, mais ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les arguments et la méthode de les présenter par les néo-colonisateurs et leurs harkis servent uniquement à légitimer une « supériorité civilisationnelle » contre une « barbarie », pour justifier une domination coloniale passée et une autre néo-coloniale présente et future. Cette « supériorité civilisationnelle » finira par se manifester par l’agression militaire (4).  

Second cas : la société actuelle

Rappelons-nous, récemment, le co-pilote allemand qui se suicida, en entraînant dans sa mort tous les passagers de l’avion. Si cet homme avait été musulman (et/ou arabe, pakistanais, afghan, asiatique, latino-américain), les auteurs harkis (et leurs mandataires) auraient affirmé : « C’est parce qu’il est musulman (et/ou arabe, pakistanais, afghan, asiatique, latino-américain) qu’il a commis ce crime ! » Donc, procédé généralisateur sans nuance. Cependant, on se limita à déclarer une carence individuelle psychique, sans procéder à une généralisation abusive, par exemple en rattachant le geste du co-pilote au fait qu’il était : 1) chrétien, en évoquant  les Évangiles où on trouve une notion permanente et fondamentale : le « sacrifice » ; 2) allemand, en évoquant le récent passé nazi de l’Allemagne et sa pratique de la « punition collective », puisque le co-pilote entraîna dans sa mort celle des passagers de l’avion ; 3) de culture germanique, en se basant sur la philosophie de Nietzsche : « volonté de puissance », « Sur-homme », mépris de la foule.

Personne n’a présenté ce genre d’«analyse». Pourquoi ?… Simplement parce que personne ne songeait à légitimer une néo-colonisation de l’Allemagne par ce genre d’article de presse. Cependant, avant la première guerre mondiale, des articles pullulaient en France, accusant l’Allemagne de « barbarie germanique » : alors, il fallait justifier la guerre de l’oligarchie française contre l’Allemagne.

Autre exemple. On sait que les viols de femmes par des hommes existent partout, y compris dans les pays dits civilisés. Néanmoins, a-t-on jamais lu un article de presse, écrit par un journaliste de ces pays, affirmer que tel viol, commis par un individu ou un groupe, est le produit d’une société entièrement malade, tarée, où la femme est réduite à un objet érotique commercialisée systématiquement dans la publicité, où la sexualité est envahie par la pornographie, où les valeurs éthiques sont méprisées au profit du gain financier, etc., etc. ?… Non ! Le journaliste se limite à examiner le cas dans sa spécificité circonstanciée, simplement.

Par contre, quand on accusa des Algériens de viol à Cologne, en Allemagne, Kamel Daoud s’est empressé immédiatement, sans même attendre le verdict de la justice, d’affirmer de stupéfiantes généralisations, applaudies et diffusées par des « Occidentaux » que cette présentation de l’événement arrangeait. Pardi !… Mais c’est encore là le « choc des civilisations » entre la « barbarie » et la « civilisation » ; il faut donc, pour sauver la seconde, combattre la première. Précisons qu’à la fin du procès concernant ces viols, les magistrats ont innocenté les inculpés. Mais combien de moyens d’«information», contrôlés par les tenants du « choc des civilisations », ont présenté leur auto-critique ? Aucun, à ma connaissance. Et l’auteur de l’article infamant, Kamel Daoud ?

Signalons une précédente initiative harkie. En 2010, une « caravane » se proposait de légitimer Albert Camus en Algérie (5). Tiens ! Tiens !… Alors, qu’il avait déclaré « préférer » sa mère à la « justice », autrement dit la population coloniale européenne aux indigènes qui voulaient l’indépendance. Et, pourtant, l’écrasante majorité de cette population coloniale était hostile à l’indépendance, quoique le programme qui la décrivait n’excluait pas la présence européenne, une fois le pays libéré du colonialisme. Extrêmement rares furent les Européens d’Algérie qui ont soutenu l’idéal indépendantiste.

Retournons à la « caravane » en faveur de Camus, l’opposé à l’indépendance. Autorités étatiques algériennes (en la personne de l’officiel  directeur du Centre Culturel Algérien de Paris, qui était… Yasmina Khadra. Tiens ! Tiens !), une partie significative de la presse algérienne, dite d’opposition, et des privés ont soutenu cette tentative de « reconquête culturelle » du peuple algérien, prélude et condition de sa néo-colonisation. Seul, un petit groupe d’intellectuels algériens dénonça cette entreprise, en la mettant dans la stratégie néo-coloniale où elle s’insérait objectivement. La « caravane » avorta. Bien entendu, ce petit groupe de protestataires fut calomnié de toutes les manières, par les « élites » dominantes, en France comme en Algérie. Quels furent les arguments ?… Le « droit à la culture » pour le peuple algérien, et le refus du « ressentiment chauviniste » lié au « passé ». Cependant, voici ce qu’on peut lire :  

« (…) Sartre, lors de sa célèbre conférence de 1956 : « Le colonialisme est un système ». Répondant à une question posée par un interlocuteur fictif, qu’il nomme un « réaliste au cœur tendre qui proposait des réformes » (et on ne peut que penser que Sartre visait Albert Camus), réformes qualifiées de « mystification néo-colonialiste », il ironisait : « Les néo-colonialistes pensent qu’il y a de bons colons et des colons très méchants. C’est par la faute de ceux-ci que la situation des colonies s’est dégradée ». Non, disait Sartre, il n’y a pas de « bons colons » qui pourraient racheter les fautes et les crimes des « méchants », il y a des colons tout court qui, tels les bourgeois de Marx, ont créé leurs propres fossoyeurs : « Les colons ont formé eux-mêmes leurs adversaires ; ils ont montré aux hésitants qu’aucune solution n’était possible en dehors d’une solution de force. L’unique bienfait du colonialisme, c’est qu’il doit se montrer intransigeant pour durer et qu’il prépare sa perte par son intransigeance ». Même si ce n’est plus à la mode, je me range pour ma part à cette conclusion de Sartre. » (6)

