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Quelle politique de l’eau en Algérie ? (II)

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DECRYPTAGE

Quelle politique de l’eau en Algérie ? (II)

3.2.  La qualification, l’innovation technologique et la R&D

Les métiers de l’eau exige aujourd’hui des compétences bien précises et de plus en plus qualifiées. Il est impératif que l’ensemble des personnels administratifs et techniques soit bien formé tant au niveau de la formation initiale que professionnelle par une formation continue.

Avec l’avènement en 2011 d’une École Supérieure du Management des Ressources en Eau (ESMRE) les besoins en formation professionnelle des cadres du secteur de l’eau pourront trouver en partie des réponses. Cependant, l’indigence actuelle des structures publiques, offices, centres de recherche et instituts spécialisés de l’eau me fait encore douter. A mon sens l’encouragement de l’état à la création de PME privées innovantes dans le secteur des technologies de l’eau serait une autre piste prometteuse.      

En matière d’innovation technologique  visant à améliorer l’efficacité dans le domaine de l’irrigation, le renforcement des systèmes économiseurs d’eau tels le goutte-à-goutte, l’aspersion ainsi que les nouvelles techniques d’irrigation partielle des racines ne sont que faiblement utilisés. Aujourd’hui encore les systèmes traditionnels largement utilisés gaspillent d’énormes volumes d’eau.

Est-il utile de rappeler qu’aujourd’hui le secteur des ressources en eau est intimement lié au secteur des Télécommunications, de l’Informatique et du Numérique (TIN).

Je constate tristement que depuis 2000, les ministres se suivent mais aucun n’a solidement arrimé au programme colossal d’investissement, les TIN (comme le monitoring des réservoirs, le contrôle à distance des barrages et des crues des oueds, les vidéos surveillances, les compteurs à distance, des mesureurs numérisées des paramètres physico-chimiques des eaux, réseaux de bases de données, l’utilisation généralisée de la télédétection satellitaire, etc.). Notons au passage que ces techniques sont totalement à la portée des techniciens algériens.

LIRE AUSSI : Quelle politique de l’eau en Algérie ? (I)

En matière de dessalement d’eau de mer,  la technologie des membranes à échange d’ions ou de l’osmose inverse était d’actualité au début des années 1970 et la technologie aujourd’hui est largement à notre portée.  L’Algérie qui a opté pour ces procédés de production d’eau potable non conventionnelle doit accompagner ce choix par une une stratégie de R&D.  En fait, la conception, l’engineering ainsi que la fabrication des osmoseurs et d’autres composants doivent impérativement être « made in Algeria » ou achetées à des sociétés étrangères contrôlées par des acteurs financiers algériens.   

En fait, il existe 1000 façons d’y parvenir mais demeurer dépendant des importations et des fournisseurs étrangers de biens et services pour ces centrales reste à mon sens inconcevable et inacceptable pour notre nation. Il s’agit d’un enjeu stratégique assurant l’accès à l’eau potable à plus de la moitié de la population algérienne.

3.3. Management, partenariat public-privé, Privatisation et/ou gestion déléguée

Généralement la responsabilité des services d’eau et d’assainissement étant locale ou confiée à des organismes publics, mixtes ou privés (8), l’Etat garde essentiellement un rôle de régulateur.

Il fixe les règles générales de gestion des services au niveau national : lois, décrets, arrêtés, … Il fixe les normes environnementales et de santé publique, il contrôle la qualité de l’eau potable distribuée,   il exerce la police de l’eau (autorisation de prélèvement et de rejet, contrôles), il encadre les relations entre les collectivités et les entreprises privées (partenariat public-privé), il veille au respect de la transparence et équité vis-à-vis des usagers, il garantit la solidarité entre usagers et l’accès à l’eau pour tous. Il contrôle les comptes des services publics d’eau potable et d’assainissement, qu’ils soient gérés en direct ou en délégation de service public (régie, gestion directe, gestion mixte ou gestion déléguée).

Dans le contexte actuel, pour une nouvelle gouvernance de l’eau, on pourrait doter, au niveau régional, les agences de bassins hydrographiques d’autonomie et de responsabilités financières et techniques :

  • Assurer la gestion des services, le fonctionnement et la maintenance des équipements

  • Moderniser les installations existantes, prévoir tout aménagement et équipements nouveaux

  • Etablir des réseaux de mesures, de données et d’analyses.  

  • Fixer des objectifs avec obligation de résultats  

  • Améliorer la qualité chimique des eaux

  • Stopper la dégradation de la qualité des eaux souterraines par réduction de rejets  

  • Identifier les usagers, en distinguant les ménages, l’industrie, le tourisme et l’agriculture.

  • Mettre en place d’une tarification de l’eau qui soit intelligente et incitative

3.4. Recours circonstancié aux ressources en eau non conventionnelles

La réalisation d’unités de dessalement d’eau de mer par osmose inverse nécessite des investissements importants (coût moyen de 300-400 millions de dollars). A titre d’exemple, la station d’El-Mactaa, d’Oran, d’une capacité de 500.000 m3 /Jour couvrira   à long terme des besoins en eau potable de 5 millions d’algériens.

En plus du coût élevé, les contraintes les plus importantes du dessalement d’eau de mer sont d’une part la consommation énergétique au mètre cube d’eau et d’autre part les effets néfastes sur l’environnement par   des rejets dans la mer de saumure résultant de l’osmose et autres produits chimiques.  L’alternative d’utiliser les énergies renouvelables pour le fonctionnement des stations de dessalement d’eau de mer s’impose désormais en urgence.  

3.5. Base tarifaire adaptée aux usagers

Il est vrai qu’une hausse du prix de l’eau potable contribue à donner un signal de rareté de la ressource et à permettre un meilleur recouvrement des coûts. Un tel processus est d’ores et déjà engagé par la SEEAL et les résultats attendus sont probants.   

En revanche, dans le cas de l’irrigation, l’eau ne fait l’objet d’aucune tarification si ce n’est la redevance prélèvement, à laquelle tous les irrigants sont soumis, mais les niveaux de taxation très faibles n’incitent pas à l’économie d’eau.

Le paiement s’effectue le plus souvent en fonction du débit ou du nombre de prises. La tarification forfaitaire ne peut avoir une influence que sur la décision d’avoir recours à l’irrigation ou pas, mais pas sur la dose d’eau apportée à l’hectare.

