14.9 C
Alger
Accueil Blog Page 2080

Un journaliste saoudien critique de Ryad porté disparu à Istanbul

0
ARABIE SAOUDITE

Un journaliste saoudien critique de Ryad porté disparu à Istanbul

Un journaliste saoudien critique du pouvoir à Ryad était mercredi porté disparu depuis plus de 24 heures à Istanbul après s’être rendu au consulat de son pays.

Rédacteur d’articles d’opinion pour le Washington Post notamment, Jamal Khashoggi, 59 ans, n’a pas été vu depuis qu’il est entré au consulat mardi vers 10H00 GMT.

« Nous avons été dans l’incapacité de joindre Jamal aujourd’hui et nous sommes très inquiets de savoir où il pourrait se trouver », a indiqué dans un communiqué le rédacteur en chef de la rubrique opinion du Washington Post, Eli Lopez.

« Nous surveillons la situation de près et essayons de réunir des informations. Ce serait injuste et scandaleux qu’il soit détenu en raison de son travail de journaliste et de commentateur », a-t-il déclaré.

La fiancée turque de M. Khashoggi campait depuis mercredi matin devant le consulat saoudien à Istanbul en quête de nouvelles au lendemain de sa disparition.

« Je n’ai reçu aucune nouvelle de lui depuis 13 heures (10H00 GMT) hier. Nous voulons savoir où il se trouve », a déclaré à l’AFP la fiancée, Hatice A., qui ne souhaite pas donner son nom de famille. « Nous voulons le voir sortir sain et sauf », a-t-elle ajouté.

Un ami de M. Khashoggi, Turan Kislakçi, à la tête d’une association turco-arabe de journalistes, a dit avoir contacté les autorités turques qui lui ont affirmé qu’elles « suivent l’affaire de près ».

« Nous sommes certains que Jamal est détenu à l’intérieur, sauf si le consulat a un tunnel », a-t-il déclaré à l’AFP.

Silence des autorités turques 

Hatice A. a appelé le ministre turc des Affaires étrangères à contacter l’ambassadeur saoudien en Turquie pour s’enquérir du sort de M. Khashoggi, journaliste chevronné devenu critique du pouvoir saoudien ces derniers mois alors qu’il était auparavant considéré comme proche du gouvernement.

Selon elle, M. Khashoggi s’était rendu au consulat pour effectuer des démarches administratives en vue de leur mariage, mais n’en est jamais ressorti.

« Il voulait obtenir un document saoudien certifiant qu’il n’était pas déjà marié », a-t-elle expliqué. 

Aucune réaction à cette disparition n’a pu être obtenue auprès des autorités turques ni auprès du consulat ou de l’ambassade d’Arabie saoudite en Turquie.

M. Khashoggi s’est exilé aux Etats-Unis l’année dernière par crainte d’une possible arrestation, après avoir critiqué certaines décisions du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’intervention militaire de Ryad au Yémen.

Le département d’Etat américain a indiqué qu’il cherchait à en savoir davantage sur son sort.

Dans un article écrit pour le Washington Post en septembre 2017, M. Khashoggi écrivait: « Quand je parle de peur, d’intimidation, d’arrestations et de dénonciations publiques des intellectuels et des chefs religieux qui osent donner leur avis et que je vous dis que je viens d’Arabie saoudite, êtes-vous surpris? »

Modernisation et répression 

Le même mois, M. Khashoggi avait annoncé avoir été interdit de contribution dans le quotidien Al-Hayat, propriété du prince saoudien Khaled ben Sultan al-Saoud. M. Khashoggi avait alors reconnu avoir défendu les Frères musulmans, ce qui ne semble pas avoir plu à son employeur.

Si les autorités saoudiennes ont classé les Frères musulmans comme « organisation terroriste », la Turquie est quant à elle considérée comme l’un de leurs principaux soutiens.

Le hashtag « enlèvementdejamalkhoshoggi » est l’un des plus partagés en arabe sur Twitter depuis mardi soir. 

L’Arabie saoudite figure à la 169e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Ryad promeut une campagne de modernisation depuis que le prince Mohammed ben Salmane a été désigné héritier du trône en 2017.

Mais la répression contre les dissidents, avec des arrestations de religieux, de personnalités libérales et aussi de militantes de la cause des femmes, s’est accentuée depuis.

