19 mars 2025
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Manuel Valls s’attire les foudres des organisations musulmanes de France

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Critique envers l’islam

Manuel Valls s’attire les foudres des organisations musulmanes de France

L’ancien ministre de François Hollande rue dans les brancards. Il enfourche le langage de l’extrême droite, cherchant sans doute à exister dans une scène politique où il n’a plus de place. Lire le communiqué de deux organisations musulmanes qui lui répondent :

« Tous les pays souffrent d’une crise d’identité culturelle à cause de la mondialisation, de la crise politique, des réseaux sociaux, des problèmes des réfugiés : des problèmes naissent dans nos sociétés, par exemple dans la société française, le problème de l’islam, des musulmans. Tout cela nous interroge sur ce que nous sommes. » C’est en ces termes, mais en espagnol, la langue de son pays natal, que l’ancien premier ministre Manuel Valls s’est exprimé en Espagne lors d’un débat organisé par le quotidien El Païs.

La Fédération Nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP) et Musulmans de France (ex-UOIF) tiennent à exprimer leur consternation et leur grande indignation face à ces propos qui de façon délibérée jettent l’opprobre sur toute une communauté cultuelle. Ces propos sont d’autant plus inadmissibles qu’ils sont proférés par une personnalité qui a assumé les plus hautes responsabilités de l’État, responsabilités qui exigent discernement, retenue et mesure.

Faut-il encore une fois rappeler à Monsieur Valls que l’immense majorité de nos concitoyens de confession musulmane vivent leur foi dans la paix et la sérénité ? Faut-il encore lui rappeler qu’ils œuvrent sans relâche en faveur du vivre-ensemble, de la fraternité et du bien-être de tous, dans une même communauté de destin ? Et qu’ils ont à cœur à défendre loyalement notre devise républicaine, dont la laïcité régulièrement malmenée et dévoyée ici et là, voire hystérisée. La montée de discours similaires à celui de l’extrême-droite est l’un des dangers qui menacent notre unité nationale. Que chacun se garde d’attiser la division dans une volonté de se donner plus de lumière médiatique ou un positionnement politique plus remarqué.

Paris, vendredi 24 novembre 2017

Dr Dalil Boubekeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris Président de la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris.

Monsieur Amar Lasfar, Président de musulmans de France »

 




Le ronron « mossad » de Rachid Boudjedra

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Polémique

Le ronron « mossad » de Rachid Boudjedra

Ces derniers jours, l’auteur de L’Escargot entêté a été interviewé par divers journaux locaux, reçu sur le plateau de « Radio-M » (la « web-onde » du journal en ligne Maghreb- émergent) ou encore le 18 novembre 2017 chez l’éditeur « Média-plus ». Il y dédicacera trois livres et ressassera à l’occasion quelques rengaines répliquant les thèses psychanalytiques de Frantz Fanon dont l’ouvrage Les Damnés de la terre comportait en 1962 la préface (ensuite retirée à la demande de son épouse) de Jean-Paul Sartre. Le préambule valorisait alors la même violence autotélique que celle employée par le Front islamique du salut (FİS) lors de la décennie sanglante (1991-2000). Porte-voix des lanceurs d’alerte ayant eu la volonté de prévenir l’opinion publique et mondiale du danger imminent du fondamentalisme religieux, le courage de s’opposer à l’extrémisme des fous de Dieu, Rachid Boudjedra se rallie désormais à l’intelligentsia de la gauche désenchantée et acariâtre. Aussi, broie-t-il constamment du noir, concocte par là même une mixture empoisonnant les débats féconds auxquels aspirent les véritables analystes, dresse la liste des supposés faussaires. Parmi eux, se trouve l’ »ami » Boualem Sansal pris à partie suite à la parution du roman Le Village de l’Allemand dans lequel l’incriminé avance que les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) abritaient des combattants issus de la Wehrmacht. Boudjedra préfère quant à lui absoudre des soldats et officiers formés aux doctrines nazies parce qu’ils se seraient convertis à l’İslam. İl les blanchit ainsi du soupçon d’antisémitisme et s’en prend directement à un « contrebandier  » ayant commis le sacrilège d’aller au printemps 2012 en İsraël, là où le Mossad (littéralement, institut pour les renseignements et les affaires spéciales), est, avec l’Aman (organisme affilié à la sécurité militaire) et le Shabak (service de surveillance intérieure), l’un des pôles structurant de la police secrète.

