19.9 C
Alger
Accueil Blog Page 2066

Affaire Khashoggi : l’homme de main de MBS, Maher, n’est rien comparé à El Qahtani

0
ARABIE SAOUDITE

Affaire Khashoggi : l’homme de main de MBS, Maher, n’est rien comparé à El Qahtani

Pour prouver l’implication directe du royaume saoudien dans l’enlèvement et le probable assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, le gouvernement turc livre des informations au compte-goutte comme s’il les monnayait avec le royaume wahhabite. Ainsi après avoir laissé fuiter par l’intermédiaire de son institution policière détenir un enregistrement audio où on entend clairement le journaliste gémir sous la torture qu’on lui fait subir en commençant par lui couper ses doigts, on entend aussi le consul général demander aux tortionnaires de sortir pour faire ces choses dehors car cela pourrait lui attirer des ennuis.

Le lendemain, effectivement le 17 octobre au moment de l’enquête, le consul saoudien a fui Istanbul. La presse française s’appuyant sur les vidéos diffusées par leurs confrères turcs et ce qu’a  révélé la veille le journal New York Times qui a publié plusieurs photos pour appuyer ses dires, Maher Abdelaziz Mutreb a notamment accompagné le prince lors de déplacements aux Etats-Unis en mars 2018 ainsi qu’à Madrid et à Paris en avril 2018. Les autorités turques ont diffusé une photo de lui arrivant à l’aéroport d’Istanbul avec 14 autres dont Salah al-Tubaigy, un médecin légiste qui a procédé au démembrement de la supposée victime en écoutant la musique.

La fiancée du journaliste, une Turque de confession musulmane avait déclaré au journal pour lequel collaborait son futur époux que le 18 septembre effectivement, Jamal s’est rendu au consulat de l’Arabie Saoudite à Istanbul, les fonctionnaires ont pris en charge sa demande et lui ont demandé de partir et d’attendre qu’on l’appelle lorsque son attestation de célibataire pour laquelle il s’est déplacé jusqu’en Turquie sera prête. C’est pour elle, la raison pour laquelle, il était confiant lorsqu’il a franchi le pas de l’ambassade le 2 octobre à 13 h 15.

Cela prouve, conclut le journal, que les instructions sur ses déboires sont venues après, directement du cabinet du Royaume ; ce qui explique l’arrivée en urgence en Turquie de 15 proches de MBS le jour même de sa disparition.

L’atrocité décrite par la presse dans le traitement de ce journaliste dans une ambassade, censée être sécurisée et touchée par une neutralité politique même en temps de guerre n’est pas étonnante lorsqu’il s’agit du royaume wahhabite. En effet, un très proche de Mohamed Ben Salmane (MBS) annonçait il un peu plus d’une année sur sa page Twitter le châtiment réservé aux opposants du régime qu’il recommande de tuer même à l’intérieur de la Kaâba. En effet, Saoud El Qahtani comme le montre l’image de sa page s’appuie sur un verset coranique et ce qu’a ordonné le prophète Mohamed (SWS). Il a regroupé dans un hashtag ce qu’il a appelé la liste noire dans laquelle figure tous les opposants au régime du royaume. Le gendre de Donald Trump aurait collaboré à sa confection.

Image retirée.

La question qui reste posée est que ce journaliste Jamal Khashoggi n’a jamais figuré sur cette liste comme opposant farouche. Il s’est opposé à MBS parce qu’il a touché aux fondamentaux, dits piliers du régime à savoir : la réforme de la vision wahhabite, le tripotage du code de la famille par l’émancipation de la femme, la centralisation de la rente pétrolière qui était au mains de tous les membres de la nomenklatura royale. En termes simples, Khashoggi est d’accord avec toutes les règles du régime saoudien traditionnel.

Si donc, cette inhumanité avec laquelle il a été traité dans le consulat de l’Arabie Saoudite à Istanbul se confirme, c’est pour d’autres raisons que ces attaques répétées contre le jeune prince dans ses contributions à Washington Post.

S’agit-il de renseignements confidentiels que le journaliste détient sur la famille royale avec laquelle il a été très proche depuis 1999 ? Il a été l’intermédiaire principal entre le régime et Ben Laden qui lui a accordé plusieurs entretiens. Pourquoi ? Ce n’est pas la première fois  que le régime s’attaque à ses opposants sans offrir ce spectacle international comme c’est le cas de Khashoggi. Depuis fin des années 1980 plusieurs opposants ont été enlevés avec la complicité des principales capitales du monde et disparus à ce jour :

  • Nasser Said Echamsi en 1979  au Liban

  • Le prince Sultan Ben Torki 2003 en plein Paris

  • Le prince Torki Ben Bendek 2015 au Maroc

  • Le prince Saoud Ben Saif Enasr 2015 en Italie

  • Le prince Abdelaziz Ben Fahd par traîtrise l’année dernière.

La liste est longue et ne compte pas ceux qui sont actuellement menacés comme le prince Khaled Ben Farhan actuellement en Allemagne qui se dit s’attendre à son enlèvement tous les jours.

Le plus grave est ce jeu paradoxal entre le prince Mohamed Ben Salmane et le président Donald Trump. Ce dernier le menace, l’autre lui réplique directement au nom de l’OPEP qu’il réduirait la production du pétrole pour faire flamber les prix des carburants dans les principaux pays consommateurs. C’est la preuve par 9 que pour ses intérêts, il est capable d’utiliser son droit de veto pour ordonner aux membres l’OPEP de le suivre et ils le suivront. Les prix à la pompe sont déjà contestés à un baril 80 dollars. On peut se demander si ce n’est sur cette fibre que le royaume mise pour être si rassuré face aux horreurs qu’on lui prête ?  

