27.1 C
Alger
samedi 20 septembre 2025
Accueil Blog Page 2066

Pourquoi la remise de la dépouille d’un bébé dans un carton n’est pas une affaire d’Etat ?

0
Scandale

Pourquoi la remise de la dépouille d’un bébé dans un carton n’est pas une affaire d’Etat ?

Le père du nouveau-né qui a eu à subir cet acte dont les autorités semblent ignorer l’ampleur des dégâts.

En général la justice est l’institution  en charge de faire appliquer et respecter la loi. En ce sens la justice est très liée au droit positif, c’est-à-dire le droit établi par les Hommes. Elle est aussi  une vertu, c’est notre capacité à agir avec les autres en respectant l’égalité. Si elle est une affaire de l’Etat c’est que l’Etat est en charge de son application, de sa mise en œuvre et de sa protection. Or, l’Etat est l’ensemble des institutions politiques, économiques judiciaires et bien d’autres en charge d’organiser la vie de la société.

Enfin, lorsqu’une affaire touche le dysfonctionnement d’une de ces institutions et en fait une crise institutionnelle, elle devient incontestablement une « affaire d’Etat ». Le personnel de l’Etablissement hospitalier universitaire d’Oran 1er-Novembre, où le corps d’un bébé a été rendu à son père dans une boîte en carton était un événement qui a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux en Algérie sans qu’aucun officiel ne réagisse à part quelque responsables locaux qui se rejettent mutuellement la balle les uns aux autres. Le père quant à lui a filmé la scène, connaissant certainement le système, on l’entend d’ailleurs,  il s’en est remet à Dieu.

Puisque les Algériens aiment se comparer à ce qui se passe outre-mer et ont une tendance à « Benchemarker » ce qui se passe ailleurs pour s’inspirer des meilleurs pratiques, un simple garde du corps tabasse un citoyen dans une manifestation, filmé, est devenu en France une affaire d’Etat créant une première crise politique du quinquennat de Macron à ce jour et ce n’est pas prêt de se terminer. Députés, partis d’opposition, les institutions dont le ministère de l’intérieur, premier concerné, le préfet, les services de polices etc. ont tous réagi. Un dysfonctionnement au Samu, le 29 décembre 2017, à Strasbourg ?

Ce jour-là, vers 11 heures, les services d’urgence reçoivent l’appel d’une Strasbourgeoise de 22 ans, Naomi Musenga. Selon un enregistrement audio de la conversation, que le site d’information local  a publié, on entend la jeune femme expliquer être victime de douleurs abdominales en disant « je vais mourir », on la laisse mourir effectivement, la justice s‘en est saisi automatiquement sans attendre la partie civile.

L’institution quant à elle a diligenté une enquête administrative. Alors, pourquoi cet événement en Algérie  semble se passer comme un fait anodin, pourtant il touche aussi la morale, l’éthique et surtout la religion. Ni le directeur de la santé régional, ni ceux au niveau national et encore moins ceux qui représentent le peuple ne se sont exprimés sur le sujet. Doit-on attendre jusqu’à ce qu’on vous remette les nouveau-nés dans des sachets en nylon ?

                                                                                               

Auteur
Rabah Reghis

 




- Publicité -

Le Qatar a-t-il mené des « opérations noires » contre ses rivaux ?

0
Mondial 2022

Le Qatar a-t-il mené des « opérations noires » contre ses rivaux ?

D’après le « Sunday Times », le Qatar a notamment payé une équipe de relations publiques ainsi que d’anciens agents de la CIA pour déstabiliser ses concurrents.

Le Qatar, pays hôte de la prochaine Coupe du monde de football en 2022, aurait mené une campagne secrète de propagande à base d’« opérations noires » pour saper les candidatures concurrentes, en violation des règles de la Fifa, d’après des révélations du Sunday Times dimanche.

Le journal britannique affirme que le comité d’organisation du Qatar a notamment payé une équipe de relations publiques ainsi que d’anciens agents de la CIA pour diffuser de « fausses informations » concernant ses principaux rivaux, l’Australie et les États-Unis, lors de leur campagne pour la compétition 2022.

Le Qatar, qui avait obtenu d’organiser le tournoi à la surprise générale fin 2010, a tout nié en bloc. Dans un communiqué, le comité d’organisation a déclaré « démentir toutes les accusations formulées par le Sunday Times ». « Il y a eu une enquête et nous avons fourni toutes les informations relatives à notre candidature. (…) Nous avons respecté scrupuleusement toutes les règles de la Fifa », a affirmé le comité. D’après le journal, la stratégie du Qatar était de recruter des individus influents afin d’attaquer les offres dans leurs pays d’origine, donnant l’impression qu’il n’y avait « aucun soutien » pour accueillir la Coupe du monde parmi la population.

Or l’un des principaux critères pris en compte par la Fifa, organe directeur du football mondial, est que les candidatures devaient bénéficier d’un fort soutien des populations locales. Les candidats au Mondial 2022 avaient pour interdiction de faire « toute déclaration écrite ou orale de toute nature, que ce soit défavorable ou non, sur les offres ou les candidatures de toute autre association membre » en vertu des lignes directrices de la Fifa.

La FIFA, ni vue, ni entendue !

Mais, selon le Sunday Times, un e-mail, que le journal indique avoir obtenu par un lanceur d’alerte qui a travaillé avec la candidature du Qatar, a été envoyé au directeur adjoint des offres du Qatar, Ali al-Thawadi, et montre que l’État était au courant des complots visant à « empoisonner » les autres candidatures.

La Fifa, de son côté, a affirmé dans un communiqué qu’une enquête « rigoureuse » avait été conduite et que ses conclusions étaient consultables dans un rapport.

Auteur
AFP

 




- Publicité -

Fête du tapis d’Ath Hicham : la 11ème édition aura lieu du 9 au 13 août

0
Patrimoine

Fête du tapis d’Ath Hicham : la 11ème édition aura lieu du 9 au 13 août

La 11ème édition de la fête du tapis traditionnel d’Ath Hicham dans la commune d’Ait Yahia, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Tizi-Ouzou, se tiendra du 9 au 13 août prochain, a-t-on appris mardi auprès des organisateurs.

Azetta, au coeur de l’organisation

Cette manifestation qui sera organisée par l’association « Azetta » des femmes tisseuses n’Ath Hicham pour la sauvegarde et la promotion du tapis, en collaboration avec l’Assemblée populaire de wilaya, l’Assemblée populaire communale d’Ait Yahia et le comité de village d’Ait Hicham, les directions du tourisme et de l’artisanat de la jeunesse et des sports, de la formation professionnelle, et la Chambre des métiers et de l’artisanat, s’est fixée pour principal objectif « la sauvegarde et la transmission de ce métier ancestral et la promotion du tapis d’Ath Hicham« , a indiqué Ben Aissa Fatiha, membre d’Azetta.

