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Chine-Afrique: 60 milliards d’investissements promis par Pékin

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Coopération

Chine-Afrique: 60 milliards d’investissements promis par Pékin

Avec 54 délégations du continent, des dirigeants de l’ONU et de l’Union africaine, le 3e Forum de coopération entre l’Afrique et la Chine s’est ouvert à Pékin. Un rendez-vous pour consacrer la coopération économique entre le géant asiatique et l’Afrique. La Chine est aujourd’hui, en effet, le premier partenaire commercial du continent.

Le président chinois Xi Jinping a ouvert le bal avec de nouvelles promesses. Soixante milliards de dollars d’investissements ont été promis par la Chine, ce qui est considérable.

Mais il faut relativiser, ce ne sont pour l’instant que des annonces qui ne seront pas forcément toutes concrétisées. Néanmoins l’intention est bien là : la Chine veut continuer à investir massivement en Afrique, notamment dans le cadre des nouvelles routes de la soie, son grand projet diplomatico-économique.

Or les critiques montent au sujet du risque de surendettement de certains pays africains vis-à-vis de la Chine. Conscient de ces critiques, le président chinois Xi Jinping a voulu rassurer. Il a déclaré : « Les investissements chinois en Afrique viennent sans aucune condition politique. La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté ».

Il a aussi promis que la dette de certains pays, les moins avancés, les plus en difficulté, serait en partie annulée. Il a reconnu en creux certaines erreurs liées aux projets, insistant sur la nécessité de s’assurer de la viabilité commerciale de tous les projets, autrement dit éviter certains projets inutiles, ceux qui servent surtout à faire tourner les entreprises chinoises.

Des dirigeants africains au diapason

Dans ce genre de grande réunion internationale, on ne s’attend pas à des critiques acerbes. Les dirigeants africains qui se sont exprimés sont apparus au diapason de la Chine. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a par exemple dénoncé l’étiquette de néocolonialisme collée aux projets chinois, notamment par la presse occidentale.

En marge du sommet, Paul Kagame, le dirigeant rwandais qui occupe actuellement la présidence tournante de l’Union africaine, a renvoyé la balle dans le camp des pays occidentaux qui critiquent les investissements chinois. Il a déclaré : « Une autre facette de la question, c’est que ceux qui critiquent la Chine sur la dette donnent trop peu ».

Xi Jinping: «La Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique»

Membre du Conseil de sécurité et deuxième économie du monde, la Chine reste souvent le dernier soutien des pouvoirs autocratiques en Afrique. Jusqu’à sa chute, le Zimbabwéen Robert Mugabe a ainsi toujours compté sur Pékin.

Xi Jinping a déclaré ce lundi que « la Chine ne s’immisce pas dans les affaires intérieures de l’Afrique et ne lui impose pas sa volonté », mais il a reconnu la nécessité de « réduire le risque » des investissements de son pays.

Le quart des fonds annoncés pour 3 ans, soit 15 des 60 milliards de dollars, sera constitué d’aides sans contrepartie et de prêts sans intérêts.
 

Auteur
RFI

 




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Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) se poursuivent cette semaine

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7e Art

Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) se poursuivent cette semaine

La seizième édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa a débuté hier, samedi 1er septembre. Pour la soirée d’ouverture, le festival de cinéma indépendant avait programmé le documentaire « Des figues en avril », de Nadir Dendoune. L’histoire d’une immigrée algérienne de 82 ans, qui vit en France depuis presque 60 ans, et qui se retrouve seule, après le départ de son mari en maison de retraite.

Ce pourrait être un film sur l’immigration. Mais c’est un film hommage d’un fils à sa mère. Nadir Dendoune filme Messaouda Dendoune, 82 ans, dans son petit appartement en périphérie de Paris.

Elle raconte ses neuf enfants, son mari qui partait travailler tous les jours et qui maintenant est en maison de retraite. Pour Nadir Dendoune, le réalisateur, « on a fait quelques films sur les immigrations en règle générale, mais c’est des films qui ont souvent donné la parole aux hommes et cela a été toujours par le prisme du travail. A ma mère, on ne lui a jamais dit : « Qu’est-ce que tu penses de la société, qu’est-ce tu penses de la politique ? » »

A l’aide d’une petite caméra à cassette, le réalisateur filme avec bienveillance sa mère qui range des photos, cuisine des beignets, boit son café, seule, face à la fenêtre.

