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On irrigue toujours avec les eaux usées dans la wilaya de Batna

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Environnement

On irrigue toujours avec les eaux usées dans la wilaya de Batna

Dix pompes saisies entre la commune de Fesdis et la région de Barika, selon un communiqué de la gendarmerie.

Dans le cadre de la lutte contre le crime et le  banditisme, les services de la brigade de gendarmerie relevant de la commune de Fesdis,  située à une dizaine de km de la ville de Batna  ont procédé à des opérations de contrôle de routine sur l’étendu de l’oued qui traverse les communes Fesdis, Bouatchawen et El-Madher.

Batna

On apprend par nos sources, qu’en fin d’après midi, des motopompes géantes sont installées pour siphonner les oueds, et raclent le fond de l’oued. L’odeur nauséabonde et la couleur douteuse de l’eau de l’oued ne semblent point interpeller ces agriculteurs peu scrupuleux spécialement celui reliant la commune de Fesdis et El-Madher pour irriguer illégalement et dangereusement avec une eau contaminée des milliers d’hectares de maraichages. Dont les produits sont finalement écoulés sur les marchés de la wilaya et des villes limitrophes.

Cette pratique illicite se fait au grand jour, souvent tard le soir, voire à partir de minuit jusqu’à l’aube défiant la loi, avons-nous appris de nos sources. 

De ce fait, durant la semaine, une importante opération de contrôle a été effectuée au niveau des différentes régions de la wilaya, notamment Barika, Bitam et toute la région Nord et Sud  sous les instructions du colonel Seddak Abdelkader. Cette opération a permis de procéder à la saisie de dix motopompes géantes et des dizaines de mètres de tuyaux d’irrigation ainsi que la présentation de sept personnes devant la justice. Un premier coup dans la fourmilière de ces individus en attendant d’autres prochainement…

gendarmes

Signalons au passage que le grand oued séparant la route nationale qui mène à Constantine et les terres agricoles avoisinantes entre Batna et les agglomérations des communes suivantes, Fesdis, Djarma, Bouatchawen, Boulhilet, Kouachia, Ain-Yagout et enfin les communes Barika, Bitam et autres reçoivent des eaux usées sans aucun traitement. Un problème sur lequel devraient se pencher les autorités en installant des stations d’épuration des eaux, comme cela se fait ailleurs. Ce système protégera l’environnement et la population d’éventuelles maladies.

En dépit de plusieurs plaintes et avertissements formulés à qui de droit, ces agriculteurs peu scrupuleux continuent à empoisonner les terres agricoles par ces eaux. Il importe de signaler que cette zone est, hélas, connue pour cette pratique à haut risque pour la population. Cette forme de pollution a des effets néfastes non seulement sur l’eau, le sol et la végétation mais aussi sur l’être humain.

En effet, de nombreuses études scientifiques nationales et internationales confirment que plusieurs maladies, spécialement le cancer, les diarrhées, les malformations congénitales, la stérilité, les allergies et même certaines maladies du système nerveux, sont, en très grande partie, liées à la pollution de notre environnement, en particulier chimique, y compris la pollution de l’eau, a précisé le colonel de la gendarmerie.

A ce propos, Seddak Abdelkader compte élargir cette opération de contrôle et de vérification à travers toute la wilaya afin de mettre fin à ce phénomène qui a assez duré, conclut-t-il.

Auteur
Abdelmadjid Benyahia

 




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Ould Kaddour désalgérianise Sonatrach

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Coup de gueule

Ould Kaddour désalgérianise Sonatrach

Avant la restructuration de Sonatrach au début des années 80 qui s’est avérée plus tard un désastre économique, l’activité forage était assurée par une de ses Direction des Services Pétroliers, limitée plus tard aux travaux pétroliers.

Une fois restructurée, la société mère est « revenue » à son métier de base, la recherche, la production, le transport,  et la commercialisation des hydrocarbures. La transformation, les travaux et les services pétroliers ont été érigés en sociétés autonomes soumis à une concurrence tout à fait déloyale des multinationales présentes en Algérie comme Schlumberger dans ses activités leggins et Dowell dans les services aux puits dont la cimentation, PGAC, Weatherford oil Tool, Christensen, Haliburton etc.

La transformation qui est une activité statutaire, a été aussi essaimée en société à part. Pour l’activité forage dont il est question, deux entreprises l’assuraient amplement en Algérie même en période d’activité intense. Il s’agit  l’entreprise nationale des travaux puits (ENTP), et l’Algérienne de forage (ALFOR) créée par décret N° 81-170 du 1er août 1981. Elle est issue de la dissolution d’ALFOR, société mixte, créée en 1966 entre Sonatrach et Sedco (USA).

Les premiers foreurs, formés en Algérie de grade technicien supérieur ont quitté les bancs du Centre africain des hydrocarbures et de textile (CAHT) le 30 juillet 1968 pour être directement affectés sur chantier. Depuis, les promotions de foreurs sortent au rythme moyen d’une cinquantaine par an des différents centres : CAHT devenu INH, centre de formation d’Alfor, l’Iap Hassi Messaoud, Dar El Beida et Boumerdes toutes injectées dans l’activité forage sans compter l’effet secondaire de cette restructuration qui a dégagé un sureffectif en géologues, géophysiciens, et mécaniciens de chantiers, reconvertis dans le drilling, réputée dure et pénible caractérisé par un fort turn over.

Tout ce beau monde qui n’a débuté sa retraite qu’il y a à peine une décennie a capitalisé et consolidé un savoir-faire considérable en technique de forage en Algérie et en dehors de ses frontières.

Pour rappel l’appareil SH183 du type Oil Well 840 E  a fait partie de la mission qui a foré en Tanzanie dans l’île de la Maffia dite la perle de Zanzibar dans des conditions extrêmement difficiles : pluie quotidienne, présence d’animaux sauvages, exposition à une maladie dangereuse, la malaria, etc. En dépit de cela, ses équipes ont donné des performances et un rendement supérieurs aux équipes américaines présentes sur les lieux. Ces sociétés filialisées par la suite ont réalisé juste avant l’arrivée du PDG actuel, 94 forages d’exploration sur les 106 effectués.

Grâce à ses 154 filiales, le groupe Sonatrach est le seul en Afrique à développer des activités depuis l’exploration pétrolière jusqu’à la pompe à essence, a relevé une étude de l’Institut français de relations internationales (IFRI), soulignant qu’elle doit faire face à des défis importants a condition de maintenir ce cap. Les dernières sociétés étrangères d’assistance technique dans ce domaine ont cédé les freins des treuils des appareils de forage aux équipes algériennes fin 70. On cite entre autres, la française Total, la canadienne Bawden drilling et l’américaine Westburne.

Bradages

En 2018, Abdelmoumen Ould Kaddour, sans aucun diagnostic crédible, marginalise toute cette expérience acquise pour renouer avec ce qu’il appelle « l’expertise étrangère en matière d’assistance technique dans les opérations forage. »       

Est-ce bien raisonnable ? Pourquoi ce processus accéléré de « désalgérianisation » de Sonatrach ? Y aurait-il un pilote dans l’avion ?

Auteur
Rabah Reghis

 




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Le général-major, commandant de l’Armée de l’air algérienne, Lounès Abdelkader, limogé

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DERNIERE MINUTE

Le général-major, commandant de l’Armée de l’air algérienne, Lounès Abdelkader, limogé

Le président Bouteflika vient d’apporter un changement supplémentaire à l’architecture de l’ANP en remerciant un des officiers supérieurs des forces aériennes les plus anciens et les plus décorés. 

Le général-major, commandant de l’Armée de l’air algérienne, Lounès Abdelkader a été limogé, avons-nous appris de source généralement bien informée. 

La même source indique que le général, Maâmeri Saïd qui dirigeait jusque-là le commandement régional de la 5e région militaire a été nommé à sa place. 

Faut-il le rappeler que le général-major Abdelkader Lounès occupe le poste de commandant des Forces aériennes depuis avril 2005, en remplacement du général-major Mohamed Benslimani.

Auteur
K. O.

 




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Les réserves sur le film « Ben M’hidi » sont une « procédure réglementaire ordinaire »

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Polémique

Les réserves sur le film « Ben M’hidi » sont une « procédure réglementaire ordinaire »

Les réserves émises par le Centre de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954 au sujet du film sur Larbi Ben M’hidi est une procédure réglementaire tout à fait ordinaire et en adéquation avec les lois régissant la production cinématographique, a indiqué mardi le directeur du centre Djamel Eddine Miâadi.

Le directeur du centre de recherche a rappelé que le réalisateur et coproducteur de ce film, Bachir Derrais, avait reçu des réserves et des observations de la part d’une commission de visionnage, composée d’experts et d’historiens, qu’il « se doit de prendre en considération en vertu de la loi sur le cinéma et du contrat liant les deux parties », avant de projeter le film.