Cependant, le prix de l’eau n’est pas toujours une incitation suffisante pour réduire la consommation    d’eau, notamment si la part des coûts de l’eau est faible dans l’histogramme global des coûts de production. Les économies en eau viendront davantage par des apports techniques de systèmes d’irrigation adaptés aux cultures et la taille des exploitations en plus d’un soutien de l’Etat.

6.6.-  Des actions drastiques pour l’économie de l’eau potable

Il est vrai que des actions institutionnelles ont été engagées par le ministère des Ressources en eau visant à sensibiliser l’ensemble de la population, au niveau des quartiers, des centres d’éducation, des associations, des mosquées mais aussi au niveau des opérateurs économiques et des agriculteurs à l’économie de l’eau. Cette communication et sensibilisation visant à faire connaître aux algériens les étapes du cycle de l’eau potable qui coule dans les robinets en vue de sa préservation.

Ajouté à cela, il s’avère nécessaire d’agir autrement quand le respect des règles est enfreint. C’est là où la police des eaux, compétence de l’Etat, doit intervenir énergiquement pour faire respecter les règles et les lois et verbaliser les infractions.

Les missions régaliennes qui sont notamment, la réglementation, planification et l’optimisation des ressources hydriques, les grands aménagement et la maîtrise de l’eau, la prévision des crues et  la lutte contre les inondations, la prévention des risques majeures, la protection de l’eau, sa surveillance et son contrôle, devront rester au cœur des missions du Ministère des ressources en eau.   

4.- Les motifs d’inquiétude

L’été 2018 a provoqué à l’échelle européenne, la pire sécheresse et une crise de l’eau sans pareille. Les producteurs laitiers n’ont plus de fourrage pour leurs bêtes et bon nombre d’agriculteurs du Royaume Unis, d’Allemagne, de Pologne, de Hongrie, de Roumanie, d’Italie, d’Irlande, des pays scandinaves ont dû se résoudre à puiser sur leurs réserves d’hiver ou à l’abattage de leurs animaux. Jamais les récoltes de fourrage n’ont été aussi mauvaises en Europe. Les consommateurs européens vont sentir prochainement l’ampleur des effets de la sécheresse par une flambée des prix dans leurs supermarchés.

Pour l’Algérie, j’anticipe trois fléaux qui nous guettent dans la prochaine décennie :

  1. Une inflation sans pareille des produits alimentaires (importés en majorité)

  2. Une amplification des périodes de sécheresses qui entraînera une demande croissante de ressources en eau notamment pour l’irrigation.

  3. Une augmentation sensible de la consommation per capita et par jour, poussée par une forte croissance démographique.

Suite à la politique de mobilisation d’eau tournée vers l’augmentation de l’offre (construction de barrages et retenues, augmentation des pompages)  la priorité devra être désormais accordée à la régulation de la demande en eau. Il s’agit de mieux utiliser les ressources en eau existantes, de réduire les fuites et le gaspillage, de rationaliser l’irrigation et l’utilisation de l’eau potable et d’éviter ainsi le recours systématiquement aux ressources non conventionnelles qui apportent un cortège de problèmes environnementaux et énergétiques.  

Lorsque je visite les administrations centrales, les centres de recherche et de développement du secteur, je suis consterné par les faibles moyens mis à la disposition des cadres techniques et administratifs sur tous les plans (locaux souvent délabrés, mobilier de bureau vétuste, les moyens de déplacement inexistants, documentation indisponible, outils informatiques et de communication vieillissants,  faiblesse de la formation continue, etc.). Comment peut-on leur demander de travailler avec efficience dans de pareilles conditions ?

Aujourd’hui la thématique de l’eau utilise les sciences (la physique, la chimie, la physico-chimie, la mécanique, l’informatique, l’électronique, la biologie, la biochimie, la géologie) tout comme les techniques avancées (satellitaires, télécommunications, contrôle à distance, systèmes électroniques, softwares,  systèmes de simulation, génie logiciel) et s’appuie sur des données et connaissances (météorologiques, géologiques, topographiques, géographiques, etc.).

Gardant cela en tête, il est urgent de doter les techniciens de l’eau des meilleurs outils et moyens de mesure, de contrôle, d’intervention, d’observation terrestre et spatiale, de communication, de logiciels de simulation et de monitoring.

Voici mes motifs d’inquiétude : Nous ne sommes pas au rendez-vous ! Nous avons englouti plusieurs milliards d’euros dans les infrastructures hydrauliques, réalisés en majorité par des entreprises  étrangères, mais nos gouvernants ont oublié d’investir dans les capacités humaines et techniques d’accompagnement. Ce type d’erreur endémique aux pays en voie de développement, qui ne se développeront d’ailleurs jamais, se reproduit systématiquement dans tous les secteurs d’activités.  

L’enjeu est de taille, car il conditionne notre souveraineté et l’avenir des futures générations.   

Aujourd’hui que savons-nous faire correctement ? Que maîtrisons-nous ? Que mesurons-nous avec fiabilité ? Contrôlons-nous suffisamment nos oueds, nos étendues d’eau, nos nappes ?  Comment estimons nous nos ressources hydriques ? Que valent nos prévisions ? Une infinité de questions qui resteront peut être longtemps sans réponses.

Je me permets encore une fois de reposer ici les mêmes questions : Qui sont les arbitres (élus, administrations, ministères, syndicats, société civile, médias, etc.) ont-ils les données et les compétences ? Connaissent-ils les enjeux ? Qui défend nos intérêts communs ? Où nous conduisent-ils ? Le savent-ils ?

L’Algérie dispose de plusieurs centres de recherche, d’entreprises privées et publiques de services et de travaux du secteur, une diaspora aux quatre coins de la terre et qui ont certainement aussi des solutions ad hoc à proposer, si réellement les pouvoirs publics étaient en quête de solutions pour l’édification d’une gestion intégrée nationale de l’eau pour un développement durable.  

5. En conclusion

Les gouvernements successifs de l’Algérie indépendante ont échoué à bâtir une politique intégrée de l’eau ouverte au développement durable : environnemental, économique et social. Aucun modèle utilisé dans d’autres pays ne pourra être transposé en Algérie.   

La menace est là, le stress hydrique est bien présent ici et ailleurs, en sommes-nous assez conscients pour engager dans l’immédiat des actions salvatrices ?