Au programme de cette nouvelle édition, figure une exposition-vente qui sera animée par environ 80 artisans principalement des tapissiers. « Nous attendons des artisans dans différents métiers traditionnels (tapis, bijoux, poterie, vannerie ) qui viendront de 6 à 10 wilayas« , a fait savoir à l’APS Mme Ben Aissa, qui a précisé que la liste des participants est en voie de finalisation.

Des conférences sur l’estampillage du tapis, l’école et le patrimoine, et la place des traditions dans la société, sont au menu de cette manifestation qui sera agrémentée par une animation culturelle dont des représentations théâtrales et des galas artistiques, a ajouté cette même membre de l’association Azetta. Cette fête vise la pérennisation et la transmission du métier de tissage du tapis qui souffre d’un problème de manque de relève, car de moins en moins de jeunes filles s’intéressent à ce métier exclusivement féminin et qui est jugé éprouvant.

La création d’espaces de vente et de rencontre entre les femmes artisanes, et le renforcement de la dynamique économique locale, est aussi parmi les ambitions de l’association des femmes tisseuses d’Ath Hicham.

Auteur
APS

 




- Publicité -

Où va-t-on comme ça ?

0
Santé

Où va-t-on comme ça ?

Comment justifier l’injustifiable ? Je ne parle pas de l’affaire de la cocaïne du port d’Oran, mais bien d’autre chose ! Comment le service de la maternité de l’hôpital de cette même ville a-t-il osé, il y a quelques jours, délivrer la dépouille d’un bébé mort dans un carton à son père?

Qui a pris cette décision et depuis quand une telle pratique est-elle en vigueur dans cet établissement ? Est-il logique de voir se propager de tels comportements indignes du serment d’Hippocrate dans nos hôpitaux ? Puis, où est le respect de la dignité humaine, où est la courtoisie, la sensibilité des blouses blanches, le savoir-être? Le plus tragique dans cette affaire, c’est que quelques membres du personnel médical de ladite structure ont pris, toute honte bue, le micro pour dérouler tout un argumentaire devant des journalistes choqués, défendant leur attitude pour le moins immorale, inhumaine et sauvage. 

Loin d’être un fait divers anodin jeté en pâture à des chaînes-télé privées en mal d’audience, cet événement souligne, de manière claire, le mal profond de notre système de santé. Un système qui souffre aujourd’hui, face à l’anarchie de gestion, les pénuries d’équipement dans le service public, les lenteurs et les tracasseries administratives. Ce qui contraint beaucoup de patients livrés à eux-mêmes à se tourner, de plus en plus, vers le secteur privé pour des soins parfois très rudimentaires. Puis, il y a aussi l’exode de nos compétences à l’étranger qui est l’un des problèmes majeurs à régler en toute urgence.

A titre d’exemple, plus de 4 800 médecins, et entre 10.000 et 15.000 autres praticiens algériens exercent dans les hôpitaux de l’hexagone, tandis que d’autres sont installés aux quatre coins de la planète, alors que le coût de la formation des contingents du corps médical ayant fui le pays entre 1996 et 2006 s’est élevé à 40 milliards de dollars! L’Algérie est un pays qui produit de la matière grise au bénéfice des autres. 

Triste constat dont les miens en font les frais ! Une telle situation est à même de créer des déserts médicaux dans les campagnes et même dans les villes de l’intérieur dans les années à venir. La réalité est à ce point désastreuse que tous les Algériens décrivent leurs hôpitaux comme des mouroirs où la perte de l’éthique, le manque de savoir-faire et la mâarifa sont les caractéristiques les plus saillantes. Tout cela déforme l’image de l’Etat chez les citoyens, au point de rompre tout lien de confiance entre les deux. Le secteur privé n’est pas, lui aussi, au mieux de sa forme ni dans ses prestations ni dans ses coûts onéreux. Quelques faits divers alarmants ayant eu lieu, ces dernières années, mettent en relief son inefficacité et la piètre qualité des services dispensés. Que faire alors? Où tourner sa tête ? Où se soigner en cette Algérie trop mal en point ? 

Auteur
Kamal Guerroua

 




- Publicité -

« Le système éducatif finlandais offre une bonne intégration aux immigrés »

0
Kaius Niemi, rédacteur en chef de « Helsingin Sanomat »

« Le système éducatif finlandais offre une bonne intégration aux immigrés »

C’est à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, qui a été célébrée par le grand journal finlandais Helsingin Sanomat, le 3 mai 2018, à Helsinki, que nous avons interviewé Kaius Niemi, rédacteur en chef de Helsingin Sanomat, et c’était l’occasion d’évoquer avec lui divers sujets à savoir l’Algérie, le ‘printemps arabe’, la crise migratoire en Europe et les mécanismes d’intégration des immigrés en Finlande.

Le Matin d’Algérie: Comment évaluez-vous les programmes d’intégration en Finlande notamment après la crise migratoire en Europe pendant l’automne 2015?

Kaius Niemi: Pendant la crise migratoire de 2015, la Finlande a pris un lot de réfugiés moins que les autres autres pays de l’Europe centrale. Cependant il faut dire que l’accueil des immigrés dans notre pays remonte à plusieurs dizaines d’années, et cela a créé un grand besoin de trouver par tous les moyens des mécanismes comment intégrer ces nouveaux arrivés. D’autant plus que la Finlande est un petit pays, nous vivons dans une petite société qui juge continuellement le sujet d’intégration très intéressant. Dans ce sens, permettez-moi d’évoquer aussi le rôle du système éducatif que possède la Finlande, qui, d’ailleurs, demeure important dans les études comparatives dans le monde entier. Par conséquent, j’estime que ce support qu’on essaye visiblement de transmettre aux autres, nous a permet d’offrir d’important accueil aux nouveaux arrivés, et de réfléchir particulièrement comment les intégrer d’une manière correcte dans la société finlandaise.

Le Matin d’Algérie: Êtes-vous d’accord sur le fait qu’il n’y avait pas une plateforme prête pour intégrer les milliers de réfugiés qui sont arrivés en Finlande vers la fin de 2015?

Kaius Niemi: Je crois que ces circonstances ont surpris la société finlandaise en général, et c’est vrai que le grand nombre de nouveaux arrivés a augmenté vers la fin de 2015, à cause de la situation sécuritaire dans le Moyen-Orient, en Syrie et dans quelques pays nord-africains qui ont également connu une situation d’instabilité à savoir la Libye et l’Egypte. En outre, je souligne que les nombreuses victimes de l’immigration clandestine dans la rive sud de la Méditerranée en plus de toutes les tragédies qui s’y passent à ce jour sont des indicateurs qui n’ont pas été pris en considération par les Européens, et c’était, pourtant, visible et à ne pas négliger. Cependant, après que l’Union européenne ait signé un traité à ce propos avec la Turquie, les choses ont par la suite commencé à changer.

