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Azzedine Mihoubi et la statue de cire de Charles Aznavour !!!

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POLEMIQUE

Azzedine Mihoubi et la statue de cire de Charles Aznavour !!!

Non, non le ministre de la Culture n’a pas invité Charles Aznavour pour chanter à Alger. Cette photo publiée par Azzedine Mihoubi sur son compte tweeter fait le buzz depuis hier. Sur les réseaux sociaux on se paye la tête du ministre qui se contente de s’exposer à côté de la statue de cire de Charles Aznavour au musée Grévin à Paris. On se gausse d’Azzedine Mihoubi,  tout ministre de la culture qu’il est qui se montre à côté d’une statue d’un monstre de la chanson de 94 ans qui vient de s’éteindre.

Certains commentateurs malins y ont même vu derrière le ministre l’ombre du président Bouteflika… 

Il est vrai qu’il y a de quoi faire le parallèle avec toutes ces cérémonies où l’on voit ministres et députés s’incliner devant le portrait du président Bouteflika.

Le faux-semblant a pris le pas sur le reste ces dernières années. On n’est plus dans le vrai, mais dans l’enfumage permanent. Car, un ministre d’une république qui se respecte ne s’affiche pas à côté d’une statue de cire d’un homme comme Charles Aznavour au moment même où la presse mondiale lui rend hommage.

Comme quoi on choisit les compagnonnage qu’on peut.

Auteur
Yacine K.

 




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Quelle politique de l’eau en Algérie ? (I)

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DECRYPTAGE

Quelle politique de l’eau en Algérie ? (I)

1. Situation des ressources hydriques en Algérie depuis son indépendance

Si nous observons sur plus d’un demi-siècle l’évolution de la situation du secteur de l’hydraulique en Algérie dans les domaines de la mobilisation, de la distribution de l’eau potable, de l’épuration des eaux usées mais aussi de la protection des ressources hydriques, force est de constater des améliorations remarquables surtout depuis l’an 2000. Au crédit de l’Etat, rappelons qu’en 1962, l’Algérie disposait   de 13 barrages d’une capacité de 500 millions de m3 d’eau, aujourd’hui on en compte environ 78 d’une capacité de plus de 8 milliards de m3 ( Rappelons au passage que 80% des ouvrages ont été réalisés par des entreprises étrangères). Cependant les changements climatiques, la forte croissance urbanistique et démographique, nos faiblesses managériales vont très prochainement aggraver notre situation de stress hydrique.

Beaucoup de rapports, d’articles et mémoires figurent dans la littérature qui rapportent constats et points de vue assez complets sur ce secteur, notamment la contribution de R. Bouchrit (1) et celle de l’IPEMED(2).

Il nous a semblé inutile ici de revenir sur un descriptif de la situation et l’organisation du secteur hydraulique ni d’inventorier les différentes infrastructures, ouvrages et installations qui le caractérisent.  

Cependant, pour ce qui concerne les performances, l’économie, l’exploitation des aménagements hydrauliques, l’intégration, la préservation, la fiabilité, la capitalisation technique et technologique et le fonctionnement des systèmes en général, nous serons en revanche bien plus critique.

Si la bataille de la mobilisation des ressources hydriques a été en partie gagnée à coups d’investissements colossaux celles de l’efficacité de l’utilisation optimale, du retour sur investissement, du développement durable, de la lutte contre le gaspillage et de la pollution sont, à mon avis, très loin d’être remportées : Le management et l’ingénierie des ressources hydriques en Algérie est un livre à écrire !

L’ingénierie de l’eau n’a pas suivi le mouvement du programme d’investissement et qui reste l’apanage des pays industrialisés. C’est au niveau de cette faille que je voudrais apporter ma contribution propre, au cas algérien. 

2. Où se situe-t-elle et quelles en sont les causes ?  

Il y a d’abord les causes historiques qui continuent à nous influencer et qu’il est bon de rappeler.

Une première cause endémique de cet échec depuis l’indépendance, fut la mauvaise gestion des ressources hydriques à tous les échelons de l’Etat, des entreprises et des organismes publics. Rappelons au passage que la vétusté du réseau d’alimentation en eau des principales villes du pays a occasionné de grandes déperditions. Un ensemble de facteurs ont conduit à ce que l’eau vint à manquer partout et les algériens se sont peu à peu accoutumés aux pénuries voire aux émeutes de l’eau.    

L’eau ne coûtait rien et presque plus personne ne payait ses factures d’une eau qui ne coulait plus dans les robinets. Ne dit-on pas pourtant que ce qui est rare est cher ? Mais cet adage ne s’appliquait pas en Algérie. Ce qui dominait par contre c’était paradoxalement le couple pénurie-gaspillage une formule type qui consistait à vidanger de suite les anciennes réserves d’eau pour stoker un maximum d’eau durant les heures d’approvisionnement.  

Une deuxième cause tout aussi endémique de cet échec fut la pollution généralisée des eaux de mer, des étendues d’eau, des retenues, des oueds et des nappes phréatiques. Les rejets d’eaux usées, les produits polluants et les engrais sont venus à bout de la chaîne écologique fragile. De nouveaux textes légaux apparurent certes mais peu appliqués, absence d’une police de l’eau, insuffisance de communication- prévention et contrôles au niveau des divers démembrements des organismes étatiques concernés. Le phénomène s’en est allé crescendo jusqu’à atteindre des niveaux alarmants qui menaçaient la santé publique : épidémies virales, intoxications, dé-potabilisation de l’eau courante, mélanges d’eaux usées avec les réseaux d’alimentation d’eau potable.

Rappelons que jusqu’aux années 70, l’eau minérale conditionnée en bouteille de verre était essentiellement destinée aux restaurants, aux malades et aux biberons des nourrissons.  

Depuis les choses ont bien changé ! L’ancien pot à eau en terre cuite ou verre posé sur la table des ménages ne fait plus recette. L’eau, soit disant minérale naturelle conditionnée en bouteilles plastiques a envahi les 4 coins du pays. Le mode de consommation de l’eau a basculé. L’Algérien ne fait plus confiance à l’entreprise nationale d’alimentation en eau potable malgré une très sensible amélioration depuis 2000. Désormais l’impact environnemental s’annonce catastrophique.

Aujourd’hui, l’eau du robinet est classée impropre à la consommation dans l’esprit des citoyens algériens.

Une troisième cause tout aussi endémique de cet échec fut la mauvaise collecte des eaux de ruissellement. En 1970 dans une ville du centre de l’Allemagne de l’ouest, lors d’une visite d’un village, je vis plusieurs types des canalisations différenciées par des couleurs. On m’expliqua que par exemple celles qui descendaient des toits étaient collectées dans des réservoirs pour une réutilisation. A cet instant, je m’interrogeais sur un pays très avancé et bien mieux arrosé que l’Algérie, qui récupère une grande partie des eaux de pluie. Pour schématiser la situation : l’Allemagne collecte une partie appréciable de ses eaux de ruissellement, en Algérie une partie appréciable des eaux de ruissellement se jette à la mer.

La logique voudrait qu’un pays semi-aride éduque son peuple et se mobilise pour prendre toutes les mesures pour récupérer les eaux qui tombent du ciel. Les services de l’urbanisme, ceux de la voirie, les centres de recherche, les instituts spécialisés, les experts, les architectes et autres spécialistes n’ont-ils pas appris en 50 ans comment procéder aux techniques de récupération des eaux de ruissellement ?  

Une quatrième cause tout aussi endémique de cet échec fut l’ignorance des sciences de l’eau. Ne dit-on pas l’eau c’est la vie ! Tout comme l’eau peut provoquer la mort (maladies à transmission hydriques, crues et inondations en particulier). Rappelons au passage que l’eau reste la première cause de mortalité dans le monde avec 4 millions de décès par an selon l’OMS.