Lorsqu’il stipule que des preuves supplémentaires conforteront bientôt l’assertion liminaire accusant Kamel Daoud d’avoir autrefois rejoint les groupes islamistes armés (GİA) algériens, Boudjedra sous-entend concomitamment une inquisition interlope relayée par des pions pouvant appartenir (pourquoi pas) à une branche du DSS (Département de surveillance et de sécurité). Des inspecteurs de l’Histoire l’aideront (peut-être) à fouiner dans les poubelles nauséabondes du champ politique les indices censés discréditer, aux yeux de la critique littéraire, notamment parisienne, un scribe-chroniqueur ayant redonné vie à L’Étranger de Camus, remis en lumières un sujet inassimilable à travers lequel certains perçoivent une France coloniale rédemptrice et dédouanée de toute repentance postérieure. Le commanditaire de la nouvelle chasse à l’homme ne cherche pas à abattre un nouveau « laïco-assimila-sioniste » montré du doigt, vilipendé à la manière de colons tenus responsables de la terre altérée à laquelle il fallait, dès l’İndépendance acquise, rendre un aspect originel. İl pense probablement que sa petite guerre interne le remettra en selle à l’international ou à l’échelle de la communauté arabo-musulmane, le sortira des bas-fonds dans lesquels il se complet pour mieux dénicher les éléments à charge ou traces irréfutables démontrant les antérieures implications salafistes de Kamel Daoud.

L’enquête subsidiaire que dirige souterrainement à son encontre le scénariste de Nahla (film de Farouk Beloufa, 1979) (et dorénavant gardien de la morale idéologique) ne le conduira certes pas au bûcher, mais entérinera les suspicions d’une ultime sentence à laquelle échappera Mahmoud Zemmouri, décédé à Paris le 04 novembre 2017. Ciblé, car également en ligne de mire de l’ »arc-bouté » Boudjedra, le cinéaste n’idéalisait pas via le long métrage Les folles années du twist une entente cordiale entre autochtones musulmans et pieds-noirs (quelques reportages montrent les premiers regretter le départ précipité des derniers). İl projetait sur grand écran la séquence ou plage temporelle réunissant des individus rattachés à deux communautés qui se côtoyaient malgré le conflit armé. Tous les films inhérents à celui-ci n’ont pas vocation à mettre en scène des moudjahidine fusils en main, égorgeant des impies à exfiltrer d’une nation lavée de leurs souillures. Le combat libérateur n’était pas ici le sujet de Zemmouri, lequel revenait sur une seconde réalité, celle de gens réunis par l’écoute de la même musique, par l’envie de danser côte à côte, pas obligés de se nier en vertu de la croisade révolutionnaire, d’une affirmation de soi plus millénariste, du tropisme de « retour aux sources » saines et non contaminées.

Prétendre qu’un rapprochement paradisiaque gouvernait les intentions du réalisateur, que l’enfant de Boufarik était atteint du « complexe du colonisé » ou d’une quelconque « haine de soi », c’est travestir la vérité, refuser, au profit du choc des civilisations, les interlocutions culturelles Orient-Occident, déposséder les générations montantes de l’idée de métissage, de brassage des arts, du plaisir des échanges et rencontres avec leur « Autre », rejeter encore une fois la notion de cosmopolitisme, l’expurger des visions contrastées, stigmatiser des supposés non patriotes inculpés sans procès de complaisances envers l’État hébreu. Or, si tout un chacun peut contester les croyances légitimant sa sacrale création, rien ne contraint tel ou tel écrivain et universitaire algérien à soutenir mordicus ou aveuglément le Hamas palestinien, à demeurer rattacher, tel un cordon ombilical, à une cause voulue atavique en raison d’une espèce de fatwa ontologique. Le renfrogné ou grognon Rachid Boudjedra essentialise une fibre nationaliste en toile de fond de laquelle ses grincheuses perceptions et hargneuses répudiations alimentent une résistance bien « mossad ».

Auteur
Farid Saadi-Leray, sociologue de l’Art

 




Le FLN remporte les élections à Tiaret

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Elections locales

Le FLN remporte les élections à Tiaret

Le FLN a remporté les élections de la première instance de la wilaya (APW), où il remporte 18 des 43 sièges mis en jeu, en laissant 11 au RND, 8 au FNA, le  FNJS avec 6 sièges. Concernant les APC, le FLN a raflé 24 sur 42 communes qui compte la wilaya de Tiaret à lui tout seul, les autres communes étant allées aux autres partis. 

Par ailleurs, le candidat du Front de libération nationale (FLN), Bouteldja Rabah, a été réélu, hier soir jeudi, maire de la capitale des Rustomides selon les résultats préliminaires. Le FLN a remporté la majorité des sièges de la mairie de Tiaret avec 26 sièges, loin devant son adversaire le RND qui a obtenu que 4 sièges (3e au classement) après le MPA qui a obtenu 5 sièges, le TAJ et Islah se retrouvant avec 4 sièges chacun.

Toutefois sa tâche ne sera pas facile. L’élection des présidents d’assemblées communales des grandes villes du pays, notamment de Tiaret, représente un enjeu déterminant.

Auteur
Khaled Ouragh

 




Les partis du pouvoir s’offrent la majorité des communes et APW

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Elections locales

Les partis du pouvoir s’offrent la majorité des communes et APW

Le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) sont arrivés en tête des élections des Assemblées populaires communales (APC) et de wilayas (APW), selon les résultats préliminaires communiqués vendredi en conférence de presse par le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui.

Pour les APC, le FLN a réussi à prendre la présidence de 603 communes sur les 1541 que compte le pays, soit un taux de 30,56%, sachant que lors des élections locales de 2012, ce parti avait pris la majorité absolue dans 159 APC.