Je reviens à votre question et j’avoue que le grand taux d’immigration en 2015 était surprenant pour la société finlandaise notamment par rapport aux capacités d’hébergement de nouveaux réfugiés. Cette contingence a vite mobilisé notre société pour trouver des solutions par certains organismes comme la Croix-Rouge finlandaise et tant d’autres. Dans des circonstances face à des contingences pareilles je pense qu’il faut d’abord considérer comment loger ces nouveaux arrivés. J’ajoute à ce propos que la crise migratoire fut surprenante, pas seulement pour notre gouvernement mais aussi pour les citoyens finlandais, et cela au vu le grand nombre de réfugiés qui étaient arrivés par nos frontières avec la Russie en dépit de la haute sécurisation et le contrôle d’accès entre les deux pays. Je peux comparer cette situation au jeu d’échecs de telle sorte que chaque mouvement et chaque pas est important pour le sort de toute partie.

 

Le Matin d’Algérie: Certains journalistes étrangers en Finlande remettent en cause la volonté des entreprises de presse pour intégrer des immigrés au seins de leur corporation. Qu’en pensez-vous?

 

Kaius Niemi: Je peux dire que dans le futur nous pouvons faire un bon travail dans ce sens, mais rien n’empêche de souligner que pendant les dernières années les grands médias ont survécu dans des circonstances difficiles à cause de la récession. Ce n’était vraiment pas facile de recruter de nouveaux journalistes, pas seulement au sein de notre journal mais aussi dans beaucoup d’autres entreprises. De plus, il y a des journaux en Finlande qui possèdent un grand nombre d’employés, et c’était d’ailleurs le cas pour notre journal, Helsingin Sanomat.

D’autre part, il faut dire le recrutement des journalistes par les médias finlandais n’a jamais été associé au fait d’être Finlandais ou immigré, mais c’est juste dû aux circonstances économiques dans lesquelles avaient longtemps pataugé ces institutions. De plus, nous avons eu déjà des journalistes étrangers dans notre journal, et c’était dans le cadre d’un programme d’échange de journalistes avec l’Allemagne. De ma part, je rassure les immigrés de la corporation qu’il y a toujours des possibilités de recrutement, mais il faut rappeler que nous sommes un journal d’expression finnoise, et le nouveau recruté doit parler le finnois. Enfin, nous avons par exemples des employés d’origine étrangère, de l’Asie et d’autres coins du monde, et ceci explique clairement que la question n’est pas reliée aux origines du recruté, mais plutôt à sa formation et ses compétences qu’il peut montrer lors du travail.

Le Matin d’Algérie: Quelle est votre lecture par rapport au “printemps arabe” et les valeurs démocratiques dans la région ?

Kaius Niemi: Je crois que “le printemps arabe” est est un phénomène important à comprendre, et depuis qu’il a commencé en Tunisie, il a effectivement porté un certain optimisme dans la région, et c’était un signe que les choses ont commencé à bouger. De l’autre côté, l’évolution des événements et notamment ce qui se passe aujourd’hui dans certains pays comme la Syrie, est malheureusement très douloureux, et je ne trouve franchement pas de mot pour décrire une telle situation. Toutefois, ce qui est aussi important c’est de voir des pays comme l’Algérie et le Maroc demeurer toujours stables. D’un point de vue nordique, on apprécie beaucoup tous les efforts fournis pour les valeurs démocratiques, mais absolument sans interférer dans les affaires internes des autres pays.

En Finlande, nous ressentons profondément les pertes subies dans toute guerre civile, et d’ailleurs on est en train de commémorer cette année le centenaire de la guerre civile qui s’est déroulée en Finlande en 1918. Cette guerre nous a amèrement laissé de terribles souvenirs.

S’il faut donc ajouter un mot à ce propos, c’est que la Finlande partage énormément les souffrances des autres pays, car nous avons payé un lourd tribut pour la paix et la démocratie. C’est d’abord important pour un pays qui respecte ses minorités de restaurer d’abord la confiance dans la société pour commencer à reconstruire ses valeurs démocratiques. Un tel travail doit toujours être confié aux bons leaders qui dépendent émotionnellement de leurs peuples, mais pas à de petits groupes dans le pouvoir. Heureusement qu’en Finlande il existe l’héritage de longues traditions qui ont été exercées sous la domination suédoise pendant le 18e siècle, ce fut un héritage de traditions juridiques et de structures. Il est alors considérable de savoir par la suite comment survivre et rendre la société aussi forte qu’elle puisse être pour subir les pertes éventuelles.

Le Matin d’Algérie: En tant que journaliste finlandais, comment voyez-vous aujourd’hui l’Algérie et l’Afrique du Nord ?

Kaius Niemi: Je pense que l’indépendance de l’Algérie était difficilement arrachée, et c’était justement la fin de l’ère du colonialisme. D’ailleurs je pense aussi à la Finlande quand elle a arraché son indépendance en 1917, et c’est la raison pourquoi nous considérons tellement le prix de la liberté et de l’indépendance. Je me souviens quand j’ai visité le sud d’Algérie au milieu des années 1990, j’y suis allé en tant que journaliste et la situation sécuritaire n’était pas du tout stable.

Aujourd’hui, je pense que la stabilité de toute la région est très importante, et nous devons tous être optimistes et structurer ensemble la voie pour que les pays voisins d’Algérie trouvent leur stabilité et sécurité, à savoir la Libye et l’Egypte. De plus, j’estime qu’il faut être conscient face à des conjonctures pareilles qui frappent la région, car la question n’est pas qui va gagner la guerre ou la paix, mais il faut plutôt donner la parole au peuple pour qu’il s’exprime et soit un acteur actif dans les décisions de son pays. La société ne peut pas s’évoluer si le peuple est privé de son droit de participer aux décisions qui définissent son avenir. Ce qui se passe aujourd’hui dans certaines régions est dramatique, et pour cela, il faut penser à l’avenir et comment est-ce que la société pourra prendre soin de ses citoyens dans un Etat de droit. Je souhaite sérieusement que la paix s’installe dans toutes ces régions frappées.

Auteur
Entretien réalisé à Helsinki par Hamza Amarouche

 




- Publicité -

La nouvelle aérogare d’Alger coûtera plus de 80 milliards DA

0
Prévue initialement pour 74 milliards

La nouvelle aérogare d’Alger coûtera plus de 80 milliards DA

Le projet d’extension de l’Aéroport international Houari Boumediene d’Alger, devant être livré au plus tard début 2019, a coûté plus de 80 milliards de DA, a indiqué, samedi à Alger, le ministre des Travaux publics et des transports, Abdelghani Zaalane. Il y a un an, l’estimation initiale était de 74 milliards de dinars.

Dans une déclaration à la presse au terme d’une visite d’inspection aux différents ateliers du projet, notamment le bâtiment central, la ligne du métro, la tour du contrôle et la piste atterrissage, le ministre a indiqué que le taux de réalisation global est de 88%, tandis que le taux d’avancement des travaux au niveau du bâtiment central s’élevait à 99%.

Le ministre a fait état, à ce propos, du lancement des opérations d’essai des systèmes à l’intérieur du bâtiment central, à l’image du système de surveillance et d’éclairage, les ascenseurs et les carrousels de récupération des bagages.

