27.1 C
Alger
samedi 20 septembre 2025
Accueil Blog Page 2067

La nouvelle aérogare d’Alger coûtera plus de 80 milliards DA

0
Prévue initialement pour 74 milliards

La nouvelle aérogare d’Alger coûtera plus de 80 milliards DA

Le projet d’extension de l’Aéroport international Houari Boumediene d’Alger, devant être livré au plus tard début 2019, a coûté plus de 80 milliards de DA, a indiqué, samedi à Alger, le ministre des Travaux publics et des transports, Abdelghani Zaalane. Il y a un an, l’estimation initiale était de 74 milliards de dinars.

Dans une déclaration à la presse au terme d’une visite d’inspection aux différents ateliers du projet, notamment le bâtiment central, la ligne du métro, la tour du contrôle et la piste atterrissage, le ministre a indiqué que le taux de réalisation global est de 88%, tandis que le taux d’avancement des travaux au niveau du bâtiment central s’élevait à 99%.

Le ministre a fait état, à ce propos, du lancement des opérations d’essai des systèmes à l’intérieur du bâtiment central, à l’image du système de surveillance et d’éclairage, les ascenseurs et les carrousels de récupération des bagages.

Dans le même cadre, le ministre a affirmé que cette étape nécessite une coordination étroite entre les différentes entreprises nationales et étrangères concernées par la réalisation. Ces entreprises s’emploient à la réalisation d’une station de métro et d’une station de train, d’un hôtel quatre étoiles limitrophe, la réhabilitation de sa piste d’atterrissage et la construction d’une nouvelle tour de contrôle.

La cadence de réalisation de la nouvelle aérogare est en avance d’un mois par rapport aux délais fixés, a fait savoir le ministre, relevant que l’Entreprise de gestion de l’aéroport d’Alger avait entamé la formation des agents et des techniciens chargés de la gestion de cette nouvelle structure.

La nouvelle aérogare s`étalera sur une superficie de 20 hectares. Elle sera dotée d`un parking pour véhicules de 4.500 places, de 3 parkings avions et voies de circulation d`une superficie de plus de 424.000 m2, de 120 points d`enregistrement, de 84 guichets de contrôle et de 9 tapis roulants.

Selon les éléments fournis lors du lancement des travaux, le financement de ce projet est assuré par l’Entreprise de gestion des aéroports d`Alger à hauteur de 45 milliards de DA alors que le Trésor public assure les 29 milliards restants. Mais selon les chiffres avancés samedi 28 milliards de DA, il faudra trouver quelques milliards encore pour boucler le financement de cet ensemble.

Auteur
Avec APS

 




- Publicité -

Et puis hop, on ne parle plus de l’affaire « Benalla » !

0
France

Et puis hop, on ne parle plus de l’affaire « Benalla » !

Et hop ! En deux coups de cuillère à pot, « l’affaire Benalla » disparaît du paysage audiovisuel français.

Les Français retournent à leurs vacances, à leurs plages sous les pavés, à leurs autoroutes « bouchonnées », à leurs incendies de forêts, à la préparation de la rentrée scolaire des « petites têtes blondes » (qui n’ont évidemment rien à voir avec les sales gosses colorés des « quartiers » qui plus tard s’occuperont de « nous » rapporter une « troisième étoile »)…

Une telle unanimité, partout: dans les unes des tabloïds, des journaux TV, à la radio… Benalla a disparu. Instantanément!

Un peu comme si quelqu’un avait sonné la fin de la récréation.

Mais chuuut. Ça c’est un réflexe de complotistes.

Bon, convenons que cet Alexandre « fils de Dieu » n’est pas très catholique et que c’est un peu normal qu’il crée des ennuis à la République. Mais tout cela c’est fini. On l’a foutu à la porte. Et on vous promet un meilleur tri des contractuels de l’Elysée à l’avenir

Maintenant, circulez, il n’y a plus rien à voir.

Juste une poignée de « chercheurs d’histoires » qui s’ennuient et qui viennent « emm… les braves gens » qui ont d’autres chats à fouetter.

Etonnant non ? Aurait conclu Monsieur Cyclopède.

Auteur
Djeha

 




- Publicité -

A propos du 17 octobre 1961 à Paris (II)

0
Une réaction mémorielle

A propos du 17 octobre 1961 à Paris (II)

Provocations

Ce que Valat attribue aux « provocateurs » du FLN d’avoir recherché en organisant la manifestation du 17 octobre, c’est l’intensification de la répression, pour cristalliser, « populariser » le scandale ou la révolte qu’elle susciterait peut-être. Cependant les « provocateurs » qui interviennent, spontanément ou non, dans des manifestations se signalent par leur recours à une certaine violence. Or les manifestants du 17  octobre, on le sait, devaient être, et ont été, non armés et non violents. Leur seul « délit » fut de contrevenir à… une non-loi, un décret impubliable car anticonstitutionnel (parce que discriminatoire), un non-interdit – le « conseil » lancé le 5 octobre aux Algériens de ne pas sortir le soir.

En l’occurrence, cette notion de provocation implique une connotation falsificatrice, outre un amalgame impressionniste avec les « provocations » courantes de minorités manifestantes. Précisément, aucun débordement des limites imparties à une manifestation non violente n’a « provoqué » la barbarie policière.

Mais encore c’est la « répression policière provoquée » par les desseins troubles et manipulatoires du FLN qui fait douter le sagace Valat. Ce doute ne consiste-t-il en un simple aveu : « Ils savent bien qu’on va les massacrer, et en plus ils nous provoquent, ils sortent… »

Comparer une telle « provocation » hypothétique au désir de déclencher une répression aussi extrême reviendrait à attribuer à la direction FF-FLN un calcul pro-policier. Ou, plus absurde, la volonté de condamner, à la déstructuration ultra-violente qui suivit le 17 octobre, sa propre base sociale, celle dont les cotisations et la solidarité lui étaient vitales. Une telle « provocation » machiavélique, à supposer que la direction n’eût nourri aucune considération d’autre sorte, revenait pour elle à se suicider à très brève échéance.

(Comparativement, les initiateurs FLN de l’émeute de Philippeville en 1955, qui déclencha des représailles massives, ont déclaré ensuite – peut-être aussi pour paraître avoir dirigé des processus aléatoires – avoir voulu déclencher un engrenage militaire tel qu’il rendrait inconciliables autorités françaises et base sociale algérienne, de façon à gagner celle-ci au FLN dont la position restait incertaine. Mais un parallèle avec d’éventuels calculs de la Fédération de France en 1961 est sans objet : celle-ci regroupait une part décisive des travailleurs algériens en métropole ; la politique répressive à leur égard était déjà endémique et générale ; il ne s’est pas agi d’une émeute dégénérant en actions pogromistes éparses, mais d’une manifestation dont la non-violence organisée tendait notamment à prévenir le plus possible les réactions policières.)

Le couvre-feu « conseillé » par l’État français visait à empêcher toute activité et déplacement militants des travailleurs algériens, effectués le soir par nécessité. Le but de Papon (de Debré, de De Gaulle…) était d’étrangler les réseaux de financement et de communication du FLN ; afin de le marginaliser dans les négociations évoluant vers une sorte d’indépendance. Une autre incidence pouvait être de marginaliser plus spécialement la représentation politique de l’émigration algérienne en France, la FF-FLN, appuyée sur une base sociale active et revendicative, pour traiter avec des tendances plus diplomatiques et militaires de ce parti multiple. De fait, le Gouvernement provisoire de la République algérienne n’appuiera pas, dès novembre 1961, la Fédération de France et « oubliera » le 17 octobre à Paris (J. House et N. MacMaster, Paris 1961, Paris, éd. Tallandier, p. 196-197).

Il s’agissait aussi de favoriser, en vue d’une « troisième voie » franco-algérienne inexistante, des fragments collaborateurs du MNA (Mouvement national algérien, formé par Messali Hadj suite à l’interdiction du MTLD après le déclenchement du 1er novembre 1954, que la police lui attribuait à tort), désormais reconstitué artificiellement (avec les services secrets français), ou d’autres micropartis animés par la Force de police auxiliaire.

Notamment le Front algérien d’action démocratique : les Archives m’apprennent que les harkis de Paris en distribuaient les tracts dans les cafés… qu’ils terrorisaient. Composé d’anciens du MNA, de militants FLN retournés et de voyous, il procédait à l’élimination de militants que lui désignait le capitaine des harkis (J. House et N. MacMaster, Paris 1961, p. 222-223).

Des pratiques reconnues sans fard…

Valat appuie sa démonstration sur un article d’un Bruno Voituriez, anti-islamiste passionné, officiant dans des sites « voltairiens » ménardistes (du nom d’un tonitruant maire FN d’une cité provençale des années 2010) – pour la « libre pensée » dans l’ordre néo-nationaliste.