M. Khashoggi est l’un de rares journalistes saoudiens en vue à élever la voix contre cette répression. Dans l’un de ses derniers tweets, il avait ainsi critiqué le procès intenté à un économiste saoudien de renom, Essam Al-Zamel, après son arrestation par les autorités saoudiennes.

Auteur
AFP

 




- Publicité -

L’agonie du système Bouteflika

0
REGARD

L’agonie du système Bouteflika

De nos jours, les Algériens ne vivent pas seulement sous la pression de l’oukase de l’austérité, mais aussi sous l’embargo des rumeurs de toutes sortes. Une culture nocive, pire que le cancer du poumon que provoque la nicotine à la santé des fumeurs ! Alors que les officiels laissent planer le doute sur le destin de tout un peuple de quarante millions d’âmes, la blogosphère, les journaux et la rue se répandent en pronostics flous sur l’avenir. Et quel avenir mon Dieu ?

En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer ainsi l’agonie de la logique en Algérie. Que dans un pays difficilement remis des déchirements de la violence de la guerre civile, d’aucuns instrumentalisent encore le spectre du chaos, comme paravent contre toute velléité de changement, cela paraît étrange et reviendrait à dire que l’éclaircie dans ce grand embrouillamini algérien ne sera pas pour demain, à moins d’un idéalisme impénitent. 

C’est ce que chacun peut déduire, d’un côté, du concert des «faux chauvinistes», plus soucieux d’entretenir la rondeur de leurs ventres que l’intérêt de leurs compatriotes, lesquels croient que l’Algérie n’est qu’un bien vacant, propriété exclusive de groupes claniques concentriques en lutte au sommet de la pyramide de l’État et, de l’autre, du cortège des «fatalo-pessimistes» qui, avec leurs avis déprimants, ont réduit cette Algérie-là à «une start-up de déceptions», incapable du moindre saut dans la modernité. 

Et le peuple dans tout ça ? Il semble que, selon ces deux visions-là, ce dernier n’a plus aucune influence ni poids dans l’échiquier : on décide à sa place, on parle à sa place, on ordonne à sa place, on place les élus et même les «présidents» à sa place. Autrement dit, le peuple n’est qu’un «double-blanc», dans le piètre jeu de dominos qui se joue à son insu. Or, ce qu’on oublie souvent, c’est que ce double-blanc, aussi négligé et inutile soit-il, est important dans le jeu et que, sans lui, on pourrait «perdre la main» : le pouvoir. 

En résumé, bien qu’il soit le cadet des soucis des élites dirigeantes, le peuple pourrait être la pièce maîtresse dans l’architecture électorale de la présidentielle du printemps prochain. Bien entendu, la phrase étant construite au conditionnel ! Cela est d’autant plus plausible que les temps ont changé et la redistribution traditionnelle des rôles au sein de la nomenklatura, fortement chamboulée après que la DRS a été privée de ses prérogatives, ne fera qu’accélérer les tensions internes au cœur du «Système».

Ce qui pourrait retarder ou plutôt éloigner la perspective du consensus habituel et obligerait les décideurs à recourir aux services du peuple ! Un fait inédit qui sera inscrit aux annales ! Espérons-le ! 

Auteur
Kamal Guerroua

 




- Publicité -

Batna célèbre la journée mondiale de l’habitat

0
REGION

Batna célèbre la journée mondiale de l’habitat

A Batna on a célébré le 1er octobre 2018, en présence de, Bachlouli Youcef, secrétaire général  de la wilaya, la journée mondiale et arabe de l’habitat.

Cette célébration a été organisée par les différentes directions du  secteur de l’habitat.

M Triki, directeur du logement a indiqué au Matin d’Algérie que la wilaya de Batna a organisé dans la matinée l’organisation d’une exposition au niveau de la Maison de la culture  Mohamed El-Aïd El-Khalifa. Des exposés détaillés y ont été présentés sur la stratégie de modernisation de l’habitat à travers la wilaya dans sa partie relative à la création des villes nouvelles. Une présentation d’un bilan détaillé de l’opération de relogement ainsi que la situation des programmes AADL, LPP, logement social et LSP, qui sont déjà réalisés ou en cours de réalisation y est également faite. En clair, cette journée est un action d’information sur les actions menées autour du logement et de l’habitat en général.

Selon MM. Bousseboula e Triki, directeurs de l’OPGI et DL, la wilaya de Batna atteindra son objectif  Siouda A wali de dans un programme de 16.000 logements tous segments confondus d’ici la fin d’année.