Dans le même cadre, le ministre a affirmé que cette étape nécessite une coordination étroite entre les différentes entreprises nationales et étrangères concernées par la réalisation. Ces entreprises s’emploient à la réalisation d’une station de métro et d’une station de train, d’un hôtel quatre étoiles limitrophe, la réhabilitation de sa piste d’atterrissage et la construction d’une nouvelle tour de contrôle.

La cadence de réalisation de la nouvelle aérogare est en avance d’un mois par rapport aux délais fixés, a fait savoir le ministre, relevant que l’Entreprise de gestion de l’aéroport d’Alger avait entamé la formation des agents et des techniciens chargés de la gestion de cette nouvelle structure.

La nouvelle aérogare s`étalera sur une superficie de 20 hectares. Elle sera dotée d`un parking pour véhicules de 4.500 places, de 3 parkings avions et voies de circulation d`une superficie de plus de 424.000 m2, de 120 points d`enregistrement, de 84 guichets de contrôle et de 9 tapis roulants.

Selon les éléments fournis lors du lancement des travaux, le financement de ce projet est assuré par l’Entreprise de gestion des aéroports d`Alger à hauteur de 45 milliards de DA alors que le Trésor public assure les 29 milliards restants. Mais selon les chiffres avancés samedi 28 milliards de DA, il faudra trouver quelques milliards encore pour boucler le financement de cet ensemble.

Auteur
Avec APS

 




- Publicité -

Et puis hop, on ne parle plus de l’affaire « Benalla » !

0
France

Et puis hop, on ne parle plus de l’affaire « Benalla » !

Et hop ! En deux coups de cuillère à pot, « l’affaire Benalla » disparaît du paysage audiovisuel français.

Les Français retournent à leurs vacances, à leurs plages sous les pavés, à leurs autoroutes « bouchonnées », à leurs incendies de forêts, à la préparation de la rentrée scolaire des « petites têtes blondes » (qui n’ont évidemment rien à voir avec les sales gosses colorés des « quartiers » qui plus tard s’occuperont de « nous » rapporter une « troisième étoile »)…

Une telle unanimité, partout: dans les unes des tabloïds, des journaux TV, à la radio… Benalla a disparu. Instantanément!

Un peu comme si quelqu’un avait sonné la fin de la récréation.

Mais chuuut. Ça c’est un réflexe de complotistes.

Bon, convenons que cet Alexandre « fils de Dieu » n’est pas très catholique et que c’est un peu normal qu’il crée des ennuis à la République. Mais tout cela c’est fini. On l’a foutu à la porte. Et on vous promet un meilleur tri des contractuels de l’Elysée à l’avenir

Maintenant, circulez, il n’y a plus rien à voir.

Juste une poignée de « chercheurs d’histoires » qui s’ennuient et qui viennent « emm… les braves gens » qui ont d’autres chats à fouetter.

Etonnant non ? Aurait conclu Monsieur Cyclopède.

Auteur
Djeha

 




- Publicité -

A propos du 17 octobre 1961 à Paris (II)

0
Une réaction mémorielle

A propos du 17 octobre 1961 à Paris (II)

Provocations

Ce que Valat attribue aux « provocateurs » du FLN d’avoir recherché en organisant la manifestation du 17 octobre, c’est l’intensification de la répression, pour cristalliser, « populariser » le scandale ou la révolte qu’elle susciterait peut-être. Cependant les « provocateurs » qui interviennent, spontanément ou non, dans des manifestations se signalent par leur recours à une certaine violence. Or les manifestants du 17  octobre, on le sait, devaient être, et ont été, non armés et non violents. Leur seul « délit » fut de contrevenir à… une non-loi, un décret impubliable car anticonstitutionnel (parce que discriminatoire), un non-interdit – le « conseil » lancé le 5 octobre aux Algériens de ne pas sortir le soir.

En l’occurrence, cette notion de provocation implique une connotation falsificatrice, outre un amalgame impressionniste avec les « provocations » courantes de minorités manifestantes. Précisément, aucun débordement des limites imparties à une manifestation non violente n’a « provoqué » la barbarie policière.

Mais encore c’est la « répression policière provoquée » par les desseins troubles et manipulatoires du FLN qui fait douter le sagace Valat. Ce doute ne consiste-t-il en un simple aveu : « Ils savent bien qu’on va les massacrer, et en plus ils nous provoquent, ils sortent… »

Comparer une telle « provocation » hypothétique au désir de déclencher une répression aussi extrême reviendrait à attribuer à la direction FF-FLN un calcul pro-policier. Ou, plus absurde, la volonté de condamner, à la déstructuration ultra-violente qui suivit le 17 octobre, sa propre base sociale, celle dont les cotisations et la solidarité lui étaient vitales. Une telle « provocation » machiavélique, à supposer que la direction n’eût nourri aucune considération d’autre sorte, revenait pour elle à se suicider à très brève échéance.

(Comparativement, les initiateurs FLN de l’émeute de Philippeville en 1955, qui déclencha des représailles massives, ont déclaré ensuite – peut-être aussi pour paraître avoir dirigé des processus aléatoires – avoir voulu déclencher un engrenage militaire tel qu’il rendrait inconciliables autorités françaises et base sociale algérienne, de façon à gagner celle-ci au FLN dont la position restait incertaine. Mais un parallèle avec d’éventuels calculs de la Fédération de France en 1961 est sans objet : celle-ci regroupait une part décisive des travailleurs algériens en métropole ; la politique répressive à leur égard était déjà endémique et générale ; il ne s’est pas agi d’une émeute dégénérant en actions pogromistes éparses, mais d’une manifestation dont la non-violence organisée tendait notamment à prévenir le plus possible les réactions policières.)

Le couvre-feu « conseillé » par l’État français visait à empêcher toute activité et déplacement militants des travailleurs algériens, effectués le soir par nécessité. Le but de Papon (de Debré, de De Gaulle…) était d’étrangler les réseaux de financement et de communication du FLN ; afin de le marginaliser dans les négociations évoluant vers une sorte d’indépendance. Une autre incidence pouvait être de marginaliser plus spécialement la représentation politique de l’émigration algérienne en France, la FF-FLN, appuyée sur une base sociale active et revendicative, pour traiter avec des tendances plus diplomatiques et militaires de ce parti multiple. De fait, le Gouvernement provisoire de la République algérienne n’appuiera pas, dès novembre 1961, la Fédération de France et « oubliera » le 17 octobre à Paris (J. House et N. MacMaster, Paris 1961, Paris, éd. Tallandier, p. 196-197).

Il s’agissait aussi de favoriser, en vue d’une « troisième voie » franco-algérienne inexistante, des fragments collaborateurs du MNA (Mouvement national algérien, formé par Messali Hadj suite à l’interdiction du MTLD après le déclenchement du 1er novembre 1954, que la police lui attribuait à tort), désormais reconstitué artificiellement (avec les services secrets français), ou d’autres micropartis animés par la Force de police auxiliaire.

Notamment le Front algérien d’action démocratique : les Archives m’apprennent que les harkis de Paris en distribuaient les tracts dans les cafés… qu’ils terrorisaient. Composé d’anciens du MNA, de militants FLN retournés et de voyous, il procédait à l’élimination de militants que lui désignait le capitaine des harkis (J. House et N. MacMaster, Paris 1961, p. 222-223).