L’industrie, l’agriculture, l’énergie, le tourisme et le développement durable sont intimement liés à la présence de l’eau. Même les planètes dans l’univers nous intéressent davantage si elles disposent d’eau. Cette science de l’eau permet dans l’industrie de recycler et traiter les eaux, dans l’agriculture d’irriguer avec parcimonie, dans le tourisme d’éviter de voir dans un hôtel 5 étoiles, un jerrican d’eau dans sa salle de bain et dans les ménages d’en faire un usage rationnel.  

Mon constat, c’est en fait l’échec de l’optimisation, du management de la mobilisation et de l’exploitation efficiente de l’eau.

Durant un demi-siècle, nous n’avons pas su irriguer à grande échelle nos terres par des techniques adaptées aux zones arides (3), nous n’avons pas su arrêter l’avancée du désert par ce fameux barrage vert, nous n’avons pas su consolider notre engineering (4), nous n’avons pas su protéger nos réserves d‘eau de la pollution ni de notre littoral, ni de nos oueds, nous n’avons pas su récupérer suffisamment les eaux de ruissellement, nous n’avons pas  su ralentir le phénomène de désertification des plaines de l’Ouest algérien, nous n’avons maîtrisé aucune technologie de production d’eau non conventionnelle (dessalement en particulier), nous ne contrôlons pas totalement les branchements illégaux, nous ne prenons pas suffisamment soin de nos nappes souterraines, nous ne sommes pas engagés dans une projection sur l’avenir de ces 40 millions d’algériens avec une croissance de la demande en eau en zones urbaines qui va prochainement doubler. 

Depuis 20 ans, l’Etat a mené une politique de l’eau basée d’abord sur le développement de l’infrastructure hydraulique (barrages, transferts, stations de dessalement d’eau de mer, stations d’épuration etc.) et a engagé une réforme institutionnelle du secteur des ressources en eau pour optimiser par des textes, la gestion de la ressource.

Ce fut une planification administrative centralisée de développement du secteur de l’eau qui a atteint ses limites. Certes, cette étape était plus que nécessaire mais apparaît aujourd’hui totalement inadaptée !  

Nous sommes actuellement loin d’une politique intégrée de l’eau qui arbitre de manière optimale entre d’une part les différents usages de l’eau (domestique, agricole et industriel) et d’autre part les interactions entre l’eau et les secteurs économiques  intimement liés notamment l’industrie, l’énergie, l’agriculture et le tourisme.

D’ici à 2040, la pression démographique agira sur nous comme une menace croissante et imposera d’étendre plus largement les surfaces irriguées si on veut d’abord nourrir notre population plus nombreuse et non éduquée et non préparée à une cogestion citoyenne avec l’Etat.

Ensuite il faudra répondre aux besoins potentiels du secteur énergétique, agricole, industriel et touristique. Sans une rationalisation globale et intégrée de la gestion des ressources en eau,  plusieurs spécialistes affirment que la demande en eau potable, estimée aujourd’hui à 2,5 milliards de m3/an, pourrait atteindre dans la prochaine décennie 4 milliards de m3/an.

Même avec une bonne pluviométrie et des investissements complémentaires le spectre de la pénurie se dresse devant nous.   

Ce que je veux souligner ici, c’est que face à ces défis économiques majeurs, ni les infrastructures réalisées dans le secteur, ni les textes légaux de la loi relative à l’eau (loi n°05-12 du 4 août 2005) ne suffiront à eux seuls à les relever à moyen et long terme.

Rappelons que l’eau et l’énergie sont imbriquées et interdépendantes.

Le dilemme est précisément là:

  • il faut beaucoup d’énergie pour produire de l’eau (dessalement d’eau de mer, pompage vers des réservoirs, les transferts d’eau, les stations d’épuration)

  • et il faut beaucoup d’eau pour produire de l’énergie (électricité, pétrole, gaz et fracturation hydraulique).

Rappelons également que si la politique de l’eau est décidée par l’Etat, elle est mise en œuvre par un ensemble d’acteurs de l’eau : l’Etat, les collectivités locales et les différentes catégories d’usagers, citoyens, industriels, agriculteurs, entrepreneurs, artisans, prestataires, sous-traitants, etc.

Il est impératif aujourd’hui d’accorder plus d’importance à la gestion de la demande qu’à l’offre pour que le management des ressources en eau s’inscrive dans le développement durable, au sens stratégique, économique et environnemental.

Nous sommes en droit de nous poser ici plusieurs questions :  Qui sont finalement les décideurs et les acteurs ? Qui en a la charge et qui arbitre ?  Maîtrise-il tous les contours de la problématique ? Qui veille au respect à cet équilibre fragile ? Comment combler nos insuffisances ?  Comment agir pour une mise à niveau ? Que faire pour combler le retard cumulé ? Comment s’affranchir progressivement de l’assistance technique étrangère en bâtissant  notre propre engineering de l’eau? Autant de questions auxquelles il faudra bien répondre.

Comment procéder pour relever ces défis ?  

Globalement rare, tant en quantité qu’en qualité, surexploitée et polluée par les activités humaines, l’eau est devenue un bien fragile à mettre sous haute protection.

Bien sûr,  il est possible de relever ces défis ! En réduisant d’abord les fuites et les gaspillages (5), en agissant sur les comportements des usagers par une sensibilisation, de l’information puis en fin de course par verbalisation, en introduisant des techniques modernes d’irrigation, par des programmes de formation des cultivateurs, des techniciens de l’eau, en finançant la Recherche & Développement sur l’eau et les techniques de production agricole avec très peu d’eau, en mettant en place une police rigide de l’eau, en généralisant l’informatisation des données et des procédures, avec un management moderne, en appliquant des mesures coercitives contre les pollueurs avec une meilleure protection et contrôle des réservoirs et cours d’eau, en menant une politique nationale pour une agriculture plus économe en eau d’irrigation, en développant l’expertise en matière de gestion des réservoirs, de la distribution et du traitement ainsi que les technologies des ressources non conventionnelles en eau, en vérifiant immanquablement que chaque industrie traite ses eaux usées avant rejet dans le réseau d’assainissement ou les cours d’eau, défiscalisant les activités économiques de l’eau,  finançant avantageusement les activités d’économie et conservation de l’eau et en maîtrisant la croissance de la demande en eau à long terme.

Cela fait un grand nombre de tâches ardues et diversifiées à accomplir ! Ces mesures qui paraissent complexes ont été mises en œuvre depuis longtemps par plusieurs pays de la rive nord de la méditerranée, dont l’Espagne reste le modèle qui se rapproche le plus de nous.

Il est utile de rappeler que le premier Secrétariat d’Etat à l’Hydraulique a été crée en 1971 et depuis 1999 le secteur de l’eau s’est érigé en Ministère (6) regroupant aujourd’hui un grand nombre de directions régionales, d’offices, Agences, Conseils, etc., en fait des centaines de fonctionnaires, administrateurs et ingénieurs.    

Force est de constater que les ressources en eau mobilisées n’offrent toujours pas de services efficients et satisfaisants dans les grandes villes, dans toutes les régions du pays et des progrès majeurs sont attendus

dans les zones rurales et les villages en matière d’alimentation en eau potable et assainissement mais aussi en matière d’irrigation : seulement 30% des besoins seraient couverts.  

Bien que la superficie agricole irriguée soit passée de 350.000 hectares en 1999 à près de 1,4 million d’hectares en 2018, cette progression reste toutefois très en deçà des capacités et des immenses besoins.     