En vertu de la loi 11-03 sur le cinéma, publiée en février 2011, « l’exploitation des films et des supports de communications est soumise à un visa « , explique Djamel Eddine Miâadi, rappelant que le centre de recherche veille à la « véracité des productions » vu l’interdiction par le même texte du financement et la production d’oeuvres « portant atteinte aux religions ou à la révolution de novembre et ses symboles ».

Cette commission, qui oeuvre encore à finaliser les réserves et observation sur le film « Ben M’hidi », « garantie l’authenticité des travaux sur la guerre de libération nationale », explique le directeur du centre en rappelant que c’est un travail ordinaire pour toutes les productions du  ministère des Moudjahidines dont « Zabana » de Said Ould Khelifa, « Lotfi » de Ahmed Rachedi, ou encore « Crépuscule des ombres » de Mohamed Lakhdar Hamina.

Coproducteur et réalisateur du film « Ben M’hidi », Bachir Derrais avait  annoncé que le ministère des Moudjahidines avait « interdit toute projection ou exploitation de son film avant de prendre en considération les réserves émises par la commission de visionnage ».

Le film annoncé et retardé à plusieurs reprises était attendu pour cette fin d’année et avait été complètement finalisé et remis aux coproducteurs pour visionnage.

Le réalisateur avait déclaré que le contenu du film avait été rejeté par la commission et qu’il y voyait une « dangereuse forme de censure et une atteinte à la liberté de création cinématographique », ajoutant que son travail est resté « fidèle aux écrits de grandes figures historiques ».

Pour sa part le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, s’exprimant sur l’interdiction d’exploitation du film « Ben Mhidi », a indiqué que le film devait être « conforme à son premier scénario » ajoutant que les remarques et réserves émises par la commission doivent être prises en charge pour que le film soit conforme au texte ».

Sur un scénario écrit par Mourad Bourboune et basé sur de nombreux témoignages de compagnons de Larbi Ben M`hidi et de sa famille, ce long métrage adapté au cinéma par Abdelkrim Bahloul, a été tourné à Alger, Lakhdaria, Biskra, Bechar, Bejaia et Tlemcen. 30% du tournage a été effectué dans des studios en Tunisie où l`équipe du film a reconstitué les décors des années 1940.

Avec un budget de près de 520 millions DA, débloqué à parts égales par les ministères de la Culture et des Moudjahidine, ce projet a également bénéficié de financements accordés par des opérateurs économiques algériens « publics et privés » atteignant au total une enveloppe avoisinant les 700  millions DA, précise le réalisateur.

Khaled Benaissa (dans le rôle de Larbi Ben M’hidi), Nabil Asli et Idir Benaybouche, parmi d`autres acteurs, sont distribués dans ce film dont la production exécutive a été confiée à la société algérienne « Les films de la source », producteur de « Voyage à Alger » de Abdelkrim Bahloul et coproducteur de « Ce que le jour doit à la nuit » du cinéaste français Alexandre Arcady.

Figure marquante du mouvement national, Larbi Ben M`hidi est d`abord militant actif du PPA (du Parti du peuple algérien), puis du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), avant de siéger au CRUA (Comité révolutionnaire d`unité et d`action) en 1954.

Membre fondateur du Front de libération nationale (FLN), il est pendant la guerre d’Algérie, responsable de l`Oranie puis de la ZAA (Zone autonome d`Alger), après sa participation au Congrès de la Soummam en 1956.

A la tête de la ZAA -dont il organise et coordonne les premières opérations lancées contre l`occupant français- il est arrêté le 23 février 1957 par les soldats du général Massu, à un mois du lancement de la bataille d`Alger.

Ben M`hidi sera assassiné dans la nuit du 3 au 4 mars 1957 sur ordre du général Paul Aussaresses.

Auteur
APS

 




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L’homme qui plongea au moyen âge en traversant une frontière

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Chronique de voyage

L’homme qui plongea au moyen âge en traversant une frontière

De la petite Tunisie dans laquelle j’ai passé des journées fastueuses entre Metline sur le golfe de Bizerte, tout à fait au nord, à ressentir le poids délicat et délicieux de l’amitié, jusqu’à Monastir, la ville natale du Combattant suprême, c’est tout un pays que j’ai eu plaisir à sillonner en voiture, tout un périple que j’ai effectué avec joie.

Petit pays étonnant dans lequel un homme, un seul, a pu déposer une monarchie beylicale vieille de 250 ans pour proclamer la République en prenant appui sur les acquis de son mentor, Kemal Atatürk, qui déposa lui-même l’empereur ottoman qui cumulait ce poste avec celui de calife de l’islam.

Comme Atatürk, Bourguiba a mis en place des mesures uniques dans un pays situé dans l’aire musulmane : le divorce intenté par l’un ou par l’autre membre du couple remplace la répudiation désormais interdite par la loi, l’interdiction totale de la polygamie avec ou sans consentement de l’épouse, l’âge minimum de 18 ans est requis pour convoler en justes noces, l’interdiction du mariage sans le consentement exprès des deux futurs époux, la contraception et l’interruption volontaire de la grossesse sont devenues des  droits inaliénables, l’abrogation des termes « chef de famille » désignant exclusivement l’époux, l’abrogation de l’autorisation du mari qui était obligatoire pour que la femme puisse travailler ou gérer ses propres finances, l’épouse et l’époux deviennent responsables conjointement de la famille…

Petit pays  surprenant où le peuple, contrairement à ses voisins, s’est soulevé dans un premier temps pour mettre bas une dictature familiale qui suçait le sang irrigant l’économie de la nation et lors d’une seconde mi-temps pour se débarrasser d’un pouvoir islamiste rétrograde qui n’avait comme seul programme que la révocation des acquis…

De Nabeul à Sétif, ma ville natale surplombant les Hauts-Plateaux algériens, encastrée entre Constantine et Alger dans un axe est-ouest et, perpendiculairement, entre la mer Méditerranée et le désert du Sahara, pas moyen d’effectuer le trajet autrement que par la route. Il y a certes une liaison Tunis-Alger et, subsidiairement, Tunis-Constantine, mais une fois arrivés sur place, il convient de se dépêtrer pour trouver une solution adéquate pour atteindre la capitale des Hautes-Plaines.

A partir de Nabeul, il faut remonter vers le nord pour quitter cette ville si accueillante et si ouverte aux touristes de toutes les nationalités (parmi lesquels les algériens sont visiblement les plus nombreux au vu de la quantité de voitures en provenance du grand voisin de l’ouest) et où les cafés et les restaurants restent ouverts très tard dans la nuit, où les terrasses sont remplies de filles et de garçons paisibles et heureux de vivre, où les femmes et  les hommes partagent des moments de plaisir en dégustant ce fameux «complet poisson » si succulent tout en buvant un soda frais ou une bonne Celtia, la bière locale. Et les rires cristallins tout autant que la musique sont entendus à profusion lorsque l’on se promène sur le cours central qui part de la mer et qui se dirige vers la gare, un cours parfumé des senteurs envoûtantes du jasmin qui pousse dans les jardins des villas environnantes.

Aux approches de Tunis, on rentrera dans la capitale par un rond-point sur lequel trône une tour à la Big Ben puis la statue équestre de Bourguiba. Ensuite il faut trouver une place de stationnement que l’on règlera par l’intermédiaire d’un horodateur de la dernière génération et les emplacements où l’on se gare sont délimités par des marquages au sol. A Tunis, il n’y a pas de « parkingueurs » dont autant le nom que la fonction révèlent la violence du procédé.

A Tunis toujours, on peut s’installer à l’ombre des palmiers qui bordent la grande avenue Habib- Bourguiba pour savourer un excellent café à l’italienne ou partir flâner, après avoir passé la porte de France appelée aussi Bab Elbahr (n’est-ce pas Sémira Tlili ?), dans les souks animés de la vieille médina du côté de la célèbre Zitouna.

Les yeux assaillis de merveilleux souvenirs, il faut se décider à quitter cette belle capitale pour prendre la route vers l’ouest et se diriger vers les frontières algériennes. Pour ce faire, il faut suivre l’autoroute en direction du Kef et de Jendouba puis épouser, après une heure de route, la belle corniche qui domine la ville de Tabarka avant d’aborder les montagnes qui séparent les deux pays.

Un regard à droite vers le bleu de la mer, pour dire au revoir à la Tunisie, est un dernier plaisir à s’offrir avant de la quitter : villas bleues et blanches posées sur un belvédère de toute beauté, immeubles pimpants aux couleurs méditerranéennes, fleurs et arbustes éclatant de nuances estivales, champs et vergers à perte de vue riches de fruits et d’hommes courbés pour les ramasser…

Puis la frontière imposante à Oum Teboul où chacun se gare comme il peut, descend de son véhicule et s’active pour faire apposer sur son passeport le tampon libérateur. Sur les bâtiments, de part et d’autre d’une ligne imaginaire, les drapeaux frappés de l’étoile et du croissant exclusivement rouge de la Tunisie et rouge et vert de l’Algérie avec, du côté algérien, un immense portrait de Bouteflika du temps ancien où ce dernier était fringant.