Nous devons désormais compter sur notre propre expertise et élaborer un  plan de gestion de la rareté des ressources hydriques permettant de mieux planifier et d’optimiser l’utilisation de l’eau à long terme autour des axes principaux décrits précédemment:

  • Accorder la priorité à l’eau potable dans les grandes villes, y compris par la création de ressources de substitution en dernier recours (dessalement d’eau de mer)

  • Renforcer la cohérence de la politique de l’eau avec la politique agricole.

  • Partager équitablement l’eau entre les différents usages avec une rationalisation et une meilleure économie concernant évidemment l’agriculture.

  • Généralisation de l’utilisation des eaux usées retraitées (nettoyage, incendies, industries, arrosage)

  • Rehausser le niveau de qualification et des moyens de l’encadrement technique du secteur

  • Améliorer sensiblement et en urgence la gestion et la qualité des services dans la distribution  

  • Introduire massivement les technologies modernes dans la gestion, la connaissance, le contrôle, le monitoring, l’évaluation et les prévisions des ressources hydriques

  • Recourir systématique à la récupération des eaux de ruissellement  

Notre survie dépendra de nos prochaines actions. C’est autour de ce vaste débat que je souhaiterai aujourd’hui interpeller les entrepreneurs, experts, politiques, universitaires et tous les acteurs de la société civile, afin qu’ensemble nous puissions y apporter les solutions concrètes, appropriées et planifiées dans le temps.

L. G.

(*) Lies Goumiri est docteur d’Etat ès-sciences de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d’importants postes dans l’administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées. Il a été associé à plusieurs missions de l’ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques et européennes.

Notes
 

(1) http://fseg2.univ-tlemcen.dz/rev%2010%20en%20pdf/ROUISSAT%20Bouchrit.pdf

(2 )https://www.pseau.org/outils/ouvrages/ipemed_etat_des_lieux_du_secteur_de_l_eau_en_algerie_2013.pdf

(3) https://nicolabarbisan.files.wordpress.com/2014/02/rapport-mc3a9thodes-dirrigations.pdf

(4) https://lematindalgerie.comquelle-place-et-quel-avenir-pour-notre-engineering

(5) Les spécialistes estiment le taux de pertes en eau à plus de 40 % par an en moyenne qui ont diverses origines (déficience des réseaux, lâchers directs, surconsommation, vols, l’absence de compteurs gaspillage, indice des prix de l’eau),

(6) le ministère des ressources en eau (MRE) est l’autorité chargée de la mise en œuvre de la politique nationale de l’eau avec les directions des ressources en eau des wilayas (DREW) et sous sa tutelle :

• l’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) est chargée d’étudier et d’évaluer les ressources en eaux et en sols irrigables • l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) chargée de la gestion des barrages et transferts  

• l’Algérienne des eaux (ADE) chargée de l’alimentation en eau potable et industrielle  

• l’Office national de l’assainissement (ONA) pour la gestion et le développement des infrastructures d’assainissement urbain  

• l’Office national de l’irrigation et du drainage (ONID) chargé de la gestion des périmètres d’irrigation    

• le Conseil national consultatif des ressources en eau pour la coordination institutionnelle sur la politique de l’eau.

• l’Autorité de régulation des services publics de l’eau pour évaluer les services d’eau et d’assainissement fournis aux usagers, à contrôler leurs coûts et les tarifs

• les Agences de bassins hydrographiques (ABH) et les Comités de bassin10 pour la gestion au niveau des régions hydrographiques.

• l’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE), les ABH deviennent des démembrements

(7) La consommation en eau est estimée autour d’un million de m3 pour produire un milliard de m3 de gaz

(8) Il existe plusieurs exemples, la collectivité peut exploiter elle-même les ouvrages de production d’eau potable et déléguer seulement la distribution. Autre exemple, l’action commerciale vis-à-vis des usagers (facturation, recouvrement) est de plus en plus souvent confiée à un opérateur spécialisé distinct. En concession, c’est l’opérateur qui construit les ouvrages et les exploite à ses frais en se remboursant intégralement sur le prix de l’eau. La collectivité ne perçoit rien. Le candidat concessionnaire doit évaluer les investissements qu’il s’engage à réaliser.

Ce système de gestion déléguée a largement fait ses preuves depuis plusieurs siècles qu’il existe en France. Les grandes entreprises du secteur de l’eau (Veolia, Suez Lyonnaise des Eaux, Saur) ainsi que les petites et moyennes entreprises (PME) ont développé des savoir-faire importants et réalisé des recherches qui placent l’industrie française de l’eau au tout premier rang mondial. En 2017, en France, la distribution de l’eau potable est quasi assurée en gestion déléguée.

La sécurité sanitaire des eaux distribuées à la population repose sur des dispositifs de vigilance qui permettent de s’assurer du respect des exigences de qualité de l’eau et du bon fonctionnement des installations de production et de distribution de l’eau.

Auteur
Lliès Goumiri (*)

 




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1090 bouteilles de boissons alcoolisées saisies par la police à Batna

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POLICE/JUSTICE

1090 bouteilles de boissons alcoolisées saisies par la police à Batna

Les services de la police de Batna ont pu mettre hors d’état de nuire deux individus âgés de 26 et 29 ans, reconnus coupables de commercialisation illicite et de trafic d’alcools.

Selon nos sources, tout a commencé par le démantèlement d’un réseau qui se livrait au trafic de drogue au niveau de la commune de Batna. Deux autres individus âgés entre  39 et 44 ans impliqués dans la même affaire pour association seront arrêtés plus tard, suite à une enquête minutieusement menée, par les services de police. Selon la même source, ces individus ont été arrêtés en flagrant délit avec en leur possession 1090 bouteilles de boissons alcoolisées dissimulées à l’intérieur d’une camionnette discrètement cachée dans un parc, situé à Douar Diss à proximité du centre-ville. Les présumés ont été arrêtés puis présentés devant le procureur de la république près la cour de Batna.

En outre, durant la même journée, les services de police relevant de la commune de Timgad ont neutralisé un individu âgé de 24 ans (récidiviste) avec en sa possession une arme blanche et 142,76 gr de kif dissimulée dans ses poches. Le présumé coupable en question a été écroué par le juge d’instruction de la chambre 4 après avoir été présenté devant le procureur de la république près la cour de Batna.