Ce quotidien est aussi celui d’une dame, immigrée, qui vieillit, et c’est ce qui a touché les organisateurs du festival, comme Leïla Aoudj, la directrice artistique des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) : le film « montre une femme qui a touché l’Algérie, qui est partie vivre en France, mais qui finalement ne s’est jamais imprégnée de la société française et qui est restée un peu dans son huis-clos algérien. Donc forcément, ça parle au public ».

Des figues en avril, un documentaire autoproduit, a dépassé les 10 000 entrées en France, et devrait être projeté à nouveau en Algérie à l’automne.

Retrouvez le programme complet Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB) 

Association Project’heurts
Adresse: Maison de la culture 06000 W Béjaia 
Tel: +213(0)5 58 22 34 74

Auteur
RFI

 




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Tiaret : stage pour l’obtention des permis de chasse

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Chasse

Tiaret : stage pour l’obtention des permis de chasse

La Conservation des forêts, en coordination avec la fédération des chasseurs de la wilaya de Tiaret et l’association des chasseurs de la daïra de Tiaret, a organisé, depuis dimanche 2 septembre, la première session de stage et formation des chasseurs en vue de l’obtention de l’attestation d’habilitation pour la délivrance du permis de chasse et qui doit prendre fin aujourd’hui mardi.

Cette première session a été sanctionnée par une cérémonie de remise d’attestation d’habilitation qui donne droit à la délivrance du permis.

Pas moins de 280 chasseurs de la wilaya ont pris part à cette première session qui s’est déroulée au niveau de l’hôtel Tihert.

Les examens de cette session, la première du genre au niveau de la wilaya qui a été ouverte par le conservateur des forêts assurés par des spécialistes dans différents domaines, armurier, protection civile, des responsables de la Conservation des forêts, un représentant de la wilaya, la police et la gendarmerie nationale ainsi que les cadres de l’association des chasseurs de la daïra de Tiaret.

Les thèmes abordés dans la formation sont liés à la réglementation en matière de chasse, la connaissance du gibier des espèces mammifères et des oiseaux, notamment les principales espèces dont la chasse est autorisée ainsi que les espèces protégées et celles menacées de disparition et les techniques portant sur « la connaissance et le maniement des armes et des munitions et les règles de sécurité et les notions de secourisme pour les chasseurs”, a indiqué Boumaâza Abdelkader, membre de la fédération des chasseurs et président de l’association des chasseurs de la wilaya de Tiaret.

«Les chasseurs devront respecter la période d’interdiction de la chasse dans le but de préserver la faune. Pour le moment, la chasse est toujours suspendue. La décision d’interdiction de la chasse prise au début des années 1990 est à ce jour en vigueur, uniquement le sanglier en battue administrative est autorisée», a fait savoir le Conservateur des forêts de la wilaya de Tiaret, M. Bezza Miloud.

Il convient de signaler que 300 chasseurs sont recensés dans la wilaya de Tiaret, issues de différentes associations des chasseurs qui constituent la fédération des chasseurs de wilaya, selon le premier responsable de l’association des chasseurs de la daïra de Tiaret, M. Boumaâza Abdelkader. 

 

Auteur
Khaled Ouragh

 




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20 sénateurs boycottent les travaux d’ouverture de la session ordinaire

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En soutien à leur collègue accusé de corruption

20 sénateurs boycottent les travaux d’ouverture de la session ordinaire

Près de 20 membres du Conseil de la nation ont boycotté, lundi, les travaux de la séance d’ouverture de la session parlementaire ordinaire 2018/2019, présidée par le président de l’institution, Abdelkader Bensalah, et ce en « solidarité » avec leur collègue Boudjouher Malik, arrêté dans une affaire de corruption, a constaté l’APS.