Le RND présidera, quant à lui, durant le prochain mandat électoral, 451 communes avec un taux de 26,21%.

Le Front Al Moustakbal, vainqueur dans 71 communes, confirme les résultats qu’il avait obtenus aux Législatives de mai 2017 lorsqu’il avait remporté 14 siège à l’Assemblée populaire nationale (APN).

Ce parti devance ainsi le Front des forces socialistes (FFS) qui a remporté 64 communes et le Mouvement populaire algérien avec 62 APC.

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) arrive en 5e position avec 49 communes, suivi du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) avec 37 communes.

Les indépendants sont arrivés en tête dans 35 communes devant Tajamoue Amel Al Djazair (31 APC) et le Front national algérien (27), alors que le parti des Travailleurs (PT) a remporté 17 APC.

Concernant les Assemblées populaires de wilaya (APW), le FLN et le RND sont également en tête avec respectivement 711 et 527 sièges, suivis par le MSP avec 152 sièges, le Front Al Moustakbal (131 sièges), Tajamoue Amel El Djazair (91 sièges) et le Mouvement populaire algérien (MPA) avec 68 sièges.

Le taux de participation à ce scrutin a atteint 46,93 % pour les APC et 44,96 % pour les APW.

Auteur
APS

 




Saïd Boukhari inhumé en son village natale

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Ancien militant du MCB

Saïd Boukhari inhumé en son village natale

Saïd Boukhari a été enterré aujourd’hui dans son village natal a Bouarfa, commune de Maatkas (wilaya de Tizi-Ouzou).

Loin de la fiesta, des klaxons et des défilés des partis vainqueurs des dernières élections locales, Saïd Boukhari a été enterré,  aujourd’hui, 24 novembre en présence d’une foule nombreuse venue accompagner ce grand militant à sa dernière demeure.

Tous les militants du Mouvements culturel berbère sont venus rendre un ultime hommage au brave  militant qu’il était, homme d’unité et de consensus.

Said Khelil, Said Chemakh, Arezki Ait Larbi, les frères Sadi, Hend et Said, Djamel Zenati,  Arezki About,  Mohand Ouamer Oussalem et bien d’autres compagnons de lutte au temps du MCB, des figures du monde culturel et sportif, eux aussi, étaient de la foule. Le ministre de la jeunesse et du sport Ould Ali Elhadi était lui aussi présent.

Vers 14 h 30, le cercueil couvert des drapeaux amazigh et algérien a quitté la demeure familiale  avec les applaudissements de la foule, une particularité bien de chez nous. Le cortège funèbre a pris la direction de la grande placette du village pour la prière de l’absent. Après la mise sous terre de la dépouille du défunt, une oraison funèbre a été organisée. Said Khelil, l’un de ses amis proches a pris la parole pour rappeler les valeurs du grand militant que fût Saïd Boukhari.

La Kabylie vient de perdre un de ses valeureux militants. Saïd Boukhari nous quitte, mais son idéal démocratique sera toujours vivant. Son combat pour la reconnaissance de l’identité berbère inspirera bien des générations.

Auteur
Salim Chait

 




Le bilan s’alourdit : plus de 235 morts dans une mosquée

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Attentat en Egypte

Le bilan s’alourdit : plus de 235 morts dans une mosquée

Au moins 235 personnes ont trouvé la mort et 125 ont été blessées vendredi dans l’attaque terroriste qui a visé une mosquée dans le nord du Sinaï égyptien, ont indiqué les médias locaux.

Le bilan de l’attaque de la mosquée à Bir al Abed, dans le nord du Sinaï en Egypte, atteint désormais 235 morts et au moins 125 blessés, selon un nouveau bilan fourni par la télévision nationale égyptienne et l’agence de presse officielle Mena. 

L’attaque s’est produite dans un village proche d’Al-Arish, la capitale de la province du Nord-Sinaï, a précisé une source de sécurité.

Le précèdent bilan de l’attaque faisait état d’au moins 184 morts et 125 blessées.

D’après des responsables, les assaillants ont déclenché une explosion avant d’ouvrir le feu sur les fidèles, parmi lesquels se trouvaient notamment des conscrits de l’armée. La présidence a décrété trois jours de deuil national.
 

Auteur
APS

 




Le FLN rafle la mise avec 603 APC et 711 sièges APW, selon Bedoui

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Elections locales

Le FLN rafle la mise avec 603 APC et 711 sièges APW, selon Bedoui

Le Front de libération nationale (FLN) est arrivé en tête des Elections locales avec 603 APC et 711 sièges dans les APW, a annoncé vendredi le ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, Noureddine Bedoui dans une conférence de presse. Il est suivi par le RND avec 451 APC et 527 sièges APW.

Auteur
APS

 




Au moins 184 morts dans l’attaque terroriste d’une mosquée du Sinaï

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Egypte

Au moins 184 morts dans l’attaque terroriste d’une mosquée du Sinaï

Au moins 184 personnes ont été tuées vendredi lors d’une attaque sans précédent contre une mosquée dans le nord du Sinaï menée par des hommes armés à l’heure de la grande prière, l’une des plus meurtrières en Egypte ces dernières années.