Voituriez écrit : « On qualifie souvent la manifestation du 17 octobre 1961 de “pacifique”. Il me semble pourtant paradoxal d’associer en l’occurrence “guerre” d’Algérie et manifestation “pacifique”. Les “événements” d’Algérie étaient bien une guerre et les Français n’ont pas attendu que la France Officielle le reconnaissent en 1999 pour le savoir. Il était clair pour eux que le rappel des réservistes par Guy Mollet en 1956 et l’envoi en Algérie du contingent étaient des actes de guerre et c’est bien ainsi que, dès cette époque, ils désignaient les “opérations de maintien de l’ordre” menées en Algérie. »

En gros, puisqu’il s’agissait d’une guerre, il était logique que les policiers, « exaspérés » par les assassinats de collègues – gestes de « guerre » illégitimes –, aient livré la guerre aux Algériens à Paris lors de leur manifestation. Il est vrai que, dans une guerre classique et totale, comme dit Valat, on ne voit jamais manifester dans un pays des populations du pays belligérant ; on ne les y voit pas travailler en masse (sauf dans des camps et forcés). Mais en l’occurrence, cette guerre policière était déjà une constante depuis la fin de 1959 de façon intensifiée contre des civils, et elle contribue à expliquer certaines actions programmées ou non de militants du FLN. Seulement, s’il s’agissait en effet d’une guerre, d’une part le statut des FMA, leur inscription économique dans la société métropolitaine, d’autre part la spécificité civile de l’immense majorité des protagonistes algériens (les militants armés de l’OS étaient très minoritaires), enfin l’inégalité criante des armements engagés, confèrent à cette guerre la spécificité non d’une « guerre révolutionnaire » mais d’une guerre sociale. Dans cette dernière notion, le mot guerre ne doit pas faire illusion. Il signifie que la domination détient tous les moyens coercitifs, tous les moyens de guerre ; les dominés n’ont que leur vérité, leur souffrance et leur passion.

On pourrait mieux dire que Papon, en instaurant le couvre-feu, a provoqué la décision de cette manifestation, sans chercher à savoir s’il l’avait souhaitée. En tout cas la police parisienne ne l’avait pas anticipée et en a connu tard le projet décidé rapidement. Ceci souligne un caractère inattendu et non « préparé », non prémédité, de cette « provocation ». Et il est attesté que Papon a contribué à provoquer la barbarie policière avec de nombreux propos invitant au meurtre, sans supposer ici ce qui se disait banalement parmi les hiérarchies et le petit personnel.

L’aveu escamote le fait que l’Algérie était alors censément « française », définissant les FMA en métropole comme « français », fût-ce de façon collective comme « musulmans ». (Ce dogme d’identification constitue à soi seul une discrimination aujourd’hui remarquable autant que persistante.) Par conséquent, il ne pouvait alors être reconnu, par les parachutistes les plus zélés, de « guerre », mais seulement revendiqué un « maintien de l’ordre ». Le prédicat de Voituriez appuie ses affirmations sur une dénégation absurde : sans la francisation coloniale, il n’aurait pas existé de lutte indépendantiste.

Voituriez poursuit: « Peut-on alors qualifier de “pacifique” une manifestation organisée à Paris à l’appel de l’ “ennemi” dans le cadre de sa stratégie d’extension du conflit ? En riposte aux attentats du FLN en France un couvre-feu avait été instauré pour les Algériens. Le FLN appela alors les Algériens à une manifestation le 17 octobre 1961. Certes les manifestants n’étaient pas armés et leurs intentions étaient sans doute pacifiques. Celles du FLN ne l’étaient certainement pas lui qui, par les meurtres de policiers qui avaient précédé, avait préparé le terrain pour que les forces de police et de gendarmerie exaspérées se livrent à une répression féroce. Ce fut le cas… » Je souligne.

Le seul souci de l’auteur est que le FLN reconnaisse aussi sa coresponsabilité dans « sa stratégie d’extension du conflit », équivalente pour lui à celle des forces répressives. Ici encore, aux dénis cumulés, les aveux explicites se conjuguent sans souci d’une cohérence historique : ce qui est occulté, ce sont les conditions socio-politiques qui ont conduit à cette guerre non-guerre, à ces manifestants pacifiques et légitimes devenus « ennemis » hostiles, à ce pogrome parisien contre gens désarmés, à cette proscription meurtrière d’un sujet politique dénié comme tel dans une contradiction historique que l’on ne veut reconnaître. État de guerre ou non, « ce fut le cas », et cette réalité excède toute « norme » internationale ou nationale. Précisément, la notion de crimes de guerre n’est pas intrinsèquement amenée et justifiée par la reconnaissance d’un état de guerre. L’imbroglio de procès d’intention à l’encontre des indépendantistes algériens et de revendications cyniques ne sert qu’à l’éluder. Comme sont éludés les traitements pogromistes appliqués aux 12 000 prisonniers « de guerre » embarqués au soir du 17, qui feraient scandale dans tout conflit dûment homologué, fût-ce de façon hypocrite.

(S’il est nécessaire de justifier l’emploi de cette notion de pogrome, rappelons qu’elle est attribuée à Pierre Vidal-Naquet, qui l’énonce sur le moment, et ensuite y recourt à maintes reprises dans ses Mémoires (tome II) et dans La Torture dans la République. Mais elle figurait aussi dans le communiqué à la presse « Un groupe de policiers républicains déclare » (du 31 octobre 1961) : L’«enchaînement monstrueux » des encouragements à une violence hors limite des policiers par leurs plus hauts responsables « ne peut qu’accumuler les massacres et entretenir une situation de pogrom permanent ». Ainsi la notion de pogrome semblait aller de soi pour définir ce qui avait eu lieu, ne résultait pas d’une exagération propagandiste, ni d’un amalgame douteux avec d’autres tragédies de l’histoire. Encore peut-on noter que les pogromes traditionnellement ont été effectués par des éléments civils, assimilables au lumpen-prolétariat et à la petite-bourgeoisie (souvent téléguidés mais formellement distincts des autorités en place), ou à des armées d’invasion. En l’occurrence, il s’est agi majoritairement de policiers en fonction et de supplétifs, mais toujours de forces institutionnelles « nationales », du même « pays » que les victimes.)

… mais avec des discussions courtoises

Rémy Valat avait publié d’abord un livre en l’honneur des « harkis de Paris », la Force de police auxiliaire. Cette notion administrative attestait déjà tout le mépris de l’État français pour ses supplétifs, qui n’étaient que des « auxiliaires ».

Dans les Calots bleus et la Bataille de Paris. Une force de police auxiliaire pendant la guerre d’Algérie (Éditions Michalon, Paris, 2007), Valat adopte dès son titre cette notion de « bataille de Paris » reprise d’une part aux intellectuels français opposés à la politique policière de l’État gaulliste et, d’autre part, à la FF-FLN, qui étendait à la société française la référence à la « bataille d’Alger ». Tandis que, pour ces derniers, il s’agissait de dénoncer l’importation en France des méthodes des parachutistes, l’évocation de Valat revient à justifier, à l’instar de la torture lepéniste, leur application en France contre les militants algériens qualifiés de « terroristes » indifférenciés à l’égard desquels la guerre, la bataille, s’imposent légitimement. Bien sûr, la notion de « terroriste » résonne en l’occurrence de façon trompeuse au début des années 2000 : elle évoque des meurtres aveugles de civils, qui ne se sont pas produits en France durant la guerre d’Algérie.

Valat écrit que ce sujet de la FPA « est encore aujourd’hui très polémique et comporte une charge émotionnelle » (p. 13). Il évoque « les ressorts subjectifs qui alimentent le débat et conditionnent les opinions ». Les prolégomènes sempiternels à une révision « dépassionnée », et donc plus « objective », rationnelle, « scientifique », etc., sont reposés. Quand on aime, on trouve injustifiable que d’autres vilipendent.

S’agissant de brutes tortionnaires, d’ailleurs acculées par la tactique de leurs employeurs à détruire leur adversaire désigné, car ils craignaient pour leur propre vie, est-on passionné et irrationnel lorsque l’on emploie cette notion très objective de brute tortionnaire ? Il en existe, que l’on sache.

Le « conditionnement » des pseudo-opinions s’est souvent constaté à cet égard : les tortionnaires révulsent certains, subjectivement. Mais ce concept est-il approprié en l’occurrence ? Cet auteur en doute. Il rappelle d’abord que les policiers « ont intérêt à ce que le militant, surtout s’il s’agit d’un terroriste, donne le plus rapidement possible les noms des hommes composant son groupe de combat avant que ceux-ci ne se volatilisent ». Les interpellés immédiatement définis comme « terroristes », sans autre recherche, justification, preuve, sous-entendent en revanche une urgence, et avec elle une excuse (celle d’Aussaresses et des Pen) : la désignation préalable de « terroristes » évoque dans cette terminologie des monstres de barbarie et le péril en la demeure, le devoir de sauver des vies. L’implication sous-entend à son tour d’admettre des moyens qu’il n’est ni besoin de définir, ni d’étudier, de rechercher, d’évoquer…

Malgré ces lourdes circonstances, les interrogatoires menés par les calots bleus, dans ce que les passants appelaient en se détournant les « caves qui chantent » (on y passait à plein volume de la musique du Maghreb pour recouvrir les cris des torturés), se déroulèrent globalement dans une ambiance pondérée.

Valat a trouvé, dans ses Archives préfectorales, une note où, selon le fonctionnaire qui le consigne, un militant du FLN interpellé regrette qu’un autre « s’est mis à table avant même d’avoir été menacé ». Preuve historique d’une lâcheté foncière de ces fichus terroristes arabes, la note peut-être réaliste, peut-être controuvée, d’un cas particulier fonde scientifiquement une généralisation valatique : « Pris au piège, la majorité des interrogés passent directement aux aveux après quelques simples menaces verbales, et même, quelquefois, sans aucune contrainte. Redoutant pour leur vie, celle de leur famille, les militants, influencés par leur propre propagande sur la violence des policiers auxiliaires, parlent instantanément, même les cadres » (p. 94).