Une fois les formalités administratives remplies, il faut prendre la route en lacets qui descend vers El Kala. C’est à partir d’ici, j’allais dire déjà, sur cette route si étroite où une ligne blanche continue interdit tout dépassement que l’on sent que l’on a abordé un pays perdu dans un autre espace temps. Les voyous au volant de bolides rutilants, achetés avec on ne sait quel argent, vous doublent allégrement sans prévenir malgré le danger et se rabattent brusquement sur les voitures qui roulent normalement tout en sachant que ces dernières freineront inéluctablement pour les laisser s’insérer dans le flot ininterrompu.

A l’approche des premiers villages, des grappes de jeunes sont affaissés sur des chaises de jardin à même la route, tout près des dos d’ânes stratégiques qui ralentissent inévitablement les véhicules. Banquiers informels, ces jeunes secouent d’énormes liasses de billets de banque dans leurs mains tout en essayant de vous contraindre de procéder au change sans qu’aucun gendarme n’intervienne pour faire cesser ce trafic. Voilà le décor du film planté et ce film pourrait s’appeler « Il était une fois dans l’ouest». Dès que la frontière est franchie, on devine que l’on pénètre un territoire où c’est la loi du plus fort qui prime. On se dirige bien vers l’ouest et c’est bien l’ouest des films western qui s’offre à nous mais sans ses saloons et sans ses chevaux attachés aux poteaux au bord des bâtiments en bois. Ici tout le monde joue au cowboy et personne ne s’avise à jouer au shérif.

Arrivé à Besbes, petite localité sortie de nulle part où aucune maison, aucun immeuble n’a reçu la moindre goutte de peinture pour embellir les murs extérieurs, les cafés sont bondés de barbus hirsutes habillés de gandouras repoussantes. Par quel sort, bon ou mauvais, en quelques kilomètres à peine, la donne a-t-elle changé pour faire de ce pays un endroit où la femme est devenue une marchandise honteuse à proscrire à tout prix du champ public ou à cacher sous une bâche lourde et humiliante ? A la sortie de cet endroit lugubre que l’honnêteté m’empêche de nommer village, des cercles formés exclusivement d’hommes, spécialistes en palabres et autres papotages, toujours aussi velus les uns que les autres et couverts de gandouras toujours aussi répugnantes, sont assis en tailleur à même le sol poussiéreux à quelques mètres à peine de montagnes d’immondices qu’ils pourraient déblayer en quelques heures.

Roulant cahin-caha vers l’intérieur des terres, nous abordons Dréan, l’ancienne Mondovi, village à l’époque devenu  ville de cinquante mille habitants. C’est ici qu’est né Albert Camus, l’auteur de «L’étranger » et du « Mythe de Sisyphe », prix Nobel de littérature 1957. Il faut pouvoir garder son flegme en traversant ce lieu qui a du avoir son heure de gloire : routes défoncées à l’intérieur même de la ville qui obligent la voiture à slalomer pour échapper aux cratères creusés par des bombes invisibles ayant explosé la veille, canalisations rompues qui laissent se déverser sur la chaussée des hectolitres d’eau potable alors même que la population en est dépourvue, sacs poubelles crevés posés à même les caniveaux…

A la sortie de Dréan, des sacs en pastique multicolores se prenant pour des grappes de chasselas poussent sur les arbres. Les amortisseurs de la voiture n’en peuvent mais…  Et puis, au détour d’un panneau nous souhaitant la bienvenue dans la wilaya de Guelma, l’autoroute enfin, avec ses barrages de gendarmerie semées ça et là ! En Algérie, la limitation de la vitesse est de 120 kms/h au lieu des 110 en Tunisie et le conducteur ne se gêne pas pour atteindre le maximum autorisé en mettant en place le régulateur de vitesse. A l’approche du Djebel El Ouahch le bien-nommé (montagne sauvage), l’autoroute made in China ou made in Turkey qui contourne par le sud la ville de Constantine vous oblige à garder le pied sur le frein pour rouler à moins d’une trentaine de kms/h pendant un temps qui semble se multiplier. Et Sétif, capitale des Hauts-Plateaux, Sétif la ville suspendue au ciel, nous est offerte tandis que le firmament s’embrasait dans un flamboiement d’une magnificence à couper le souffle.

Le dôme céleste, dans ce pays comme ailleurs,  a cette chance inouïe de ne pas être à la portée des hommes. Sinon il aurait subi les sévices commis sur les routes, sur les vergers, sur les bâtiments, sur les femmes…

Auteur
Kamel Bencheikh

 




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Regards sur le mouvement syndical international

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Analyse

Regards sur le mouvement syndical international

La conversion des « élites dirigeantes » à l’ordo-libéralisme semble n’épargner aucun continent. Dans un grand nombre de pays, les gouvernements déroulent des feuilles de route austéritaires qui présentent les régulations sociales comme des archaïsmes pénalisant l’activité économique, la rémunération du travail comme un coût excessif, les dettes publiques comme un legs intolérable pour les générations à venir, le syndicalisme comme un héritage lourd, nocif et rétif à des évolutions présentées comme indispensables autant qu’incontestables.

Au nom d’une prétendue modernité, ces discours tentent de faire basculer les sociétés humaines vers une configuration où le chacun pour soi écrase les solidarités. Dans un tel contexte, le syndicalisme est un rempart pour les plus travailleurs et leurs familles, et un mur à abattre pour les animateurs de ces politiques antisociales et rétrogrades.

Aperçu de la syndicalisation dans le monde

Selon les chiffres avancés par la Confédération Syndicale Internationale (CSI), près d’un demi-milliard d’hommes et de femmes dans le monde seraient « organisés », ce qui établirait le taux de « syndicalisation » global autour de 15 % des travailleuses et des travailleurs. Bien sûr, cette statistique recouvre des réalités très différentes d’un pays à l’autre et on distingue de grandes disparités dans les formes, les pratiques et les finalités des organisations et structures qui fédèrent ces hommes et ces femmes. Un trait commun est néanmoins partagé par toutes : la défense des travailleurs, des travailleuses, de leurs familles, des conditions d’exercice de leur travail et de sa rémunération. Ainsi défini sous un même générique, le fait syndical se retrouve au premier rang des engagements civils dans le monde et concurrence les grandes religions monothéistes. Parmi ce demi-milliard de « syndiqués », un peu plus de 200 millions appartiennent à des centrales nationales affiliées à la CSI. Quelques dizaines de millions sont adhérents d’organisations affiliées à la Fédération Syndicale Mondiale (FSM). Mais ils sont encore plus nombreux à se situer au sein d’organisations sans aucune affiliation internationale. Le champ de syndicalisation qui s’ouvre aux internationales syndicales est donc gigantesque, puisque la première et principale internationale syndicale ne regroupe que moins de 7 % des travailleurs du monde. 85 % d’entre eux ne sont pas organisés, un grand nombre d’entre eux parce que le syndicalisme est entravé ou parce qu’il n’est pas présent dans leurs pays.

Plus inquiétant sans doute, ce faible taux de syndicalisation se double d’une absence quasi généralisée  de dynamique de progrès. Partout, le fait syndical est attaqué et fragilisé et le taux de syndicalisation est à de rares exceptions en situation de repli, sous les coups de béliers de l’ultra-libéralisme et de la répression qui, trop souvent, l’accompagne.

Même les pays qui, pendant longtemps, apparaissaient comme des eldorados syndicaux, connaissent ces tendances au reflux. Ainsi, les pays nordiques subissent-ils une érosion constante depuis une dizaine d’année. Si le taux de syndicalisation continue d’être élevé, tutoyant les 70 % dans le monde scandinave, cette performance repose largement sur les prérogatives institutionnelles confiées aux confédérations nationales dans les domaines de l’indemnisation du chômage et/ou de l’assurance maladie. Cette particularité explique aussi les taux, autour de 50 %, que connaissent des pays comme la Belgique, Malte ou la Norvège (qui a récemment décroché des autres pays scandinaves).

On retrouve un certain nombre de pays autour de 20 % : l’Italie, l’Uruguay, l’Irlande, l’Afrique du sud, l’Argentine, la Russie, l’Autriche, le Canada, le Royaume Uni, Israël… avec des histoires et des pratiques syndicales très diversifiées.