L’attaque, qui n’a pas été immédiatement revendiquée, a fait 184 morts et 125 blessés parmi les fidèles, a indiqué la télévision d’Etat égyptienne.

Elle s’est produite autour de la mosquée Al-Rawda dans le village de Bir al-Abed, à l’ouest d’Al-Arich, la capitale de la province du Nord-Sinaï, région où les forces de sécurité combattent la branche égyptienne du groupe jihadiste Etat islamique (EI).

D’après des responsables, les assaillants ont déclenché une explosion avant d’ouvrir le feu sur les fidèles, parmi lesquels se trouvaient notamment des conscrits de l’armée.

Le chef d’un groupe bédouin qui combat l’EI a par ailleurs déclaré à l’AFP que cette mosquée était connue comme un lieu de rassemblement de soufis, adeptes d’un courant mystique de l’islam considéré comme hérétique par le groupe jihadiste.

Depuis 2013 et la destitution par l’armée du président islamiste élu Mohamed Morsi, des groupes jihadistes dont la branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI) attaquent régulièrement les forces de sécurité égyptiennes dans le nord du Sinaï. De nombreux policiers et soldats, ainsi que des civils, ont été tués dans ces attaques.

La branche locale de l’EI a également revendiqué plusieurs attaques contre des civils, notamment des chrétiens et des soufis.

Plus de 100 chrétiens, essentiellement des Coptes, ont été tués depuis un an dans des attentats contre des églises ou des attaques ciblées dans le Sinaï et à travers le pays.

En février, les chrétiens d’Al-Arich avaient fui en masse après une série d’attaques violentes visant leur communauté. Les jihadistes ont aussi décapité l’an dernier un chef soufi, l’accusant de pratiquer la magie, et kidnappé plusieurs adeptes du soufisme, libérés après s’être « repentis ».

L’Egypte est par ailleurs menacée par des jihadistes proches d’Al-Qaïda qui opèrent à partir de la Libye, à la frontière ouest du pays.

Un groupe s’appelant Ansar al-Islam (« Partisans de l’islam » en arabe) a revendiqué une embuscade en octobre dans le désert occidental égyptien qui a tué au moins 16 policiers.

L’armée avait ensuite mené des frappes aériennes en représailles, tuant le chef du groupe Emad al-Din Abdel Hamid, ancien officier militaire très recherché après qu’il a rejoint un groupe affilié à Al-Qaïda dans le bastion jihadiste libyen de Derna.

La présidence égyptienne a décrété trois jours de deuil national en hommage aux victimes de la mosquée Al-Rawda.

Auteur
AFP

 




« L’Ane d’or » d’Apulée et la culture berbère

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Littérature

« L’Ane d’or » d’Apulée et la culture berbère

Ces dernières années, un intérêt accru est accordé à Apulée par le « monde » littéraire berbère pour son récit, Les Métamorphoses ou L’Ane d’or. Les origines berbères d’Apulée constituent la motivation principale de cet intérêt. La littérature berbère, qui se développe relativement bien depuis quelques années, est en quête de repères et de mythes et de textes fondateurs ; les origines de l’auteur de L’Ane d’or représentent une opportunité tentatrice pour la construction, au niveau mythique, d’une identité à la littérature berbère, notamment dans son expression romanesque.

L’étude présente de L’Ane d’or interrogera l’inscription générique de ce récit, son rapport, et son apport, à la civilisation berbère (à travers les références à cette civilisation). Les quelques éléments biographiques existants de l’auteur apporteront aussi des éclairages à l’inscription générique et identitaire de ce texte.

Inscription générique

Les premiers mots de L’Ane d’or sont révélateurs de l’intention de l’auteur : « Je veux ici coudre ensemble divers récits du genre des fables milésiennes. » (Ed. L’Odyssée, 2009, p. 7) Apulée veut « assembler par un fil » divers « contes extravagants ». L’auteur ne propose pas au lecteur (auquel il s’adresse ici) un recueil de récits mais un récit long construit d’un assemblage de récits plus courts. Il n’a pas la volonté seulement de rassembler des récits mais de les relier avec « un fil » : c’est la pertinence de l’usage du verbe « coudre » dans cet incipit. Ce fil conduira le lecteur dans le déroulement de l’histoire de ce récit.

Dans cette première phrase du texte, l’auteur annonce aussi que les récits cousus par lui appartiennent au « genre des fables milésiennes », c’est-à-dire des contes extravagants. Ce qui est logique pour « un amateur du merveilleux ». (p. 25) Le merveilleux est essentiellement dans la mythologie dans ce récit.