Rappelons que toute gestion efficiente de l’eau doit répondre aux enjeux fondamentaux suivants :

  • Permettre aux citoyens d’avoir accès à l’eau potable et à l’assainissement des eaux usées ;

  • Permettre le développement durable des activités industrielles, de production énergétique, du tourisme et des loisirs ;  

  • Assurer l’irrigation des cultures de manière adaptée au milieu et aux ressources ;

  • Préserver les ressources en eau et les milieux aquatiques ;

  • Prévenir les pollutions permanentes et accidentelles ;

  • Prévenir et gérer les sécheresses, les inondations et lutter contre l’érosion ;

La politique de l’offre menée actuellement ne répond pas à la demande, dans un contexte de rareté des ressources hydriques. La situation de pénurie d’eau en Algérie devrait persister durablement même dans le cas favorable d’une baisse drastique des pertes dans les réseaux de distribution et la généralisation des

équipements économes d’irrigation. Tous les pays du bassin méditerranéen (France, Espagne, Grèce, Italie, Portugal, etc.,) inscrivent une refonte de leur politique de l’eau comme priorité nationale de bonne gouvernance.

En matière de politique de l’eau et d’arbitrage, il est bon de d’observer les ce qui se pratique dans l’autre rive de la méditerranée et tirer profit des succès mais aussi des errances et erreurs.  

Ainsi, si l’Algérie veut poursuivre son cycle de réformes entamé pour d’une part s’éloigner progressivement de la situation de pénurie en eau dans laquelle elle se trouvait et d’autre part pour que le secteur de l’hydraulique soit un moteur de croissance pour les autres secteurs  (agriculture, industrie , énergie et tourisme) et des chantiers durables à long terme, les autorités sont appelées à revoir totalement leur copie: Une nouvelle stratégie doit être inventée.

3. Quelle stratégie nouvelle suggérer ?

La priorité doit désormais être accordée à la régulation de la demande pour mieux utiliser les ressources en eau existantes, de réduire les fuites et le gaspillage, de rationaliser l’irrigation et d’éviter ainsi de recourir à la mobilisation de nouvelles ressources surtout non conventionnelles.

Désormais, il devient impératif de passer à un management interactif de l’eau basé sur 6 axes directeurs :

  1. L’optimisation et satisfaction des divers usagers  

  2. La qualification, l’innovation technologique, la R&D  

  3. Management, Partenariat Public Privé –PPP-, Privatisation et/ou gestion déléguée

  4. Recours circonstancié aux ressources en eau non conventionnelles

  5. Base tarifaire adaptée aux usagers

  6. Des actions drastiques pour l’économie de l’eau potable (introduisant de plus en plus l’eau non potable pour des utilisations spécifiques)

Nous ne pourrons pas ici développer une stratégie nationale intégrée de l’eau mais cependant pour être pragmatique, nous allons quand même ouvrir quelques pistes.

3.1. L’optimisation et satisfaction des divers usagers  

L’usage agricole représente le premier poste de consommation d’eau en Algérie avec plus de 70% de la consommation au niveau national soit environ 7 milliards de m3 en moyenne annuelle. La consommation globale nationale (consommation de la population en eau potable, les besoins des secteurs industriel et agricole) est estimée à 12 milliards de m3/an. La demande en eau agricole est aussi la plus élastique (par rapport aux usages domestique et industriel) et c’est donc en agriculture que les potentiels d’économie d’eau sont les plus élevés, de l’ordre de 20 à 25 %.

Notons au passage qu’une économie de 20% permettrait d’alimenter la moitié de la population algérienne ».

Par ailleurs, l’utilisation systématique des eaux usées retraitées pourrait bénéficier utilement aux APC  pour divers usages, à l’instar de l’entretien des espaces verts, le lavage des rues, la lutte contre les incendies, au refroidissement dans l’industrie, etc.   

Actuellement  les 300 stations d’épuration des eaux usées (STEP) installées traitant 1,2 milliard de m3 par an, produisent 400 millions de m3/an d’eaux épurées et qui pourrait atteindre, progressivement, les 600 millions m3/an voire un milliard de m3/an. Cette ressource d’eau non conventionnelle constitue un apport supplémentaire appréciable en quête de potentielles utilisations.

Cependant les questions relatives au traitement à la gestion et les conditions techniques de réutilisation des eaux usées épurées sont très loin d’être aujourd’hui traitées de manière satisfaisante. (A suivre)

L. G.

 (*) Lies Goumiri est docteur d’Etat ès-sciences de l’Institut National Polytechnique de Grenoble (France) et diplômé de Sciences Po Paris. Il a occupé d’importants postes dans l’administration centrale, CEO dans plusieurs entreprises publiques et privées. Il a été associé à plusieurs missions de l’ONUDI et enfin consultant pour divers organismes et sociétés étrangères asiatiques et européennes.

Notes

(1) http://fseg2.univ-tlemcen.dz/rev%2010%20en%20pdf/ROUISSAT%20Bouchrit.pdf

(2 )https://www.pseau.org/outils/ouvrages/ipemed_etat_des_lieux_du_secteur_de_l_eau_en_algerie_2013.pdf

(3) https://nicolabarbisan.files.wordpress.com/2014/02/rapport-mc3a9thodes-dirrigations.pdf

(4) https://lematindalgerie.comquelle-place-et-quel-avenir-pour-notre-engineering

(5) Les spécialistes estiment le taux de pertes en eau à plus de 40 % par an en moyenne qui ont diverses origines (déficience des réseaux, lâchers directs, surconsommation, vols, l’absence de compteurs gaspillage, indice des prix de l’eau),

(6) Le ministère des ressources en eau (MRE) est l’autorité chargée de la mise en œuvre de la politique nationale de l’eau avec les directions des ressources en eau des wilayas (DREW) et sous sa tutelle :

• L’Agence nationale des ressources hydrauliques (ANRH) est chargée d’étudier et d’évaluer les ressources en eaux et en sols irrigables • l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) chargée de la gestion des barrages et transferts  

• L’Algérienne des eaux (ADE) chargée de l’alimentation en eau potable et industrielle  

• L’Office national de l’assainissement (ONA) pour la gestion et le développement des infrastructures d’assainissement urbain  

• L’Office national de l’irrigation et du drainage (ONID) chargé de la gestion des périmètres d’irrigation    

• Le Conseil national consultatif des ressources en eau pour la coordination institutionnelle sur la politique de l’eau.

• L’Autorité de régulation des services publics de l’eau pour évaluer les services d’eau et d’assainissement fournis aux usagers, à contrôler leurs coûts et les tarifs

• Les Agences de bassins hydrographiques (ABH) et les Comités de bassin pour la gestion au niveau des régions hydrographiques.

• L’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (AGIRE), les ABH deviennent des démembrement

Auteur
Llies Goumiri (*)

 




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L’Algérie dépourvue d’un musée d’art contemporain

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DECRYPTAGE

L’Algérie dépourvue d’un musée d’art contemporain

Successivement identifiée par les acronymes MAMA (Musée d’art moderne d’Alger) , MAMCA (Musée d’art moderne et contemporain d’Alger) puis MPNAMCA (Musée public national d’art moderne et contemporain d’Alger), l’institution du 25, rue Larbi Ben M’hidi fut voulue en 2005 dans l’optique de l’événement protocolaire Alger, capitale 2007 de la culture arabe, ne résulte donc pas de l’élargissement de l’offre esthétique, d’une causalité aboutissant à la nécessité d’agencer la lecture ou visibilité iconographique des principaux agitateurs de l’expression du sensible.