Nous avons appris que 4.000 logements vont remis à leurs bénéficiaires à partir du 1 novembre.

La wilaya de Batna avec ses 1.200.000 habitants, est classée la 5e ville et compte parmi les premières  dans le pays à avoir bénéficié de logements ces deux dernières années, a-t-on appris aussi.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




- Publicité -

Ligue des champions : de surprise en surprise …

0
FOOTBALL

Ligue des champions : de surprise en surprise …

Pour cette deuxième soirée de Ligue des Champions, les gros sont à la peine, ce qui montre une fois de plus que rien n’est jamais acquis dans cette compétition.

La preuve avec le seul club français engagé ce mardi. Fort de son succès à Manchester, l’Olympique Lyonnais se présentait devant le Shakhtar Donetsk en pleine confiance. Pour la première de la Ligue des Champions au Parc OL, les tribunes resteront vides.

Un match à huis-clos qui semble perturber les Gones complètement perdus dans ce début de match. Le Shakhtar impose un gros rythme et Lyon ne suit pas, ce qui permet à Moraes d’ouvrir le score juste avant la pause, et de doubler la mise dix minutes après la reprise. Les Lyonnais sont dos au mur, incapables d’être dangereux, mais pourraient s’inspirer de l’AEK Athènes revenu de 0-2 à 2-2 en quelques minutes face au Benfica.

C’est d’ailleurs exactement ce qu’ils vont faire, en à peine deux minutes, avec la réduction du score de Moussa Dembélé, suivi de l’égalisation de Léo Dubois. Lyon prend un point sur lequel il aurait certainement craché avant le coup d’envoi, mais qu’il emporte bien volontiers au vu de la tournure des événements. Dans les autres matches, les surprises sont nombreuses. Le tenant du titre d’abord, le Réal Madrid a été surpris sur la pelouse du CSKA Moscou. Raphaël Varane titulaire revenait au stade Loujniki, près de trois mois après y avoir décroché la plus belle ligne de son palmarès avec l’équipe de France. Le final est moins glorieux avec le Réal Madrid battu 1-0 par le club moscovite.

Pendant ce temps, le Bayern aussi a peiné, mais sur sa pelouse cette fois, face à une très rugueuse équipe de l’Ajax. Un match nul un partout qui met fin à une série de douze succès consécutifs à domicile en phase de poules, preuve de l’exploit des Bataves.

Le Manchester United de Paul Pogba s’enfonce encore un peu plus dans la crise après son match nul à Old Trafford face à Valence (0-0) qui conclut une semaine à trois matches, et sans victoire.

Seule la Roma a fait le travail parmi les favoris en atomisant le Viktoria Plzen (5-0), avec un triplé d’Edin Dzeko. Une soirée pleine de spectacle, on en redemande et on a déjà hâte d’être à demain..

Auteur
Reuters

 




- Publicité -

Ma muse

0
LE COIN DES POETES

Ma muse

Illustration : Salem Bourega

Ma dulcinée n’est pas une nonne
Les cris stridents me désarçonnent
Mes rêves se noient dans tes yeux
Désenchanté, je deviens anxieux.

Je louerais le ciel loin des Dieux
Je te couvrirais de nuages sommeilleux 
Comme un bois poli, tu luis
On s’abreuvera de la pluie.

Je t’emmènerais intimement 
Au royaume des sentiments
On s’enivrera de bonheur
Humant les effluves de fleurs.

Sous le ciel drapé d’étoiles
La lune enlèvera son voile
L’amour, intrépide dompteur
Jaillira lumineux et rédempteur.

Sur tes épaules frêles
J’oublie les querelles
Le seul bruit est les clapotis
À ton corps, je me blottis.

Le soleil ouvre le bal
Le réveil, on le déballe
Moi et ma muse
La vie comme le miel, on abuse.

B. D.
Lundi 1er octobre 2018

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration.

Auteur
Bachir Djaider

 




- Publicité -

« L’aurore », de Selahattin Demirtas

0
Publication

« L’aurore », de Selahattin Demirtas

Selahattin Demirtas a été le président du HDP (Parti Démocratique des Peuples), le parti de gauche pro-kurde, député de la région de Diyarbakir, avocat et surtout ancien candidat à la présidence de la République turque.