Le récit d’Apulée se caractérise aussi par une dimension érotique comme les contes d’Aristide Milet (Conte milésiens). On y trouve des descriptions érotiques de moments d’amour de Lucius avec Pothis, avant sa métamorphose (p. 29-31 ; 34-35), et avec une dame « de haut parage » qui soudoie un gardien pour faire l’amour avec lui lorsqu’il est « âne ». (210-212) Cette pratique zoophilique est du goût du maître, voyeur aussi, qui a l’idée de faire profiter le peuple d’un tel spectacle en « donnant » à Lucius «une malheureuse condamnée aux bêtes » pour assassinats ; mais Lucius s’enfuit avant le spectacle. D’autres ébats amoureux sont décrits, avec plus ou moins de développement, comme ceux (homosexuels) d’une bande qui avait acquis un moment Lucius (p. 164, 166, 167) ou ceux de quelques amours, adultères dignes du vaudeville, rapportées dans quelques histoires du récit par l’âne Lucius dont la curiosité lui fait découvrir même des choses cachées ou discrètes (on ne se méfie pas d’un âne).

Même si Apulée puise dans la tradition orale comme il le dit, il innove dans la forme en « enfilant » les récits dont une partie est de son invention. Si on peut trouver des marques de l’oralité dans son écriture, comme les épreuves que subit Psyché ou les fins heureuses des récits qui rappellent celles que subissent les héros des contes merveilleux, il y a un travail qui est fait par l’auteur pour « ré » inventer l’écriture romanesque, dans sa forme primitive, comme l’a fait Pétrone, un siècle environ plus tôt avec Le Satiricon et, sans doute, d’autres auteurs dont les œuvres n’ont pas eu les honneurs de la postérité. Ainsi, les personnages de L’Ane d’or, la structure du récit et sa longueur ou les digressions que constituent parfois les récits secondaires constituent des espaces du texte où l’auteur a beaucoup apporté à la « ré » invention et à l’évolution de l’idée du romanesque et du roman à son époque.

Narration

Pour « coudre » ses histoires, Apulée procède à un certain nombre de débrayages et embrayages dans son récit. A chaque débrayage, apparaît un narrateur qui raconte une histoire qui s’ajoute au récit principal des aventures de Lucius, dans sa figure humaine ou asinienne. Ces narrateurs sont désignés par des noms propres, Aristomène (p. 9) et Télyphron (p. 37), ou par des noms communs, un voleur (p. 80), une « jeune fille » qui se révélera par la suite comme s’appelant Charité (p. 80), une vieille femme au service d’une bande de voleurs qui sera aussi nommée « vieille radoteuse » (p. 82) et un jeune serviteur de Charité (p. 147).

Lorsque Lucius donne la parole à Aristomène, au début du récit, ce dernier nous entraîne dans un monde de métamorphoses. Cela permet à Lucius, et à Apulée par la même occasion, de montrer, de prime abord, que sa passion de la magie était partagée par d’autres sujets. Ce moment sert aussi à introduire le lecteur dans l’univers de la magie et des métamorphoses. Aristomène raconte sa rencontre avec le célèbre philosophe Socrate dans une situation qui rappelle une aventure du légendaire Ulysse, héros de L’Odyssée d’Homère. Méroé, qui retient Socrate, est prostituée et magicienne : elle se compare à Calypso abandonnée par Ulysse ! Ainsi, même ce grand philosophe a « vécu » la magie et la métamorphose dans cette fiction, ce qui peut « crédibiliser » cette pratique aux yeux du lecteur. Et ce récit est raconté par Aristomène, un nom porté par un « chef semi-légendaire des Messéniens, héros de la résistance contre Sparte ». (Larousse)

Certes ces histoires insérées dans ce récit sont différentes, au niveau des thèmes et de la longueur, mais elles sont racontées par des personnages secondaires et ont les mêmes liens : Lucius et les métamorphoses.

L’auteur n’use pas de l’enchâssement pour relier ses histoires, comme une table gigogne (ainsi que dans Les Mille et une nuits), mais de « l’enfilade » comme pour fabriquer un collier. La métamorphose de Lucius en âne ne change rien au procédé.

Références civilisationnelles

La culture d’Apulée devait représenter un atout certain pour la production de L’Ane d’or. Il était le fils d’un homme riche qui avait exercé les fonctions de duumvir (membre d’un collège de deux magistrats dans l’administration romaine antique) : cela lui a permis d’acquérir une instruction latine à Madaure avant d’aller poursuivre ses études à Carthage puis à Athènes. C’est cette culture plurielle qui lui sert pour les références civilisationnelles dans son récit.

Dès le premier paragraphe du récit, Apulée parle du monde de référence de son histoire : « Tout est grec dans cette fable ». (p. 7) Certes, la Grèce et sa culture dominent le récit mais il y est aussi fait référence à Rome et à l’Egypte. Les personnages, la géographie, la mythologie et l’intertextualité représentent des éléments d’analyse intéressants.

1/ Personnages

Dès le premier paragraphe du récit, Apulée parle des personnages de sa fiction : « Vous verrez mes personnages, ô merveille ! Tour à tour perdre et reprendre, par l’effet de charmes opposés, la forme et la figure humaine. » (p. 7) Lucius, le personnage, et narrateur, principal du récit subit une métamorphose : il devient un âne qui vivra quelques aventures qu’il contera aux lecteurs. Lucius est victime d’une erreur de potion magique. La déesse Isis le rétablira dans sa forme humaine vers la fin de l’histoire.