On découvre, alors, la méthode des auteurs harkis : partir d’un fait incontestable (sans avouer sa particularité circonstanciée), du passé ou du présent, pour le présenter comme signifiant général et absolu, sans tenir compte d’autres faits qui en relativisent la valeur explicative. Et, naturellement, on occulte totalement l’enjeu fondamental : le rôle de la culture dans le conflit entre dominateurs et dominés. Résultat : on donne de la société visée une image complètement barbare, obscure, cruelle, scandaleuse, donc… inacceptable. Par conséquent, « quelqu’un » de « civilisé » doit apporter la « civilisation » à ce peuple. Camus a-t-il agi de manière diverse ? En dénonçant les violences commises sur des civils européens par les combattants de la guerre de libération algérienne, sans considérer celle-ci dans le cadre des crimes contre l’humanité commis par le colonialisme français (ce que Sartre reconnaît et souligne), Camus ne justifiait-il pas la présence coloniale (sa « mère ») en Algérie, au détriment de l’indépendance nationale (la « justice ») ?

Alors, Camus, comme les auteurs harkis algériens ou d’origine algérienne, se présentent en révoltés contre l’injustice et la barbarie, en défenseurs des droits humains, de la civilisation et du progrès, en les plaçant uniquement d’un côté, celui des colonisateurs puis néo-colonisateurs. Concernant Camus, on évoqua, pour sa défense, sa sympathie pour les anarchistes. Or, ceux-ci ont tous condamné le colonialisme, sans ambiguïté ni réserve. Même ceux des anarchistes qui dénonçaient le caractère totalitaire du F.L.N. et la possibilité de création d’une caste anti-populaire, après l’indépendance, n’allaient pas jusqu’à dénier la légitimité de la lutte du peuple algérien pour abolir le système colonial. Dans la vision de Camus, «L’homme révolté » se divisait, en réalité, en deux catégories : le « bon » et le « mauvais », ce dernier étant l’Algérien, voulant l’élimination du colonialisme.

Notons qu’au sujet des auteurs harkis, les autorités algériennes n’en ont cure, puisqu’elles ne déclenchent pas les habituelles répressions administratrices, d’emprisonnement, ni d’assassinat « mystérieux » (7). C’est que les écrits et les déclarations des harkis ne portent pas sérieusement atteinte aux intérêts des détenteurs de l’État. Au contraire, d’une certaine manière, il les servent. Car, d’une part, dénigrer la guerre de libération nationale, c’est jeter le discrédit sur ses représentants authentiques, et, donc, légitimer les usurpateurs. D’autre part, calomnier la société algérienne présente, c’est affirmer sa « barbarie » et, donc, justifier la nécessité de la dominer par une caste. Ses instruments ?… Une vision asservissante de l’Islam, une « culture » folklorisante dégradée et dégradante, des moyens de coercition administrative.

Mais, il y a d’autres personnes qui trouvent tout leur intérêt dans ces œuvres et déclarations de harkis. Qui ?… Mais, pardi ! Ceux qui se proclament les « civilisés », les défenseurs des droits humains, de la démocratie et du progrès !… Et qui sont-ils ? Mais, encore pardi !… les oligarchies  capitalistes des pays « occidentaux » : États-Unis, Europe (notamment Angleterre et France), Israël. Et leurs chiens de garde « intellectuels » (8).

Ah, bon ! Ils sont donc civilisés et démocrates, les dirigeants de ces pays, et les citoyens qui les ont élus au gouvernement ? Que dire alors de leurs avions et missiles qui, au mépris du droit international, bombardent des populations civiles dans certains pays, sous prétexte de leur donner la « civilisation », la « démocratie », le « progrès », « libérer les femmes » et « combattre l’obscurantisme religieux » ? Et, comme par hasard, les pays victimes possèdent des ressources naturelles ou/et un territoire stratégique pour l’encerclement des adversaires russe et chinois. Et l’oligarchie qui gouverne l’État d’Israël serait, aussi, « civilisée » et « démocratique », défend les « droits humains » des individus et des peuples. Est-ce conforme avec son comportement envers le peuple palestinien, au mépris des résolutions de l’ONU, d’une part, et, d’autre part, avec son soutien aux régimes rétrogrades : Maroc, Jordanie, et, à présent, Qatar et Arabie saoudite ?

Ce qui demeure intéressant à constater c’est que l’apparition de ces harkis algériens ou d’origine algérienne, dans le domaine culturel, est un grave avertissement. Il serait fatal de ne pas le comprendre, en montrant son insertion dans les enjeux fondamentaux actuels de la planète : 1) l’accaparement de ressources naturelles, pour assurer la suprématie économique ; 2) l’occupation de territoires, pour surveiller et, éventuellement, agresser un adversaire ; 3) exploiter une main-d’œuvre sans défense syndicale, asservie par une caste soumise à l’oligarchie mondiale dominante.