 

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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L’Etat français condamné à indemniser un fils de harki

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Après avoir mal accueilli les harkis en 1962

L’Etat français condamné à indemniser un fils de harki

C’est une première en France. La plus haute juridiction administrative a condamné mercredi 3 octobre l’Etat français à verser 15 000 euros à un fils de harkis en réparation des préjudices matériels et moraux qu’il a subis lors de son enfance dans plusieurs camps de transit. Une décision qui pourrait faire jurisprudence.

C’est un fils de harki qui porte plainte contre l’Etat français. Au moment de l’indépendance, son père comme des milliers de supplétifs musulmans se sont battus pour la France, mais ils se sont toujours sentis abandonnés par elle.

Ceux qui sont restés sur le sol algérien ont été victimes pour la plupart de représailles. Les autres, environ 60 000 harkis, ont été transférés avec leur famille dans des camps de transits, pour la plupart, dans le sud-ouest de la France.

Leurs conditions d’accueil à l’intérieur des camps étaient déplorables, voire inhumaines, précise le Conseil d’Etat.

De plus, les harkis étaient isolés, tenus à l’écart des villages. Ce fils de harki, qui porte plainte, est né en 1963 au camp Joffre, dit « camp de Rivesaltes », puis transféré au camp de Bias, où il y a vécu jusqu’à l’âge de 12 ans.

Après une première demande d’indemnisation d’un million d’euros rejetée par le tribunal administratif, il obtient aujourd’hui gain de cause, mais à hauteur de 15 000 euros.

Cette décision, qui est une première, pourrait ouvrir la voie à d’autres demandes de réparation financière de cette communauté.

Auteur
RFI

 




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Repenser la politique démographique de l’Algérie

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REGARD

Repenser la politique démographique de l’Algérie

Il est parfois ennuyeux de répéter ce que l’on a déjà dit, mais il est souvent judicieux d’en rappeler l’essentiel si on espère retenir les leçons qui s’imposent pour notre avenir : l’Algérie est malade. Elle est d’autant plus malade qu’elle a négligé sa raison, son esprit, son corps…, ses enfants !  

Qui va croire que ce pays-continent, économiquement le plus riche dans tout le Maghreb, laissera facilement fuir ses jeunes à l’étranger, sans penser aux conséquences de cet exode massif sur son épanouissement et sa prospérité. Un petit calcul d’un citoyen naïf de Bab El Oued est à même de nous démontrer qu’on est à côté de la plaque des défis de l’avenir, surtout en matière de démographie.

D’ici 25 ans par exemple, l’Algérie sera une nation « vieille », comme l’Europe de nos jours, en manque de bras et de compétences « fraîches » pour son développement.

En ce sens, les jeunes de moins de 35 ans  (environ 65% de notre population actuelle) toucheront à la barre de la soixantaine en 2040 et le renouvellement générationnel qui se fait maintenant, rappelons-le bien, moins intensivement que par le passé sera un facteur accélérateur du vieillissement rapide de sa population.

Tout au plus, le recul de l’âge du mariage lié aux difficultés économiques dont patauge notre jeunesse et la baisse des natalités, un impératif que s’imposent, chez nous, désormais tous les nouveaux couples afin de parer à la cherté de la vie et de garantir une éducation équilibrée à leurs enfants, aggraveront cette tendance baissière ou «décliniste», si j’ose l’expression.

Les autorités publiques auront vraiment de la peine à régler ces anomalies dans le futur, si elles n’y pensent pas sérieusement, dès à présent. Cela dit, l’Algérie sera amenée à réfléchir d’une manière méthodique sur une politique démographique globale, incitative de la natalité, et à établir une feuille de route sérieuse pour canaliser de manière positive les mouvements migratoires, surtout ceux en provenance de l’Afrique noire.

Loin d’être un détail, cet enjeu est d’une grande importance pour les générations qui viennent, car seule une politique démographique qui tient compte des besoins économiques du pays et entretient le rajeunissement constant de sa population, pourrait nous sauver des déséquilibres sociaux, et même géopolitiques futurs.

A cet effet, l’Etat est appelé à promouvoir une culture d’accueil en osmose avec la place stratégique du pays,  le vivre-ensemble,  le métissage culturel, le rapport à l’autre et à l’altérité en général, etc., de façon à ce que l’éducation nationale les insère, les consolide et les vulgarise avec pédagogie dans les manuels scolaires. Un travail de longue haleine qui va de l’intérêt national, décidément.    

 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Londres accuse Moscou de cyberattaques contre les démocraties

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ESPIONNAGE

Londres accuse Moscou de cyberattaques contre les démocraties

La Grande-Bretagne accuse les services du renseignement militaire russe (GRU) d’avoir mené une série de cyberattaques visant à semer la discorde dans le monde en déstabilisant les démocraties occidentales.

Ces attaques ont touché un large éventail d’événements et secteurs, allant d’instances sportives à l’élection présidentielle américaine de 2016, écrit le gouvernement britannique dans un rapport basé sur les travaux de son Centre national de sécurité informatique (NCSC) et rendu public jeudi.

“Les actions du GRU sont irresponsables et systématiques: ils essaient de nuire et d’interférer dans les élections d’autres pays”, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt.

“Notre message est clair: avec nos alliés, nous exposerons aux tentatives du GRU de nuire à la stabilité internationale et nous y répondrons”, a-t-il ajouté, précisant que Londres attribuait la responsabilité de ces attaques au gouvernement russe.

En avril dernier, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont mis en garde contre une cyberattaque à l’échelle mondiale lancée en 2015 qu’ils ont imputée à des pirates informatiques soutenus par la Russie.

Moins connu que le KGB, le GRU a joué un rôle majeur dans plusieurs conflits, notamment l’annexion de la Crimée en 2014.

L’agence a été accusée par la Première ministre britannique Theresa May d’avoir mené la tentative d’assassinat contre l’ancien agent double russe Sergueï Skripal en mars dernier à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre.

Disposant d’agents à travers le monde, le GRU rend compte directement à l’état-major du ministère russe de la Défense.

Aucune communication n’est effectuée sur les actions du service, dont la structure, les effectifs et le financement sont tenus secrets.