Les rapports éventuels de policiers ne signalent sans doute aucun abus de droit quant à leurs propres pratiques : ce n’est pas l’objet de leurs enquêtes, mais de consigner les faits révélés, obtenus.

Cependant la démonstration historique d’une propension inattendue des militants à raconter leur vie recèle quelques omissions : les immigrés algériens autour des années 1960 étaient très majoritairement célibataires ou seuls, coupés de leur famille restée au pays, dans un camp de confinement bien souvent, ou un bidonville des grandes villes. Les militants des groupes d’intervention, ce que Valat désigne comme « terroristes » se livrant parfois à des expéditions de représailles contre les policiers et leurs auxiliaires, étaient sélectionnés par le FLN selon des critères parmi lesquels figurait l’absence d’attache familiale : le soldat clandestin devait renoncer à ses liens éventuels, ou n’en pas avoir.

Une entourloupe en miroir, une mise en abyme cynique, entoure l’abominable réputation des harkis de Paris : unique fruit d’une propagande « totalitaire » du FLN, elle aurait si magiquement convaincu, intoxiqué les militants ou les simples travailleurs algériens que l’appréhension, la peur des tortures qu’ils imaginaient à plaisir les laissaient fantasmatiquement pantelants, démembrés, ensanglantés et, tétanisés par l’auto-suggestion, volontiers bavards.

Ce déni pervers omet que les consignes internes du FLN demandaient aux militants, en cas d’arrestation, de tenir vingt-quatre heures – ce délai permettant aux contacts de se « volatiliser », contre quoi les pratiques les plus expéditives des calots bleus s’instaurèrent en effet. Mais c’est une chose que de mentir en justice en prétendant avoir été torturé, ou de dénoncer dans la presse les pratiques hors-la-loi de la police française ; c’est autre chose de considérer, en interne, l’attitude à tenir si possible dans le cas de torture.

L’influente propagande du FLN, et ses directives, s’il n’y avait eu les faits avérés, connus, massifs, de tortures, auraient mentionné à ses militants de tout autres consignes. Elles n’auraient pas préconisé : « Vous serez torturés, tenez vingt-quatre heures », ce qui relevait sans doute déjà de l’exploit. Les organisateurs du FLN auraient conseillé : « Vous ne serez pas torturés, inutile de parler tout de suite. »

La calembredaine de Valat établit mieux que toute preuve archivistique la réalité des faits généralisés que dénonçait la « propagande » indépendantiste.

C’est toute l’organisation interne du FLN, le cloisonnement, le fait que chaque militant ne connaissait que trois ou quatre militants en tant que tels, par leurs pseudonymes, qui s’explique par la pratique de la torture à leur encontre. Le principe des cellules étanches est fondé uniquement sur la nécessité de la prévenir. Mais elle catalyse une hiérarchisation bureaucratiquo-militaire où le soupçon et le danger vital renforcent l’autoritarisme et prêtent le jour aux manipulations. Ces caractéristiques de l’époque résistante deviendront celles de l’État indépendant.

Un amalgame de fantasmes

Valat conclut avec mesure que la FPA « est plutôt à considérer comme une formation spécialisée dans la lutte antiterroriste, comparable, en de multiples aspects, aux unités remplissant cette fonction de nos jours » (p. 221, je souligne).

Plutôt, considérer, multiples aspects… les termes demeurent précautionneux. La seule assertion catégorique est la relation, l’amalgame avec la « lutte antiterroriste » actuelle, dans les années 2010 en France notamment – conséquence logique de l’amalgame entre lutte indépendantiste ancienne et attentats anti-civils actuels.

Autrefois : une lutte sociale et politique de plusieurs décennies, devenue indépendantiste assez tardivement, passée à la lutte armée plus tard encore dans un contexte spécifique – ayant collectivement affronté une armée ultramoderne. Et de nos jours : des tueries aléatoires ou aux prétextes idéologiques irrationnels autant qu’instrumentalisés, menées par des factions ultra-minoritaires.

Ce serait tout pareil !

Un « conflit de basse intensité en milieu urbain » opposait ainsi l’État français à l’« État algérien naissant, représenté par le FLN ». Valat suggère-t-il que de tels conflits peuvent se reproduire ? C’est une implication à laquelle réfléchir, même si l’on n’en est pas encore à la « guerre totale », juste à un « conflit de basse intensité ».

L’évocation, le rappel, plutôt en termes militaires que de « mémoire », font l’impasse sur le contexte de l’époque, où l’Algérie était française, où l’État algérien n’était pas censé exister, où les Algériens immigrés à Paris étaient des… « Français », où le droit de manifester était reconnu à tous, où les couvre-feu discriminatoires n’osaient s’avouer comme tels…

L’amalgame se détaille, à défaut de se justifier. Lorsqu’il décrit telle atrocité commise par les soldats du FLN en France, Valat en associe l’objectivation cruelle à des crimes commis dans l’actualité récente par des terroristes ou des clans islamistes. « Ce qui n’est pas sans évoquer », n’est-ce pas… Il y aurait une constante atavique, sinon ethnique, de la barbarie criminelle propre aux « Arabes », ou aux Maghrébins, ou aux musulmans, ou aux islamistes. Dans le même sac toutes tendances et toutes époques justifient, appellent l’invariable barbarie en miroir de l’ordre français, ou occidental, ou chrétien. On annonce la guerre contre toutes, on l’attend, on l’anticipe, on la souhaite, on se plaît du moins à l’imaginer. Durant les dernières années en France, divers clubs de « collectionneurs d’armes » impliquant d’obscurs et honnêtes retraités provinciaux, démantelés par-ci par-là, ressortent peut-être de cette paranoïa ; comme ce réseau d’activistes d’ultra-droite, dirigé par un ancien policier, qui aurait projeté des attentats, des meurtres ciblés, d’autres aléatoires contre des musulmans, des femmes voilées, ou encore d’empoisonner des circuits d’alimentation halal.

C’est souligner que la contextualisation historique, la différenciation politique, la distinction sociale s’imposent comme les seules « armes » possibles contre l’instauration d’un dualisme idéologique global, pour prévenir sa concrétisation médiatique et policière, son enracinement pratique dans l’évolution prochaine des relations d’un monde de facto interethnique et inter-« civilisationnel » dont chaque composante, les musulmane et occidentale comme toutes autres, sont dores et déjà infiniment changées par rapport à leurs traditions originelles.

En ce glissement imperceptible et évident à la fois des modes de vie socio-culturels, les tendances totalitaires islamistes et anti-islamistes paraissent qualitativement comme des arrière-gardes dépassées par l’évolution sociologique. Est-ce parce qu’elles l’éprouvent qu’elles tendent à réimposer, à travers un come back terrorisant, le miroir solidaire de leurs pratiques coercitives, de leurs orthodoxies nationalistes inchangées, visant un envahissement de l’espace informationnel et socio-politique en harcelant policièrement les sociétés ?

Une autre similitude illusoire découle de la notion très ancienne et très extensive de « terrorisme ». Il y a là un facteur de la confusion de nos jours entre l’histoire et l’actualité. On implique encore que les luttes anticoloniales n’auraient constitué qu’un moment d’un perpétuel antagonisme entre mondes « arabe » et occidental. Il ne se serait pas agi d’une émancipation politique, et ne s’y seraient pas opposées des forces répressives démesurées, mais de justes guerriers qui retrouveraient en cela une légitimation tardive, redite en miroir de leurs représentations initiales.

Historiquement, la notion de « terrorisme » a désigné des réalités multiples. Des nihilistes russes aux résistants français, des provocateurs de l’OAS aux bolcheviques tardifs des années 1970 en Europe, de la propagande par le fait du début du vingtième siècle aux combinaisons de services secrets, du caractériel surarmé à la prise en otages de populations civiles entières comme arme de guerre : le terrorisme revêt des dimensions et des modalités différentes. Peur et manipulation en font une valeur univoque qui favorise les amalgames et les analogies impropres entre des tendances politiques, des contextes sociaux, et des types de militantisme tout à fait différents. Bien des spécificités distinguent et séparent le « terrorisme » de militants algériens durant la guerre d’Algérie et les kamikazes ultra-islamistes d’aujourd’hui. Ici encore, des publications savantes, pas seulement néo-fascisantes, tendent à relier actuellement ces « agressions arabes ».

S’il embrigade de rares fous d’armes et sans doute quelques démagogues recrutant des déshérités sans principe, paumés de la survie mégapolistique, l’ultra-islamisme ne représente pas les composantes musulmanes de la société « française ».

Les actes se distinguent également : le FLN de la lutte anticoloniale en France n’a jamais mitraillé massivement des civils ni des forces de répression, ni provoqué d’explosions aléatoires dans les transports publics, ni assassiné la rédaction d’un journal.

J-L. M. P.

Articles extraits d’«Une réaction mémorielle. Essai contre l’abus du passé à propos du 17 octobre 1961 à Paris » (à paraître).

 

Auteur
Jean-Louis Mohand Paul

 




- Publicité -

Le RCD : l’implication de l’Armée dans la gestion de la crise « n’est pas une réponse crédible »

0
Dans un communiqué

Le RCD : l’implication de l’Armée dans la gestion de la crise « n’est pas une réponse crédible »

Le Secrétariat national du RCD a tenu sa réunion mensuelle le vendredi 27 juillet à Alger. Il a fait l’évaluation de la restructuration organique du parti, des préparatifs des activités programmées pour la rentrée sociale et a examiné la situation générale du pays.