Le constat renvoie à plusieurs de nos contributions. La dernière en date, « Les actes manqués de la foire Printemps des arts », a mis l’accent sur la désacralisation de l’artiste hors du commun, figure que les rédacteurs de la Plate-forme de la Soummam (août 1956) déboulonneront de son piédestal en préconisant une «(…) rupture avec les positions idéalistes individualistes (…) ». İls prononçaient ainsi indirectement le renoncement au « Moi Je » romantique, l’abandon de l’univers endocentrique (jusque-là acclimaté en Algérie par l’héliotropisme des orientalistes, pensionnaires de la Villa Abd-el-Tif ou membres de l’ »École d’Alger »), à fortiori de l’éthique de singularité pareillement transposée sur le territoire barbaresque et dont profitera, malgré le sous-statut d’İndigène, Mohamed Racim.

Ne serait-ce que par la reconnaissance de son patronyme, qui fonctionnait déjà comme classification générique, il n’appartenait plus à la catégorie des artisans, d’autant moins que contrairement aux totems, artefacts ou masques africains, les miniatures confectionnées ne faisaient pas l’objet d’une mise en anonymat. Appréciées d’un petit cercle d’initiés, elles épousaient l’écriture calligraphique, introduisaient la perspective et le clair-obscur, mariaient les paginations décoratives de l’enluminure au modelé classique, pratiquaient une hybridation plastique née sous l’influence du mentor Étienne Dinet.

Fusionnée à l’exotisme et déconnectée de la tradition, la symbiose faisait de Racim un artiste d’exception, marque caractéristique de la modernité occidentale. Agréé « Père de la peinture algérienne moderne », il sera aussi déprécié en tant que servile continuateur réifiant La vie musulmane d’hier (titre d’un recueil conçu en 1957), relatant les fastes d’un biotope luxuriant et intimiste « (…) où tout contribue à mettre en valeur le corps féminin. » écrira Mohamed Khadda (in Feuillets épars liés, Alger, SNED, 1983). À ses yeux « (…) cet homme qui a vécu la période la plus tumultueuse et la plus cruelle de notre histoire nationale n’évoque jamais ce temps.

Pas une seule allusion, pas un témoignage, » (İbidem), ne servait pas « (…) objectivement la lutte nationale » en raison d’un « (…) art en marge du temps vécu (…), figé et, en quelque sorte, extérieur à toute évolution culturelle (…), tout entier tourné vers le passé » (Mohamed Khadda, in Éléments pour un art nouveau, SNED, T1, 1er trimestre. 1972, coll. Recherches esthétiques)

Au sein de l’essai de mars 1963, Culture nationale et révolution, le poète Bachir Hadj Ali contredira cette approche, définira au contraire l’incriminé comme un « (…) artiste authentique, fidèle au passé culturel de son peuple », lui octroiera à ce titre le qualificatif de nationaliste. À travers ce terme, les deux militants communistes cernaient la fonction sociale de peintres imprégnés des valeurs ancestrales ou patriotiques de la culture de combat, lesquelles valeurs prédomineront au final sur celles des sentiments, l’aspiration intérieure n’ayant plus lieu d’être à la veille de l’İndépendance car jugée cette fois facteur assimilationniste du côté des scribes du Programme de Tripoli (mai-juin 1962). Leur anti-cosmopolitisme se fondant à l’anti-égotisme précédemment suscité, la caution politico-identitaire prenait le pas sur l’originalité ou éthique de rareté, pesait d’emblée trop dans la balance pour consentir à l’individu créateur un vocabulaire à part. Soluble dans le « Nous global » ou l’unanimisme, son discours et historicisation pâtiront des signifiants maîtres, des récits officiels pamphlétaires scandés à la gloire du moudjahid, la mythification du martyr se substituant à celle du génie (de la subversion du déjà-là ou déjà-vu).

Le portrait et le langage du peintre précurseur, digne d’être enregistré au panthéon de la notoriété, passeront à l’arrière-plan, voire à la trappe, seront occultés ou bannis en vertu d’un régime d’historicité tourné en direction de séquences révolutionnaires privilégiant la narration des héros de la Guerre de libération. Considérée intellectuellement avilissante et dépravante, la période inhérente à l’occupation française ne pouvait, aux regards des inconditionnels gardiens de l’hagiographie, avoir accouché d’un quelconque progressisme.

Chronotope structurant d’une « (…) image suprématiste compréhensive », pour reprendre ici la réflexion du sociologue allemand Max Weber, le 05 juillet 1962 dessinera par conséquent la frontière intellective de la temporalité artistique. Faisant l’objet du même exclusivisme réductionniste, la notion de modernité s’appliquera prioritairement aux protagonistes de l’ère postcoloniale, ce qui incitera quelques analystes autoproclamés à asserter que M’hamed İssiakhem est en Algérie le géniteur d’une peinture moderne pourtant précédemment palpable chez des pensionnaires de la Villa Abd-elTif puis dans l’abstraction de Maria Menton et Louis Armand Nallard. Leurs œuvres appartenant à la culture pied-noire (toujours selon les geôliers du pré-carré mémoriel), elles seront délaissées par l’État algérien, comme d’ailleurs celles qu’Abdellah Benanteur élaborera en France de 1957 à 1963 (elles permettent de mieux appréhender les variations de l’ « École du signe »).

Leurs créations font partie des chaînons manquants de l’histoire de l’art, ne sont pas catalogués au registre de ses entendements. Même celles de partisans favorables à l’İndépendance furent ignorées alors que certains d’entre eux agissaient à la pointe de l’art contemporain. C’était particulièrement le cas de Jean-Jacques Lebel, donateur en 1964 d’une toile devant, en principe, servir à garnir le prévu liminaire Musée d’art moderne d’Alger. Celui ouvert quarante-trois années plus tard accueillera le Grand tableau antifasciste collectif à la composition duquel collaborera en 1960 l’initiateur du happening L’enterrement de la chose (le premier du genre en Europe).

Fils d’un critique d’art proche de Marcel Duchamp, Lebel appliquera l’esprit transgressif de l’auteur de L’Urinoir (1913), ready-made fondateur d’un schisme différenciant l’art moderne de l’art contemporain. Non encore assumée et concrétisée en Algérie, cette distinction primordiale ponctue le parcours d’un acteur de la mouvance postdadaïste à la tête de l’Anti-Procès de 1961 (exposition itinérante d’artistes soutenant le FLN et opposés à la torture systémique des parachutistes français). En sa personne, l’Algérie bénéficiait de l’apport gracieux d’un avant-gardiste capable d’aider à dépasser la béatification des « Beaux-Arts » que sanctuarisera au sein de l’École du parc Gattlif (rebaptisé Zyriab) le directeur Bachir Yelles. İmprégné des illusions rétiniennes de la figuration ou des visions apologétiques d’Apollons en plâtre, son enseignement inculquera l’exaltation cernable d’une praxis académique très éloignée de ce que les regardeurs occidentaux découvraient sur les scènes attractives de l’art contemporain.

Celui-ci existait d’autant moins en Algérie que les créateurs autochtones demeuraient durant les décennies 60 et 70 assujettis aux oukases bureaucratiques d’un pouvoir autocratique rétif aux confluences méditerranéennes ou pluralité des nuances à même de les faire sortir des atavismes du sempiternel tropisme de retour aux sources.

Bien que les allocations touristiques et bourses d’études délivrées pendant l’intervalle Chadli Bendjedid attribueront aux récipiendaires la faculté d’aller à la rencontre de la communauté métissée, la plupart de ceux ayant accédé à des structures pédagogiques de renom ne réintégreront qu’épisodiquement le paysage artistique local. İls n’y agiront pas efficacement parce que les pesanteurs internes perduraient, que d’autre part leurs démarches novatrices dérangeaient trop les petits monopoles d’agents culturels arcboutés au fauteuil de la majoration monolithique et chargés de garantir le service après-vente d’une sous-traitance diplomatique.