Dans une déclaration à la presse, le sénateur Mahmoud Kissari a indiqué qu’un « nombre important de sénateurs ont boycotté les travaux de la séance d’ouverture, en solidarité avec leur collègue de la wilaya de Tipasa, Boudjouher Malik, arrêté dans une affaire de corruption », appelant, dans ce sens, à « l’ouverture d’une enquête approfondie et la présentation du dossier de condamnation au Conseil de la nation pour prendre les mesures nécessaires (levée de l’immunité) ».

Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti du Rassemblement national démocratique (RND), parti auquel appartient le parlementaire Boudjouher Malik, avait décidé de radier définitivement des rangs du parti, M. Boudjouher Malik pour son implication dans une affaire de corruption.

Auteur
APS

 




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Quand les sentinelles du pouvoir crachent sur le peuple !  

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Entre condescendance et mépris

Quand les sentinelles du pouvoir crachent sur le peuple !  

Des huiles du régime qui célèbrent le cadre du président qui n’apparaît plus que rarement.

Entre condescendance bienveillante et mépris profond du peuple, les dirigeants des pays arabes ainsi que ceux du Maghreb tiennent la dragée haute à leurs peuples en souffrance.

Ces dernières années, les révoltes arabes rebattent les cartes politiques, diplomatiques et idéologiques de la région dans une région «en ébullition ». La montée en flèche de Daech dans la région du Sahel, devenu un terrain de prédilection pour tous les trafics, s’apparente à du pain béni pour les régimes en place, qui trouvent en fin de compte une échappatoire pour se maintenir davantage au trône. Tout cela contribue à maintenir l’insécurité et l’instabilité.

Une situation qui profite à certains régimes coupés des réalités de leurs populations abandonnées à elles-mêmes. Une majorité de ces gérontes contestés par la poussée démocratique profitent du soutien de l’Occident quand ils affichent une servilité incontestée et incontestable. Sinon, au nom de la démocratie, les puissances occidentales interviennent, souvent maladroitement pour plonger dans le chaos des pays jugés « non alignés ».

La dérive populiste née après l’indépendance semble se pérenniser pour devenir dogmatique, voire endémique. On la retrouve aussi bien dans le gouvernement que dans les partis de l’opposition que de la coalition. Son premier symptôme, c’est la promesse électorale mensongère. Flatter le peuple pour avoir ses voix est chose commune. Mais les moyens mis en œuvre pour parvenir à cette fin atteignent parfois le ridicule, révèlent souvent des attitudes pathologiques.

En Algérie, l’amorce de toute campagne électorale draine des bals de debs, faisant ainsi de ces joutes une comédie burlesque. La surenchère électorale et le marketing politique, dont excellent les tenants du sérail ne peuvent faire recette auprès du citoyen lambda. Chaque scrutin est souvent farci de fraudes à la vinaigrette insidieuse. Un tintamarre des plus obscènes entoure un essaim de ramasseurs de croutes, avides de pouvoir, de complaisance à l’égard du maître des céans.

De 1962, à nos jours, les diatribes du régime en place transpirent la haine de la démocratie, elles suintent le dégoût qu’inspire cet obscur entêtement de manants qui engendra la crise multidimensionnelle que traverse l’Algérie en ce moment. Telle une exhalaison fétide, il émane de ces propos l’intraitable mépris pour le peuple auquel se reconnaissent les serviteurs de l’oligarchie.

De Ben Bella à Bouteflika, en passant par Boumediène, autant qu’ils sont, rivalisent de dédain pour ces « ploucs » qui se lèvent tôt le matin et croient naïvement que les mots de démocratie et de suffrage universel ont encore un sens. Il en va du blanchiment diplomatique comme du blanchiment financier : la minute de vertu permet de gommer des décennies de turpitudes.

Finalement, 56 ans après l’indépendance, l’Algérie fait toujours le pacte avec le sous-développement, la corruption et la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Ils ont beau peint un tableau reluisant du pays de Abane Ramdane, et de Kateb Yacine, le pouvoir algérien peine à remettre le pays sur les rails. La paupérisation fait sienne, et les épidémies ne sont pas en reste. En 2018, le choléra fait le buzz, la cocaïne fait rage, l’économie est au plus bas de l’échelle… Et quand des citoyens osent battre le pavé, ces derniers sont renvoyés manu militari.

