19 mars 2025
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Faible taux de participation par wilaya à midi

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Elections locales

Faible taux de participation par wilaya à midi

Wilaya                  Taux         APC/APW

ADRAR                10.38%     10.08%

CHLEF                  5.42%    5.36% 

LAGHOUAT          7.94%    7.83%

OUM EL BOUAGHI 7.38%    7,03 %

BATNA                 7.16%    6.34%

BEJAIA                8.15%    7.78%

BISKRA               8.06%    7.03%

BECHAR            9.60%      9.46%

BLIDA               6.15%        6.09%

BOUIRA           6.77%          6.22%

TAMANRASSET  17.09%   17.02%

TEBESSA       6.86%         6.45%

TLEMCEN         5.86%    5.65%

TIARET           7.67%     7.60%

TIZI OUZOU    6.58%     5.84%

ALGIERS       4.70%    4.45%

DJELFA         6.24%   6.04%

JIJEL             6.21%   6.06%

SETIF          7.20%   6.80%

SAIDA         6.41%  6.34%

SKIKDA      4.66%       4.51%

SIDI BEL ABBES  5.72%  18.78%

ANNABA   6.13%     6.10%

GUELMA   7.43%   7.25%

CONSTANTINE 3.67%   3.61%

MEDEA     7.82%          7.54%

MOSTAGHANEM    7.38% 7.16%

MSILA              8.22%    7.76%

MASCARA       5.91%        5.79%

OUARGLA      11.56% 11.42%

ORAN           13.29%   13.20%

EL BAYEDH      6.31%  6.31%

ILLIZI           13.48%       13.22%

BORDJ BOU ARRERIDJ   5.29%    5.13%

BOUMERDES              6.32%         5.85%

EL TARF                      7.74%    7.71%

TINDOUF                     15.63%   15.49%

TISSEMSILT             10.32%        10.29%

EL OUED                2.37%           6.99%

KHENCHELA          9.40%        9.11%

SOUK AHRAS       6.11%        6.05%

TIPASA               5.51%      5.37%

MILA                 4.78%      4.69%

AIN DEFLA      6.88%       6.76%

NAAMA          10.06%     9.81%

AIN TEMOUCHENT    6.71%   6.56%

GHARDAIA      8.23%     8.04%

RELIZANE         6.55%  6.4%

Auteur
APS

 




Le Président Bouteflika a voté à El Biar. (Vidéo)

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Elections locales

Le Président Bouteflika a voté à El Biar. (Vidéo)

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a accompli jeudi son devoir électoral pour les élections locales des APC et APW 2017 à l’école primaire Mohamed El-Bachir El-Ibrahimi d’El Biar.

Le chef de l`Etat était arrivé aux environs de midi au bureau de vote, accompagné de ses deux frères et neveux. Mercredi au cours du conseil des ministres, il a insisté sur l’importance de l’acte de voter. 

 

Auteur
APS

 




L’horreur et le vide de l’Amérique

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James Purdy

L’horreur et le vide de l’Amérique

James Purdy est parfois classé dans la catégorie des humoristes noirs. En fait, la vision tragique chez lui domine la vision comique. Il ne manque pas d’humour mais son œuvre lucide, sérieuse, dénuée d’illusions, est essentiellement amère, pessimiste et souvent terrifiante.

Couleur de ténèbres, au titre apparemment inquiétant, nous met de plain-pied dans cet univers dépourvu d’amour, où l’auteur nous montre l’absence totale de communication entre des proches qui devraient s’aimer. Le père a réussi dans les affaires mais est souvent absent. Le garçon, fils unique n’a plus de mère. Un jour, le père fait un effort pour s’occuper un peu de l’enfant et le distraire et voici qu’il se rend compte qu’il mâchonne quelque chose : c’est l’anneau de mariage de ses parents. L’enfant ne restitue l’alliance qu’après avoir hurlé des obscénités et donné un coup de pied dans l’aine de l’homme qui l’a engendré. Il est évident que cette agressivité d’un enfant de quatre ans à l’égard de son père a été déclenchée par l’absence de la mère.

Le roman le plus connu de Purdy est « Malcom » dont Edward Albee a tiré une pièce de théâtre qui a été un fiasco à Broadway. Malcom est un jeune homme d’une beauté exceptionnelle qui a toujours vécu dans des hôtels, n’a jamais été à l’école, n’a jamais lu un livre. C’est un innocent. Malcom attend son père. Ce dernier a disparu en laissant assez d’argent pour couvrir les dépenses de l’enfant jusqu’à sa majorité. Malcom rencontre beaucoup de personnes et commence son apprentissage de la vie. Il se fait tatouer une panthère noire, épouse Melba et meurt. Une amie le fait enterrer et lit les trois cents pages dans lesquelles Malcom raconte sa vie. On hésite sur la mort de Malcom parce que tout nous prouve qu’il vit encore et que le récit n’est peut-être qu’un rêve. Malcom a été qualifié de « mordant, bizarre, fascinant, dégoûtant, poignant… » L’ironie qui y domine n’en fait pas un roman gai. Il n’y a aucune lueur de joie dans le récit.