Cet avertissement, incarné par des harkis « culturels », montre au peuple algérien qu’il est menacé par une nouvelle forme de domination, néo-coloniale après celle coloniale. Que l’on ne perde jamais de vue cette réalité : jusqu’à peu de temps, l’Afrique, dont l’Algérie est une composante, constituait le « pré-carré » de l’oligarchie française. Voici que la Chine est arrivée en Afrique, et la Russie y retourne. Leurs méthodes sont différentes. Non pas qu’elles soient philanthropiques, mais elles tiennent un meilleur compte des intérêts des peuples africains. Dès lors, l’oligarchie française est contrainte de recourir à tous ses moyens (y compris, comme toujours, services secrets et présence militaire) pour conserver ses profits économiques en Afrique. Et, comme toujours, la « culture » française (celle coloniale et non celle anti-coloniale) y joue un rôle important. Voilà la cause première et principale de l’encouragement et du soutien aux harkis « intellectuels » africains (9).

L’expérience historique le montre, partout et toujours : une certaine « culture » n’est rien d’autre que le signe précurseur de la domination exploiteuse, présente ou prochaine qui se prépare (10). Elle se manifeste d’abord par ce qui la cause : l’hégémonie économique (11). Si celle-ci ne donne pas les profits escomptés, suit l’agression militaire. Bien entendu, au nom de la « civilisation », comme toujours. Aux peuples et à leurs parties éclairées de se préparer à l’affrontement (12), parce qu’ils n’ont pas d’autre choix : être asservi, à moins de combattre pour conquérir la liberté. Et pour qu’elle soit authentique, elle doit se compléter par l’indispensable solidarité entre les dominés-exploités, hommes et femmes, jeunes et vieux. À suivre.

K. N.

Email : kad-n@email.com

Notes

(1) https://lematindalgerie.comdirigeants-de-letat-et-guerre-de-liberation-nationale-algerienne

(2) Voir https://www.revue-ballast.fr/tuer-pour-civiliser-au-coeur-du-colonialisme/

(3) Voir partie 1 https://lematindalgerie.comcontre-lideologie-harkie-pour-la-culture-libre-et-solidaire   et partie 2 https://lematindalgerie.comla-guerre-de-liberation-nationale-algerienn

(4) Voir l’excellent article de Alain Ruscio, cité en note 2.

(5) Lire absolument les très éclairantq texte ici : http://forumdesdemocrates.over-blog.com/article-la-caravane-camus-et-son-debat-inegal-109135301.html

(6) Référence citée en note 2.

(7) Rappelons celle de Jean Sénac, en 1973. Voir https://lematindalgerie.comeloge-au-compagnon-jean-yahia

(8) Il est salutaire de lire ou relire l’essai de Paul Nizan, du même titre, en l’appliquant à la réalité actuelle.

(9) Voir https://reseauinternational.net/pourquoi-la-france-finira-t-elle-par-perdre-lafrique/

(10) Voir http://www.lematindz.net/news/23193-du-role-des-intellectuels-et-des-artistes.html

et http://www.lematindz.net/news/24015-mercenaires-cameleons-et-libres-penseurs.html

(11) Cet aspect sera exposé dans une partie successive.

(12) En Algérie, des représentants de partis politiques d’opposition, et des intellectuels, soucieux de l’intérêt du peuple, ne cessent de le déclarer.

 

Auteur
Kaddour Naïmi

 




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Pas de droit à la nationalité française pour les anciens combattants algériens

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Tribune

Pas de droit à la nationalité française pour les anciens combattants algériens

La loi française numéro 99-1141 du 29 décembre 1999 « modifiant les conditions d’acquisition de la nationalité française par les militaires étrangers servant dans l’armée française », a rajouté le principe d’attribution de la nationalité française en raison du « sang versé pour la patrie ».

Cette notion de « sang versé » fait écho au fait que les soldats de l’ancien Empire colonial n’ont jamais été reconnus comme citoyens français à part entière.

En effet, les livres d’Histoire nous rappellent que le 11 novembre 1918, lorsque se termine la Grande guerre, les colonies ont fourni 600 000 hommes (dont 175 000 Algériens musulmans et 160 000 Africains) sur les 8 700 000 mobilisés. Engagés sur tous les fronts (en France, dans les Balkans, en Palestine, en Afrique subsaharienne), les soldats indigènes étaient placés sous le commandement de sous-officiers et d’officiers presqu’exclusivement blancs.

L’article 21-14-1 du Code civil prévoit, depuis la loi du 29 décembre 1999, que la nationalité française peut être conférée par décret, sur proposition du Ministre de la Défense, à tout étranger engagé dans les armées françaises qui a été blessé en mission au cours ou à l’occasion d’un engagement opérationnel et qui en fait la demande.

En cas de décès de l’intéressé, la même procédure est ouverte à ses enfants mineurs qui, au jour du décès, remplissaient la condition de résidence prévue à l’article 22-1 du Code civil selon lequel, l’enfant mineur, dont l’un des deux parents acquiert la nationalité française, devient français de plein droit s’il a la même résidence habituelle que ce parent ou s’il réside alternativement avec ce parent dans le cas de séparation ou de divorce.

Il faut toutefois noter que cette loi exclut, d’une manière ostentatoire et injuste, les centaines de milliers d’anciens combattants d’Afrique, qui ont combattu, durant les deux dernières guerres mondiales, aux côtés de l’armée française.

En effet, la seule qualité d’ancien combattant n’ouvre aucun droit à la nationalité française pour les ressortissants algériens. La loi du 29 décembre 1999 n’ayant pas d’effet rétroactif, ses dispositions ne s’appliquent pas aux anciens militaires ayant servi sous le drapeau français, en raison de leur qualité de ressortissants d’un Etat alors placé sous souveraineté française tel que l’Algérie.