Ces interventions prétoriennes ne sont que le reflet de l’affolement et de la transe du pouvoir en place. Un point commun qu’il partage avec d’autres régimes césariens. Des despotes qui affichent une envie charnelle à se harponner au trône, quitte à ce que des milliers d’innocents soient envoyés ad patres.

Les rênes du pouvoir sont tenues par une main de fer, à telle enseigne que le bas peuple s’aventure au péril de sa vie rien que pour quitter la terre qui l’a vu naître. C’est dire toute la condescendance que cultive sans vergogne ce système qui ne fait que creuser davantage le fossé entre le gouverné et le gouverneur ! ou plus exactement entre les êtres assimilés au vulgum pecus et les tyrans.

La vie en paria n’est nullement un choix de cœur, mais une force majeure dictée par des goujats invétérés. Pendant qu’ils s’engraissent comme des truites en menant une vie de châtelains, les petites bourses peinent à joindre les deux bouts en s’efforçant de croire à un jour meilleur. Mais que des illusions.

Les années s’égrènent une à une sans que les casaniers de dernières pluies ne puissent bouger d’un iota. Fidèle à sa politique de dénigrement et de la pensée unique, le pouvoir algérien reste de marbre.

Aujourd’hui encore et n’en déplaise aux laudateurs de tous poils, même si les prémices d’une démocratie ont été jusqu’ici étouffées dans l’œuf par toutes sortes de subterfuges et par notre lâcheté collective, tous ses ingrédients sont plus que jamais réunis sinon davantage exacerbés par la juxtaposition de nouveaux facteurs de désordre qui risquent, si l’on n’y prenait garde, de devenir de plus en plus incontrôlables.

Dangereuse montée du salafisme, paupérisation galopante, paralysie par les grèves dans divers secteurs tels que la santé et l’éducation, cherté du coût de la vie, népotisme, insécurité, etc. Le tout sur un fond de gestion patrimoniale de plus en plus insupportable. Et puisqu’on dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets, notre système politique actuel, archétype du modèle de gouvernance despotique, ne devrait plus perdre de temps pour favoriser les évolutions nécessaires à la mise du pays à l’abri des turbulences qui ont déjà emporté nombre de régimes similaires et durablement compromis le développement de ces États.

Dans un monde qui ne cesse de bouger et de se métamorphoser, l’Algérie semble être condamnée par contumace à se recroqueviller sur elle-même, se goinfrant du pétrole jusqu’à tarissement. De ce fait, tous les régimes qui sont hostiles à la démocratie et à la liberté sont obligés de vivre dans l’hypocrisie. Ils se battent le dos au mur. L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu, mais il arrive que cet hommage ne soit pas suffisant… Et c’est ce qui est en train de se passer.

Auteur
Bachir Djaider (Journaliste et écrivain)

 




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La présidence limoge le wali de Blida

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Dernière minute

La présidence limoge le wali de Blida

Le wali de Blida Layadhi Mustapha vient d’être démis de ses fonctions, selon un communiqué de la présidence de la république.

Ce wali a été largement critiqué pour sa gestion calamiteuse de l’épidémie du choléra qui a touché tout particulièrement la wilaya de Blida.

Layadhi Mustapha est le premier haut responsable à ce titre à subir les foudres de la présidence juste après le retour du président Bouteflika de ses soins à Genève..

Auteur
K. O.

 




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Financement non conventionnel: 3.585 milliards de DA émis jusqu’à fin mai

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Economie

Financement non conventionnel: 3.585 milliards de DA émis jusqu’à fin mai

Le montant des titres émis dans le cadre du financement non conventionnel s’est établi à 3.585 milliards de dinars jusqu’au 31 mai 2018, a indiqué la Banque d’Algérie dans sa situation mensuelle publiée au Journal officiel no 49.