Mais c’est autour de 10 % que l’on retrouve le plus grand nombre de pays : le Japon, l’Allemagne, le Chili, la Bulgarie, la Pologne, le Mexique, le Brésil, les États-Unis, un grand nombre de pays africains et asiatiques se situant même en dessous de 10 %. Pendant longtemps, la France apparaissait comme la lanterne rouge du peloton. Avec un taux récemment réévalué par la DARES à 11 %, elle est aujourd’hui légèrement en dessous de la moyenne mondiale, en grande partie parce qu’être syndiqué dans notre pays n’est pas sans risque pour le travailleur. La peur des représailles dans le secteur privé est le premier facteur mis en avant par les salariés lorsqu’on les interroge sur leur faible syndicalisation.

Le taux de syndicalisation, comme seul indicateur, ne suffit cependant pas à apprécier l’influence de la parole syndicale dans la vie sociale et politique d’un pays ou ses capacités de mobilisation. À cet égard, les immenses rassemblements et manifestations organisés en France sous différents gouvernements en ont surpris plus d’un à l’étranger, qu’il soit syndicaliste ou responsable politique.

De la division géopolitique …

Sur le plan international, le mouvement syndical a été divisé pendant des décennies. À partir de la fin des années 1940, sur fond de guerre froide et malgré les prémices de la mondialisation, le mouvement syndical international souffrait d’un morcèlement entre trois organisations internationales censées incarner l’unité des travailleurs du monde. Balancés par la concurrence entre la FSM (Fédération syndicale mondiale), et la CISL (Confédération internationale des syndicats libres), les syndicats étaient poussés, du fait de cette césure en deux camps, à s’organiser selon une logique à dominante géopolitique.

La FSM était censée regrouper les partisans du bloc soviétique, la CISL, ceux du modèle occidental. Une troisième internationale, la Confédération mondiale du travail, née en 1919 (et appelée jusqu’en 1968 Confédération internationale des syndicats chrétiens), regroupait celles des organisations se revendiquant de l’obédience chrétienne.

Les activités des organisations membres de ces internationales n’étaient cependant pas systématiquement indexées au clivage géopolitique entre les deux blocs. Rapidement, dès les années 60, le pragmatisme des syndicalistes confrontés aux logiques des firmes multinationales a su dépasser ces clivages pour assurer la défense des revendications des travailleurs concernés. Il demeure que, pendant trop longtemps, ces barrières organiques ont freiné les coopérations syndicales, le mouvement syndical prenant du retard sur la globalisation de ses réponses.

Dans la décennie suivante, il est devenu clair que face à la mondialisation économique, il fallait une mondialisation des droits, et pour la gagner un mouvement syndical international unifié. La création de la Confédération européenne des syndicats (CES) en 1973 – aujourd’hui forte de 45 millions d’adhérents en provenance de 89 organisations nationales implantées dans 39 pays – européens participe aussi de cette prise de conscience.

… à l’unification du mouvement syndical

Mais c’est surtout avec la création de la CSI à Vienne en novembre 2006 que le syndicalisme tente de se doter d’une internationale ayant vocation à réunir en son sein le plus grand nombre de centrales nationales.

Le congrès de fondation réunissait un peu moins de 300 confédérations nationales regroupant 168 millions de membres issus de 153 pays. Près de 12 ans après, la CSI revendique presque 208 millions de membres. Mais ce chiffre ne suffit pas à dresser le bilan d’une organisation qui se trouve parfois pénalisée par la somme de ses contraires. Sa fondation fut le résultat d’un long et laborieux processus de recherche d’unité et d’efficacité entre des organisations nationales aux parcours très divers, provenant des trois grandes internationales qui ont marqué l’histoire syndicale au cours de la guerre froide.

L’ambition de la CSI était à la fois d’assumer l’héritage de chacune de ses composantes en structurant, dans le même mouvement, une nouvelle force susceptible, par sa pluralité et son fonctionnement démocratique, d’unir le mouvement syndical a l’échelle de la planète. Force est de constater que, malgré son caractère massif, elle n’y est pas encore parvenue.

À l’heure où «l’internationale du capital» fait des ravages dans les droits sociaux, « l’internationale du travail » doit construire une riposte à la hauteur des attaques. Pour agir et peser, le syndicalisme international est essentiel pour organiser les travailleurs au-delà de leurs cadres nationaux respectifs, en particulier à l’échelle des chaînes de production et de sous-traitance découlant de l’activité des grandes firmes multinationales. Plus globalement, il a la responsabilité de coordonner une riposte cohérente et vigoureuse, à même de défendre les intérêts des travailleurs partout dans le monde.

P. C.

(*) Conseiller confédéral de la CGT, conseiller de Bernard Thibault auprès de l’OIT

Cette chronique est réalisée en partenariat rédactionnel avec la revue Recherches internationales à laquelle collaborent de nombreux universitaires ou chercheurs et qui a pour champ d’analyse les grandes questions qui bouleversent le monde aujourd’hui, les enjeux de la mondialisation, les luttes de solidarité qui se nouent et apparaissent de plus en plus indissociables de ce qui se passe dans chaque pays.

6, av. Mathurin Moreau; 75167 Paris Cedex 19

Site : http://www.recherches-internationales.fr/

Mail : recherinter@paul-langevin.fr

Abonnements 4 numéros par an : 55 Euros, Étranger 75 Euros

Auteur
Pierre Coutaz

 




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Est-ce dans ce monde-là où nous voulons survivre ? (VI)  

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Grand Angle

Est-ce dans ce monde-là où nous voulons survivre ? (VI)  

Au stade de la survie, le choix ne se pose plus. Il faut ramper ou crever. C’est sans doute pour nous consoler que les contes anciens et les fables hollywoodiennes offrent le triomphe au gentil alors que la réalité lui préfère le méchant. Et à l’ère numérique, ce dernier n’a plus besoin de porter le masque.  Ce manque d’hypocrisie rend sa victoire plus terrifiante.

Le dégoût et l’ennui ne seront que plus prégnants et l’acharnement des  médias à nous en guérir plus obstinant. Probablement, la réponse est en nous, mais la certitude d’un déjà trop tard et la sensation d’une culpabilité partagée brisent l’élan. Le trou est abyssal et il est plus facile de le creuser en fantasmant  sur une trouée salutaire que de dépenser ses dernières forces pour un impossible remonté. En cet été 2018 pas comme les autres, tout sue l’indifférence triomphante et la survivance piégée. Le chapelet des petits écrans papotent sur le zombisme, le terrorisme, l’islamisme, le féminisme, l’élitisme, le jeunisme, le socialisme, le capitalisme, le harkisme, le je-m’enfoutisme, l’impérialisme, le populisme, l’humanisme, le despotisme  et tous les « ismes » pendant que la maison se calcine en cernant son contenu.

Il y a ceux qui se jettent par la lucarne du grenier et ceux qui chantonnent à la porte de la cave  « tout va très bien madame la marquise ». Entre les deux, le reste du  troupeau empêtré dans l’infernale toile d’araignée et hésitant entre le suicidé et le bouffon. «  Il y a deux sortes de bergers : ceux qui s’intéressent aux gigots et ceux qui s’intéressent à la laine, aucun d’eux ne s’intéresse aux moutons, »  disait Sartre. Mais seuls les derniers nous donnent les premiers. Il faut donc s’y intéresser le temps de les remplacer eux aussi par des robots. Si on peut croire qu’une intelligence naturelle, qui a mené le monde là où il est, est capable de créer une intelligence artificielle. Si on arrive à se convaincre que 2018 est une année normale pour une civilisation qui se dit informatisée. Et c’est justement grâce à cette information « acquise » à tous qu’on découvre que la laine du mouton est plus précieuse que son gigot. Des études se sont penchées sur  la meilleure matière pour couvrir un fauteuil de pilote. C’est important que le corps du conducteur d’avion soit nourri avec 0 % de poison et oxygéné au même % de toxine.

On n’a pas trouvé mieux que la peau du mouton. Cette peau si encombrante que les Algériens, entassés dans leur immeuble lilliputien et se marchant sur les pieds en râlant, jettent à la poubelle le jour de la fête du Sacrifice. En cette occasion et contrairement à leur habitude, les autorités se sont mises, depuis quelque temps, à en nettoyer les rues gratuitement et avec pas mal d’efficacité. C’est une bonne initiative, mais on se demande où vont, le reste de l’année,  la peau et la laine de cet animal dont la viande se retrouve, généralement, dans la chorba et le couscous le jour de paie et des mariages ? Au moment où on parle de plus en plus de la matière cancérigène des habits, des souliers, des tabliers, des couvertures, des tapis, des matelas etc. Ce n’est pas bête de se sacrifier pour un pull en laine afin que le bébé puisque s’endormir sans danger, cotiser pour que le papy diabétique puisse jouir de sandales en cuir. Et s’il prenait au nostalgique l’envie de la douce blancheur du tapis de ce ruminant, il n’a aucune chance de le trouver au souk, ni au centre commercial. Il faudra qu’il aille en Europe débourser au moins 2 fois le montant du change officiel pour l’acquérir. Et on s’étonne que les Algériens reviennent avec trop de bagages de l’étranger. C’est la faute au cancer et aux vrais-faux lanceurs d’alerte.