Etant le principal opposant au dictateur Erdogan, il a été arrêté en compagnie de plusieurs dirigeants de son parti le 4 novembre 2016 et placé depuis dans une cellule de la prison d’Edirne tout près de la frontière bulgare. Depuis il est toujours dans l’attente de son procès et certains pensent qu’il peut être condamné jusqu’à 142 ans de prison.

« L’Aurore » a été écrit en prison et s’est vendu en Turquie à plus de 180.000 exemplaires – un bestseller !  Ce recueil nous offre douze nouvelles dédiées « à toutes les femmes assassinées, à toutes les femmes victimes de violence… ». Le ton est donné dès la dédicace. Toutes les héroïnes sont réunies par une constante, elles sont obnubilées par la liberté à laquelle elles ont accédé pour certaines d’entre elles ou à conquérir pour d’autres. Filles, amoureuses, femmes battues, violées, mères, travailleuses dans des usines, ce sont toutes des instigatrices unies par un même désir – celui de découvrir cette liberté qui manque tellement dans cette partie du monde et pour d’autres, affirmer cette indépendance acquise malgré le mâle qui impose sa loi.

Selahattin Demirtas n’a pas choisi de ponctuer ses nouvelles de cris d’orfraie et d’utiliser les mots provenant de ses discours politiques. Il a décidé délibérément d’utiliser une poésie légère où les images cocasses se disputent à des situations comiques. Quel bonheur de lire cet opposant à Erdogan, le dictateur qui considère que la Turquie fait partie de son trousseau et qui emprisonne à tour de bras ceux qui osent défier son autoritarisme.

Quel plaisir de découvrir dans cet homme ouvert au monde, qui défend bec et ongles la culture et la liberté du peuple kurde, un écrivain qui a commis un beau recueil de nouvelles qui a réussi à passer entre les grilles de sa cellule.

Ne reste plus qu’à lire et à diffuser ce merveilleux recueil qui nous donne à voir une Turquie aux peuples multiples. Selahattin Demirtas est, à l’évidence, un conteur né qui nous offre des histoires drôles, parfois tendres, souvent sarcastiques, comme celle des hirondelles qui viennent construire leur nid tout près de la cellule du narrateur et avec lesquelles l’auteur a établi un dialogue.

Ces nouvelles sont touchantes et empreintes de poésie. Elles sont les interprètes de la vision que porte Selahattin Demirtas sur son pays, la Turquie, a un moment de l’histoire où l’héritage de Kemal Atatürk est remis en question par une politique islamiste brutale.  Selahattin Demirtas nous a montré depuis quelques années son engagement d’homme libre, il nous offre aujourd’hui son talent de grand écrivain.

K. B.

Selahattin Demirtas, « L’Aurore », nouvelles traduites du turc par Julien Lapeyre de Cabanes Editions Emmanuelle Collas

Auteur
Kamel Bencheikh

 




- Publicité -

Amir dz, cette page Facebook qui fait trembler le pouvoir algérien

0
Guerre sur les réseaux sociaux

Amir dz, cette page Facebook qui fait trembler le pouvoir algérien

La page Facebook du cyberactiviste Amir DZ connaît un succès foudroyant. Il y dénonce les malversations de responsables algériens et leurs rejetons. Cette page donc a été supprimée, momentanément, hier mardi par l’administration de Facebook suite à une plainte du patron d’Ennahar tv, Mokkedem Mohamed, alias Anis Rahmani.

« J’ai reçu très tôt ce matin des messages de Facebook confirmant la suppression de la page Amir DZ. Oui pour la liberté d’expression, mais dépasser les limites avec des hommes est interdit », se réjouit-il sur Tweeter.
 

am

La page Facebook Amir.dz comptait pas moins de 2 millions d’abonnés. Par ses publications, qui chatouillent la fibre sensible des Algériens, il n’épargne aucune personne qui gravite autour d’un système politique pollué des responsables corrompus et leur progéniture qui bradent les ressources du pays.

Le jeune, Amir Boukhors, originaire de Tiaret, et établi actuellement en France, recevrait même, de la part de personnes haut placées dans les institutions sécuritaires, ce qu’on pourrait appeler sans hésiter des informations classées confidentielles, et même des messages de soutien. Un indice notable qui montre à quel point le pouvoir se sent fragilisé et perdre le contrôle sur ses éléments.

Par ailleurs, une autre page de secours du même nom et qui compte plus de 200 000 abonnés, a démenti l’implication d’Anis Rahmani dans la désactivation de la page et accuse une campagne de signal de la part de millions de facebookeurs engagés par les nababs du système contre lui.