Le secrétariat national a entendu les comptes-rendus du secrétaire national à l’organique sur l’installation des Conseils régionaux et la présentation du programme de la poursuite de cette opération. Par la suite, les membres du secrétariat national ont pris connaissance de l’évaluation de la préparation de la Conférence sur le droit du travail qui aura lieu le 08 septembre 2018 et celle du Colloque sur la participation politique et socioéconomique de la femme dans les pays de l’Afrique du nord programmé pour le 15 du même mois.

Au plan de la situation générale du pays, le secrétariat national constate que le pourrissement induit par la politique d’un statu quo basée sur les gestions et décisions occultes, érigées en règle de gouvernance, atteint la quasi totalité des rouages de la vie publique.

Les renvois brutaux de cadres et les remous qui ont suivi le limogeage du DGSN renseignent sur la profondeur du mal qui ronge de nombreuses institutions livrées à une forme de privatisation clanique qui décrédibilise toute annonce émise dans un cadre institutionnel.

Cette réalité porteuse de tous les dangers bloque de fait la vie nationale. La justice et l’administration sont devenues les premiers freins pour le fonctionnement régulier d’un Etat de droit, le développement économique transparent et la redistribution équitable des richesses produites.

Ce marasme s’accompagne de violations fréquentes des libertés individuelles et collectives.

La condamnation à des peines de prison de citoyens qui affichent leurs opinions ou expriment leur réprobation devant la politique du gouvernement sur les réseaux sociaux, alors que des barons de la corruption revendiquent leurs emprises sur les organes de l’Etat, est une autre facette de cette dérive. De même, les entraves indécentes commises contre l’investissement privé productif contraste avec ce qui est admis par tous : l’urgence de diversifier l’économie nationale. Les derniers développements enregistrés dans les blocages dont est victime Cevital avec une saisie illégale d’un matériel acquis dans le respect de la loi consacrent, de façon assumée, la primeur du pouvoir parallèle sur les lois et la réglementation de la République. Le RCD condamne ces atteintes avec la plus grande vigueur.

Les atteintes à la liberté de conscience et d’expression, aux libertés syndicales et l’aggravation de la détérioration du climat des affaires font la une des rapports des organisations internationales des droits de l’homme, des instances internationales sur le droit du travail et des rapports sur l’état de l’investissement.

Enfin, le recours massif à la planche à billets malgré le redressement durable des prix des hydrocarbures ne peut être l’œuvre d’acteurs soucieux de l’avenir du pays.

Le rétrécissement du pouvoir d’achat pour la majorité et l’accès inconsidéré à la rente pour les clientèles demeurent la constante de cette gouvernance malgré les avertissements de nombreux acteurs et experts nationaux et étrangers.

Sur un autre plan, la focalisation de la communication officielle sur la reconduction ou le retrait de Bouteflika pour une nouvelle mandature a fini par contaminer la majorité des organisations et des espaces publics. Au lieu de revendiquer les conditions d’une compétition régulière et transparente pour garantir l’exercice de la souveraineté du peuple, des parties se revendiquant d’un système démocratique s’égarent dans des fausses et vaines pistes pour contourner cette condition sine qua non de toute sortie de crise.

Pour le RCD l’implication directe de l’Armée dans la gestion de l’impasse actuelle ne peut constituer une réponse crédible à la crise politique que vit le pays. L’Algérie a besoin de jeter les bases d’institutions issues et contrôlées par la société dans un processus de démocratisation graduel et transparent adossé à une légitimité incontestable pour tourner la page de l’autoritarisme et du fait du prince.

Le combat démocratique est une exigence permanente et intangible. Il a pour but le changement du système à l’origine du désordre socio-économique et de l’instabilité institutionnelle qui menacent l’existence de la nation. Faute d’assumer leur part de cette exigence, celles et ceux qui se réclament de la démocratie devraient au moins éviter de compliquer la situation par des initiatives sans issues.  

Alger, le 28 juillet 2018

Le Secrétariat national du RCD

 

 




- Publicité -

Enseigner et apprendre le kabyle en kabyle : cas d’Oppia et de Moodle

0
Langue kabyle et e-learning

Enseigner et apprendre le kabyle en kabyle : cas d’Oppia et de Moodle

Dans le Gantt des projets des localisations en langue kabyle lancés il y a quelques années, l’équipe a aussi mis le paquet sur une solution Cloud de e-learning. Une plateforme ouverte pour les enseignants et les apprenants à travers le monde. La plateforme Oppia de la fondation portant le même nom basée aux USAs a ouvert ses portes aux équipes en localisant en langue kabyle toute son interface et son propre contenu.

L’objectif bien sûr n’étant pas la localisation de l’interface en elle-même. Il s’agit d’offrir aux enseignants kabylophones, une occasion de concevoir des cours en langue kabyle sur des interfaces elles même kabylisées destinées à des apprenants kabylophones ou autres accessibles librement.

https://lematindalgerie.comcommuniquer-collaborer-planifier-cest-aussi-possible-en-langue-kabyleL’idée de captiver l’apprenant est au centre de la solution. La plateforme est conçue de telle sorte que les enseignements ne soient pas lourds, avec possibilité d’introduire des données de tout type : Texte, audio et vidéo. La conception des cours se fait sur la base de cartes interactives avec possibilité d’introduire des quiz à tout moment pour retenir l’attention de l’apprenant et le laisser interagir avec les enseignements qu’il suit.

La communauté kabylophone a déjà commencé à exploiter en introduisant des cours à l’image de celui-ci https://www.oppia.org/explore/q2hygBhzl4jS , qui porte sur les règles syntaxiques de base de la langue kabyle. De tels cours participeront à vulgariser le savoir autour de la langue kabyle et rendre accessible son apprentissage.

Les cours ne se limitent pas à l’apprentissage de la langue kabyle mais peuvent aussi faire objet d’apprentissage ou d’enseignement d’autres disciplines avec cette langue.  

La localisation en langue kabyle se fait via la plateforme https://translatewiki.net/ de la fondation MediaWiki propriétaire aussi de Wikipédia et de Wiktionnaire accessible au grand public pour traduire ou corriger.

 

Moodle (voir https://moodle.org/ ) est un autre système de gestion de l’apprentissage que la locale kabyle a investi, le projet de localisation se poursuit toujours sur la plateforme AMOS à l’adresse https://lang.moodle.org/local/amos/view.php. La participation est ouverte à la communauté.

Moodle est une solution libre qui peut être adaptée selon les besoins de nos institutions éducatives en Kabylie si elles sont appelées à investir les solutions e-learning à mettre à disposition de leur élèves/étudiants  dans des interfaces en langue accessible aux apprenants, mais aussi pour aider à vulgariser les enseignements de la langue kabyle ou avec la langue kabyle.

Nous invitons l’ensemble de la communauté à se rapprocher des équipes localisatrices  kabylophones via leurs pages sur les différents réseaux sociaux ou plateformes de localisation en ligne dont plusieurs adresses ont déjà été communiquées dans les articles précédemment publiés sur le journal Le Matin.

Ces moyens didactiques modernes peuvent aider beaucoup dans la transmission du savoir autour de la langue kabyle qui souffre beaucoup de son absence sur les plateformes et systèmes en ligne. La technique aujourd’hui n’étant plus un obstacle, puisque sa position dans la norme iso 639-2 lui confère le droit d’être présente sur tous les systèmes d’information ou informatiques. Autant investir les nouvelles technologies pour faire du kabyle non pas une langue à enseigner mais aussi une langue d’enseignement.

Auteur
Belkacem Mohamed

 




- Publicité -

29 Algériens arrêtés et détenus dans des centres de rétention en Russie

0
Selon le ministère des Affaires étrangères

29 Algériens arrêtés et détenus dans des centres de rétention en Russie

Vingt-neuf ressortissants algériens, qui ont effectué le déplacement en Russie dans le cadre de la coupe du monde et qui ont tenté de franchir illégalement les frontières de ce pays se trouvent actuellement dans des centres de rétention, a indiqué vendredi le porte-parole du MAE, Abdelaziz Benali Cherif.

En réponse à une question de l’APS au sujet des informations selon lesquelles nombre de ressortissants algériens seraient en détention en Russie, le Porte-parole du Ministère des Affaires Etrangères, Abdelaziz Benali Cherif a précisé « qu’il s’agit de 29 ressortissants algériens qui ont effectué le déplacement en Russie dans le cadre de la coupe du monde et qui ont depuis tenté de rejoindre clandestinement d’autres pays frontaliers de la Russie notamment la Finlande, l’Ukraine et la Biélorussie ».

« Ces ressortissants ont fait l’objet d’arrestations par les autorités russes pour tentative de franchissement illégal des frontières de la Fédération de Russie », a déclaré Benali Cherif.

Il a expliqué, que selon les autorités russes,  » cette situation concerne des centaines de ressortissants d’autres nationalités et le nombre des ressortissants algériens est de loin inférieur à celui des ressortissants des autres pays notamment arabes et africains ».

Le porte-parole du MAE a affirmé « que les ressortissants algériens se trouvent actuellement dans des centres de rétention et non des centres pénitentiaires à Saint-Pétersbourg, Kyborg, Kalingrad, Belgograd et en Biélorussie ».

Il a cependant assuré que depuis leur arrestation, l’Ambassade d’Algérie à Moscou et ses services consulaires n’ont ménagé aucun effort pour suivre la situation de nos ressortissants.