A défaut de compter sur un système de santé fiable et accessible à tous, ils essayent le traitement maison. Chercher ailleurs ce qui n’existe plus au bled : la  laine, le cuir, le sucre naturel, le sel marin, les épices et le café non trafiqués, un pot de miel pur, un jouet contrôlé, un livre pour décompresser, un médicament plus certifié et cetera. Mauvais moment, quand le visa est plus difficile à obtenir qu’une place dans la barque des clandestins.

Mauvais temps, quand la pension-retraite est menacée de diminuer ou de disparaître : « Le Spectre de la Faillite ! En déclarant que sans l’intervention de l’Etat, les retraités n’auraient pas pu être payés les deux derniers mois, le Ministre du Travail et de l’Emploi reconnaît l’impasse financière dans laquelle se trouve la Caisse nationale des retraites (CBR)(1) ».  C’est pour avoir été incapables de nous intéresser à de telles « futilités » comme la peau d’un mammifère, que le simple prix du baril de pétrole peut nous rayer de la carte. Doit-on maudire la race, le continent, la religion ou  les caïds qui passent et repassent en se clonant ? D’après James Watson, prix Nobel de médecine (1962) pour ses travaux concernant la double structure de l’ADN, les Noirs sont moins intelligents que les Blancs. Ce grand biologiste généticien s’explique : « …les politiques d’aide à l’Afrique noire ne peuvent pas fonctionner, car elles reposent sur l’idée que les Noirs sont aussi intelligents que nous, or toutes les données prouvent le contraire. » (2)

Un Père qui ne marche pas !

Dans un monde où on ne peut rien faire sans argent et tout faire avec, la réalité lui donne raison.  N’étant ni politicien, ni économiste, personne ne lui a parlé de l’autre monde, celui des détails où se nichent le diable et ses potes. Notamment,  à l’ère où l’argent qui sort de l’Afrique maudite vers l’Occident béni est 2 fois supérieur à l’aumône de ce dernier.

Qu’aurait dit ce déchiffreur d’ADN  sur le QI des Algériens dont la couleur de peau vacille entre le noir et le blanc. Immense pays aux fabuleuses réserves terriennes et souterraines, l’un des rares avec l’Afrique du Sud à avoir hérité d’un impressionnant legs colonial : ponts, hôpitaux, routes, ports, aérodromes etc. Souvenons-nous de notre premier « lanceur d’alerte » : « M. Brahimi vient de révéler à l’Algérie médusée que le montant des pots-de-vin touchés par les fonctionnaires de l’Etat algérien pour la signature de contrats avec des firmes étrangères avoisine les 26 milliards de dollars, c’est-à-dire largement plus que notre dette extérieure. M. Brahimi doit savoir de quoi il parle puisqu’il a été Premier ministre…, il y a tout juste quelques années…de deux choses l’une : ou M. Brahimi , quand il était en poste, ignorait ces malversations et alors, quel piètre chef du gouvernement, il était… ; ou M. Brahimi ne l’ignorait pas et, par conséquent, il y a de la complicité dans l’air !…Une dernière remarque sur cette affaire assez écœurante : il est difficile, pour les Algériens, d’admettre que les autres hauts fonctionnaires de l’Etat, présents ou passés, n’aient pas été au courant…Ils se demanderont même ce que faisaient , entre-temps, nos services de sécurité, par ailleurs si prompts à retirer des passeports, à emprisonner ou à ficher les citoyens qui leur « déplaisent »… » (3)

Plus de 28 ans plus tard, les fonctionnaires voleurs concernés  se sont « auto-punis » en s’expatriant avec leur smala, certains sont encore là, à fortifier les banques suisses qui, d’après Tillion,  sont à l’origine du massacre du 8 mai 1945 (4).

Il y a bien un Premier ministre, mais il ne fait aucune confidence de ce genre à la populace  qui s’efforce de se convaincre qu’il est assez intelligent pour être nommé par un Père qui ne marche pas, ne parle pas, mais écrit des messages quand tout le monde dort.

Des zéros sans virgule se sont ajoutés aux 20 milliards évaporés et les services de sécurité toujours  prompts à retirer, à emprisonner et à ficher ceux qui « déplaisent ». Seule consolation, on ne parle plus de la dette de l’Algérie vis-à-vis du FMI, mais de  celle des Algériens vis-à-vis de la Régence et d’Allah. S’ils ne sont pas sous la rahma de l’une, ils sont sous celle de l’Autre. Ils ont eu la totale rien ne leur a manqué : du rapt des bijoux des femmes et de leur codage à la castration cérébrale des hommes qui expliquent la série des épidémies nourries aux  forces d’inertie. Des intoxications alimentaires à la plus honteuse des maladies qui se traduit par « le caca m’a tué » : le choléra. Pas besoin de s’étaler. Pas besoin de dénoncer. Pas besoin de conseiller plus que ne l’ont fait le président de l’Ordre des médecins et le directeur de l’Institut Pasteur : «Il faut se laver les mains ». En cas où on oublie de le faire en sortant des chiottes.  

Philippe Jandrok,  inquiet sur le sort des orphelins que sont devenus les Algériens, offre gratuitement  sur Youtube la recette contre la déshydratation mortelle de ce mal. (1/4 c à c de sel, ½ c à c de bicarbonate de soude ( au secours il est en train de disparaître)  et 2, 5 c à s de sucre dans un litre d’eau bouillie durant 10 mn.) Il s’étonne que les pilleurs multimilliardaires des richesses de l’Afrique ne puissent pas assurer aux natifs le minimum vital : de l’eau potable.  De l’eau qu’ils ne fabriquent pas, qu’ils ne ramènent pas avec eux, mais qu’ils préfèrent, sur place, la voler ou la polluer. De l’eau potable, condition nécessaire et suffisante pour éradiquer cette maladie basique. Dans un passé oublié, elle fut stoppée  en France par l’eau de javel et en l’Angleterre avec du sable. Si on élimine la malédiction divine, tout pousse à croire qu’il y a consensus tacite entre dictateurs locaux et exploiteurs étrangers pour éradiquer la vie sur ce continent.

C’est intéressant de constater que déchu de tous ses honneurs,  Watson a été récupéré par la Chine, premier partenaire économique de l’Afrique. Ce grand spécialiste de l’ADN  est bien placé pour étudier la relation entre la couleur de peau et le QI. Et c’est un milliardaire russe, d’origine asiatique,  qui a acheté son prix Nobel pour le lui réoffrir. À l’ADN, nous sommes tous tenus. Il ne reste aux plus menacés que la prière et le mirage du verre à moitié plein. En se disant que mourir du choléra c’est mieux que du cancer, de la charcuterie du diabète  ou d’un crâne fracassé contre les murs d’un asile.

Mais mourir poignardé pour le prix d’un parking équivalent à 5 ou 10 baguettes de pain,  n’a aucun sens. Il fallait s’attendre au pire quand les autorités annoncent la gratuité des plages au moment où le petit « dealer » du parking, du sable et du soleil empochent par jour l’équivalent du Smig et  par mois, le salaire d’un député. On comprend que certains voyous sont capables de marcher sur le corps de leur mère pour sauver la poule aux œufs d’or. Dans un Etat normal, on aurait sévi tout de suite. Du temps où le petit délinquant ne pouvait espérer, au maximum, le gain d’un paquet de cigarettes par jour. Il ne reste, pour refroidir les nerfs, qu’à se convertir à la philosophie  bouddhiste comme certains Occidentaux éveillés.

C’est  l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), sans rire et sans honte,  qui l’affirme : la dépression (folie) est la maladie du 21e siècle. Fantasmer sur un ailleurs, pour l’Algérien lambda, est devenu quasi impossible et bizarrement moins attrayant puisque  la survie se pose partout avec la variance du degré. Jacques Attali, le Zbig de l’Elysée qui se vante d’avoir fait Macron et de connaître le prochain Président de la République , écrit  : «Partout dans le monde , développé ou pas, Anglo-saxon ou pas, Français ou pas, ceux qui disposent d’un capital culturel et financier sont maintenant assez nombreux pour vivre entre eux, et penser pouvoir diriger le monde selon leurs valeurs, leurs codes ; et dans leur seul intérêt. Aux autres de s’adapter ou de se faire oublier. Pire encore, dans cette hyperclasse, règnent quelques maîtres, dont les autres membres de la classe ne sont que les valets, les courtisans, les idéologues, ou les pâles imitateurs. Ces chanceux, ou méritants, sont mis en avant, sans vouloir en général admettre qu’ils ne sont qu’un alibi dérisoire, légitimant le pouvoir d’un groupe qui ne les considérera jamais que comme des parvenus. L’hyperclasse a tort…En réalité, elle ne dirige qu’elle-même.