Auteur
Rabah Reghis

 




- Publicité -

Tarik Aït Menguellet (TAM) en concert à Cannes

0
RENDEZ-VOUS

Tarik Aït Menguellet (TAM) en concert à Cannes

Tarik Aït Menguellet (TAM) sera en concert samedi 27 octobre 20h à l’Espace Miramar – Cannes

Ce concert est organisé par l’association E.S.D.A en partenariat avec Sud Culture

Tarik Aït Menguellet (dit TAM) est auteur, compositeur et interprète.

Il propose un univers musical mêlant des mélodies universelles aux couleurs traditionnelles berbères.

Il choisit une formation instrumentale acoustique qui lui permet d’obtenir la sonorité idéale: l’élégance musicale en toute simplicité, au service des mots, de sa poésie kabyle.

TAM était pour la première fois sur scène en France le 12 octobre dernier, à Paris – La Scène du Canal-Jemmapes, dans le cadre de la 1ère édition du festival Amazigh Legend’s, consacré aux musiques et arts berbères.

Sa prestation fût un grand succès ! Un public charmé dès l’ouverture de son spectacle !

Il revient pour un autre concert, cette fois-ci dans le sud de la France, à Cannes:

Samedi 27 octobre, à l’Espace Miramar – La Croisette -35 rue Pasteur 06400 Cannes

Renseignement et réservation:

Sud Culture

Djamila Lebdiri

067178621

djamila.sudculture@gmail.com

T

 




- Publicité -

Khashoggi : le journaliste aurait été décapité à l’intérieur de l’ambassade saoudienne

0
SCANDALE

Khashoggi : le journaliste aurait été décapité à l’intérieur de l’ambassade saoudienne

L’enquête avance sur la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. C’est désormais le quotidien turc Yeni Safak qui explique avoir eu accès à un enregistrement sonore révélant qu’il a été torturé avant d’être « décapité » dans le consulat de son pays à Istanbul. Le journal précise ainsi que ses doigts auraient été coupés par des agents saoudiens. Il a ensuite été « décapité », selon le quotidien progouvernemental, qui ne précise pas comment il a eu accès à ces enregistrements.

Certains médias, dont le Washington Post pour lequel écrivait M. Khashoggi, avaient auparavant rapporté l’existence d’enregistrements audio et vidéo prouvant que le journaliste avait été « interrogé, torturé puis tué » à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré. Mais c’est la première fois qu’un média turc dit avoir eu accès à de tels enregistrements. Selon Yeni Safak, le consul saoudien Mohammad Al-Otaibi peut être entendu sur l’un des enregistrements, disant : « faites ça dehors, vous allez m’attirer des problèmes ». Ce à quoi un individu non identifié lui répond : « Si tu veux vivre quand tu reviens en Arabie saoudite, tais-toi. » Mohammad Al-Otaibi a quitté Istanbul mardi.

Le site d’informations en ligne Middle East Eye raconte, citant une source qui a eu accès à l’enregistrement sonore des derniers moments du journaliste, que Jamal Khashoggi a été emmené dans le bureau du consul. Selon cette source, « il n’y a pas eu de tentative d’interrogatoire. Ils étaient venus le tuer » et le consul lui-même a été sorti de la pièce. Un médecin légiste, identifié comme Salah al-Tubaigy et qui faisait partie de la quinzaine de Saoudiens dépêchés par Riyad à Istanbul ce jour-là selon plusieurs médias, a ensuite commencé à découper le corps de Jamal Khashoggi encore vivant, d’après la source de Middle East Eye. Pendant qu’il faisait cela, Salah al-Tubaigy a commencé à écouter de la musique à l’aide d’écouteurs. « Quand je fais ce travail, j’écoute de la musique. Vous devriez (le) faire aussi », l’entend-on dire sur l’enregistrement, selon la même source. L’assassinat a duré sept minutes, affirme Middle East Eye.

Un proche du prince héritier saoudien

Plus tôt, le New York Times révélait que l’un des hommes identifiés par la Turquie comme faisant partie des responsables serait un proche du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Lire aussi Turquie : mystérieuse disparition d’un journaliste saoudien

Selon le journal américain qui publie plusieurs photos pour appuyer ses dires, Maher Abdulaziz Mutreb a notamment accompagné le prince lors de déplacements aux États-Unis en mars 2018 ainsi qu’à Madrid et à Paris en avril 2018. Les autorités turques ont diffusé une photo de lui arrivant à l’aéroport d’Istanbul.

Celui qui est surnommé « MBS » et son père le roi Salmane ont nié avoir connaissance du sort du journaliste saoudien, qui s’est installé aux États-Unis en 2017 après être tombé en disgrâce à la cour du prince. Il n’a plus donné signe de vie après être entré dans le consulat de son pays à Istanbul pour des démarches administratives le 2 octobre. Selon les autorités turques, il a été assassiné dans ces locaux par une équipe venue d’Arabie saoudite. Riyad assure jusqu’ici qu’il a quitté la représentation diplomatique peu de temps après, mais n’a pas été en mesure d’en apporter les preuves.