Selon le gouvernement britannique, le GRU est associé à plusieurs groupes de pirates informatiques, parmi lesquels APT 28, Fancy Bears, Sofacy, Pawnstorm et Sednit.

“Ce type de comportement démontre leur volonté d’agir sans respecter le droit international ou les normes établies, et ils le font avec un sentiment d’impunité”, a dit Jeremy Hunt.

En 2016 et cette année, les Etats-Unis ont sanctionné plusieurs officiers du GRU, dont son responsable Igor Korobov, pour des tentatives de cyberattaques et avoir voulu interférer dans l’élection présidentielle de 2016.

Auteur
Reuters

 




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Le joueur Ronaldo rejette une accusation de viol, « crime abominable »

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MOEURS

Le joueur Ronaldo rejette une accusation de viol, « crime abominable »

 La star mondiale du football Cristiano Ronaldo a démenti catégoriquement mercredi avoir violé une Américaine dans un hôtel de Las Vegas en juin 2009, qualifiant le viol de « crime abominable ».

Mais les avocats de son accusatrice, qui dit souffrir depuis de blessures psychologiques, ont affirmé lors d’une conférence de presse qu’elle avait été « très cohérente » en dénonçant l’agression.

Cette affaire pourrait ternir la réputation du quintuple Ballon d’Or qui a démenti « vigoureusement » les accusations.

« Le viol est un crime abominable qui va à l’encontre de tout ce que je suis et de ce que je crois », a écrit le champion portugais sur son compte Twitter.

« Je refuse de nourrir ce cirque médiatique monté par des gens qui cherchent à se faire de la publicité à mes dépens », a-t-il ajouté dans ce message en anglais, se disant serein et avec « la conscience claire ».

La police de Las Vegas a annoncé lundi avoir rouvert l’enquête sur les accusations portées par Kathryn Mayorga, 34 ans aujourd’hui, qui affirme dans une plainte au civil que le footballeur l’a sodomisée de force le 13 juin 2009.

Selon Leslie Stovall, son avocat, celle-ci espère non seulement « obtenir justice » en mettant Ronaldo face à ses responsabilités, mais aussi « empêcher que ce qui lui est arrivé n’arrive à d’autres femmes ». 

Après avoir subi depuis des années un traumatisme psychologique, elle a trouvé « beaucoup de courage » pour attaquer le footballeur grâce au mouvement #MeToo qui dénonce depuis un an les abus sexuels commis par des hommes de pouvoir. 

Le mouvement et « les femmes qui ont publiquement dénoncé des abus sexuels ont donné à Kathryn beaucoup de courage, et lui ont permis de déposer une plainte », a expliqué Leslie Stovall.

Sa cliente a beau avoir pris la décision d’aller au procès, « cela reste un défi pour elle » et « elle a besoin de beaucoup de soutien », a souligné Leslie Stovall, expliquant qu’elle avait quitté temporairement Las Vegas pour trouver un peu de calme. 

Ses avocats disent avoir obtenu, par mail, des documents confidentiels auprès des « Football Leaks », qui avaient déjà fait état du viol présumé en 2017. Ils soulignent les avoir transmis à la police et envisagent de les divulguer eux-mêmes prochainement.

Toujours selon l’avocat, la plaignante avait dénoncé le viol présumé à la police de Las Vegas, et subi un examen médical juste après les faits.

La police affirme que la procédure n’avait pu aller plus loin car la jeune femme n’avait pas voulu donner le nom de son agresseur à l’époque. Mais Leslie Stovall assure, lui, qu’elle a bien « identifié Cristiano Ronaldo lors d’un entretien avec un détective de la police de Las Vegas deux semaines après l’agression ». 

Ses avocats estiment son préjudice à au moins 200.000 dollars mais ne fixent pas de montants pour les dommages et intérêts.

 Médiation contestée 

Selon son récit, Mme Mayorga avait rencontré Cristiano Ronaldo au Palms Hotel de Las Vegas le 13 juin 2009, chacun faisant partie d’un groupe. Ronaldo était sur le point de passer de Manchester United au Real Madrid pour le transfert le plus cher du monde à l’époque. Il l’aurait invitée dans sa suite pour faire la fête, avec d’autres personnes.

Là, il aurait demandé à la jeune femme, 24 ans à l’époque, de se joindre au groupe dans un jacuzzi. Celle-ci n’ayant pas de maillot de bain, il lui aurait prêté un short de sport et un tee-shirt.

Selon ses dires, c’est pendant qu’elle se déshabillait dans la salle de bain que le footballeur a fait irruption, sexe apparent, pour lui demander une fellation. Mme Mayorga dit avoir refusé et demandé à quitter les lieux. Mais Ronaldo l’aurait ensuite poussée sur un lit pour tenter d’avoir une relation sexuelle avec elle. Et c’est parce qu’elle se protégeait le sexe de ses mains qu’il l’aurait sodomisée.

Après cette soirée, une « médiation privée » avait été organisée avec des représentants de Ronaldo, la plaignante et son avocat.

A l’issue de discussions décrites comme très éprouvantes pour la jeune femme par ses avocats, une transaction financière avait été conclue, accordant le versement de 375.000 dollars en échange d’une confidentialité absolue sur les faits présumés ou l’accord, ainsi que l’abandon de toute procédure.

Pour les avocats de Mme Mayorga, cet accord est nul et non avenu, notamment en raison du trouble psychologique de leur cliente à l’époque et des pressions exercées à son encontre. 

Auteur
AFP

 




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Plusieurs trafiquants de drogue neutralisés par les gendarmes à Batna

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DELINQUANCE

Plusieurs trafiquants de drogue neutralisés par les gendarmes à Batna

Une peine de 10 ans de prison ferme assortie d’une amende de 5 millions de Da été prononcée dimanche par la cour de N’Gaous à l’encontre d’un individu récidiviste reconnu coupable de trafic de drogue. 

Selon nos sources, tout est parti d’un réseau qui se livrait au trafic de drogue au niveau de la commune de Elkassabat, relevant de la daïra de N’Gaous qui a été démantelé. Deux autres individus  impliqués dans la même affaire ont bénéficié de l’acquittement pur et simple lors de ce procès  qui a duré de nombreuses heures. Cette bande a été démantelée dans la semaine, à l’issue d’un coup de filet de la brigade de recherche de la gendarmerie au niveau de la commune de El Kassabat (N’Gaous).