Organisée dans le cadre de la manifestation L’Algérie en mouvement (Forum France-Algérie du 25 au 28 septembre 2018 à Paris), la monstration Vu d’Alger n’échappera pas aux récurrents rendez-vous bienséants. Conditionnée par la commissaire Bernadette Saou-Dufrêne (professeure à l’Université Paris VIII et co-responsable du master « Médiation culturelle, patrimoine et numérique »), elle réunissait du 06 au 22 septembre (à la galerie parisienne « Jean-Luc et Takako Richard ») des plasticiens algériens, français et franco-algériens (Ammar Bouras, Mya Mounia Lazali, Mourad Krinah, Aymeric Ebrard, Saâdia Souyah, Stéphane Couturier, Nicolas Darrot, Dalila Dalléas Bouzar, Souad El Meysour et Katia Kameli) invités à exhiber des réalisations sous-tendues par la polarisation Paris-Alger, une thématique largement éculée n’apportant de surcroît rien au débat. Celui à promulguer en Algérie a pour impératif d’alimenter le conflit des paradigmes et concerne donc la problématique synthétisée ainsi : comment en finir avec le discernement anachronique d’un art moderne censé ne débuter qu’à partir du « Grand remplacement » qu’engendrera le départ des anciens colons ? Si nous faisons parfois des incursions dans le champ politique (notamment avec le texte « Abdelaziz Bouteflika : pièce décomposée du système prémoderne »), c’est que le réquisit de légitimité historique alimente l’aperception ex-nihilo de la modernité esthétique, une adéquation empêchant de secouer le ronron processuel inhibant l’évolution de l’art contemporain.

Pour dissocier celui-ci des « productions de l’aujourd’hui » (souvent affectées d’antiennes touristico-patrimoniales), il faut que les dissentiments interventionnistes des actuels performeurs soient accompagnés d’une indispensable herméneutique. L’omniscience percutera davantage les mentalités lorsque sera réformée l’École supérieure des Beaux-Arts d’Alger, que ses bâtiments abriteront des professeurs accaparés par autre chose que les commandes des Assemblées populaires communales (APC), disposés à bousculer les assises technico-formelles d’étudiants normalement habilités à agrémenter les futurs musées d’art contemporain. Pour l’heure, aucun des espaces étatiques existants correspond résolument à cette appellation, laquelle reste constitutive d’une césure conceptuelle, ressort d’une conscience critique et non de complaisantes ou conjoncturelles variables d’ajustement reflétant les blocages idéologiques qui taraudent l’émancipation du champ artistique.

Auteur
Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




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Les temps crasseux

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LE COIN DES POETES

Les temps crasseux

Le regard se détourne de l’immense étang crasse

Où le troupeau sans pâtre se débande, hagard

Déversant des attaques à coup de boutoir, dare-dare

Désastre et ravage suivent ces bêtes voraces.

 

Des chapelets de pensées ondoyantes

Déferlent sur les récifs de corail

Avec ses odeurs d’embruns de grisaille

Déposées sur d’épaves sanglantes.

 

Des étangs maculés, à la peau ébène

Défilent devant mes yeux en parade

Le corps chaviré par de violentes bourrades  

Et une cascade de mises en scène.

 

Comme de vieux bousiers, sombres

Cherchant leurs vies au fond des fanges

Où les pestilences ne les dérangent

Les néroniens errent dans les décombres.

 

Noyée par d’augustes simulacres

La vérité se voit affaler aux entrailles

Laissant son corps, avec ses os saillent

Consumé par de purgatifs âcres.

 

Sous les temps crasseux

Le vent courba les cimes des arbres

Fit crier les branches glabres

Et gémir le feuillage malchanceux.

 

Intarissable, l’abreuvoir de la violence

Étanche la soif des incoercibles teigneux

Jusqu’à lie des supplices ignominieux

À la haine, ils s’accrochent avec résilience.  

Bachir Djaider

Dimanche 30 septembre 2018

Cet espace est le vôtre ami(e)s poète(esse)s. Nous vous le réservons pour la publication de vos poèmes avec votre illustration.

Auteur
Bachir Djaider

 




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Paris au mois d’août, Paris d’octobre sans les tessitures d’Aznavour

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HOMMAGE

Paris au mois d’août, Paris d’octobre sans les tessitures d’Aznavour

« Paris au mois d’août », c’est un roman de René Fallet publié en 1964, le film éponyme qui s’inspirera du livre deux années plus tard) dans lequel Charles Aznavour tenait le rôle principal (celui d’Henri Plantin) et également le titre de sa chanson de 1965 intégrée à l’opus La Bohème, celle voulant « (…) dire on a vingt-ans, (que) nous vivions de l’air du temps ».

À Montmartre, les lilas sont vraiment mort le 1er octobre 2018, les artistes désertent dès lors les ateliers, rangent leurs pinceaux et essences de térébenthine pendant que des modèles féminins se rhabillent pour se vêtir des vêtements endeuillés de La Mamma.

Né comme lui titi parigot, nous apercevrons donc la première fois l’acteur Aznavour en noir et blanc sur un écran de cinéma en train d’arpenter les trottoirs d’une capitale où il rencontrait la jeune mannequin Patricia (qu’interprétait Susan Hampshire) fraîchement débarquée d’Angleterre pour passer une séance de shooting. Commençait alors l’histoire d’un adultère de courte durée (car débuté et fini en plein été), le récit d’une passion vécue à l’encontre des conventions familiales ou pacte marital, le vendeur au magasin « La Samaritaine » (Aznavour) trompant une épouse partie en vacances avec les enfants.

Plus fort que tout, l’amour restera le thème de prédilection d’un poète physiquement moqué les premiers moments de sa carrière par des critiques le comparant au peintre Toulouse Lautrec ou à Quasimodo, le héros du long métrage Notre-Dame de Paris.

Puisqu’il s’agit encore et toujours de Paname, ville des lumières, sur un vieux pick-up tourne le disque Paris au mois d’août, enregistrement dont voici les paroles (Georges Garvarentz, Charles Aznavour)

Balayé par septembre
Notre amour d’un été
Tristement se démembre
Et se meurt au passé
J’avais beau m’y attendre
Mon cœur vide de tout
Ressemble à s’y méprendre
À Paris au mois d’août
De larmes et de rires
Était fait notre amour
Qui redoutant le pire
Vivait au jour le jour
Chaque rue, chaque pierre
Semblaient n’être qu’à nous
Nous étions seuls sur terre
À Paris au mois d’août
Pour te dire je t’aime
Aussi loin que tu sois
Une part de moi-même
Reste accrochée à toi
Et l’autre solitaire
Recherche de partout
L’aveuglante lumière
De Paris au mois d’août
Dieu fasse que mon rêve
De retrouver un peu
Du mois d’août sur tes lèvres
De Paris dans tes yeux
Prenne forme et relance
Notre amour un peu fou
Pour que tout recommence
À Paris au mois d’août
 

Auteur
 Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




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Charles Aznavour est mort

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C’était le dernier des géants de la chanson française

Charles Aznavour est mort

Il rêvait de chanter jusqu’à cent ans la vie, l’amour, la nostalgie, le temps qui passe. Charles Aznavour, le dernier des géants de la chanson française et son inlassable ambassadeur à travers le monde, s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 94 ans.

C’est dans les Alpilles, dans le sud-est de la France où il aimait tant se reposer, que Charles Aznavour s’est éteint, suscitant une vague de tristesse chez ses admirateurs de toutes générations.

« C’est un accompagnateur de nos vies. J’ai l’impression que j’ai survécu en entendant des chansons de Charles Aznavour… », a réagi Alain Souchon sur RTL.