Le New York Times ajoute que trois autres suspects – qu’il identifie comme Abdulaziz Mohammed al-Hawsawi, Thaar Ghaleb al-Harbi et Muhammed Saad Alzahrani – ont été liés par des témoins ou d’autres sources aux services de sécurité attachés au prince de 33 ans. Et un cinquième homme, un médecin légiste identifié comme Salah al-Tubaigy, a occupé des postes à hautes responsabilités au ministère saoudien de l’Intérieur et dans le secteur médical saoudien, poursuit le journal, soulignant qu’« un personnage de cette stature ne pourrait être dirigé que par une autorité saoudienne de haut rang ».

Vers une reconnaissance par l’Arabie saoudite ?

Le quotidien affirme avoir confirmé par lui-même qu’ « au moins neuf des quinze (suspects) ont travaillé pour les services saoudiens de sécurité, l’armée ou d’autres ministères ». Pour le New York Times, la position des suspects au sein du gouvernement saoudien et les liens de plusieurs d’entre eux avec le prince héritier « pourraient rendre beaucoup plus difficile de l’absoudre de toute responsabilité » dans la disparition de Jamal Khashoggi. « Et la présence d’un médecin légiste spécialisé dans les autopsies suggère que l’opération pourrait avoir été préparée avec un objectif fatal depuis le début », relève le journal.

Selon le Washington Post, Ankara a dit aux États-Unis détenir des enregistrements audio et vidéo montrant comment Jamal Khashoggi avait été « interrogé, torturé puis tué » à l’intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré. Des médias américains avaient rapporté lundi soir que l’Arabie saoudite envisageait de reconnaître que le journaliste de 59 ans était mort lors d’un interrogatoire qui aurait mal tourné au consulat.

Selon CNN, citant deux sources anonymes, Riyad préparerait un rapport tentant de minimiser son implication dans la disparition du collaborateur du Washington Post. Le rapport, a avancé l’une de ces sources, conclurait que l’opération a été menée « sans autorisation ni transparence » et que « les personnes impliquées seront tenues pour responsables ».

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo est, lui, attendu ce mercredi en Turquie après avoir obtenu des dirigeants saoudiens l’assurance de leur volonté d’élucider l’affaire. « J’estime, à l’issue de ces rencontres, qu’il y a un engagement sérieux à déterminer tous les faits et à assurer que les responsabilités soient établies, y compris la responsabilité de dirigeants ou de hauts responsables d’Arabie saoudite », a déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie américaine.

Se faisant l’écho de tweets du président Trump, qui s’est invité par téléphone au dîner qu’ont eu M. Pompeo et le prince héritier, le secrétaire d’État a déclaré que les dirigeants saoudiens « ont démenti énergiquement savoir quoi que ce soit sur ce qui s’est passé dans leur consulat à Istanbul ».

Le prince héritier « s’est engagé à ce que le travail du procureur saoudien fournisse au monde entier une explication complète et définitive en toute transparence », a ajouté Mike Pompeo. « J’ai souligné l’importance de mener une enquête approfondie, transparente et rapide, et les dirigeants saoudiens s’y sont engagés », a assuré le chef de la diplomatie américaine.

Un sommet économique compromis

Une conférence organisée du 23 au 25 octobre par le fonds souverain saoudien à Riyad est désormais compromise. Elle devait servir de vitrine aux réformes économiques lancées par le prince héritier Mohammed ben Salmane, considéré comme l’homme fort de l’Arabie saoudite. Mais la liste des entreprises annulant leur venue s’allonge. Le directeur général de Société générale, Frédéric Oudéa ou Jean Lemierre, président de BNP Paribas ont déjà annulé leur venue. Virginie Morgon (Eurazeo), Jean-Bernard Lévy (EDF) et Patrice Caine (Thalès) n’ont pas encore faire de commentaires sur leur participation. Christine Lagarde, la patronne du Fonds monétaire international (FMI), a aussi repoussé son voyage au Moyen-Orient, qui comprenait une étape à Riyad pour la conférence.

Au niveau international, voici ceux qui ont déjà annoncé leur absence. John Flint, directeur général de HSBC, Tidjane Thiam, directeur général de Crédit Suisse et Ajay Banga, PDG de MasterCard sont à ranger parmi les défections. Trois entreprises qui comptent parmi les huit « partenaires stratégiques » de la conférence, tout comme Siemens, dont le patron Joe Kaeser n’a jusqu’ici pas annulé sa venue. On trouve aussi dans cette liste : Jamie Dimon (JPMorgan Chase), Larry Fink (BlackRock), Stephen Schwarzman (Blackstone) ou encore Bill Winters (Standard Chartered).

 

Auteur
Avec AFP

 




- Publicité -

Le conseil local de l’ordre des architectes de la wilaya de Batna dénonce

0
DERAPAGE

Le conseil local de l’ordre des architectes de la wilaya de Batna dénonce

Les architectes relevant du conseil de l’ordre de la wilaya de Batna sont mécontents et ont demandé l’annulation de l’attribution du concours national d’études et suivi du projet de réalisation d’un nouveau siège de l’APC d’Ichmoul située à 60 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Batna.

Selon nos sources d’informations, le maître d’ouvrage c’est-à-dire l’APC  d’Ichmoul, a lancé une concours national d’études et suivi pour la réalisation d’un nouveau siège au niveau de la commune enfreignant, d’abord l’article 48 décret présidentiel 15-247 du 16 septembre 2015 portant réglementation des marchés publics qui exige que soit fixée  l’enveloppe financière prévisionnelle des travaux ainsi que la composition du jury, puis le décret exécutif no 16-224 du 22 août 2016 fixant les modalités de rémunération de la maîtrise d’œuvre en bâtiment et la circulaire no 01 du 15 novembre 2016 relative à sa mise en œuvre, qui fixent les délais minimums des études selon la catégorie de l’ouvrage soit 03 mois pour cette catégorie.