Cette émission de titres a été réalisée dans le cadre de l’article 45 bis de la loi relative à la monnaie et au crédit de 2003 modifiée et complétée en octobre 2017, qui stipule que « la Banque Algérie procède, à titre exceptionnel et durant une période de cinq années, à l’achat directement auprès du Trésor, de titres émis par celui-ci, à l’effet de participer, notamment à la couverture des besoins de financement du Trésor, au financement de la dette publique interne et au financement du Fonds National d’Investissement (FNI). »

En outre, l’article 45 bis note que « ce dispositif est mis en œuvre pour accompagner la réalisation d’un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires devant aboutir, au plus tard, à l’issue de la période susvisée, notamment, au rétablissement des équilibres de la trésorerie de l’Etat et de l’équilibre de la balance des paiements ».

Un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de cette disposition, par le Trésor et la Banque d’Algérie, est défini par voie réglementaire.

A travers ce nouvel instrument, il s’agit de couvrir les besoins de financement du Trésor, de financer le remboursement de la dette publique interne, et ce, en particulier, les titres de l’Emprunt national pour la croissance levé en 2016, les titre du Trésor émis en contrepartie du rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et les titres du Trésor émis au profit de la Sonatrach en compensation du différentiel sur les prix des carburants importés et de l’eau dessalée.

Il s’agit aussi, dans le cas échéant, de permettre au Trésor de doter en ressources le Fonds National d’Investissement (FNI), au titre des prises de participation de l’Etat dans des investissements ou de financements à long terme de programmes publics d’investissements.

Cet instrument non conventionnel, dont l’objet est de permettre la mobilisation par le Trésor de financements exceptionnels, revêt un caractère transitoire, limité dans le temps à cinq années.

Le recours à cet instrument est adossé à un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires qui, grâce à une rationalisation de la dépense publique et à une optimisation des recettes fiscales, doit aboutir, au plus tard à l’issue de la période considérée, au rétablissement des équilibres macroéconomiques et financiers (les équilibres de la Trésorerie de l’Etat et l’équilibre de la balance des paiements).

 

Auteur
APS

 




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Bachir Derraïs : «On m’accuse d’avoir porté atteinte aux symboles de la révolution »

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Le biopic « Ben M’hidi » interdit

Bachir Derraïs : «On m’accuse d’avoir porté atteinte aux symboles de la révolution »

Le réalisateur Bachir Derrais au milieu d’acteurs du film Ben M’hidi.

Le film Ben M’hidi » de Bachir Derrais est interdit de projection en Algérie et à l’étranger.  Un courrier signé d’un « administrateur qui n’a même pas vu le film» a imposé son imprimatur contre le film. 

Ce biopic qui retrace la vie militante de Larbi Ben M’hidi qui a coûté 4 millions d’euros ne sera pas pour l’heure vu par les millions d’Algériens qui l’attendent. 

Son réalisateur est atterré par cette décision de la commission de visionnage du ministère des Moudjahidine. Dans un entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique, Bachir Derrais explique les derniers développements.

Il explique que « la commission conteste certaines scènes et me reproche de ne pas avoir mis l’accent sur la vie et le parcours de Larbi Ben M’hidi. Elle estime que la partie consacrée à son enfance est trop courte. Elle juge que le côté politique de ce biopic prend plus de place que le volet de la lutte armée. Elle estime en outre que le film n’a pas suffisamment mis l’accent sur les scènes de guerre et sur les atrocités commises par l’armée française. Elle n’a pas non plus apprécié que le film évoque les désaccords entre les chefs historiques du Front de libération nationale (FLN), ainsi que la guerre de leadership qui avait opposé d’un côté Ahmed Ben Bella et la délégation extérieure et de l’autre Larbi Ben M’hidi, Abane Ramdane et le CCE (Comité de coordination et d’exécution) ».