La place de la magie est très importante dans le récit ; elle a aussi été importante dans la vie d’Apulée. La magie permet de réaliser des métamorphoses. Apulée fait « revivre » dans son récit le philosophe Socrate qui sera victime de la magie d’une prostituée, Méroé. Aristomène, rencontré par Lucius, lui raconte sa rencontre avec le philosophe qui subira une métamorphose. Le choix de cette figure montre l’intérêt de l’auteur pour la philosophie. D’ailleurs, dès la première page, on apprend que Lucius descend de la souche de « l’illustre Plutarque et son neveu le philosophe Sextus ». (p. 7)

En plus de ceux du récit, Apulée cite des personnages de littérature comme ceux des poèmes homériques : Ajax, Ulysse ou Stentor (pour sa célèbre voix). Ces personnages légendaires se mêlent aux personnages divins dans la littérature gréco-romaine qui avait nourri l’esprit de l’auteur. On retrouve des personnages de cette catégorie dans L’Ane d’or : Jupiter, Cupidon, Vénus, Isis, Psyché, etc. Cette dernière divinité subira une transformation extraordinaire : humaine, elle deviendra divinité par la volonté de Jupiter, le dieu des dieux.

Dans les récits mythiques, les dieux font subir des métamorphoses aux humains comme dans un cas évoqué dans ce récit : « Au travers du feuillage, on voit se dessiner la figure d’Actéon, déjà cerf à moitié. Il jette, en tournant la tête, un regard furtif sur la déesse, et guette l’instant où elle va se mettre au bain. » (p. 27) Pour ce chasseur mythique de Thèbes, c’était le prix à payer pour avoir surpris la déesse Artémis dans son bain. Dans les légendes mythologiques, des divinités prennent des formes et figures humaines pour séduire des femmes et des hommes et partager leurs couches, d’où la naissance de nombreux demi-dieux.

2/ Repères spatiaux

Les personnages et divinités de ce récit réfèrent aux civilisations gréco-romaine et égyptienne. Ils évoluent dans des espaces qui relèvent de la réalité géographique ou de la mythologie de ces civilisations.

Des cités sont des espaces où se déroulent les événements des histoires du récit ou sont seulement évoquées comme le sont des lieux, des pays ou des régions. A titre d’exemples, pour la civilisation gréco-romaine : les villes d’Athènes, de Corinthe ou de Rome ; les iles d’Egine, de Samos ou de Sicile ; la Thessalie ou la Béotie ; Tullianum (prison de la Rome antique) ou l’Aréopage ; etc. Pour l’Egypte ancienne, il y a Thèbes, Memphis, Coptos, Paros et le Nil. Pour l’Afrique du nord, Carthage est évoquée lorsqu’il est question de l’allusion à Tanit, la divinité libyco-carthaginoise. L’auteur évoque aussi Madaure (ville de l’Est algérien, Mdaourouch) d’où est originaire Lucius (c’est aussi la ville où est né Apulée).

Des espaces propres à la mythologie occupent une place dans ce récit : Olympe, Ida, Tartare, etc. Il faut des espaces pour toutes ces divinités et personnages mythiques qui peuplent Les Métamorphoses d’Apulée.

3/ Mythologie

Dans Les Métamorphoses, Apulée convoque, invoque et évoque la mythologie gréco-romaine de façon très importante. La mythologie égyptienne occupe une place intéressante dans ce récit. La désignation des divinités se fait, essentiellement, dans la « version » romaine. Une connaissance minimale de ces mythologies est indispensable à la lecture de cette œuvre d’Apulée.

Les divinités gréco-romaines qui peuplent ce récit sont nombreuses. Il y en a qui sont seulement évoquées (Adonis, Bacchus, Pluton, etc.). D’autres sont invoquées comme Isis, Junon ou Cupidon. Il y a des divinités qui évoluent comme des personnages dans certains récits (Jupiter, Cupidon, Isis, etc.). Il faut rappeler que pour communiquer avec les humains, les divinités recourent aux oracles. Mais lorsqu’une divinité est séduite par un humain, il n’est plus besoin d’oracle pour aimer et procréer, et leur progéniture constitue la catégorie des demi-dieux comme Hercule et Persée, par exemple. Ainsi, dans ce récit, avant de devenir déesse, Psyché partage l’amour et le lit de Cupidon.

L’histoire de Psyché, racontée par la « vieille radoteuse » (p. 122), est fondatrice pour cette légende mythologique dans la littérature écrite. Cupidon, le dieu de l’amour, est séduit par cette fille de roi dont la curiosité et les manipulations de ses sœurs jalouses lui feront vivre des moments et des épreuves très difficiles avant qu’elle ne retrouve son amour divin. Elle finira par être immortalisée par Jupiter qui en fait une déesse. Ce mythe nourrira la littérature, les arts, la psychanalyse ou la psychologie.