Informé par certains participants au concours, le conseil local de l’ordre des architectes a saisi l’APC d’Ichemoul par écrit pour lever les réserves  citées plus haut, malheureusement cette dernière n’en a pas tenu compte ou, selon nos sources, levé certaines d’entre elles d’une manière contraire à la réglementation puisque au lieu d’annuler le concours comme le stipule celle-ci , elle a préféré saisir les participants par un fax anonyme, deux jours avant l’expiration du délai pour leur communiquer le montant de l’enveloppe financière du projet mais aussi du changement du programme…

Passant outre toutes ces réserves, l’APC d’Ichemoul a validé ce concours en procédant à son attribution sans même avoir fait participer un représentant du CLOA comme membre du jury selon la coutume.

Devant cet état de fait, les architectes en colère ont introduit un recours collectif adressé d’abord au maître d’ouvrage ainsi qu’au Secrétaire général de la wilaya, au président de la commission des marchés de la wilaya et enfin au chef de daïra d’Ichemoul.

Ces architectes sont d’autant plus remontés que cette même APC a décidé, nous dit-on, de lancer un autre concours dans les mêmes formes et avec les mêmes infractions à la loi, concernant l’étude et suivi de gradins et annexes au stade communal, et demandent de ce fait l’annulation pure et simple de l’attribution du concours et l’élaboration de nouveaux cahiers des charges conformes à la réglementation en vigueur.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




- Publicité -

Une marche pour la libération de Merzouk Touati à Bejaia

0
Rendez-vous

Une marche pour la libération de Merzouk Touati à Bejaia

Une marche pour la libération de Merzouk Touati sera organisée par le comité de soutien à ce jeune Bejaoui le 20 novembre. Pour ceux qui l’auraient oublié, Merzouk Touati croupit toujours en prison pour un entretien qu’il a publié sur son blog. 

Il a mené quatre grèves de la faim, en vain.

Merzouk

 




- Publicité -

APN : ils ont touché le fond et ils continuent de creuser !

0
CRISE DU POUVOIR

APN : ils ont touché le fond et ils continuent de creuser !

Jusqu’où descendrons-nous dans le rocambolesque, la mascarade et la parodie ? Parce que c’est bien à une parodie que s’apparente ce qui n’est plus seulement la joute mais carrément la guerre entre « Aâmi Said » et les députés de la majorité présidentielle et leurs alliés.

Ayant donc décidé de ne pas démissionner le toujours- président de l’APN a lancé la contre-offensive en chargeant d’abord ses «communicants» d’expliquer l’illégalité de la démarche initiée par ses détracteurs qui en sont arrivés, au-delà de sa personne, à bafouer une institution censée être l’émanation de la volonté populaire et dont ils sont, en principe, les garants !

Quelle mascarade ?

On n’en est pas à une querelle de poulailler visant à mesurer qui a plus de fiel que l’autre. On n’en est pas à justifier des errements en disant que d’autres font pire et ne sont pas inquiétés. On en est à constater à quoi peut être réduite l’institution qu’est et que devrait être l’APN.

Et les députés qui ont touché le fond et qui continuent de creuser encore : Ils ont franchi un pas supplémentaire en empêchant Said Bouhadja et ses fonctionnaires  d’accéder à leurs bureaux qu’ils ont cadenassés. Comme s’il s’agissait d’une kasma d’un bled perdu!

A la limite, diront certains, nous pourrions presque nous en passer d’une telle institution, sauf qu’une assemblée nationale représente une autorité dont on peut aussi penser qu’elle est capitale dans la construction de la conscience d’un pays.

Légalement le président de la République peut dissoudre l’Assemblée populaire nationale ; c’est le seul, d’ailleurs, qui en a les prérogatives. En effet, l’article 129 de la Constitution, stipule que «le président de la République peut décider de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale ou d’élections législatives anticipées, après consultations du président de l’APN, du président du Conseil de la nation et du Premier ministre » ; dans ce cas, il est précisé que cette dissolution n’est rendue possible que «si les agissements de la majorité sont en contradiction avec la Constitution et les lois de la République».Serait-ce le cas, avec cette démission forcée imposée à Saïd Bouhadja qui met en avant « l’inconstitutionnalité » de la démarche des  députés qui veulent le mettre à la porte?

En fait, dans la pratique, personne ne pourrait s’opposer à la volonté du président de la République, s’il venait à décider de dissoudre l’APN, cette mal-aimée chambre d’enregistrement incapable de proposer la moindre loi et encore moins de s’opposer à la politique du gouvernement.

C’est dans ce contexte, d’ailleurs, qu’il faut inscrire la demande de certains hommes politiques et autres observateurs qui revendiquent, haut et fort, la tenue d’élections législatives, à l’instar de la présidente du Parti des travailleurs qui, souhaite, elle aussi, et avec véhémence, la dissolution de l’APN qu’elle qualifie « d’illégitime » et de «produit de la fraude » déniant aux députés actuels «qui ont acheté des consciences» , dit-elle, la capacité intellectuelle et politique de voter des lois majeures. Certains analystes voient dans cette agitation une façon de donner au président de la République, le bon prétexte pour dissoudre le Parlement y compris le Sénat pour lequel, lui-même, n’a jamais caché son aversion.

Et les arguments des partisans de la dissolution semblent tenir la route :

1.- Il est impératif, disent-ils, d’organiser des élections législatives anticipées, après la révision de la Constitution, afin d’adapter les institutions de l’État, dont les deux chambres du Parlement, à la nouvelle loi fondamentale du pays.