Le neveu est écrit dans un style réaliste et l’intrigue est facile à suivre. Cliff est parti de Rainbow Center en Corée pour faire la guerre d’où il ne reviendra jamais. Sa tante Alma, qui l’a élevé, décide d’écrire un mémorial en souvenir de Cliff et se rend compte qu’elle ne le connaissait pas. Elle interroge amis et voisins et découvre un Cliff malheureux qui détestait Rainbow Center, sa tante, son milieu, sa condition et que la mort l’avait peut-être délivré de tout cela. Le satyre est comme Malcom, un conte amer sur les douleurs de l’innocence. Il s’agit d’une histoire à l’intérieur d’une histoire. Le personnage du livre est Cabot Wright, un riche satyre new-yorkais qui « viole aisément et bien ». Une artiste de Chicago mandate son mari pour approcher Cabot Wright à sa sortie de prison et écrire sa biographie — probablement dans le style de Truman Capote.

En l’absence de son mari, elle s’intéresse à Joël Ullay. Le livre est écrit et refusé par les éditeurs qui trouvent l’ouvrage insuffisamment salace pour les goûts du public. L’auteur traite les éditeurs sans ménagement qui « peuvent faire écrire un livre à n’importe quel idiot ». Le satyre est un roman réussi par les qualités d’imagination de l’auteur et la peinture d’une réalité « artistique » américaine.

« Les œuvres d’Eustace » est un récit sombre dans lequel s’entrecroisent plusieurs destins dans le South Side de Chicago. Il y a notre héros, vingt-neuf ans, tuberculeux et syphilitique, il se croit poète et se fait entretenir par sa femme Carla. Il y a Amos qui enseigne le grec et se prostitue pour vivre. Il y a Reuben, un noceur d’une quarantaine d’années, Maureen peintre et nymphomane, Daniel somnambule et ancien soldat, Clayton commis-voyageur… Tous ces personnages sont torturés par des vies impossibles. Carla a quitté son mari pour un étudiant qui la déçoit. Elle le quitte mais croit toujours à l’amour, cette « idée fixe de l’Amérique ». Eustace est prêt à coucher avec n’importe qui et se fait entretenir par Clayton. Maureen aime Daniel qui ne l’aime pas.

En dépit de ses traits d’humour, « Les œuvres d’Eustace » est un roman brutal, par moments difficile à supporter. Il accumule une série d’actes horribles : un avortement sur une table de cuisine, un inceste, plusieurs scènes de violence. Le style de Purdy a plusieurs registres. Il peut être caricatural, vitupérateur, incongru, aussi bien que délicat et tendre. Ses dialogues sonnent toujours justes. Il a l’art de présenter les êtres humains qui parlent des choses du quotidien et, à travers ces conversations, révèlent imperceptiblement les peurs, les angoisses, les refoulements, les sentiments de culpabilité, la personnalité profonde… L’effet est considérable : Purdy interroge, amuse, inquiète, s’impose. Il dénonce l’horreur des grandes villes, les conditions effrayantes vécues par les pauvres. Les petites villes ne sont guère plus attirantes — on y trouve des habitants étroits, névrosés, vicieux, malheureux. La vie n’y est pas moins absurde que dans les grosses agglomérations et le crime n’en est pas moins absent. Les distractions sont vulgaires, immorales et insipides. Purdy montre l’horreur et le vide. Il dénonce l’alcoolisme et la violence. Ceux qui ne boivent pas ont l’obsession de l’hygiène. Ou du gain. Girard dans « Malcolm » dit à sa femme : « Ma puissance et mon argent décrètent que vous n’existez plus. » La religion n’est d’aucun secours. On n’évoque dieu que parce qu’on appartient à une église.

Qu’est devenu l’amour dans les romans de James Purdy ? Mme Girard, dans « Malcom« , dit : Vous autres qui parlez tout le temps d’amour, vous êtes les pires de tous. Vous n’aimez personne. C’est du blabla. » Beaucoup de femmes, sur leurs vieux jours, deviennent des névrosées, des asexuées, et remplacent l’homme par des bonnes œuvres. Pour Purdy, les femmes sont victimes de leurs succès. Les hommes les méprisent, se détournent d’elles et préfèrent la compagnie d’autres hommes. Carla dit : « Depuis six mois, je n’ai entendu que des histoires de types qui aiment d’autres types, l’ère où l’on aimait les filles doit être terminée. Nous sommes aussi inutiles que des verrues sur une grenouille. »

Masterson dit : « Toute ma vie, j’ai voulu aimer quelqu’un et je n’ai jamais pu trouver quelqu’un sur qui déverser cet amour. Ma femme n’était pas capable d’aimer, elle n’aimait rien de l’amour. Tout ce qu’elle aimait, c’est d’observer certains rites, une certaine étiquette triste. Elle aimait que je lui tienne la portière, que j’effleure sa jour d’un rapide baiser, que j’arrange son orchidée. »

Dans l’ensemble, le tableau que fait Purdy des Etats-Unis est tiré au noir. Bien que l’auteur ait gardé un certain espoir dans l’Amérique, dans ses vertus traditionnelles, dans ses racines, son œuvre illustre cette déclaration qu’il a donnée à un journal : « Notre vie morale est pestiférée. Nous vivons dans une atmosphère immorale. » Comme le dit un personnage de « Les œuvres d’Eustace » : « Il est heureux que la nature ait inventé la mort. Autrement, nous resterions pour l’éternité dans l’esclavage. »
 

Auteur
Kamel Bencheikh

 




Comment sortir de l’impasse, en 10 questions-réponses

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Sahara occidental

Comment sortir de l’impasse, en 10 questions-réponses

Novembre 1975 : 350 000 Marocains se sont mobilisés pour la « Marche Verte ».