En gros, le système Bouteflika, avec tous ses moyens, est en train de s’affoler, face à un seul jeune « harrag », muni que de sa page Facebook et de sa détermination.
 

 

Auteur
La rédaction

 




- Publicité -

Alger sous les eaux : où sont les ministres ? Le wali ? (Vidéo)

0
INONDATIONS

Alger sous les eaux : où sont les ministres ? Le wali ? (Vidéo)

Il a suffi des premières averses du début de l’automne pour voir Alger inondée. La capitale noyée sous les eaux. Aucun système de drainage des eaux. Les secours sont débordés et la population à bout. Tout a commencé vers le début de soirée de lundi 1er octobre. En un temps record, les rares bouches d’évacuation fonctionnelles sont débordées, les rues sont englouties, la route devenue impraticable…

Kouba, Hussein Dey, 1er Mai, Dar El Beida, El Harrach… Tous les quartiers d’Alger sont débordés. Des hôpitaux comme à Hussein Dey sont également inondés. Les immeubles ne sont pas épargnés…

Des pluies de 5 minutes plongent Alger dans le chaos. Ce spectacle renseigne sur le mensonge des autorités à tous les niveaux. Tout marche sur la tête. 

Auteur
La rédaction

 




- Publicité -

Aznavour : hier encore, j’avais vingt ans…

0
HOMMAGE

Aznavour : hier encore, j’avais vingt ans…

Un géant s’en est encore allé et un bout de notre vie s’en va avec lui. Hier encore, dans cette Algérie de ma jeunesse, nous l’écoutions car il était le maître des mots et des mélodies, parfaitement en phase avec nos sensations, malgré nos âges d’adolescents. Il est parti et, avec lui, mon Algérie s’éloigne encore plus par le souvenir.

Hier encore, j’avais vingt ans, exactement à l’heure où un avion m’emmenait vers la France. Je ne savais pas à cet instant que cela fut définitif. J’ai quitté mon pays, comme le chantait mon compatriote Enrico, à vingt ans, ce jour-là.

Hier encore, j’avais vingt ans, chantait Charles Aznavour. Hier encore, je caressais le temps car nous étions les jeunes les plus heureux au monde d’être nés et d’avoir grandi dans ce pays gorgé de soleil. Notre enfance puis notre adolescence furent bercés, entre autres chansons, par celles de ce petit Arménien, terriblement enragé de sortir de sa condition de fils d’immigrés.

Nous, nous n’étions pas fils d’immigrés mais très rapidement on allait nous faire comprendre qu’on avait une tare, une anomalie qu’il fallait très vite corriger. Cette tare, nous étions francophones et nous écoutions Charles Aznavour plutôt que les chants de nos racines puisqu’ils se sont acharnés à nous les indiquer, à les construire pour nous, comme si nous les ignorions.

On écoutait Charles Aznavour et rien au monde ne pouvait nous détourner de l’idée que nous appartenions à cette terre algérienne. Il nous rendait heureux, comme beaucoup d’autres, seulement avec un talent un peu plus prononcé que d’autres. Mais être heureux par la chanson, s’évader et prendre plaisir, n’est-ce pas la marque d’un citoyen épanoui parce qu’il était, un Algérien ?

Charles Aznavour était d’une famille arménienne, il en fut fier. Mais à aucun moment de sa vie il n’a renié le pays qui l’avait vu naître, la France. Beaucoup ignorent que dans le début des années soixante, lors d’une visite en Arménie, non indépendante à ce moment, il avait prononcé des mots qui avaient choqué l’auditoire.

On lui avait posé la sempiternelle question «Vous sentez-vous Arménien ou Français ?», il avait répondu le plus naturellement qu’il se sentait Français car il était né en France et avait grandi dans ce pays lointain de ses racines familiales. Cela ne l’a pas empêché d’être un citoyen d’honneur de l’Arménie moderne, au plus haut rang possible de l’estime et de la reconnaissance nationale.

J’écoutais la rétrospective de ses grands titres, le soir de l’annonce de sa mort. Et c’est à ce moment que vous comprenez que l’artiste a accompagné toute votre vie et, pour ses chansons les plus connues, toute votre jeunesse algérienne.