« Le vrai boss vient de nous quitter. Un guide, un maître, je vous aime Charles. Dur de ne pas pleurer. Hasta pronto señor Champagne », a tweeté Benjamin Biolay.

« Définitivement en haut de l’affiche… Au revoir Monsieur Charles Aznavour », a pour sa part commenté DJ Snake, un des artistes français les plus courtisés à l’étranger. 

Tel Benjamin Button, le personnage créé par Francis Scott Fitzgerald, né vieillard et qui vécut toute sa vie en rajeunissant avant de mourir nourrisson dans « L’étrange histoire de Benjamin Button », Aznavour semblait prendre un bain de jouvence ces dernières années à chaque tour de chant. 

Avec toujours le même miracle: il débutait ses concerts la voix rouillée et le corps fragile, mais les concluait léger comme une plume et le pas dansant, devant son prompteur devenu indispensable.

Inépuisable, le chanteur aux plus de 70 ans de carrière avait repris la scène en septembre avec deux concerts au Japon et s’apprêtait à repartir en tournée cet automne avec plusieurs dates en France.

180 millions de disques vendus 

Ces derniers mois pourtant, l’inusable avait dû annuler quelques représentations. D’abord en avril à Saint-Pétersbourg, victime d’un tour de reins. Puis en mai, en raison d’une fracture de l’humérus gauche, après une chute. Une accumulation de pépins qui le ramenaient subitement à sa condition de mortel.

« Je ne suis pas vieux, je suis âgé. Ce n’est pas pareil », se plaisait-il à nuancer, auprès de l’AFP. Une façon espiègle de défier le poids des années pour celui dont le couronnement artistique est venu assez tardivement, à 36 ans, le 12 décembre 1960 à l’Alhambra.

Ce soir-là, il donna le concert de la dernière chance devant le tout Paris ainsi que des critiques, qui ne croyaient pas en son talent scénique et raillaient sa voix. Et « l’enroué vers l’or » mit tout le monde d’accord avec sa performance habitée de « J’me voyais déjà », qui raconte les illusions perdues d’un artiste.

Jusqu’alors, Aznavour avait pourtant connu le succès avec « Parce que », « Le palais de nos chimères », « Sur ma vie », « Sa jeunesse ».

Il écrivait aussi pour les plus grands, Juliette Gréco, Gilbert Bécaud, Edith Piaf qui le soutint ardemment et fut un de ses « quatre points cardinaux avec Charles Trénet, Constantin Stanislavski et Maurice Chevalier ».

« Il a osé chanter l’amour comme on le ressent, comme on le fait, comme on le souffre », dit de lui Chevalier dans les pas duquel il a fini par marcher aux quatre coins du monde, devenant à son tour l’ambassadeur de la chanson française. Une renommée appuyée par ses 180 millions de disques vendus.

Le lait et le café 

Pourtant rien ne fut acquis pour Shahnourh Varinag Aznavourian, né le 22 mai 1924 à Paris de parents arméniens.

« Quels sont mes handicaps ? Ma voix, ma taille, mes gestes, mon manque de culture et d’instruction, ma franchise, mon manque de personnalité. Les professeurs m’ont déconseillé de chanter. Je chanterai pourtant, quitte à m’en déchirer la glotte », écrira-t-il dans son autobiographie « Aznavour par Aznavour » (1970).

Sa détermination, son talent et, comment les ignorer, ses tubes intemporels comme « La Bohème », « La Mamma », « Comme ils disent », « Mes emmerdes » permettront finalement à cet homme de taille modeste de renverser les montagnes, lui qui n’a jamais hésité à protéger les jeunes pousses, comme Johnny Hallyday à qui il fit cadeau de « Retiens la nuit ».

Même s’il n’avait plus sorti de grande chanson depuis une trentaine d’années, Aznavour a entretenu son mythe par la scène, dans les salles les plus prestigieuses du monde. Comme une revanche sur tous ceux qui ne lui prédisaient aucun avenir et qui « sont tous morts depuis longtemps, alors que moi… je suis encore là », cinglait-il.

« Je voulais surtout placer ce que je savais faire, c’est différent. J’ai fait de la danse classique, de la variété, du théâtre », disait-il. 

Et du cinéma: en quelque 80 films, il tourna avec François Truffaut (« Tirer sur le pianiste »), Volker Schlöndorff (« Le tambour »), Claude Chabrol (« Les fantômes du chapelier »)…

Où qu’il fut, cet artiste concerné par le drame des migrants rappelait toujours son attachement à ses deux pays. « Je suis Français et Arménien, les deux sont inséparables comme le lait et le café », résumait-il l’an passé en recevant son étoile sur le « Walk of fame » à Hollywood.

A présent, ces deux nations, mais aussi le monde pleurent un de leurs plus grands artistes.
 

Auteur
AFP

 




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La pauvreté de la ‘’pensée’’ des perroquets médiatiques

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REGARD

La pauvreté de la ‘’pensée’’ des perroquets médiatiques

« Les préjugés réduisent les hommes raisonnables à l’état de bêtes… afin d’éteindre la lumière de l’intelligence ». (Spinoza)

On appelait bouffon du roi quand jadis un amuseur venait distraire le monarque de sa rude journée à régler les affaires d’Etat. De nos jours, avec l’accès ‘’démocratique’’ à la culture et à l’information, on assiste à l’émergence d’une nouvelle ‘’race’’ de bouffons médiatiques. Notamment un qui a portes ouvertes dans des médias au fur et à mesure  que les chemises noires redeviennent à ‘’la mode’’ et au pouvoir, par exemple en Hongrie, en Italie. Ces médias pour se justifier habillent leur vedette du qualificatif ‘’d’intellectuel d’une grande culture’’.

Hélas après ce genre de jugement, on se rend compte combien le statut d’intellectuel a bien changé dans le pays de Sartre qui avait donné une définition magistrale de l’intellectuel. Faisant donc la liste des petites perles qui parsèment le récit du bouffon dans son livre au chapitre Algérie.

Cet ‘’intellectuel’’ résume la guerre d’Algérie par des propos et dialogues entre deux acteurs qui ont joué un rôle dans la dite guerre. Il nous apprend grosso modo que les divergences entre les deux hommes se réduisaient à leur vision psychologique et/ou naïve sur la société algérienne. Ce monsieur qui nous parle d’insulte à la France pour une histoire de prénom, se permet d’insulter deux hommes d’Etat français très cultivés et très politique qui ont sorti leur pays du bourbier algérien.

Réduire la guerre d’Algérie et d’une façon générale la décolonisation à des propos de café de commerce, c’est faire preuve non pas de culture mais d’idiot utile pour vendre ses livres à cette partie moisie de la France. Non monsieur l’histrion, De Gaulle, grand politique, a compris que l’histoire n’obéit pas aux états d’âme des individus mais qu’elle est une tempête de force et d’intelligence pour balayer les obstacles devant elle. De Gaulle a fait ‘’dégager’’son pays d’Algérie parce que ça coûtait cher à tous les points de vue et notamment à l’ONU où la France ne pouvait plus déclarer haut et fort être le pays des droits de l’Homme sans s’attirer les sarcasmes de ses propres amis, les USA avec John Kennedy notamment.

Voilà donc ‘’l’intellectuel’’ qui fait fureur dans les médias. En vérité, cet histrion est le modèle type de ce qu’on appelle l’esprit ‘’petit blanc’’ comme jadis en Afrique du sud et en Rhodésie (actuel Zimbabwe). Ces ‘’petits blancs’’ venus d’ailleurs sont les premiers à fermer la porte devant des femmes et hommes fuyant la misère ou les guerres. Ils deviennent sans rougir plus ‘’Gaulois’’ que les descendants directs de Vercingétorix.