Des pratiques reconnues sans fard…

Valat appuie sa démonstration sur un article d’un Bruno Voituriez, anti-islamiste passionné, officiant dans des sites « voltairiens » ménardistes (du nom d’un tonitruant maire FN d’une cité provençale des années 2010) – pour la « libre pensée » dans l’ordre néo-nationaliste.

Voituriez écrit : « On qualifie souvent la manifestation du 17 octobre 1961 de “pacifique”. Il me semble pourtant paradoxal d’associer en l’occurrence “guerre” d’Algérie et manifestation “pacifique”. Les “événements” d’Algérie étaient bien une guerre et les Français n’ont pas attendu que la France Officielle le reconnaissent en 1999 pour le savoir. Il était clair pour eux que le rappel des réservistes par Guy Mollet en 1956 et l’envoi en Algérie du contingent étaient des actes de guerre et c’est bien ainsi que, dès cette époque, ils désignaient les “opérations de maintien de l’ordre” menées en Algérie. »

En gros, puisqu’il s’agissait d’une guerre, il était logique que les policiers, « exaspérés » par les assassinats de collègues – gestes de « guerre » illégitimes –, aient livré la guerre aux Algériens à Paris lors de leur manifestation. Il est vrai que, dans une guerre classique et totale, comme dit Valat, on ne voit jamais manifester dans un pays des populations du pays belligérant ; on ne les y voit pas travailler en masse (sauf dans des camps et forcés). Mais en l’occurrence, cette guerre policière était déjà une constante depuis la fin de 1959 de façon intensifiée contre des civils, et elle contribue à expliquer certaines actions programmées ou non de militants du FLN. Seulement, s’il s’agissait en effet d’une guerre, d’une part le statut des FMA, leur inscription économique dans la société métropolitaine, d’autre part la spécificité civile de l’immense majorité des protagonistes algériens (les militants armés de l’OS étaient très minoritaires), enfin l’inégalité criante des armements engagés, confèrent à cette guerre la spécificité non d’une « guerre révolutionnaire » mais d’une guerre sociale. Dans cette dernière notion, le mot guerre ne doit pas faire illusion. Il signifie que la domination détient tous les moyens coercitifs, tous les moyens de guerre ; les dominés n’ont que leur vérité, leur souffrance et leur passion.

On pourrait mieux dire que Papon, en instaurant le couvre-feu, a provoqué la décision de cette manifestation, sans chercher à savoir s’il l’avait souhaitée. En tout cas la police parisienne ne l’avait pas anticipée et en a connu tard le projet décidé rapidement. Ceci souligne un caractère inattendu et non « préparé », non prémédité, de cette « provocation ». Et il est attesté que Papon a contribué à provoquer la barbarie policière avec de nombreux propos invitant au meurtre, sans supposer ici ce qui se disait banalement parmi les hiérarchies et le petit personnel.

L’aveu escamote le fait que l’Algérie était alors censément « française », définissant les FMA en métropole comme « français », fût-ce de façon collective comme « musulmans ». (Ce dogme d’identification constitue à soi seul une discrimination aujourd’hui remarquable autant que persistante.) Par conséquent, il ne pouvait alors être reconnu, par les parachutistes les plus zélés, de « guerre », mais seulement revendiqué un « maintien de l’ordre ». Le prédicat de Voituriez appuie ses affirmations sur une dénégation absurde : sans la francisation coloniale, il n’aurait pas existé de lutte indépendantiste.

Voituriez poursuit: « Peut-on alors qualifier de “pacifique” une manifestation organisée à Paris à l’appel de l’ “ennemi” dans le cadre de sa stratégie d’extension du conflit ? En riposte aux attentats du FLN en France un couvre-feu avait été instauré pour les Algériens. Le FLN appela alors les Algériens à une manifestation le 17 octobre 1961. Certes les manifestants n’étaient pas armés et leurs intentions étaient sans doute pacifiques. Celles du FLN ne l’étaient certainement pas lui qui, par les meurtres de policiers qui avaient précédé, avait préparé le terrain pour que les forces de police et de gendarmerie exaspérées se livrent à une répression féroce. Ce fut le cas… » Je souligne.

Le seul souci de l’auteur est que le FLN reconnaisse aussi sa coresponsabilité dans « sa stratégie d’extension du conflit », équivalente pour lui à celle des forces répressives. Ici encore, aux dénis cumulés, les aveux explicites se conjuguent sans souci d’une cohérence historique : ce qui est occulté, ce sont les conditions socio-politiques qui ont conduit à cette guerre non-guerre, à ces manifestants pacifiques et légitimes devenus « ennemis » hostiles, à ce pogrome parisien contre gens désarmés, à cette proscription meurtrière d’un sujet politique dénié comme tel dans une contradiction historique que l’on ne veut reconnaître. État de guerre ou non, « ce fut le cas », et cette réalité excède toute « norme » internationale ou nationale. Précisément, la notion de crimes de guerre n’est pas intrinsèquement amenée et justifiée par la reconnaissance d’un état de guerre. L’imbroglio de procès d’intention à l’encontre des indépendantistes algériens et de revendications cyniques ne sert qu’à l’éluder. Comme sont éludés les traitements pogromistes appliqués aux 12 000 prisonniers « de guerre » embarqués au soir du 17, qui feraient scandale dans tout conflit dûment homologué, fût-ce de façon hypocrite.

(S’il est nécessaire de justifier l’emploi de cette notion de pogrome, rappelons qu’elle est attribuée à Pierre Vidal-Naquet, qui l’énonce sur le moment, et ensuite y recourt à maintes reprises dans ses Mémoires (tome II) et dans La Torture dans la République. Mais elle figurait aussi dans le communiqué à la presse « Un groupe de policiers républicains déclare » (du 31 octobre 1961) : L’«enchaînement monstrueux » des encouragements à une violence hors limite des policiers par leurs plus hauts responsables « ne peut qu’accumuler les massacres et entretenir une situation de pogrom permanent ». Ainsi la notion de pogrome semblait aller de soi pour définir ce qui avait eu lieu, ne résultait pas d’une exagération propagandiste, ni d’un amalgame douteux avec d’autres tragédies de l’histoire. Encore peut-on noter que les pogromes traditionnellement ont été effectués par des éléments civils, assimilables au lumpen-prolétariat et à la petite-bourgeoisie (souvent téléguidés mais formellement distincts des autorités en place), ou à des armées d’invasion. En l’occurrence, il s’est agi majoritairement de policiers en fonction et de supplétifs, mais toujours de forces institutionnelles « nationales », du même « pays » que les victimes.)

… mais avec des discussions courtoises

Rémy Valat avait publié d’abord un livre en l’honneur des « harkis de Paris », la Force de police auxiliaire. Cette notion administrative attestait déjà tout le mépris de l’État français pour ses supplétifs, qui n’étaient que des « auxiliaires ».