Il est donc un bout de mes souvenir, de mon Algérie à moi. Il n’y a aucun sens à classer ses favoris, en matière de musique, mais c’est certainement Jacques Brel qui fut un immense professeur des mots et a participé à ma culture. Charles Aznavour le fut à un tout petit degré moindre mais à ce niveau d’excellence, tout se mélange.

Effectivement, les textes des chansons contribuent parfois à la formation citoyenne. En 1972, une chanson m’a définitivement fait comprendre que les gens qui n’avaient pas la même orientation sexuelle que les autres étaient des êtres humains avec la même sensibilité et les mêmes droits. Son interprétation magistrale dans cette chanson inoubliable, « Comme ils disent… », reste pour moi une leçon magistrale de la prise de conscience de notre bêtise de gamins lorsque nous avions à faire à des camarades visiblement différents à cet égard.

Il a récidivé avec «Mourir d’aimer», cette professeur qui s’est suicidée car elle a aimé un de ses élèves et n’a pu supporter son emprisonnement et les insultes. Une histoire vraie et bouleversante qui vous marque et vous fait jurer que plus jamais vous n’aborderez ce qui n’est pas dans la norme statistique comme une perversité mais comme un droit à l’amour, en toutes circonstances. L’actualité suffisait à m’en convaincre mais le film, comme la chanson, rajoutent au sentiment et permettent une sensation encore plus forte qui vous éduque et construit votre objectif d’humanisme.

Au-revoir, Monsieur Aznavourian, vous représentez pour moi une époque algérienne d’espoir qui s’en va en fumée, comme notre jeunesse. Il n’y a qu’une seule phrase magnifique de votre répertoire que je contredirai. Elle fut, je crois, inspirée d’une parole de « Camus » et reproduite dans la célèbre chanson «Emmène-moi». Et cette parole disait : «Il me semble que la misère est moins dure au soleil».

Moi je n’ai connu aucune misère au soleil, que du bobineur, mais il est vrai que c’est une phrase qui ne s’applique vraiment plus pour ceux qui connaissent, aujourd’hui, la souffrance dans ce beau qui fut celui de mon passé. Je ne crois pas qu’ils puissent ressentir la même chose.

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar, enseignant

 




- Publicité -

Les défis de l’Algérie 2020/2030 : approfondir les réformes structurelles

0
ANALYSE

Les défis de l’Algérie 2020/2030 : approfondir les réformes structurelles

La majorité des observateurs nationaux et internationaux arrivent à la conclusion suivante : l’Algérie a deux choix face aux enjeux et mutations géostratégiques , soit approfondir les réformes structurelles, renvoyant à la volonté politique, ou aller vers la régression dans la mesure où il faut raisonner en dynamique, la situation statique, certains parlement faussement de statu-quo, n’existant pas tant en sciences sociales qu’en sciences exactes, le monde étant en perpétuel mouvement . Cependant, il ne faut pas avoir une vision de sinistrose, que je ne partage pas, car étant confiant en l’avenir de mon pays. Beaucoup de réalisations, mais des insuffisances qu’il s’agit impérativement de corriger.

1.- Cela suppose u bilan serein de tout ce qui a été réalisé et ce qui reste à faire pour corriger els erreurs du passé et ce ^par un langage de vérité loin de toute sinistrose, une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes et une nette volonté politique de changement. Il y va de la sécurité nationale. Les décennies qui ont marqué la vie politique et économique de bon nombre de pays du tiers monde, qui malgré des ressources naturelles considérables n’arrivent pas à asseoir une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales, dont l’Algérie, me réconfortent aujourd’hui dans ma conviction, qui consiste à dire que le développement n’est pas une affaire de quincaillerie industrielle, de signes monétaires, tant par l’importance des réserves de change, ou de dépenses monétaires, sans se soucier de la bonne gestion – dépenser sans compter – et de la démocratisation.

Cela doit concerner avant tout la bonne gouvernance, intimement liée à la moralité des institutions et des personnes chargées de gérer la cité. Cela conditionne la lutte contre la corruption, qui prend des proportions alarmantes, la considération du savoir, le respect et la promotion de la femme, la symbiose des apports de l’Orient et de l’Occident grâce au dialogue des cultures, qui a fait la prospérité du monde arabe et musulman à une certaine période historique. Cela passe par une visibilité et une cohérence dans la démarche, une politique socioéconomique cohérente, permettant de concilier l’efficacité économique et l’amélioration du pouvoir d’achat en tenant compte des nouvelles mutations du monde où toute nation qui n’avance pas recule.