Il faut rappeler qu’en Algérie, jusqu’à l’indépendance du 21 juillet 1962, tous les habitants d’Algérie possédaient la nationalité française, que cependant il existait deux statuts différents. D’une part, il existait le statut civil de droit commun, reconnu aux citoyens français à part entière, qui ont conservé la nationalité française après l’indépendance de l’Algérie. D’autre part, il existait le statut civil de droit local reconnu aux individus qui n’ont pas conservé la nationalité française à l’indépendance de l’Algérie en l’absence de déclaration de reconnaissance de la nationalité française.

Concernant les anciens combattants, ces derniers, s’ils étaient de statut de droit local, ont perdu la nationalité française au 1er janvier 1963 dès lors qu’ils n’ont pas fait de déclaration de reconnaissance de la nationalité française.

Pour pouvoir réintégrer la nationalité française, l’ancien combattant ou ses héritiers ne pourront justifier de simples cartes d’anciens combattants pour attester de la nationalité française de ce dernier. En effet, le fait d’avoir servi dans l’armée française ne peut être considéré comme une preuve de l’appartenance au statut civil de droit commun.

Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a rendu visite au peuple algérien le 6 décembre 2017, mais n’a cependant pas annoncé un élargissement des dispositions de l’article 21-14-1 du Code civil aux anciens combattants de l’ancien Empire colonial. De ce fait, les anciens combattants algériens ont perdu la nationalité française dès lors qu’ils n’ont pas réalisé de déclaration de reconnaissance de la nationalité française.

Auteur
Me Fayçal Megherbi, avocat au Barreau de Paris

 




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Akbou rend hommage à Nadir Benseba et Omar Ourtilane

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Journée mondiale de la liberté de la presse

Akbou rend hommage à Nadir Benseba et Omar Ourtilane

À l’occasion de la journée mondiale de la presse qui coïncide avec le 03 mai, la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et l’association Étoile Culturelle d’Akbou en partenariat avec l’APC d’Akbou organisent une journée-hommage aux deux journalistes : Omar Ouartilane, assassiné en 1995 et Nadir Benseba, décédé dans un accident de la route en 2014.

Après son diplôme de journalisme de l’institut d’Alger, Nadit Benseba a intégré pendant quelques mois L’Opinion avant de rejoindre quelques mois après le quotidien Le Matin où il a forgé sa plus grande expérience dans l’écriture de terrain . 

 




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Trois femmes spécialisées dans la magie noire arrêté à Tiaret

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Faits divers

Trois femmes spécialisées dans la magie noire arrêté à Tiaret

Après avoir exploité un renseignement faisant état qu’une femme âgée de 52 ans s’adonnait à des pratiques de sorcellerie et de charlatanisme, les éléments de la Police judiciaire de la 8ème sûreté urbaine ont procédés, mardi 1er mai, à son arrestation suite à une perquisition de son domicile à la cité EPLF, à Tiaret. 

Cette opération a permis de constater sur place la présence d’une femmes âgée de 40 ans dans une pièce faisant office de salle d’attente. Dans ladite pièce voisine officiait la présumée sorcière, avec deux de ses jeunes filles. Les policiers ont également découvert 16 livres de sorcellerie, des talismans, des plumes, des cheveux d’animaux ainsi que des photos.

Les prévenues ont été présentées devant le procureur de la république près le tribunal de Tiaret pour escroquerie et de charlatanisme qui a ordonné leur mise sous contrôle judiciaire. 

 

Auteur
K. O.

 




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Liverpool en finale face au Real Madrid en dépit de sa défaite à Rome

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Ligue des champions

Liverpool en finale face au Real Madrid en dépit de sa défaite à Rome

Liverpool, large vainqueur 5-2 à l’aller, s’est qualifié pour la finale de la Ligue des champions en dépit de sa défaite 4 à 2 face à l’AS Rome, mercredi soir, au Stadio Olympico de Rome, et affrontera le Real Madrid le 26 mai à Kiev.

Liverpool a ouvert le score par Mané (9e) avant l’égalisation de la Roma grâce à un but de Milner contre son camp (15e). Wijnaldum (25e) a redonné l’avantage aux Reds, avant que Dzeko (52e) ne donne l’avantage aux Romains pour la première fois. Nainggolan a marqué les deux derniers buts (86e, 90e+4 s.p.) dans une folle ambiance, mais il était déjà trop tard.

Les Reds disputeront le 26 mai prochain à Kiev, face au Real Madrid, leur première finale de C1 depuis 11 ans.

Auteur
AFP

 




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La Libye veut récupérer l’argent prêté par Kadhafi aux pays africains

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Plongée dans la crise

La Libye veut récupérer l’argent prêté par Kadhafi aux pays africains

Il est temps que les pays africains payent leurs dettes à la Libye, considère le gouvernement d’entente nationale de ce pays. D’autant plus que les sommes sont loin d’être insignifiantes.

Le pays étant en proie au chaos et à la crise économique, la Libye souhaite récupérer l’argent prêté à plusieurs pays africains sous Mouammar Kadhafi. Des procédures en ce sens ont été engagées, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères du gouvernement libyen d’entendre nationale (GNA) Mohamed Taher Siala à l’antenne de RFI.