Voilà maintenant 42 ans que le dossier du Sahara occidental empoisonne les relations diplomatiques non seulement de l’Algérie et du Maroc, mais également de tout le continent africain. Horst Köhler, énième émissaire de l’ONU, fraîchement nommé, vient de consulter tous les acteurs du conflit. Il devrait bientôt faire connaître sa lecture de la crise et ses propositions pour rapprocher les points de vues. L’équation est d’autant plus difficile à résoudre qu’elle intègre des paramètres de politique intérieure, tant au Maroc qu’en Algérie.

1. Quel est le coût global de ce conflit ?

La facture de ce conflit est abyssale ! Selon plusieurs économistes, l’absence d’échanges commerciaux, de transferts de savoirs et d’intégration économique entre les pays du Maghreb, ainsi que la fuite des capitaux liée à la faiblesse de l’offre en investissement, coûte en moyenne annuelle 2,5 points de PIB, au Maroc comme à l’Algérie.

Si on effectue une projection, à partir de cette évaluation et de l’historique des PIB de la Banque mondiale, on constate que, sans ce conflit, si les pays du Maghreb s’étaient développés en bonne intelligence, le PIB du Maroc, en 2016, serait de 260 milliards $ au lieu 101 milliards et celui de l’Algérie serait de 410 milliards au lieu de 156 milliards. Le Maroc afficherait un revenu par habitant proche de celui de la Bulgarie et l’Algérie jouirait déjà du niveau de vie de la Turquie.

Le coût de ce conflit, c’est aussi 220 000 emplois et 350 millions $ perdus chaque année, selon la Commision économique pour l’Afrique (ONU).

2. A quel titre le Maroc revendique-t-il sa souveraineté sur cette partie du Sahara ?

Depuis le XVIe siècle et jusqu’à la colonisation espagnole en 1924, la plupart des tribus du Sahara occidental devaient allégeance au souverain marocain. Au moment de la décolonisation espagnole, en 1975, la Cour internationale de justice a confirmé l’existence de ces liens historiques. La même année, les Accords de Madrid ont, de fait, redistribué le territoire du Sahara occidental pour les deux tiers au Maroc et pour un tiers à la Mauritanie.

3. Alors pourquoi ce conflit a-t-il éclaté ?

Parce que, dans le même temps, la Cour internationale de justice a estimé que ces liens historiques d’allégeance n’impliquaient pas nécessairement la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental.

Fort de cet avis de droit ambigu, le Front Polisario a proclamé l’indépendance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le roi marocain Hassan II a alors entraîné 350 000 Marocains dans une « Marche Verte » destinée à imposer sa souveraineté sur le territoire contesté.

Dès 1976, le Front Polisario a répondu par la lutte armée, avec le soutien, au moins politique, de l’Algérie. Ce qui a amené la Mauritanie à abandonner sa part de territoire contesté que le Maroc a récupérée en grande partie.

Durant ce long conflit, de nombreux Sahraouis ont été déplacés vers des camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie.

Pour finir, en 1991, l’ONU a obtenu un cessez-le feu et s’est engagée à organiser un référendum d’auto-détermination qui, 26 ans plus tard, n’a toujours pas vu le jour.

Depuis, la situation est restée figée. Le Maroc contrôle 80% du territoire et le Front Polisario 20%. Ces deux parties du territoire sont séparées par un « mur de sable » miné, sur plus de 2500 km de long, construit par le Maroc.

4. Qu’est-ce qui empêche de réaliser ce référendum d’auto-détermination ?

Plus le temps passe et moins il devient envisageable de définir un corps électoral légitime et reconnu par toutes les parties. Les populations, à l’époque, étaient nomades, sans état-civil pour la plupart. Elles se déplaçaient sur plusieurs territoires nationaux (Algérie, Maroc, Mali, Mauritanie..).

Les populations, à l’époque, étaient nomades, sans état-civil pour la plupart.

Ainsi, par exemple, pour le HCR, les camps de Tindouf comptent 90 000 réfugiés Sahraouis, pour l’Union européenne, ils seraient plus de 150 000, et selon le Maroc ils ne sont que 25 000. Sur ce constat, le Maroc s’oppose à l’organisation du référendum d’auto-détermination dont il avait accepté le principe et que réclame toujours la partie adverse.

5. Le Sahara occidental recèle-t-il des richesses importantes ?

Le sous-sol contiendrait des gisements de phosphate, une ressource dont le Maroc détient déjà les premières réserves mondiales. Ce territoire dispose également d’un bon millier de kilomètres de côtes poissonneuses dont l’exploitation au bénéfice du Maroc a récemment provoqué une crise avec l’Union européenne.

La question des hydrocarbures reste très controversée

En 2015, l’US Energy Information Administration a estimé les réserves récupérables de gaz de schiste du Sahara occidental à 17 trillions de pieds cube (celles de l’Algérie sont estimées à plus de 750 trillions de pieds cube).

En 2011 et 2012, plusieurs compagnies pétrolières ont déclaré que le Sahara occidental recelait d’importants gisements. Damon Neaves, DG de la compagnie australienne Pura Vida Energy a évoqué des « réserves de pétrole et de gaz naturel considérables ». Bryan Benitz, le président de la compagnie australienne Longreach Oil and Gas (devenue PetroMaroc), a annoncé, au terme d’études sismiques 2D, que « le site de Zag contient d’énormes potentialités gazières ». Tangiers Petroleum, une autre compagnie australienne, a annoncé le succès d’un programme sismique 3D sur le site offshore de Tarfaya. Mais du côté officiel, au Maroc, on considère que rien n’est réellement prouvé et qu’il ne s’agit que d’indices.

Total a reconnu, en 2012, disposer d’une « autorisation de reconnaissance » couvrant la zone offshore Anzarane. Puis la compagnie française a décidé en 2015, de se retirer totalement de cette zone. Toujours en 2015, des explorations offshore effectuées par Kosmos Energy au Cap Boujdour ont été déclarées infructeuses.