En effet, suite à des informations faisant état de la commercialisation de drogue dans la région, ces mêmes services ont lancé d’autres opérations minutieuses à travers la région Nord de la wilaya qui se sont soldées par l’arrestation d’une bande de malfrats composée de 5 individus reconnus coupables de commercialisation illicite et de trafic d’alcools.

Selon la même source, ces individus ont été arrêtés en flagrant délit avec en leur possession 558 bouteilles de boissons alcoolisées diverses dissimulées à l’intérieur d’une voiture de marque Peugeot 301, des produits destinés à la revente dans la commune de Merouana. Les présumés ont été arrêtés puis présentés devant le procureur de la république près la cour de Merouana. 

Dans la même semaine, les services des brigades de la gendarmerie sous le commandement du colonel Saddak Abdelkader, ont procédé à plusieurs autres opérations contre le crime et le banditisme à travers différentes communes. A commencer par la commune de Takslente où il a été procédé  à l’arrestation d’un jeune individu (H.A.) qui avait en sa possession 26 bombes lacrymogène dissimulées à l’intérieur de son véhicule de marque Kia Picanto.

L’individu a été écroué après avoir été présenté devant la cour de N’Gaous. En outre, durant  la même journée, les services de la brigade de la gendarmerie relevant de la ville de Batna ont pu mettre hors d’état de nuire, un individu, dealer récidiviste, en sa possession 115 gr de kifs et un Cutter utilisé pour la découpe, apprend-on. Selon nos informations, l’individu avait été arrêté en flagrant délit en train de cacher sa drogue. Le présumé en question a été aussi écroué après avoir été présenté devant la cour de Batna.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Wilayas-déléguées, daïras : entre rétropédalage du gouvernement et surenchère de l’opposition 

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DECRYPTAGE

Wilayas-déléguées, daïras : entre rétropédalage du gouvernement et surenchère de l’opposition 

 Le projet de création de nouvelles wilayas déléguées dans les Hauts-Plateaux, le Grand-Sud et certaines wilayas du nord du pays, et celui de l’accès des dix wilayas déléguées, créées en 2014 dans le Sud algérien ne seraient plus d’actualité.

Longtemps annoncés par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, ces deux projets ont été renvoyés aux calendes grecques par le Conseil des ministres qui s’est tenu mercredi dernier sous la présidence du président Bouteflika.

Ainsi, à travers l’amendement du décret présidentiel portant création de nouvelles wilayas déléguées, Noureddine Bedoui voulait signifier que l’État ne s’engagerait pas, du moins à court terme, dans de nouveaux gouffres financiers, lui qui a déjà  mobilisé quelque 16,6 milliards de dinars pour la création en 2014 des wilayas déléguées au niveau du Grand Sud.

 Le président de la République a néanmoins tenu à affirmer que la réorganisation de l’administration au niveau local figurait toujours parmi les objectifs assignés au programme quinquennal 2015-2019. Il s’agit, à l’évidence, d’un recul net dans la politique de décentralisation promise avec le projet de création de nouvelles wilayas déléguées dans les Haut-Plateaux et le nord du pays. Un rétropédalage, en somme !

En face, chez l’opposition on préconise une réforme profonde de l’organisation administrative de l’Algérie.

Elle passerait, inévitablement, par la dissolution des daïras, selon le RCD qui s’en est expliqué : «Il s’agirait de dissoudre les daïras, inutilement budgétivores en transférant leurs personnels et leurs budgets au profit des communes; tous les élus locaux savent que ces entités sont le palier par excellence qui empêche toute intercommunalité au profit d’un contrôle policier de l’action des élus ».

Il avait ajouté, par la voix de son responsable Mohcen Belabbès, signataire du communiqué rendu public, il y a quelque temps « qu’il faut restituer le contrôle de la conception et de la réalisation de tous les projets à caractère local, quel qu’en soit le montant ; il faut redonner un pouvoir fiscal réel aux entités régionales et mettre en place un mécanisme transparent de redistribution des rentrées fiscales entre les différents échelons des collectivités locales ».

Il plaide également et surtout, pour « un système qui s’appuierait sur la territorialité où la région sera conçue, aussi bien comme espace d’expression de la démocratie locale, que comme pôle de dialogue et de rayonnement économique et socioculturel ».

On l’aura compris, le RCD plaide pour plus d’autonomie aux communes. Et en toile de fond, il milite pour un découpage du pays en régions.

Le gouvernement sait qu’il manœuvre en terrain miné et que les arbitrages politiques, et surtout locaux, seront essentiels pour la mise en place d’une éventuelle réorganisation territoriale; quant  à découper le pays en régions, pour mutualiser les richesses et faire profiter les Algériens, les pouvoirs publics ne semblent pas être très favorables. Un tabou. Ou plutôt, une ligne rouge à ne pas dépasser, semble-t-il.

Notre souhait, a souvent rappelé Noureddine Bedoui, est que nos partenaires nous accompagnent dans cette mission de «modernisation et d’informatisation» de l’administration publique. Et surtout, de décentralisation et déconcentration ! Comme cette décision de délocaliser la délivrance du passeport et de la carte d’identité biométriques; une volonté prêtée au ministre de l’Intérieur qui agit, bien sûr, au nom de l’exécutif pour renforcer le service public, appuyer et soutenir, davantage, l’institution communale.

Une révolution ! Ce qui, a priori, est de nature à plaire à tous les édiles d’Algérie, mais aussi aux formations politiques, de l’opposition notamment celles qui n’ont eu de cesse de réclamer « plus de pouvoirs » aux élus locaux.

Désormais, et cela a été transcrit, tout ou presque repose sur la commune ! Le ministre de l’Intérieur le justifie en disant : « Nous avons dans notre vision d’amendement du code de la commune, le souci de renforcer le rôle de cette dernière et de confirmer ses missions de principal producteur de service public; le passeport et la carte d’identité biométriques ainsi que la carte d’immatriculation des véhicules sont des preuves tangibles de notre bonne volonté ».

Alors que le RCD milite pour leur dissolution, des millions d’Algériens nourrissent encore l’espoir de voir leurs daïras accéder au statut de wilayas, malgré la crise ! Un espoir justifié par certains politiciens opportunistes; ce qui donne au débat qui s’installe, un caractère des plus passionnés, le tribalisme en prime. Et avec tous les risques de dérapage qui en découlent !