«Depuis 2011, les ressources libyennes se sont réduites. La production du pétrole a atteint, tout récemment, des niveaux qui nous permettent de l’exporter. L’année dernière, nous produisions seulement 500.000 barils et une partie de la production est absorbée par la consommation intérieure. La quantité exportée ne répondait pas aux besoins financiers de la Libye», a-t-il fait savoir.

Et d’ajouter que la trésorerie communiquait avec les pays africains concernés afin de récupérer ces dettes.

Les pays empruntant sont dans l’obligation de rembourser. La trésorerie est prête à réviser l’échelonnement des remboursements, elle pourrait délaisser une partie des intérêts de ces dettes, elle pourra décaler les délais des remboursements, mais enfin, il s’agit de prêts, c’est de l’argent public. Cet argent est celui du peuple libyen», a-t-il encore indiqué.

Selon le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, le montant des prêts octroyés et des prises de participations dans des sociétés en Afrique et dans le monde arabe représente la bagatelle de 67 milliards de dollars, précise le média. Parmi les principaux bénéficiaires des prêts figurent l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Zambie, la Côte d’Ivoire, le Niger et l’Ouganda, est-il indiqué

 

Auteur
RFI

 




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Le cours du pétrole progresse toujours

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Marché

Le cours du pétrole progresse toujours

Les cours du pétrole ont un peu avancé mercredi, réagissant à un rapport sur les stocks et la production américaine de brut, et aux craintes concernant l’avenir d’un accord nucléaire iranien.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a clôturé à 73,36 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de mardi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour le contrat de juin a pris 68 cents à 67,93 dollars.

Les cours du pétrole ont progressé après la publication d’un rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) pourtant très peu porteur au premier abord.

Les stocks de brut ont ainsi fortement avancé de 6,2 millions de barils pour la semaine terminée le 27 avril, et la production américaine a atteint un dixième record historique de suite avec 10,62 millions de barils par jour.

Mais « le diable se cache dans les détails », a affirmé John Kilduff d’Again Capital.

Les exportations se sont en effet affichées à 2,1 millions de barils par jour, soit un niveau « très élevé », une semaine après avoir touché avec 2,3 mbj un plus haut depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1991.

« Les exportations aident à relativiser fortement la hausse de la production américaine », a aussi estimé Kyle Cooper d’IAF Advisors.

La production record américaine a par ailleurs moins d’effet sur les cours d’après M. Kilduff car elle est « compensée par les baisses de production au Venezuela et en Angola ». « Si le Venezuela produisait davantage nous aurions probablement un effet sur les prix aujourd’hui », a-t-il noté.

Le pétrole continuait à évoluer à des niveaux proches de ses plus hauts depuis 2014, alors que l’avenir de l’accord nucléaire iranien sera décidé par les Etats-Unis le 12 mai.

Si la portée des affirmations lundi du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, concernant l’existence d’un plan « secret » de l’Iran sur le nucléaire, a été relativisée par l’Union européenne et l’Agence internationale de l’énergie atomique, ces allégations « augmentent probablement les chances que M. Trump sorte de l’accord sur le nucléaire dans dix jours et remette en place les sanctions contre l’Iran », ont noté les analystes de Commerzbank.

Néanmoins, selon eux, le facteur clé, encore en suspens, sera de savoir si d' »autres pays seront aussi forcés de les appliquer » ou non.

L’appréciation du dollar depuis plusieurs séances, monnaie de référence pour le pétrole, semblait quant à elle avoir peu d’effet sur les cours du brut.

Généralement, une appréciation de la devise américaine rend les achat d’or noir plus chers et donc moins attractifs pour les investisseurs munis d’autres monnaies.

Mais « la corrélation entre dollar et pétrole n’est actuellement pas automatique avec les tensions diplomatiques qui offrent une prime de risque au pétrole », a analysé M. Kilduff.

Auteur
AFP

 




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Prolifération des mendiants en Algérie : l’Etat est-il défaillant ?

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Phénomène social

Prolifération des mendiants en Algérie : l’Etat est-il défaillant ?

La mendicité en Algérie, prend des proportions phénoménales, à telle enseigne, qu’il est difficile de distinguer le mendiant «honnête » du mendiant « professionnel ».

Qu’est-ce que la mendicité ?

La mendicité est le fait de mendier, c’est-à-dire de demander l’aumône qui, elle-même, constitue un don charitable fait, en règle générale à un misérable ou à un indigent. Elle est la forme la plus sensible et la plus grossière de l’indigence solliciteuse. Elle s’adresse indifféremment à tous et à chacun ; elle s’établit sur la voie publique, sur le seuil des mosquées, des marchés hebdomadaires et en tous lieux ou se pratiquent des flux humains ; elle cherche les endroits les plus fréquentés ; elle ne se borne pas à exprimer ses besoins, elle en étale les tristes symptômes ; elle cherche à émouvoir par ses dehors autant que par son langage ; elle se rend hideuse pour devenir éloquente ; elle se dégrade pour arriver à ses fins !

Les mendiants, qui sont-ils ?

Ils vivent matériellement d’aumônes, d’argent ou de la nourriture donnée par charité, et sont habituellement sans domicile fixe ; ils se déplacent dans un espace public, devenu par « la force des choses » leur territoire. Leur activité était par le passé, paradoxalement, reconnue, honorée et respectée ; ils recevaient nourriture et hospitalité, selon une coutume et des principes ancrés dans la mémoire populaire. Il faut préciser d’ailleurs à ce propos, que la charité n’était octroyée qu’aux mendiants originaires du lieu, dont le statut d’indigent et de miséreux était avéré, les autres mendiants, usurpateurs, n’avaient pas droit à l’aumône et ils étaient chassés hors des limites des lieux. Par le passé, on distinguait le vrai mendiant qui, faute de capacité d’emploi, d’handicap prononcé, d’inexistence de revenus, d’absence de solidarité familiale ou autre, ne pouvait compter que sur les dons pour subsister. 