Il a notamment affirmé que les représentations diplomatiques algériennes en Russie ont agi « en prenant contact directement avec certains d’entre eux et avec certaines de leurs familles en entreprenant les démarches nécessaires auprès des autorités russes à plusieurs niveaux pour s’enquérir de leur nombre exact, des lieux et des conditions de leur rétention, de s’assurer du traitement qui leur est réservé et enfin pour examiner les modalités d’assistance et de règlement prompt de leurs situations en vue du raccourcissement des délais de leur rétention provisoire. L’objectif de ces actions, selon Benali Cherif « étant leur rapatriement en Algérie dans les meilleurs délais, une fois les procédures administratives et d’identification accomplies ».

Benali ajoute que l’Ambassade d’Algérie et les services centraux du ministère des affaires étrangères demeurent mobilisés pour suivre avec toute l’attention requise, la situation jusqu’à son dénouement par le rapatriement rapide et sans délai de tous nos ressortissants ».

Auteur
APS

 




- Publicité -

La déclaration du chef d’état-major, aussi vieille que le clan au pouvoir

0
Opinion

La déclaration du chef d’état-major, aussi vieille que le clan au pouvoir

Le général Gaȉd Salah (78 ans) vient de réitérer son avertissement quant à la relation entre l’armée et la politique. Nous voilà dans le sempiternel épisode d’un mauvais feuilleton, ceux qui dans certains pays durent depuis des décennies sans jamais sembler avoir une fin.

Le scénario est immuable, un personnage en Ray Ban, engoncé sous une quincaillerie ostentatoire qui brille au soleil comme la grosse chaîne des rappeurs se présente aux journalistes et répète inlassablement le même texte.

Comme nous avons entendu ces phrases un million de fois depuis notre jeune âge, nous pourrions en deviner les paroles sans même avoir lu le texte de la déclaration. Nous pourrions même le déclamer de mémoire, comme dans un karaoké en même temps que les gesticulations du personnage.

Et ces paroles éternelles seraient « L’armée algérienne ne fait pas de politique mais a une mission de sauvegarde des acquis de la révolution. Elle ne tolérera pas le dépassement des limites que sont la dignité, l’intégrité et la mémoire de la nation algérienne, bla, bla, bla… ».

Vous changez la date de l’enregistrement, vous modifiez l’acteur et vous avez le même épisode   rediffusé depuis que vous portiez des pantalons courts et que le chewing-gum Globo et la Bastos existaient.

Ce Monsieur ignore que l’armée est le grand patron de ce pays, depuis le Trésor public, la politique, la religion, les élections jusqu’aux âmes des citoyens. Il faut absolument le prévenir, ce malheureux, il ne semble pas le savoir.

Lorsque nous souhaitions revenir en Algérie avec Hocine Aït-Ahmed, une petite délégation avait rencontré le même type de personnage, un intellectuel fin et modéré, le général Nezzar. Il nous avait tenu le même discours en nous promettant que la constitution autorisait dorénavant l’expression de tous les courants politiques sans que l’armée n’interfère dans ce qui ne la regarde plus.

Comme nous ne sommes pas des demeurés, nous n’avions pas cru une seule seconde à ses paroles. Mais, d’une part, nous n’avions pas le choix, notre expression habituelle était « il faut s’engouffrer dans la brèche nouvelle crée par la constitution »  puis, d’autre part, nous étions persuadés qu’ils n’allaient pas oser un autre coup d’état après les événements de la fin des années quatre-vingt.

Je l’ai affirmé tant de fois, ce fut notre seule mais énorme faute d’avoir misé, non pas sur leur adhésion à la vertu, tout à fait impossible, mais sur leur conscience qu’ils prenaient un gros risque. Près de trente ans plus tard, le scénario continue pourtant « nous ne nous occupons pas de politique mais de la sauvegarde des intérêts de la nation, bla, bla… ».

Ils ont tous les pouvoirs, y compris financiers pour leur descendance qui ne les cachent même plus à l’étranger. Ils ont tous les leviers de commande et tous les instruments de terreur, comme aux premiers jours de leur glorieuse sécurité militaire.

Il y a en Algérie une culte de l’immuable, de la momification et de la cryogénisation des esprits et des décors. Alors, Monsieur Gaȉd Salah, je ne lirai pas votre déclaration, car je ne l’ai pas lu et je n’en ai pas l’intention. Je pourrais cependant vous la réciter, presque mot à mot, en y mettant l’intonation aux mots clés que tous les algériens connaissent « nation, patrie, sang des martyrs et bla, bla, bla… ».

En cette fin de semaine, il s’est passé un événement merveilleux dans le ciel. La lune s’est fardée d’un rouge merveilleux pour la plus longue éclipse de notre satellite du 21ème siècle. Elle fut merveilleuse et nous a enchantés.

C’est cela notre vie et nos passions, depuis très longtemps, pas d’écouter radoter les maîtres et dieux de l’Algérie. Surtout lorsqu’on est aussi athée que moi.

Auteur
Sid Lakhdar Boumediene, enseignant

 




- Publicité -

Les limogeages qui cachent une forêt de problèmes

0
Regard

Les limogeages qui cachent une forêt de problèmes

Décidément, c’est devenu récurrent, pratiquement depuis l’indépendance et à chaque fois qu’un scandale éclate, on procède à des limogeages. Toute la question reste leur efficacité pour éradiquer le fléau qui ronge la société.

Ainsi le tapage médiatique autour de la cocaïne a valu la tête des deux frères Hamel, certains hauts cadres de la DGSN, d’autres de la douane, de la présidence même sans oublier des magistrats. Tout porte à croire que le système purge les nids de la corruption pour surmonter les difficultés de son fonctionnement sans arriver à faire le moindre pas en avant pour lutter efficacement contre cette fatalité qui selon toute vraisemblance compromet l’avenir des génération futures par son incrustation profonde dans la société.

En effet, après cette rafle de façade, il y a bien eu d’autres saisis de cocaïne, elle circule librement dans des endroits sensibles comme les établissements éducatifs, voire même les entreprises publiques où subsiste le désœuvrement. Les services publics continuent toujours à être monnayés par divers artifices, les recrutements se font par connaissance etc. Pourquoi ? Il n’existe pas une volonté ferme des pouvoirs publics d’approcher cette calamité comme un phénomène de société qui métastase les circuits de gestion mais plutôt dans son appréhension morale pour lui prescrire un traitement sur le seul aspect éthique. Or, à ce stade massif, une telle ordonnance le fait reculer, certes mais pour mieux avancer comme c’est le cas en Algérie actuellement et de nombreux pays africains.

Le diktat des pseudo-imams

Par exemple, depuis la fin de la décennie noire durant laquelle de nombreux groupes ont en profité pour blanchir l’argent sale, les imams dans toutes les mosquées du pays n’arrêtaient pas d’appeler les fidèles de se démarquer de cet artifice que les règles islamiques élémentaires refusent dans la forme et le fond. Voilà devant une polémique pareille, l’imam attitré Ali Aya déclare que «la prière est permise dans des mosquées ayant la terre, les murs, et même les tapis qui proviennent de l’argent sale ». Pourquoi alors avoir refusé par le passé les dons de citoyens qui commercialisent l’alcool ? Ou se pratiquent la prostitution comme le plus vieux métier du monde ? Pourtant un autre imam qui ne l’est pas, a carrément lancé une Fetwa pour sa destruction, La logique même considère qu’une telle destruction pourrait ne pas être un gaspillage mais une ligne rouge tracé par la société dans sa globalité à ne pas dépasser.

Tant qu’on tergiverse sur ces questions existentielles, ce phénomène continuera à se développer pour à la longue mener le pays vers une voie sans issue. Ce phénomène n’est pas nouveau car il est né dès l’automne 1962 durant lequel des milliers de petits bourgeois vont devenir propriétaires d’appartements, de villas voire d’immeubles sans verser la moindre sueur. Depuis l’exécutif laisse faire pour surmonter les crises qu’on lui impose. L’autogestion qui s’en est suivie, imposée elle-même comme un modèle de développement à cause des départs massifs des colons et la vacance des moyens de production devait généré une bourgeoisie bureaucratique qui s’est transformé plus tard en classe de nouveaux riches parmi eu on compte aujourd’hui plusieurs spéculateurs, hommes d’affaires qu’on aime appeler « industriels » alors qu’ils ancrent leur ventousent pour sucer la rente.

Résultat : les pays comme la Corée du Sud, le Vietnam qui ont entamé leur développement à la même période que nous, ont réussi à faire décoller leurs économies ce qui n’est pas le cas de l’Algérie qui reste enfermée voire encerclée par l’informel. Pourquoi ? La croissance issue de leurs modèles de développement a servi et sert toutes les franges de la société tandis qu’en Algérie, elle demeure inégalement répartie. Il est clair, et on peut se le demander comment un pays qui a commencé avec une assise industrielle autogérée ne dépassant pas les 5% générerait aujourd’hui des groupes riches et influents d’oligarques qui menacent même son indépendance acquise au prix de sacrifice humain énorme si ce n’est par des moyens spéculatifs.
 

Auteur
Rabah Reghis

 




- Publicité -

Quelle place et quel avenir pour notre agriculture ? (II)

0
Grand angle

Quelle place et quel avenir pour notre agriculture ? (II)

Pour ce qui concerne les plaines fertiles de la Mitidja et d’Annaba, tout le monde sait qu’elles furent les premières à être sacrifiées par les spéculateurs du foncier immobilier. Le bon exemple, c’est de faire un constat de la situation des anciens vergers situés entre Alger et Blida.