Dans les Calots bleus et la Bataille de Paris. Une force de police auxiliaire pendant la guerre d’Algérie (Éditions Michalon, Paris, 2007), Valat adopte dès son titre cette notion de « bataille de Paris » reprise d’une part aux intellectuels français opposés à la politique policière de l’État gaulliste et, d’autre part, à la FF-FLN, qui étendait à la société française la référence à la « bataille d’Alger ». Tandis que, pour ces derniers, il s’agissait de dénoncer l’importation en France des méthodes des parachutistes, l’évocation de Valat revient à justifier, à l’instar de la torture lepéniste, leur application en France contre les militants algériens qualifiés de « terroristes » indifférenciés à l’égard desquels la guerre, la bataille, s’imposent légitimement. Bien sûr, la notion de « terroriste » résonne en l’occurrence de façon trompeuse au début des années 2000 : elle évoque des meurtres aveugles de civils, qui ne se sont pas produits en France durant la guerre d’Algérie.

Valat écrit que ce sujet de la FPA « est encore aujourd’hui très polémique et comporte une charge émotionnelle » (p. 13). Il évoque « les ressorts subjectifs qui alimentent le débat et conditionnent les opinions ». Les prolégomènes sempiternels à une révision « dépassionnée », et donc plus « objective », rationnelle, « scientifique », etc., sont reposés. Quand on aime, on trouve injustifiable que d’autres vilipendent.

S’agissant de brutes tortionnaires, d’ailleurs acculées par la tactique de leurs employeurs à détruire leur adversaire désigné, car ils craignaient pour leur propre vie, est-on passionné et irrationnel lorsque l’on emploie cette notion très objective de brute tortionnaire ? Il en existe, que l’on sache.

Le « conditionnement » des pseudo-opinions s’est souvent constaté à cet égard : les tortionnaires révulsent certains, subjectivement. Mais ce concept est-il approprié en l’occurrence ? Cet auteur en doute. Il rappelle d’abord que les policiers « ont intérêt à ce que le militant, surtout s’il s’agit d’un terroriste, donne le plus rapidement possible les noms des hommes composant son groupe de combat avant que ceux-ci ne se volatilisent ». Les interpellés immédiatement définis comme « terroristes », sans autre recherche, justification, preuve, sous-entendent en revanche une urgence, et avec elle une excuse (celle d’Aussaresses et des Pen) : la désignation préalable de « terroristes » évoque dans cette terminologie des monstres de barbarie et le péril en la demeure, le devoir de sauver des vies. L’implication sous-entend à son tour d’admettre des moyens qu’il n’est ni besoin de définir, ni d’étudier, de rechercher, d’évoquer…

Malgré ces lourdes circonstances, les interrogatoires menés par les calots bleus, dans ce que les passants appelaient en se détournant les « caves qui chantent » (on y passait à plein volume de la musique du Maghreb pour recouvrir les cris des torturés), se déroulèrent globalement dans une ambiance pondérée.

Valat a trouvé, dans ses Archives préfectorales, une note où, selon le fonctionnaire qui le consigne, un militant du FLN interpellé regrette qu’un autre « s’est mis à table avant même d’avoir été menacé ». Preuve historique d’une lâcheté foncière de ces fichus terroristes arabes, la note peut-être réaliste, peut-être controuvée, d’un cas particulier fonde scientifiquement une généralisation valatique : « Pris au piège, la majorité des interrogés passent directement aux aveux après quelques simples menaces verbales, et même, quelquefois, sans aucune contrainte. Redoutant pour leur vie, celle de leur famille, les militants, influencés par leur propre propagande sur la violence des policiers auxiliaires, parlent instantanément, même les cadres » (p. 94).

Les rapports éventuels de policiers ne signalent sans doute aucun abus de droit quant à leurs propres pratiques : ce n’est pas l’objet de leurs enquêtes, mais de consigner les faits révélés, obtenus.

Cependant la démonstration historique d’une propension inattendue des militants à raconter leur vie recèle quelques omissions : les immigrés algériens autour des années 1960 étaient très majoritairement célibataires ou seuls, coupés de leur famille restée au pays, dans un camp de confinement bien souvent, ou un bidonville des grandes villes. Les militants des groupes d’intervention, ce que Valat désigne comme « terroristes » se livrant parfois à des expéditions de représailles contre les policiers et leurs auxiliaires, étaient sélectionnés par le FLN selon des critères parmi lesquels figurait l’absence d’attache familiale : le soldat clandestin devait renoncer à ses liens éventuels, ou n’en pas avoir.

Une entourloupe en miroir, une mise en abyme cynique, entoure l’abominable réputation des harkis de Paris : unique fruit d’une propagande « totalitaire » du FLN, elle aurait si magiquement convaincu, intoxiqué les militants ou les simples travailleurs algériens que l’appréhension, la peur des tortures qu’ils imaginaient à plaisir les laissaient fantasmatiquement pantelants, démembrés, ensanglantés et, tétanisés par l’auto-suggestion, volontiers bavards.

Ce déni pervers omet que les consignes internes du FLN demandaient aux militants, en cas d’arrestation, de tenir vingt-quatre heures – ce délai permettant aux contacts de se « volatiliser », contre quoi les pratiques les plus expéditives des calots bleus s’instaurèrent en effet. Mais c’est une chose que de mentir en justice en prétendant avoir été torturé, ou de dénoncer dans la presse les pratiques hors-la-loi de la police française ; c’est autre chose de considérer, en interne, l’attitude à tenir si possible dans le cas de torture.

L’influente propagande du FLN, et ses directives, s’il n’y avait eu les faits avérés, connus, massifs, de tortures, auraient mentionné à ses militants de tout autres consignes. Elles n’auraient pas préconisé : « Vous serez torturés, tenez vingt-quatre heures », ce qui relevait sans doute déjà de l’exploit. Les organisateurs du FLN auraient conseillé : « Vous ne serez pas torturés, inutile de parler tout de suite. »

La calembredaine de Valat établit mieux que toute preuve archivistique la réalité des faits généralisés que dénonçait la « propagande » indépendantiste.

C’est toute l’organisation interne du FLN, le cloisonnement, le fait que chaque militant ne connaissait que trois ou quatre militants en tant que tels, par leurs pseudonymes, qui s’explique par la pratique de la torture à leur encontre. Le principe des cellules étanches est fondé uniquement sur la nécessité de la prévenir. Mais elle catalyse une hiérarchisation bureaucratiquo-militaire où le soupçon et le danger vital renforcent l’autoritarisme et prêtent le jour aux manipulations. Ces caractéristiques de l’époque résistante deviendront celles de l’État indépendant.

Un amalgame de fantasmes

Valat conclut avec mesure que la FPA « est plutôt à considérer comme une formation spécialisée dans la lutte antiterroriste, comparable, en de multiples aspects, aux unités remplissant cette fonction de nos jours » (p. 221, je souligne).

Plutôt, considérer, multiples aspects… les termes demeurent précautionneux. La seule assertion catégorique est la relation, l’amalgame avec la « lutte antiterroriste » actuelle, dans les années 2010 en France notamment – conséquence logique de l’amalgame entre lutte indépendantiste ancienne et attentats anti-civils actuels.