2.- Il faut mettre en adéquation la loi constitutionnelle et le nouveau découpage territorial ;  

3.- Il faut aussi résoudre cette question qui taraude beaucoup de monde et qui concerne l’utilité du Sénat, dans sa forme actuelle ; même le président de la République, semble-t-il, est convaincu de l’inutilité de cette deuxième chambre… qualifiée de «cimetière des éléphants » par certaines mauvaises langues désespérées de ne pas être choisies pour siéger dans le tiers présidentiel.

Mais, le son de cloche est perçu, différemment, chez les partis de la majorité FLN-RND qui se sont exprimés sur le sujet et ont fait état de leurs réserves. Ils s’opposent à toute dissolution de l’APN. Le Premier ministre, pour sa part, exclut des élections législatives anticipées, tout en rappelant que « seul le président de la République dispose de cette prérogative » ; il ne croit pas si bien dire, même si en même temps il enfonce des portes ouvertes : Abdelaziz Bouteflika est le maître du jeu ; s’il a choisi de renforcer le rôle du Parlement dans le projet portant sur la révision de la Constitution, c’est qu’il a déjà en tête les bonnes personnes à même de le mettre en œuvre et de le porter dans l’hémicycle ! Said Bouhadja est-il de ceux là ou doit-il céder la place ?  Les 221 députés du FLN et les 70 autres du RND ne se feront pas « hara-kiri » et n’abandonneront jamais leur statut en or, qu’ils ont arraché avec leurs dents ainsi que l’immunité qui permet à un certain nombre d’entre eux de se placer au dessus des lois de la République. La « chkara » et le « nomadisme politique » évoqués comme arguments à charge par leurs détracteurs, continueront, toujours, à avoir cours et droit de cité, nonobstant les critiques:

1. Leur institution, noble au demeurant, a été affublée du qualificatif de « chambre d’enregistrement » :

2. Leurs rares demandes de commissions d’enquête ont fait «pschitt» et ont été avortées dans l’œuf ;

3. Les députés ont été filmés par la télévision qui somnolant, qui ânonnant un texte, qui vociférant, bref dans tous leurs états et en peine perdue :       

4. Certains d’entre eux avouant, toute honte bue, qu’ils n’ont jamais ouvert de livre ou encore d’autres, plus hardis, soutenant mordicus, qu’ils ne lisent que le livre des livres, Le Saint Coran et enfin certains déclarant qu’ils ne souvenaient plus de l’auteur du livre qu’ils viennent tout juste de terminer de lire :

5. Ils ont tout enduré pour garder leur siège et leur confort, dans la résidence d’Etat où quelques uns d’entre eux viennent à peine d’installer leur deuxième épouse :

6. Ils ont bataillé pour bénéficier d’un passeport diplomatique, en vain :

7. Ils ont refusé d’installer des permanences dans leur circonscription malgré les Budgets qui leur ont été alloués.

La dissolution de cette Assemblée populaire nationale est-elle, comme on dit, dans l’air? cela passerait, inéluctablement, par l’éviction forcée des députés «border line » et la mort politique de beaucoup de responsables de la majorité parlementaire, des éléphants en fait, qui pensaient avoir fait l’essentiel en soutenant, à cor et à cri, le 4e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

Mais sinon pourquoi dissoudre cette Assemblée si accommodante avec le pouvoir, elle qui s’est appliquée durant trois jours de débat sur le plan du gouvernement, à dire une chose et son contraire, avec parfois des interventions plus qu’hostiles de la part de ses membres parmi les plus belliqueux mais qui, au final, donne le quitus au Premier ministre ? Elle l’autorise même à introduire toute la souplesse voulue à la règle 51/49 qu’elle considérait, pourtant comme «une ligne rouge à ne pas franchir» !

Alors, faut-il dissoudre l’APN ?

Oui, semble-t-il, car provoquer des nouvelles élections législatives servirait, déjà à débarrasser le Parlement et de ces encombrants députés du FLN et du RND et des islamistes virulents qui y siègent. Ils ont atteint le fond et ils creusent encore !

Oui, il faut dissoudre parce que le moment est venu de mettre le FLN au musée pour au moins préserver ce qu’il lui reste de crédibilité car il est le patrimoine commun des Algériens et non pas le fonds de commerce auquel l’ont réduit ceux qui ont fait carrière et fortune grâce à lui et le fameux article 120.

Oui, il faut dissoudre cette APN dont ne veut plus Mustapha Bouchachi, qui a démissionné déçu de ne pas avoir trouvé une tribune pour défendre les électeurs qui lui ont conféré mandat ; il a renoncé au salaire mirobolant de député et a osé un sursaut digne d’un homme intègre, choqué par « la transgression flagrante de la loi par certains élus qui ignorent les lois de la République, y compris celle régissant leur propre institution et qui n’ont pas eu le courage de voter des propositions de mise en place de commissions d’enquêtes indépendantes».        

Oui, il faut aller vers des élections législatives anticipées pour permettre l’émergence de nouveaux députés eux-mêmes issus de partis neufs d’où, sortiraient les dirigeants politiques de demain.

Les partis dits de l’opposition, expriment la même exigence, celle consistant à provoquer des élections législatives anticipées.