Comme un tétraplégique, qui ne commande qu’à son esprit et pas au reste du corps…les peuples, conscients du suicide auquel les conduisent de telles pratiques, n’obéiront plus à ces hyperclasses. Ils refuseront la négation de l’avenir que cela suppose. Ils se révolteront, comme ils le pourront, quand ils le pourront ; plus vite dans les démocraties que dans les dictatures.

Au « dégagisme soft », qu’on a connu partout dans le monde dans ces dernières années, succédera un « dégagisme hard », dont les triomphants maîtres de la technologie et de la finance, et leurs valets idéologiques et politiques, seront les premières victimes. »(5)

On l’a compris, l’auteur n’est pas un maître, c’est au plus un méritant refusant d’être victime du peuple. Avec son hyperintelligence, il n’a pas constaté que les peuples ont disparu y compris  dans la République. Du temps du Général de Gaulle, son compatriote, Bernanos , voyait déjà la foule dans le peuple des démocraties. En précisant que la réforme des institutions vient trop tard lorsque la déception des peuples est devenue irréparable, lorsque le cœur des peuples est brisé. (6)Ce vocabulaire est dépassé à l’ère où la chimie a fini par atrophier le cœur et les ondes,  d’irradier la cervelle.

Qui croit encore au miracle de la réforme à part un Ministre de l’Education en Algérie ? Un prisonnier qui compte fuir sa cellule sait comment arracher la chaîne. Il ne débute pas de zéro. C’est plus compliqué dans un bled où il n’y a ni saint-patron, ni géniteur. Ce vide n’a échappé ni à un Ferhat Abbas, ni à un Boumediene. Le premier en parlant d’esprit tribal, le second en envahissant Alger avec ses chars avec l’assurance d’un dieu. Si c’est à l’ONU que l’indépendance de l’Algérie a été acquise (7), Ferhat Abbas était l’indigène qu’il fallait. Il avait tout, sauf  la blondeur des cheveux et le bleu du regard pour affronter les grands de la race supérieure. Par contre, Boumediene demeure un mystère plus compliqué que celui de son compère Benbella. Comme les Africains envers Bill Gates, on ne sait pas si on doit le bénir ou le maudire. Heureusement qu’il n’a pas connu la fin d’un Saddam qui perd de son aura quand un John Perkins nous révèle qu’il a été, comme Ben Laden, un agent de la CIA avant d’être le maître de Bagdad (8). Ce n’est pas pour la chasse à la gazelle ou une ballade sur le chameau que le désert irakien, comme l’algérien, a séduit F.D. Roosevelt  qui rassurait ainsi ses concitoyens : « La seule chose que nous ayons à craindre, c’est la crainte elle-même.»

Assassins, brigands,  voleurs (9) c’est ainsi que le juriste Spooner traitait les Pères fondateurs . Qu’aurait-il dit de ce Roosevelt,  qui a fait sortir la Nation du système monétaire basé sur l’or ? Après ce dictateur US, le pire est devenu planétaire. Perkins,  Yankee se définissant comme un ex financier assassin, explique la méthode de l’Ogre Sam pour attraper sa proie: Premièrement, on envoie  les financiers assassins, s’ils échouent, c’est au tour des chacals. Si ces derniers ne font pas le boulot, c’est à l’armée d’intervenir. Traduction : le pays ciblé doit  accepter des prêts pour de gros travaux « bidons » impossibles à rembourser. Grosso modo, des subprimes. Si cela ne marche pas, c’est au tour des chacals, des spécialistes dans les coups d’Etat et les assassinats. En dernier, les bombardements.  En parlant de l’Irak, l’auteur précise que Saddam connaissait la « chanson » tout en s’obstinant à se débarrasser du dollar. S’il s’était montré plus souple, il serait toujours sur son trône. Il représentait l’homme fort qu’affectionnent les planificateurs étasuniens.

En Algérie, on connaît ces éléphants blancs notamment du trio des révolutions.  Ces constructions  donquichotiennes qui ont enrichi la sous-traitance européenne surtout française et inauguré l’ère  des généraux milliardaires. Pendant que les micros officiels chantaient le miracle au troupeau en fustigeant la jalousie de Bliss et menaçant la  main invisible. On comprend pourquoi un 5eme mandat laisse indifférent à l’exception de ceux qui ont les clés de la Régence. On ne sait pas si un pauvre qui s’enrichit est plus compétent et moins corrompu qu’un riche qui s’enrichit. Il faut remarquer que Jacques Attali utilise le mot hyperclasse au singulier pas au pluriel. Ce qui démontre que les conflits, avec le risque d’une 3e guerre mondiale, qui se nouent et se dénouent   par écran interposé, ne sont qu’un leurre. Des acteurs qui jouent au méchant/ gentil dans la réalité du spectateur et du bouc émissaire. Eteindre, quitte à passer pour un fou ou un criminel passible de la peine capitale ou pour les âmes sensibles, à la perpétuité : «Le Protocole n°13 de la EDH (Cour européenne des droits de l’homme) stipule que «  la peine de mort est abolie. Nul ne peut être condamné à une telle peine, ni exécuté… Aucune dérogation n’est autorisée. Aucune réserve n’est admise ».Pour sa part, la Commission  a rappelé à diverses reprises que « l’abolition de la peine de mort est une condition et un préalable pour rejoindre l’Union européenne. » Cet absolutisme des bons sentiments offre un contraste frappant avec ce qui se passe en cas de guerre, en matière d’avortement, pour le recours à l’euthanasie, pour la mort de nombreuses personnes faute de budget et de structures permettant de les sauver… et dans de nombreuses circonstances de la vie civile.

Beaucoup d’êtres humains sont, de facto, condamnés à mort parce que la guerre propre est  impossible ou parce que les budgets qui permettraient de sauver des vies menacées sont insuffisants. Un vif contraste existe entre les sommes colossales qui sont dépensées pour faire vivre un criminel derrière les barreaux au lieu de l’envoyer « dans un monde meilleur » et la parcimonie, pour ne pas dire la ladrerie , dont nous faisons preuve pour offrir à une femme enceinte en détresse une autre solution que l’IVG ou pour développer les traitements qui offriraient un espoir à des adolescents atteints d’une maladie neurologique actuellement incurable… »(10)

De la même source on apprend qu’en France, dans les quartiers de haute sécurité, l’Etat dépense pas moins de 200 euros par jour  pour chaque dangereux criminel sans compter la pression faite sur les gardiens…Sans compter le risque de ceux qu’on libère après quelques années (puisque la perpétuité n’existe plus)et qui récidivent  une fois à l’air libre. Concernant la France, on estime à 200 000/an le nombre d’avortements. Et aucun spécialiste en la matière, sauf s’il est payé pour, ne peut certifier aux femmes « en détresse » qu’il n’existe aucun lien entre la pilule et le cancer du sein.  Etrange monde qui encense, sous couvert d’humanisme, une justice pour protéger le coupable et obliger la victime à l’amnésie. En Algérie, les émirs repentis ont eu droit au tapis rouge et les patriotes aux bâtons de la police. Quand on appartient à l’hyperclasse , on s’épaule, on se copie, on se prête les conseillers , les espions comme les tireurs d’élite.

Apparemment, il y a unanimité  sur l’utilité de préserver les terroristes, les psychopathes, les violeurs et meurtriers d’enfants. En Tunisie, sous le règne de Marzouki,  la Confrérie est allée en prison, pas dans une mosquée, ni une université encore moins chez l’armée, pour recruter les combattants afin de les envoyer « libérer » la Syrie. Il leur fallait de vraies têtes brûlées dignes d’un film de guerre US. Et le Qatar, confondant la Syrie avec la France,  propose en vain 100 millions de dollars de pot-de-vin au Ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, pour qu’il démissionne et rejoigne l’«axe du bien » (11).  « Au début des années 1990, le Pentagone décide d’incorporer les islamistes, qui jusque-là dépendaient de la seule CIA, dans ses activités. C’est l’opération Gladio B, en référence aux services secrets de l’OTAN en Europe (Gladio A)(12) .

Durant une décennie, tous les chefs islamistes,  y compris Oussama Ben Laden et Ayman Al- Zawahiri, se déplacent à bord des avions de l’US Air Force. Le Royaume-Uni, la Turquie et l’Azerbaïdjan  participent à cette opération …les islamistes, qui jusqu’ici étaient des combattants de l’ombre, sont « publiquement » intégrés aux forces de l’OTAN…En 1993, Charles, le prince de Galles, place l’Oxford Centre for Islamic Studies sous son patronage, tandis que le chef  des services secrets saoudiens, le prince Turki, en prend la direction. » (13) Il est loin le temps où le prince Charles, distrayait les Britanniques, en parlant aux plantes. De nos jours, il y a la traite des fillettes blanches dans les quartiers sombres de Londres, Sherlock Holmes est mort et la vieille Europe, phare des droits de l’Homme, intègre dans son budget et en le déclarant, l’argent de la drogue et de la prostitution.  Que dire d’un monde arabo-musulman qui s’enflamme pour un Coran déchiré, des caricatures blasphématoires, pour un banal roman…quand on sait que sa moyenne concernant la  lecture ne dépasse pas le ¼ d’une page par an.