2.- La bonne gouvernance se conjugue toujours au présent, se chante selon les hymnes des cultures et se vit comme une harmonie entre la force et la politique. La bonne gouvernance se vérifie dans la vision et les convictions des vrais acteurs et leurs capacités réelles à entreprendre les actions appropriées et engager la société dans la voie de l’efficacité et de la modernité fécondes et intelligentes. La transition démocratique réussie sera sans doute difficile, avec une possibilité d’interférences tant de forces occultes locales liées à la rente qu’étrangères pour faire échouer ce processus.

Le régime algérien doit s’engager dans une transition démocratique pacifique. Comme le notait le brillant économiste indien et Prix Nobel d’économie, A. Sen, il ne peut y avoir de développement dans le temps sans démocratie, tenant compte des anthropologies culturelles des sociétés, l’Etat de droit pouvant être une étape intermédiaire. Espérons pour les générations futures, pour les intérêts supérieurs du pays, que l’on tienne compte des profondes pulsions de la société algérienne qui aspire à plus d’efficacité économique et à une profonde justice sociale, les sacrifices futurs devant être partagés, supposant une profonde moralisation de ceux qui dirigent la cité. Cette transition démocratique, pour plus de développement, plus d’espaces de liberté, suppose de nouveaux réseaux qui dynamiseraient celles conservatrices, les actuels montrant leurs inefficacités, car vivant du transfert de la rente des hydrocarbures, incapables de mobilisation et de sensibilisation. Cela se traduit par le divorce Etat-citoyens et laissant face à face, en cas de manifestations, la population aux services de sécurité, ce qui est nuisible à la sécurité du pays, qui est l’affaire de tous.

3.-Pour l’Algérie, la gestion volontariste depuis l’indépendance, les enjeux de pouvoir internes, la crise économique, sociale et culturelle et, enfin les contraintes externes de plus en plus pesantes ont abouti à des changements menés parfois à la hussarde, qui ont révélé une réalité bien amère : l’absence dramatique d’une véritable stratégie nationale d’adaptation à ce phénomène total et inexorable qu’est la mondialisation. La conjonction de facteurs endogènes et exogènes et l’intervention parfois directe et par moment insidieuse, d’acteurs internes et externes, a abouti à une transition qui se traîne en longueur depuis des décennies et non pas seulement pour la période actuelle. La réussite des réformes institutionnelles et l’optimalisation de la dépense publique impliquent plus de décentralisation à ne pas confondre avec l’avatar néfaste du régionalisme et de la déconcentration qui renforce la bureaucratisation ainsi que de nouvelles formes de protection sociale.

Car les réformes en profondeur du fonctionnement de la société algérienne et non des replâtrages organisationnels, impliquant d’analyser avec lucidité les relations dialectiques réformes et les segments de la production de la rente ( Sonatrach) et celui de sa redistribution ( système financier), bouleversent des intérêts, les gagnants de demain n’étant pas forcément ceux d’aujourd’hui. Lorsque la valeur de la rente des hydrocarbures s’accroit, paradoxalement les réformes sont freinées et l’on assiste à une redistribution passive de la rente pour une paix sociale éphémère avec l’extension de la corruption et une concentration excessive du revenu national au profit d’une minorité rentière. Ce couple contradictoire des forces politiques, économiques sociales défendant la rente ou les réformes explique l’instabilité juridique et le manque de cohérence et de visibilité dans la réforme globale

En résumé, l’Algérie ne peut revenir à elle même que si les faux privilèges sont bannis et les critères de compétence, de loyauté et d’innovation sont réinstaurés comme passerelles de la réussite et de promotion sociale. Ne trompons pas de cibles, pour paraphraser le langage militaire. L’on devra différencier stratégie et tactique en ce monde turbulent et instable supposant des stratégies d’adaptation tant internes que géostratégiques avec la quatrième révolution mondiale économique qui s’annonce entre 2020 et 2030. L’Algérie n’a pas d’autres choix que d’accélérer les réformes structurelles, microéconomiques et institutionnelles, condition de la stabilité macroéconomique, si elle ne veut pas épuiser ses réserves de change et aller au FMI horizon 2022.