La mythologie égyptienne n’occupe pas autant d’espace textuel que la gréco-romaine mais elle est importante pour le dénouement de l’histoire. C’est Isis qui va délivrer Lucius de sa forme animale : « Voilà Lucius délivré de ses maux, Lucius, par la grâce de la grande Isis, vainqueur du sort. » (p. 232) Elle l’engage à s’initier à sa religion et à la servir. Isis n’est pas seulement évoquée ou invoquée ; elle est comme un personnage de ce récit. Le « souverain dominateur » Osiris est le frère et l’époux d’Isis, comme Jupiter l’est pour Junon (p. 110). Osiris, lui, apparaît dans un rêve à Lucius et l’engage « à persévérer intrépidement dans la glorieuse carrière du barreau ». (p. 244) Apulée évoque aussi une autre divinité égyptienne, « le grand Sérapis ».

Pour Apulée, les divinités sont les mêmes sous tous les cieux ; elles sont seulement désignées sous d’autres noms : « Pour la race primitive des Phrygiens, je suis la déesse de Pessinonte et la mère des dieux ; le peuple autochtone de l’Attique me nomme Minerve Cécropienne. Je suis Vénus Paphienne pour les insulaires de Chypre, Diane Dictyme pour les Crétois aux flèches inévitables. Dans les trois langues de Sicile, j’ai nom Proserpine Stygienne, Cérès Antique à Eleusis. Les uns m’invoquent sous celui de Junon, les autres sous celui de Bellone. Je suis Hécate ici, là je suis Rhamnusie. Mais les peuples d’Ethiopie, de l’Ariane et de l’antique et docte Egypte, contrées que le soleil favorise de ses rayons naissants, seuls me rendent mon culte propre, et me donnent mon vrai nom de déesse Isis. » (p. 225-226) Ces lieux élus par Isis sont suggérés dès la troisième page du récit : « Je jure, par ce divin soleil qui nous éclaire, … » (p. 9) Isis est aussi celle « que l’altière Carthage, aux opulentes demeures, honore sous les traits d’une vierge traversant les airs avec un lion pour monture ». (p. 110-111) Même si Apulée ne nomme pas cette déesse, et quelle que soit la représentation qu’il en fait, la divinité carthaginoise qui a des attributs similaires à ceux de Junon est Tanit, qui est désignée sous le nom d’Astarté par les Phéniciens. Tanit était autant vénérée par les Puniques que par les Libyques.

Intertextualité

Le récit d’Apulée renvoie à des civilisations : des littératures, des mythologies et, sans doute, des arts ont nourri l’esprit de l’auteur et son imaginaire créatif.

Apulée évoque le passage de l’oralité à l’écriture en quelques endroits du texte. Des pièces de la littérature orale, des fables comme le répète Apulée dans son récit, sont ainsi transcrites, écrites ou réécrites. A propos d’un « Chaldéen qui invite au secret des destinées », Lucius dit : « Moi-même, je l’ai consulté sur mon voyage, il m’en a dit long. Le merveilleux s’y trouve, et la variété aussi. C’est toute une histoire ; une histoire merveilleuse en vérité, et qui, à l’en croire, fournira matière à plus d’un livre. » (p. 32) Lorsque « la vieille radoteuse » finit de conter l’histoire de Psyché à Charité, Lucius, dans sa forme asinienne, regrette « amèrement de n’avoir ni stylet, ni tablettes, pour coucher par écrit cette charmante fiction ». (p. 122) Heureusement qu’Apulée est là pour le faire ! A la mort tragique de Charité, un de ses jeunes serviteurs qui vient pour raconter l’histoire de cette fin tragique dit : « Pour un plus habile et doué du talent d’écrire, il y aurait un livre à faire de l’aventure que je vais vous conter. » (p. 147) En parlant d’une de ses aventures, le narrateur dit : « Dans l’intérêt de mes lecteurs, j’en consigne ici le récit. » (p. 197) Ces exemples montrent, chez l’auteur, une conscience du passage de l’oralité à l’écriture dans un monde, et à une époque, où la tradition orale dominait le monde. Ces histoires ou fables, anecdotes et métamorphoses « enfilées » dans ce récit ne sont pas toutes identifiées : des pièces, souvent anonymes ou collectives, migrent d’un pays à un autre, d’une langue à une autre, d’une culture à une autre, avec des variations. Ce n’est pas évident d’authentifier l’origine de ces éléments de la tradition orale et de la mythologie.

Il y a évidemment des éléments du texte d’Apulée qui réfèrent à des pièces identifiées de la tradition orale, comme les chants d’Homère. Méroé se compare, et compare Socrate, à des personnages des récits d’Homère : « Et moi, nouvelle Calypso, je n’aurai plus à pleurer dans un veuvage éternel la perfidie et l’abandon de cet autre Ulysse. » (p. 14) Le « brave Chaldéen » qui raconte ses aventures fait une comparaison avec l’Odyssée, d’Ulysse et de ses compagnons, racontée par Homère : « C’est une autre Odyssée » (p. 33) En parlant d’une représentation de la montagne Ida, là où est né Zeus qui y a aussi passé son enfance, Apulée est explicite au sujet de cette « connexion » avec l’œuvre d’Homère : « On voyait une montagne en bois d’une structure hardie, représentant cet Ida rendu si célèbre par les chants d’Homère. » (p. 217) Pétrone aussi cite et renvoie à Homère dans le Satiricon.