A noter tout de même que trois compagnies pétrolières ont fait le pari de l’indépendance et revendiquent des accords d’exploration pétrogazière signés avec la RASD : Ophir Energy, Maghreb Exploration (filiale de Wessex Exploration plc) et Tower Resourses.

6. A part des richesses naturelles exceptionnelles, qu’est-ce qui pourrait justifier une si coûteuse obstination ?

Le sentiment nationaliste né de ce conflit a cimenté la vie politique intérieure de ces deux pays frères que sont l’Algérie et le Maroc.

D’un côté, il y a l’Algérie qui, fort de sa rente pétrolière, a mené une politique plus sociale, et a atteint un niveau de développement humain proche de celui des pays émergents. Alors que le Maroc, en dépit de ses succès économiques incontestables, reste un pays profondément inégalitaire avec une classe dirigeante nantie et une partie de la population misérable. Mais sous un autre aspect, l’Algérie souffre d’un système financier archaïque et d’un secteur privé sous-developpé, ce qui la rend dangereusement dépendante des cours du baril. Alors que le Maroc a jeté les bases d’une économie moderne qui a donné naissance à des entreprises de classe internationale dans plusieurs secteurs.

Ces deux pays frères partagent la même langue, la même culture et 1900 km de frontières, mais leurs systèmes politico-économiques sont si antinomiques qu’ils peuvent difficilement s’ouvrir l’un à l’autre sans risquer une profonde remise en question. Ainsi chacun se conforte par le rejet de l’autre. Les médias marocains ne cessent de présenter l’Algérie sous un angle excessivement négatif et le discours politique algérien dominant critique le Maroc jusqu’à l’outrance. La dernière en date étant la déclaration du chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, qui a publiquement attribué la réussite économique du Maroc au trafic de drogue et au blanchiment d’argent sale.

7. Comment se situent les autres pays africains dans ce conflit ?

37 pays africains ont accordé leur reconnaissance à la RASD, mais une vingtaine d’entre eux ont fait marche arrière ces dernières années.

L’Union Africaine reconnaît la RASD qui en est même membre, au grand dam du Maroc qui avait manifesté son désaccord en claquant la porte de l’institution en 1984, pour y revenir en 2017, sans avoir obtenu l’exclusion de l’organisation indépendantiste.

Parmi les pays les plus engagés en faveur du Polisario, on compte bien-sûr l’Algérie, mais aussi l’Afrique du Sud, l’Angola, le Zimbabwe, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, le Botswana ou encore l’Ouganda.

Dans le camp marocain, 28 pays africains se sont récemment prononcés pour la suspension des activités de la RASD au sein de l’Union Africaine : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cap Vert, Comores, Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Érythrée, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée-Equatoriale, Liberia, Libye, République centrafricaine, RD Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Swaziland, Togo et Zambie.

8. Et au niveau international ?

Pour l’ONU, le Sahara occidental est un territoire non autonome. La résolution no 1754 du Conseil de Sécurité engage les parties à négocier « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». La MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), qui a été créée en 1991, gère la situation et ses conséquences sociales, sanitaires ou sécuritaires.

D’un autre côté, aucune grande puissance non plus, ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La plupart des nations adoptent officiellement la position de l’ONU. Mais les discours politiques sont souvent plus nuancés. De nombreux pays développés, dont la France, les USA ou encore l’Espagne, ont qualifié de « base de négociation sérieuse » la proposition marocaine d’accorder une large autonomie au Sahara. Il faut dire que le contexte sécuritaire dans cette partie du monde, ne favorise pas l’avénement d’un nouvel état, sans expérience ni structures avérées. D’autant moins que la dernière expérience du genre, la sécession du Soudan en 2011, s’est transformée en un bain de sang dont on ne voit toujours pas l’issue.

9. Quelles solutions sont proposées par les différents acteurs ?

Mis à part l’organisation d’un improbable référendum d’autodétermination, que réclament à la fois la RASD, ses soutiens et le Conseil de Sécurité de l’ONU, la seule alternative proposée à ce jour est celle du Maroc qui consisterait en un « statut de large autonomie » au sein du royaume.

Une autre hypothèse, qui circule dans les couloirs de l’ONU à Genève, pourrait faire son chemin. Il s’agirait de négocier une constitution sahraouie qui serait placée sous l’autorité du roi du Maroc, mais pas du gouvernement marocain. Mohammed VI serait alors le garant de cette constitution et le protecteur du Sahara occidental, à la tête, en quelque sorte, d’une fédération chérifienne de 2 Etats. Cette configuration aurait l’avantage, selon ses partisans, d’être conforme à l’héritage historique de l’allégeance des tribus sahraouies et assez rassurante pour la communauté internationale.

10. Qu’est-ce qui pourrait contraindre les parties à accepter un compromis ?

Visiblement pas la communauté internationale qui affiche depuis 26 ans son impuissance à résoudre la crise. D’une manière générale, toute contrainte extérieure paraît vouée à l’échec, voire contreproductive. Dans son récent discours commémorant le 42e anniversaire de la Marche Verte, le roi Mohammed VI a déclaré que « le Sahara restera marocain jusqu’à la fin des temps, et les sacrifices qu’il sera nécessaire de consentir pour qu’il en soit toujours ainsi importent peu ».