Il faut virer ces « insurgés- parlementaires » qui, en se rebellant contre leur président, sans motif plausible apparent, ont aussi attenté à la crédibilité d’une honorable institution destinée à préserver la dignité des Algériens. Tout le monde est maintenant convaincu, l’APN devra être l’affaire d’autres hommes et d’autres femmes moins sujettes aux jeux d’appareils, de nouvelles générations d’hommes imprévus, absous de nos croyances, exonérés de nos illusions, libérés de nos naïvetés, affranchis de nos connivences et de nos mortelles ambitions, comme à tenu à le souligner un chroniqueur.

Pour l’heure, c’est le clap de fin pour  « Aâmi Saïd bouhadja » qui par devers lui a déserté son poste ce dont ont profité les «députés-cadenasseurs » pour déclarer le perchoir vacant et s’apprêter ainsi à introniser celui qui a déjà «présenté ses lettres de créance» au scénariste de ce feuilleton.

Auteur
Cherif Ali

 




- Publicité -

Crise à l’APN : Entre rigueur juridique et guéguerre de clans

0
ECLAIRAGE

Crise à l’APN : Entre rigueur juridique et guéguerre de clans

La crise Bouhadja qui semble si peu prédestinée à porter son nom, aurait pu revêtir un caractère juridique à même d’atténuer sa nuisance apparente. Celle-ci est imputable au législateur qui, dans son étourderie, a omis de prévoir la défiance comme mode d’éviction du président de l’APN. Elle peut l’être, aussi, au tribunal constitutionnel, qui valide le règlement intérieur de la chambre basse, et qui, pour ne pas arranger les choses, n’a pas rattrapé la bourde. De sorte qu’il n’existe aucun mécanisme explicite de censure du président de l’APN.

De ce fait, le président de l’APN se trouve exempt de tout contrôle. Pourtant, à bien lire l’article 10 du fameux Règlement intérieur (RI), à moindre effort, la situation n’est pas sans issue.

L’article en question prévoit que la vacance de la présidence de l’APN peut être due à une “incapacité” ou une “incompatibilité”. Dans ce cas le bureau se réunit, constate la vacance en en saisissant la “Commission chargée des affaires juridiques”. Celle-ci rapporte en plénière et donne l’occasion à la majorité des députés d’engager le processus d’élection du nouveau président.

ff

Dans le cas actuel, Saïd Bouhadja ne dispose plus ni de la majorité, ni d’appuis suffisants au sein de l’assemblée. De fait, son incapacité à exercer ses fonctions et l’incompatibilité de sa situation avec la bonne exécution de sa charge sont manifestes. Mais cela aurait été vrai si la question était endogène à l’assemblée.

L’APN, destinée à jouer le rôle de réceptacle du débat politique a été rétrogradée dans la hiérarchie “institutionnelle” et son président a été dessaisi de l’intérim de la présidence de la république. C’est le Président du Sénat, chambre cocue comme un verrou de l’architecture du pouvoir, qui a hérité de cette charge. Or, M. Bensalah semble très sérieusement éprouvé dans sa santé. Ce qui selon toute vraisemblance a amené une négociation entre les deux partis-États qui semblent être parvenus à un accord.

Le FLN prendrait la présidence du Sénat et rétrocéderait celle de l’APN au RND. Un tel accord, s’il se confirmait, supposerait par ailleurs des compensations au RND, peut-être à l’occasion du remaniement du Diwan. Mais, c’est cette entente que Saïd Bouhadja et ses amis semblent vouloir bloquer, peut-être pour ne pas être les dindons de la farce. Et comme ils réussissent, jusqu’à un certain point, dans leur entreprise, intervient l’épisode Rahmani qui sonne comme une remise à l’ordre tout en trahissant un agacement ou une irritation de voir les services de Tartag ne pas remettre de l’ordre.

Le chef de la police politique serait, lui aussi, dans un état d’empêchement, et dans cette tourmente, c’est son collaborateur qui semble avoir raté une occasion de se faire apprécier des régents.

L’agencement des conditions de la cinquième investiture semble ne pas déroger à la règle. À l’image de la quatrième installation, elle donne lieu à des soubresauts multiples et à des réaménagements significatifs. Dans sa tournure actuelle, la crise Bouhadja-Bensalah ne peut s’expliquer que par des desseins occultes dont seul Bouteflika semble maîtriser les tenants et les aboutissants. Peut-être qu’à l’occasion du 1er novembre une partie du voile sera levée.

(*) Cet éclairage a été publié par son auteur sur son mur le 11 octobre dernier.

Auteur
Mohand Bakir

 




- Publicité -

Le bureau de l’APN déclare la vacance du poste de président de l’Assemblée

0
DERNIERE MINUTE

Le bureau de l’APN déclare la vacance du poste de président de l’Assemblée

Le bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) a déclaré mercredi après-midi, lors d’une réunion extraordinaire, « la vacance du poste de président de l’Assemblée », indique un communiqué rendu public à l’issue de cette réunion.

La réunion des membres du bureau, présidée par le député El Hadj Laib, en sa qualité de doyen de l’Assemblée, a chargé la commission des affaires juridiques, administratives et des libertés d' »élaborer un rapport constatant la vacance et le soumettre en séance plénière à l’adoption de la majorité des membres de l’APN ».