3.1 Pour la zone 1

L’élevage de bovins est tout indiqué. Il s’agit d’encourager et assister des entrepreneurs dans 50 fermes d’élevages de bovins dans des projets types pour 500 vaches laitières dont environ 425 génisses

  • Centre d’alimentation incluant fosses d’ensilage, stockage des aliments, salle de contrôle
  • Abris et structures de traite, y compris équipement
  • Traitement du fumier
  • Bureaux administratifs, garage et autres zones de stockage
  • Infrastructure – routes d’accès, approvisionnement en eau et systèmes électriques

En régime permanent une telle ferme atteindra une production de 26 L de lait/vache/jour donc une production annuelle de 4,8 millions de litres de lait frais durant la première année de production, atteignant jusqu’à 30-35 litres par la suite. Production annuelle de 4-5 millions de litres de lait, production journalière d’environ 14,000 litres. Emploi – environ 40 employés. Coût estimatif d’équipements d’un tel projet de ferme : 2.5 millions d’euros.

3.2 Pour la zone 2

Autrefois grenier à blé de l’empire romain, les hauts plateaux algériens font face à des aléas pluviométriques qui désormais doivent se tourner vers des exploitations irriguées.

Il me semble impératif d’aider les entrepreneurs de la région à réaliser des modules de 500 ha de champs ouverts de cultures irriguées (maïs, soja, graminées …) pour les centres d’alimentation des laiteries et des élevages de volailles pour deux cycles de croissance par an – environ 14 tonnes par an et par hectare (pour le maïs) avec environ 120 employés.

Le module de champs ouverts inclut les éléments suivants :

Préparation du terrain : défrichage, drainage

Infrastructures: électricité (connexion au réseau national, transformation et distribution), eau (forages, pompes, filtres, transport et distribution), routes internes

Mécanisation : tracteurs, planteurs, moissonneuses, pulvérisateurs, chariot de grains…

Centre logistique et de gestion : stockage et séchage de grains, véhicules divers, hangar pour intrants…

Système d’irrigation à pivot avec panneaux de contrôle électromécanique et système de gestion automatique qui dépend de l’ondulation du terrain et de la source d’eau ainsi que de la taille totale du terrain : une unité de pivot peut irriguer entre 0.5 et 5 hectares.

Tous les intrants, y compris les semences, les engrais, les produits chimiques et autres seront assurés aux agriculteurs de la région. De plus, un transport efficace pour transporter les récoltes des champs vers un centre de séchage et stockage est essentiel pour préserver un niveau élevé de production.

A l’Est le triangle Constantine-Sétif-Biskra pourrait être alimenté par les eaux du barrage de Beni Haroun et les autres réservoirs environnants.

Dans ce même triangle, il serait judicieux de développer l’arboriculture et notamment, consacrer progressivement 1 million ha à l’oléiculture sur 20 années qui offrirait environ1 million d’emplois directs ou indirects. Cette branche oléicole doit occuper une place importante dans la vie économique et sociale de notre pays eu égard à la tradition de plantation de l’olivier dans le centre et l’est de l’Algérie. La valeur nutritive de l’huile d’olives, la valeur des exportations, des emplois créés et les revenus engendrés, confère à cette activité une portée stratégique dans la conduite de la politique agricole du pays.

Nous présentons ci-après un business-plan succinct pour un hectare irrigué, avec occupation 1250 plants/ha.

Hypothèses: Infrastructure d’eau et d’électricité à proximité du terrain (investissements en transport et traitement d’eau non compris)

  • Pépinière mettant à disposition les meilleures variétés de plants
  • Plantation super intensive

Technologies:

Irrigation du type « goutte à goutte »

Plantation mécanisée guidée par satellite

Structure de palissage et tuteurage

Rendement d’huile par hectare:

  • 4ème année: 1.2 T
  • 5ème année: 1.8 T
  • 6ème année et plus: 2.2 T

Coût estimatif : 12,000 euros par hectare soit pour 1000 ha : 12.000.000 euros

Revenus à partir de la 6ème année : 8,700 euros par hectare (prix de vente de l’huile: 4 euros /L)

Cela revient à un revenu brut par hectare de 4,000 euros par hectare

3.3 Pour la zone 3

Les cultures sahariennes offrent d’innombrables possibilités si on leur accorde l’intérêt et les moyens nécessaires.

Dans le grand Erg oriental, plus précisément à Gassi Touil, déjà en 1990, Sonatrach avait effectué des essais de fermes céréalières avec des entreprises américaines qui ont produit plus de 80q/ha de blé utilisant des semences enrobées importées, pour sols stériles, utilisant l’eau de forages albiens à haute pression et refroidi par jets en l’air et irrigué par pivots circulaires mécanisés. Expérience pilote concluante : du blé dans un désert de sable. la continuité, il était prévu des plantations de palmiers dattiers, des cultures intercalaires de divers végétaux voire des élevages de bovins. D’aucuns pensant qu’il est plus rentable de recourir à l’importation, mirent fin à cette expérience sans hésitation.

Ainsi, il n’est plus nécessaire de démontrer les capacités de production de céréales irriguées dans les zones sahariennes. Cependant, il est opportun de parler des forages Albien qui apporteront l’eau profonde et des semences enrobées qui permettent l’usage des sols stériles. Les entreprises algériennes filiales de Sonatrach savent comment réaliser des puits albiens mais pour ce qui concerne les semences enrobées (nutriments et protection) l’Algérie doit investir et s’investir pour les produire en masse et qualité.

Concernant les autres cultures, maraîchères, oléagineuses, produits frais tout est possible et rentable. Les systèmes d’irrigation sont à parfaire et des investissements à consentir.

3.4 Pour la zone d’excellence

Pour toutes les raisons évoquées plus haut, l’Algérie a besoin de se doter d’une zone d’excellence en matières de recherche et développement agricole et d’élevage. Ce qui m’inspire, c’est une visite en 2000 d’un centre d’excellence en Illinois près de Chicago, où dans une ferme de plusieurs dizaines d’hectares se préparaient les nouvelles technologies de grandes cultures (graines, plants, OGM, fertilisants, pesticides, systèmes d’irrigation, semences, embryons, etc.).

Aujourd’hui, je suis convaincu qu’il faille, à pas de charge, rattraper un retard considérable sur les techniques avancées agricoles. C’est tout l’avenir du secteur agricole et la crédibilité d’un Etat qui se joue ici. Voici sommairement un programme de développement à lancer dans l’immédiat :

Une pépinière

Objectif : production de 1 500 000 plants annuellement (plants pour oliviers, pour arbres fruitiers et diverses légumes)

La pépinière de production s’étendra sur une surface d’environ 10 hectares où seront cultivées plusieurs variétés d’arbres fruitiers et de maraîchers. La pépinière fournira des plants pour les oliveraies, des végétaux de haute qualité adaptés aux divers climats locaux de l’Algérie.

Plants de légumes greffés et standards

Plants de cultures pérennes et herbacées

Plants pour arbres fruitiers (dont oliviers, amandiers, pistachier, noyers, etc.)

Ateliers centraux des techniques d’irrigation

Développement des techniques modernes d’irrigation

Laboratoire central aux prestations suivantes :

Santé animale

Production d’embryons et semences animales

Physico-chimie de l’alimentation animale

Physico-chimie des produits laitiers et dérivés

Physico-chimie et microbiologie dans les eaux et sols

Polluants organiques dans les eaux et sols

Centre d’études et de formation

Un centre d’études et de formation pour former jusqu’à 1000 étudiants par an dans différents domaines liés aux cultures et récoltes des diverses régions. Les études se tiendront en classes mais aussi dans les champs, les fermes, les exploitations tant sur le plan pratique que théorique.

Estimation du coût d’un tel projet

Pépinière (équipements) : 15 millions d’euros,

Laboratoire central : 5 millions d’euros (construction + équipements)

Centre d’étude et de formation : 4 millions d’euros (construction et équipements)

4. Comment emprunter un tel virage et par où commencer ?

Comme je l’ai précédemment écrit, deux composantes lourdes s’affrontent en l’Algérie : d’un côté les tenants de l’import-import et de l’autre côté des entreprises locales algériennes publiques et privées, des exploitants agricoles. Pour les consommateurs algériens habitués à consommer des produits importés, la culture de la préférence nationale n’est pas au goût du jour. De même qu’une grande majorité d’algériens considèrent la menace alimentaire comme une vue d’un esprit sombre : Le ciel pourvoira ! Le Venezuela, c’est très loin de nous !

Faut qu’il y ait une mobilisation citoyenne : Expliquer d’abord aux algériens ce qui se passe aujourd’hui et ce qui va nous arriver demain ! Alors, chacun de nous pourra contribuer aux luttes pour sauver notre pays, contribuer à inverser la tendance. Oui à l’abondance quand il s’agit de produits algériens ! Nous n’avons plus le droit d’ignorer que les importations de produits de consommation courante, enrichissent les oligarques et creusent notre tombe.

Savoir et s’impliquer pour veiller, prévenir, préserver, déjouer, protéger notre pays contre ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur qui le minent, l’exploitent, le dépossèdent, le pillent, le trahissent, l’affaiblissent. Prêter serment : plus jamais subir la menace de la famine qui flottait dans les airs des années 90 !