Ce monde qui reste zen quand il entend un Karadaoui, porte-parole des sunnites, affirmer à Al Jazeera  qu’il ne resterait aucun musulman s’il n’existait pas la peine de mort pour l’apostat. Zen aux déclarations  du prince héritier sur le rôle des Serviteurs des Lieux Saints dans la réislamisation de l’Oumma afin de plaire aux amis yankees.  

Que dire quand  ce prochain « pape » de l’Islam  lance au forum de Ryad le projet à 500 milliards de dollars pour la ville futuriste où  les humanoïdes seraient plus nombreux que les humains. Quand l’Arabie saoudite est fière d’être le premier pays à offrir la  nationalité à une femme-robot, la charmante et non voilée Sofia. (14) Si Allah est mort, il doit se retourner dans la tombe jusqu’à la fin des humains.   Est-ce dans ce monde-là que nous voulons survivre ? Et le sage indien de prédire que l’homme blanc ne va pas s’apercevoir que le billet ne se mange pas qu’après avoir aspiré la dernière goutte de l’or noir. Ce qui explique qu’il fallait un drone pour filmer les dernières  tribus primitives s’enfonçant dans l’enfer vert de la jungle amazonienne pour échapper à celui de la civilisation numérique. Le neuroscientifique, Boissier, parle du cerveau humain en affirmant qu’à peine 5 % des idées sont mises en lumière, 25 % sont dans le flou et pour 70 %, c’est le trou noir.(15) C’est rassurant de savoir  que les maîtres, sortis de la même usine céleste que nous, sont loin d’avoir la maitrise sur leur matière grise et question intelligence artificielle il n’y a pas de quoi pavoiser avec ¾ de handicap. Bon courage pour déchiffrer les 100 milliards de neurones servies par 5000 milliards de cellules. L’expert ajoute que le stockage des données d’un cerveau d’une souris,  1/100 la longueur d’un cheveu humain, nécessite 25000 films à haute définition. Et trois hangars d’Airbus 380 pour celui d’un rat.

L’hyperclasse chante l’intelligence artificielle comme elle l’a faite pour la conquête de l’espace. Si elle avait été capable de quitter la planète, elle l’aurait fait.  Le fait que tous les caméras et les satellites sont dirigés dans le mauvais sens en disent suffisamment long sur leur obsession à saboter, en à peine 2 siècles, ce que la nature a mis des millions d’années à fabriquer… On a demandé conseil à un économiste, ex banquier,  il a répliqué à peu près : « Ne me demandez pas ce que vous devez faire demain, mais demandez-vous plutôt ce que vous voulez éviter aujourd’hui. » Eviter tout de suite de tomber malade, d’enterrer un enfant, un conjoint, un ami, perdre un boulot, être écrasé par une voiture, être victime d’un attentat, moisir dans une prison pour avoir déplu et cetera.  À chacun sa peur et sa capacité de triompher d’elle. Précisons que l’ex-banquier parle à des Français soucieux de ne pas perdre le peu d’euros qu’ils possèdent sous le règne de Macron.

Les Algériens n’ont pas la même préoccupation quand le flux du Web permet leur connexion. Ils sont encore au stade primaire des recettes de cuisine, de la sorcellerie, de la drague, de maudire/ bénir le FLN, le frère ou le voisin quand ce n’est pas le genre tout court, de faire de la pub pour la camelote chinoise ou autres, quémander la baraka d’un cheikh oriental pour une place au Paradis ou celle d’un expert en immigration. Et quant à ceux qui ne se retrouvent pas dans cette liste, ils sont dans celle des suspects… (suite)

M.M.

Notes

(1)- La Une d’El Watan ( 02/ 07/2018)

(2)- Science & Techno (The Independent) 17/10/ 2007

(3)- Chroniques de l’Algérie Amère 1985-2011 (Anouar Benmalek)

(4)- Les Ennemis Complémentaires ( Germaine Tillion)

(5)- La Société Tétraplégique ( site officiel d’Attali 28/05/2018)

(6) – Les Grands Cimetières sous la lune ( Georges Bernanos)

(7) – L’Arme secrète du FLN (Matthew Connelly)

(8)- Les Confessions d’un financier assassin de John Perkins ( livre commenté par Michel

Collon sur Youtube)

(9)-Outrage à Chefs d’Etat ( Lysander Spooner, 1870)  

(10 )Peine de mort : les questions interdites ( Journal numerique Causeur .fr 09/08/2018)

(11)- Ibis (13)

(12)- Les Armées secrètes de l’OTAN de l’historien suisse Daniele Ganser (11)

(13)- Sous nos Yeux, du 11-septembre à Donald Trump (Thierry Meyssan)

(14)- Bienvenue à NEOM ( 28 minutes Arte)

( 15 )- Tout ce que l’on ne vous dit pas sur le Cerveau ( conférence M. Bernard- Michel Boissier, Youtube)

Auteur
Mimi Massiva

 




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La décision de Trump de couper le financement de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens est « une bénédiction »

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KRIMOU A LU POUR VOUS

La décision de Trump de couper le financement de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens est « une bénédiction »

Le journal suisse « Le Temps » souligne avec Netanyahu que la décision de Trump de couper le financement de l’UNRWA et des réfugiés palestiniens est « une bénédiction »…

…Ce qui prouve une fois de plus que les Etats-Unis d’Amérique (usa) sont, sous la férule des « faucons » aux commandes à Washington, le problème au conflit du moyen orient et de sa question centrale, la décolonisation de la Palestine occupée, plutôt que la solution comme ils osent toujours le prétendre.

K. H. 

Les réfugiés, dernière arme de Washington contre Abbas

En cessant de financer l’UNRWA, Washington entend forcer l’Autorité palestinienne à revenir à la table des négociations avec Israël et le Hamas.

Benyamin Netanyahou peut remercier Donald Trump, dont le gouvernement a annoncé vendredi la fin de l’aide financière à l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens depuis 1949. Washington s’est révélé une fois de plus un allié précieux, cette fois-ci sur deux aspects.

L’aspect symbolique, bien sûr, car s’attaquer au statut des Palestiniens partis au moment de l’établissement de l’Etat hébreu en 1948 est aussi fort que de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. En retirant son financement et en remettant en question l’octroi du statut de réfugié aux descendants d’une famille expulsée, Washington fragilise encore le droit au retour des Palestiniens. Or, le gouvernement israélien ne cesse d’essayer d’enterrer cette revendication fondamentale. C’est qu’aujourd’hui, plus de 5,3 millions de Palestiniens (chiffres 2017 de l’UNRWA) espèrent revenir sur les terres de leurs grands-parents. On comprend pourquoi Benyamin Netanyahou qualifiait dimanche la décision américaine de «bénédiction»… Certes, plus d’un politicien a critiqué l’agence. Ainsi, le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, avait qualifié en mai le désir de retour des réfugiés de «rêve irréaliste» et l’UNRWA d’«obstacle à la paix» avant de louer son «rôle clé» dans la stabilité de la région.

Un Etat dans un Etat

Par son annonce vendredi, Donald Trump a aussi servi les intérêts d’Israël sur un aspect stratégique: la bande de Gaza. Deux habitants sur trois y sont des réfugiés et dépendent de l’aide de l’UNRWA, ce qui en fait un véritable Etat dans l’Etat. C’est dire la pression que va subir l’Autorité palestinienne «qui avait toujours rejeté toute discussion avec le Hamas, en espérant que la situation se détériorerait au point de forcer les Américains et les Israéliens à trouver une solution», affirme un diplomate européen qui travaille dans la région. Dans ce jeu où chaque partie espère que l’autre cédera, Washington a fait monter les enchères.

Par ailleurs, le gouvernement palestinien est furieux des négociations entre Israël et le Hamas, par l’intermédiaire de l’Egypte. «C’est envoyer un message positif à tous les extrémistes: la violence paie! Israël négocie avec le Hamas à Gaza alors que le Fatah, qui respecte le droit international, reconnaît l’Etat juif et recourt à la non-violence est mis sous pression», s’insurge Xavier Abou Eid, porte-parole du négociateur de l’Autorité palestinienne Saeb Erekat.