Auteur
APS

 




- Publicité -

Mon olivier, ma montagne…

0
LE COIN DES POETES

Mon olivier, ma montagne…

Au flanc des montagnes et à l’ombre des oliviers

La fumée entraîne en ses molles spirales

Us, mœurs et legs de nos aïeux

S’exténuant des contes vespéraux 

Qui s’éteignent avec elle en très lente agonie

Jadis, autour de l’âtre

Les nuits avaient l’air d’une condensation

De la lumière qui inondait le foyer

Beaucoup de vérités cachées

Depuis la fondation du Monde

Et c’est dans la lumière crépusculaire

La plus belle sans doute

Que se narrent mythes et histoires

Dans le friselis d’une buée dense

Bruissaient des nuées d’oiseaux

Aux couleurs irisées et nacrées

Les patelins gardent leur charme

Sans être hagard ni avare

Flegme et calme règne sans hargne

Sous l’ombrage de l’orme champêtre

Le froufroutement d’une vaguelette de vent

Vient me chatouiller les pieds

La Kabylie me flatte, me câline

Comme une âme que berce la mandoline

Les fougères et les genêts croissent en liberté

Qui s’apparente au lacis d’une chevelure

Parfois au chuchotis d’une toison laineuse

L’eau pure, limpide et cristalline

Ruisselle sur le visage des hameaux

Où le regard s’évade

Au gré des bosquets de châtaignes

Des prés, ces jardins du paradis

Ces vergers vert-émeraude

 Survolant de fantastiques, d’indescriptibles,

D’insaisissables paysages ! 

© Bachir Djaider

Mercredi 17 octobre 2018

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration. Adresse mail : redactionlematindz@gmail.com

Auteur
Bachir Djaider

 




- Publicité -

Islamisation du 93, mythe ou réalité : observations sur les apports d’une « enquête » terrain !

0
PUBLICATION

Islamisation du 93, mythe ou réalité : observations sur les apports d’une « enquête » terrain !

Quelques observations méthodologiques et de cohérence sur le livre-enquête « Inch’Allah » coordonné par Gérard Davet et Fabrice Lhomme du quotidien Le Monde.

Enquête de terrain sans idéologie ?

Les deux journalistes affirment qu’il s’agit d’une enquête terrain où il n’y a pas de place pour la politique ou l’idéologie, en signalant que la médiatisation de l’islamisation est souvent faite par des journalistes politiques ou sous l’effet d’une quelconque idéologie.

En écoutant les journalistes et en parcourant les bonnes feuilles du livre (1), il n’y a pas un chapitre où l’essentialisation n’est l’ossature du raisonnement. Or les catégorisations sociolinguistiques, sociales et ethniques, sont révélatrices et peut-être même emblématiques de ces processus de discrimination, résultant de l’essentialisation et de la radicalisation de différences entre des locuteurs, des pratiques langagières et des «groupes» supposés homogènes.

Nous sommes au cœur d’une approche idéologique et des processus sémiotiques qui la constituent, dans la différenciation (linguistique / sociale / identitaire…) et donc dans les processus d’intégration/discrimination – en précisant qu’on entend ici par «discrimination» la création, la maximisation ou l’essentialisation de différences potentiellement contextuelles.

Imposer l’islam comme norme sociale ?

Fabrice Lhomme : « Il y a une volonté, dans une petite partie de ces musulmans, d’imposer l’islam comme norme sociale dans la vie publique ».

Observation : il s’agit là d’une opinion qui associe, selon l’angle de lecture des enquêteurs, un point de vue sur une volonté de trouver une place à une idéologie dans la République.

Bien entendu, on ne peut pas se contenter de faire le procès des enquêteurs et des rencontres qu’ils ont réalisé sur le terrain. Il serait malhonnête de procéder ainsi. Mais deux observations s’imposent :

– La première est d’ordre méthodologique et relève de la cohérence. Les jeunes enquêteurs constatent que plus de la moitié des habitants de la Seine-Saint-Denis sont musulmans. On y reviendra plus loin.

La Seine-Saint-Denis compte environ 1,6 million d’habitants et donc l’enquête devrait être attentive à l’échantillon qui servira de base d’étude et de conclusion.

Combien de personnes interrogées ?

Quelle ville essentiellement ?

Quel quartier de la ville ?

Des hommes ? des femmes ? des jeunes ?

La seconde est la prépondérance de l’assimilation de tout enquêté se réclamant de l’islam dans le département en élément d’un groupe homogène qui parle la même langue et qui a la même volonté que son voisin musulman dans son rapport à l’Etat, à l’Education, à l’Intégration…etc. Bref à la République

Et à ce sujet, un parallèle peut être fait avec les musulmans des autres départements et des autres pays européens : Si les musulmans du 93 veulent imposer l’Islam comme norme sociale dans la vie publique, avons-nous l’honnêteté intellectuelle de ne pas généraliser un tel phénomène sur tous les musulmans de France et de Navarre puisque l’enquête n’a concerné que moins de 2% de la population française (nombre d’habitants du 93) et quand bien même les musulmans en seraient la moitié (1%).

Une essentialisation discriminatoire fait perdre à l’enquête une part de sa crédibilité.

Les chiffres et les ressentis !

Gérard Davet : « Plus de la moitié des habitants de la Seine-Saint-Denis sont musulmans » !

En France, il est interdit de faire des statistiques ethniques et compter les gens en indiquant leurs croyances. Ceci est accepté par les enquêteurs visiblement mais sur quelle base ils ont affirmé ce point de vue ?

Donc, comment justifier ces chiffres ? Un ressenti disent les journalistes.

Mais comment peut-on conclure des enquêtes de terrain sur un thème extrêmement important et qui alimente l’essentiel du discours de l’extrême droite, par une telle réponse non imprécise quantitativement ?