Toutes ces daïras, dépouillées de tout ce qui constituait l’essentiel de leurs activités, le passeport, la carte d’identité, le permis de conduire et la carte grise ne servent pas à grand-chose, à priori.

Est-ce qu’il y a encore une place pour elles au moment même où on renforce les attributions du wali « manager » et où on demande au maire de créer de l’investissement et de l’emploi ?

Les daïras sont-elles devenues des institutions archaïques comme le prétend le RCD, n’ayant plus d’autre sens que de préserver des employés sous-employés ?

Autrefois, espaces de commandement appréciables, elles sont devenues des échelons administratifs de plus en plus inconsistants. Contestées par la population qui, pour un oui ou un non, déverse sa colère sur elles en les « cadenassant ».

Même en termes d’attractivité économique et d’investissement, elles ne servent pas à grand-chose, puisque c’est aux maires et autres walis, qu’échoit la mission d’attirer les investisseurs et les commerces. Grâce au foncier, qui relève désormais des prérogatives des chefs d’exécutif de wilaya.

A moins de trouver une « mission » qui remotive les chefs de daïra qui, faut-il l’admettre, ne seront pas très occupés à l’avenir!  Déjà, ils n’ont pas les mêmes fonctions que les walis. Ni les mêmes pouvoirs. Le contrôle de légalité des comptes et des budgets des communes n’est pas, n’a jamais été de leur ressort, par exemple.

Quels services peuvent-elles encore rendre aux administrés, ces daïras ?

Dans les petites daïras rurales, l’effectif ne dépasse pas parfois les 9 à 10 fonctionnaires. Chef de daïra compris ! Dans d’autres, l’absence du titulaire du poste, pendant de longues périodes, ouvre la voie à toutes les spéculations : serions-nous dans cette façon de gérer, dans l’hypothèse de suppression de la daïra ? En la laissant sans chef ? Que dire aussi des daïras qui cohabitent à moins de 15 km les unes des autres ? Et aussi de tous ces bâtiments vides où quelques agents, une dizaine ou un petit peu plus, occupent 1.000 m2 ! Là, certainement, il y a des économies à faire.

Aucun ministre de l’Intérieur n’a osé toucher, de façon frontale, à la carte des daïras depuis 1990.

Pourtant, l’Etat, en ces temps de rationalisation des dépenses publiques, pourrait escompter, avec leur suppression partielle ou totale, une économie facilement chiffrable et en tous les cas, bienvenue en ces temps de disette. Et en cela, le RCD n’est pas dans l’erreur.

Rappelons, pour la bonne compréhension, que les chefs de daïra sont à la tête d’institutions qui n’ont ni budget, ni instance de délibération et de validation des décisions de dépenses, et sont donc démunies de tout instrument de réalisation de leur politique. Pourtant ils sont nombreux ceux qui estiment que les chefs de daïra sont des rouages essentiels de l’Etat, les relais, partout sur le territoire, des politiques de l’Etat, des questions de sécurité, à celles de l’aménagement en passant par leur rôle d’arbitrage en matière de développement local principalement.

Certes, la population se plaint du chef de daïra dans certains territoires, mais ceux qui râlent le plus seront les premiers à contester la suppression de leur daïra. Y compris dans les rangs des formations politiques, RCD y compris !

Que faut-il faire dès lors qu’il semble vital de préserver le lien entre la population et les daïras ?

C’est une question de cohésion sociale, dit-on. On l’aura compris, autour des daïras se greffent beaucoup de services de proximité et d’antennes des différentes administrations. Sans compter des fonctionnaires de haute qualité.

De ce qui précède, faut-il attendre des décisions en la matière, ou pour le moins, espérer l’ouverture d’une réflexion en ayant à l’esprit que :
1. La suppression des daïras en l’état porterait un coup grave à l’aménagement du territoire;
2. La transformation de quelques-unes d’entre elles en « antennes communales » serait, a priori, judicieuse. Elle irait aussi dans le sens de la proposition faite par le RCD;
3. Le maintien des daïras en zone très urbaine, là où les administrés peuvent aller rapidement à la wilaya en transport en commun, voire à pied, ne participe pas de la rationalité encore moins de la logique et donc leur dissolution serait envisageable;
4. La suppression des 47 daïras des chefs-lieux de wilaya, une aberration en quelque sorte, et dans ce cas particulier, on est d’accord avec le RCD; ces daïras-là ont perdu leur utilité. On peut même parler d’ « emplois fictifs » !
5. La fusion entre une ou deux petites daïras distantes de 10 à 15 km peut être expérimentée. Avec un seul chef de daïra aux commandes et autant d’économies à faire comme l’a suggéré le RCD;
6. Le maintien des daïras en milieu rural semble indiscutable, car on est loin de tout. En revanche, il faudrait travailler pour rassembler plus de services dans un même lieu. Une sorte de « maison de l’Etat »;
7. La consolidation, voire la multiplication des daïras dans le Grand Sud, est indiscutable.
Que va faire le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui ?

  • Va-t-il, par exemple, maintenir sa politique de modernisation de l’action de l’Etat et poursuivre sa réforme jusqu’à réorganiser ces daïras dont l’existence n’apparaît plus comme indispensable ? Et du coup, mener une réforme territoriale qui porterait son nom ?

  • Ou, le baril de pétrole augmentant, maintenir toutes ces daïras inutiles, onéreuses et bureautiques, et dans la foulée, pour plaire à tous ceux qui ont des ambitions électoralistes, multiplier le nombre de wilayas, pour atteindre le chiffre de 94, à l’horizon 2019 ?

C’est autant de  walis, rois, princes ou  dictateurs aurait dit en son temps Salah Boubnider qui disait qu’il vaut mieux penser à créer entre 5 et 10 régions se complétant sur le plan économique, social et culturel et surtout capables de mutualiser leurs moyens et leurs potentialités ! On n’en est pas là, malheureusement. Et les partisans de l’Etat jacobin peuvent encore se frotter les mains.
 

Auteur
Cherif Ali

 




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A quel agenda obéit Anis Rahmani ?

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Il vient de déposer plainte contre Amira Bouraoui

A quel agenda obéit Anis Rahmani ?

 Anis Rahmani, patron du groupe Ennahar, a déposé plainte contre le Dr Amira Bouraoui. Pourquoi maintenant ? A quelle fin ?