Seul un vrai rapprochement diplomatique, et même politique, entre le Maroc et l’Algérie semblerait en mesure de dénouer ce conflit. Au préalable, il faudrait probablement que le Maroc engage un puissant programme de réduction des inégalités et de lutte contre la pauvreté, et que, dans le même temps, l’Algérie libère son secteur privé et entreprenne une vaste modernisation de son économie. Inch Allah…

Dominique Flaux

https://www.agenceecofin.com/la-une-de-lhebdo/1611-52155-sahara-occidental-comment-sortir-de-l-impasse-en-10-questions-reponses

 

Auteur
Dominique Flaux

 




La performance « Art-râga »

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Exil

La performance « Art-râga »

Renvoyant au terme harraga (migrants franchissant frauduleusement la mer ou les voies maritimes sur des bateaux pneumatiques), l’homophone « art-râga » ne se rapporte pas ici à la langue du Vanuatu, au nom vernaculaire désignant une partie des habitants de cette île, ou encore à l’envie de goûter aux fruits de l’ignorance (désir ou avidya prononcé au sein de l’hindouisme et du bouddhisme) mais à la musique classique indienne. À ce stade, il s’applique à une mélodie élaborée à partir de règles védiques bien définies, harmonisée selon des sonorités liées à la couleur, passion ou attirance, aux sentiments, saisons ou à une durée précise de la journée, comme par exemple le lever ou le coucher du soleil, temps habituellement choisi par les groupes de harraga algériens pour s’embarquer sur des radeaux de fortune et tenter la traversée de la Méditerranée. Primordial, le moment adopté ou accommodé participe amplement à la concrétisation d’une performance bien plus périlleuse que celle accomplie par des plasticiens occidentaux généralement entourés d’une équipe médicale.

C’est le cas de l’artiste contemporain Abraham Poincheval aux coups de com’ souvent orchestrés par le curateur Jean de Loisy. İls relèvent d’une préparation millimétrée, d’une mise en condition organique, d’un appareillage sophistiqué lui permettant de rester plusieurs jours perché à vingt mètres du sol en haut d’une plateforme (octobre 2016, lors de la manifestation Nuit Blanche) ou de se lover (du 22 février au 1 er mars 2017) au milieu d’un rocher divisé en deux parties creusées de façon à épouser sa silhouette et qui, une fois réunies, enclencheront le compte à rebours du Projet pour habiter une pierre. Le protagoniste sortira de la cavité ou trou noir sonné, voire physiquement affaibli, mais l’expérience calendaire ne consumera pas son existence, cela contrairement aux brûleurs de frontières (définition également attribuée au vocable harraga) défiant les tempêtes, l’eau glacée et, à fortiori, les hypothermies. Chacun d’entre eux aura déboursé environ 120.000 dinars pour entamer le périple de la mort. Le face à face avec celle-ci commence dès les premiers ressacs, s’agite lorsque les vagues gonflent au point de noyer le moteur.

Lorsqu’il cale au milieu de l’océan, le canot dévie à mille lieues de la destination convoitée, la panique s’empare de passagers invoquant le ciel pour que Dieu vienne à leur secours et les extirpe de la galère, c’est-à-dire d’une noyade assurée. Le recours de l’ici-bas, ils le doivent parfois à un heureux hasard, hasard que les fondamentalistes musulmans, réglés sur le pendule essentialiste de la totalité pérenne, rejettent. Tout récemment, les garde-côtes des Forces navales de l’armée nationale populaire (ANP) annonçaient avoir « tiré du grand bain » 286 personnes en l’espace de seulement 48 heures, soit sur une période s’étalant du jeudi 16 au samedi 18 novembre 2017. Elles intercepteront des candidats à l’émigration clandestine de plus en plus nombreux grâce à la filière de rabatteurs et de passeurs-maffieux aux circuits mieux organisés, à un trafic aquatique en recrudescence depuis la chute gastrique du prix du baril de pétrole (désormais réduit à environ 55 dollars au lieu des 110 précédemment thésaurisés). İl arrive aussi qu’un navire civil pointe à l’horizon, remarque, à l’aide de jumelles, des hommes, femmes ou enfants à la dérive et les prend à bord. Tous gagneront alors une terre moins promise que convoitée. Creusé par la soif et le manque de nourriture, leur visage contraste avec celui joyeux de ceux qui seront arrivés à bon port sans aucune aide extérieure, auront réussi à accoster en Europe ou Amérique du Nord et ainsi gagné le challenge. Après coup, chaque fan ou client de l’exploit inonde de ses larges sourires les réseaux sociaux sur lesquels se postent les photos et vidéos de tous les jeunes baroudeurs, échange des impressions au cœur de la douzaine de pages facebook (allant de 100.000 à 500.000 vues) abondamment visitées car elles incitent d’autres téméraires à risquer l’aventure, à quitter une contrée aux multiples difficultés sociales. Scrutée avec avidité, celle intitulée « Quittes, tu n’es pas un arbre » se ramifie sur la toile en témoignages et gratifications, développe des arguments convaincants, pousse de la sorte à l’imitation, à donc chercher et trouver une vie meilleure ailleurs.

Si pour l’écrivain-journaliste Tahar Djaout il y avait « la famille qui avance et celle qui recule » (dichotomie au demeurant trop simpliste pour vraiment refléter la réalité anthropologique et sociologique du pays en question), la devenue sacro-sainte stabilité (glorifiée par l’ambassade américaine et l’Union européenne, ou dernièrement l’hebdomadaire français Le Point) a engendré « La famille qui stagne ». Partie intégrante de celle-ci, les choufs (regardeurs) teneurs de murs veulent « casser le destin », capitaliser le message des « frères » appelant à rejoindre la nouvelle diaspora ou communauté des gens du voyage éclipse, nomade, intrépide et hors-la-loi. Des internautes encouragent tout autant les départs vers les rivages italiens ou espagnols, félicitent l’arrivée saine et sauve de despérados dont la bravoure remplit de fierté tel ou tel quartier d’Aïn Témouchent, Chlef, Mostaganem, Relizane, Oran ou Annaba.