5.  Cet élan pour une relance du secteur peut-elle rétablir la confiance et rassembler les Algériens ?

Il s’agit d’abord d’engager une rupture avec notre mode de consommation alimentaire et rassembler notre peuple pour sortir définitivement d’une fragilité de dépendance alimentaire systémique qui menace notre existence.

Toutes ces mesures et actions ne sont pas forcement nouvelles, mais bien à notre portée et assurent, si elles sont réellement appliquées, une rupture avec le système rentier et une ouverture aux entrepreneurs agricoles algériens vers une économie réelle, une voie qui mène à l’espoir et à la confiance en l’avenir. Oui, une réelle relance du secteur agricole pourrait en partie renouer avec la confiance en l’avenir de notre pays.

Des signes d’espoir viennent cependant poindre à l’horizon. S’agit-il d’un feu de paille ou du scintillement permanent de notre bonne étoile ?

Jusqu’qu’en 2017, dans la wilaya de Ghardaïa, on a enregistré, durant la campagne moissons battage, une production de près de 155 000 quintaux de céréales sur une superficie emblavée sous pivot de 4 200 hectares, avec un rendement de 75 q/ha dans la localité de Hassi El Garaâ. La surface sous pivot consacrée à la production céréalière dans cette région, a connu une courbe ascendante. Des plantations d’oliveraies mécanisées qui apparaissent dans les wilayas de Chlef et Mostaganem sont des signes encourageant d’une amorce d’un renouveau du secteur agricole. Mais cela reste toutefois très insuffisant au vu des exigences à l’échelle nationale.

6. En conclusion, quel message aux Algériens

Débarrassé des idéologies passéistes socialisantes, le secteur agricole algérien pourrait retrouver ses titres de noblesses. Les campagnes et les villages ainsi que les oasis pourraient ne plus être ces lieux sinistrés de désolation, où le chômage et la précarité n’ont engendré que des contrebandiers notoires, ou des candidats aux œuvres basses des groupes islamistes extrémistes.

Les retombées économiques de la relance du secteur agricole pourrait repeupler ces villages abandonnés dans les années 90, faire revivre ces terres en jachère permanente, diminuer l’exode rural, convertir peut être ces arachnides fortunés de l’import &import des produits agricoles, en entrepreneurs dans le secteur et redonner enfin à l’Algérie une souveraineté perdue.

Il s’agit en définitive d’engager :

  • Une politique économique fondée sur le compter sur soi avec la R&D

Fusionner définitivement les ministères de l’agriculture, de l’hydraulique et de la pêche. Non aux importations qui nuisent notre développement agricole. Accompagner fermement les exploitants agricoles et les PME/PMI agro-industrielles.

  • Une politique agricole intégrée : Il est éminemment salutaire pour l’Algérie de s’agripper à une véritable politique agricole intégrée visant à croître ses capacités de production, densifier la matrice des activités, promouvoir les intrants et des produits agricoles algériens de qualité, produits et commer­cialisés à l’intérieur et à l’extérieur du pays, réduisant progressivement le déséquilibre de notre balance économique.
  • Mobilisation des compétences : mobiliser les compétences nationales autour du secteur agricole et attirer les techniciens et ingénieurs. Adapter et Développer les techniques modernes dans le secteur agricole (techniques d’irrigation, production de plants adaptés et semences, fabrication d’embryons d’espèces sélectionnées, graines OGM, etc.)
  • Partenariat national : Partenariat Public Privé (PPP), Aménagement de zones agricoles, réalisation de forages hydrauliques et approvisionnement en eau, gaz, électricité solaire.
  • Partenariat international : Engager des Partenariats d’exception à long terme avec des pays comme les USA, l’UE, la RP de Chine, la Corée du sud, l’Inde, le Brésil… Transfer de know-how. Adapter nos lois et nos codes pour attirer des partenaires investisseurs.
  • Plan « Marshall » pour l’agriculture : Plan de relance de grandes exploitations agricoles privées dans les céréales, les oliveraies, les cultures industrielles. Mise à disposition au profit du secteur agricole +60% ressources hydriques disponibles (barrages, forages, puits albiens…) avec une modernisation de systèmes intensifs d’irrigation. Encouragement des fermes d’élevage intégré (300-500 vaches de traite). Production d’aliments pour animaux d’élevage et poissons. Cultures sahariennes et intercalaires. Relever hautement le niveau technique des agriculteurs et des fermiers. Proposer des AGF (5) aux exploitants agricoles. Expansion de l’exploitation des ressources halieutiques notamment par une modernisation de la flotte, d’une formation pour les pécheurs et les éleveurs aquacoles.
  • Aménagement des marchés de gros et de zones agro-industrielles

Nous devons impérativement saisir nos valeurs et nos principes pour reconstruire un nouveau monde rural ouvert à l’innovation et au développement des techniques modernes, conjuguant enfin, la productivité et l’enrichissement par le travail et la production.

Cette contribution se veut participative, cherchant relais et soutiens pour élaborer ensemble une nouvelle politique nationale agricole tournée vers l’avenir.

 (*) Lies Goumiri est docteur d’Etat ès-sciences de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d’importants postes dans l’administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées et institutions internationales. Il a été associé à plusieurs missions de l’ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques.

Auteur
Liès Goumiri (*)

 




- Publicité -

Quelle place et quel avenir pour notre agriculture ? (I)

0
Grand angle

Quelle place et quel avenir pour notre agriculture ? (I)

Qui gagne à maintenir l’Algérie dans la dépendance aux importations ?

«Tout ce qui menace notre existence mérite d’être courageusement dénoncé »

1. Place de l’agriculture en Algérie depuis son indépendance

Après plus d’un demi-siècle, l’agriculture algérienne n’a connu ni essor ni modernisation notoire. Elle est toujours restée en retrait de l’activité économique, largement dominée par des idéaux et divers courants politiques.

Rappelons-nous la révolution agraire des années 70 qui avait dépossédé les propriétaires d’exploitation agricoles au profit de collectivités de paysans suivant le modèle soviétique des kolkhozes de l’ex-URSS.

L’Algérie Boumediéniste donnait alors un premier coup de grâce à son agriculture

Résultats de cette politique marquée par le slogan « la terre à celui qui la travaille », dans les années 70 les marchés des fruits et légumes étaient dévastés, introduisant pour la première fois en Algérie les ventes concomitantes. L’Algérie s’est alors tournée vers des programmes massifs d’importation de diverses denrées, fruits et légumes (Pologne, Espagne, France, Italie, USA, Canada, Maroc, Tunisie etc.).

Le pays ne pouvait plus nourrir ses enfants et le Président Boumediene clamait alors avec colère : « nous bouffons notre pétrole ! » mais sans jamais en désigner les raisons et surtout pas remettre en cause sa politique agricole désastreuse. Un aveuglement idéologique qui conduit les fils de l’Algérie à un abandon brutal des métiers de la terre pour des postes fictifs dans les entreprises socialistes et dans les administrations où le nombre de plantons avait explosé.

Ce fut l’immersion définitive du pays dans le cercle infernal des importations toujours plus et encore. Les revenus pétroliers permettant de couvrir les échecs de la politique agricole axée totalement sur les importations confiées aux offices et organismes étatiques (OAIC, OFLA, etc. …). Les algériens durent s’accoutumer aux longues files d’attente, aux pénuries cycliques, aux émeutes et au stockage forcé de denrées de base.

A partir des années 1980, le feu Président Bendjedid pensait que la restitution des terres agricoles à leurs propriétaires allait inverser la situation avec un retour progressif à la situation post indépendante. C’était sans compter sur l’effet du temps. L’exode rural et les conversions des paysans en prolétaires ou commerçants ont annihilé tout espoir de reprise.

De plus, la sécheresse des années 80 menaçait le pays entier d’une pénurie totale d’eau. L’eau potable aux citadins d’abord, l’agriculture on verra plus tard !

Durant la banqueroute totale (politique, financière, sécuritaire) du pays dans les années 90, le FMI ordonna à l’Algérie la libéralisation totale de son commerce extérieur et les privatisations des entreprises publiques économiques.

Un phénomène sans précédent s’empara alors du pays : des arachnides apparurent !

Ainsi une multitude d’espèces ont tissé leurs toiles sur les importations notamment sur tous les produits agricoles de base (lait en poudre, sucre, légumes et fruits secs, pâtes alimentaires, fruits frais, toutes les céréales dont les aliments de volailles et bétails, produits congelés, viandes, etc.)

Des cargos par dizaines dans tous les ports algériens, des montants en centaines de millions de US$ financés par les banques publiques qui ouvraient des L/C pour seulement 10% de provisions.

C’est ainsi que l’Algérie donna un deuxième coup de grâce à son agriculture.

Au passage, des fortunes colossales se sont bâties avec l’argent des banques nationales et une guerre interne des arachnides a éclaté et ceux-ci se sont depuis, arrimés aux lobbies du pouvoir.

Ainsi donc l’idéologie socialiste de l’Algérie post indépendante puis l’intrusion artificielle d’une économie de marché à l’algérienne (ni socialiste et ni capitaliste) des années 90, ont toutes deux, malmené le secteur agricole, en le marginalisant, à la recherche de solutions de facilité.

Durant ces années là, l’Algérie quémandait désespérément des crédits courts termes à des taux élevés pour assurer ses importations de produits de base (sucre, huile, lait, farine) pour prévenir le pays d’une disette : Paris et Rome ont su en faire recette !

