3 mai 2024
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Les limogeages qui cachent une forêt de problèmes

Regard

Les limogeages qui cachent une forêt de problèmes

Décidément, c’est devenu récurrent, pratiquement depuis l’indépendance et à chaque fois qu’un scandale éclate, on procède à des limogeages. Toute la question reste leur efficacité pour éradiquer le fléau qui ronge la société.

Ainsi le tapage médiatique autour de la cocaïne a valu la tête des deux frères Hamel, certains hauts cadres de la DGSN, d’autres de la douane, de la présidence même sans oublier des magistrats. Tout porte à croire que le système purge les nids de la corruption pour surmonter les difficultés de son fonctionnement sans arriver à faire le moindre pas en avant pour lutter efficacement contre cette fatalité qui selon toute vraisemblance compromet l’avenir des génération futures par son incrustation profonde dans la société.

En effet, après cette rafle de façade, il y a bien eu d’autres saisis de cocaïne, elle circule librement dans des endroits sensibles comme les établissements éducatifs, voire même les entreprises publiques où subsiste le désœuvrement. Les services publics continuent toujours à être monnayés par divers artifices, les recrutements se font par connaissance etc. Pourquoi ? Il n’existe pas une volonté ferme des pouvoirs publics d’approcher cette calamité comme un phénomène de société qui métastase les circuits de gestion mais plutôt dans son appréhension morale pour lui prescrire un traitement sur le seul aspect éthique. Or, à ce stade massif, une telle ordonnance le fait reculer, certes mais pour mieux avancer comme c’est le cas en Algérie actuellement et de nombreux pays africains.

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Le diktat des pseudo-imams

Par exemple, depuis la fin de la décennie noire durant laquelle de nombreux groupes ont en profité pour blanchir l’argent sale, les imams dans toutes les mosquées du pays n’arrêtaient pas d’appeler les fidèles de se démarquer de cet artifice que les règles islamiques élémentaires refusent dans la forme et le fond. Voilà devant une polémique pareille, l’imam attitré Ali Aya déclare que «la prière est permise dans des mosquées ayant la terre, les murs, et même les tapis qui proviennent de l’argent sale ». Pourquoi alors avoir refusé par le passé les dons de citoyens qui commercialisent l’alcool ? Ou se pratiquent la prostitution comme le plus vieux métier du monde ? Pourtant un autre imam qui ne l’est pas, a carrément lancé une Fetwa pour sa destruction, La logique même considère qu’une telle destruction pourrait ne pas être un gaspillage mais une ligne rouge tracé par la société dans sa globalité à ne pas dépasser.

Tant qu’on tergiverse sur ces questions existentielles, ce phénomène continuera à se développer pour à la longue mener le pays vers une voie sans issue. Ce phénomène n’est pas nouveau car il est né dès l’automne 1962 durant lequel des milliers de petits bourgeois vont devenir propriétaires d’appartements, de villas voire d’immeubles sans verser la moindre sueur. Depuis l’exécutif laisse faire pour surmonter les crises qu’on lui impose. L’autogestion qui s’en est suivie, imposée elle-même comme un modèle de développement à cause des départs massifs des colons et la vacance des moyens de production devait généré une bourgeoisie bureaucratique qui s’est transformé plus tard en classe de nouveaux riches parmi eu on compte aujourd’hui plusieurs spéculateurs, hommes d’affaires qu’on aime appeler « industriels » alors qu’ils ancrent leur ventousent pour sucer la rente.

Résultat : les pays comme la Corée du Sud, le Vietnam qui ont entamé leur développement à la même période que nous, ont réussi à faire décoller leurs économies ce qui n’est pas le cas de l’Algérie qui reste enfermée voire encerclée par l’informel. Pourquoi ? La croissance issue de leurs modèles de développement a servi et sert toutes les franges de la société tandis qu’en Algérie, elle demeure inégalement répartie. Il est clair, et on peut se le demander comment un pays qui a commencé avec une assise industrielle autogérée ne dépassant pas les 5% générerait aujourd’hui des groupes riches et influents d’oligarques qui menacent même son indépendance acquise au prix de sacrifice humain énorme si ce n’est par des moyens spéculatifs.
 

Auteur
Rabah Reghis

 




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