La déchéance du mendiant, parfois provisoire, était souvent due à une pénurie d’emploi ou chômage, à un éclatement de la cellule familiale, à un divorce, ou à la perte du logement. Elle durait cependant dans le temps quand ce mendiant devait son état à l’alcoolisme et à la toxicomanie. Réduit ainsi en loque humaine, ce type de mendiant, véritable déchet, s’abreuve d’humiliations comme à plaisir ; l’indigence alors ne reçoit plus de bienfaits, elle perçoit des tributs ; elle ne doit rien à la charité, elle doit tout à la fatigue ou à la crainte émanant de ce type de personnage, qui récolte ainsi quelques pièces, qu’il doit néanmoins ramasser. Et le ressenti par rapport à ce type de mendiant, parfois agressif, n’est que honte, empathie, dégoût, tristesse, indifférence, pitié, voire désespoir quant à la race humaine.

Quelles sont les causes qui les poussent à mendier ?

Il est évident et on ne peut l’ignorer, que la fermeture d’entreprises, conjuguée au désastre occasionné par la décennie noire avec son lot de déracinés, d’handicapés, d’orphelins et de veuves, ont contribué à gonfler le rang des mendiants ; l’Etat ayant bien entendu déroulé tous les dispositifs possibles pour les prendre en charge (couffin alimentaire, carte de soin gratuite, filet social, prise en charge des personnes âgées, des handicapés etc.… ). Ces efforts importants certes, doivent être poursuivis concernant ce segment de démunis, car il s’agit du rôle de l’Etat qui doit veiller à redistribuer les richesses nationales de manière la plus équilibrée possible. Mais les mendiants qui suscitent des interrogations sont, sans nul doute, ceux là mêmes qui ont l’air d’être en bonne santé et correctement vêtus.

Comment distinguer les faux mendiants ?

Ils sont organisés en bande, transportés et ventilés par des réseaux maffieux, et agissent comme des employés modèles, structurés et soumis à des obligations « professionnelles » et même à une obligation de résultat ou de quota à atteindre. Dans ce ramassis, on ne peut ne pas remarquer la présence de jeunes femmes avec des nourrissons marmonnant quelques litanies pour faire pitié. Cet étrange attelage « mère-bébé », à croire qu’il a été cloné pour la circonstance, s’essaime sur les voies de circulation à la manière d’un jalonnement de policiers précédant la venue d’un président étranger. En fait, il n’est pas difficile d’observer que l’enfant porté n’est pas celui de la mendiante, dès lors qu’elle ne manifeste aucune affection particulière à son égard. 

D’ailleurs selon la Fondation de la Promotion de la Santé et de la recherche (FOREM), il y aurait tout un réseau derrière la location et l’emploi des bébés et enfants en bas âge. Le président de la FOREM, Mustapha Khiati aurait déclaré que ces enfants mineurs, constituent le segment le plus important des mendiants et subissent souvent des viols et des châtiments de la part des chefs de réseaux en cas de désobéissance. D’autres techniques sont utilisées par ces faux-mendiants qui : 

  • Déploient une stratégie de marketing émotionnelle faite de supplications et de pleurs, sont vêtus d’habits sales et déchirés, pieds nus, main tordue, mais néanmoins bien tendue, portent des lunettes et cannes de (faux) non voyants,

  •  De font passés pour des estropiés, et autres culs de jatte, se présentent en faux malades plaçant devant eux une ordonnance médicale, froissée, jaunie qui a subi tous les outrages mais qui reste absolument rentable.

Cette panoplie n’est pas exhaustive bien sûr, tant les faux mendiants redoublent d’ingéniosité dans leur « art ». Et comment ne pas signaler cette information notée dans l’Actu-Est d’El Watan du 15 août 2012 relative aux centaines de personnes, originaires de wilayas lointaines, débarquant à Souk- Ahras la veille du mois de Ramadhan, pour repartir après l’Aïd, après avoir ratissé de fond en comble la ville, vidé les poches de ses habitants et raflé la Fitra d’El Aïd. Et ce qui est ahurissant concernant ces personnes vivant pour la plupart dans les bidonvilles c’est leur capacité à louer des maisons à la périphérie de la ville ciblée, voire même, à prendre des chambres d’hôtel in situ, pour s’adonner, plus facilement et dès l’aube, à leur « métier ». Cette organisation de la (fausse) mendicité, outre ses moyens matériels, obéit, comme il a été affirmé supra, à une structuration rodée et hiérarchisée avec des leaders, des kapos et des besogneux avec à la clef, des recettes à faire pâlir les capitaines d’industrie les plus entreprenants.

Quid aussi des migrants subsahariens qui s’adonnent à la mendicité ?

Les trafics qui tournent autour des migrants clandestins sont des plus juteux ! En plus des réseaux qui les exploitent comme les passeurs dont le revenu a été estimé à quelque 140 millions d’euros par mois, 14 000 d’entre eux, dont 5000 mineurs non accompagnés de leurs parents d’origine, sont exploités dans la mendicité. C’est ce qu’a révélé un responsable du ministère de l’intérieur, du territoire et des collectivités locales qui a précisé qu’ «  une bande de criminels du Niger avait commencé à s’organiser en Algérie pour exploiter des femmes et des enfants forcés à mendier par milliers, sous la menace, pour le compte de leurs gourous qui les avaient ainsi aidé à traverser les frontières en leur promettant monts et merveilles ». L’argent ainsi collecté servait à alimenter différents réseaux, notamment celui du terrorisme et du trafic d’armes.   