Autrefois : une lutte sociale et politique de plusieurs décennies, devenue indépendantiste assez tardivement, passée à la lutte armée plus tard encore dans un contexte spécifique – ayant collectivement affronté une armée ultramoderne. Et de nos jours : des tueries aléatoires ou aux prétextes idéologiques irrationnels autant qu’instrumentalisés, menées par des factions ultra-minoritaires.

Ce serait tout pareil !

Un « conflit de basse intensité en milieu urbain » opposait ainsi l’État français à l’« État algérien naissant, représenté par le FLN ». Valat suggère-t-il que de tels conflits peuvent se reproduire ? C’est une implication à laquelle réfléchir, même si l’on n’en est pas encore à la « guerre totale », juste à un « conflit de basse intensité ».

L’évocation, le rappel, plutôt en termes militaires que de « mémoire », font l’impasse sur le contexte de l’époque, où l’Algérie était française, où l’État algérien n’était pas censé exister, où les Algériens immigrés à Paris étaient des… « Français », où le droit de manifester était reconnu à tous, où les couvre-feu discriminatoires n’osaient s’avouer comme tels…

L’amalgame se détaille, à défaut de se justifier. Lorsqu’il décrit telle atrocité commise par les soldats du FLN en France, Valat en associe l’objectivation cruelle à des crimes commis dans l’actualité récente par des terroristes ou des clans islamistes. « Ce qui n’est pas sans évoquer », n’est-ce pas… Il y aurait une constante atavique, sinon ethnique, de la barbarie criminelle propre aux « Arabes », ou aux Maghrébins, ou aux musulmans, ou aux islamistes. Dans le même sac toutes tendances et toutes époques justifient, appellent l’invariable barbarie en miroir de l’ordre français, ou occidental, ou chrétien. On annonce la guerre contre toutes, on l’attend, on l’anticipe, on la souhaite, on se plaît du moins à l’imaginer. Durant les dernières années en France, divers clubs de « collectionneurs d’armes » impliquant d’obscurs et honnêtes retraités provinciaux, démantelés par-ci par-là, ressortent peut-être de cette paranoïa ; comme ce réseau d’activistes d’ultra-droite, dirigé par un ancien policier, qui aurait projeté des attentats, des meurtres ciblés, d’autres aléatoires contre des musulmans, des femmes voilées, ou encore d’empoisonner des circuits d’alimentation halal.

C’est souligner que la contextualisation historique, la différenciation politique, la distinction sociale s’imposent comme les seules « armes » possibles contre l’instauration d’un dualisme idéologique global, pour prévenir sa concrétisation médiatique et policière, son enracinement pratique dans l’évolution prochaine des relations d’un monde de facto interethnique et inter-« civilisationnel » dont chaque composante, les musulmane et occidentale comme toutes autres, sont dores et déjà infiniment changées par rapport à leurs traditions originelles.

En ce glissement imperceptible et évident à la fois des modes de vie socio-culturels, les tendances totalitaires islamistes et anti-islamistes paraissent qualitativement comme des arrière-gardes dépassées par l’évolution sociologique. Est-ce parce qu’elles l’éprouvent qu’elles tendent à réimposer, à travers un come back terrorisant, le miroir solidaire de leurs pratiques coercitives, de leurs orthodoxies nationalistes inchangées, visant un envahissement de l’espace informationnel et socio-politique en harcelant policièrement les sociétés ?

Une autre similitude illusoire découle de la notion très ancienne et très extensive de « terrorisme ». Il y a là un facteur de la confusion de nos jours entre l’histoire et l’actualité. On implique encore que les luttes anticoloniales n’auraient constitué qu’un moment d’un perpétuel antagonisme entre mondes « arabe » et occidental. Il ne se serait pas agi d’une émancipation politique, et ne s’y seraient pas opposées des forces répressives démesurées, mais de justes guerriers qui retrouveraient en cela une légitimation tardive, redite en miroir de leurs représentations initiales.

Historiquement, la notion de « terrorisme » a désigné des réalités multiples. Des nihilistes russes aux résistants français, des provocateurs de l’OAS aux bolcheviques tardifs des années 1970 en Europe, de la propagande par le fait du début du vingtième siècle aux combinaisons de services secrets, du caractériel surarmé à la prise en otages de populations civiles entières comme arme de guerre : le terrorisme revêt des dimensions et des modalités différentes. Peur et manipulation en font une valeur univoque qui favorise les amalgames et les analogies impropres entre des tendances politiques, des contextes sociaux, et des types de militantisme tout à fait différents. Bien des spécificités distinguent et séparent le « terrorisme » de militants algériens durant la guerre d’Algérie et les kamikazes ultra-islamistes d’aujourd’hui. Ici encore, des publications savantes, pas seulement néo-fascisantes, tendent à relier actuellement ces « agressions arabes ».

S’il embrigade de rares fous d’armes et sans doute quelques démagogues recrutant des déshérités sans principe, paumés de la survie mégapolistique, l’ultra-islamisme ne représente pas les composantes musulmanes de la société « française ».

Les actes se distinguent également : le FLN de la lutte anticoloniale en France n’a jamais mitraillé massivement des civils ni des forces de répression, ni provoqué d’explosions aléatoires dans les transports publics, ni assassiné la rédaction d’un journal.

J-L. M. P.

Articles extraits d’«Une réaction mémorielle. Essai contre l’abus du passé à propos du 17 octobre 1961 à Paris » (à paraître).

 

Auteur
Jean-Louis Mohand Paul

 




- Publicité -

Le RCD : l’implication de l’Armée dans la gestion de la crise « n’est pas une réponse crédible »

0
Dans un communiqué

Le RCD : l’implication de l’Armée dans la gestion de la crise « n’est pas une réponse crédible »

Le Secrétariat national du RCD a tenu sa réunion mensuelle le vendredi 27 juillet à Alger. Il a fait l’évaluation de la restructuration organique du parti, des préparatifs des activités programmées pour la rentrée sociale et a examiné la situation générale du pays.

Le secrétariat national a entendu les comptes-rendus du secrétaire national à l’organique sur l’installation des Conseils régionaux et la présentation du programme de la poursuite de cette opération. Par la suite, les membres du secrétariat national ont pris connaissance de l’évaluation de la préparation de la Conférence sur le droit du travail qui aura lieu le 08 septembre 2018 et celle du Colloque sur la participation politique et socioéconomique de la femme dans les pays de l’Afrique du nord programmé pour le 15 du même mois.

Au plan de la situation générale du pays, le secrétariat national constate que le pourrissement induit par la politique d’un statu quo basée sur les gestions et décisions occultes, érigées en règle de gouvernance, atteint la quasi totalité des rouages de la vie publique.

Les renvois brutaux de cadres et les remous qui ont suivi le limogeage du DGSN renseignent sur la profondeur du mal qui ronge de nombreuses institutions livrées à une forme de privatisation clanique qui décrédibilise toute annonce émise dans un cadre institutionnel.