Les Annabies (habitants de l’ex-Bône) ont généralement comme « Cap de Bonne Espérance » la Sardaigne. Une fois volontairement arrêtés par les guardia costiera (gardes-côtes italiens), ces maintenus à flot sans « passeport » se griment en réfugiés syriens et obtiennent, après une semaine de détention, un document les autorisant à circuler en territoire Schengen. L’eldorado conquis, ils savourent leur chemin de croix et de protestation, cet itinéraire de la harga parcouru en vertu d’une place à prendre au soleil étoilé de la gagne, là où la seule devise valable est : quand naviguer dans la fuite en avant de l’illicite devient une jouissance, plus aucune autre croyance ne peut rivaliser avec celle des performeurs de l’ »artragâ ». 

Auteur
Saâdi-Leray Farid, sociologue de l’art

 




Démasquons-les : filmons la fraude

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Élections locales 2017: Le Matin met à contribution ses lecteurs

Démasquons-les : filmons la fraude

Aujourd’hui, 23 novembre 2017, les Algériens sont appelés à participer aux élections locales. D’aucuns s’attendent à ce que cet événement démocratique sous d’autres cieux, soit comme les précédents, entaché d’irrégularités.

Le ministère de la communication et de la propagande, déclare avoir accrédité pour la couverture de l’événement, quelque 700 journalistes dont 36 étrangers à qui on interdit de filmer et dont un grand nombre est à la solde du pouvoir en place. Un potentiel humain insignifiant si l’on sait en plus, que les bureaux ouverts pour l’occasion sont au nombre de 55 000 bureaux et 12 000 centres de vote.

Aussi, et afin de mettre à nu ce pouvoir dans cette énième mascarade électorale, Le Matin d’Algérie propose à ses lecteurs et à l’ensemble des algériens, de se rendre massivement aux bureaux de vote, afin de filmer lorsque possible ou de témoigner des éventuelles irrégularités qui seront commises.

Cette action citoyenne, pourrait être un déclencheur de quelque chose de nouveau dans la manière de couvrir de tels événements, dans la mesure où la confiance entre le citoyen et l’État est totalement rompu.

Par son aspect coordonnée, cette action sera également l’occasion pour nous tous, d’être de réels acteurs et non de simples spectateurs. 

Le Matin d’Algérie s’engage à diffuser l’ensemble des vidéos jugés crédibles qui lui parviendront, ainsi que les témoignages les plus pertinents, dans l’anonymat le plus absolu. 

Prenons les devants, et pour une fois, Big brother ça sera nous. 

Merci de nous envoyer vos contributions à l’adresse e-mail de la rédaction : redactionlematindz@gmail.com, et d’utiliser dans vos correspondances comme objet le hashtag:  #filmonslafraudedz

Auteur
La rédaction

 




Bouteflika : Mugabe et putschiste à la fois (3)

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Chroniques du temps qui passe

Bouteflika : Mugabe et putschiste à la fois (3)

Jusqu’en 1979, la stratégie de Bouteflika consistait à faire à la fois le chameau et le renard : attendre son jour, patienter sous l’ombre du chef incontesté Houari Boumediene et ruser pour s’affirmer, au sein du clan d’Oujda, comme le dauphin tout désigné pour la succession, le moment venu. Alors, à son tour, il occuperait le pouvoir jusqu’à la mort, pour ensuite le laisser à un homme du clan ou de la famille, en tout cas pas à un étranger au clan. C’est cette phase que nous vivons aujourd’hui et tous ceux qui, aujourd’hui, en 2017, pensent pouvoir succéder à Bouteflika sans avoir appartenu à la Famille, se trompent lourdement. Bouteflika a verrouillé tous les accès au pouvoir. Personne ne connaît le mot de passe. La guerre livrée au DRS et mystérieusement remportée, lui permet de baliser le terrain en plaçant ses hommes là où ils sont les plus efficaces. A la première défaillance ou infidélité, on est débarqué et remplacé par un homme plus sûr ou par personne !

Parce que, pour Bouteflika, les choses sont très claires : le pouvoir ne se restitue pas. C’est un butin de guerre acquis de façon définitive par le clan des vainqueurs. Le sien. Le clan d’Oujda formé autour de l’état-major général de l’ALN, dirigé alors par le colonel Houari Boumediène et qui avait écarté, à la dernière minute, et par la force, le Gouvernement  provisoire  de  Benyoucef Benkhedda, le GPRA, pour s’emparer des rênes de commande en Algérie. Le pouvoir ne se restitue pas. Il se transmet à l’intérieur de la Famille. 

Bouteflika ressuscite, en 2017, les autocrates arabes Hafez El Assad, Kadhafi, Saddam ou leurs copies médiocres comme Ben Ali, rois-roturiers et monarques absolus. ce que fait Moubarak en Égypte, qui en est à son énième modification de la Constitution, Kadhafi en Libye, Hafez El Assad en Syrie, Ben Ali en Tunisie : paver le chemin à l’héritier disponible, sans doute le frère, puisqu’il n’y a pas de fils, le frère qu’il compte fortement impliquer dans l’exercice du pouvoir ou…un ami d’enfance qui pourrait être Chakib Khelil ! Pas question de laisser qui que ce soit fourrer son nez dans les affaires suspectes. Du reste, Sonatrach est verrouillé pour un bout de temps avec la désignation, à sa tête, d’Ould Kaddour, un « fils de la Famille ».  