La mendicité, signe de régression sociale ou segment caché de l’emploi informel ?

Le phénomène de la mendicité, au-delà des chiffres de ceux qui s’y adonnent -qui gagneraient à être connus -,a dépassé tout entendement et ses ramifications semblent sans limites. Car c’est bien d’une profession ignoble dont il s’agit, même si bien sûr il ne faut pas oublier qu’il y a encore des nécessiteux, qui s’abstiennent souvent de tendre la main et, s’ils s’y résignent, c’est en désespoir de cause, et pour le moins, provisoirement pour la plupart, comme je l’ai mentionné en début de cette contribution. Maintenant, si la mendicité est révélatrice d’un malaise admis comme une forme de régression sociale, le fait d’en parler peut-être considéré, bien sûr, comme de la commisération, voire même de l’électoralisme, particulièrement en cette période du calendrier politique de notre pays.

Mais continuer, cependant à donner l’aumône, au feeling, selon sa conscience, ou essayer de contribuer à faire cesser cette dérive en s’abstenant de répondre aux sollicitations, ne constitue pas, à contrario, la solution à même d’éradiquer ce fléau. En fait, chacun fait ce qu’il pense être le mieux si l’on considère que la mendicité est un phénomène universel, qui doit tout de même être pris en charge par l’Etat, d’autant plus que toutes les sociétés ont leurs couches de pauvres et de sans domicile fixe et celles-ci trouvent, en fin de compte, des réponses à leur détresse auprès des structures étatiques et des associations caritatives œuvrant dans le domaine. Mais si l’on estime que la mendicité est non seulement un fléau social à combattre mais aussi un segment de l’emploi informel à éradiquer tout comme le commerce informel, il faut, et c’est le rôle des institutions de l’Etat intervenir, pour y mettre un terme.

Conclusion

Si l’on ne met pas le curseur sur la mendicité, notamment celle prise comme métier, avec ses raquetteurs et ses besogneux, pourra-t-on parler décemment de politique nouvelle de la ville, d’investissement touristique ou globalement de développement ou d’amélioration du cadre de vie en Algérie ? 

Un chantier à ouvrir absolument, d’autant plus que l’ordonnance nº 69-51 du 17 juin 1969 portant l’interdiction de la mendicité et du vagabondage stipule dans son article 1er « la mendicité et le vagabondage sont interdits sous quelque forme que ce soit, sur toute l’étendue du territoire », et dans son article 2 que « toute infraction est passible d’emprisonnement de 2 mois à 2 ans et en cas de récidive, la peine pourra être portée à 5 ans ».

De plus, même si la loi algérienne criminalise la mendicité, le législateur ne doit pas être en reste concernant l’ampleur du phénomène et doit à mon sens, plancher rapidement sur « l’exploitation de la mendicité et son organisation en réseaux » et combler ainsi le vide juridique en la matière. Concernant enfin la mendicité des mineurs ou l’exploitation d’enfants et même si on est loin, très loin même du Maroc où la mendicité infantile, qui bien que coutume ancestrale, est extrêmement gênante notamment pour le touriste qui se voit sollicité à chaque pas, il y a urgence absolue à intervenir devant ce péril auquel il faut opposer une tolérance zéro, pour sauvegarder ces enfants qui sont déjà stigmatisés par une image de déchéance, la leur et celle de leur exploiteur, avant d’avoir un peu  de prise sur leur propre vie.

Auteur
Cherif Ali

 




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À quand la chute de Bouteflika ?

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Avions, ponts, dinar… tout chute en Algérie

À quand la chute de Bouteflika ?

La place, est-elle libre Monsieur ? Puis-je ? Je peux appeler H’mida le serveur si vous voulez. Je suis un habitué, oui. Il a l’air méchant avec ses allures de montagne abrupte, mais son cœur est en or comme celui d’un enfant. Il suffit de lui laisser quelques dinars qui brillent sur la table pour qu’il prenne leur place dans votre poche. Comment ? S’il est débile ? Disons que son esprit est inversement proportionnel à sa taille. 

Il n’aime pas les billets, non. Pour lui, de l’argent ça doit valoir son pesant d’or. Ça doit briller comme le cœur d’un enfant, que ça fasse du bruit quand ça tombe de la poche. Le dinar en papier, c’est de plus en plus léger, qu’il dit, comme les cœurs des adultes. Ça a beau être large, mais un petit vent peut l’emporter et le faire voler loin comme un avion. C’est inversement proportionnel à sa taille, qu’il me répète !

Je ne vous dérange pas, vous êtes sûr ? J’ai tendance à trop parler, à ne pas garder ma langue dans ma poche. Mais rien de bien méchant, rien qui fasse une montagne, juste des paroles légères, qui tombent dans les oreilles sans trop de bruits. 

Le soleil tape fort hein ? Aucun vent ne vient souffler cette atmosphère écrasante. Quand on n’est pas inondé par l’oued, c’est la chaleur qui nous submerge. Et puis ces satanées mouches qui commencent petites, à nous arracher la peau, à y imprimer leur cruauté. Vous avez remarqué, vous aussi. Vous êtes perspicace. Plus les êtres sont petits et plus leur nuisance est forte. Les moustiques, les microbes, les parasites, et même certains hommes. 