Cette réalité porteuse de tous les dangers bloque de fait la vie nationale. La justice et l’administration sont devenues les premiers freins pour le fonctionnement régulier d’un Etat de droit, le développement économique transparent et la redistribution équitable des richesses produites.

Ce marasme s’accompagne de violations fréquentes des libertés individuelles et collectives.

La condamnation à des peines de prison de citoyens qui affichent leurs opinions ou expriment leur réprobation devant la politique du gouvernement sur les réseaux sociaux, alors que des barons de la corruption revendiquent leurs emprises sur les organes de l’Etat, est une autre facette de cette dérive. De même, les entraves indécentes commises contre l’investissement privé productif contraste avec ce qui est admis par tous : l’urgence de diversifier l’économie nationale. Les derniers développements enregistrés dans les blocages dont est victime Cevital avec une saisie illégale d’un matériel acquis dans le respect de la loi consacrent, de façon assumée, la primeur du pouvoir parallèle sur les lois et la réglementation de la République. Le RCD condamne ces atteintes avec la plus grande vigueur.

Les atteintes à la liberté de conscience et d’expression, aux libertés syndicales et l’aggravation de la détérioration du climat des affaires font la une des rapports des organisations internationales des droits de l’homme, des instances internationales sur le droit du travail et des rapports sur l’état de l’investissement.

Enfin, le recours massif à la planche à billets malgré le redressement durable des prix des hydrocarbures ne peut être l’œuvre d’acteurs soucieux de l’avenir du pays.

Le rétrécissement du pouvoir d’achat pour la majorité et l’accès inconsidéré à la rente pour les clientèles demeurent la constante de cette gouvernance malgré les avertissements de nombreux acteurs et experts nationaux et étrangers.

Sur un autre plan, la focalisation de la communication officielle sur la reconduction ou le retrait de Bouteflika pour une nouvelle mandature a fini par contaminer la majorité des organisations et des espaces publics. Au lieu de revendiquer les conditions d’une compétition régulière et transparente pour garantir l’exercice de la souveraineté du peuple, des parties se revendiquant d’un système démocratique s’égarent dans des fausses et vaines pistes pour contourner cette condition sine qua non de toute sortie de crise.

Pour le RCD l’implication directe de l’Armée dans la gestion de l’impasse actuelle ne peut constituer une réponse crédible à la crise politique que vit le pays. L’Algérie a besoin de jeter les bases d’institutions issues et contrôlées par la société dans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à une légitimité incontestable pour tourner la page de l’autoritarisme et du fait du prince.

Le combat démocratique est une exigence permanente et intangible. Il a pour but le changement du système à l’origine du désordre socio-économique et de l’instabilité institutionnelle qui menacent l’existence de la nation. Faute d’assumer leur part de cette exigence, celles et ceux qui se réclament de la démocratie devraient au moins éviter de compliquer la situation par des initiatives sans issues.  

Alger, le 28 juillet 2018

Le Secrétariat national du RCD

 

 




- Publicité -

Enseigner et apprendre le kabyle en kabyle : cas d’Oppia et de Moodle

0
Langue kabyle et e-learning

Enseigner et apprendre le kabyle en kabyle : cas d’Oppia et de Moodle

Dans le Gantt des projets des localisations en langue kabyle lancés il y a quelques années, l’équipe a aussi mis le paquet sur une solution Cloud de e-learning. Une plateforme ouverte pour les enseignants et les apprenants à travers le monde. La plateforme Oppia de la fondation portant le même nom basée aux USAs a ouvert ses portes aux équipes en localisant en langue kabyle toute son interface et son propre contenu.

L’objectif bien sûr n’étant pas la localisation de l’interface en elle-même. Il s’agit d’offrir aux enseignants kabylophones, une occasion de concevoir des cours en langue kabyle sur des interfaces elles même kabylisées destinées à des apprenants kabylophones ou autres accessibles librement.

https://lematindalgerie.comcommuniquer-collaborer-planifier-cest-aussi-possible-en-langue-kabyleL’idée de captiver l’apprenant est au centre de la solution. La plateforme est conçue de telle sorte que les enseignements ne soient pas lourds, avec possibilité d’introduire des données de tout type : Texte, audio et vidéo. La conception des cours se fait sur la base de cartes interactives avec possibilité d’introduire des quiz à tout moment pour retenir l’attention de l’apprenant et le laisser interagir avec les enseignements qu’il suit.

La communauté kabylophone a déjà commencé à exploiter en introduisant des cours à l’image de celui-ci https://www.oppia.org/explore/q2hygBhzl4jS , qui porte sur les règles syntaxiques de base de la langue kabyle. De tels cours participeront à vulgariser le savoir autour de la langue kabyle et rendre accessible son apprentissage.

Les cours ne se limitent pas à l’apprentissage de la langue kabyle mais peuvent aussi faire objet d’apprentissage ou d’enseignement d’autres disciplines avec cette langue.  

La localisation en langue kabyle se fait via la plateforme https://translatewiki.net/ de la fondation MediaWiki propriétaire aussi de Wikipédia et de Wiktionnaire accessible au grand public pour traduire ou corriger.

 

Moodle (voir https://moodle.org/ ) est un autre système de gestion de l’apprentissage que la locale kabyle a investi, le projet de localisation se poursuit toujours sur la plateforme AMOS à l’adresse https://lang.moodle.org/local/amos/view.php. La participation est ouverte à la communauté.

Moodle est une solution libre qui peut être adaptée selon les besoins de nos institutions éducatives en Kabylie si elles sont appelées à investir les solutions e-learning à mettre à disposition de leur élèves/étudiants  dans des interfaces en langue accessible aux apprenants, mais aussi pour aider à vulgariser les enseignements de la langue kabyle ou avec la langue kabyle.

Nous invitons l’ensemble de la communauté à se rapprocher des équipes localisatrices  kabylophones via leurs pages sur les différents réseaux sociaux ou plateformes de localisation en ligne dont plusieurs adresses ont déjà été communiquées dans les articles précédemment publiés sur le journal Le Matin.

Ces moyens didactiques modernes peuvent aider beaucoup dans la transmission du savoir autour de la langue kabyle qui souffre beaucoup de son absence sur les plateformes et systèmes en ligne. La technique aujourd’hui n’étant plus un obstacle, puisque sa position dans la norme iso 639-2 lui confère le droit d’être présente sur tous les systèmes d’information ou informatiques. Autant investir les nouvelles technologies pour faire du kabyle non pas une langue à enseigner mais aussi une langue d’enseignement.

Auteur
Belkacem Mohamed

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Palestine

Dix pays, dont la France, décidés à reconnaître l’État palestinien à...

0
Lors d'une conférence lundi 22 septembre à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, seront représentés « dix pays qui ont décidé »...

LES PLUS LUS (48H)

Palestine

Dix pays, dont la France, décidés à reconnaître l’État palestinien à...

0
Lors d'une conférence lundi 22 septembre à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, seront représentés « dix pays qui ont décidé »...