Rappelons-nous la mascarade présidentielle de 2014. Amira Bouraoui a été trainée dans la boue par Ennahar Tv. Son tort ? Avoir fait partie d’un groupe de militants qui avait créé le mouvement Barakat pour barrer la route à un quatrième mandat de Bouteflika. A coups de reportages et de mensonges, Ennahar Tv a gravement souillé la réputation d’Amira Bouraoui, l’accusant d’être téléguidée par « la main de l’étranger », voire à la solde des sionistes. Cette cabale a même touché le père de la militante, qui a fini par en tomber malade.

Bien entendu, fort de sa ^proximité avec le clan au pouvoir, le groupe de presse Ennahar n’a hérité d’aucune sanction malgré les graves écarts à l’éthique et la déonthologie, le groupe de presse.  

A cinq mois de la présidentielle, le scénario se répète. Amira Bouraoui engagée avec le mouvement Mouwatana est encore une fois la cible d’Anis Rahmani, le même qui a aussi maille à partir avec l’activiste Amir Dz.

Rien de ce que fait Anis Rahmani n’est anodin. Avec le fil à la patte qu’il traîne avec une certaine arrogance, il ne peut avoir décidé seul de sortir du bois. Il y a inévitablement un agenda derrière cette plainte. Est-ce le premier coup de feu du clan au pouvoir contre les opposants à un cinquième mandat ?

Il y a toutefois une évidence, la lutte pour le maintien de Bouteflika au pouvoir sera particulièrement violente. Et tout porte à croire qu’il y a comme une volonté d’instrumentaliser tous les leviers de pression, la justice en premier, pour donner un habillage légal aux attaques contre les anti-cinquième mandat. 

Auteur
Yacine K.

 




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Un journaliste saoudien critique de Ryad porté disparu à Istanbul

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ARABIE SAOUDITE

Un journaliste saoudien critique de Ryad porté disparu à Istanbul

Un journaliste saoudien critique du pouvoir à Ryad était mercredi porté disparu depuis plus de 24 heures à Istanbul après s’être rendu au consulat de son pays.

Rédacteur d’articles d’opinion pour le Washington Post notamment, Jamal Khashoggi, 59 ans, n’a pas été vu depuis qu’il est entré au consulat mardi vers 10H00 GMT.

« Nous avons été dans l’incapacité de joindre Jamal aujourd’hui et nous sommes très inquiets de savoir où il pourrait se trouver », a indiqué dans un communiqué le rédacteur en chef de la rubrique opinion du Washington Post, Eli Lopez.

« Nous surveillons la situation de près et essayons de réunir des informations. Ce serait injuste et scandaleux qu’il soit détenu en raison de son travail de journaliste et de commentateur », a-t-il déclaré.

La fiancée turque de M. Khashoggi campait depuis mercredi matin devant le consulat saoudien à Istanbul en quête de nouvelles au lendemain de sa disparition.

« Je n’ai reçu aucune nouvelle de lui depuis 13 heures (10H00 GMT) hier. Nous voulons savoir où il se trouve », a déclaré à l’AFP la fiancée, Hatice A., qui ne souhaite pas donner son nom de famille. « Nous voulons le voir sortir sain et sauf », a-t-elle ajouté.

Un ami de M. Khashoggi, Turan Kislakçi, à la tête d’une association turco-arabe de journalistes, a dit avoir contacté les autorités turques qui lui ont affirmé qu’elles « suivent l’affaire de près ».

« Nous sommes certains que Jamal est détenu à l’intérieur, sauf si le consulat a un tunnel », a-t-il déclaré à l’AFP.

Silence des autorités turques 

Hatice A. a appelé le ministre turc des Affaires étrangères à contacter l’ambassadeur saoudien en Turquie pour s’enquérir du sort de M. Khashoggi, journaliste chevronné devenu critique du pouvoir saoudien ces derniers mois alors qu’il était auparavant considéré comme proche du gouvernement.

Selon elle, M. Khashoggi s’était rendu au consulat pour effectuer des démarches administratives en vue de leur mariage, mais n’en est jamais ressorti.

« Il voulait obtenir un document saoudien certifiant qu’il n’était pas déjà marié », a-t-elle expliqué. 

Aucune réaction à cette disparition n’a pu être obtenue auprès des autorités turques ni auprès du consulat ou de l’ambassade d’Arabie saoudite en Turquie.

M. Khashoggi s’est exilé aux Etats-Unis l’année dernière par crainte d’une possible arrestation, après avoir critiqué certaines décisions du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’intervention militaire de Ryad au Yémen.

Le département d’Etat américain a indiqué qu’il cherchait à en savoir davantage sur son sort.

Dans un article écrit pour le Washington Post en septembre 2017, M. Khashoggi écrivait: « Quand je parle de peur, d’intimidation, d’arrestations et de dénonciations publiques des intellectuels et des chefs religieux qui osent donner leur avis et que je vous dis que je viens d’Arabie saoudite, êtes-vous surpris? »

Modernisation et répression 

Le même mois, M. Khashoggi avait annoncé avoir été interdit de contribution dans le quotidien Al-Hayat, propriété du prince saoudien Khaled ben Sultan al-Saoud. M. Khashoggi avait alors reconnu avoir défendu les Frères musulmans, ce qui ne semble pas avoir plu à son employeur.

Si les autorités saoudiennes ont classé les Frères musulmans comme « organisation terroriste », la Turquie est quant à elle considérée comme l’un de leurs principaux soutiens.

Le hashtag « enlèvementdejamalkhoshoggi » est l’un des plus partagés en arabe sur Twitter depuis mardi soir. 

L’Arabie saoudite figure à la 169e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Ryad promeut une campagne de modernisation depuis que le prince Mohammed ben Salmane a été désigné héritier du trône en 2017.

Mais la répression contre les dissidents, avec des arrestations de religieux, de personnalités libérales et aussi de militantes de la cause des femmes, s’est accentuée depuis.

M. Khashoggi est l’un de rares journalistes saoudiens en vue à élever la voix contre cette répression. Dans l’un de ses derniers tweets, il avait ainsi critiqué le procès intenté à un économiste saoudien de renom, Essam Al-Zamel, après son arrestation par les autorités saoudiennes.

Auteur
AFP

 




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