Ce nouveau défenseur de l’Occident, faute d’appeler à une nouvelle croisade pour libérer le tombeau du Christ, s’attaque aux immigrés et autres exilés en déversant sa haine enrobée de ses ‘’vérités’’ elles-mêmes enveloppées du vernis de sa médiocre vision de l’Histoire… Laissons-le à ses délires et à ses peurs pour se consacrer sur les raisons de son ‘’succès’’ de librairie. Paradoxalement, le terrain de ce bouffon a été préparé par tous ces marchands du prêt-à-porter de la ‘pensée’’. Ne demandons pas à ces médiocres élèves de cette ‘’pensée’’ de remonter à l’aube de l’Humanité pour comprendre le phénomène de l’immigration. Ils ont oublié ou bien ne le savent pas, que dans leur marche et leur errance ces femmes et hommes ont inventé l’agriculture, l’écriture, la poudre, ont accouché de visions du monde pour éviter que tous les bouffons à venir ne prennent pas comme tête de Turc l’Autre, cet étrange étranger comme dit le poète.

Rafraîchir la mémoire

Passons et revenons au jour d’aujourd’hui pour leur rafraîchir la mémoire. Qu’ils sachent que les plus grands mouvements de populations de la planète et de l’Histoire, que les guerres les plus atroces et des plus meurtrières se sont déroulés sous le règne d’un système qu’ils chérissent aujourd’hui. Que ce système a réalisé le fameux ‘’remplacement de la population’’ (1) notamment en Amérique du nord dont ils accusent aujourd’hui les immigrés de faire de même dans leur vieux continent. Que ce système a arraché des populations de leurs terres, ce qui explique aujourd’hui la présence de leurs descendants dans le monde entier. Qu’il a fait main basse sur les richesses de leur sous-sol pour alimenter la magique et gloutonne industrie qui est à l’origine de la puissance des pays qui accueillent les immigrés.

Ces quelques vérités sont connues et reconnues par les historiens qui ne veulent pas passer pour des idiots utiles du capitalisme triomphant. Continuons la liste des transformations qui ont engendré des phénomènes nouveaux à l’origine du déficit démographique, déficit lui-même à l’origine de l’appel aux forces de travail des immigrés. Avec un tel déficit, comment s’occuper d’une population qui vieillit, de l’arrivée des femmes sur le marché qui veulent concilier le travail et leur droit à avoir des enfants….

Comment faire pour répondre à ces besoins sans les jeunes femmes immigrées pour s’occuper des ‘’vieux’’ et des enfants à accompagner à l’école etc… Nos bouffons peuvent contourner les vérités qui se cachent derrière la litanie de la liste en question. Mais comment faire pour cacher les faits brûlants car causés par le feu et le fer des avions bombardant des pays, comment faire pour faire oublier des complicités avec des régimes féodaux qui financent des hordes de terroristes qui ont poussé une humanité fuyant les guerres en Libye, en Syrie ou bien encore de cette Afrique riche en minerai rare pour les ordinateurs et autres satellites etc…

On peut encore accabler nos bouffons et leur dire que la plupart des pays de ces immigrés ont été livrés au lendemain de leur indépendance à des camarillas de mafieux et d’incompétents connus sous le vocable de ‘’France-Afrique’’. Ces petits roitelets et autres petits sergents de la coloniale servent ou ont servi avec délice leurs maîtres pendant que leurs citoyens croupissent dans la misère et l’ignorance…

Voilà pourquoi  les bouffons ne font pas rire tous ceux qui ont un respect de l’histoire. En revanche, ils se font applaudir par ceux qui se trompent d’adversaires, préférant la douce musique des balivernes des voix de leurs maîtres. Ces bouffons justifient la colonisation et ses ‘’bienfaits’’ mais ne veulent pas entendre parler des conséquences de ces réels Méfaits. En quelque sorte, ils veulent jouir de leur richesse accumulée pendant des siècles sans payer, pas même 1 euro. En revanche, ils veulent mourir tranquilles sans la moindre tache sur leur conscience.

Mais avant de trépasser, ils ont encore le culot d’insulter les enfants de ces immigrés de l’Affiche rouge (2) pendant que les maîtres des bouffons se laissaient aller au délice de l’eau pure Vichy.

Ah la pureté, obsession de tous les malades de l’ego ! Ah ce virus de ‘’l’identité’’ dans un pays qui doit sa solidité à la culture des Lumières et que la médiocrité et la peur risquent de faire dégringoler au ras des pâquerettes…

A. A.

Notes de renvoi

(1)   la notion de ‘’remplacement de la population’’ a été vulgarisée par un écrivain Renaud Camus qui s’alarma de ‘’l’invasion’’ migratoire qui risque de remplacer la population française de ‘’souche’’.

(2)   L’affiche rouge, un grand poème d’Aragon admirablement chanté par Léo Ferré sur la participation des immigrés notamment des Arméniens à la lutte contre les nazis pendant le seconde guerre mondiale.

 

Auteur
Ali Akika, cinéaste

 




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Un élève hospitalisé après avoir été brutalisé par son enseignante à Batna

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Education et violence

Un élève hospitalisé après avoir été brutalisé par son enseignante à Batna

K. Y. âgé de 14 ans est un élève en cycle moyen. Il a été  hospitalisé durant 4 jours aux services de l’ophtalmologie de l’hôpital de Batna.

Nous avons recueilli le témoignage de l’enfant :

“Juste après qu’on soit rentré en classe et bien avant que l’enseignant ne commence le cours, je bavardais avec mon copain de classe. L’enseignante arrive alors vers nous avec un bout de tuyau à la main, elle s’est mise à me rouer de coups en me frôlant à l’œil droit… Je lui ait dit que je ne voyais plus rien, mais elle m’a ignoré. Après le cours, je suis allé voir mon père. Et nous sommes revenus pour nous plaindre auprès de la directrice, le surveillant général de l’établissement a refusé de nous recevoir en utilisant un langage agressif et menaçant, un comportement d’ailleurs indigne d’une personne qui soi-disant  représente le secteur d’éducation. Mon père déjà atteint d’une maladie chronique l’empêchant de marcher et moi, avons été humiliés. Nous avons le sentiment que nous sommes rejetés”.

Un surveillant général indigne

Comment expliquer qu’un père de famille soit humilié par un fonctionnaire de l’Education ? L’attitude de cet individu a aggravé le traumatisme.

L’enfant est atteint d’un traumatisme de l’œil droit à l’origine d’une hyphéma traité, (précisé sur le certificat de constatation  du médecin légiste) qui a causé son hospitalisation de quatre jours. Soit du 23 au 27 septembre. Ce sont bien les coups assénés par son enseignante qui sont à l’origine de son admission à l’hôpital a indiqué son père, un homme très fatigué et rongé par une maladie chronologique l’empêchant de marcher.

Le père de la victime M. K. a indiqué au Matin d’Algérie que c’est un acte injustifiable et impardonnable. Il est à rappeler que Madame la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit n’a point cessé de le faire rappeler à chaque fois dans ses discours. Frapper un élève en Algérie est puni par la loi.

De même qu’il y a deux décrets qui interdisent de frapper un enfant. Ni l’enseignant, ni le chef d’établissement n’ont le droit de toucher un enfant. Et d’ajouter que “toute personne qui entraverait le règlement subirait les conséquences disciplinaires prévues”, est-il précisé.

Depuis cette affaire, la situation de K. Y. est instable sur le plan psychologique. Et il pourrait subir une intervention chirurgicale si son état de santé ne s’améliore pas, apprend-on auprès de son père toujours inquiet.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Les armes françaises utilisées au Yémen

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Violations des Droits de l’homme

Les armes françaises utilisées au Yémen

Des armes et des équipements militaires français, vendus à l’Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, sont actuellement utilisés par les forces armées de ces deux pays au Yémen. Ce petit état au sud de la péninsule Arabique représente pour les Nations unies la « pire crise humanitaire au monde » et de graves violations des Droits de l’homme ont été observées de la part de l’ensemble des protagonistes.