Le pouvoir appartient aux triomphateurs, aux conquérants. Pas au peuple. Mais à ceux qui « se sont battus au nom du peuple ».

Le pouvoir ne s’obtient pas par les élections, mais s’arrache et se conserve par la force. Les élections servent à exercer une espèce de démocratie Le peuple ? Il n’a aucun mérite dans l’avènement de la liberté. Le peuple ne fait pas partie des triomphateurs et des conquérants. Ce n’est qu’une foule à qui une élite a offert l’indépendance. Pourquoi exigerait-elle aujourd’hui le droit de donner son avis ? Le peuple sert de décor, d’argument de campagne. Tout le travail du président et des laborantins de la Famille consiste alors à empêcher l’Algérien de passer de sujet à citoyen, en l’infantilisant, ce peuple, chaque jour un peu plus, en le culpabilisant (besogne dont s’acquittent sans vergogne certains ministres qui accusent les Algériens d’être à l’origine de la crise), en le domestiquant par les torrents de discours religieux… 

L’année 1979 et le refus de la Sécurité militaire de cautionner sa candidature à la succession de Boumediene a ajouté la haine à la rancoeur. Bouteflika en veut à ce peuple et à ses amis d’avoir « laissé faire ». L’homme qui devint président en 1999 venait de récupérer « son dû ». Avec vingt ans de retard.

Aussi, quand Bouteflika dit sur Europe 1 devant Jean- Pierre Elkabach : « J’aurais pu prétendre au pouvoir à la mort de Boumediène, mais la réalité est qu’il y a eu un coup d’État à blanc et l’armée à imposé un candidat », il parlait de la succession dans le cadre du clan.

« Boumediène m’a désigné comme son successeur par une lettre-testament qu’il a laissée avant sa mort. Cette lettre se trouvait à un moment donné aux mains d’Abdelmadjid Allahoum. Qu’est devenue cette lettre ? Je voudrais bien le savoir, car je l’ai vue cette lettre ! »

Quand il posa, avec détermination, en octobre 1999, cette question à Khaled Nezzar, le général est resté stupéfait.

« J’ai exprimé ma surprise. Je n’ai jamais entendu parler d’un tel testament », raconte le général. Aucun dirigeant politique algérien n’a jamais entendu parler de cette lettre-testament. Mais l’anecdote est significative de l’état d’esprit qui habitait l’homme à son intronisation : il revenait au pouvoir non pas en tant qu’élu de la nation mais en tant qu’héritier, monarque rétabli dans son « droit » à la succession. Un putsch des « arrivistes » contre les « putschistes historiques », en somme !

Comment imaginer qu’il allait redonner les clés en 2019 ?

Lire aussi : Bouteflika : Mugabe et putschiste (2) 

Auteur
M. B.

 




Adieu l’ami des causes justes

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Saïd Boukhari

Adieu l’ami des causes justes

Saïd Boukhari vient de quitter ce monde après avoir mené de nombreuses luttes. Il a fait partie de cette génération qui s’est dressée pour abattre la dictature du parti unique. Il est parti avec cette soif des premiers matins laissant un pays à vau-l’eau.

C’est un homme sincère et généreux, né au matin de l’indépendance, qui vient donc de partir. Son père a participé à la guerre de libération. Il est mort alors que Saïd n’avait que six mois. C’était en 1962. Un drame que sa mère devait surmonter dans cette Algérie qui se libérait des limbes du colonialisme pour élever seule son unique enfant.

Brillant, Saïd fera le lycée technique de Dellys, un établissement qui a accueilli les plus brillants enfants de la Kabylie. Néanmoins pour subvenir aux besoins de la famille, Saïd Boukhari choisit de devenir enseignant. Il le sera dans un collège de Tigzirt. Un métier qu’il a exercé comme un sacerdoce. Avec humilité et conviction.

En 1980, lors de l’explosion populaire du printemps berbère, Saïd Boukhari avait 18 ans. L’âge aussi de ces milliers de militants qui avaient décidé de braver avec un mépris souverain la peur de la dictature pour crier leur volonté inébranlable d’exister en Amazigh non dans une identité de substitution.

Saïd Boukhari était un membre très actif au deuxième séminaire du Mouvement culturel berbère (MCB). Mais c’est pendant le boycott scolaire en 1994 en Kabylie que cet homme a montré toutes ses capacités de dialogue. Saïd était un grand juste. Il savait allier avec générosité conviction et négociation. C’est tout naturellement qu’il est investi comme membre permanent de la commission de suivi du boycott scolaire. « Saïd était un homme de paix, de synthèse, je ne lui connais pas d’adversaire, il a toujours su dialoguer avec les différents mouvements politiques, c’est un grand témoin des luttes sociales et politiques que nous venons de perdre », confie Ali Naït Djoudi, un ami de longue date. Dans la foulée de cette terrible année, Saïd Boukhari a fait partie aussi de la délégation du MCB qui a négocié avec Mokdad Sifi, chef du gouvernement, la fin du boycott scolaire et les revendications du MCB, en décembre 1994. Il a été aussi parmi les membres fondateurs du Mouvement pour la démocratie et la citoyenneté au côté de Saïd Khelil, un autre compagnon de longue date.