A. M.

Références :

– Contribution internationale du pr Abderrahmane Mebtoul -Londres/Bruxelles Site Mena Forum « Algeria, in an unfinished transition period Challenges of 2018, 2020 & 2030 Algeria: Reform » by Dr A. Mebtoul | Aug 5, 201 – Ouvrage collectif sous la direction du professeur Abderrahmane Mebtoul « Les enjeux de l’Algérie : réformes et démocratie » 2 volumes Casbah Edition Alger- 2005 (520 pages) Conférence du professeur Abderrahmane Mebtoul le 26 novembre 2014 au Club des Pins Palais des Nations Alger –en présence du premier ministre, de la majorité des membres du gouvernement et des cadres de la Nation- qui faisait suite au débat que j’ai tenu à Radio France Internationale RFI Paris le 12 novembre 2014, avec le Pr Antoine Halff ex économiste en chef du gouvernement Barak Obama et directeur de la prospective à l’AIE , sur « les perspectives de la chute du cous des hydrocarbures et leurs impacts sur l’économie algérienne » -Interviews à l’American Herald Tribune 28 décembre 2016 (58 pages) et au quotidien financier français la Tribune.fr mars 2017, « toute déstabilisation de l’Algérie aurait un impact sur l’espace méditerranéen et africain »-Interview du Pr Abderrahmane Mebtoul- à l’American Herald Tribune sur le bilan et les perspectives de l’économie algérienne 2018/2020/2030 – en anglais (USA).11 aout 2018 -Ouvrage collectif « les enjeux géostratégiques de l’intégration du grand Maghreb » Edition Harmattan Paris/ France – 2015 sous la direction d’Abderrahmane Mebtoul et de Camille Sari deux ouvrages (1050 pages) Le premier ouvrage collectif s’intitule, « quelle gouvernance et quelles institutions au Maghreb face aux enjeux géostratégiques ». Le second ouvrage collectif traite « de l’intégration économique maghrébine, un destin obligé- Contribution du professeur Abderrahmane Mebtoul Institut Français des Relations Internationales – IFRI- « La coopération Europe/Maghreb face aux enjeux géostratégiques 55 pages 04 avril 2011 » et du même auteur « la problématique de la sphère informelle au Maghreb (IFRI 28 pages 03 décembre 2013). -Intervention du Professeur Abderrahmane Mebtoul invité d’honneur du Professeur Jean-Pierre Chevènement, président de l’Association Algérie-France et de la fondation Res Publica qui a organisé une rencontre avec d’importantes personnalités des deux rives de la Méditerranée en partenariat avec l‘Union européenne le 17 février 2014 à Paris sur le thème : « le Maghreb et l’Afrique face aux enjeux géostratégiques mondiales » L’Afrique, le Maghreb face aux enjeux des flux migratoires » site Afrik Press Paris France deux parties 24/27 juin 2018 .-Sous le haut patronage de son Excellence Monsieur le président de la République Abdelaziz Bouteflika au 1er Congrès sur la sécurité énergétique, alimentaire et de l’eau 01 avril 2018 CIC Alger- Face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales :pour un nouveau management stratégique le 19 avril 2018 Professeur des universités, expert international, sous le Haut Parrainage de son Excellence, Monsieur le Président de la République Abdelaziz Bouteflika des 11e journées du JST de Sonatrach Oran du 16 au 19 avril 2018 -« l’Algérie face aux trafics et au terrorisme au niveau de la région sahélienne »– Ministère de la défense nationale -Institut de Documentation, d’Evaluation et de Prospective trafic des frontières et la sécurité au Sahel sous le patronage de Monsieur Ahmed Gaïd Salah vice-ministre de la défense nationale, chef d’Etat major de l’ANP. Le Pr Abderrahmane Mebtoul interviendra à l’invitation du Ministère de la défense nationale -Institut de Documentation, d’Evaluation et de Prospective qui organisera une rencontre internationale début décembre 2018 sur le thème « « l’environnement sécuritaire de l’Algérie en 2035 : quelles conséquences pour notre outil de défense »

Auteur
Dr Abderrahmane Mebtoul

 




- Publicité -

DERNIERS ARTICLES

Manon Aubry

Manon Aubry en Cisjordanie occupée : « J’ai vu la réalité de...

0
Avant même son retour en Europe, Manon Aubry a lancé un avertissement clair. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée française a déclaré...

LES PLUS LUS (48H)

Manon Aubry

Manon Aubry en Cisjordanie occupée : « J’ai vu la réalité de...

0
Avant même son retour en Europe, Manon Aubry a lancé un avertissement clair. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée française a déclaré...