Le réalisateur affirme que la commission l’accuse d’avoir porté atteinte aux symboles de la révolution.  Puis  de s’enflammer : « C’est totalement surréaliste. On fait le procès d’une œuvre cinématographique qui repose entièrement sur les écrits et les témoignages de ces mêmes chefs ainsi que sur les récits de témoins directs dont les livres se vendent librement en Algérie ».
Si l’on en croit le réalisateur, la commission lui reproche pourquoi il n’a pas montré les tortures qu’aurait subies Ben M’hidi. Seulement le réalisateur renvoie la commission aux historiens. Aucun élément n’atteste que Ben M’Hidi a subi des tortures durant sa captivité. Tous les témoignages des militaires français qui ont pris part à son arrestation, à sa détention et à son exécution attestent qu’il n’a pas été soumis à la torture. (…) »

Ajoutant : «Je ne peux tout de même pas inventer un épisode de la révolution algérienne qui n’a pas existé. Si la commission possède des documents historiques qui attestent des faits de torture sur Ben M’hidi, je suis prêt à les consulter et en prendre compte. »

Bachir Derraïs reste ouvert et affirme être disposé à rencontrer des historiens pour débats et visionnage du film : « Je suis totalement disposé à organiser des projections au profit d’historiens et de chercheurs reconnus, tels que Daho Djerbal, Abdelmadjid Merdaci, Mohammed Harbi ou encore Benjamin Stora, pour qu’ils répondent avec des faits avérés à ces prétendues réserves. »

Devant la tournure qu’a pris cette censure, le réalisateur subodore que le film sera soumis pour visionnage aux autorités politiques du pays. 

Puis de pilonner cette obscure commission de censure dont la composante reste le secret le plus gardé du ministère des Moudjahidine. «Cette instance fonctionne comme une commission de bureaucrates qui décident de la vie ou de la mort d’un film», s’indigne le réalisateur qui ne baisse pas les bras pour mener à bout son film et le montrer aux cinéphiles.

Auteur
Yacine K.

 




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La réponse de Mourad Bourboune, auteur du scénario 

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Censure du biopic sur Larbi Ben M’hidi

La réponse de Mourad Bourboune, auteur du scénario 

« Quelle tambouille ! Larbi Ben M’hidi ne méritait pas ça ! » C’est ainsi que le scénariste du film « Ben M’hidi » a réagi, dans une déclaration au Matin d’Algérie, à l’interdiction de projection.

« C’est vrai que les héros meurent incompris. Je viens d’apprendre que le ministère des Moudjahidine ou une structure qui en dépend, vient d’interdire la projection du film sur le martyr Ben M’hidi. Qui sont donc ou ceux qui se réclament tels, qui s’arrogent le pouvoir de juger d’une œuvre d’art et surtout celui de la censurer ? De quoi ont-ils peur ? C’est affligeant ! Mais le problème est aussi ailleurs : on m’a demandé de faire la scénario du film Ben M’hidi. Il représente deux ans de travail. Jusqu’à aujourd’hui je n’ai pas été rémunéré, pas un centime !

Sur le fond : Je connaissais l’enjeu : il s’agissait de ne rien travestir du parcours de cet homme, de ne rien lui attribuer d’inexact, de parfaitement restituer ses profondes motivations, de porter un éclairage sur sa stratégie de chef politique et militaire, de sorte que le film soit également une fenêtre pédagogique sur la guerre de libération que les jeunes connaissent de moins en moins. Vous devinez la masse de travail qu’il a fallu déployer pour rester au plus juste de l’histoire.

Le scénario a été lu par le ministère de la Culture puis par le ministère des Moudjahidine, les deux jurys l’avaient approuvé et ils m’ont transmis leurs félicitations. Madame Khalida Toumi en personne m’avait personnellement écrit pour me dire sa satisfaction pour le travail.

À l’époque, le scénario était fait pour le réalisateur irlandais Ken Loach, cinéaste de grande envergure, à la hauteur du personnage Ben M’hidi.

Et puis ce fut le cafouillage !

Le ministère de la Culture a voulu changer le scénario après l’avoir approuvé, et le modifier en catimini, sans associer l’auteur, comme si le scénario lui appartenait.