Vous savez, ces petits despotes qui terminent soufflés par le vent de l’histoire. Ils croient bien souvent que s’imposer, force les mémoires aux souvenirs, comme quand on appuie longtemps sur de la vase et qu’on finit par y imprimer ses doigts, ou quand on s’allonge sur un matelas en mousse et qu’on y imprime son corps. Ils oublient juste, ces nains de l’histoire, que dans un cas comme dans l’autre, la nature reprend ses droits et ses formes originelles et efface définitivement les mensonges et le vide. 

Comment ? Un sujet plus gai ? Mais moi, j’avoue que je n’ai pas trop le cœur à la rigolade. Oui à cause de la chute de l’avion, mais pas que. 257 jeunes morts d’un coup, presque dans l’indifférence comme des mouches, ça ne s’oublie pas si facilement . Mais essayons de parler d’autre chose alors.Dites-moi : aimez-vous les devinettes ? Oui. En voilà une : 

Une mouche dans un avion, lorsqu’elle vole, le fait-elle à la vitesse d’une mouche ou celle de l’avion ? Et lors qu’il décolle, et que les passagers à son bord subissent les « G » et s’écrasent contre leurs sièges, la mouche, reste-t-elle insensible à l’accélération parce qu’elle vole à la vitesse de l’avion ou imprime-t-elle son petit corps sur la mousse d’une banquette ? Et lorsque l’avion chute, la mouche, reste-t-elle en vie ou meurt-elle comme tous les passagers ? Et ses cousines, ses amis, sa famille, le peuple des mouches, qui la voyaient s’écraser, se posent-ils la question sur la durée du deuil qu’ils vont observer ou sur la raison de la chute de l’avion ? 

Pardonnez mon impertinence, je vous ai dit que j’avais du mal avec ma langue. Elle me contrôle parfois que je me dis. Elle s’agite et je subis. Elle m’a causé tant d’ennuis, c’est elle qui creusera ma tombe que je me répète. Une autre devinette ? Oui ? Mais parlons vraiment d’autre chose, d’un sujet pas très lourd avec des paroles qui s’envolent sans jamais tomber plus bas que la rigolade, sans trop de bruit. 

Une grue, qui est capable de porter une charge de 2,5 tonnes, si on l’utilise pour  une charge plus grande, un panneau de 48 m2 par exemple, avec le poster qui pèse une montagne, la grue, reste-t-elle debout ou finit-elle par chuter ? Et celui qui la conduit, en recevant sur la tête le président qui gît dans le panneau, reste-il vivant ou meurt-il écrasé comme une mouche ?

Et le pont du colon, celui qui fait passer les crises d’un oued entre ses jambes, celui qui n’a jamais été inspecté depuis cent ans, peut-il résister à l’accélération de plusieurs « G » d’une crue centenaire où fini-t-il par s’écrouler comme la grue ? Le vieux pont, s’il avait été entretenu, sans trop de légèreté, sans abuser des paroles qui s’envolent, aurait-il pu enjamber l’oued pour des longues années encore, le consoler quand il s’envase et l’apaiser quand il s’emporte ?

Et tous ces gens, qui ont vu s’écraser l’avion, s’affaisser des ponts, ceux-là assis dans ce café, qui fuient le soleil qui tape, les morsures des mouches, qui s’accrochent à des billets qui s’envolent, à des paroles légères, à des grues surchargées, comprennent-ils seulement que c’est tout le pays qui est en train de tomber en lambeaux ? 

Ne voient-ils pas que le président muet comme une tombe, qui veut être un géant, celui qui colle à son siège comme un poster, qui nous contrôle sans bouger la langue, dans sa longue chute, il entraînera tout le pays comme un avion qui s’écrase ? Il ne restera que les mouches pour se demander pourquoi on n’a pas réagi avant !

 

Auteur
Hebib Khalil

 




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1re session ordinaire de l’APW Batna : le projet de l’hôpital en suspens

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Collectivités locales

1re session ordinaire de l’APW Batna : le projet de l’hôpital en suspens

L’APW  de Batna, présidée par le P /APW Houès Abdelhafidh, a tenu, lundi, sa première session ordinaire au siège de la wilaya. L’ordre du jour a été consacré en grande partie à la présentation du bilan des activités de l’APW pour l’année  2017.

Les différents aspects de la vie des 1.200.000 habitants de la wilaya ont été abordés.

Ainsi une enveloppe budgétaire (BP) s’élevant à 1.815.762.694.07 Da  a été opté pour 2018 ainsi que la consolidation des résultats acquis en matière de développement et socioéconomique des 61 communes de la wilaya. Les élus n’ont fait qu’effleurer les questions sur pratiquement l’ensemble des secteurs prioritaires, comme les infrastructures de base.
Des intervenants ont tout de même mis le doigt sur le gel ou “l’oubli” des grands projets qui étaient prévus et devaient être réalisés, tels que le grand hôpital. Les questions restent posées à ce sujet, notamment le projet de l’hôpital qui devrait être traité en priorité, sachant que la wilaya de Batna attire de plus en plus de malades des autres wilayas, y compris le Grand sud.

La question de la construction d’un grand hôpital reste toujours posée. Le wali Siouda A, a annoncé le financement de la réalisation de quelques projets sur le budget de la wilaya, notamment les projets qui étaient gelés, comme le centre professionnel et l’institut de l’enseignement et la formation professionnelle en plus de deux commissariats.

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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