Regardons longtemps en arrière, durant les 50 ans de conquête de l’Algérie, les maréchaux, les généraux et les hommes politiques français depuis la monarchie de Louis Philippe 1er, puis la seconde république, le second empire et enfin la troisième république, appliquèrent une même tactique de guerre bien efficace pour écraser les farouches révoltes tribales : affamer les populations en brûlant leurs récoltes. Une terrible arme de guerre contre les insurgés !

Plus d’un siècle après, si la méthode a changé, la tactique est restée la même. Dans les années 90, la menace d’un embargo sur les ports algériens (95% du fret maritime sur l’Algérie se faisant par des compagnies maritimes étrangères), entraînant une famine immédiate des algériens, fut proféré par les contre pouvoirs.

Depuis, une menace majeure pèse encore et toujours sur notre pays, bien plus grave que la menace sécuritaire. Il s’agit de la menace alimentaire.

2. Les motifs d’inquiétude

Les deux raisons qui motivent mes inquiétudes sont d’ordre sociodémographique puis financier (les réserves de change). Le modèle de consommation des algériens repose en grande partie sur des produits importés. De plus si la population algérienne était de 15 millions d’habitants en 1970, en 2018 elle approche 42 millions et probablement 50 millions 2030. Pour couvrir ce taux de croissance démographique parmi les plus élevés au monde, le secteur agricole devrait lui, atteindre une croissance quasi impossible de 15% sur plusieurs années. Par ailleurs, si pour y faire face, nous comptons sur nos capacités d’importations, donc nos réserves de change, d’après toutes les prévisions, ne suivront pas.

La facture des importations de produits alimentaires ne cessera de s’alourdir dans la prochaine décennie et je constate que nos gouvernants (élus et gouvernement) n’y apposent que de vaines prières : une remontée des cours du pétrole ou Salat El Istisqa !

A mon sens, c’est de l’inconscience et de l’irresponsabilité. Il ne s’agit pas de sinistrose mais de faits avérés : Seuls les ignorants et ceux qui disposent d’un plan B, ne s’en soucient guère. Tous les algériens vivent sous cette menace. La situation au Venezuela nous en apporte la preuve vivante !

Que faire ?

Il s’agit d’inscrire en urgence dans un programme décennal une stratégie de relance du secteur agricole sans pareille usant d’une approche scientifique, volontaire et innovante.

En fait c’est un business-plan du secteur agricole de l’Algérie qu’il faut dresser : situation – ressources – emplois – revenus. Sans être des spécialistes agronomes, l’esprit scientifique et le bon sens peuvent nous guider dans cette démarche.

Tout le monde peut comprendre le cycle de production des produits alimentaires végétaux et animaux, qui est sans cesse « up-graded » par les sciences et les nouvelles technologies.

Des terres – de l’eau, système d’irrigation – des semences, plants, embryons – des aliments, nutriments, fourrages, fertilisants, pesticides – ouvriers agricoles, ingénieurs, chercheurs – équipements, savoir-faire, technologies, en sont les éléments constitutifs.

Aujourd’hui, qu’avons-nous de tout cela? Que nous manque-t-il ? Comment combler nos insuffisances ? Comment assurer une couverture minimale de nos besoins en produits alimentaire de base ? Quel programme lancer en urgence pour s’assurer d’une production locale de denrées alimentaires de base ?

A ma connaissance, aucun rapport du Ministère de l’Agriculture ou enquête parlementaire n’a répondu précisément à ces questions si simples mais fondamentales pour apporter solutions et perspectives.

L’Algérie doit impérativement s’insérer dans les processus de mutations profondes qui s’opèrent de par le monde et qui vont changer tous les rapports de force.

Réveillons-nous, nous sommes aujourd’hui à la veille d’une révolution dans la production agricole par des fermes verticales où dans les villes, des fruits et légumes seront prochainement cultivés à grande échelle selon des techniques similaires à celles employées pour les serres. Les végétaux y pousseront par hydroponie (hors sol), sur un substrat – sable, billes d’argile, laine de roche, etc. irrigué au goutte à goutte par une solution composée d’eau distillée et de nutriments. La Suisse, la Belgique, les états unis sont d’ores et déjà engagés dans des méga-usines de salades produites hors sol et verticalement, jugées plus sûres et écologiques, laitues, mâche et batavias cultivées à la verticale dans des usines à végétaux avec un rendement 100 fois supérieur et 90% moins d’eau, et qui font des émules dans l’Empire du Soleil-Levant. Des techniques spatiales de la NASA prévues initialement sur d’autres planètes, sont actuellement entrées en «production de masse sur terre, sans terre».

La recherche d’une indépendance alimentaire devrait s’inscrire dans notre constitution. Nous n’avons aucune résilience en la matière malgré les ressources et le fort potentiel dont nous disposons.

Une question simple se pose : Pourquoi ne consacrons-nous pas plus de moyens et ressources au secteur agricole pour nous protéger davantage de ces menaces ? Qui fait barrage à la production nationale usant de l’innovation ? Qui agit afin de maintenir l’Algérie dans une permanente dépendance alimentaire ? Des lobbies nationaux ou étrangers, la BIRD, le FMI, la Commission européenne, les pays du pourtour méditerranéen, que sais-je encore ?

Une partie de la réponse se situe dans une bataille souterraine qui fait rage dans notre pays entre les tenants des importations et les exploitants – producteurs agricoles : De ces deux entités, devinez laquelle détient les rênes du pouvoir ? Agissent-ils seuls ou en collusion avec des forces occultes extérieure ?

L’enjeu est de taille, car il conditionne notre souveraineté et l’avenir des futures générations. L’évidence est là : les importateurs ont toujours eu d’énormes facilités des pouvoirs publics tandis que les exploitants agricoles ont longtemps été livrés à eux-mêmes.

Je me permets de reposer ici les mêmes questions : Qui sont les arbitres (élus, administrations, ministères, syndicats, société civile, médias, etc.) ont-ils les données et les compétences ? Connaissent-ils les enjeux ? Qui défend nos intérêts communs ? Où nous conduisent-ils ? Le savent-ils ?

Pour ne pas rester dans le constat, l’indignation et la consternation, les forces vives du pays doivent s’exprimer et proposer des solutions, des actions, des moyens de sortie de cette dépendance suicidaire. L’Algérie dispose de plusieurs centres de recherche, de syndicats de producteurs et paysans, d’entrepreneurs, d’entreprises privées et publiques du secteur et qui ont certainement des solutions ad hoc à proposer, si réellement les pouvoirs publics étaient en quête de solutions pour un développement durable.

Voici une piste-programme à suivre :

Pour ma part, comme ingénieur-conseil de métier, je suis tenté de proposer ici l’esquisse d’une sortie progressive de crise.

Pour simplifier et être pragmatique divisons notre pays en 3 zones principales.

  • Zone 1 Frontalière Algéro-tunisienne (large bande de Tebessa)
  • Zone 2 Les hauts plateaux (à l’Ouest Naâma, El Bayadh, au Centre Djelfa Ghardaïa, à l’Est le triangle Constantine Sétif Biskra)
  • Zone 3 Oasis sahariens (Grand Erg oriental, région d’Adrar)
  • Ajoutons à cela un centre d’excellence pour Djelfa, centre de gravité de toutes ces régions

Pour ce qui concerne les plaines fertiles de la Mitidja et d’Annaba, tout le monde sait qu’elles furent les premières à être sacrifiées par les spéculateurs du foncier immobilier. Le bon exemple, c’est de faire un constat de la situation des anciens vergers situés entre Alger et Blida.

3.1 Pour la zone 1, l’élevage de bovins est tout indiqué. Il s’agit d’encourager et assister des entrepreneurs dans 50 fermes d’élevages de bovins dans des projets types pour 500 vaches laitières dont environ 425 génisses

  • Centre d’alimentation incluant fosses d’ensilage, stockage des aliments, salle de contrôle
  • Abris et structures de traite, y compris équipement
  • Traitement du fumier
  • Bureaux administratifs, garage et autres zones de stockage
  • Infrastructure – routes d’accès, approvisionnement en eau et systèmes électriques

En régime permanent une telle ferme atteindra une production de 26 L de lait/vache/jour donc une production annuelle de 4,8 millions de litres de lait frais durant la première année de production, atteignant jusqu’à 30-35 litres par la suite. Production annuelle de 4-5 millions de litres de lait, production journalière d’environ 14,000 litres. Emploi – environ 40 employés. Coût estimatif d’équipements d’un tel projet de ferme : 2.5 millions d’euros (A suivre).

L. G.

(*) Lies Goumiri est docteur d’Etat ès-sciences de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d’importants postes dans l’administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées et institutions internationales. Il a été associé à plusieurs missions de l’ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques.

Auteur
Liès Goumiri(*)

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Mohamed Zwahra

Marseille accueille Mohamed Zwahra : cinéma et résistance palestinienne

0
Jeudi 25 septembre 2025 à 17h30, la Maison du Peuple, 109, boulevard Vauban à Marseille, sera le théâtre d’une rencontre exceptionnelle avec Mohamed Zwahra,...
Tebboune

 Le clan de l’ignorance

LES PLUS LUS (48H)

Mohamed Zwahra

Marseille accueille Mohamed Zwahra : cinéma et résistance palestinienne

0
Jeudi 25 septembre 2025 à 17h30, la Maison du Peuple, 109, boulevard Vauban à Marseille, sera le théâtre d’une rencontre exceptionnelle avec Mohamed Zwahra,...
Tebboune

 Le clan de l’ignorance