Les ventes d’armes militaires constituent un marché annuel de 15 milliards d’euros pour l’économie française. L’hexagone est en pointe dans de nombreux domaines et les équipements militaires français sont recherchés par de nombreux pays aux quatre coins du globe. Le poids économique de l’armement en France est incontestable et porteur d’emplois. Cela ne doit pas nous conduire à fermer les yeux quand des armes françaises sont utilisées pour frapper des civils et contrevenir aux traités internationaux.

C’est exactement ce qui est en train de se passer au Yémen. Deux des principaux clients d’équipements militaires français, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis, sont en première ligne dans ce conflit civil qui a dégénéré en guerre régionale opposant les deux monarchies du Golfe (qui soutiennent les forces loyalistes et sunnites) à l’Iran (qui soutient les rebelles chiites houthis).

Dans cette nouvelle guerre froide du Moyen-Orient qui ne dit pas son nom, les populations yéménites ne sont que de la chair à canon et un alibi pour l’hégémonie régionale. Les armées saoudiennes et émiratis, qui sont les plus nombreuses et les plus puissantes sur le terrain, opèrent sans le moindre discernement, ni soucis pour les vies humaines des civils ou leurs droits humains les plus élémentaires, comme l’ont constaté et documenté de nombreuses organisations internationales et non-gouvernementales, de l’ONU à Amnesty International.

Les massacres de civils sont partie intégrante de cette guerre totale qui a fait plus de 10 000 morts depuis 2015 et où « deux tiers de la population (du Yémen) – 18,8 millions de personnes – ont besoin d’assistance et plus de sept millions ignorent d’où proviendra leur prochain repas », selon les Nations Unies, qui fait état de déplacements massifs de populations. Cette réalité est connue, contestée de personne. Comment alors justifier le silence de la communauté internationale et de la France en particulier ?

Car comme l’a indiqué Amnesty International, des armes et des équipements militaires français sont utilisés par les armées saoudiennes et émiraties au Yémen. L’ONG de défense des Droits de l’homme cite notamment la présence documentée d’avions de chasse Mirage, de chars Leclerc, de blindés Aravis, mais aussi de navires de guerre, de fusils et de munition. Sans parler du « service après-vente » prévu dans les contrats de vente d’armements qui font que des équipes françaises assurent la maintenance de certains équipements utilisés pour commettre des atrocités.

Une situation inacceptable qui doit pousser le gouvernement français à revoir le cadre légal des exportations militaires. Il ne s’agit pas de faire de l’angélisme et de mettre à mal une filière d’excellence française, mais de s’assurer que les armes conçues et produites en France ne soient pas utilisées à des fins qui contreviennent à nos valeurs fondamentales.

Auteur
Rédaction

 




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Le Nobel de médecine revenu aux pionniers de l’immunothérapie cancéreuse

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Un duo nippo-américain obtient le prix

Le Nobel de médecine revenu aux pionniers de l’immunothérapie cancéreuse

Le prix Nobel de médecine a été attribué lundi à un duo d’immunologistes, l’Américain James P. Allison et le Japonais Tasuku Honjo, pour leurs travaux sur la capacité du corps à se défendre contre les cancers virulents comme le cancer du poumon et le mélanome.

Alors que depuis un siècle, l’immunothérapie contre le cancer faisait des progrès « modestes », les co-lauréats du prix Nobel de médecine 2018 l’ont « révolutionnée », offrant aux malades un espoir nouveau, a indiqué dans ses motivations l’Assemblée Nobel de l’Institut Karolinska à Stockholm.

Ils ont mis au jour les stratégies des cellules cancéreuses pour contourner les défenses du corps et en particulier leur captation des protéines PD-1 et CTLA-4, dits « points de contrôle immunitaires », pour neutraliser les cellules T (ou lymphocytes T) censées les combattre.

Chacun de leur côté, les deux scientifiques se sont évertués à « lâcher les freins » et « appuyer sur les bonnes pédales d’accélération » du système immunitaire, a précisé le jury Nobel.

Cette percée a permis de mettre au point une nouvelle classe de traitements qui se sont avérés efficaces contre notamment le mélanome, un cancer très agressif de la peau qui laissait jusqu’alors la médecine impuissante, tuant 50% des malades en moins d’un an après le diagnostic. Aujourd’hui des patients ont des rémissions de plus de dix ans. 

« C’est une bonne nouvelle pour tout le monde, en particulier pour les malades (..) C’est une révolution équivalente à l’arrivée des antibiotiques », a commenté Eric Vivier, chercheur de l’Inserm, joint par l’AFP.

James P. Allison, 70 ans, professeur d’immunologie au Centre du cancer de l’Université du Texas et Tasuku Honjo, 76 ans, professeur à l’Université de Kyoto, avaient déjà reçu conjointement en 2014 le prix Tang, présenté comme la version asiatique des Nobel.

James P. Allison avait reçu l’année suivante le prix Lasker dans la catégorie recherche clinique.

« Je suis honoré de recevoir cette reconnaissance prestigieuse », a-t-il réagi sur son site internet. « Les scientifiques ambitionnent simplement de repousser les frontières du savoir. Mon intention n’était pas d’étudier le cancer mais de comprendre la biologie des cellules T, ces cellules incroyables qui parcourent notre corps pour le protéger ».
 

De son côté, M. Honjo a indiqué en conférence de presse à l’Université de Kyoto vouloir « continuer [sa] recherche (…) afin que l’immunothérapie sauve plus de patients atteints du cancer que jamais ».

Un Français condamné pour viol 

Le Nobel de médecine était allé l’an dernier à trois généticiens américains dont l’étude de l’horloge biologique éclaire l’adaptation du corps au cycle du jour et de la nuit, les troubles du sommeil et leurs effets sur la santé. 

Les derniers Français honorés dans cette discipline sont Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, en 2008, pour avoir identifié en 1983 le virus du sida. 
Après la médecine, suivront la physique mardi, la chimie mercredi et l’économie lundi 8 octobre. Le lauréat du Nobel de la paix sera dévoilé vendredi à Oslo. 

Pour la première fois depuis 1949, l’annonce du prix de littérature a été reportée d’un an par l’Académie suédoise, enferrée dans des divisions internes et le retrait de plusieurs membres l’empêchant de fonctionner normalement.

L’annonce du prix Nobel de médecine est survenue quelques minutes après la condamnation à deux ans de prison ferme d’un Français au coeur de ce scandale Nobel.

Jean-Claude Arnault, 72 ans, a été reconnu coupable d’un viol commis à Stockholm en 2011 mais révélé six ans plus tard, en novembre 2017, en pleine tempête #MeToo.

Le scandale a levé le voile sur les liens étroits entre le Français et l’Académie suédoise, laquelle versait de généreux subsides à son club culturel et, selon ses accusatrices, fermait les yeux sur ses écarts de conduite pourtant notoires.

Les prix Nobel ont été attribués pour la première fois en 1901, après que le riche industriel suédois Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, eut légué sa fortune à la création de ces prix. 

Les lauréats reçoivent le 10 décembre une médaille en or, un diplôme et un chèque de 9 millions de couronnes suédoises (environ 870.000 euros) qui peut être divisé dans chaque catégorie entre trois gagnants maximum.

Auteur
AFP

 




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Avant même son retour en Europe, Manon Aubry a lancé un avertissement clair. Dans un message publié sur X (ex-Twitter), l’eurodéputée française a déclaré...

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Manon Aubry

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