Ensuite, l’option Ken Loach a été écartée et le film accaparé par un réalisateur algérien de modeste envergure et dont je ne me rappelle pas avoir vu un film, et qui a entrepris de s’attaquer à une réalisation aussi délicate que celle d’un film sur Ben M’hidi.

Tout ça pour au final déboucher sur l’interdiction de projection ! Je voulais faire texte à la gloire de cet immense personnage Larbi Ben M’hidi mais hélas force est de constater qu’il n’ait pas donné à tous d’être à la hauteur de cet immense stature… »

Auteur
Mourad Bourboune

 




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Confusion intégrale

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Regard

Confusion intégrale

Toujours dans l’incertitude, l’Algérie s’interroge aujourd’hui sur son devenir. La paranoïa générale est presque au stade de l’alerte. Du chômage à la corruption, de la bureaucratie au laisser-aller gestionnaire, de la cocaïne au choléra, le tableau est gris et l’esprit de nos citoyens est obnubilé par des pensées anxieuses.

Quel buvard peut absorber toutes ces «décharges publiques» de questions, de rumeurs et de bavardages de trottoir ? Cinquième mandat ou pas ? L’armée est-elle maîtresse du jeu politique ou non ? Le système est-il déterminé à continuer de gérer de cette façon indifférente le pays ou non ? 

Sans doute, lorsqu’on biaise la réalité et n’en retient que ses éléments décoratifs, on tombe vite dans le panneau du daltonisme. Oui la maladie de l’Algérie actuelle s’appelle daltonisme. Un trouble de vision et surtout de «lucidité» ! Nos yeux ne différencient pas entre le blanc et le noir, le vrai est le faux, l’utile et le futile.

Ainsi, la quête de sens à nos actions devient-elle un pur fantasme de frustrés. Il y a plus faux que le faux, dit un jour l’écrivain français Paul Valéry, c’est le mélange du vrai et du faux !

Notre pays est un cas d’école en la matière. Mais où est la solution à notre malheur, mon Dieu ? L’Algérie avance-t-elle vraiment vers l’abîme ? Si ce n’était pas le cas, comment pourrait-on interpréter l’apparition d’une maladie moyenâgeuse, dans les parages d’une capitale d’un pays, considérée autrefois comme la façade de tout un continent ?

Est-il logique de normaliser un fait pareil et d’entendre de la bouche même du ministre de la Santé que le révéler (le choléra bien entendu), relève de la transparence et du courage ? Et si l’Algérie dépend financièrement des rentrées en devises du tourisme, comme ses voisins marocains et tunisiens ? Ce sera, inéluctablement, la pire des catastrophes qui engloutira ce qui reste de vital à l’espoir de la population. 

Il est clair que, s’il y a un moyen des plus sûrs de lutter contre un fléau, une maladie ou un phénomène social dangereux, c’est bel et bien la bonne communication, le suivi et puis des méthodes efficaces d’intervention sur le terrain. Or, rien de tel chez nous. Combien de fois a-t-on entendu que des fermes et des plantations sont irriguées par les eaux usées ? Que des canalisations d’eau défectueuses desservant des cités urbaines entières ?

Que des décharges de poubelles «anarchiques» sont installées à ciel ouvert, même au cœur de certaines villes du littoral ? Qu’a-t-on fait depuis ? Réponse : rien, rien, rien ! Pire, tout cela n’a suscité aucune dynamique étatique d’envergure pour le long terme. Et puis, a-t-on pensé un jour à l’acquisition d’incinérateurs et de la formation d’agents de nettoyage polyvalents au recyclage des déchets dans un environnement, de plus en plus, en proie à la pollution ?

Certains habitants de l’une des communes les plus pauvres de la Kabylie se sont récemment plaints de l’absence d’une décharge de poubelle communale ! En vain ! Vous imaginez un peu le problème !

Malgré les efforts du maire, aucune solution n’a été trouvée, faute d’un terrain d’assiette. Et toute la commune étouffe, à son corps défendant, sous les odeurs nauséabondes de ses poubelles. Des problèmes de même nature se comptent par centaines dans cette Algérie qui ne sait plus sur quel pied danser ! Dommage. 

Auteur
Kamal Guerroua

 




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