La réponse est peut-être apportée par le site xénophobe et islamophobe FDesouche.com qui va droit au but, en assimilant présence et radicalisation : «Mettons cela en parallèle avec la carte de la « radicalisation » ; plus il y a de musulmans, moins il y a d’intégration, moins il y a d’assimilation, plus il y a de communautarisme et de prénoms musulmans. Elémentaire, mon cher Watson… »

Mais FDesouche ne sont pas les seuls à caresser les thèses discriminatoires dans le sens du rejet.

« La troisième boucherie halal, ensuite la librairie religieuse et le muslim style qui vend des niqabs… Qu’est-ce que ça fabrique ? Des normes. Des quartiers complets sont sous la coupe du halal », déclare la préfète à l’Égalité des chances de Seine-Saint-Denis, Fadela Benrabia. La même énarque et conseillère de Manuel Valls à l’intérieur et Premier Ministre, qui disait très justement et contrairement à cette déclaration : « quelle est la réalité de besoins ? La masse des difficultés que vous évoquiez change la réalité : il y a un effet de seuil. Ce n’est pas simplement des difficultés qui se cumulent mais il y a la masse de ces difficultés qui fabrique une réalité différente face à laquelle on ne peut pas agir comme n’importe où en France. L’État et les collectivités sont obligés d’adapter la mise en œuvre de leurs politiques au territoire. La Seine-Saint-Denis est un département très complexe, ce n’est pas qu’un département qui cumule des difficultés. C’est un département qui a une capacité de résilience incroyable. Il abrite aussi des personnes qui ont vécu des situations difficiles et récurrentes. Il y a donc une capacité à tenir et à croquer la vie. Il y a aussi du coup des mutations qui permettent des niveaux de créativité et d’innovation face à la contrainte incroyables. Notre rôle, c’est de les accompagner, voire de les générer. On doit donner à la jeunesse de la Seine-Saint-Denis le maximum d’outils et de bagages pour qu’elle puisse se saisir de toutes les opportunités qui s’offrent à elle : le choix de partir ou de rester, de s’engager dans tel ou tel secteur. Il ne faut pas que les gens restent au bord du chemin. Cela veut dire aussi un discours qui est moins traitement social mais plutôt aide à l’initiative, de l’autonomisation avec beaucoup d’ambition et de l’excellence. L’excellence n’est pas un mot d’élite, c’est simplement viser le meilleur, tout le monde mérite le meilleur. »

Tout est dit, en décalage certes, par la préfète à l’Egalité des chances

L’affaire du barbecue, le gynécologue et la directrice d’école !

Police et austérité

«À la PJ du 93, des policiers refusent de participer au barbecue annuel s’il est préparé par des femmes »

La journaliste rétorque assez subtilement « Imaginez si l’anecdote avait été racontée par un journaliste du Figaro. On lui aurait ri au nez… »

Au-delà de l’anecdote qui stipule que quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, ce propos a été repris et amplifié par le site FDesouche.

Sauf que les enquêteurs oublient de signaler un élément très important concernant la police dans le département.

Cela fait des années que les élus réclament le recrutement d’agents pour couvrir les besoins des villes du département. Les réponses des gouvernements de Sarkozy, à Valls puis Cazeneuve et Collomb/Macron, le même constat :

« Brigades en sous-effectifs chroniques, moyens matériels vétustes et en pénurie, délais d’interventions aux appels de la population se chiffrant en dizaines de minutes, conditions de travail dantesques dans des locaux au bord de l’insalubrité, difficultés à enregistrer toutes les plaintes, chaque jour les habitants de Seine-Saint-Denis pâtissent des coupes austéritaires appliquées sur le budget du Ministère de l’Intérieur. (…) Alors que des policiers sont préemptés dans notre département pour être affectés à la Région marseillaise, les séquano-dionysiens ont, eux aussi, le droit de vivre en toute tranquillité ! »

La conséquence logique de cette situation tient en deux points :

Les seuls candidats quand des postes s’ouvrent sont issus des quartiers défavorisés de ces villes et qui, bien que français, ont souvent de par les origines de leurs parents, des liens avec l’immigration culturellement musulmane.

Le turn-over est court. Il est de deux ans selon certaines déclarations mais un remplacement d’un départ quand il se fait subit les effets du point ci-dessus.

Les méfaits des idéologies dominantes par médias interposés !

Certes, la concentration des connotés musulmans est peut-être plus visible dans le 9-3 mais dans le domaine des enquêtes, quelques règles à suivre :

Règle 1 – Ne jamais craindre les théories les plus folles et toujours rester alerte

Règle 2 – Ne jamais se fier aux apparences une fois que ton enquête est commencée

Règle 3 – Toujours se méfier du consensus, c’est pas parce que tout le monde pense la même chose que ça veut dire que c’est vrai et généralisable !

Règle 4 – Bon, la chose la plus importante en journalisme, c’est de suivre son instinct, pas des règles Ça fait que, on oublie tout ce que je viens de te dire prends l’enquête comme tu le sens au fond de toi !

Et sur ce dernier point, les jeunes enquêteurs ne paraissent pas tout à fait vierges d’idéologies.

Auteur
Mohamed Bentahar

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Cherif Mellal

Le Collectif de défense de Chérif Mellal communique

0
Le collectif de défense du détenu d'opinion Cherif Mellal, ancien président de la JSK, a rendu public ce communiqué.Chérif Mellal, ancien président de la...

LES PLUS LUS (48H)

Cherif Mellal

Le Collectif de défense de Chérif Mellal communique

0
Le collectif de défense du détenu d'opinion Cherif Mellal, ancien président de la JSK, a rendu public ce communiqué.Chérif Mellal, ancien président de la...