Les Etats-Unis ne cessent de renforcer la droite israélienne au gouvernement. Nous sommes punis pour l’incapacité de la communauté internationale à faire respecter nos droits

Xavier Abou Eid, porte-parole du négociateur de l’Autorité palestinienne Saeb Erekat

L’objectif de la manœuvre est de forcer Mahmoud Abbas à revenir à la table des négociations, qu’il boycotte depuis l’annonce du déplacement de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem en décembre dernier. «Les Etats-Unis ne cessent de renforcer la droite israélienne au gouvernement. Nous sommes punis pour l’incapacité de la communauté internationale à faire respecter nos droits», soutient Xavier Abou Eid. Pour contraindre le président Abbas, la Maison-Blanche avait déjà bloqué il y a quelques mois 250 millions de dollars d’aide annuelle aux Palestiniens, mais Ramallah ne semble pas près de céder. Evoquant l’annonce américaine de vendredi, le porte-parole Nabil Abou Roudeineh a déclaré qu’«une telle punition ne parviendra pas à changer le fait que les Etats-Unis ne jouent plus de rôle dans la région et ne font pas partie de la solution». Le plan politique proposé dimanche soir par Washington, basé sur la formation d’une «confédération» avec la Jordanie, ne risque pas de faire changer d’avis le raïs, puisque Israël n’en ferait pas partie.

Ecoles laïques condamnées

Qui cédera? Quel est le point de non-retour? Pour quelque 270 000 écoliers de Gaza scolarisés par l’UNRWA, il sera bientôt atteint. «Le gel de l’aide américaine va mener à la fermeture de ces écoles, qui représentaient la seule alternative laïque à l’enseignement du Hamas. Ces enfants n’auront plus que les établissements islamistes ou la déscolarisation comme options, ce qui aura un impact immense sur la société gazaouie», déplore Céline Touboul, vice-directrice générale du think tank Fondation de coopération économique. Et que dire du fait que l’UNRWA offre une aide alimentaire essentielle à la survie d’un Gazaoui sur deux, gère une grande partie de la santé et représente le premier employeur de Gaza, avec quelque 50 000 salariés?

Les prochains mois diront dans quelle mesure l’Europe et le monde arabe seront intervenus pour maintenir cette institution. Si rien n’est fait, il est probable que la question des réfugiés palestiniens augmentera la pression dans des administrations présidentielles bien plus éloignées de Gaza que ne l’est celle de Mahmoud Abbas. Le Temps

 




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Les faux rêves de la société algérienne !

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Du socialisme à « l’économie de bazar »

Les faux rêves de la société algérienne !

Image retirée.Les sociétés, dit l’anthropologue français Marcel Mauss, se paient toujours la fausse monnaie de leurs rêves. Et quels rêves quand il s’agit de cette Algérie en constante régression ?

Dans les années 1970, par exemple, la révolution agraire et la révolution industrielle conduites par le président Boumediene au nom d’un «socialisme spécifique», privé d’infrastructures conceptuelles et de feuille de route, ont mené droit vers l’échec.

N’empêche, ses successeurs n’ont pas réfléchi à une alternative économique sérieuse. Ainsi, dans les années 1980, au nom de «l’infitah», cette politique économique qui promeut l’ouverture tous azimuts, l’Algérie est redevenue un grand bazar, inondée par les produits de consommation de l’importation. Le but ? Lutter contre les pénuries et acheter le silence des masses !

Conséquences immédiates, la culture du cultivateur de la terre, «le fellah», auparavant fortement encouragée par les autorités, est vite devancée par celle des «Souks el-fellah» (marchés de l’agriculteur en traduction littérale), ces grands magasins où affluent de nombreuses foules de ruraux fraîchement «citadinisés», pour découvrir la belle vie «à l’européenne» sous l’œil bienveillant et contrôleur de l’État-providence. Tout cela au nom du socialisme toujours !

Mangeant à tous les râteliers «idéologiques» et soucieux uniquement de garantir la survie du «Système», les officiels ont concocté une soupe de concepts suicidaires aussi bien pour l’économie «trop rentière» que pour la société elle-même.

Leur euphorie fut de courte durée, d’autant que la baisse des prix du baril de pétrole et le krash économique de 1986 ont plongé tout le pays dans ce qu’on peut appeler : «le printemps d’octobre».

Sans doute, ce furent leurs errances si naïves entre des utopies politiques aussi démagogiques qu’irréalisables qui ont fini par exaspérer le peuple. Se sachant trompé, celui-ci n’a pas trouvé mieux que de sortir dans la rue, la seule arme pour revendiquer de la dignité. Les années suivantes ont confirmé ce sentiment de vulnérabilité et d’abandon.

Les citoyens se sentaient orphelins d’un système hybride qui tâtonne dans le noir. La parenthèse de la décennie noire des années 1990 ne fut, à vrai dire, que la synthèse dramatique de tous les errements passés.

Les dégâts payés illustrent que rien n’est gratuit en politique et que tôt ou tard, on récolte les résultats des faux rêves qu’on a semés.

Auteur
Kamal Guerroua

 




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Afghanistan: les talibans annoncent la mort du chef du redouté réseau Haqqani

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Asie

Afghanistan: les talibans annoncent la mort du chef du redouté réseau Haqqani

Le fondateur d’un puissant réseau insurgé très actif en Afghanistan, Jalaluddin Haqqani, est décédé des suites d’une longue maladie, ont annoncé mardi les talibans dont il était un allié de longue date.

« Tout comme il a enduré de grandes épreuves pour la religion d’Allah durant sa jeunesse et alors qu’il était en bonne santé, il a également enduré une longue maladie pendant ses dernières années », selon un communiqué des talibans afghans rendu public sur Twitter.

« C’est avec grand regret (…) que nous annonçons que l’estimé Al-Haj Mawlawi Jalaluddin Haqqani est décédé après une longue bataille contre la maladie », ajoute le texte.

Aucune précision n’a été apportée sur la date et le lieu de son décès mais il était suspecté de séjourner au Pakistan et d’être âgé de plus de 70 ans.

Des rumeurs avaient annoncé sa mort à plusieurs reprises, dès 2008 puis en 2015, mais elle n’avait pas été confirmée par les talibans.

Jalaluddin Haqqani est le fondateur dans les années 1980 du réseau éponyme, constitué pour lutter contre la présence de l’URSS en Afghanistan et qui a reçu l’aide des Etats-Unis et du Pakistan.

Ministre sous le régime des talibans dans les années 1990, Jalaluddin Haqqani s’était tourné à partir de 2001 contre les forces américaines et de l’Otan après la chute du régime fondamentaliste.

Le réseau Haqqani est une faction des talibans afghans réputée proche d’Al-Qaïda qui a mené de nombreuses attaques en Afghanistan. Il est également soupçonné de liens avec l’organisation Etat islamique (EI) responsable de sanglants attentats dans la capitale afghane, Kaboul. 

Il a notamment été accusé d’un énorme attentat au camion piégé qui avait tué quelque 150 personnes en mai 2017 à Kaboul, bien que Sirajuddin, l’un des fils de Jalaluddin Haqqani, l’ait plus tard démenti dans un rare message audio. 

Désignés comme groupe terroriste par les États-Unis, les Haqqanis sont connus pour leur utilisation massive d’attentats-suicide à la bombe.

Le réseau a également été accusé d’assassiner de hauts responsables afghans et de procéder à des enlèvements d’Occidentaux pour obtenir des rançons.

Haqqani, peu d’influence

Sa disparition, attendue, ne devrait toutefois avoir que peu d’influence sur l’évolution de la situation en Afghanistan et au Pakistan, le réseau étant aujourd’hui dirigé par son fils Sirajuddin Haqqani, estiment les experts.

« Depuis qu’il était malade et alité ces dernières années, il n’était plus en mesure de diriger le groupe et sa mort ne l’affectera en rien. Ses fils ont déjà pris la relève et dirigent les opérations », a estimé auprès de l’AFP l’analyste politique afghan Atta Noori.

« Le réseau Haqqani va rester la branche la plus meurtrière des talibans et continuer à frapper comme par le passé car leur principal objectif opérationnel est de freiner l’influence indienne et américaine en Afghanistan », a-t-il ajouté.

« Je doute que son décès change quelque chose », a réagi un diplomate étranger à Kaboul sous couvert d’anonymat.

Son fils Sirajuddin dirige le réseau « avec un soutien important de l’ISI », a ajouté le diplomate, se référant à l’Inter Services Intelligence, les services secrets du Pakistan.

Longtemps soupçonné d’être lié à l’establishment militaire de l’ombre du Pakistan, le réseau Haqqani avait été décrit dès 2011 par l’amiral américain Mike Mullen comme un « véritable bras armé » du renseignement pakistanais.

Les Etats-Unis ont annoncé dimanche qu’ils voulaient annuler 300 millions de dollars d’assistance sécuritaire au Pakistan, exaspérés par son soutien présumé à des groupes extrémistes.

Le sujet sera au menu de la visite du secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo prévue cette semaine au Pakistan, au cours de laquelle il rencontrera son nouvel homologue pakistanais Shah Mehmood Qureshi.

 

Auteur
AFP

 




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