En avril dernier, il a participé à la marche du printemps berbère à Tizi-Ouzou. L’un de ses derniers actes militants est sa participation active à la naissance du Forum international pour la justice et les droits humains (FIJH), une ONG de défense des droits de l’homme.

S’il y a une leçon à retenir c’est cet engagement désintéressé et sans faille pour l’identité amazighe, la démocratie et la justice sociale. Il a fait de cette génération de l’indépendance qui a poussé et grandi sous la chape de plomb des colonels. 

« Un grand militant nous quitte ! Son combat nous interpelle, sa droiture et son engagement seront pour nous des exemples », témoigne l’écrivain et chercheur Rachid Oulebsir.

Saïd Boukhari a laissé cinq enfants et une mère qui aura perdu deux hommes. Son mari, dans sa prime jeunesse, et son fils, au soir de sa vie. C’est à ces personnes que vont nos pensées les plus profondes. Nos très sincères condoléances.

Auteur
Hamid Arab

 




La Reine de Danemark Marguerite II effectue une escale technique à Alger

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Diplomatie

La Reine de Danemark Marguerite II effectue une escale technique à Alger

La Reine de Danemark, Marguerite II, a effectué mercredi une escale technique à Alger, a-t-on appris auprès de la présidence de la République. 

A son arrivée à l’aéroport international Houari-Boumediene, la Reine de Danemark a été accueillie par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, accompagné de la ministre de l’Education Nationale,  Nouria Benghebrit, indique la même source.

Auteur
APS

 




Imawal, entre le verbe qui tue et celui qui protège

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Chanson kabyle

Imawal, entre le verbe qui tue et celui qui protège

Soutenu par sa confiance et guidé par sa patience, le cheminement certain, la concrétisation se dévoilait et s’annonçait en portant sa couleur et le nom de son travail abouti. Imawal (chanteur, producteur et éditeur) avait opté pour cette philosophie en concédant ses réticences à ses propres conceptions positives. Cela s’est déroulé de la sorte : d’une trajectoire visualisée jusqu’aux projections imagées associant le virtuel au réel en passant par les mailles de la clairvoyance et du mûrissement. Dire que la surface n’était point poreuse, seulement elle a succombé à cette manière de traiter l’art par l’art. Les longues années d’hésitation et les longs moments de réflexion, lui à permettre aux autres de s’exprimer tout en nourrissant dans le secret l’idée de voir sa personne impliquée dans l’aventure, le voilà décidé à se lancer à son tour en oubliant les moments qu’il se voyait effacé, harassé d’incertitudes. Le courage comme arme de défense et une volonté de fer comme certitude, le son de sa guitare complice de celui de sa voix sont venus enrichir le répertoire inviolable du patrimoine kabyle en contribuant à sa réussite tout en l’érigeant en symbole de résistance et de combat amazighs de tous les temps et âges confondus.

Deux albums porteurs d’espoir ont vu le jour. Intitulés respectivement « Tirga n tmezzught » et « Igujel wawal », des titres captivants portés sur des thèmes variés, un opulent bouquet peint de romantisme évocateur symbolisant l’alternance des bords, d’une part la protection des vestiges et de l’autre le renouveau qu’il faisait avancer, des faisceaux lumineux aux couleurs de la modernité et surtout de la tradition. Une richesse qui déclenche des réflexions dans les tympans et consciences en les invitant à s’ouvrir sur un monde meilleur et climat plus clément, ceux-là voilés par l’artificiel, l’égoïsme et l’absurdité.

Ainsi résiste son verbe et s’incruste. Ainsi s’éduque une conduite, celle qui se propage en illuminant l’œil qui se lève tôt et celui  qui veille dans le noir, en rendant espoir aux plus démunis et aux oubliés de la société, aux handicapés, aux orphelins, aux exilés et à ceux enfermés derrière les barreaux pour une cause, la sienne qu’il revendique. D’un bon sens à couper le souffle, il évoque dans ses textes, avec force et sensibilité,  les flétrissures et les brisures des temps qui courent auxquels s’affrontent les âmes crédules et celles qui en abusent. Imawal s’imprègne de la culture populaire, ce trésor qu’il souhaitait garder et transmettre aux générations futures. Des enseignements de la vie et des souvenirs qui émergent, il en tire profit ; et de ses expériences, il associe son vécu aux âmes revendiquant des conditions sociales penchées plus sur l’humanisme que sur le matérialisme. Généreux et d’une grande lucidité, il a toujours hissé, et sans épuisement, le blanc de la pureté et la sagacité de la maturité.

En duo avec Tilyuna Su qui l’accompagne dans quelques-unes de ses chansons en associant sa voix et les vibrations de ses doigts sur les fils de son mandole, Imawal a su mettre en osmose la mélodie de son cœur entraînante et gracieuse avec celle reçue en retour du public, reconnaissante et encourageante. L’écouter, c’est l’imiter, l’imiter, c’est fredonner à dessein des refrains convoquant l’esprit à s’élever. Il chante pour la Kabylie, pour l’Algérie et pour toute Tamazgha. Il chante pour les enfants sans les infantiliser comme il s’adresse aux parents sans les ridiculiser. Il cherche à nourrir de jolis sentiments dans les cœurs des gens, à semer des graines d’amour pour que leur quotidien devienne plus supportable et facile à gérer. La douceur qu’il véhicule et les invitations aux vraies valeurs qu’il soutient sont pour lui un choix, un socle ramifié à l’honneur, à l’avenir et à une vie bien entretenue.

À noter qu’Imawal est auteur-compositeur et gérant des éditions Akbou Music et Ifri Music.

Auteur
Mohand-Lyazid Chibout (Iris)

 




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