Antérieurement à son histoire dans Les Métamorphoses d’Apulée, la légende de Psyché figurait dans des représentations artistiques et, sans doute, la tradition orale. Le texte d’Apulée va nourrir les créations littéraires et artistiques postérieures, la psychanalyse ou la psychologie. Dans le Satiricon de Pétrone, c’est une servante qui porte le nom de Psyché.

Le titre de l’ouvrage d’Apulée, Les onze livres des métamorphoses, n’est pas sans rappeler le célèbre livre d’Ovide, Les Métamorphoses, publié quelques siècles plus tôt. Ovide ne parle pas seulement de métamorphoses de quelques personnages, mythiques ou non ; il parle des métamorphoses du monde, de l’univers, de divinités, etc. Dans ce livre, Ovide n’est pas dans le romanesque comme Apulée même s’il est dans le récit.

Le rapport de L’Ane d’or d’Apulée avec Lucius ou l’âne Lucien de Samosate (https://www.arbredor.com/ebooks/Lucius.pdf) et La Luciade ou l’âne de Lucius de Patras (https://www.yumpu.com/fr/document/view/16819104/la-luciade-ou-lne-de-lucius-de-patras-avec-le-texte-grec-revu-) est très étroit. Les deux derniers récits sont des versions beaucoup plus courtes que le premier avec une partie du discours qui est identique. On peut supposer que cette histoire fait partie du patrimoine oral grec et que ces auteurs l’ont (ré) écrite. On peut aussi supposer que l’un des deux récits, au moins, a inspiré Apulée, à condition qu’il soit antérieur au sien.

Le récit d’Apulée diffère de ceux de Lucien de Samosate et de Lucius de Patras dans l’amorce et le dénouement de l’histoire. D’autres différences, remarquables, se trouvent au niveau de la place qu’occupent la mythologie gréco-romaine et la référence à la mythologie égyptienne chez Apulée qui y a aussi fondé le mythe de Psyché dans la littérature écrite. L’écriture ce dernier, sa narration, son imagination et sa composition ont fait de cette histoire un récit qui peut se revendiquer du romanesque, même si c’est dans une forme primitive. Les « touches » d’Apulée ont imprimé à ce récit ses marques de littérarité écrite et d’universalité : la postérité de L’Ane d’or en est la preuve.

Conclusion

Lorsqu’Apulée avait rédigé son récit, au deuxième siècle, le roman comme genre littéraire n’existait pas. L’auteur parlait de coudre des fables, de rédiger des contes milésiens ; il parlait aussi du merveilleux (qui caractérise surtout les contes). Il est indéniable qu’Apulée, tout comme Pétrone, au premier siècle, avaient amorcé l’idée du roman. Leur influence sur le roman occidental est reconnue comme le dit Henri Coulet dans Le Roman jusqu’à la révolution (1967) : « Ni le Satiricon de Pétrone, ni L’Ane d’or d’Apulée n’avaient été ignorés du Moyen Age ; leur influence sur le roman réaliste français est certaine. » (p. 101) Ces auteurs anciens ont fait émerger le roman dans sa forme primitive.

Les personnages, la mythologie, l’espace et l’intertextualité montrent que Les Métamorphoses d’Apulée renvoient, essentiellement, à la civilisation gréco-romaine et, dans une mesure moindre, à la civilisation de l’Egypte ancienne à travers sa mythologie. Les seules références à l’Afrique du nord (et au monde berbère) résident dans l’évocation de Carthage, lorsque l’auteur fait allusion à Tanit, et de Madaure, pour dire les origines de Lucius ; cela représente une place quasi-insignifiante au niveau textuel, idéologique ou culturel. Gustave Flaubert, écrivain français du dix-neuvième siècle, réserve une place beaucoup plus importante à Tanit et à la civilisation berbère dans son roman, Salammbô, dont le chapitre V porte le titre de « Tanit ».

Avec Les Métamorphoses ou L’Ane d’or, Apulée a été d’un apport important à la littérature universelle (avec sa contribution fondamentale à l’émergence du genre romanesque) et à la mythologie gréco-romaine (notamment, avec l’institution du mythe de Psyché). La littérature romanesque amazighe semble devoir se contenter des origines berbères de l’auteur !

Auteur
Nasserdine Aït Ouali

 




Au moins 54 morts dans l’attaque terroriste d’une mosquée au Sinaï

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Egypte:

Au moins 54 morts dans l’attaque terroriste d’une mosquée au Sinaï

 Au moins 54 personnes ont été tuées vendredi lors de l’attaque d’une mosquée par des hommes armés dans le nord du Sinaï égyptien, a indiqué la télévision d’Etat.

Au moins 75 personnes ont également été blessées dans cette attaque qui a visé les fidèles pendant la grande prière hebdomadaire, selon la même source.

Auteur
AFP

 




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